Chapitre 14 🧹

Pdv de Lyna

En me réveillant le lendemain, je me sentis soulagée. Hier soir a été bénéfique pour moi. La conversation avec ma mère m'avait fait beaucoup de bien et savoir que Matthew n'était pas au courant m'avait libéré d'un poids inimaginable. Imaginer avoir quelque chose de coincé au plus profond de soi, le sentir partir, et se sentir parfaitement bien.

Je pris un instant pour me réveiller convenablement. Le reste de la nuit avait été meilleure que je ne l'aurais cru et j'avais plutôt bien dormi. D'accord, j'étais quand même un peu fatiguée. Je me suis endormie à deux heures et demi...

Je m'habillais et me rendis dans la Grande Salle pour le petit déjeuner. Il était environ sept heures et demie, quasiment tout le monde était présent. Je frottais mes yeux et mis mes lunettes que j'avais miraculeusement retrouvées. Je cherchais des camarades de classe avec qui je pouvais discuter mais toutes les personnes avec qui je voulais parler étaient assises à côté d'autres. Impossible de me mêler à eux.

En scrutant un peu plus les environs, je croisais les yeux de Julie qui attendait toute seule en bout de table. Pendant un instant, je la toisais du regard sans chercher à comprendre. Pour être honnête, je n'avais aucunement envie de lui parler. La douleur était encore beaucoup trop récente pour ne serait-ce m'assoir face à elle. Je ne pouvais pas lui adresser la parole. Dormir dans la même chambre qu'elle me suffisait amplement. C'était d'ailleurs bien dommage de ne pas avoir la possibilité de changer de chambres comme bon nous semblait.

Une voix à côté de moi me sortit de mes pensées opaques sans intérêt.

- Salut !

Matthew apparût devant moi.

- Salut, répondis-je timidement mais souriante.

- Tu viens, on va manger ?

Je l'observais un instant. Il m'était encore difficile de croire que nous nous parlions comme de bons vieux camarades. Le fait qu'il me propose d'aller prendre le petit déjeuner avec lui était encore plus surprenant. Curieusement, je me sentis gênée mais finis par accepter :

- Oui, je viens ! affirmai-je.

Wow mais c'est que tu prends confiance en toi !

Nous ne trainions pas souvent ensemble, mais manger avec lui devenait de plus en plus fréquent, surtout depuis que je me suis retrouvée seule à la table de Serdaigle.

Je me suis faite d'autres camarades, y compris Matthew avec qui je discutais de plus en plus. Comme quoi, un de perdus et dix de retrouvés. Voyant que je ne trainais plus avec Julie, beaucoup avaient commencé à venir me parler comme si de rien n'était. Quelques personnes plus timides se contentèrent de me saluer. En discutant avec certains, j'avais eu vent de la façon dont était perçue Julie. Visiblement, elle ne s'était pas fait que des amis depuis le début de mes problèmes ici. Son changement de caractère avait éloigné bon nombre de personnes d'elle. Avec Julian, qui se ressemble s'assemble. J'étais d'ailleurs encore très surprise qu'elle n'ait pas eu une punition.

Voilà que je me remettais à repenser à elle. Je voulus secouer la tête pour stopper cet introspection habituelle mais j'étais encore dans la grande salle.

Une question me trotta l'esprit et je ne pouvais la garder pour moi indéfiniment.

- C'est pour ça que personne ne venait me parler ? demandai-je aussitôt.

Matthew et le reste de mes camarades échangèrent un regard qui, pour eux, paraissaient évident.

- Disons qu'elle faisait en sorte d'éloigner toutes personnes de toi, moi y compris, répondit Matthew.

Il me lança un regard plein de compassion.

- On ignore tous la raison qui l'a poussée à faire ça, continua Ashley.

J'avais renoué le contact avec Ashley avec qui j'avais fait connaissance en première année. Je me rappellais encore le regard qu'elle m'avait lancé la dernière fois que nous avions eu une discussion. Ses dernières paroles étaient encore figés dans mon esprit, au plus profond de moi : "Depuis que tu traines avec Julie, plus personne n'a envie de te parler. Il vaut mieux que notre amitié se termine ici".

À l'époque, je pensais qu'elle était tout simplement jalouse de notre amitié. Depuis une semaine, on faisait toutes deux des efforts pour rattraper le temps perdu, doucement mais sûrement.

La matinée commença avec le cours de métamorphose du Professeur McGonagall. Quoi de mieux que commencer la matinée avec l'un de mes professeurs préférés ! Ce n'était de l'ironie : j'en étais très admirative.

Je m'assis au deuxième rang à côté d'Ashley et devant Matthew. Je lui jette un coup d'oeil en lui souriant, chose qu'il me rendit.

- Pour ce cours, je veux que nous revoyons l'apparition d'oiseaux que nous avons vu en sixième année.

Elle ajouta :

- Ce sortilège permet de libérer une volée de petits oiseaux, il produit un son de coup de pistolet lorsque les oiseaux apparaissent. Vous allez travailler par deux. Pendant que le premier fera le sort, le deuxième devra le corriger si besoin. Donc ça ne sert à rien de faire peur à vos camarades les plus sensibles !

On hocha tous la tête avant de nous concentrer sur notre sortilège. Ashley me regarda malicieusement.

- Quoi ? fis-je.

- Si tu me fais peur, je ne serai pas aussi gentille avec toi !

- J'ai aussi peur de ce bruit que toi, pourquoi je ferais ça ? rigolais-je.

La voix de McGonagall nous tira aussitôt de notre rigolade.

- Mademoiselle Hawkings et Mademoiselle Brown, exceptionnellement, vous allez former un trio avec Monsieur Wilson.

Je me retournais vers mon camarade qui avait le nez fourré dans le manuel de métamorphose. Il semblait préoccuper par l'exercice donné par le professeur et je n'avais pas remarqué qu'il était seul à sa table.

- Ca va ? demandai-je.

- Euh... oui, je crois, me répondit Matthew, concentré sur sa lecture.

Je jette un coup d'oeil à ma camarade. Dans son regard, je sus qu'elle pensait la même chose que moi.

- Tu es sûr ? Tu as l'air inquiet...

Pendant un instant, j'avais l'impression que ma remarque le gênait. Mais il n'en était rien.

- Je ne suis pas à l'aise avec ce sort, bafouilla-t-il.

- On va t'aider, le rassurai-je. (je me tournais vers Ashley) N'est-ce pas ?

Elle hocha la tête en souriant.

- Bien sûr !

- D'accord, marmonna-t-il.

Sa façon de me répondre me laissa un petit rictus au visage. Je pris les devants et lui fermais son livre dans lequel il était plongé.

- Qu'est-ce que tu fais ? grogna-t-il.

Monsieur est de mauvaise humeur, on dirait.

- Déjà, faut que tu saches une chose : ce n'est pas dans les livres que tu apprendras à manier la baguette pour faire correctement le sort.

Ashley réprima un "Je suis d'accord" pour confirmer mes dires.

- Tiens, ta baguette ainsi, répète le geste après moi... Avis.

- Avis...

- Bien. Maintenant, fais-le tout seul.

L'étonnement marqua son visage aussitôt. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je sois aussi directe avec lui. Ma façon de procéder pour apprendre les sorts était aussi simple que boire ou manger. Je répétais machinalement les sorts appris en cours et je m'entraînais au geste jusqu'à la perfection. Les potentielles précisions étaient évoquées dans les livres. Si j'avais le moindre doute, je n'avais juste qu'à le feuilleter si besoin.

Après cette brève explication, je vis Matthew changer d'attitude. Il reproduisit le geste sans forcément dire l'incantation, puis s'exécuta fermement.

- Avis, récita-t-il.

Surpris, nous nous sursautions quand surgirent les oiseaux. Un sourire et des étoiles aux yeux, nous admirions cette envolée majestueuse dans la salle, comme nos autres camarades. Beaucoup chuchotèrent entre eux.

Appart moi, Ashley et maintenant Matthew, personne dans notre classe n'avait réussi à réaliser ce sort du premier coup. Les autres camarades, Serdaigle comme Poufsouffle, observèrent curieusement Matthew comme s'il avait fait quelque chose d'extraordinaire. Parmi eux, certains avaient ouvert la bouche de surprise. On pouvait entendre les mouches volées. Certaines filles gloussaient en le regardant en détail comme un bout de viande. Pour une fois que ce ne sont pas les garçons, pensai-je.

Même McGonagall ne disait rien, mais son sourire de satisfaction en disait long sur ce qu'elle pensait.

- Monsieur Wilson, je suis ravie que vous aillez réussi ! Dix points pour Serdaigle !

Elle s'interrompit avant de reprendre.

- Pour le reste du cours, Monsieur Wilson, vous allez montrer à vos camarades comment faire. Je veux que ce sortilège soit compris par tout le monde d'ici la fin du cours.

Paniqué, ce dernier me fixa dans les yeux comme pour me faire passer un massage. Il semblait visiblement stressé à l'idée de parler devant toute la classe. Mais il était clair que je n'irais pas, je serais beaucoup trop mal à l'aise pour faire ça.

Je n'étais pas le genre de personne à me dévaloriser mais je ne pouvais pas absolument pas contrôler ma timidité. Jusqu'à preuve du contraire, j'avais beau tout essayé, c'était peine perdue. C'était mon côté réservé qui dirigeait ma vie.

Je serais étonnée que Matthew soit comme moi, mais je ne l'avais encore jamais vu comme ça auparavant.

Finalement, il se décida à se lever. Je sentais qu'il y allait à contre-cœur mais il avait pris son courage à deux mains. Tiens, c'est assez étonnant pour un Serdaigle, réfléchissais-je.

- Prenez exemple sur votre camarade. Dans une semaine, vous aurez un examen sur les cours que nous avons vu en sixième année.

Dans la classe, les voix s'élevèrent pour former un brouhaha impossible à gérer. Un examen ? Déjà ?

- S'il vous plaît !

On se tourna tous vers McGonagall qui reprit calmement la parole.

- C'est non-négociable.

Quant à Matthew, il semblait attendre, stressé à l'idée de parler devant tout le monde pour expliquer comme il avait procédé. Pourtant, aujourd'hui, tous avait décidé d'en faire qu'à leur tête. Notre professeur garda son sang-froid pour autant.

- Maintenant, vous allez écouter votre camarade ou vous allez copier des lignes jusqu'à la fin du cours !

Le silence était d'or dans ce cours. Tu n'avais pas intérêt à bavarder trop longtemps avec La Chef de la Maison Gryffondor. C'était la première fois que je voyais mes camarades aussi dissipés dans le cours de McGonagall.

Il était arrivé dans le passé qu'elle renvoie plusieurs élèves qui ne respectaient pas ses consignes. Définitivement ou non, je n'étais pas plus informée. En tout cas, elle était intransigeante.

- Bien ! On vous écoute ! dit-elle à Matthew.

Ce dernier prit une grande respiration.

- Alors... déjà, sachez que je viens à peine de le réussir. Première fois depuis un an. Peut-être que vous ne réussirez pas tout de suite non plus, enfin j'espère que oui, pour la semaine prochaine et pour les ASPICS...

Il s'interrompit un instant puis reprit :

- C'est grâce à Lyna que j'ai pu réussir le sort, elle m'a montré comment le faire. Prenez vos baguettes et faites comme moi : Avis.

- Avis ! répète toute la classe en coeur.

Des bruits me firent sursauter. En vérifiant tour à tour mes camarades, beaucoup réussissaient le sort chacun leur tour. Des exclamations et des rigolades animaient toute la salle. Tous étaient fiers de ce qu'ils venaient de faire. McGonagall avait également un sourire au visage. Matthew, lui, ne savait pas s'il devait se réjouir ou attendre que tout le monde termine pour rire avec eux.

- Wow, c'est génial ! chuchota Ashley souriante.

À la fin du cours, je rangeais mes affaires tranquillement. Le bruit du frottement des bancs contre le sol et mes camarades qui parlaient assez fort m'empêchaient de réfléchir convenable. Impossible d'être dans sa bulle un moment pour remettre en ordre ses pensées.

- Salut Matthew ! firent de nombreuses voix.

- Merci pour ce cours, Matthew ! babilla une fille.

Je ne rêvais pas, cette fille venait de baver devant lui, sans gêne. Je regardais vers mon nouvel ami afin d'apercevoir les expressions de son visage.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il alors que ses yeux rencontrèrent les miens.

- Tu as vu comment la fille t'a parlé ?

En réponse, il haussa les épaules. Ça n'avait pas l'air de l'embêter plus que ça.

- Ça m'est complètement égal à vrai dire, me dit-il en rangeant son sac. Tu viens ? On a cours de potions.

Il sortit de la salle sans dire un mot de plus. Ma question n'avait pas dû lui plaire. Je voulus me taper la tête suite à ce que j'ai dit. Quelle idiote ! Il pourrait croire que je suis jalouse alors que c'était une simple question.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Demandai-je à Ashley.

Elle était aussi surprise que moi.

- Il a changé d'humeur, j'ai pas compris non plus...

Le cours de potion passa très rapidement. L'heure et demi de cours défila sans que l'on puisse l'arrêter. Ma concentration était au maximum autant que le silence était présent dans la pièce. D'après ce que j'avais vu, chacun était focus sur sa préparation de polynectar vu en deuxième année et l'année dernière. Rogue semblait satisfait, c'était la première fois que je le voyais aussi optimiste à propos de nos potions. Peut-être était-il sous son bon jour ?

Comme quoi, il n'est jamais trop tard.

La journée de cours arriva à sa fin. Le dernier cours, celui d'Histoire de la Magie, me paraissait une éternité. J'ai passé une grande partie de l'heure à griffonner sur ma feuille tout en écoutant une partie du cours. Monsieur Binns avait le don de s'endormir tous les deux minutes, à peine trois phrases prononcées, et nous revoilà pour quelques instants de relâchement et d'ennui. Quand allaient-ils changé de professeur ? Je veux dire... Je ne doutais pas de ses capacités mais du fait que ce professeur souffrait d'une somnolence assez aigue. Il a bien la chance d'être un fantôme pour le coup, pensai-je.

- Lyna ? fit une voix derrière moi.

Cette voix... Cela faisait bien dix jours que je ne l'avais pas entendu.

À peine sortit de la classe, je dus faire face à Julie.

- Est-ce qu'on peut se parler ?

Sa voix était toute tremblante.

La façon dont elle me posait la question me montrait qu'elle avait peur de m'affronter. Sa façon de se tenir me lançait des alertes. Elle donnait l'air de quelqu'un qui faisait littéralement pitié. Sa main droite touchait son bras gauche comme si elle allait perdre celui-ci.

- Je n'ai rien à te dire, répondis-je quelques secondes après.

Elle se mit devant moi pour m'empêcher de passer. J'eus l'impression qu'elle prenait son courage à deux mains pour me parler.

- S'il te plaît, il faut qu'on mette les choses au clair...

- Elles sont très claires pour moi ! M'énervais-je. Tu as choisi ton camp depuis le début et de suivre Julian comme un petit toutou. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

En me rendant compte du ton que j'employais, je pris ma respiration pour ne pas m'énerver.

Depuis la discussion avec ma mère cette nuit, cette journée ou bien le hasard avait décidé que je devrais faire face à certains problèmes. Julie en faisait partie.

- Tu veux « qu'on parle » uniquement pour soulager ta conscience. Moi, je n'ai plus rien à te dire.

Je m'en allais sans regarder derrière moi. Le cours de duel allait bientôt commencer. Il était hors de question pour moi d'écouter une seconde de plus cette fille que je ne connaissais pas tant que ça.

- Ça va ? Tu as l'air stressé ? Me demanda Matthew alors que nous commencions le cours.

- Je t'en parlerai à la fin du cours.

Il ne dit rien pendant quelques secondes comme s'il savait à quoi je pensais. Au moment où il allait répondre, la voix de Rogue raisonna dans la grande pièce.

- Bien, le sort que vous êtes censés maîtriser depuis fort longtemps est Protego. J'espère pour vous que ce n'est qu'une révision, sinon je ne donne pas cher de vos ASPICS à la fin de l'année. Mademoiselle Hawkings, venez face à moi.

Il désigna du doigt l'endroit où je suis censée me positionner par rapport à lui. Tremblante, je m'avançais au milieu de mes camarades, les yeux virés au sol. Avec sa voix grave et sifflante, il me fit un compliment que je ne saurais oubliée :

- Mademoiselle Hawkings est la meilleure des élèves en terme de sortilèges. (il se tourna vers moi) Vous allez me désarmer pendant que je réciterais l'incantation.

- Très bien, répondis-je simplement.

Il se mit rapidement en position, je copiais son geste.

Expelliarmus fera l'affaire.

- Expelliarmus ! lançai-je.

- Protego !

Malheureusement pour moi, son sort passa au-dessus du mien, m'empêchant de désarmer correctement mon professeur. J'avais oublié qu'il était doué en la matière. Et il s'est retrouvé à faire des potions matin et soir avec des élèves ?

- Maintenant, échangeons les rôles.

Sa phrase me sortit de ma torpeur. Je n'eus que le temps de lui répondre.

- Pardon ? demandai-je, paniquée.

Je ne suis pas préparée à ça du tout !

Au moment où Rogue décida de m'attaquer, je fis apparaître le sort de Protego. Une lumière aussi rapidement qu'une comète apparût et me protège de l'enchantement de mon adversaire.

Pour autant, je fus essouflée. Me protéger m'a demandé plus de force que je ne l'aurais cru.

Loin de me lancer des fleurs mais Rogue n'avait pas tord quand il disait que j'étais la meilleure en sortilège. J'étais capable de me défendre mieux que mes camarades mais je manquais encore de pratique sur certaines enchantement comme expelliarmus. La honte ! T'apprends ça en première année ! Mais en même temps, qui a dit que lancer un sort que quelqu'un, surtout un professeur était facile ?

Si un... mangemort ou animal des environs venait à m'attaquer, comment est-ce que cela se finirait ? À ton avis ! On t'a vu à l'épreuve avec Julian ! me dit ma conscience.

Rogue, qui jusque là ne disait rien, semblait impressionnée par ma contre-attaque. Il ne pensait peut-être pas que je me serais protégée aussi bien.

D'ailleurs, je ne pouvais pas m'empêcher d'être fière de moi, et me retenais de sourire niaisement devant tout le monde.

- Le cours est terminé, gronda Rogue tandis qu'il m'observait de ses yeux noirs obscures.

Sa façon de me regarder m'obligea à me poser une question : était-il en train de me cerner comme le font certaines personnes depuis quelques temps ?