Chapitre 14 : La dompteuse de chiens

Le soleil amorçait une progressive descente quand la troupe de cavaliers parvint au sommet de la butte. En contrebas, le courant d’argent du fleuve se divisait en une multitude de deltas, avalés par la forêt s’écoulant sur les pentes escarpées. D’ici, leurs feuillages semblaient noirs comme les ténèbres sous la lumière blême de l’après-midi. Caraghon se félicitait de s’être équipé d’autant de vêtements épais que possible ; le soleil du nord était lumineux mais sans chaleur, et le vent piquant qui giflait son visage lui glaçait la gorge à chaque inspiration.

— Nous établirons le campement en bas de cette colline, ordonna Tyeltaran, dressé sur ses étriers, en désignant un plateau relativement dégagé dans les futaies sauvages.

Il fit claquer les rênes. Étant celui qui connaissait le mieux la région, il chevauchait en tête de l’équipée, encadré de deux éclaireurs. De toute la journée, Caraghon ne l’avait vu que de loin, le dos tourné, ses longs cheveux offerts au vent qui jouait avec eux sans sembler se lasser.

Les cavaliers reformèrent la colonne pour descendre la pente escarpée. Au creux de la butte, le vent était moins fort, freiné par les reliefs et les arbres environnants, mais l’ombre y était plus fraîche.

Caraghon fut intensément soulagé de pouvoir enfin se dégourdir les jambes après des heures de chevauchées, seulement entrecoupées de quelques brèves pauses. Ils étaient sur les routes depuis l’aube, remontant au nord-ouest vers les forêts du delta d’Uthilia, à la frontière du Daneimion, et le terrain vallonné et rocailleux sous le pas de sa jument lui avait moulu le dos.

Sire Waren mit pied à terre à son tour, se massant les reins en grimaçant comme un vieillard, ce qui fit discrètement sourire Caraghon. Ils avaient passé le voyage ensemble, et la concentration que le jeune soldat avait déployée pour tenir la conversation en eälagan avaient rendu la durée du trajet moins pesante. Le fauconnier lui avait parlé des battues aux chiens qui visaient généralement les plus grands animaux sauvages, ours, cerfs, sangliers ou loups ; en cette saison, le gibier était plus farouche que jamais, rendant les battues dangereuses et palpitantes. Il n’était pas rare que des chasseurs soient blessés, mais cela faisait partie du risque et pour certains, attisait le plaisir qu’ils avaient à chasser.

Autour d’eux régnait une animation presque fébrile ; la troupe de chasse que le roi et le prince Tyeltaran avaient emmenée était exceptionnellement importante, comprenant plus de quarante de personnes ; il fallait compter, en plus du roi, des membres de sa maison, des émissaires dejclans et de leur escorte, les veneurs, les fauconniers, les portes-cage, les piquiers, les valets chargés de l’équipement. Caraghon avait repéré un certain nombre de femmes, que rien dans leur mise ne différenciait de leurs pairs masculins à un œil non attentif. Parmi elles, Kanska, entièrement vêtue de cuir, chevauchait avec les veneurs.

Ceux-ci, sitôt à bas de leurs montures, s’occupaient de mettre à l’écart la meute de grands chiens de traques. De loin, Caraghon admira le contrôle qu’ils avaient sur ces bêtes impressionnantes, qui auraient pu les renverser d’un bond. Tandis que les palefreniers allaient trouver un endroit où parquer les chevaux, les valets déchargeaient les piques et les rouleaux de toile du dos des roncins pour monter les tentes.

— Je dois vous laisser, déclara Waren au jeune homme. Je dois m’assurer que les faucons sont tous en bonne santé et prêts pour demain.

Et là-dessus, il l’abandonna pour se diriger vers les portes-cage. Mais Caraghon n’eut même pas le temps de se sentir désœuvré, car aussitôt le fauconnier parti, une main s’abattit sur son épaule.

— J’imagine que ça te fait plaisir de retrouver ta vieille passion, s’exclama Askaos avec un immense sourire.

— S’il faisait moins froid, je pourrais dire que je suis ravi, fit Caraghon en faisant jouer les phalanges engourdies de ses doigts.

Askaos ricana, mais ses lèvres étaient violacées et ses joues pâles sous le col remonté de son manteau.

— Je t’aurais bien proposé mon secours pour te réchauffer, souffla-t-il en se penchent vers lui, mais je pense que cela déplairait à quelqu’un.

Caraghon lui assena un coup de poing au plexus en guise de vengeance, ne réussissant qu’à lui arracher un petit rire.

— Tu as peur que ton petit prince te voie en ma compagnie ?

— Quel petit prince ? rétorqua le jeune homme avec agacement.

— Quoi, tu ne vois pas de qui je parle ? Ce joli blondinet qui t’invite à la chasse, qui n’a pas l’air d’apprécier que je t’accapare à la salle d’armes, qui t’envoie des billets doux dès l’aube…

Askaos abaissait sur lui un regard empli d’un profond amusement, et Caraghon le soutint avec une détermination qu’il était loin de ressentir.

— Arrête ça tout de suite, Askaos, gronda-t-il. Quoi que tu t’imagines, c’est faux.

— Oh, quel dommage… fit son ami avec une moue navrée, que démentaient ses yeux brillants.

Partagé entre colère et consternation, Caraghon croisa les mains dans son dos pour retenir son envie grandissante de le frapper à nouveau. Askaos ne se départait pas de son expression malicieuse. Renonçant à lui extirper ses fausses idées du crâne, Caraghon chercha du regard un échappatoire quelconque à cette conversation. Il se présenta sous la dernière forme qu’il avait imaginé.

Un peu plus loin, un veneur entraînait trois solides braques ; l’un d’eux, plus musculeux et plus nerveux que les autres, se campait à quatre pattes au sol en grondant et refusait d’avancer, tirant sur sa laisse avec férocité. Alors que le veneur s’échinait en répétant des ordres d’une voix pleine de colère, la laisse se rompit et lui échappa des mains, alors que le chien détalait en aboyant.

Caraghon eut à peine le temps de comprendre qu’il courait droit sur eux, qu’Askaos l’empoigna sur les épaules pour l’écarter. L’énorme braque bondit dans les jambes de son ami, le renversant violemment. Autour d’eux s’élevaient des exclamations de surprise. Le veneur se précipita, mais ses appels et ses tentatives pour récupérer la laisse furent vaines ; l’animal aboyait en montrant ses dents comme un loup. Caraghon agrippa anxieusement la main d’Askaos pour l’aider à s’écarter.

— Bon sang, c’est une bête monstrueuse, s’exclama celui-ci en se redressant tant bien que mal.

Le veneur avait véritablement perdu patience, mais il semblait réticent à s’approcher du chien en colère. Ceux qui se trouvaient à proximité choisirent sagement de reculer, sans cependant cesser d’observer la scène avec curiosité.

— Loris !

Caraghon se retourna, avisant l’unique personne qui semblait avoir eu l’aplomb de s’approcher ; Kanska.

— Loris, répéta-t-elle d’une voix calme, son regard rivé sur le chien aux babines découvertes. Allez, viens par là. Approche, mon beau, viens…

S’arrêtant à deux mètres de l’animal, elle s’accroupit en tendant la main, continuant de parler doucement en eälagan ; Caraghon n’y connaissait pas grand-chose en matière de chiens, mais il reconnaissait là la même méthode qu’il employait face à un faucon rétif. Et cela sembla fonctionner. Après un instant d’hésitation, le braque cessa de gronder et trotta vers la jeune femme, la queue frétillante. Askaos, tendu, eut un geste instinctif pour s’avancer, mais Caraghon le retint. Quand la main de Kanska toucha le sommet de la tête du chien, celui-ci la gratifia d’un coup de langue sur la paume.

Après l’avoir cajolé quelques instants, elle se releva et porta son regard sur le veneur, qui affichait une mine à la fois soulagée et déconfite.

— Vous saviez qu’il fallait faire attention avec lui, lui lança-t-elle, sans visible mécontentement, mais avec dans la voix une sévérité indéniable.

— Qu’est-ce qu’elle dit ? demanda Askaos à Caraghon, l’empêchant de percevoir la réponse du veneur.

Tandis que celui-ci s’éloignait, la main de Kanska se saisit avec douceur de la laisse du braque, qui ne manifesta aucune velléité de se libérer de nouveau ; au contraire, il tournait autour de ses jambes comme un chiot heureux de voir sa mère. Le vent jouait insolemment avec ses cheveux, les rabattant devant son visage malgré ses efforts pour les dégager.

— Loris ne vous a pas blessé ? demanda-t-elle en haussant le menton vers Askaos.

— Oh, ce n’était rien du tout, s’empressa d’assurer le soldat en carrant les épaules. J’ai connu bien pire que les assauts d’un chien.

Elle hocha brièvement la tête, l’air prête à se détourner. Comme s’il l’avait senti, Askaos s’exclama d’une voix admirative :

— Vous avez un ascendant impressionnant sur cet animal !

— Oh, ce n’était rien du tout, le singea-t-elle d’un air peu amène. En vérité, je peux me targuer d’être la seule avec qui il ne se montre pas agressif.

Tout en parlant, elle jeta un regard de biais à Caraghon, les sourcils arqués comme pour lui demander ce qui se passait.

— Il a de la chance d’avoir une maîtresse comme vous, approuva Askaos.

Caraghon détourna la tête pour que son ami ne le voie pas se retenir de rire ; du coin de l’œil, il perçut l’expression stupéfaite qui se peignit sur les traits de Kanska. Sans répondre, elle les salua d’un rapide hochement de tête avant de faire volte-face, Loris sur ses talons.

Askaos tourna vers Caraghon une mine tout à fait désappointée.

— J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?

S’étant recomposé une expression passablement sérieuse, le jeune soldat préféra ne rien répondre de peur d’exploser de rire. Puis il avisa un visage désagréablement connu qui s’approchait d’eux, et son hilarité fut aussitôt douchée.

Il avait été loin d’être ravi en apprenant que Laedion ferait partie de l’équipage de la chasse, mais pas surpris ; si on oubliait son comportement détestable, on ne pouvait nier ses talents de chasseur.

— Hé, vous deux, les interpella Laedion d’un air méprisant, le lieutenant vous attend. Essayez de pas le faire attendre, il ne va pas apprécier si je lui rapporte que vous vous tripotez au lieu d’obéir.

— Inutile de sortir le grand jeu, certains ici n’ont pas besoin de la contrainte pour faire ce qu’on leur dit, répondit froidement Caraghon.

Laedion esquissa un rictus mauvais.

— Ce genre de gens, ça s’appelle les moutons. Ceux qui se servent correctement de leur tête savent quand refuser l’autorité.

— Tu diras ça au lieutenant quand il t’aura tanné la peau du dos pour mutinerie, alors, ricana Caraghon en le dépassant. Pour rappel, tu n’es qu’un soldat.

Laedion l’empoigna violemment par le bras pour le forcer à lui faire face.

— Toi aussi, malgré les airs supérieurs que tu te donnes, siffla-t-il entre ses dents.

Caraghon le toisa longuement avant de se dégager d’un mouvement sec. Il s’éloigna à grands pas sans se donner la peine de répondre. Askaos le suivait en silence. Caraghon lui fut reconnaissant de ne pas s’être mêlé de l’accrochage. Les comptes qu’il réglait avec Laedion ne concernaient qu’eux deux. Il y a quelques années, son ami n’aurait pas pu s’empêcher d’intervenir pour le défendre, mais Caraghon avait fini par lui faire comprendre que sa taille fine ne signifiait pas qu’il était sans ressources.

Ils retrouvèrent Laeïos près de la plus grande des tentes, érigée au cœur du campement, probablement celle destinée au roi. Lui aussi était couvert d’un manteau épais, quoique le froid ne semblât pas avoir de prise sur lui et sa rigidité habituelle.

— Vous occuperez celle-ci, tous les deux, lâcha-t-il sommairement en désignant du menton la tente voisine. Lancasia et moi-même seront juste en face.

— Est-ce un avertissement ? ironisa Askaos avec l’ébauche d’un sourire graveleux aux lèvres.

— Profitez du temps dont vous disposez pour vous installer et prendre un peu de repos, continua le lieutenant comme s’il ne l’avait pas entendu. Au passage, hîl Caraghon, la courre de demain ne nécessitera pas de prendre les faucons.

— Entendu.

La tente qui leur était attribuée n’était équipée que de deux lits de camps, à peu de choses semblables à ceux qu’ils occupaient à la caserne de la garde. Quand Caraghon s’assit sur le sien, il se pris presque à regretter les moelleuses couches d’Eäran, et aussitôt s’inquiéta de trop s’habituer au confort aristocratique.

— Eh bien, qu’est-ce que tu as ? demanda Askaos en se penchant vers lui. Déçu de m’avoir pour compagnon de tente ? Tu préférais peut-être avoir ton petit prin…

— Askaos.

Caraghon foudroya son ami du regard, le défiant de terminer sa phrase.

— Quoi, ce n’est pas vrai ? fit celui-ci en se laissant tomber sur l’autre lit. Je suis sûr qu’il te plaît.

— Ce n’est pas la question.

Sa discussion avec Kanska se rejouait devant ses yeux.

Il pressa nerveusement ses mains l’une contre l’autre, la mâchoire contractée.

— Ca-ra-ghon… chantonna son ami.

Askaos ne le laisserait pas en paix tant qu’il n’aurait pas répondu et il le savait. Comme tout, comme toujours, il l’avait par surprise, puis à l’usure.

— Je ne sais pas, finit par soupirer le jeune soldat. Je le connais encore trop mal. Il me trouble beaucoup. J’ai l’impression que je n’arrive pas à le saisir.

Sans bouger, Askaos lui adressa un regard l’invitant à continuer. Mais Caraghon n’avait rien de plus à dire. Il n’avait pas envie d’y réfléchir.

— Toi et Kanska, vous faites vraiment la paire, gémit-il en passant ses mains sur son visage pour apaiser le feu de ses joues entre ses paumes glacées.

— Kanska ? Est-ce le nom de la charmante dompteuse de chiens ?

Caraghon rit entre ses mains, et les laissa retomber sur ses genoux.

— Oui, c’est elle…

Il se laissa tomber sur le dos contre le matelas dur de son lit.

— Tu la connais bien ? demanda Askaos, sans même se donner la peine de cacher son intérêt.

— Je te conseillerai de tourner la conversation au sujet de la chasse ou des combats à l’épée.

— Des combats à l’épée ? répéta Askaos avec perplexité. Mais c’est une femme…

Caraghon se rappela avoir eu une réaction similaire, et roula sur le flanc pour faire face à son ami.

— Jamais, au grand jamais, si tu veux espérer l’approcher, ne lui fais ce genre de réflexion. C’est un coup à finir avec son épée sous la gorge, j’en sais quelque chose.

Askaos eut l’air vaguement impressionné.

— Elle t’a vaincu au combat ?

— J’étais fatigué, ce jour-là, s’empressa de préciser Caraghon avec le fond d’orgueil qu’il lui restait.

— Oui, oui, essaye de te justifier, susurra sarcastiquement Askaos. Dans ce cas, j’irais volontiers faire la connaissance de cette femme.

En réponse, il reçut en pleine figure l’oreiller de Caraghon.

 

Après avoir laissé derrière eux les valets chargés de veiller sur le campement, la troupe de chasseurs ne se résumait plus qu’à une vingtaine de cavaliers. Sous les premiers rayons de l’aube noyée de brouillard, ils s’engagèrent au trot dans les pentes rocailleuses menant à l’orée de la forêt. Le roulement des pierres sous les sabots de leurs montures produisait un grondement de tonnerre au milieu des aboiements de la meute. Malgré les cahots du terrain irrégulier, Askaos se maintenait sans peine en équilibre sur sa selle, tout en accrochant la corde de son arc. Caraghon l’épiait du coin de l’œil en espérant malicieusement qu’il tombe ; mais il savait que son ami était aussi bon cavalier qu’escrimeur, et n’était pas non plus maladroit à l’arc. En vérité, sans la légèreté et la versatilité de son tempérament, il aurait représenté l’aspirant idéal au titre de lieutenant de la garde Révérente.

— Je sais à quoi tu penses, et je ne te donnerai pas cette satisfaction, lâcha Askaos sans même le regarder.

Un sourire caressa ses lèvres alors qu’il finissait de tendre sa corde, contaminant Caraghon qui détourna la tête.

Arrivés à la hauteur des premiers arbres, ils ralentirent jusqu’à ce qu’ils fussent tous rassemblés. Le roi fit pivoter sa monture, dressé sur ses étriers, pour faire face à la troupe.

— Ce jour et ceux qui suivront sont ceux d’une réjouissance exceptionnelle pour nous tous, commença-t-il d’une voix forte qui résonna entre les troncs silencieux. Il s’agit d’un nouveau départ entre nos deux royaumes, aujourd’hui symbolisé par notre traque commune dans les forêts d’Uthilia, en compagnie des réputés traqueurs de Dejclencie.

D’un geste délicat, il ôta le capuchon de cuir aveuglant le faucon à son bras. Celui-ci déploya aussitôt ses ailes pour s’envoler, mais les jets dans la paume du roi le retinrent ; l’espace d’un instant, il fut à l’image de l’aigle qui s’étendait sur les bannières d’Eälagon.

— Puisse ce chemin sur lequel nous nous engageons ensemble ne jamais nous séparer, déclara-t-il avant de se tourner vers Lancasia.

Les deux hommes se serrèrent la main en signe d’amitié. Caraghon mesura alors la portée politique que cet évènement recelait sous ses dehors d’anodine réjouissance, et songea avec une certaine consternation qu’il n’était décidément pas fait pour la diplomatie.

Derrière lui, un bref coup de cor le fit sursauter. Aussitôt, l’un des veneurs fit bondir son cheval en lançant un ordre d’une voix autoritaire, et une dizaine d’agiles chiens de pied se pressèrent dans son sillage. Ils disparurent bientôt entre les fourrés, alors que le reste de l’équipée les suivait à distance. Les rapprocheurs devaient d’abord flairer une proie avant que le peloton et les traqueurs ne s’élancent à ses trousses. Adoptant un pas tranquille, les cavaliers s’éparpillaient petit à petit entre les arbres. Son arc calé sur l’épaule, Askaos talonna sa monture pour se rapprocher discrètement de Kanska ; mais celle-ci menait la meute des chiens de traque, qui couraient silencieusement autour des pattes de son cheval et tenaient le jeune homme à distance. Quand il voulut l’aborder, il ne récolta en réponse qu’un regard noir.

Caraghon, qui chevauchait derrière eux, retint un ricanement. Askaos avait l’habitude des proies faciles, qui n’avaient aucune raison de lui opposer de résistance ; il risquait de connaître quelques surprises s’il s’obstinait avec Kanska. De là où il se trouvait, Caraghon ignorait ce à quoi cette tentative de dialogue ressemblait, mais elle se solda de toute évidence par un échec cuisant et un repli stratégique de la part d’Askaos après qu’un chien ait un peu trop approché ses crocs des pattes de son cheval.

Peu de temps après, le son modulé d’une trompe de chasse leur parvint.

— Un cerf droit devant ! cria Kanska en levant le bras en l’air.

Et elle éperonna sa monture en dégageant sa lance, alors que la meute relâchée s’élançait dans un chœur d’aboiements.

La jument blanche de Caraghon bondit en avant. Lâchant les rênes, le jeune homme se coucha sur l’encolure pour éviter les branches basses alors qu’elle filait à la suite de la meute. L’adrénaline fouettait ses veines comme les feuillages sa peau. Les échos des aboiements excités des chiens semblaient résonner dans la forêt entière, rythmés du martèlement sourd du galop de leurs chevaux lancés à pleine vitesse. De temps en temps, le son du cor retentissait, porteur d’un signal qu’il ne parvenait pas à interpréter ; mais Kanska y répondait chaque fois par un coup de talon ou une pression sur les rênes pour changer de direction, et Caraghon, confiant, galopait dans son sillage.

Dans un virage trop brusque, sa jument dérapa lorsqu’un autre cheval jaillit des fourrés devant elle. Caraghon faillit tomber de selle, ne gardant l’équilibre qu’à la force de ses genoux. Il s’apprêtait à invectiver vertement l’imbécile qui lui avait coupé le chemin, mais les imprécations moururent sur ses lèvres quand il croisa le regard de Tyeltaran.

— Pardonnez-moi, je ne vous avais pas vu ! s’exclama celui-ci en tirant sur la bride pour stopper la course de son palefroi.

— Vous auriez pu faire attention, rétorqua Caraghon avec mauvaise humeur.

Le prince lui adressa un sourire désolé. De la main droite, il tenait une lance à l’extrémité calée dans l’étrier, et sous lui, son puissant palefroi noir renâclait et frappait du sabot avec un énervement visible. Caraghon le toisa tout en caressant l’encolure de sa jument pour l’apaiser ; abruptement stoppée dans sa course, elle piétinait en secouant vigoureusement la tête.

— Rejoignons la meute avant que nous les perdions, gronda-t-il en enroulant les rênes autour de ses paumes. Et essayez de ne plus vous mettre en travers de ma route.

— Je ferai de mon mieux.

Tyeltaran sourit une dernière fois à Caraghon, avant de s’élancer au plein galop. Le jeune soldat talonna sa jument, refusant de se laisser distancer. Leurs montures couraient presque flanc contre flanc, guidées par les lointains aboiements et de réguliers coups de cor. Ils ne tarderaient pas à recouvrir le terrain perdu sur les autres chasseurs.

— Les chiens serrent le cerf, à présent, lança Tyeltaran, dressé sur ses étriers pour mieux voir ce qui se passait au-devant. C’est une question de temps pour en venir à bout, désormais.

Caraghon ne put s’empêcher de l’observer à la dérobée. Son expression exaltée et sa chevelure claire emportée par la vitesse comme un rayon de lumière fusant dans son sillage. La tension des muscles de son corps en parfaite harmonie avec sa monture, et sa main souplement resserrée autour de la hampe de sa lance.

La dernière fois qu’il l’avait vu, son regard était éteint et son corps surchargé de parures au milieu du couloir où son frère lui avait tourné le dos. Les portes du jardin d’été lui ayant été fermées, le prince n’avait pas cherché à établir un nouveau lieu de rendez-vous, et Caraghon, de son côté, n’avait pas osé l’approcher. Par manque de courage, peut-être. Par peur, aussi. La peur paradoxale d’être rejeté, ou qu’un voile de froideur ne vienne de nouveau recouvrir le souvenir de la poignée de jours ensoleillés qu’ils avaient partagé. Tyeltaran était trop lunatique pour qu’il ne le craigne pas. Et, il en avait fait la confession à Askaos, il le connaissait encore trop mal pour savoir comment réagir.

Son regard s’arracha à sa contemplation alors que sa jument faisait une brusque embardée. Les cavaliers bifurquaient entre les arbres, suivant la piste du cerf qui tentait désespérément de leur échapper ; la peur poussait l’animal en avant à une vitesse fulgurante. Il les distançait d’une demi portée de lance, volant littéralement par-dessus les fourrés ; mais les chiens s’accrochaient à ses traces avec férocité, le harcelant et l’épuisant à petit feu.

Alors qu’ils cavalaient à toute allure au cœur de la forêt, au-dessus de leurs têtes, les cimes des arbres s’éclaircissaient imperceptiblement. Par-dessus la voix de la meute, Caraghon crut entendre le bruit d’un cours d’eau.

Et soudain, la course du cerf fut brisée lorsque ses sabots s’enfoncèrent dans la bourbe des rives du delta. Piégé au bord du fleuve trop profond, il fit volte-face, mais déjà la meute était sur lui. Tirant sur les rênes pour demeurer à distance, Caraghon fut impressionné par la taille des bois palmés qui surmontaient la tête du cerf comme une immense couronne. Malgré son visible épuisement, il repoussait avec vigueur les chiens à la férocité décuplée par la course. L’un d’eux, jeté à terre d’un violent coup de sabot, battit en retraite en gémissant. Un autre subit le même sort et ne se releva pas.

Alors que les veneurs l’encerclaient, Kanska bondit à terre, sa lance à la main, et s’avança sur le terrain marécageux des rives du fleuve. Au son de sa voix, les chiens lâchèrent prise, sans cependant cesser de harceler l’animal de tous les côtés. Il avait la tête baissée pour repousser leurs assauts, à coup de bois et de sabots. Dès qu’elle fut assez près, la jeune femme arma son bras, prête à frapper au flanc, là où sa lance atteindrait le cœur.

Le cerf rua.

Caraghon vit le corps de la jeune femme rouler dans les fougères comme une poupée abandonnée, et les morceaux de sa lance brisée voler dans le fleuve.

— Kanska !

La monture de Tyeltaran se cabra en hennissant, et le prince, la lance pointée en avant comme un chevalier en joute, fondit sur le cerf. Celui-ci s’effondra à genoux, profondément blessé au flanc ; mais Caraghon comprit qu’il faudrait plus que cela pour en venir à bout. Il descendit de selle alors que Tyeltaran dégageait sa lance dont le fer avait été arraché ; les autres veneurs s’empressaient à son aide. Les chiens excités par le sang se massaient tout autour. Le cerf n’avait plus aucune chance.

Se détournant tandis qu’ils l’achevaient, Caraghon s’agenouilla auprès de Kanska. Étendue sur le flanc, elle semblait sonnée mais au moins était en un seul morceau. Le sol spongieux et la verdure devaient avoir amorti le choc. Mais quand Caraghon voulut lui prendre le bras pour l’aider à se redresser, elle étouffa un cri de douleur en se mordant la lèvre.

— Épaule démise, siffla-t-elle, les dents serrées.

La soutenant du mieux qu’il pouvait, il l’aida à s’asseoir tandis qu’elle palpait son bras blessé. Du sang maculait le cuir sombre de sa manche déchirée.

Derrière eux, la trompe d’un des veneurs sonna la Mort.

Caraghon leva la tête pour voir Tyeltaran planter sa lance au sol et se précipiter vers eux.

— Tout va bien, Kanska ?

— Ne t’inquiète pas pour moi, je ne suis pas en sucre, grogna-t-elle en soufflant par le nez.

— Cela, crois bien que je le sais depuis longtemps… répondit Tyeltaran en souriant.

Tout en massant son épaule droite de sa main valide, elle le gratifia d’un regard mauvais.

— Tu n’as rien d’autre à faire que de rester planté là ? Occupe-toi plutôt du joli cerf que tu as abattu.

— Le mérite te revient tout autant.

Il lui tendit la main pour l’aider à se lever, mais elle la dédaigna, et entreprit de se remettre sur ses pieds en s’appuyant sur Caraghon comme s’il avait été un meuble.

Les veneurs avaient proprement abattu le cerf et s’employaient à le dépecer sur place. Deux d’entre eux rassemblaient la meute à l’écart et prenait soin des chiens blessés. Kanska les rejoignit, malgré son bras ensanglanté pendant contre son flanc, plantant les deux garçons derrière elle.

Se redressant à son tour, Caraghon brossa distraitement sa tunique pour en détacher les feuilles mortes attachées à l’étoffe.

Un contact délicat sur sa tempe le fit frissonner. Quand il tourna la tête, il vit la main de Tyeltaran levée à la hauteur de son visage, tenant un brin d’herbe entre le pouce et l’index.

— C’était coincé dans vos cheveux, expliqua-t-il avec un sourire gêné.

Caraghon déglutit avec difficulté.

— Je vois, répondit-il misérablement.

Il balaya les rives du fleuve du regard à la recherche d’un prétexte pour se tirer de cette situation.

— Où sont les autres ? demanda-t-il brusquement en constatant qu’il manquait bien la moitié de leurs compagnons de chasse.

Le roi, Laeïos, Lancasia et Askaos, entre autres, manquaient à l’appel.

— Sans doute partis sur la piste d’un autre animal, dit le prince en haussant les épaules. Il n’est pas rare que les équipages se dispersent, surtout dans des forêts aussi giboyeuses. Mon père doit en profiter pour essayer son nouveau faucon.

Caraghon sentit un sourire sarcastique lui monter aux lèvres.

— J’espère qu’il s’en sortira mieux que vous la première fois…

— Oh !

Tyeltaran l’empoigna par le cou, l’étranglant à moitié en l'attirant contre lui ; riant tout en se débattant sans conviction, Caraghon eut l’impression qu’un nœud serré au creux de sa poitrine se défaisait.

— On peut vous laisser vous amuser ici tous les deux, si vous voulez, leur cria Kanska en se hissant en selle avec difficulté.

Tyeltaran consentit à libérer le jeune soldat, non sans avoir brièvement pressé leurs fronts l’un contre l’autre. Un grand sourire était sur ses lèvres et dans ses yeux.

 

Le ciel obscurci par la nuit était parsemé des braises volantes du feu de camp. Au-dessus des flammes, on faisait griller les quartiers du grand cerf abattu au cours de la journée. Protégés du vent nocturne par la chaleur des flammes et les fourrures dont ils s’étaient couverts, les chasseurs assis en cercle faisaient passer de larges hanaps remplis de vin dans lesquels ils buvaient tour à tour. Caraghon grimaça à peine au goût âcre de l’alcool fort, mais cela n’empêcha pas Tyeltaran, un peu plus loin dans le cercle, de lui adresser un petit sourire.

— Je ne rêve pas, le petit prince te regarde, souffla Askaos en se penchant à son oreille.

— Encore un mot à ce sujet et je te jette dans le feu, répliqua très posément Caraghon tout en passant le hanap à son voisin de gauche.

Askaos fit la moue, comme s’il ne l’en croyait pas capable.

— Quant à toi, mon cher, je n’ai pas l’impression que la féroce dompteuse de chiens te prête beaucoup d’attention, persifla Caraghon.

Assise près de Tyeltaran, Kanska ne prêtait en vérité pas attention à grand-chose, sinon à son bras droit bandé du poignet à l’épaule. En plus de la luxation qui lui paralysait le membre, les muscles avaient été entaillés par les éclats de sa propre lance, lui interdisant probablement de se mouvoir comme elle le souhaitait pendant plusieurs semaines ; pour elle, la chasse s’arrêtait ici. A voir son visage morose plongé dans l’ombre de ses boucles brunes, cette perspective lui déplaisait au plus haut point, et Caraghon ne pouvait que compatir.

— Ah, mais c’est déjà une folie d’emmener des femmes à la chasse… marmonna Askaos en la contemplant de loin.

Sans rien dire, Caraghon leva les yeux au ciel. Visiblement, il faudrait plus de temps à Askaos qu’à lui pour prendre conscience de la valeur des femmes dans ce pays. Peut-être que Kanska parviendrait à lui ouvrir les yeux, lui aussi, à force de piques bien senties et de coups d’épée…

La blessure de la jeune femme n’était pas considérée comme une honte par ses pairs, mais au contraire comme une preuve de son courage, et la traque du cerf avait été l’évènement de la journée. La tête surmontée de redoutables bois lui fut offerte en signe de reconnaissance. Toute la soirée, elle resta logée sur les genoux de Kanska comme la tête d’un affectueux animal de compagnie, dont les bois manquèrent par ailleurs d’éborgner Tyeltaran à plusieurs reprises.

Le prince fournissait de grands efforts pour distraire son amie de son humeur chagrine, et cela sembla fonctionner ; plus le temps passait, plus Kanska paraissait disposée à parler et à rire. Et Caraghon ne pouvait s’empêcher de regarder en leur direction, avec chaque fois une expression plus sombre.

— Rassure-moi, chuchota Askaos, tu n’es pas en train de te consumer de jalousie sur place ?

— Pas du tout, le rabroua-t-il avec irritation.

— C’est amusant, reprit son ami, parce ça m’en a tout l’air.

Caraghon rabattit un pan de son manteau de fourrure autour de ses épaules pour se protéger d’un nouveau souffle de vent. Même auprès du feu, la nuit était froide.

— Tu deviens fatiguant, grommela-t-il entre ses dents.

Askaos eut au moins la sagesse de ne pas enfoncer davantage le clou.

Sur leur droite, une voix appela leurs noms. Leurs camarades de la garde étaient tous rassemblés de ce côté-ci du feu, sans trop se mêler aux Eälagoniens.

— Vous voulez entendre une histoire eälagonienne qui fait peur ? lança l’un d’eux en se penchant vers eux.

— Vas-y, répondit Askaos.

Caraghon, derrière lui, s’autorisa à s’appuyer sur son épaule pour mieux écouter ce que son camarade avait à raconter.

— Il paraît que le roi a trois fils, révéla le soldat avec des yeux brillants. Que le plus jeune est complètement fou. Il a tué sa mère en naissant, un soir de pleine lune, et quand ses rayons l'ont touché, ils l'ont transformé en monstre difforme. On l’a enfermé dans le donjon pour l'y laisser mourir, mais ça n'a pas suffi... certains soirs, on l’entend chanter à sa fenêtre.

Des murmures s’élevèrent dans le petit groupe de Dejclans. La main de Caraghon se crispa comme une serre sur le bras d’Askaos.

— Oui, je l’ai entendu plusieurs fois, confirma un autre soldat. C’était glaçant. J’en ai fait des cauchemars.

— Parce que tu es une petite nature, Pelion, ricana Laedion en lui envoyant une bourrade dans le dos. Moi aussi je l’ai entendu, il n’y a pas de quoi avoir peur ; on croirait une femmelette qui sanglote toute seule dans le noir. C’est pitoyable. Si vous voulez mon avis, ils font bien de cacher ce prétendu prince chanteur ; si j’étais eux, j’aurais honte de me traîner une telle loque derrière moi.

— On peut savoir ce qui te permet de le traiter de loque ? gronda Caraghon.

Laedion lui adressa une œillade brillante d’animosité sarcastique.

— Et on peut savoir pourquoi tu défends un fantôme avec tant de véhémence ? Peut être a-t-il possédé ton esprit avec son simple chant ? Voilà qui ne m’étonnerais pas, j’ai toujours pensé que tu ferais une excellente marionnette pour un sorcier désœuvré…

Des rires discrets parcourent les rangs des Dejclans. Caraghon voulut se redresser ; Askaos le retint de justesse à bras-le-corps.

— C’est ça, calme les ardeurs de ta chienne, Askaos, laissa tomber Laedion avec mépris. Si tu veux mon conseil, ne la laisse pas traîner de partout, tu pourrais la retrouver dans des endroits bien curieux…

Et il se détourna avec un insupportable air de dédain. Caraghon, furieux, se dégagea avec brutalité de l’emprise de son ami.

— Laisse-moi, je n’ai pas besoin de toi.

— Caraghon…

— Je t’ai dit de me laisser.

Le regard assassin qu’il décocha à Askaos eut au moins le mérite de le faire taire. Sans attendre davantage, Caraghon se leva et quitta le cercle. Son cœur pulsait d’une colère sourde et douloureuse, qu’il préférait éloigner de la sale trogne de Laedion – au risque de l’évacuer sous forme de coups de poing. Et il refusait de s’abaisser à cela par la faute d’un individu aussi méprisable.

 Baigné dans la pénombre de la nuit alors qu’il s’éloignait du centre du camp où flambait le feu, il tâcha de localiser sa tente. A l’instant où il passait devant celle du roi, une main lui agrippa l’épaule.

— Vous êtes parti comme un fantôme, Caraghon, j’ai failli ne pas pouvoir vous suivre.

Dans l’obscurité, les yeux de Tyeltaran brillaient d’un éclat saisissant, comme les deux derniers joyaux de son corps simplement drapé de lin et de cuir souple.

— Venez un instant à l’intérieur, reprit-il sans lui laisser le temps de répondre. Ce ne sera pas long.

Il l’entraîna dans la tente qu’il partageait avec son père, allumant une chandelle pour l’éclairer d’une lueur diffuse. Bien qu’elle fût plus vaste, elle n’était pas davantage pourvue que la sienne, remarqua Caraghon.

— Je ne vous ai pas demandé ce que vous aviez pensé de votre journée, dit Tyeltaran à mi-voix, comme s’il craignait de déranger quelqu’un.

— Excellente, affirma Caraghon avec toute la sincérité dont il était capable.

La journée elle-même avait été l’une des meilleures qu’il avait jamais vécue ; mais cette soirée s’était conclue sur une note aigre qui lui déplaisait.

Le prince lui adressa un long regard avant de hocher la tête.

— Demain, nous pourrons vérifier si nos entraînements au jardin d’été ont porté leurs fruits.

— La chasse avec les incarnats est davantage solitaire, le prévint aussitôt Caraghon.

— Oui, surtout au vu de ce que vous m’avez raconté au sujet de leur entente formidable avec les chiens, ironisa Tyeltaran. Mais cela ne posera pas de problèmes, reprit-il après quelques secondes de silence. La forêt est vaste, et nous pourrons bien partir de notre côté… tous les deux.

Il l’observait du coin de l’œil tout en parlant, comme pour guetter sa réaction. Caraghon hocha silencieusement la tête pour marquer son accord. Il ignorait pourquoi, sa gorge soudain sèche lui interdisait de proférer le moindre son.

— C’est parfait, alors, s’exclama Tyeltaran avec un sourire d’enfant heureux.

Puis, à la lueur de la chandelle, il s’agenouilla devant le paquetage posé sur l’un des lits, qui devait contenir ses affaires. Quand il se releva, un éclat de métal luisait dans sa main.

— Tenez, dit-il simplement.

Il lui tendit une dague recourbée, à la poignée solide enveloppée de bandes de cuir. Le regard de Caraghon s’arrêta sur le pommeau gravé d’une étoile qu’il connaissait bien.

— Vous possédez une arme frappée aux armoiries de Dejclencie ? s’étonna-t-il.

— Deux, en vérité, corrigea le prince en sortant de sa ceinture une seconde dague absolument similaire à la première. Leurs lames sont admirablement acérées. Une telle arme pourra vous être utile dans les prochains jours, je crois.

— Mais ces armes sont jumelles, protesta doucement le soldat. Elles vous appartiennent toutes deux. Pourquoi les séparer ?

— Parce que, murmura Tyeltaran en souriant, vous l’avez dit, elles sont jumelles.

Il s’approcha de lui, assez près pour que Caraghon sente son souffle lui caresser la joue. A la lumière hésitante de l’unique chandelle, des ombres mouvantes se découpaient sur le visage du prince, rehaussant ses pommettes saillantes et l’angle de sa mâchoire.

La main de Tyeltaran toucha la sienne. Sous l’impulsion de ses doigts souples, la paume de Caraghon se referma sur le cuir de la dague.

— Gardez-là, s’il vous plaît, comme un présent de ma part.

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_HP_
Posté le 18/07/2020
Hii !

Maiiis, j'attendais le bizou moi !! 🥺😢
Le cadeau est juste trop mignon, et le "Parce que, murmura Tyeltaran en souriant, vous l’avez dit, elles sont jumelles" est adoraaaaaaabble !!! (non je ne suis pas folle, arrête, c'est pas gentil 😭)
J'adore Askaos et Kanska xD Je voyais pas du tout venir cette histoire, mais j'admets qu'elle est très bien trouvée et décrite xD

• "Le soleil amorçait une progressive descente quand la troupe de cavaliers parvint sommet de la butte" → "au sommet", non ? ^^
• "Assise près de Tyeltaran, Kanska ne prêtait en vérité pas attention grand-chose, sinon à son bras droit bandé du poignet à l’épaule" → "à grand-chose", non ? ^^
• "La tête surmontée de redoutables bois lui fut offerte à en signe de reconnaissance" → "à en signe" ? ^^
• "On l’a enfermé dans le donjon et fat croire à sa mort" → fait
UnePasseMiroir
Posté le 18/07/2020
Re !

Héhé... ben non pas de bizou pour aujourd'hui xD
Je ne te traite pas de folle, t'en fais pas, je ricane juste dans mon coin en te jugeant à donf...
Moi aussi ça m'est tombé dessus comme ça, mais bon je trouvais le couple tellement drôle que j'ai pas résisté xD ravie si tu as aimé !!!

Merci des coquilles, je corrige ça tout de suite ! C'est formidable ça, comment j'arrive à oublier plein de mots et zapper complètement en relecture ? T_T
Gwenifaere
Posté le 07/07/2020
Super chapitre ! J'aime beaucoup l'évolution de la relation entre Caraghon et Tyeltaran (et ce cadeau à la fin - on dirait vraiment deux gosses c'est adorable. On sent aussi que ça risque de se retourner contre eux un jour ou l'autre mais ça reste mignon).

La chasse était bien décrite (en tout cas pour une autre néophyte). Je n'avais pas vu venir cette histoire entre Askaos et Kanska, elle me ravit, leurs passages étaient très drôles.

Une remarque un peu plus générale : je retrouve le même défaut dans ton histoire que j'avais trouvé dans le Prince Captif - parfois, j'ai l'impression qu'on se retrouve sur quelque chose de trop moderne et ça casse l'univers que tu essaies de construire. Dans le chapitre précédent, le fait que Caraghon assiste, seul, aux reproches du roi à son propre fils, puis à la dispute entre les deux frères, me laisse dubitative - pourquoi montrer ça à un étranger ? Ca va à l'encontre du protocole, de la dignité qu'on doit maintenir en tant que famille royale, ou alors c'est un signe de confiance énorme envers cet étranger, qu'à mon avis Caraghon n'a pas particulièrement mérité. Si c'était Tyeltaran qui était à l'origine de la scène pourquoi pas vu qu'il n'a aucune conscience politique/diplomatique à priori, mais de la part du roi et de son cadet je trouve ça bizarre. D'ailleurs je me suis fait la réflexion durant ce chapitre que si la scène de dispute avait eu lieu à la chasse, justement, j'aurais trouvé ça plus réaliste : on a moins d'intimité en campement, les impératifs d'apparence sont plus relâchés, ce genre de chose...

De même, et ça on le retrouve dans ce chapitre : j'ai toujours un peu de mal à comprendre en quel honneur Caraghon est sans cesse convié aux importantes réunions diplomatiques. J'étais franchement persuadé qu'il était un peu plus gradé que ses camarades, mais il s'avère que non... enfin tu as peut-être une bonne raison dans l'intrigue qui explique cet état de fait, mais je trouve quand même ça un peu étrange.

Bon, prends tout ça en réfléchissant à quel public tu veux t'adresser ; comme je te le disais, je trouve qu'il y a un peu le même problème dans le Prince Captif, d'un univers pseudo médiéval qui manque un peu trop de réalisme dans ce genre de détails, avec des relations entre les personnages trop moderne - mais il n'empêche que ça a beaucoup de succès, et c'est vrai que cette modernité permet de développer les relations entre personnages de manière peut-être plus satisfaisante.

C'est peut-être juste mon amour de la fantasy type Trône de Fer qui parle...

Bref ! J'espère que ce n'est pas trop fouillis comme commentaire. En tout cas, je suis toujours hyper fanne de ta caractérisation de Tyeltaran, c'est mon sale gosse préféré. Et Caraghon qui est tout perturbé, le pauvre, vivement qu'il y voit plus clair !
UnePasseMiroir
Posté le 07/07/2020
Coucou !
Pour ta remarque, je me suis dis la même chose en écrivant le dernier chapitre, donc je compte le modifier pour que Cara n'assiste pas directement à la scène. En revanche je ne peux pas la déplacer lors de la chasse, ça impliquerait d'emmener Alàtar et il va râler xD

Caraghon n'est pas officiellement gradé mais officieusement c'est le second du lieutenant, et c'est un peu en qualité de sentinelle/protecteur/garant qu'il est invité aux réunions...

Oui j'avoue m'appuyer pas mal sur PC même si la trame de l'histoire n'est pas la même, et que j'ai d'autres inspirations x)
Oui je crois que je vois ce que tu veux dire... Ahah je suis loin du niveau du trône de fer alors bon xDDD

En tout cas comme toujours merci beaucoup de tes remarques, vu que c'est un premier jet je sais que le texte est encore loin d'être parfait et tu m'aide beaucoup !
Gwenifaere
Posté le 09/07/2020
Tant mieux si ça t'aide ! Après vis-à-vis du Trône de Fer, loin de moi l'idée de rabaisser hein (ça me scie toujours que ton texte soit un premier jet, les miens n'ont aucun rapport XD) - il y a une différence d'ambiance et de sujet si fondamentale que la comparaison est difficile de toute manière !

Et on ne va pas faire râler Alàtar hein. Le pauvre. Il doit déjà avoir assez de problèmes de stress comme ça hein XD
AliceH
Posté le 05/07/2020
Salut !
Je suis contente d'avoir la suite ! La qualité est toujours là et on remarque très facilement que tu as bossé ton sujet, sans transformer ton histoire en exposé, ce qui peut être un risque dans ces cas-là.

Et j'ai bien aimé qu'il y a pas mal de dialogues dans ce chapitre, tout en gardant un bon équilibre entre ceux-ci et les descriptions/narrations plus simples. Tu continues à développer tes personnages et leurs relations de manière fluide qui me fait crier SHIIIIIIP !

(J'ai appris à développer mes commentaires aussi).
UnePasseMiroir
Posté le 06/07/2020
Yo ! Eh bien ça me fait trop plaisir si ai pu rendre ça un peu tangible malgré tout ^^ ahah oui si ça avait tourné en exposé ça aurait été très chiant je crois...

Merci beaucoup ! Des fois je me demande même s'il n'y a pas trop de dialogues, mais enfin mes personnages sont des bavards xD
Héhé je me joint à toi alors : SHIIIP !

(Oui à force de commenter on commence à prendre le coup, c'est ça que je trouvé génial !)
Zoju
Posté le 04/07/2020
Salut ! La partie de chasse a donc commencé. On imagine bien la poursuite du cerf et les différentes attaques qui sont faites. J'ai bien aimé le début et le lancement de la chasse avec le roi et son oiseau. L'entente entre les deux royaumes est sur la bonne voie. Au passage, Askaos risque de se casser les dents avec Kanska s'il continue à penser que les femmes sont trop fragiles pour la chasse. Par contre pour faire lancer des piques à Caraghon, ils font la pair. Curieuse de voir comment cela va évoluer. Pour le reste, c'était un chapitre agréable à lire. Par contre entre Caraghon et Tyeltaran, j'ai juste envie de les pousser dans le dos tellement ils ne font que s'esquiver. Après, un fossé les sépare à plusieurs niveaux. En tout cas, curieuse de connaitre la suite ! :-)
UnePasseMiroir
Posté le 05/07/2020
Coucou ! Oui effectivement jusque là la politique de rapprochement a l'air de plutôt bien fonctionner... enfin, pas trop du côté d'Askaos de Kanska, mais qui sait, ça viendra ? x) Oui malheureusement pour Caraghon, ils risquent de s'allier pour le bombarder de taquineries xD Et oui, ces deux-là sont un peu désespérants, je comprend ton envie de les pousser dans le dos xD
Merci beaucoup pour ton passage et ton commentaire, comme toujours ! <3
Natsunokaze
Posté le 03/07/2020
Coucouuuuu !

À chapitre dodu, commentaire dodu xD Je crains d'écrire encore un pavé de trois pages mais je sais que tu me pardonnes, donc on y va !

J'ai beaucoup aimé tout ce début qui pose les lieux et les multiples personnages. On s'imagine vraiment l'immense équipage que ça doit former et le beau bazar organisé que ça doit générer =)

Askaos, retire-moi cette main, s'il te plait U.U Elle n'est pas à sa place, sur l'épaule de Caraghon. Ne me force pas à la couper pour t'apprendre à la garder pour toi... ça me ferait mal au cœur.

« Je t’aurais bien proposé mon secours pour te réchauffer, souffla-t-il en se penchent vers lui, mais je pense que cela déplairait à quelqu’un. »
Oui, ça me déplairait beaucoup, à moi U.U Mais n'aie crainte, Tyel, je t'enverrais les restes d'Askaos pour que tu puisses le punir à ton tour une fois que j'en aurais fini avec lui >.>
Franchement, je pensais que lui et moi, on s'était mis d'accord pour qu'il arrête de « réchauffer » Caraghon mais, en vrai, il ne perd pas une occasion pour tenter le coup. Il cherche le bâton pour se faire battre >.>
Toutefois, je lui pardonne parce qu'il fait tout ce qu'il peut pour prouver à Caraghon qu'il est attiré par Tyel xD Et ça, je ne peux qu'approuver ! Il s'en sort donc indemne !

Le coup du chien féroce, c'est une tactique de drague que je ne connaissais pas mais qui est digne de Kanska, je l'admets. Car je suis certaine que la future copine d'Askaos sera Kanska, ah ah ah ! Ils iraient trop bien ensemble, je trouve !

Ah ah ah ! Askaos me fait trop rire à jouer les braves une fois que Kanska a apaisé le chien qui le menaçait xD Il veut faire son bonhomme mais je ne pense pas que la demoiselle soit si facilement impressionnée, ah ah ah ! Et je vois que ça fait bien rire Caraghon ! Pour le coup, j'ai un peu pitié d'Askaos x)

Oh, Laedion. Joie. Lui ne m'avait pas manqué dans les précédents chapitres, je t'avoue x) Franchement, des deux, c'est plutôt lui qui se donne des grands airs, comme s'il valait mieux que les autres, alors qu'en fait, il ne vaut pas grand-chose >.< Qu'il ait osé traiter mon Caraghon de mouton avant de le rudoyer, ça mérite une bonne petite malédiction vaudoue ! Je vais lui faire tomber son membre viril, il ne va rien comprendre, mouhahahahah ! Mais bon, je sais que Caraghon est tout à fait apte à se défendre contre ce sale type et ça me rassure.

Askaos, ne pousse pas trop ta chance, ah ah ah ! Caraghon va finir par te frapper si tu continues à insinuer des choses. Il n'est pas encore prêt à les entendre, ah ah ah ah !

Je me doutaiiiiis qu'il serait intéressé par Kanska et il a tout mon soutien dans cette affaire, ils feront un superbe couple tous les deux ^^ Et très chiant aussi xD Imagine les avoir tous les deux comme entremetteurs ? La torture, quoi ! xD Mais en vrai, je trouve qu'ils vont bien ensemble. Ils ont des caractères qui s'accorderaient bien, je pense. Mais est-ce que Kanska se laissera facilement séduire ? C'est l'occasion pour Caraghon de se venger et de la saouler pour qu'elle se case avec son meilleur ami à lui xDDD

Très franchement, tu as beau ne rien y connaître en chasse (comme moi, donc mon avis vaut ce qu'il vaut x) on a vraiment l'impression du contraire. Je suppose que tu as dû faire quelques recherches sur le sujet et ça se sent car l'illusion est parfaite. En tout cas pour moi. Tu as vraiment l'air de maîtriser ton sujet et j'ai vraiment eu l'impression de suivre une chasse à courre comme si j'y étais =D Bon, par contre, Tyel a failli tuer Caraghon en lui coupant la route sans faire gaffe et Kanska s'est démise l'épaule après avoir affronté (et perdu xD) contre le cerf mais, les chasses, c'est dangereux. Surtout celles de l'époque >,< C'est toutefois l'occasion pour Askaos de jouer les chevalier servant (bon, pas sûr que ça le serve, vu la demoiselle xD mais qui sait ?) et de se montrer sous son meilleur jour face à Kanska !

Glorieuse Altesse xD Cyan approuve xD

Ah bah non, Askaos n'était pas là. En attendant, bichette s'en va avec une épaule démise et personne n'est fichue de la lui remettre en place ? >,<

Meuuuuuf, mais pourquoi ?! Je croyais que tu étais dans notre camps !? Alors pourquoi est-ce que tu interromps ces deux-là alors qu'ils sont allègrement en train de flirter pour ma plus grande satisfaction ? è.é Je ne suis pas d'accord, là !

Euh... Askaos ? Je pense que tu devrais te découvrir un penchant féministe très rapidement, si tu veux avoir une chance avec Kanska, parce que là... tu commences mal ! Non seulement tu t'étonnes qu'elle sache se battre mais en plus, tu lui renierais le droit de participer à la chasse parce que ce serait trop dangereux pour une femme ? Mais elle va te refaire le portrait en deux/deux, tu ne vas rien comprendre, mon gars xD

C'est moi ou Caraghon est jaloux de la complicité entre Kanska et Tyel ? x) En tout cas, Askaos est de mon avis et vu comment il s'en défend, mieux vaudrait pour Caraghon de cesser d'être de mauvaise foi. Parce que personne le croit xD

Franchement, je ne vois pas en quoi l'histoire du jeune prince fait peur. Moi, elle me fait plutôt de la peine. Quant à Laedion, j'espère qu'il se fera éventrer pour un cerf (même si ce serait une mort trop glorieuse pour lui!) parce qu'il est vraiment horrible. Chaque fois qu'il ouvre la bouche, c'est pour dire une méchanceté. J'espère qu'il le paiera un jour >,<

Et la dernière scène, entre Tyel et Caraghon... <3<3<3 J'aime les voir ensemble, ces deux-là ! Et que Tyel lui fasse cadeau d'une de ses lames jumelles, hi hi hi ! C'est très symbolique ! J'espère que, s'il doit en avoir usage, ce soit pour égorger Laedion mais bon... Je vote quand même pour une partie de chasse en amoureux tranquilou, ok ? xD C'est, bien aussi, quand il ne se passe rien d'autre que du flirte entre >.> Enfin, moi je dis, je ne dis rien !

Par contre, elle est magique sa lame ou... ? Parce que c'est bizarre que Caraghon ait mal en la touchant. Est-ce que Tyel savait que ça lui ferait cet effet ou bien c'est rien ? Je veux savoir >,<

Bref, j'ai adoré ce chapitre ! J'ai aimé voir Kanska snober Askaos comme jamais il n'a été snobé, j'ai aimé suivre la chasse, j'ai aimé tous les petits moments entre Tyel et Caraghon et j'ai trop hâte de lire la suite =D

Je te dis à bientôt !

Natsunokaze
UnePasseMiroir
Posté le 05/07/2020
Owiiii un commentaire dodu, I love that <3

Et voilà on attaque déjà par une engueulade du pauvre Askaos >.< il note ta menace de lui couper la main, ça lui plaît moyen.
"Oui, ça me déplairait beaucoup, à moi U.U" Ahah c'était pas à toi que je pensais à ce moment-là mais oui ça marche aussi xDD
Mdr Tyel est ravi de ce deal, même s'il aimerait bien que tu le laisse un petit peu vivant pour qu'il puisse s'amuser un peu avec !
Voui on va dire que c'est un réflexe chez lui d'essayer de chauffer Caraghon ^^ mais ça ne l'empêche pas de fanboyer salement et de le pousser dans les bras de Tyel, donc aucune crainte chers amis x) (il demande s'il va rester en vie et avec ses deux mains du coup... ?)

Yep c'est une technique de drague inédite, d'autant plus qu'elle était involontaire x) la pauvre Kanska ne s'attendait pas du tout à ça je crois... pendant le reste du chapitre elle s'est cachée dans mon dos en me demandant ce qu'il lui voulait ce mec chelou à lui faire des remarques sur ses chiens et joue au mâle alpha devant elle xD
Ravie que tu valide le peut-être-presque-futur-potentiel-éventuel-hypothétique couple alors ! xD Caraghon est moins sur d'approuver mais bon...

Ah bon, il ne t'avait pas manqué Laedion ? Mais comment ça se fait ça ? C'est le meilleur personnage de l'histoire ! xD
Je valide complètement la malédiction vaudoue tombe-zizi, fait toi plaiz pour la jeter quand tu veux x)

"Glorieuse Altesse xD Cyan approuve xD" Héhé j'ai pensé à vous deux en l'écrivant celle là xD

Merciii <3 oui j'ai fait ce que j'ai pu pour me documenter sur des blogs/reportages, mais j'avais encore l'impression, d'être brouillonne dans ma manière d'en parler ^^ après si ça passe aux yeux d'ignares, c'est le principal xD

Mdr oui l'histoire se serait terminée abruptement si Tyel avait tué Caraghon en le faisant tomber de cheval T_T heureusement qu'on a évité la catastrophe !

Par contre Kanska a un peu douillé j'avoue ^^ mais elle avait besoin qu'on la calme un coup... non je rigole Kanska, pose cette massue.
Ah oui j'ai hésité à faire intervenir Askaos le chevalier servant mais c'était déjà assez le bordel dans la scène x) dommage j'avoue.

"En attendant, bichette s'en va avec une épaule démise et personne n'est fichue de la lui remettre en place ? >,<" Alors j'ai très envie de dire que c'est Kanska qui n'a laissé personne s'occuper d'elle... pour elle, les chiens blessés et la poursuite de la battue étaient une priorité ^^

Ahah désolée mais elle avait envie de les taquiner, c'était plus fort qu'elle xD

Malheureusement Askaos n'est pas aussi ouvert d'esprit que Caraghon, à l'image de la plupart des hommes de son pays, mais il s'y fera... ou pas ? Peut-être que Kanska lui fera rentrer tout ça à coup de marteau dans la caboche ? ^^

"C'est moi ou Caraghon est jaloux de la complicité entre Kanska et Tyel ?" mmmhhmm... je dirais que c'est toi. Il n'y a vraiment aucune parcelle de jalousie dans cette scène enfin, c'est évident >.< Et il te fait savoir qu'il peut faire preuve de mauvaise foi s'il veut, point. (Je crois que Cyan a déjà déteint sur lui... le petit chien est sur la pente fatale ^^')

J'avoue que pour les personnes pourvues d'empathie, c'est plus triste qu'effrayant, mais bon quand tu entends un fantôme qui pousse la chansonnette à sa fenêtre un soir de pleine lune y'a de quoi flipper un peu... non ? xD
Oui à ce stade Laedion peut raisonnablement être qualifié de petit con, pour rester dans les normes de la courtoisie ^^ ah, que j'aime ce personnage... <3

Ahah oui ça faisait longtemps qu'on avait pas eu de tête à tête hein ? xD Oui les lames jumelles sont on ne peut plus symboliques, mais Caraghon a eu mal à capter...
J'avoue que c'est bien de les laisser partir tous les deux faire leur vie dans leur coin... la semaine prochaine on aura droit à une autre grosse pavasse sur ladite excursion xD

Eh bien vraiment vraiment ravie que ce chapitre t'ai plu ! J'essaye de lire le tien dès que possible mais ma semaine est assez blindée T_T pourquoi faut que j'ai plein de trucs à faire alors que c'est les vacances ?

Bisooous <3
Natsunokaze
Posté le 06/07/2020
Bouhahahaha ! Très bien, puisque c'est Tyel qui me le demande, je ferais en sorte qu'Askaos respire encore et puisse encore crier quand je le lui donnerai xD (C'est horrible, le pauvre x) En vrai, c'est son côté fanboy qui le sauve de mes foudres ! Je sais bien qu'il fait exprès de chauffer Caraghon par la force de l'habitude mais comme il le cheap avec Tyel, sa vie est sauve U.U Il restera donc avec ses deux mains, du coup. En tout cas, en ce qui me concerne. Je ne peux pas parler pour Tyel...

La pauvre Kanska, je comprends son malaise. D'autant qu'Askaos est du genre à faire son gros lourd quand il drague. Je le vois bien être chiant au possible avec elle xD Mais bon, si jamais elle souhaite se débarrasser de lui, elle lui lance un de ses molosses aux fesses et pouf ! Askaos disparait xD
Caraghon n'est pas fan parce qu'il sait que, ces deux-là ensemble = 2 fois plus de harcèlement pour lui au final xD

Un bon Laedion est un Laedion qu'on ne voit pas et qu'on entend pas >.>

Merci pour mes yeux d'ignare xD C'est toujours sympathique d'échanger avec toi >.>
Non, vraiment, tu t'en es bien sortie =)

Ah bah, l'histoire aura été courte et la fin inattendue *te serre la main* A la prochaine de tes histoires ! xD

Bouhahahah ! En vrai, tu aimes vivre dangereusement ! Perso, je suis du côté de Kanska, donc ne compte pas sur moi pour venir te sauver, ah ah ah ! Même chose pour Askaos ! S'il n'est pas capable de voir le potentiel des femmes, il ne mérite pas Kanska U.U Si elle décide de lui envoyer ses chiens aux fesses, je me réjouirai du spectacle avec elle (tout en complotant pour rapprocher Caraghon et Tyel, bien entendu !)

Genre... Caraghon, ne me ment pas s'il te plait U.U Je lis en toi comme dans un livre ouvert et je sais que tu aurais voulu être à la place de Kanska à ce moment-là, uh uh uh !
(Mon dieu ! Je vais devoir remettre Cyan à l'ordre ! Je ne peux pas le laisser déteindre sur Caraghon comme ça !)

Mais on ne sait même pas s'il est mort, ce pauvre prince ! Donc arrêtez de dire que c'est un fantôme ! Pauvre bout ! >.< S'ils ne supportent pas de l'entendre chanter, ils n'ont qu'à changer de crémerie !
Tu as de drôle de goût, si tu aimes Laedion >.> Mais bon, je ne vais pas te juger *regard de jugement*

Caraghon est aussi aveugle que Cyan, à ce que je vois, à ce niveau-là xD Mais il finira par ouvrir les yeux, uh uhuuh !

Ca me va totalement moi, les pavasses et j'ai hâte de savoir ce que nous réserve cette excursion <3

T'en fais pas, même si tu ne passes pas tout de suite (j'ai vu que tu l'avais lu depuis) les chapitres ne s'envoleront pas et t'attendront tranquillement =)

Pas de farniente pour toi xD Même pendant les vacances... RIP.

Biiiiiiiises !

Natsunokaze

Cyan t'envoie un clin d'oeil et tape dans la main de Kanska xD
UnePasseMiroir
Posté le 10/07/2020
Non mais faut s'arrêter sinon le pauvre va se mettre en grève xD Heureusement qu'il est du bon côté du ship sinon je ne donnerai pas cher sa peau ^^ Ahah on va dire que si Tyel a des pulsions meurtrières, je peux le calmer au moyen d'un coup de massue sur la tête. Non mais.

Très clairement, elle pense que si Askaos devient trop chiant elle va lui proposer un date dans le chenil, et l'enfermer avec trois ou quatre molosses préalablement affamés... (Est-ce que tout le monde est vraiment en train de planifier la mort de ce pauvre Askaos ? Pourquoi tout le monde en a après lui au juste ? xD Il a pas signé pour ça...)

Mdr oui là le pauvre Caraghon va devoir se préparer à vivre l'enfer ^^

Dit-le carrément : un bon Laedion est un Laedion mort.

Ahah eh ben de rien x) j'adore complimenter les gens moi donc tout le plaisir est pour moi !

"(Mon dieu ! Je vais devoir remettre Cyan à l'ordre ! Je ne peux pas le laisser déteindre sur Caraghon comme ça !)"
Il va le transformer en Cyan-bis et personne ça rien comprendre xD Le pauvre Tyel va prendre la fuite direct...

Tu m'as tuée xDDD mais bon c'est des légendes débiles parce que les gens n'ont rien d'autre à dire, c'est tout...

Merci de ne pas me juger, quand à moi j'assume pleinement <3 Team Laedion ! D'ailleurs il mérite de devenir le narrateur de l'histoire !

Yep, Caraghon et Cyan sont au même stade à ce niveau, c'est à dire que leur propre mauvaise foi les aveugle xD

C'est un peu ça oui, mais là je profite de mon aprèm pour essayer de rattraper un max de trucs avant de repartir ce week end ^^

Cyan et Kanska c'est une équipe de choc ça x) le monde n'a qu'à bien se tenir...

Natsunokaze
Posté le 11/07/2020
Pauvre Tyel ! Blessé alors qu'il ne fait que défendre ses prérogatives de crush principal et bien aimé >,>
Non mais Askaos n'a rien à craindre tant qu'il ne fait que plaisanter. S'il passe à l'action, là, par contre, je ne retiens plus les chiens (que j'aurais emprunté à Kanska en lui expliquant ma démarche >,>)

Bouhahahahah ! Je crois qu'Askaos va bientôt te présenter sa démission et repartir dans son pays où il sera beaucoup plus tranquille xD Le pauvre est en danger constamment, en fait ! Il doit surveiller tout ce qu'il fait et tout ce qu'il dit avec tout le monde ou bien mourir dans d'atroces souffrances xD

Je n'ai pas dit ça ! Moi, tant qu'il est loin et qu'on ne l'entend pas, ça me va. Mais c'est vrai que si tu nous débarrassais de lui définitivement, je n'éprouverai pas de chagrin pour lui >.>

Noooon ! Va vraiment falloir qu'on les empêche de se rencontrer parce que je ne veux pas que Tyel prenne la fuite moi ! Et Cyan est courroucé que tu sous-entendes que Tyel ne pourrais pas supporter son jumeau U,U

Fais de Laedion le narrateur de l'histoire et je pense que tu perd 90% de ton lectorat >,> M'enfin, moi je dis ça, je dis rien !

Bon courage pour tout ce que tu as à faire et bon week-end, alors =)

Cyan et Kanska... le monde n'est pas prêt xD
ludivinecrtx
Posté le 03/07/2020
Oh une partie de chasse ! La fameuse dont tu m'as tant parlé

Bon tu as l’air de bien t’y connaitre, je te jure qu’on s’y croirait.

Putin je me souviens que tu m’as dit avoir mis une ref de mon histoire dans ce chapitre, et quand tu as parlé du chien qui ressemble à un loup je me suis dit elle a pas osé ?
MDR TU M’AS TUE. J’étais plié. Mais là Loris il veut ta mort et je te rappelle que ton double est enfermée bien soigneusement dans l’un de ses camps XD. Gare à toi. En revanche, Manon, Gaultier, Vikthor et toute la clique te soutiennent à fond dans ce foutage de gueule !

« Approche, mon beau, viens… » Mon beau ? BERK mdr

« le braque cessa de gronder et s’avança vers la jeune femme, la queue frétillante. » tu l’as pas respecté jusqu’au bout.. la queue frétillante XD. J’ai les larmes aux yeux XD

« Je peux me targuer d’être la seule avec qui il ne se montre pas agressif. » oui targue toi, c’est unique comme relation XD.

Le retour de Laedion, ça faisait longtemps.

Kanska me fait de la peine du coup à bouder dans son coin. Mais je suis morte de rire de la voir refouler Askaos. Il va falloir qu’il se remette en question s’il veut avoir une chance…


Oh non trop mignon… « — Parce que, murmura Tyeltaran en souriant, vous l’avez dit, elles sont jumelles. »

C’est trop choupinou tout plein !

Putin j’ai cru au baiser, PESTE que tu es ^^ .

Sinon très bon chapitre, on s’y croit à cette partie de chasse. J’ai adoré ! Pfff du génie ^^ Bon je m’en vais retrouver Loris au chenil moi 😉
UnePasseMiroir
Posté le 03/07/2020
Oui la fameuse x) heureuse que ça passe alors !

Ben... oui j'ai osé on dirait xD

C'est vrai que c'est risqué de ma part de me foutre de la gueule de Loris quand mon double est enfermé dans des camps sous sa direction... oups ? xDDD Mais bon si les autres sont d'accord ça me va !

Ahah oui j'étais en train de ricaner en écrivant tout ce passage sur lui xD faut croire qu'il est beau en mode chien, mais pas en humain ! ;)
Ah ben non hein fallait pas t'attendre à ce que je lui laisse un seul gramme de dignité xD

Ouais, il ne nous avait pas manqué je pense mais bon !

Héhé oui mdr le pauvre Askaos va encore avoir du taf ! ^^

Gnéhéhé moi aussi en l'écrivant j'y croyais... ben non, j'ai été déçue aussi x) ils sont chiants ces garçons à ne pas assumer hein ? Va encore falloir attendre... xD

Mdr, amène-lui un gros nonosse de ma part !
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