Chapitre 14 : Patricia – Dans la tourmente

Patricia ne sut combien de temps elle resta là, seule, choquée, incapable de bouger. Elle ne pensait pas vraiment. Tout se retournait dans son esprit mais rien n'avait de sens alors elle ne reprenait jamais pied. Elle entendit du bruit au premier étage.

- Pat ? Maman ? Papa ?

Patricia reconnut la voix de son frère et son sang se glaça. Elle n'avait pas imaginé le revoir. Il apparut en haut des marches et la regarda avec surprise et appréhension. Il semblait s'inquiéter pour elle. Patricia, elle, pâlit à la vue de son frère. Elle comprit pourquoi les prisonnières de Richard et de ses deux amis avaient autant hurlé en étant choisies : elles savaient ce qui les attendait. Patricia comprenait parfaitement maintenant qu'elle était à leurs places car il ne faisait aucun doute pour la jeune femme que son propre frère, celui qu'elle avait aimé toute sa vie, allait la tuer.

- Pat ? Qu'est-ce que…

Richard ne termina pas sa phrase car il venait d'apercevoir le matériel laissé par les amis de ses parents. Son visage changea instantanément. L'air grave qu'il prit lui fit paraître dix ans de plus qu'il n'était réellement. Il se saisit du téléphone familial, composa un numéro puis annonça :

- Viens chez moi, tout de suite.

Son ton était ferme et sans laisser le temps à son interlocuteur de répondre, il raccrocha pour recommencer avec un autre numéro. Farth arriva le premier et Patricia sursauta en voyant le tueur apparaître comme par magie à côté de son frère.

- Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea Farth.

- As-tu tué ces gens ? demanda Richard en tendant deux serviettes qu'il n'avait pas quelques secondes plus tôt.

- Non, répondit simplement Farth.

- Moi oui, dit Olly qui venait lui aussi d'apparaître. C'est un problème ?

Richard haussa les épaules comme si l'importance était plus que mesurée.

- C'était mes parents.

Olly et Farth semblèrent enfin voir ce qui les entourait.

- Tu penses que ce sont eux qui ont amené les tueurs jusqu'à nous ? demanda Olly.

Patricia trouva étrange que ces gens qui avaient violé, torturé puis mangé vivantes trois femmes moins d'une heure auparavant appellent les amis de Jacqueline et Thierry des tueurs.

- Je n'en sais rien. Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont passés par ici.

- Ta sœur, je suppose, dit Olly en désignant Patricia du menton.

La jeune fille gémit à l'idée d'être objet de l'attention des trois monstres.

- Oui, et je trouve étrange qu'elle soit aussi terrorisée. Je me demande ce qui a pu se passer ici.

- Ils sont venus et ils lui ont expliqué. Elle sait ce que nous sommes, voilà tout, proposa Olly. Ils sont partis nous tuer en la laissant ici. Ils lui ont promis de revenir vite et au lieu de voir ses parents, c'est nous qui arrivons. Qu'elle ait peur me semble la moindre des choses.

- Que mes parents aient su ce que j'étais est déjà bizarre, mais qu'ils le disent à ma sœur qui n'a que onze ans ? Je n'y crois pas. Ils n'avaient aucune raison de traumatiser à vie leur fille.

Olly s'approcha de Patricia qui se renfonça dans le canapé en gémissant. Elle était en position fœtale et serrait fort sa couverture contre elle, comme si celle-ci avait la capacité magique de la protéger des démons.

- Est-ce que tu sais comment tes parents ont su ce que nous étions et où nous étions ? interrogea Olly.

Patricia était trop terrorisée pour répondre. Elle était paralysée et la peur la rendait muette. Olly attendit un instant et Patricia détesta d'être ainsi dévisagée par ce psychopathe. Patricia avait beau être mal, elle vit qu'Olly était mécontent.

- Olly ! Elle est choquée, tu le vois bien, intervint Richard. Elle est blanche comme la neige et elle tremble de partout. Elle n'est pas en mesure de te répondre.

- Alors fais-le parce que moi, je sens qui si elle ne parle pas, je vais la bouffer, répondit Olly.

Patricia sursauta et désigna son ordinateur portable sur la table. Olly suivit l'indication sans comprendre pourquoi la jeune femme avait enfin daigné lui répondre. Olly se dirigea vers l'ordinateur tandis que Richard et Farth discutaient à voix trop basse pour que Patricia puisse entendre. Elle suivit Olly des yeux.

- Chen ? appela Olly et Richard tourna la tête vers lui.

D'un geste, Olly lui fit signe de bouger. Richard, bien que ne comprenant visiblement pas, obtempéra en haussant un sourcil interrogateur.

- La vache ! Tu portes une caméra ! s'exclama Olly.

- Quoi ? cria Richard qui se téléporta instantanément devant l'écran pour vérifier par lui-même.

Il observa l'image bouger, passa ses mains devant son corps, finit par trouver que l'image venait de sa ceinture et l'ôta pour enfin trouver l'objet électronique.

- Tes parents devaient forcément avoir des doutes pour faire ça. Tu n'es pas si invisible que ça, finalement, annonça Olly.

Patricia ne comprit pas totalement la phrase mais elle mit Richard en colère.

- Je suis totalement invisible ! hurla-t-il.

Richard tourna la caméra dans tous les sens puis regarda l'ordinateur et murmura :

- Pourquoi la caméra est-elle reliée à l'ordinateur de ma sœur et pas à celui de mes parents ?

Patricia détourna le regard et contempla le parquet comme s'il fut la plus belle chose au monde.

- C'est ta sœur qui a mis la caméra ! s'exclama Olly. Ça veut dire qu'elle a vu…

Olly explosa soudain de rire.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? interrogea Richard qui perdait patience.

- Ta sœur ! Elle l'a pris au premier degré !

- Quoi donc ?

- Quand j'ai dis que si elle ne me répondait pas, je finirais par la bouffer. C'était une expression, mais elle l'a pris au premier degré. C'est pour ça qu'elle m'a répondu.

Farth explosa de rire à son tour mais ni Richard ni Patricia ne trouvèrent la plaisanterie amusante. Richard s'approcha du canapé et s'accroupit devant Patricia.

- Pourquoi as-tu placé une caméra sur moi ?

Patricia ne leva pas les yeux du parquet et ne répondit pas. Richard l'attrapa doucement par le menton pour la forcer à le regarder et Patricia gémit de terreur.

- Je ne vais pas te faire de mal, je te le jure !

- T'as raison, intervint Farth. Tu vas juste la tuer.

- Quoi ? s'exclama Richard en lâchant Patricia qui reprit son observation des lattes de bois. Non ! Il est hors de question qu'on lui fasse du mal.

- Chen, commença Olly, des tueurs sont venus nous voir. Ils ont une vidéo de nous en pleine action. Tu sais très bien ce que ça veut dire. La sécurité de notre monde tout entier peut être remise en question. Nous devons appeler d'Helmer et le prévenir. Dans moins d'une heure, l'endroit sera rempli d'avertis. Ta sœur, une humaine, est au courant. Tu connais les lois aussi bien que moi : aucun humain ne peut savoir. Elle doit mourir.

- Elle n'a que onze ans ! s'exclama Richard. Je l'aime ! Je… Je n'avais jamais eu de sœur avant, continua-t-il d'une voix douce et triste. J'ai découvert l'amour. Je veux dire… J'avais déjà aimé des femmes avant mais avec Pat, c'est différent. C'est plus fort, d'une certaine manière. Je veux l'aider, la protéger. Je veux qu'elle aille bien. La savoir en souffrance me fait beaucoup de peine. Je ne veux pas qu'elle meure !

- Tu n'es pas obligé de la tuer toi-même, continua Olly. On peut le faire pour toi. Tu sais que ça ne nous dérange pas.

- Approchez-la et vous êtes morts ! prévint Richard.

- Je ne doute pas un instant que tu sois capable de nous vaincre tous les deux mais quand la maison sera blindée d'avertis, que feras-tu ?

- Je préviens tout de suite d'Helmer, annonça Farth. Nous n'avons que trop tardé.

Richard ne s'y opposa pas.

- Pourquoi ? demanda-t-il à Patricia. Pourquoi as-tu fait ça ? J'étais tellement heureux dans cette vie ! Maintenant… Et merde ! s'exclama-t-il en passant de la tristesse à la colère. Je vais devoir redevenir un bébé.

Olly ne put s'empêcher de rire à cette remarque alors que Farth tenait le téléphone mais ne disait rien. En tout cas, Patricia n'entendait rien. Elle constata que les lèvres du jeune homme bougeaient mais aucun son audible n'en sortait.

- Elle ne doit mourir que si elle sait ce que nous sommes, dit Richard. Elle n'en sait peut-être rien. Patricia, comment expliques-tu ce que tu as vu ce soir ?

Patricia resta scotchée sur Farth et son étrange comportement au téléphone. Richard le reprit le menton pour l'obliger à le regarder lui et insista :

- Patricia, si tu ne réponds pas à cette question, ils vont te tuer, tu comprends ? Je ne veux pas que ça arrive alors dis-moi : comment tu expliques ce qui s'est produit ce soir ?

Patricia ne répondit rien. Regarder son frère lui faisait mal, horriblement mal. Des larmes coulèrent sur ses joues mais Richard insista encore :

- Tu nous as vus faire des choses horribles mais sais-tu pourquoi nous avons fait ça ? Tu dois me répondre, Pat !

Patricia brancha son cerveau et réfléchit. Elle avait passé toute la soirée dans un état second mais malgré tout, elle avait entendu les conversations, sans y prêter attention sur le moment. Elle fit un effort pour se souvenir mais ce fut difficile.

- Vous voyez ! Elle ne sait pas ! s'exclama Richard, vainqueur. Je ne suis pas…

- Vampire, murmura Patricia qui se souvint avoir entendu prononcer ce mot par son père, au téléphone, avant l'arrivée de ses amis.

- Tu as perdu, Chen, dit Olly. Elle sait et doit donc mourir. C'est la loi.

- Non, non ! répéta Richard. Il doit y avoir une solution.

- Ça te dérange tant que ça qu'on tue une personne ? Une malheureuse personne ? dit Olly. Je ne comprends pas ton intérêt pour cette fille en particulier. Enfin bref, si tu veux une solution, il en existe une plutôt facile : change la.

Richard cligna des yeux. Il semblait perdu.

- Faire d'elle un Vampire ? répéta-t-il abasourdi. Je…

- Je ne veux pas, bredouilla Patricia qui parvint à sortir un filet de voix à peine audible.

- C'est ça ou mourir, petite, fit remarquer Olly qui, bien qu'il fut à l'autre bout du salon, avait parfaitement entendu.

- Je préfère mourir, bafouilla Patricia.

- Elle a choisi, finit Olly.

- Ils seront là dans quelques minutes, annonça Farth en raccrochant.

- Si vite ? s'exclama Richard.

- Ils ont demandé au sherva du coin de venir s'occuper de ça. Les avertis ne seront là que dans plusieurs heures, le temps de prendre un avion. Ils ne veulent pas risquer d'attirer davantage l'attention.

- Sherva ? répéta Richard. Mais oui, c'est ça la solution. Patricia doit devenir sherva !

- Elle a onze ans, fit remarquer Olly. Ne sois pas ridicule !

- Pas maintenant, évidemment, dit Richard. Mais… tant qu'un humain est en formation pour devenir sherva, il a le droit de savoir pour nous. Il suffit de déclarer que sa formation commence maintenant.

Olly secoua la tête puis annonça :

- D'Helmer ne voudra jamais. Ta sœur n'a pas le profil. Regarde-la ! Elle est plus pâle que la mort. Elle tremble de partout. Elle parvient à peine à articuler deux mots et tu voudrais qu'elle… ? C'est ridicule.

- Elle n'a que onze ans et elle est sous le choc ! s'exclama Richard. Elle va grandir, se fortifier.

Farth tendit le téléphone à Richard. Le jeune homme s'en saisit, composa frénétiquement un numéro avant de partir discuter dans la cuisine, laissant Patricia seule avec les deux Vampires.

Patricia commençait enfin à assembler les pièces du puzzle. Ainsi, ces hommes étaient des Vampires. Patricia n'y avait pas cru en le disant. Elle ne faisait que répéter ce que son père avait dit mais ces hommes pensaient réellement être des Vampires. Était-ce pour cela qu'ils faisaient subir toutes ces horreurs à ces femmes ? Parce qu'ils pensaient être des créatures démoniaques ?

Puis, Patricia réfléchit plus en avant. Ces hommes avaient effectivement des capacités surnaturelles. Était-il possible qu'ils soient réellement des Vampires ? Si c'était vrai, qu'est-ce que tout cela impliquait ?

- C'est quoi un sherva ? interrogea Patricia en regardant Farth.

- Qu'on soit d'accord, répondit-il en la regardant dans les yeux. Moi, j'ai envie de te tuer mais Richard est trop fort et de plus, c'est mon ami alors je ne m'opposerai pas à sa décision mais ne me demande pas de faire la conversation.

Patricia baissa les yeux et ferma précipitamment la bouche. Elle choisit de ne plus dire un mot. On frappa à la porte et une dizaine de personnes entrèrent. Si Patricia avait bien compris, ces gens étaient des sherva. Ils lui semblèrent tout à fait normaux. Ceci dit, son frère aussi lui avait semblé normal et pourtant, c'était un Vampire. Patricia décida d'être méfiante. Les hommes n'eurent pas besoin qu'on leur dise quoi faire. Ils branchèrent diverses appareils tandis que d'autres fouillèrent méticuleusement la maison.

- C'est qui elle ? interrogea l'un des hommes, probablement le chef puisqu'il ne faisait rien.

- Ma sœur, répondit Richard en sortant de la cuisine.

Il reposa le téléphone et continua :

- C'est elle qui a découvert notre nature.

- Bravo pour votre discrétion, accusa le sherva.

- D'Helmer veut rencontrer Patricia, annonça Richard. Je l'emmène à l'aéroport. On part tout de suite.

- On va devoir inventer une histoire plausible expliquant la mort de vos parents, commença le sherva.

- Ainsi que la nôtre, à ma sœur et moi, continua Richard. Nous disparaissons aussi. Ça évitera les questions sans réponse. Je vous fais confiance pour mettre tout ça au point.

Le sherva hocha la tête. Richard s'approcha de Patricia et murmura :

- Viens. Il faut partir maintenant. On va rencontrer la seule personne au monde pouvant encore te sauver la vie.

- Je ne veux plus te voir, articula difficilement Patricia.

Richard accusa le choc. La phrase avait été dite sur un ton calme et posé. Si Patricia avait surpassé sa peur pour dire ça, c'est que c'était important.

- Je m'occupe d'elle, proposa Olly. Promis, continua-t-il en voyant le regard noir de Richard, je l'amène à d'Helmer et je prends bien soin d'elle. Viens, Patricia.

- Hélène, dit Richard. À partir de maintenant, elle s'appelle Hélène.

- Comme tu veux, dit Olly en prenant doucement Patricia par le bras pour l'inciter à se lever.

Patricia retira précipitamment son bras mais découvrit que contre un Vampire, on ne peut pas gagner. Son bras resta solidement accroché à la main d'Olly qui ne lâcha pas prise. Il attira aisément Patricia contre lui et l'emmena de force dehors. Patricia tenta de se dégager mais c'était peine perdue.

Elle pensa un instant à appeler à l'aide mais s'abstint. Si un voisin sortait pour l'aider, il tomberait raide mort à l'instant, tué par le Vampire, elle en était certaine. Patricia ne voulait pas être responsable de la mort de quiconque. À cause d'elle, ses parents étaient morts ainsi qu'une dizaine de tueurs de Vampires. Elle se sentait assez coupable pour ne pas en rajouter.

Olly fit s’asseoir Patricia à l'arrière d'une voiture et se mit au volant. Après plus de dix minutes, Patricia reprit confiance. Le Vampire se contentait de conduire, c'était tout.

- C'est quoi un sherva ? interrogea-t-elle de nouveau.

- Ce n'est pas à moi de te l'expliquer, répondit Olly. Tu le sauras en temps voulu. Pour le moment, tu es trop jeune. Oublie-ça pour te concentrer sur ta rencontre avec d'Helmer. De ça va dépendre ta survie.

- Qui est d'Helmer ? demanda Patricia.

- Notre chef… enfin, pas exactement... Il est plutôt notre guide…

- Comment ça ?

- C'est compliqué. Nous formons une société égalitaire où chacun peut s'exprimer dans laquelle d'Helmer nous représente. Nous sommes actuellement alliés à une seconde organisation totalitaire gouvernée par Malika, qui sera ton référent puisque la gestion des sherva fait partie de ses attributions. Les deux organisations échangent et se mettent d'accord sur les lois, entre autres celle interdisant à un humain de connaître la vérité. Le but étant de protéger nos sociétés qui doivent rester secrètes.

- Ne peuvent-ils pas faire une exception pour moi ? Je promets de ne jamais rien dire à personne ! dit Patricia.

Olly sourit.

- Tu ne peux pas comprendre parce que tu manques d'informations pour saisir toutes les implications. Personne ne t'en voudra pour ça. Si d'Helmer accepte la proposition de Chen, ce dont je doute sincèrement, tu recevras une formation pendant laquelle tout te sera expliqué et tes questions trouveront une réponse.

- Mais… commença Patricia.

Olly la coupa.

- Patricia… Hélène, je veux dire, se rattrapa le Vampire. Écoute-moi bien. Si par miracle d'Helmer accepte, un conseil : oublie tout ça. Vis ta vie d'enfant.

Le Vampire regardait son interlocutrice dans le rétroviseur intérieur tout en conduisant apparemment sans difficulté.

- Ce que tu as vu et entendu aujourd'hui a de quoi détruire quelqu'un. Tu es trop jeune pour appréhender tout ça. Non pas que tu n'en sois pas capable, évidemment que tu l'es. La question étant plutôt : as-tu vraiment envie de savoir tout de suite ? As-tu envie de grandir si vite ? Tu as le temps. Tu n'as que onze ans. Si d'Helmer accepte, tout te sera expliqué à ta majorité. Il ne te reste que sept ans d'innocence. En attendant, mets tout ça de côté. S'il dit oui, remercie le pour sa bienveillance et oublie le, lui, moi, ton frère, et tout ce qui s'est passé aujourd'hui. Construis-toi une nouvelle vie. Ça me semble être la seule chose raisonnable à faire. Sinon, les évènements d'aujourd'hui te détruiront de l'intérieur.

Olly se tut et Patricia ne rajouta rien. Elle pleurait. Elle comprenait. Elle devrait oublier son frère, mais également ses parents, ses amis d'ici, tout son passé. Elle allait devenir quelqu'un d'autre. Sa vie en dépendait. Elle pleura pendant tout le reste du trajet, qui se fit dans le plus grand silence.

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