Allongée sur le lit, j’observe le plafond et souffle. En secourant ces deux personnes, je m’expose inutilement à du danger. C’est tout ce qu’Hermès m’avait demandé de ne pas faire. Je ne sais pas quel crime ils ont commis, mais le bon sens voudrait que je leur ordonne de partir. Qui prendrait la peine d’aider des inconnus ? J’ai mes propres problèmes à gérer. Je secoue la tête. Voyons, Mèda m’a sauvé de la noyade, je lui dois bien ça. Orphée s’est installé sur le banc et masse son épaule. Je vais m’asseoir près de lui.
— Que s’est-il passé Orphée ? Pourquoi êtes-vous recherché par les gardes d’Adulis et qu’arrive-t-il dans trois jours ?
— C’est assez compliqué à raconter Persée, répond l’homme le regard perdu.
— Non, vous me devez une explication ! je dis en tapant du poing sur la table. Je trouve que j’ai été bien gentille avec vous, vous pouvez au moins me dire contre quoi nous nous battons ! Je suis plus agacée que ce que j’imaginais.
— Tu as raison, nous avons abusé de ta générosité, tu as le droit de savoir, déclare Andromède.
— Mais à l’instant où tu sauras la vérité, tu nous mettras dehors… ajoute Orphée.
Mèda se tient dans l’encadrement de la porte. Ses yeux sont rougis d’avoir pleuré. Elle a attaché ses cheveux en un chignon bas, accentuant la sévérité de son visage. Elle renifle et prend place à côté de moi. La voir ainsi me fend le cœur.
— Je suis la princesse Andromède, fille du roi Céphée et de la reine Cassiopée, souverains d’Éthiopie. Je me suis enfuie de mon palais, refusant un destin injuste et imposé par la bêtise et la cupidité de ma famille.
— Ne te flagelle pas Mèda, tu as tout à fait le droit, dit Orphée d’une voix douce en lui prenant la main.
— Non, je ne suis qu’une lâche et égoïste. À cause de moi, Adulis va sombrer dans les abysses, répond la jeune femme en reniflant. La cité est un véritable joyau. Prospère et majestueuse, des bateaux viennent du monde entier pour vendre des centaines de trésors et tout va disparaître.
Andromède retire sa main de celle d’Orphée et se masse les tempes avant de poursuivre.
— Le soir de mon anniversaire, je devais rencontrer une flopée de prétendants insignifiants. Durant la fête, mes parents aussi cupides qu’orgueilleux ont osé proclamer qu’ils étaient l’égal des dieux et que ma beauté surpassait celle des néréides… raconte-t-elle en se cachant le visage.
— J’étais là quand ça s’est produit. Une bourrasque a soufflé tous les flambeaux de la salle des banquets, le sol s’est mis à trembler et tout à coup le dieu Poséidon est apparu dans toute sa splendeur. Pour punir l’audace du couple royal, il a maudit la ville. À la fin du mois, la créature Cetus s’abattra sur la ville.
Le regard d’Orphée est perdu dans le vide. J’ai déjà entendu parler de ce monstre marin. Fille de Gaïa et de Pontos, il paraît qu’elle est aussi grande qu’une montagne et aussi dangereuse qu’un ouragan.
— Mais ce qu’Orphée ne te dit pas, c’est qu’il y a un moyen de préserver Adulis et ses habitants. L’oracle d’Ammon aurait déclaré qu’en échange de mon sacrifice, la ville serait sauvée…
— Ce ne sont que des racontars. Nous ne sommes sûrs de rien, la coupe Orphée en tapant sur la table.
— Mes parents n’ont jamais rien vu d’autre en moi qu’une pouliche à marier et à présent je suis devenue une génisse sacrificielle ! Andromède sanglote. J’ai toujours su que ma beauté était une malédiction. Je n’ai jamais manqué de respect envers les dieux. Tout ce que je voulais, c’était d’être une bonne reine pour mon peuple. J’avais de grands projets. Je ne mérite pas de mourir…
Une vie contre celle de milliers. Je suis abasourdie par ses paroles et ne peux m’empêcher d’enlacer la princesse d’Adulis. Je caresse délicatement son dos et la laisse pleurer sur mon épaule. Les larmes d’Andromède coulent doucement sur ma peau. Si j’avais entendu cette histoire chez moi, dans la demeure de Déméter, on aurait insisté sur l’arrogance des mortels et leur manque de gratitude. Elle se redresse et frotte ses yeux.
— Personne n’a voulu m’aider. Personne ne veut s’opposer aux décisions des dieux. Personne hormis Orphée. Il n’a pas hésité à me secourir.
Orphée ricane et passe la main dans ses cheveux. Il se lève et verse dans des gobelets un peu de vin. Il boit d’une traite sa coupe et se rassoit à table. Andromède absorbe à son tour une gorgée.
— Je n’ai plus rien à perdre. Si j’ai voyagé jusqu’ici c’était pour une bonne raison. Nous avons un marché elle et moi. Je devais lui faire quitter la ville et en échange elle devait me mener à une porte des Enfers et me donner la clé…
— La famille royale est gardienne de l’une des portes du royaume d’Hadès. Je te promets de t’y emmener Orphée ! s’exclame Mèda les yeux embués de larmes.
— Nous savons très bien toi et moi qu’il ne sera plus possible d’avoir accès à cette porte d’ici trois jours…
— Je ne comprends pas, pourquoi devez-vous vous rendre dans les Enfers ? je demande dubitative.
Andromède recoiffe une mèche de ses cheveux et baisse les yeux. Elle ne dit rien et tend la main vers l’homme. Orphée serre les dents, sa mâchoire se contracte tout comme son poing sur la table. Son regard est perdu dans le vide et ses pensées semblent douloureuses.
— Ma femme… Eurydice… est morte par ma faute. Le dieu Apollon m’a puni. Il m’a puni, car je suis meilleur musicien qu’il ne l’est. Une larme roule sur sa joue qu’il essuie d’un geste rageur.
— Ce n’était pas de ta faute Orphée, tente de le rassurer Mèda.
— Et tu dois te demander pourquoi je ne m’ôte tout simplement pas la vie pour la retrouver. Il ricane. Les moires m’ont tissé un avenir des plus cruel, puisque ma mère est la Muse Calliope. Mon destin est de rejoindre l’Olympe pour y jouer éternellement la gloire des dieux. Mais sans mon Eurydice je ne désire pas ces honneurs… Et puisqu’aucune divinité ne veut m’accorder d’audience, je dois trouver ma femme et convaincre le roi des Enfers de la libérer ! déclare Orphée la voix pleine de détermination.
Le silence s’abat dans la maison et l’air est lourd. Nous n’avions jamais parlé aussi sérieusement tous les trois. Andromède a posé sa tête sur mon épaule et tente de se calmer en respirant plus lentement. Orphée se tient le visage dans les mains. Je suppose que raconter son histoire à voix haute rend la situation plus palpable. Il est perdu et désespéré. Depuis quand un mortel cherche-t-il à rejoindre volontairement le royaume des morts ? Je n’ose pas lui poser plus de questions en lisant sa souffrance dans ses yeux.
Une colère sourde gronde en moi. Ces pauvres mortels ne sont que des pantins aux services des dieux de l’Olympe. Ils s’amusent avec eux, les dédaignent quand ils ne leur trouvent plus d’intérêts et les punissent s’ils ont le malheur de les égaler. Enfant, je croyais les divinités de l’Olympe bienveillantes et là pour aider les mortels. Leur devoir était de faire régner la paix sur la terre. Cependant, je suis persuadée que la déesse des moissons ne penserait pas que ces châtiments soient injustes. Pour asseoir leur suprématie sur la terre des hommes, elle me disait souvent qu’il fallait se montrer dure et impitoyable. N’ayant que peu de connaissances sur le monde extérieur, je ne voyais pas la portée de tels actes. Mais tout a changé depuis Médusa. J’ai pu assister avec effroi à la colère abusive des divinités. Andromède et Orphée ne sont que de nouvelles victimes de plus à subir leurs courroux. Souvent, les mortels sont blâmés pour leur insolence, mais ne serait-ce pas les dieux les êtres les plus arrogants ?
Par notre faute les gens que nous aimons sont punis. Le poids de la culpabilité nous engloutit et il faudrait se taire et courber l’échine. Pour la première fois, je ne me sens plus si seule à porter ce terrible fardeau. J’adorerais me confier à eux comme ils l’ont fait avec moi. Je leur ai déjà menti sur mon nom, mais il est évident que je ne peux leur expliquer ma véritable identité. Comment leur annoncer que je suis l’une des leurs. La fille d’une déesse qui peut assécher les récoltes en un claquement de doigts et affamer des peuples entiers. La honte me submerge.
— Merci pour votre honnêteté et votre confiance. Je comprends votre peine et partage votre souffrance, je dis en leur prenant chacun la main.
— Si tu savais comme je m’en veux d’être si égoïste. Je n’avais jamais quitté ma cité avant. Nous avons vécu une existence si amusante malgré les blessures d’Orphée et l’attaque du requin. L’instant de quelques jours j’ai découvert une vie différente à vos côtés mes amis.
La nuit est tombée. Nous partons nous coucher, épuisés par les émotions qui nous ont traversés. Andromède se blottit contre mon dos. Je peux sentir son souffle chaud et des larmes silencieuses glisser sur ma peau. Orphée chantonne une berceuse dans l’obscurité. Sa voix douce est pleine de mélancolie et aussi pure que du cristal et très vite nous sombrons dans les méandres du sommeil.
Cette nuit je rêve d’une vie où mes compagnes sont toutes autour de moi. En haut de la colline verdoyante, nous admirons le paysage. Lara pose sa tête sur mon épaule, Lena tient ma main droite et Lana est allongée sur mes cuisses. J’entends la voix de Cyané chantonner un air du peuple des naïades. Elle caresse mes longs cheveux. Médusa aussi est là et nous observe de ses grands yeux verts. Nous sommes paisibles et en sécurité. Un véritable petit cocon de douceur. Je sens mon cœur gonflé d’amour. Puis, de la musique retentit au loin. La belle rousse se redresse et court en riant. Je me lève pour la suivre, je veux aussi aller voir d’où vient la musique. Elle est trop rapide pour moi et lorsque je me retourne les nymphes ont disparu. Je suis seule. À quelques distances de là apparaît Andromède. Elle me fait signe de la main. Soudain, elle tombe en arrière et s’évanouit dans le vide.
Je me réveille en sursaut. Il fait encore nuit et je suis seule dans le lit. Assise contre la fenêtre, je distingue la silhouette d’Andromède. Les reflets pâles de la lune caressent son visage pensif. Elle semble si absorbée par ses pensées qu’elle n’a pas remarqué que j’étais éveillée. Je lui demande si elle va bien dans un murmure. La jeune fille sursaute, penche la tête sur le côté et me répond en souriant puis m’invite à me rendormir. Je m’exécute et retrouve rapidement le royaume des songes.
— Perséphone réveille-toi ! Allez, réveille-toi ! Andromède n’est plus là !
Deux mains me secouent avec force et en ouvrant les yeux je découvre qu’Orphée est à l’origine de tout cela. La maisonnette baigne dans la lumière. La journée semble bien entamée. Cela m’étonne de ne pas m’être éveillée avant. Je prends conscience de la résonance des mots prononcés par l’homme. La panique déforme les traits de son visage. Je me relève d’un bond et inspecte la pièce. C’est très étrange en effet. Mèda n’est pas du genre à se lever très tôt. Où se serait-elle rendue ? C’est trop dangereux d’aller dehors avec les gardes d’Adulis en patrouille.
— Quoi, ils l’ont enlevée ? Andromède a été enlevée ? je parviens à articuler entre deux respirations, à peine réveillée.
— Non, tu fais erreur, elle est partie… de son plein gré, répond tristement Orphée en me désignant la table.
J’aperçois un étrange bijou cuivré. Je l’examine à la lumière du soleil, intriguée par les détails minutieux du métal. C’est un véritable travail d’orfèvrerie représentant un enchevêtrement de tiges métalliques. Je ne comprends pas ce que cela signifie.
— Elle a laissé sa clé des Enfers ici. Elle est retournée se sacrifier pour sa cité…
Orphée relève la tête et je découvre son visage ravagé par le chagrin d’une telle découverte. Pauvre Mèda. J’aurais dû être plus attentive hier soir. Elle était si triste. La venue des gardiens lui aura rappelé ce qu’elle fuyait et son sens du devoir aura pris le dessus sur sa peur. Je serre les dents afin d’empêcher mes larmes de couler. Ce n’est pas juste. Pourquoi devrait-elle sacrifier sa vie à cause des stupides actions de ses propres parents ?
— Nous ne pouvons pas la laisser mourir ainsi, nous devons agir et vite !
— C’est son choix Persée. Elle a décidé de sauver son peuple et tu ne pourras rien changer. C’est le jugement de Poséidon. On ne peut rien faire contre les dieux…
— Les dieux m’ont déjà pris une amie, ils n’en prendront pas deux !
Je ne l’écoute plus et je ne réfléchis plus. Mon instinct prend possession de ma raison. Je réunis l’arc, le carquois de flèches, des lames en tout genre, un bouclier, une lanterne et de l’huile. Tout un équipement utile pour délivrer une princesse. Je noue mes cheveux en une longue tresse, attrape une cape et lasse mes sandales.
Dans ma précipitation, je n’ai pas remarqué qu’Orphée, lui, ne bougeait pas. Silencieux et immobile, il observe dans ses mains la clé des Enfers. Il serre les dents, mais ses yeux luisent. Je secoue la tête. Ils avaient un marché. Il lui permettait de s’échapper d’Adulis et en échange, elle le menait aux Enfers. Si Orphée est en possession de la clé, pourquoi devrait-il retourner sauver Andromède ? Son objectif à lui est de délivrer sa femme… Je n’ai pas le droit de le juger et je m’interdis de ressentir de la déception. Je prends une longue inspiration.
— Indique-moi la direction pour Adulis s’il te plait, je demande sans lui adresser un regard dans l’encadrement de la porte.
— Va vers la route du Sud qui longe la mer. Seulement, c’est à trois jours de cheval d’ici, c’est peine perdue à pied… répond l’homme, d’une voix monocorde.
— Je dois tout de même essayer. Merci mon ami.
Sans un regard en arrière, je commence mon voyage. Le bleu du ciel est couvert par les nuages blancs et le vent souffle légèrement plus fort. J’ai bien conscience que ce que je fais là est absolument irréfléchi. Je dois attendre sagement Hermès ici afin de pouvoir délivrer Médusa. Cependant, je ne peux accepter de perdre Andromède. Pas encore. Je refuse d’assister au même dénouement. Si je n’ai rien pu faire pour convaincre les déesses de punir injustement mon amie d’enfance, il en sera autrement de ma nouvelle amie qui n’a pas hésité à se mettre en danger pour me sauver de la noyade. Toute ma vie, ma mère a voulu me laisser en retrait. À présent, je suis maitresse de mes décisions et personne ne pourra m’empêcher d’agir !
Cela fait des heures que je marche à un rythme soutenu. Le cliquetis métallique de tout mon barda accompagne chacun de mes pas. Le poids de tout l’armement commence à se faire sentir. L’astre solaire descend vers la mer. J’espère avoir choisi la bonne direction. De toute façon, je n’ai pas le droit au doute. Comment vais-je m’y prendre, une fois arrivée à Adulis ? Comment délivrer une princesse qui ne veut plus être sauvée ? Je secoue la tête. Non, Andromède a besoin de notre aide. Ce n’est pas sa raison qui la guide, mais sa bienveillance et son sens du devoir.
Le chemin descend sur la falaise et devient de plus en plus escarpé. Les vagues grondent en contrebas et parfois m’éclaboussent, mais je ne m’arrête pas pour autant. Soudain il me semble attendre dans le tumulte des flots mon nom. Du moins, le nouveau. « Perséphone ! » crie une voix masculine. Je me retourne, mais je suis seule. Hormis quelques oiseaux dans les broussailles, il n’y a personne. « Perséphone ! » cette fois-ci, le son provient d’en bas. Je me penche et aperçois émergeant de derrière les rochers à moitié engloutis, la petite embarcation d’Adulis. Sa voile orange, recousue grossièrement par Mèda, se distingue sur la mer turquoise. Je découvre Orphée à son bord me faisant signe de la main. Mon cœur bondit dans ma poitrine.
— Que viens-tu faire par ici ! je crie.
— Tu n’y arriveras jamais par-là, Adulis est trop loin. Rejoins-moi et allons trouver Andromède ensemble !
***
Le froid et l’humidité imprègnent mes vêtements. Lorsque j’ouvre les yeux, je mets quelques secondes à comprendre où je me trouve. Les roulements incessants des vagues ont fini par me bercer et je me suis certainement assoupie quelques instants. Voilà deux jours que nous naviguons près des côtes éthiopiennes. Si la mer était calme il y a quelques heures, je la découvre agitée à mon réveil. Le bleu turquoise s’est évanoui dans une eau aux reflets ternes et verdâtres. Le ciel est gris tandis que de gros nuages noirs s’approchent de nous. Nappée dans la brume, notre embarcation tangue dangereusement et l’odeur de la marée est terriblement forte.
Orphée tient la barre et son regard est fixé droit devant lui. Je suis impressionnée par ses manœuvres malgré le manque de visibilité et la mer mouvementée. J’observe plus en détail le musicien maudit par Apollon. Plutôt beau garçon, je n’ai pas pensé un seul instant qu’il puisse être marié. Pourtant, lorsqu’il s’est mis à parler de son Eurydice, c’était bien la voix et les yeux d’un homme plein de colère et de souffrance. Personne ne peut imaginer son secret, bien caché derrière ses sourires et ses plaisanteries. Orphée est loin du portrait des héros dressé par les histoires d’Hermès. Je sais qu’il n’aime pas se battre, trop effrayé à l’idée de perdre un bras et de ne plus pouvoir jouer. Il est du genre à dramatiser pour un rien, comme cette fois où il n’y avait plus de fruits ou qu’il avait plu pendant trois jours. Pourtant, malgré tout, il est prêt à descendre dans les Enfers pour réclamer le retour de sa femme. Sans arme et sans pouvoir. C’est là de la bêtise ou bien une forme de courage encore plus grand que celui auquel je peux prétendre. Malgré son absence temporaire, Hermès a promis de m’aider tandis qu’Orphée, lui, sera seul. Et à présent, il a fait le choix de m’accompagner sauver Andromède. Je sais ce qu’il en coûte que de dévier de sa quête. Intérieurement, son cœur saigne à l’idée d’échouer une nouvelle fois. J’éprouve énormément d’admiration pour lui.
— Nous approchons de la cité. Aide-moi à repérer les écueils qui pourraient nous faire chavirer, ordonne Orphée.
— Où as-tu appris à naviguer ? je demande en m’installant à la proue du petit navire.
— J’ai appris tout cela en voyageant auprès du célèbre Jason, répond-il un sourire en coin.
— Je ne te crois pas ! Tu veux parler du chef des Argonautes qui est parti à la recherche de la Toison d’Or ! je m’exclame en prenant appui sur le bastingage.
— Si tu as entendu ses exploits, c’est que je suis un excellent poète !
— Vous avez vraiment affronté toutes les créatures : les sirènes, le colosse, les harpies, le dragon ? Où se trouvent les Symplégades ? Comment étaient Hercule et….
Je n’ai pas le temps de poser une nouvelle question, qu’une violente secousse provoque le cahotement du bateau et manque de me faire tomber. Un raclement pénible retentit contre la coque en bois. Les vagues nous poussent vers les récifs. Orphée ajuste le gouvernail, tandis qu’à l’aide de la rame je sonde l’eau à la recherche d’éventuels obstacles. Le vent souffle de plus en plus fort et balaye d’un revers la brume. Je sursaute en apercevant dans le ciel un géant de pierre casqué. Orphée rit :
— Bienvenue dans la cité d’Adulis.
Toujours pas de nouvelles d'Hermes... de plus en plus curieux...
Perséphone ne serait-elle pas la plus humaine des déesses ?
Ps : Situation caractéristique d'un bon livre : je rate ma station de métro en le lisant !
Merci pour ce nouveau chapitre
Beaucoup d’action, j’ai très hâte de continué à suivre Kore et enfin rencontré le dieu des enfers
C'est toujours aussi extra bravo !!
Des dieux et des hommes : la beauté de l'âme n'est pas toujours chez qui devrait être sans reproche, hélas.
Le combat sera inégal, perdu d'avance... Alors combattons !
Oui, vraiment SACRÉE Koré. Les bons dieux soient avec elle !
Vite la suite !