Chapitre 14 : L’envol
Censée être morte.
Censée être morte, effacée, disparue.
Sept ans à jamais.
« Léanna Cassan, seconde fille de la célèbre Avril, ainsi que sa famille ont perdu la vie dans l’attentat perpétré à l’encontre de Pavel Konstantin lors de son déplacement à Ludvina », voilà ce qu’ont dû dire les journaux à l’époque.
Je me perds un instant dans le regard d’Hermès, alors que mes pensées reviennent à ce jour fatidique.
***
Dix ans plus tôt.
— Tata ?
Tata Béa se détourne brusquement des deux hommes à qui elle parlait. Son expression est étrange. Les deux hommes amorcent un mouvement, mais elle lève aussitôt la main.
— C’est ma nièce ! leur lance-t-elle, indignée.
— Pourquoi elle est là ?
Tata déglutit.
— Elle… Je m’occupe d’elle quand mon frère et ma belle-sœur sont trop pris.
Puis elle fait quelques pas dans ma direction.
— Solange, ma chérie, que fais-tu au Palais des Douces ? Tu devais rester à la maison, pourquoi…
— Papa est passé me prendre, pour que je puisse dire au revoir à Mikhaïl !
L’expression de tata se fige. Je vois sa peau être parcourue de frisson. Lentement, elle tourne la tête vers les deux autres.
Leurs visages se sont assombris.
— Si c’est pas maintenant, Béatrice, quand ? dit l’un des deux. Tu sais que c’est inévitable. On t’a laissé essayer. C’est déjà le solstice…
— Mais les répercussions… !
— Ça serait arrivé tôt ou tard, commente le second. Les autres sont déjà en route.
— Qu’est-ce qu’il y a, tata Béa ?
J’ai pris sa main. Elle tremble. J’entends sa respiration sifflante et je ne me sens pas bien. Tata est toujours joyeuse, d’habitude. La plupart du temps, disons, même si ces derniers jours elle sourit moins. Là, elle a l’air encore un peu différente.
Elle presse doucement ma main.
— Je voudrais que tu rentres à la maison, ma chérie. Tu peux faire ça pour moi ?
J’ouvre la bouche pour rétorquer, mais elle appuie très fort sur ma main, et ça fait mal. Mais je sais qu’elle ne veut pas me faire mal. Je suis plus maligne que la moyenne. Je comprends parfaitement qu’elle ne veut pas que je râle devant ses invités.
— D’accord, d’accord… Tu pourras lui dire au revoir pour moi, alors ? Et lui dire que je lui écrirai ?
La lèvre de tata tremble.
— Oui, ma chérie. Je lui dirai.
Elle me raccompagne jusqu’à la porte.
— File directement, Solange. À la maison. Et n’en bouge pas avant que maman ou moi venions te chercher. Compris ?
Je hoche la tête, un peu surprise par son ton grave. Elle ne sourit pas. Ses lèvres sont sèches.
Quand elle referme la porte, je décide d’aller voir Mikhaïl quand même. J’ai l’impression que quelque chose cloche. Ces messieurs… Ils sont peut-être méchants ? Tata Béa avait l’air effrayée. Peut-être que je devrai en toucher un mot à papa, après avoir vu Mikhaïl.
Je trottine dans les beaux couloirs du Palais des Douces. Il fait si doux aujourd’hui que le soleil brille jusqu’à l’intérieur. La nature embaume, toutes les fenêtres ont été ouvertes pour que les fleurs nous apportent leur parfum. Mikhaïl dit que le solstice, chez eux, là-bas à Solavie, c’est une fête. En fait, ça veut juste dire que c’est le jour le plus long de l’année, et ils célèbrent ça, là-bas. Et à cause de ça, ils doivent rentrer et c’est un peu dommage, parce que Mikhaïl va me manquer.
Je frappe à la porte du bureau qu’on a attribué à son papa, où il doit rencontrer Sophia Lombre, la cheffe d’Esthola, un peu plus tard dans la journée. Maman m’a expliqué qu’ils allaient signer un accord et que c’était une bonne chose, parce que du coup, on pourra aller à Port-Céleste bientôt, et je pourrais revoir Mikhaïl. Ce sera mon tour de visiter sa maison et il a promis qu’il me montrerait plein de choses. J’ai déjà hâte, et j’adresse un grand sourire au géant quand il m’ouvre sa porte.
Il y répond et dépose une main douce sur ma tête.
— Mikhaïl, appelle-t-il. Tu as de la visite.
Aussitôt, Mikhaïl accourt.
— Oh, Solange ! Je croyais que tu venais pas aujourd’hui !
Qu’à cela ne tienne, il prend ma main et demande à son père si on peut aller à la fontaine aux nénuphars.
Le géant hoche la tête, nous fait promettre de ne pas revenir trop tard.
On part ensemble.
C’est drôle, parce que la fontaine, c’est le premier endroit que j’ai montré à Mikhaïl, ici au Palais des Douces. Maintenant, il connaît la route par cœur pour y aller, parce que c’est un peu devenu notre repère, à chaque fois qu’on est venus jouer ici.
C’est un endroit magnifique. La pierre est toute blanche, comme partout à Ludvina. Mais la fontaine est aussi sculptée de dizaines de petits détails, et ce que je préfère, c’est qu’en son centre, il y a une représentation miniature du Palais des Douces. Tout au milieu, on voit la fontaine aux nénuphars, et si on s’approche suffisamment, on voit une deuxième représentation du palais, plus minuscule encore !
Mikhaïl a dit qu’il aimerait être microscopique, comme ça il irait regarder dedans pour voir si, quand on s’en approche davantage, on peut encore voir une autre représentation. J’ai répliqué que c’était déjà une demi-portion et qu’il pouvait très bien y aller en l’état. Ça l’a pas fait rire.
— J’ai hâte de rentrer chez moi quand même, dit-il au bout d’un moment.
Le soleil brille sur ses cheveux pâles.
— Moi, j’aurais bien voulu que tu restes.
Il me fait un sourire.
— Mais j’ai hâte que tu viennes, surtout ! Tu vas voir, c’est trop chouette, le Symbiose. Et tu sais que je vais à l’école où ta grand-mère est la directrice ? La Grande École de Port-Céleste ? Tu auras peut-être le droit d’y aller avec moi !
Je grimace.
— Ma maman dit que ma grand-mère n’a pas envie de la voir, alors je crois pas qu’elle voudrait me voir moi non plus.
— Beh… C’est dommage. Mais tant pis alors, j’irai pas à l’école le temps que tu seras là, comme ça on pourra rester ensemble.
Sa remarque me fait rougir de plaisir. Il va beaucoup me manquer. J’aimerais qu’on reste toujours…
— MIKHAÏL ! rugit soudainement une voix.
On sursaute à l’unisson.
Derrière nous, le géant halète. Il a une main sur son épaule, où se forme une tache rouge. Du sang. C’est du sang, sur sa chemise blanche et son beau gilet. J’ai peur d’un coup, surtout que son visage est devenu presque aussi pâle que ses cheveux.
— Papa ! s’exclame Mikhaïl d’une voix terrorisée.
Le géant contourne la fontaine à grands pas. Il se jette sur Mikhaïl et le prend dans ses bras. Lui aussi a l’air terrorisé, ses yeux sont exorbités, il a l’air un peu fou quand il pose son regard sur moi.
— Solange, va-t’en, me lance-t-il d’une voix désincarnée. Rentre chez toi !
— Il est ici !
Des éclats de voix me parviennent. Le géant tourne la tête en tous sens, comme à la recherche d’une issue. Il est effrayé. Mikhaïl se laisse gagner par la panique, il commence à pleurer. Je prends la main du géant pour l’entraîner à ma suite. Je connais le Palais des Douces comme personne, je vais les cacher…
Mais le géant reste immobile. Ses yeux ont trouvé l’arche sous laquelle des hommes sont en train d’arriver. Il relâche Mikhaïl, le cache derrière lui. Puis il me jette un coup d’œil et je frémis. Son gentil sourire a définitivement disparu. Il est effrayant.
Brusquement, il se penche vers moi et passe un bras autour de mon cou. Mes pieds décollent du sol. Je saisis son bras à deux mains, j’ai du mal à respirer.
— N’avancez pas ! Je la tuerais, je vous préviens.
Il a posé sa seconde main contre ma joue. Ses doigts se crispent contre ma mâchoire, ma tête fait un angle bizarre. Les larmes me montent aux yeux.
— Solange !
Au milieu du bourdonnement, j’entends la voix de tata Béa.
— C’est ma nièce ! Ne tirez pas !
— Béatrice, on peut pas…
Des coups de feu retentissent au loin. Le géant se baisse un peu, mais personne n’a tiré ici. Ça vient de plus loin, des couloirs du Palais des Douces.
— Je ne sais rien ! hurle-t-il. Je vous l’ai dit, Béatrice ! Je ne peux rien pour vous, comment pouvez-vous…
— Nous avons un peu dépassé cela, l’interrompt une voix.
Le silence se fait. Des pas se détachent, et du coin de l’œil, je vois un homme s’approcher. Il a un rictus déplaisant.
— La lâcheté solavienne ne connaît pas frontière, continue-t-il. Vous allez vous cacher derrière une petite fille ?
— Laissez au moins mon fils partir, supplie le géant.
Ses mains tremblent contre ma peau.
Je vois l’homme jeter un œil vers les jambes du chancelier, probablement là où Mikhaïl se cache. Il a un rictus déplaisant.
De nouveau, on entend des coups de feu. Ils sont plus proches, cette fois.
—Faucon ! s’écrie tata Béa. Il faut laisser partir les enfants, ils n’ont rien fait… !
— Tu savais les risques, Béa. Tu es des nôtres à présent.
Tata Béa est pâle comme la mort. C’est là, que je remarque qu’elle a elle aussi une arme à la main.
— Ta… ta…
Je n’arrive pas à articuler. Tata Béa m’entend quand même. Une larme roule sur sa joue. Pourtant, elle ne bouge pas.
J’ai de plus en plus de mal à respirer. Le bras du géant appuie contre ma gorge. L’homme, qu’elle a appelé Faucon, lève son revolver vers moi. Vers le géant, mais je suis là, moi aussi. Et d’un coup, des coups de feu retentissent absolument partout.
— Solange ! Ma chérie !
J’entends le cri juste avant que le géant ne se jette au sol. Ma tête heurte les pavés, mais je me redresse aussitôt. C’est la voix de maman !
Tout est flou. Je ne la vois pas. Ce que je vois, ce sont les gardes du Palais des Douces, et quelques-uns du Symbiose, ceux qui accompagnaient la délégation du chancelier, qui échangent des tirs avec le groupe de tata Béa.
En quelques secondes, la fontaine se retrouve criblée de balles.
De chaque côté, les factions s’affrontent.
— Béatrice ! gronde une voix.
La voix de papa. Il est en colère. Il se fâche souvent, mais cette fois, je sais qu’il est en colère.
— Solange ! hurle maman, effrayée. Elle est là, Angelo !
J’aperçois enfin papa. Il ouvre de grands yeux, puis sans prendre le temps de regarder autour de lui, accourt vers moi.
Je tends les bras.
Mes jambes tremblent trop.
Il tend sa main.
Ses genoux se cassent brutalement sur le pavé.
Il s’effondre. Il relève la tête un instant, puis une balle vient lui percer le front.
Ma respiration se coupe.
Tout bourdonne.
Non.
Un hurlement me perce les tympans. Maman.
— Noooon ! ANGELO !
Papa a les yeux grands ouverts.
— Repli ! Repli !
Tout est flou. Je me lève. Je fais deux pas, puis je tombe à genoux devant papa. Il y a du sang qui coule de sa tête. Je ne sais pas quoi faire. Je ne comprends pas.
Je comprends seulement quand mon souffle se coupe, à moi aussi.
Je tombe à mon tour. Il y a du rouge sur ma jolie robe.
La fontaine aussi, s’est teintée de rouge.
Maman pousse un second hurlement, mais j’ai du coton dans les oreilles. Je distingue à peine quand elle échappe aux gardes du Symbiose avant d’entrer en collision avec un homme. Elle hurle toujours, une rage, une douleur dans sa voix, que je devine plus que je n’entends. Puis je la vois basculer. Elle tombe en arrière, sur le dos.
Elle aussi, du rouge ici et là.
Tous les trois.
Mais pas tata Béa.
Tata Béa écarquille les yeux. Ses mains encadrent sa tête. Les yeux rivés sur le corps de maman, elle a un air fou sur le visage.
J’ai froid.
— Papa, Solange ! Solange est blessée !
Le couinement de Mikhaïl fourmille de larmes.
— C’est trop tard, Mikhaïl, reste ici !
— Non, elle est blessée !
Tout devient abstrait.
Je m’endors. Je me réveille. Tout est flou. Le soleil est juste au-dessus de la fontaine, pourtant il ne me réchauffe pas. Tout s’est teinté de rouge. Mais j’ai froid. Je tremble. Je prends la main de papa. Maman est trop loin.
— Il faut qu’on l’emmène ! Papa !
— On ne peut pas l’emmener…
On soulève mon corps, on le dépose sur un lit plus doux que les pavés.
— Papa, s’il te plaît ! Ils vont lui faire du mal !
— Tais-toi, Mikhaïl !
Les voix sont de plus en plus faibles.
— Papa !
Son cri devient murmure.
Le silence m’enserre.
Je m’endors tout à fait.
Ma première impression, Wouah!
C'est bien de découvrir assez tôt le passé de Solange effectivement.
Je me demande si sa méfiance vis à vis du chancelier est uniquement lié à cet événement. Quelque part, il l'a pris en otage mais dans la situation il n'avait pas forcément d'autres choix pour sauver son fils. Il était acculé, dans une situation d'impasse sans trop d'échappatoire. Solange est intelligente, elle pourrait en grandissant relativiser mais il est vrai qu'en même temps elle n'avait que 7 ans et donc l'impacte émotionnel et traumatique peut influencer sa perception, même en grandissant.
Sa Maeve ressemble à sa tante mais pas à sa mère, ok. J'attends de voir comment a donc évolué leur relation ensuite pour expliquer ce choix. J'imagine qu'elle a dû être un model pour elle. Ce qui me paraît toutefois surprenant compte tenu du fait que sans l'intervention de celle-ci sa mère et son père seraient encore en vie potentiellement. Mais on peut aussi se dire que sa tante est le dernier membre de sa famille et donc qu'elle peut préférer être dans le déni de certains éléments pour survivre à un effondrement psychique... On en apprendra plus par la suite.
Par contre, on comprend mieux quelque part son sentiment de normalité aux côtés d'Hermès même si ce dernier cache peut être lui aussi des traumatismes. Les traumatismes qui ont été traités laissent des cicatrices propres au sens où il reste de la tristesse ou d'autres émotions mais celles-ci sont adaptées à la situation. Ce qui pourrait être le cas d'Hermès dont le personnage semble être à première vue plutôt équilibré. Dans le cas où les traumatismes n'ont pas été traité, c'est comme une plaie sur laquelle on a mis un pansement mais qui continue de pourrire en dessous... Se met en place des mécanismes de défense comme le déni ou le refoulement (ce n'est pas la même chose) bref... La clinique du traumatisme. Par contre de ce fait, l'attentat sur Mikhaïl aurait dû faire écho à ce traumatisme et entraîner une forme de réaction, du moins dans l'après coup. Enfin d'un point de vue psychique
En tout cas chapitre très intéressant.
Ma première impression, Wouah!
C'est bien de découvrir assez tôt le passé de Solange effectivement.
Je me demande si sa méfiance vis à vis du chancelier est uniquement lié à cet événement. Quelque part, il l'a pris en otage mais dans la situation il n'avait pas forcément d'autres choix pour sauver son fils. Il était acculé, dans une situation d'impasse sans trop d'échappatoire. Solange est intelligente, elle pourrait en grandissant relativiser mais il est vrai qu'en même temps elle n'avait que 7 ans et donc l'impacte émotionnel et traumatique peut influencer sa perception, même en grandissant.
Sa Maeve ressemble à sa tante mais pas à sa mère, ok. J'attends de voir comment a donc évolué leur relation ensuite pour expliquer ce choix. J'imagine qu'elle a dû être un model pour elle. Ce qui me paraît toutefois surprenant compte tenu du fait que sans l'intervention de celle-ci sa mère et son père seraient encore en vie potentiellement. Mais on peut aussi se dire que sa tante est le dernier membre de sa famille et donc qu'elle peut préférer être dans le déni de certains éléments pour survivre à un effondrement psychique... On en apprendra plus par la suite.
Par contre, on comprend mieux quelque part son sentiment de normalité aux côtés d'Hermès même si ce dernier cache peut être lui aussi des traumatismes. Les traumatismes qui ont été traités laissent des cicatrices propres au sens où il reste de la tristesse ou d'autres émotions mais celles-ci sont adaptées à la situation. Dans le cas où les traumatismes n'ont pas été traités, c'est comme une plaie sur laquelle on a mis un pansement mais qui continue de pourrire en dessous...
Chapitre très intéressant en tout cas. Cela promet pour la suite.
J'aime beaucoup ce chapitre xD
Tu soulignes quelque chose d'important : en effet le chancelier n'a pas cherché à faire de mal à Solange pour une "mauvaise raison", c'est sûrement la chose la plus humaine au monde, que de vouloir protéger ses enfants. Solange en est d'ailleurs parfaitement consciente, mais ça n'empêche pas que ça a attiré ses parents sur les lieux, les a mis en danger, qu'ils sont mort ensuite... Même si elle fait la part des choses, c'est difficile de n'en vouloir à personne. C'est d'ailleurs tout le problème de Solange : à qui doit-elle en vouloir ?
Tu l'as toi-même souligné, elle a aussi une curieuse relation avec tata Béa, elle a donné ses traits à sa Maeve...
"Par contre de ce fait, l'attentat sur Mikhaïl aurait dû faire écho à ce traumatisme et entraîner une forme de réaction" -> je suis d'accord mais de mon ressenti c'est le cas. Dans ces moments-là, Mikhaïl perd complètement son masque d'adolescent désagréable. Ce n'est pas vraiment, ou pas seulement auprès de Solange qu'il devient plus enfantin, mais plutôt quand il passe par des émotions très fortes.
Dans mon commentaire je faisais référence à Solange. Je trouverais ça intéressant peut être d'apporter quelques précisions sans trahir ce chapitre, peut être un moment de sidération dans l'après-coup qui témoigne discrètement d'une reviviscence du trauma originel, ce qui est souvent le cas face aux traumatismes non traités, fermer les yeux, reprendre son souffle pour éloigner les images du passé. Compte tenu de la situation, cela peut laisser penser qu'elle gère le stress provoqué par la situation et paraître circonstancier au regard de son passé qu'on apprend donc plus tard. Enfin, ce n'est que mon commentaire, tu feras comme tu le souhaiteras.
Bon, et bien voilà, on est fixés sur le drame qui s'est joué au Palais des Douces.
Déjà, je tiens à dire que ce chapitre est vraiment bien rythmé, la tension ne redescend pas, je l'ai dévoré d'une traite et j'étais presque déçu d'arriver déjà à la fin. Encore plus quand je me suis rendu compte que c'est le dernier chapitre posté pour le moment, et que je vais devoir attendre pour cliquer sur "Suivant" x)
Bon, par où commencer... ?
Déjà, il semblerait que j'avais vu juste quand je supposais que Béa faisait partie des "Oiseaux". Elle n'est de toute évidence pas du tout la cheffe de cette organisation, mais elle est impliquée dans leur projet. J'imagine que le fameux "Faucon" est le responsable de tout ce m**dier.
Je trouve qu'il y a un très bon équilibre dans ce chapitre. D'abord, on commence avec Béatrice qui reçoit deux inconnus (les hommes du Faucon qui s'apprêtent à passer à l'acte, j'imagine) et on sent déjà que quelque-chose cloche. Son insistance pour renvoyer Solange chez elle en sécurité, on se dit forcément "oups, ça pue".
Et puis il y a ce joli moment de complicité avec Mikhaïl près de la fontaine, qui fait retomber la tension, qui efface presque l'introduction de chapitre et la tension qui pesait dans l'air... ce qui donne d'autant plus de poids à l'arrivée de Pavel, ensanglanté. Et à partir de là, la tension ne retombe plus jusqu'à la fin.
Au passage, j'ai beaucoup aimé la courte description de la fontaine, avec le palais miniature au centre. C'est plein de poésie !
C'est peut-être ce qui fait que le chapitre fonctionne si bien, d'ailleurs. Le contraste choquant entre la poésie et l'innocence des deux enfants, et la dure réalité de l'attentat et de la mort qui vient fracasser leur petit monde. La mort du père de Solange, juste sous les yeux de sa fille, c'est hyper violent. Ça ne laisse pas indifférent.
Bref, si le message n'était pas encore clair dans le chapitre précédent, cette fois on sent bien qu'on atteint l'apothéose de cette partie de l'histoire, et que le récit va bifurquer à partir de maintenant.
Je m'interroge sur les motivations des Oiseaux, groupe d'espionnage au service de Sofia Lombre ou groupe anarchiste/terroriste indépendant ?
J'imagine que tout cela fera partie intégrante des enjeux du nouvel arc narratif qui commence. Et que Solange, d'une manière ou d'une autre, sera amenée à choisir entre sa fidélité à Esthola ou à Solavie... Entre Cassan et Trivia.
Tiens d'ailleurs, je tique à l'instant en écrivant ces lignes, Trivia... il n'y avait pas un/une autre élève qui s'appelait comme ça ?
En tout cas, j'ai vraiment hâte de dévorer la suite, tu m'as complètement accroché !
Au plaisir,
Ori'
Merci beaucoup pour ton retour ! En vrai je vais mettre les deux chapitres suivants ce soir héhé. Mais prends ton temps parce qu'après je sais pas quand les prochains arriveront xD
Tu avais en effet vu juste sur Béa et son appartenance aux Oiseaux ! Ce sujet reviendra bien sûr en seconde partie de l'histoire. J'en dis pas plus une nouvelle fois, mais c'est toujours un plaisir de lire tes hypothèses sur la suite !
Quant au nom Trivia, non il n'apparaît pas avant, mais tu confonds peut-être avec Teiva? Qui est en effet un des élèves de sa classe (celui qui l'aime pas trop).
Je te remercie encore et je te dis à bientôt ! ^^
"— Ma maman dit que ma grand-mère n’a pas envie de la voir, alors je crois pas qu’elle voudrait me voir moi non plus, du coup !" J'ai de la difficulté à entendre cette phrase comme exclamative à cause de la tristesse de son sujet. Vérifie si tu transmets bien ce que tu souhaites transmettre (et si ce point d'exclamation est bien placé).
"Les larmes me montent." Soit elles montent aux yeux, soit "Mes larmes montent", mais il manque quelque chose à cette phrase. Je pencherait pour "Les larmes me montent aux yeux."
"Il y a du sang qui coule de sa tête." --> Du sang coule de sa tête pourrait rendre la phrase plus efficace.
Le précédent chapitre était beaucoup plus lourd que celui-ci sur le plan du style. Ce n'était pas nécessairement une erreur, ça pouvait être un choix, mais je te précise tout de même que la différence est là.
Je suis surpris que les enfants n'aient pas entendu les premiers coups de feu.
Mon premier réflexe en lisant l'échange entre Béa et Pavel est qu'il est étrange de dire à quelqu'un sur qui tu viens de tirer que, maintenant qu'il a un otage (un enfant), il n'y a plus de négociation possible. Laisser Mikhaïl partir était peut-être le meilleur moyen de récupérer Solange et tuer Pavel sans effusion de sang supplémentaire.
"Son gentil sourire a définitivement disparu. Il est effrayant, tout à coup." J'aurais essayé : "Son gentil sourire a définitivement disparu. Il est effrayé. Il est effrayant." Raison rythmique, mais aussi bascule émotionnelle sur un même thème. "Tout à coup" rend plus prévisible la suite, le moment où Pavel la saisit pour s'en servir comme otage.
J'aime beaucoup ce chapitre ! Je te disais au précédent que le dénouement des intrigues qu'on sentait annonçait normalement une lancée dans les actions ciblées et c'est ce qu'on voit ici, tu savais donc déjà soit instinctivement, soit consciemment. Je dis plus ou moins à chaque fois "J'aime beaucoup ce chapitre", ce qui signifie par accumulation "j'aime cette lecture". Je te disais aussi que j'étais moins dans les styles romance et ce chapitre en est dépourvu, le timing est étrange :P
Je ne sais pas si tu as étudié le syndrome post-traumatique avant d'écrire ceci, mais je me disais dans les premiers chapitres que Solange souffrait de ce syndrome. Cette notion s'est estompée au fil des chapitres. On voit ici la cause de ces symptômes, qui apparaissent normalement plus solidement en situation de stress (explicables par l'arrivée au lycée) et s'atténuent en même temps que le stress (explicable parce qu'elle est plus à l'aise au lycée). Des résurgences plus marquées pourraient se profiler lors de l'interrogatoire et de l'attentat sur Mikhaïl. Solange pourrait aussi réaliser à un degré ou à un autre que ses "réflexes" sont partiellement conditionnés par ce qu'elle a vécu. Tu peux également essayer de glisser des flashs hyper brefs dans des scènes où elle est sous haute tension, comme au moment de l'attentat. Dans tous les cas, c'est bien géré et cet événement violent ne vient pas sans signes avant-coureurs.
J'ai hâte de lire la suite! À bientôt!
"il est étrange de dire à quelqu'un sur qui tu viens de tirer que, maintenant qu'il a un otage (un enfant), il n'y a plus de négociation possible" -> c'est pas faux. Je vais modifier une ligne ou deux je pense !
Au sujet du syndrome post-traumatique, je t'avoue que je ne me suis pas replongée dedans avant d'attaquer cette histoire, mais j'ai lu quelques articles sur ce sujet. Oui Solange en souffre, mais assez inconsciemment à mes yeux. Par exemple, elle a le sentiment que Mikhaïl a davantage été impacté qu'elle, parce qu'elle prend beaucoup sur elle, mais au final elle a été plus durement touchée que n'importe qui. Et quand elle parle d'Hermès et du goût de "normalité" qu'il a donné à sa vie, c'est surtout qu'il l'a éloignée de tout ça.
C'est là que le personnage d'Hermès, cliché quand même, était intéressant à traiter selon moi. Loin des problèmes de Solange, auxquels Mikhaïl se trouve lié, il pouvait offrir un contrepoint, un havre dans lequel elle pouvait oublier tout ça.
Merci beaucoup en tout cas, ça me fait très plaisir que tu accroches à l'histoire :) Je dois juste faire une relecture rapide des prochains chapitres et si j'arrive à le faire demain, je les posterai dans la foulée !
À bientôt!
Je peux d'ailleurs te dire que ton second chapitre est dans la case "tout à l'heure", alors à tout à l'heure !