À la nuit tombée, la voiture traversa à toute vitesse la place de la Concorde pour atteindre l’avenue des Champs-Élysées. Mais dans quelle aventure Bérénice avait-elle bien pu se lancer ?
Tout avait commencé le matin même, lorsqu’entre deux tartines, Blanche avait rappelé à son mari qu’ils étaient tous invités à la fête d’anniversaire organisée en l’honneur d’Auguste Harcourt :
— Nous devons être chez eux à sept heures ce soir.
De surprise, Bérénice en avait fait tomber son couteau beurré sur sa robe et avait jeté un regard entendu vers Héloïse. La fille Lépine avait acquiescé. C’était bien le Auguste Harcourt.
— Puisqu’il le faut, nous irons, avait soupiré Octave en posant sa tasse de café fumante et en attrapant le journal du matin.
Bérénice avait surpris les gros titres sur l’arrestation de Gabrielle Loiseaux. Elle avait senti en elle gronder un sentiment de révolte face à tant d’injustice.
Le soir de leur aventure à la Sorbonne, Héloïse et elle avaient longtemps discuté : son père avait-il vraiment voulu faire d’elle une ministre des Habiles ? Difficile d’imaginer idée plus saugrenue.
Ce qui était sûr, c’est qu’Héloïse avait très rapidement pris le parti de se battre contre l’empereur. Bérénice ne l’avait jamais vue aussi farouchement déterminée.
— Blanche, pensez-vous qu’il serait possible que j’assiste moi aussi à la réception ? lança Bérénice précipitamment, sous le regard approbateur d’Héloïse.
— Mais bien sûr. Vous avez bon goût mon enfant. Faire partie des petites fêtes qu’organisent les Harcourt, c’est s’assurer l’estime et la reconnaissance du tout Paris.
Blanche avait repris son repas, un air satisfait sur le visage, comme si elle se disait : « Nous allons enfin pouvoir faire quelque chose de vous ma petite Bérénice ». Bérénice, quant à elle, se préparait à découvrir ce que dissimulait véritablement ce Harcourt.
Dans l’après-midi, alors que Héloïse, particulièrement enthousiaste, l’avait trainée de magasins en magasins, elle lui avait rappelé :
— Je te l’ai déjà dit. Officiellement, Auguste Harcourt n’est pas intéressé par le pouvoir… Noble, industriel compétent, héros de guerre, fervent défenseur de l’empereur au passé irréprochable, il cache très bien son jeu ! Méfie-t-en comme de la peste, avait-elle conclu un corset à la main, tendu vers Bérénice. Non, ça ne va pas à ton teint.
Il y avait chez Héloïse deux aspects de sa personnalité en perpétuelle confrontation : la jeune femme mondaine et la passionnée de politique. Comme une girouette, elle passait de l’un à l’autre sans lui laisser le soin de suivre.
— De toute façon, son image est beaucoup trop lisse pour ne pas être suspecte, avait chuchoté Bérénice en grimaçant devant les chaussures suggérées par la vendeuse. Héloïse, tu sais bien que je ne porterai jamais ça !
Bérénice s’était rongée les sangs face aux chapeaux à plumes et crinolines.
— Il va falloir te laisser faire Bérénice, si tu dis non à tout ce que je te propose, on ne va jamais s’en sortir, avait ronchonné Héloïse, en s’arrêtant dans l’allée. Enfin…Mon père sait tout cela et je peux te dire qu’il ne l’aime pas beaucoup !
Ce n’était pas peu dire. Bérénice avait bien constaté qu’Octave Lépine n’avait pas semblé très enthousiaste à l’idée d’aller chez les Harcourt.
Héloïse avait repris en choisissant une paire de chaussures aux talons plus raisonnables :
— Harcourt possède la police, l’armée, le pouvoir sur la bourgeoisie et la noblesse… J’ai été surprise que tu te joignes à nous pour la soirée. Aurais-tu enfin décidé de suivre les conseils de Gabrielle ? En tout cas, ce soir, si tu restes près de moi, rien ne pourra t’arriver.
— Je l’espère, avait chuchoté Bérénice dans un sourire complice.
Héloïse en avait profité pour nouer la chevelure sombre de Bérénice en un sage chignon :
— Voilà, un peu de discipline dans tes cheveux.
Et lui tendre une robe aussi claire que le soleil méditerranéen :
— Et un peu de fantaisie, pour te donner des allures de fête !
Pour une fois, Bérénice avait apprécié l’image renvoyée par le miroir. Un instant fugace chassé par la perspective d’une soirée chez Auguste Harcourt, l’homme derrière le pouvoir impérial.
Ses craintes atteignirent leur paroxysme lorsque toute la famille se présenta devant le 25 avenue des Champs-Élysées.
L’hôtel de la Paiva, comme le lui avait expliqué Héloïse, avait été construit par une marquise russe, Esther Lachman, célèbre aventurière et espionne. Son mari avait vendu l’hôtel particulier à Auguste Harcourt qui en avait fait un de ses lieux de réception favoris.
Les invités arrivaient par grappes, certains accompagnés d’emblèmes. Face à tant de faste, Bérénice demeurait interdite.
« Ressaisis-toi. Fais illusion. » ne cessait-elle de se répéter.
Les hôtes accueillaient les invités dans l’immense hall d’entrée. Bérénice devait rendre justice à Héloïse et reconnaître que cet homme dégageait une aura magnétique, aussi fascinante qu’inquiétante.
Redoutablement immense, il avait l’allure d’un rapace : des yeux bleus perçants, des traits fins, une barbe poivre et sel coupée de près et des lunettes reposant sur un nez aquilin.
Il portait de l’attention à chacun et se souvenait des noms de tous. Au moment où ce fut le tour des Lépine, il scruta avec attention le visage de Bérénice, puis se tourna vers Héloïse.
A ses côtés, plus fragile, se tenait avec bien moins d’aise son fils. La ressemblance était édifiante, mais il y avait chez lui une délicatesse et une pâleur qui contrastaient avec la dureté des traits de son père. Il saluait les invités d’un air aussi rêveur que son père était observateur.
Toute la famille monta le colossal escalier d’onyx. Constatant qu’Héloïse trainait, à deux pas derrière eux, Bérénice attendit que la jeune femme la rejoigne, se pencha à son oreille et chuchota :
— Quelque chose ne va pas ?
Héloïse hésita, puis murmura :
— Je ne pensais pas qu’il y aurait Alexandre. Normalement, il fuit ce genre de mondanités.
Le fils d’Auguste Harcourt.
Au visage d’Héloïse, Bérénice comprit qu’ils n’étaient pas que de simples connaissances. Pour la première fois, Héloïse n’était pas indifférente à un homme.
Bérénice prit la main de sa compagne et l’entraina dans le salon où se tenait la réception. Le décor était flamboyant avec ses dorures et ses arabesques qui contrastaient avec d’épaisses tapisseries pourpres. Du balcon, un jardin suspendu, on apercevait les autres demeures des Champs-Élysées et les fiacres qui affluaient encore.
Les deux jeunes femmes s’assirent près des fenêtres desquelles elles pouvaient surveiller l’assemblée dans laquelle bourgeois, nobles et emblèmes s’entremêlaient :
— Regarde ! Emilien Decas, souffla Héloïse.
Les poings serrés, Bérénice grinça des dents, rugissant à l’intérieur en apercevant l’homme responsable de la disparition d’Icare.
— Lysandre est là, reprit Bérénice en croisant soudainement le regard de la dernière personne qu’elle aurait cru rencontrer en ces lieux.
Lysandre Cœurderoy paradait autour d’une cour de jeunes gens et arborait son sourire le plus facétieux. Il dégageait une aisance telle qu’on aurait pu croire qu’il était le bienvenu chez les Harcourt. Pourtant, de son coin, Bérénice percevait les regards hostiles tournés vers lui et regretta l’absence de Pierre. En l’apercevant, Lysandre lui fit un clin d’œil et elle devina ces paroles sur ses lèvres :
— En voilà une bonne surprise, chère Bérénice !
— Apparemment, il te reconnaît, fit Héloïse, d’une voix railleuse.
— Apparemment… Mais, je ne comprends pas Héloïse, questionna Bérénice en se tournant vers elle. Pourquoi tout le monde lui parle ? Il est loin d’être le paria que tu m’as décrit !
— Lysandre est l’indésirable neveu de l’empereur. Mais il reste le neveu de l’empereur. Par conséquent, il doit nécessairement être invité. Je pense juste qu’Auguste Harcourt s’attendait à ce qu’il décline l’invitation. Sacré Lysandre, il n’a pas froid aux yeux !
Bérénice ne put s’empêcher de constater que leur hôte évitait soigneusement le jeune Cœurderoy.
Le salon sembla rapetisser à mesure que les invités s’agglutinaient. Bérénice écarquilla les yeux devant les emblèmes. Un lézard paressait devant l’immense feu de cheminée, un épervier s’accrochait à l’épaule de son maître, tandis qu’un léopard et un cygne se surveillaient de chaque coin du canapé. Bérénice fit un bon, lorsqu’un ours mécanique traversa la porte, accompagnée par un noble. De partout, scintillait le distinctif éclat métallique.
Mais nulle trace de l’emblème des Harcourt.
Soudain, le silence se fit parmi les invités. Auguste Harcourt se tenait au centre, un verre de champagne à la main. Il souriait d’un air avenant et Bérénice s’aperçut que, sans le vouloir, elle souriait par mimétisme.
— Mesdemoiselles, mesdames et messieurs, si j’espère avant tout que vous passez une excellente soirée en notre compagnie, je voulais également vous témoigner notre reconnaissance et vous dire combien nous étions ravis de vous avoir parmi nous ce soir !
Alexandre Harcourt se tenait en retrait, le verre légèrement levé. Il avait perdu son côté rêveur et avait les yeux rivés sur Héloïse, le regard ardent. Bérénice détourna le regard, gênée.
— Je tenais également à vous faire part, avec regret, de l’absence de notre empereur ce soir. Mais nous pensons évidement tous à lui.
De cela, Bérénice en fut soulagée. Lysandre sourit de plus belle, comme si cette absence était de son fait.
— Je sais que vos estomacs crient famine, mais avant que nous passions à table… une mauvaise nouvelle ne vient jamais sans une bonne. Nous célébrons mon anniversaire, mais également ce soir un ami estimé pour son travail et le courage dont il a su faire preuve tout au long de sa carrière.
Héloïse donna un coup de coude à Bérénice. Toutes deux venaient de remarquer la silhouette qui s’était glissée aux côtés d’Alexandre. Celui-ci était aussi mal à l’aise qu’Emilien Decas se tenait droit et fier, fixant Auguste Harcourt comme un père. Engoncé dans son costume, ses cheveux et sa barbe hirsute domestiqués, il contrastait avec Alexandre, délicat et rêveur.
Des deux, Bérénice se demanda lequel Auguste Harcourt considérait comme son véritable héritier.
— Vous n’êtes pas sans savoir que la place de ministre des Habiles est depuis peu vacante. Ainsi, lorsque l’empereur m’a demandé conseil pour trouver un remplaçant à ce poste, un seul homme m’a semblé digne de cette charge. C’est donc avec une immense joie que je vous présente monsieur Emilien Decas, nouveau ministre des Habiles !
Une salve d’applaudissements retentit. Bérénice et Héloïse furent moins enthousiastes. Emilien Decas s’approcha d’Auguste Harcourt avec une fausse humilité et lui serra la main. Il prit la parole dans un raclement de gorge :
— Je vous remercie tous. En tant que ministre, ma mission première sera d’accompagner les Habiles, trop longtemps délaissés. Je m’engage à mettre tous les moyens en œuvre pour réconcilier mon ministère et l’État.
« Voilà qui annonce la couleur…Il ne perd pas de temps. » réalisa Bérénice. Elle croisa le regard de Lysandre qui tirait sans doute les mêmes conclusions qu’elle : Emilien Decas venait tout simplement de signer la fin de l’autonomie des Habiles, la clé de voute de leur force. Nul doute qu’il tiendrait ce ministère d’une main de fer. Mais les Habiles se soumettraient-ils ?
Ils passèrent à table. Bérénice se laissa guider par Héloïse qui maitrisait l’étiquette avec davantage d’adresse.
Assis en milieu de table, Auguste et Alexandre étaient affables mais il sembla à Bérénice qu’il manquait quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Soudain, elle souffla à Héloïse :
— Auguste Harcourt est-il veuf ?
— Non, lui répondit la jeune femme. Son épouse est très malade… Des poumons, je crois. Elle ne peut pas souvent quitter ses appartements sans en être très affaiblie.
— Elle ne vient jamais ?
— Seulement quand sa santé le permet. Quel dommage, elle est exceptionnelle.
Aucun invité n’aborda ce sujet qui semblait d’ailleurs plus tabou que l’absence de l’empereur.
De sa place, Emilien surveillait Bérénice de près. En apparence, cette dernière suivait l’exemple d’Héloïse, affable avec son voisinage. Mais en son for intérieur, l’angoisse grossissait.
Bérénice n’oubliait pas qu’à tout moment, Emilien Decas pouvait la compromettre.
Une fois le dîner achevé, tous les convives se dispersèrent dans différentes pièces. La plupart des hommes se retranchèrent dans le fumoir, tandis que les femmes demeuraient dans le salon. Héloïse disparut, laissant Bérénice livrée à elle-même.
Elle contempla avec ennui la fresque sur le plafond. Des anges encadraient un duo de personnages. L’un, auréolé de lumière, bandait son arc dans la direction de l’autre, une sorte de nymphe qui se protégeait d’un voile noir.
— Le jour pourchassant la nuit, fit la voix grave d’Emilien Decas dans son dos.
Bérénice frissonna, ne manquant pas la menace.
— Les personnages sont des symboles ? demanda-t-elle en gardant contenance.
Le nouveau ministre acquiesça, parfaitement à l’aise, ne quittant pas des yeux la fresque.
— Je tenais à vous présenter mes excuses.
Bérénice écarquilla les yeux de surprise. En colère, mais désarmée, elle murmura du bout des lèvres :
— Tout est pardonné.
Elle n’en pensait pas un mot.
A quoi jouait-il ? Était-ce une nouvelle tentative d’en apprendre plus sur Icare ? Elle essaya de s’échapper, mais il poursuivit :
— Je pensais que vous étiez une espionne à la solde du jeune Cœurderoy. Je suis désolé d’être entré dans votre chambre sans vergogne. Cependant, soyez sûre que je n’abandonne pas mes recherches sur cet oiseau. Je finirai par savoir où il se trouve, d’où il vient et à qui il appartient !
Il ignorait où était Icare ! Cela signifiait que, pour l’instant, les Habiles le cachaient !
— Cherchez autant que vous voulez… De toute façon, il n’y a rien à savoir.
Bérénice ne lui laissa pas le temps de répliquer qu’elle s’échappa du salon. L’air en était devenu suffoquant.
Elle gravit les escaliers et atteignit une terrasse, moins grandiose que les jardins suspendus du premier étage, mais plus intime. Du lierre grimpant s’enroulait le long des colonnades. Elle posa ses mains sur la rambarde fraiche et entendit une voix masculine chuchoter :
— Rien n’a changé pour moi. Je t’aime plus que jamais !
— Moi aussi, Alexandre, mais…
A l’abri, derrière une colonne, elle surprit l’immense et longiligne silhouette d’Alexandre et celle douce et élégante d’Héloïse. Elle se figea.
— Alors pourquoi me fuis-tu ? Tu passes ton temps avec lui et tu m’oublies, j’en suis sûr ! Je deviens fou, Héloïse. M’aurais-tu menti ?
Héloïse était distante, alors qu’elle semblait partager les mêmes sentiments qu’Alexandre. Les voix étaient déchirantes, le ton aussi passionné qu’alerte. Cette conversation, aucun des deux ne voulait qu’elle soit entendue. Et Bérénice était une intruse.
Elle tenta de ressortir, mais craignit de se faire entendre.
— Jamais je ne pourrais te mentir. Jamais.
— Héloïse, je te le demande encore une fois… Épouse-moi !
Bérénice n’osa plus respirer, entre l’étonnement et la peur d’être entendue. Elle n’aurait jamais imaginé Alexandre Harcourt aussi entreprenant. Il lui avait paru si maladif…Pourtant, à présent, il semblait avoir une force titanesque, il irradiait…
Alexandre n’avait mis aucun genou à terre et tenait fermement les épaules d’Héloïse que Bérénice ne voyait que de dos. Celle-ci était interdite, à bout de force. Si Alexandre ne l’avait pas soutenue, elle se serait peut-être effondrée.
— Non. Je ne peux pas Alexandre, je ne peux vraiment pas, souffla-telle en se détournant.
Bérénice recula en silence dans l’ombre du lierre. Alexandre se recourba, les bras ballants, abandonnant si vite… Sa vitalité s’était éteinte avec son espoir.
— Pourquoi ? gémit-il. À cause de mon infirmité ? À cause de mon père ?
Héloïse reprit le dessus se montrant aussi forte et flamboyante qu’Alexandre vacillant et démuni.
— Rien de tout cela et tu le sais ! Et je t’aime de tout mon être. Tu es parfait tel que tu es Alexandre… ce n’est pas à toi que je dis non… c’est au mariage.
Il se détourna de la main qu’elle lui présentait.
Bérénice ignorait comment réagirait Octave Lépine s’il apprenait que sa fille avait refusé de se marier au meilleur parti de France. Peut-être était-ce pour cette raison précise qu’il avait formulé l’idée que Bérénice espionnât sa fille. Il était clair à présent qu’Héloïse avait un plan bien différent de celui de ses parents.
Sur la pointe des pieds, Bérénice se détourna de la scène et tomba, comme hypnotisée dans le regard jaune et intimidant d’un aigle.
Elle plaqua ses mains contre sa bouche, réfrénant un cri de panique. Figée face à l’animal, Bérénice le scruta de toute sa longueur. Il faisait trois fois sa taille.
Son étrange pelage d’acier réfléchissait la lumière des réverbères et de la lune et Bérénice s’étonna de ne pas l’avoir pas vu jusque-là. Il était impressionnant et dégageait une force implacable, inaltérable. Cet emblème ne paraissait pas prêt à négocier. L’air malveillant, il agrippait de ses griffes la rambarde.
« L’emblème des Harcourt » se dit-elle, alors que son cœur explosait dans sa poitrine.
Il avait déployé ses superbes ailes mécanisées dans une allure menaçante et Bérénice baissa les yeux. Elle le contourna, le plus silencieusement possible :
« Un pas… encore un… tu y es presque Bérénice. »
Il émit un cri et s’approcha d’elle. Son bec toucha ses cheveux à plusieurs reprises et gronda…Gronda autant que le pouvait un tel animal.
Soudain, il se détourna d’elle, désintéressé. Bérénice souffla de soulagement et allait poursuivre sa fuite lorsqu’un détail l’arrêta : « Il est aveugle ! ». Les yeux de l’aigle ne lui servaient pas à voir, ils étaient vides de leur pupille.
Cependant, il était presque aussi vif qu’Icare.
Les jambes tremblantes, elle se détourna et fuit vers l’escalier.
Le mélange d’éléments futiles et de discussions sérieuses me plaît bien. Ça correspond à ce qui se passe dans la vie réelle, et pour une telle soirée dans la haute société, la toilette est très importante. J’aime bien qu’Héloïse soit le mentor de Bérénice dans ce domaine.
D’un côté, je comprends qu’Héloïse ne veuille pas faire partie de la famille Harcourt, mais si elle refuse d’épouser Alexandre, une autre le fera. Sa famille ne lui permettra jamais de rester célibataire. Si elle l’aime, c’est triste qu’elle renonce à lui.
C’est étonnant que l’emblème de cette famille soit aussi grand. Il est effrayant. Mais ce qu’il gagne en puissance, il doit le perdre en agilité. Je l’imagine mal dans un combat. En tout cas, il témoigne peu de sympathie envers Bérénice. De là à en conclure qu’il ne peut pas la sentir… ;-)
Coquilles et remarques :
— De surprise, Bérénice en avait fait tomber son couteau beurré sur sa robe [« De surprise » est redondant avec « en ». Il faut enlever « en » ou « De ».]
— La fille Lépine avait acquiescé. C’était bien le Auguste Harcourt [« le Auguste » ne passe pas ; encore moins en 1900. Je propose « le fameux Auguste ».]
— Elle avait senti en elle gronder un sentiment de révolte face à tant d’injustice. [Je dirais « gronder en elle » / l’association « avait senti/un sentiment » n’est pas judicieuse. Je propose quelque chose comme : « Elle avait senti gronder en elle une profonde révolte ».]
— Difficile d’imaginer idée plus saugrenue. [À mon avis, ça sonne mal (dis-le à haute voix) ; je propose « une idée ».]
— Mais bien sûr. Vous avez bon goût mon enfant. [Virgule avant « mon enfant ».]
— c’est s’assurer l’estime et la reconnaissance du tout Paris [du Tout-Paris]
— « Nous allons enfin pouvoir faire quelque chose de vous ma petite Bérénice ». [Virgule avant « ma petite ».]
— Dans l’après-midi, alors que Héloïse, particulièrement enthousiaste, l’avait trainée de magasins en magasins [alors qu’Héloïse / de magasin en magasin]
— Méfie-t-en comme de la peste, avait-elle conclu un corset à la main, tendu vers Bérénice. [Méfie-t’en ; ce n’est pas un « t » euphonique, mais bien l’élision de « te » / j’accorderais plutôt « tendue » à « la main ».]
— Il y avait chez Héloïse deux aspects de sa personnalité en perpétuelle confrontation [Tu ne peux pas dire à la fois « chez Héloïse » et « de sa personnalité » ; je propose : « Il y avait chez Héloïse deux traits de personnalité en perpétuelle confrontation ».]
— Bérénice s’était rongée les sangs face aux chapeaux à plumes et crinolines [s’était rongé les sangs ; « rongé » ne s’accorde pas, puisque le COD et placé après / « face aux chapeaux à plumes et crinolines » veut dire que les chapeaux ont des plumes et des crinolines ; je propose « face aux crinolines et chapeaux à plumes »]
— Il va falloir te laisser faire Bérénice, si tu dis non à tout ce que je te propose, on ne va jamais s’en sortir, avait ronchonné Héloïse, en s’arrêtant dans l’allée. [Virgule avant « Bérénice » / point ou point-virgule après « Bérénice » / pas de virgule avant « en s’arrêtant ».]
— Voilà, un peu de discipline dans tes cheveux. [Deux points après « Voilà ».]
— Et lui tendre une robe aussi claire que le soleil méditerranéen [Et de lui tendre]
— « Ressaisis-toi. Fais illusion. » ne cessait-elle de se répéter. [Virgule avant l’incise.]
— A ses côtés, plus fragile, se tenait avec bien moins d’aise son fils. [À / Cette phrase me semble un peu maladroite et forcée.]
— La ressemblance était édifiante, mais il y avait chez lui une délicatesse et une pâleur qui contrastaient (…) [Concernant la ressemblance, « édifiante » semble être une impropriété. Je ne comprends pas ce que tu veux dire par là.]
— Lysandre Cœurderoy paradait autour d’une cour de jeunes gens [au milieu d’une cour (…) ; ce sont les jeunes gens qui sont autour de lui, pas l’inverse (sauf s’il marche en rond autour d’eux, mais ce serait ridicule)]
— Apparemment… Mais, je ne comprends pas Héloïse, questionna Bérénice [Virgule avant « Héloïse » ; autrement on perçoit « Héloïse » comme le COD du verbe « comprendre ».]
— Bérénice fit un bon, lorsqu’un ours mécanique traversa la porte, accompagnée par un noble [fit un bond / pas de virgule avant « lorsqu’un ours » / franchit la porte ; traverser une porte, ça fait un peu passe-muraille]
— De partout, scintillait le distinctif éclat métallique. [Pas de virgule après « De partout » parce qu’il y a inversion du sujet. / Je ne comprends pas bien cette phrase.]
— Il avait perdu son côté rêveur et avait les yeux rivés sur Héloïse, le regard ardent. Bérénice détourna le regard, gênée. [Il y a deux fois « regard » ; « détourna la tête », peut-être ?]
— Mais nous pensons évidement tous à lui [évidemment]
— De cela, Bérénice en fut soulagée. [Tu ne peux pas mettre « en fut » après « De cela » ; tu pourrais simplement enlever « De cela ». Si tu veux être plus précise, je propose quelque chose comme : « À cette nouvelle, Bérénice fut soulagée ».]
—Nous célébrons mon anniversaire, mais également ce soir un ami estimé pour son travail et le courage dont il a su faire preuve tout au long de sa carrière. [J’ai buté sur cette phrase et j’ai dû la relire ; « ce soir » semble être mal placé et « pour son travail et le courage dont il a su faire preuve tout au long de sa carrière » semble maladroit.]
— Celui-ci était aussi mal à l’aise qu’Emilien Decas se tenait droit et fier, fixant Auguste Harcourt comme un père [La formulation « comme un père » est ambiguë : on ne sait pas si le père regarde ou est regardé.]
— Engoncé dans son costume, ses cheveux et sa barbe hirsute domestiqués, il contrastait avec Alexandre, délicat et rêveur. [C’est la 3e fois que tu emploies l’adjectif « rêveur » pour le même personnage dans ce chapitre.]
— que la place de ministre des Habiles est depuis peu vacante [Étrange tournure : « est vacante depuis peu » serait préférable.]
— « Voilà qui annonce la couleur…Il ne perd pas de temps. » réalisa Bérénice. [Il manque l’espace après les points de suspension / « constata, nota, remarqua » ou simplement « se dit Bérénice » plutôt que « réalisa ».]
— Assis en milieu de table, Auguste et Alexandre étaient affables mais il sembla à Bérénice qu’il manquait quelque chose [Virgule avant « mais ».]
— Seulement quand sa santé le permet. Quel dommage, elle est exceptionnelle. [Il faudrait mettre un point d’exclamation : soit après « Quel dommage », soit après « exceptionnelle ».]
— Aucun invité n’aborda ce sujet qui semblait d’ailleurs plus tabou que l’absence de l’empereur. [Je mettrais une virgule avant « qui semblait d’ailleurs ».]
— Bérénice frissonna, ne manquant pas la menace. [La tournure « ne manquant pas la menace » est étrange ; je propose « percevant la menace » ou « la menace ne lui ayant pas échappé ».]
— Bérénice ne lui laissa pas le temps de répliquer qu’elle s’échappa du salon. L’air en était devenu suffoquant [Je dirais « Bérénice ne lui avait pas laissé le temps de répliquer qu’elle s’échappait déjà du salon » ou simplement « Bérénice ne lui laissa pas le temps de répliquer et s’échappa du salon » / suffocant ; « suffoquant » est le participe présent]
— A l’abri, derrière une colonne, elle surprit l’immense et longiligne silhouette d’Alexandre et celle douce et élégante d’Héloïse. [À l’abri / pas de virgule avant « derrière » / « l’immense silhouette longiligne d’Alexandre » serait plus naturel et permettrait d’éviter un « et ».]
— Héloïse était distante, alors qu’elle semblait partager les mêmes sentiments qu’Alexandre. [Pas de virgule avant « alors qu’elle » / « partager les sentiments d’Alexandre » ou « éprouver les mêmes sentiments qu’Alexandre ».]
— Il lui avait paru si maladif…Pourtant, à présent [Il manque l’espace avant « Pourtant ».]
— Celle-ci était interdite, à bout de force [restait ou demeurait interdite ; mais, comme il y a déjà cette expression plus haut, je propose « était sidérée », « était figée » / à bout de forces]
— Non. Je ne peux pas Alexandre, je ne peux vraiment pas, souffla-telle en se détournant. [Virgule avant « Alexandre » / souffla-t-elle.]
— Héloïse reprit le dessus se montrant aussi forte et flamboyante qu’Alexandre vacillant et démuni. [Virgule avant « se montrant » / tu as déjà employé l’adjectif « flamboyant » à propos du costume des gardes dans le chapitre précédent et, ici, à propos du décor du salon ; « enflammée », peut-être ? / qu’Alexandre paraissait vacillant et démuni]
— Tu es parfait tel que tu es Alexandre… [Virgule avant « Alexandre ».]
— Sur la pointe des pieds, Bérénice se détourna de la scène et tomba, comme hypnotisée dans le regard jaune et intimidant d’un aigle. [Il faudrait placer « comme hypnotisée » entre deux virgules / l’expression « tomba dans le regard » est étrange ; « se heurta (…) au regard » ou « fut happée (…) par le regard », peut-être ?]
— Son étrange pelage d’acier réfléchissait la lumière des réverbères et de la lune et Bérénice s’étonna de ne pas l’avoir pas vu jusque-là. [Son étrange plumage / Il y a deux « et » assez rapprochés ; je remplacerais « et » par un point-virgule entre « la lune » et « Bérénice ».]
— L’air malveillant, il agrippait de ses griffes la rambarde. [Étrange]
— « L’emblème des Harcourt » se dit-elle [Virgule avant l’incise.]
— Il avait déployé ses superbes ailes mécanisées dans une allure menaçante et [dans une attitude menaçante ; « dans une allure » ne convient pas.]
— « Un pas… encore un… tu y es presque Bérénice. » [Virgule avant « Bérénice ».]
— Son bec toucha ses cheveux à plusieurs reprises et gronda…Gronda autant que le pouvait un tel animal [et il gronda ; ce n’est pas le bec qui gronde / minuscule au deuxième « gronda » ; c’est la même phrase qui continue.]
Eh bien encore une fois c’est un super chapitre, je n’ai rien à redire, sauf peut-être sur le flash-back du début qui, comme pour Rachael, ne m’a pas paru indispensable, même si je comprends pourquoi tu as voulu le faire. À toi de voir ;)
Ah la la je commence à vraiment beaucoup l’aimer cette Héloïse. Au début elle ne paie pas de mine, mais plus on la connaît plus on l’apprécie ! Elle est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. J’adore quand je suis surprise par un personnage de cette manière dans mes lectures.
Plus j’avance, plus je suis épatée par le nombre de rebondissements, de personnages et d’intrigues entremêlées qu’il y a dans ton histoire. On sent que tout ça est lié, ça s’enchaîne, mais c’est riche, on a plein de pistes possibles et c’est vraiment dur d’arriver à deviner ce qui va se passer, tu parviens toujours à me surprendre ! Bref, je me régale toujours autant ;)
Autre chose que je ne pense pas t’avoir déjà dit, mais j’aime aussi beaucoup toutes les petites références artistiques que tu glisses ici et là au fil des chapitres, il y a toujours un petit quelque chose : des fresques, des tableaux, des éléments d’architecture… je ne sais pas comment expliquer ça, mais c’est très immersif, ça me donne vraiment la sensation d’être aussi à Paris aux côtés de Bérénice. Par exemple, cette fresque que tu décris dans ce chapitre, est-ce une œuvre que tu as déjà vue ou une invention ? (Je suis très curieuse héhé)
Oh la la, je sens que mon petit cœur va être mis à mal dans ton histoire. Mais j’adore les histoires d’amour impossibles xD je me demande vraiment ce que mijote Héloïse et si cela a un lien avec son refus d’épouser Alexandre… et brrr cet emblème est aussi incroyable qu’effrayant à imaginer !
À très vite pour la suite :D
Pour le flash-back…Je suis très partagée, en même temps, je partage votre avis sur le fait qu’il ne soit pas nécessaire et en même temps, il y a très peu de temps morts dans mon roman, de moments où la vie s’écoule tranquillement et j’aimais bien ce moment-là de complicité entre filles. Je n’arrive pas à savoir ce que j’en fais. Il y a des teams-pro et des teams-contre chez les lecteurs…Arf…choix cornélien ahah.
Héhé, tu me mets la pression pour les intrigues entremêlées…A la base, je voulais faire un roman simple et j’ai pas pu m’empêcher de compliquer tout ça. J’ai tellement hâte que tu découvres la fin pour voir si les intrigues se tiennent et si les réponses aux questions du début se tiennent aussi et si, surtout, cela te plait toujours autant ! :)
Merci également pour le compliment sur les références artistiques, architecturales…difficile de réfréner mon amour pour l’art et l’histoire (et pour Paris !) , donc je me lâche un peu, je suis contente que ça te plaise, j’ai toujours peur d’être toute seule dans mon délire. Sauf si j’ai oublié des choses, tout est vrai ! Pour le chapitre précédent, c’est la Dame à la licorne du musée Cluny, pour ce chapitre, c’est bien une véritable fresque, celle Du jour pourchassant la nuit de l’hôtel de la Paiva (qui est bien sur les Champs-Élysées), tout comme l’hôtel Mortier de Sandreville (le ministère des Habiles) qui est dans le Marais…et tout et tout. Tout cela existe bel et bien, je n’ai rien inventé, j’essaie juste de voir comment je peux l’insérer dans le récit. :)
Pour Héloise, Alexandre, l’emblème, je ne dis rien, j’espère que la suite sera à la hauteur de tes attentes.
Merci encore mille fois !
:)
Concernant le flash-back, je crois que mon conseil final ce serait de vraiment t’écouter toi. C’est toi la seule maîtresse à bord. Si les avis sont partagés, que ce n’est pas tranché, alors à mon sens il faut que tu arrives à déterminer ce qui te plaît à toi, au final c’est le plus important, non ? (Je sais parfois c’est plus facile à dire qu’à faire mais bon haha)
Merci beaucoup pour toutes ces références artistiques ! J’ai fait (il y a un petit bout de temps maintenant) une licence histoire de l’art et archéologie, et même si j’étais plus tournée vers l’archéo, j’ai toujours apprécié mes cours d’histoire de l’art. Tu me replonges dedans avec ta belle histoire. Donc non tu n’es pas seule dans ton délire, au contraire, je t’y suis avec joie xD En tout cas on sent que tu as une passion pour l’art, ça transparaît vraiment dans tes mots, moi j’adore ça ^^
«Il y avait chez Héloïse deux aspects de sa personnalité en perpétuelle confrontation : la jeune femme mondaine et la passionnée de politique. Comme une girouette, elle passait de l’un à l’autre sans laisser aux autres le soin de suivre.» : c’est vraiment bien dit ! C’est ce que je n’arrivais pas à formuler. Il y a chez Héloïse une part d’ombre que je ne cerne pas encore...! Est-ce seulement lié au fait qu’elle est en fait amoureuse du jeune Harcourt ?
«L’hôtel de la Païva, comme le lui avait expliqué Héloïse, avait été construit par une marquise russe, Esther Lachman, célèbre aventurière et espionne.» : ça, c’est hyper mystérieux ! Je pressens déjà des couloirs dissimulés...
Lysandre <3 Je t’en voudrais si tu ne les rapproches pas vite, vite ces deux-là !
Le passage avec la description de tous les emblèmes, j’ai vraiment adoré. Je trouve toujours cette idée aussi bonne !
Au sujet de l’aigle, je sens qu’il y a là quelque-chose d’important à comprendre. Pourquoi est-il aveugle ? Pourquoi est-il aussi vif qu’Icare ? Ma question (non oratoire, celle-là :D) : pourquoi est-il si gros tandis que les autres emblèmes respectent les proportions de leurs modèles ?
La bise :)
J’ai trouvé la transition avec le chapitre précédent un peu abrupte. Visiblement, un certain temps a passé, ce serait bien de l’indiquer d’une manière ou d’une autre pour éviter d’être un peu perdu au début du chapitre. D’autre part, tu nous amènes dans le passé, mais un passé très proche par un flashback qui ne m’a pas paru indispensable. Pourquoi ne pas redémarrer l’action le matin plutôt que le soir (pour revenir aussitôt au matin) ? Cela serait plus naturel, et éviterait tous les plus que parfaits qui nous éloignent de l’action.
Sinon, l’idée de la soirée est bien trouvée, avec tous les protagonistes qui s’y retrouvent, et ce climat tendu dans l’air. Le fils Harcourt est bien intrigant, on sent que lui aussi pourrait avoir un rôle à jouer. Sa relation avec Héloïse est particulière, elle semble éprouver de l’affection pour lui, mais ne veut pas l’épouser…
Détails
Bérénice s’était rongée les nerfs : on dit se ronger les sangs, se ronger les poings, mais je ne connais pas se ronger les nerfs
Héloïse avait reprit : Héloïse avait repris
une barbe poivré-sel : poivre et sel
Bérénice percevait les regards hostiles tourner vers Lysandre : tournés
sans le vouloir, elle sourit également par mimétisme : souriait ?
Je tenais également à vous faire part, avec regret, que notre empereur : c’est « faire part de quelque chose »
là où Alexandre semblait fragile et ailleurs : ça sonne bizarre cette association de deux compléments de nature différente (adjectif et adverbe)
Héloïse qui maitrisait avec davantage d’adresse l’étiquette : Héloïse qui maitrisait l’étiquette avec davantage d’adresse qu’elle ?
tandis que les femmes et les enfants demeurèrent dans le salon : il y a des enfants ? Ça me surprend, je pensais que dans ces milieux, les enfants n’étaient pas invités à ce genre de soirées, mais restaient avec des « nounou » chez eux. (peut-être que je me trompe complètement…)
Elle monta les escaliers et atteint une terrasse : atteignit
elle surprit l’immense et longiligne silhouette d’Alexandre : tu as dit plus tôt qu’il était chétif, ce n’est pas un peu contradictoire ? En tout cas, vu que tu as commencé par le qualifier de chétif, je ne l’imaginai pas comme ça.
le ton aussi passionné qu’alerte : alerte ? que veux-tu dire par là ?
Bérénice se détourna de la scène et tomba, comme hypnotisée dans le regard jaune et intimidant d’un aigle : je n’ai pas compris ici, elle est vraiment tombée?
Figée face à l’animal, il faisait trois fois sa taille : phrase disjointe (pas le même sujet aux deux parties)
Cet emblème ne paraissait pas près à négocier : prêt à
Pour le changement de temps, j'aimais bien l'idée que cela pouvait provoquer chez le lecteur, en même temps le plus que parfait alourdit sans doute le récit, mais j'ai l'impression que cela créé un peu le suspens (et je ne suis pas très douée pour en mettre). J'hésite donc, je sais que tu as raison, mais en même temps, j'aimais bien cette idée de récit - passé dans le récit - puis récit. Pour les enfants présents, je pense que ca dépend des soirées, il faudrait que je me renseigne plus dessus. Mais cela ne me choquerait pas de savoir que parfois les enfants étaient de la partie.
Merci pour ton long commentaire (honteusement j'apprends ou me rappelle de règles de grammaire à chacun de tes commentaires !) Je suis contente que ce chapitre te plaise, en effet Alexandre (et Harcourt) sont plus que ce qu'ils paraissent être et Héloise a de bonnes raisons de refuser cette demande en mariage ! Merci pour ta lecture ! :)
Ces deux nouveaux personnages sont très intrigants ! Je pressens un drame autour de la relation entre Alexandre et Héloïse … je me demande pourquoi elle refuse de l'épouser… et je suis en même temps admirative, car à son époque, refuser le mariage en tant que tel, c'était osé j'imagine !
Avec Emilien Decas à la tête du ministère des Habiles, les choses vont se corser pour Bérénice …
Et l'emblème des Harcourt est flippant ^^ je me demande ce que ça cache sur cette famille …!