Le premier homme à tomber fut l'arbalétrier. Le cœur transpercé par le sabre qui venait de fendre la brume, il s'écroula par terre, son corps heurtant le sol avec un bruit sourd. Les deux épéistes avaient dégainé leur lame, mais ils n'étaient pas de taille à croiser le fer avec le jeune vampire. Ils furent rapidement désarmés et tout aussi prestement exécutés.
Nevra ouvrit l'arrière de la carriole pour faire descendre les enfants qui, paralysés par la peur et l'incertitude, n'osaient pas bouger jusqu'à ce qu'Azilis reconnaisse son camarade.
— Nevra ? demanda-t-elle d'une voix craintive. C'est toi ?
Elle rampa prudemment hors de la carriole, et lorsqu'elle eut la certitude qu'il s'agissait bien du vampire, elle se jeta dans ses bras en éclatant en sanglots.
— Nevra ! J'ai eu tellement peur... La directrice, elle... Et Rena…
— Je sais. Je suis venu vous chercher parce que c'est ce qu'elles auraient voulu, mais je dois retourner auprès de Rena. Elle a besoin de moi.
— Où est-ce qu'on va aller maintenant ? Qu'est-ce qu'on va devenir sans la directrice et Emilia ?
— Je ne sais pas. Il y a d'autres orphelinats, vous trouverez bien un moyen de vous en sortir.
— Tu veux dire que tu ne vas pas rester avec nous ?
— Non.
L'adolescente baissa la tête avec tristesse. Ses yeux se posèrent sur le cadavre de l'homme qui gardait l'arrière de la carriole. Elle poussa un cri d'effroi.
— C'est toi qui l'as tué ?
— Oui. Dis aux autres de descendre. Je veux bien vous ramener jusqu'à la cité, mais après c'est chacun pour soi.
— Arrête de te la péter juste parce que t'as planté trois péquenauds, lança Hidan avec dédain alors qu'il sortait de la carriole. Si tu crois que je vais te lécher les bottes parce que tu nous as sauvés, tu te fourres le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
— Ouais, c'est vrai ça ! renchérit Konan à sa suite. T'étais où toi, d'abord, quand on s'est fait attaquer ?
Nevra les jaugea du regard. C'était les deux garçons les plus âgés et les plus forts du groupe, mais leurs vêtements n'avaient pas un seul accroc et eux-mêmes n'avaient pas la moindre égratignure. Il était évident qu'ils n'avaient émis aucune résistance face à leurs agresseurs.
— Et vous, vous faisiez quoi quand l'orphelinat a été attaqué ? demanda froidement le vampire, une pointe de mépris dans la voix. Vous n'êtes que des lâches ! Vous auriez dû vous battre comme Rena. Vous pensez être des victimes ? Vous êtes tout autant responsables de leur mort que ceux qui vous ont attaqués.
— La ferme ! cracha Hidan avec colère. Tu n'étais pas là. Ils étaient bien plus forts que nous, on n'avait aucune chance. Tu aurais préféré qu'on meure avec elle ? Si elle est assez conne pour risquer sa vie, c'est son problème, pas le mien.
Nevra lui jeta un regard glacial. D'un geste vif et précis, son sabre fendit l'air. Hidan poussa un hurlement de douleur lorsque la lame lui entailla profondément l'épaule. Il tomba à genoux, terrassé par la douleur. Des flammes orange vif dansaient autour de la plaie, cherchant à la cautériser en vain, mais la blessure se rouvrait dès que les flammes périssaient.
— T'as perdu la tête... souffla le yôkai.
— Oui. Et c'est à ton tour de perdre la tienne.
Le vampire allait abattre son arme sur son camarade, lorsqu'une main gantée se posa doucement, mais fermement sur son bras.
— Ça suffit. Il n'en vaut pas la peine.
La voix de Scorpio lui fit l'effet d'une décharge électrique. Libéré de sa transe meurtrière, il baissa son sabre. Hidan s'était remis sur ses pieds malgré son épaule qui lui faisait souffrir le martyre.
— T'es qui toi ? souffla-t-il avec défiance.
— Son ami. Je viens de te sauver la vie. Ne me dis pas merci.
— Pff... Depuis quand il a des amis, lui ? C'est qu'un sale petit branleur, il a pas les couilles de me tuer.
En une fraction de seconde, Scorpio s'était téléporté pour se retrouver nez à nez avec le yôkai de feu.
— Si tu t'en prends encore une fois à lui, c'est moi qui te tue. Puisque tu aimes jouer avec le feu, je m'assurerai que tu brûles dans les flammes de l'Enfer.
— T'es complètement taré, toi aussi !
— T'as pas idée.
Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, Nevra vit Scorpio retirer l’un de ses gants pour révéler une main pâle, de longs doigts fins et des ongles violacés, de la même couleur que ses cheveux. Scorpio posa sa main nue sur l’épaule du yôkai en comprimant la plaie qui résistait à ses flammes régénératrices et saignait abondamment. Le garçon hurla alors que la main de Scorpio se parait de flammèches noires plus puissantes que la magie du sabre maudit. Quand Scorpio retira sa main, il ne restait plus qu'un amas de tissu calciné et une vilaine plaie cautérisée qui laisserait très certainement une belle cicatrice.
Alors que Hidan se roulait de douleur par terre et que le mentor de Nevra remettait son gant, un bruissement discret fit vibrer l'air.
— J'ai eu ton message. Qu'est-ce que j'ai raté ?
L'étrange individu qui venait d'apparaître se dirigea vers eux d'un pas sûr, mais détendu, une pelle reposant nonchalamment sur son épaule. Vêtu d'un long manteau noir, quelques mèches de cheveux vert forêt lui tombaient entre les yeux. Il était plus grand et élancé que Scorpio qui, il fallait bien le dire, n'était pas très imposant malgré son aura magique écrasante. Si Nevra n'avait pas eu l'esprit si engourdi, il aurait pu remarquer à quel point leurs visages se ressemblaient.
Scorpio entraîna le nouveau venu un peu à l'écart pour lui glisser quelques mots discrets à l'oreille. Son acolyte hocha la tête. Après avoir planté sa pelle dans le sol, il se tourna vers les enfants tout en fouillant dans les poches de son manteau d’assassin. Il sortit une poignée de bonbons puis procéda à la distribution.
— Toi, t'as la tête d'un mec qui est mort à l'intérieur, dit-il en s'arrêtant devant Nevra. Je vais t'en donner deux.
Il prit la main du vampire amorphe pour y déposer les sucreries. Ce dernier contempla un moment les deux bonbons avant de fermer le poing et de le serrer de toutes ses forces, comme s’il cherchait à les réduire en poussière. L’homme aux cheveux verts se tourna ensuite vers Hidan.
— Toi, t'as la tête d'un mec qui mérite la mort. T'en auras pas.
— C'est qui ce con ? souffla le yôkai de feu, à bout de nerfs. J'ai une gueule à sucer des bonbons ? Putain, quelle soirée de merde…
— Y a des coups de pelle qui se perdent, répliqua l'homme en lui jetant un regard dénué de toute émotion. J'ai des tombes à creuser, tu veux creuser la tienne ?
Le souvenir de la menace de Scorpio encore cuisant, sans compter la douleur qu’il lui avait infligée, Hidan prit la sage décision de la fermer. Pendant ce temps, le drôle d'énergumène avait reporté son attention sur le reste du groupe. Il faisait rouler une pièce de lunarium entre ses doigts avec l'agilité d'un prestidigitateur. La pièce d’une valeur inestimable – équivalente à dix mille eldaraums – semblait refléter les couleurs des trois lunes, tantôt nacrée, tantôt orangée, elle se teintait parfois d’une lueur plus sombre. Bouche bée, les yeux rivés sur ce spectacle hypnotique, les orphelins étaient mystifiés par ce métal précieux infusé de magie lunaire.
— Suivez bien la pièce du regard. Une lune. Ne la quittez pas des yeux, mais ouvrez grand vos oreilles et écoutez-moi bien. Deux lunes. Vous n'avez rien vu. Vous n'avez rien entendu. Trois lunes. Quand vous aurez franchi les portes de la cité, vous aurez tout oublié.
Il captura la pièce dans son poing fermé, et lorsqu'il déplia lentement les doigts, la pièce avait disparu. Les plus jeunes applaudirent, impressionnés par la performance du magicien. Nevra n'avait pas l'énergie pour chercher à comprendre le sens de tous ces tours de passe-passe. Quant à Hidan, il n'avait pas pu s'empêcher de lâcher un rire moqueur et une remarque désobligeante que tout le monde s'était appliqué à ignorer.
— Merci, fit Scorpio à l’intention de son camarade. Je te revaudrai ça.
— Tu rentres quand ?
— Je ne sais pas. Pourquoi ?
— C'est Xyan qui demande. Tu ne lui as pas fait ton rapport le mois dernier.
— Je le lui ai envoyé par écrit.
— C'est pas pareil. Il veut te voir. Pour faire le point.
— Quel point ?
— Je ne sais point. Il y a toutes sortes de points. Les bons points, les mauvais points, les points sur les i, le point d'interrogation, le point d'exclamation, le point final, et mon préféré : le point-virgule. Un peu mal en point, un peu ridicule, nul ne sait où ni comment le placer.
— Necro…
— Excuse-moi. Tu me connais, moi et mon amour de la ponctuation. Je m'emporte pour trois points de suspension.
Ses pitreries eurent raison de Scorpio qui lâcha un petit rire nerveux, entre amusement et lassitude. C’était bien la première fois que Nevra voyait son mentor se laisser aller à une expression aussi positive et authentique.
— Tu me fatigues, dit le guerrier de l’Ombre en peinant à cacher son sourire. Allez. Va faire ton travail et laisse-moi faire le mien.
Il lui fourra la pelle dans les mains puis le poussa gentiment vers les lieux du carnage.
— Vous autres, suivez-moi.
Les enfants se levèrent aussitôt. Ils avaient suffisamment de jugeote et pas assez de courage pour désobéir à cette personne intimidante qui leur inspirait la crainte et le respect. Même Hidan s'était joint au cortège sans broncher.
— Je vais prendre ça, dit Scorpio d'une voix étonnamment douce en s'approchant de Nevra pour le délester de son sabre.
Le vampire se laissa dépouiller sans protester. Il restait planté là, figé dans le temps et l'espace, alors que le monde tournait à une vitesse vertigineuse autour de lui.
— C'est qui ?
Sa voix lui semblait lointaine et étrangère. Il ne savait pas pourquoi il lui posait cette question. Ce n'était pas important. Il n'avait pas besoin de savoir.
— Mon frère.
— Je ne savais pas que tu avais un frère.
— Maintenant, tu sais.
— Vous avez l'air de bien vous entendre.
— C'est le cas.
Le vampire se mura de nouveau dans le silence. Ces quelques mots vides de substance n'avaient pas le pouvoir de combler le néant qui assombrissait son cœur. Il sentait qu'il perdait pied, il voulait se rattacher à quelque chose, s'accrocher à quelqu'un. Il voulait qu'on lui tende la main et qu'on le sauve de cet enfer, mais il était incapable de crier à l'aide.
***
— On ne fait plus entrer personne, déclara un garde du haut des remparts quand il vit l'étrange ribambelle s'arrêter au pied de l'enceinte. Revenez à l'aube. Il y a une auberge un peu plus au sud, à une quinzaine de minutes à pied d’ici.
Scorpio l'ignora. Il se dirigea d'un pas sûr vers la loge où étaient postés les deux hommes qui gardaient l'entrée. Les soldats avaient croisé leurs hallebardes pour lui barrer le passage, mais dès qu'ils posèrent les yeux sur l'insigne que Scorpio leur présentait, ils se mirent au garde-à-vous.
— Ouvrez les portes ! ordonna un des deux gardes d'une voix forte.
— Mais... fit son collègue juché sur les remparts.
— Ordre du roi !
Les deux hommes s'écartèrent alors que les portes s'ouvraient pour laisser passer les enfants et leur sauveur. Les orphelins sursautèrent, surpris par le fracas des portes qui venaient de se refermer derrière eux. Ils échangèrent des regards hébétés en tournant la tête dans tous les sens, complètement perdus.
— Où est-ce qu'on est ? demanda Azilis en se frottant les yeux comme si elle venait tout juste de se réveiller d’un long rêve aussi lointain qu’insaisissable. Qu'est-ce qu'on fait là ?
Victimes de la même amnésie collective, ils se posaient tous la même question. Seule la mémoire de Nevra semblait avoir été épargnée. Il interrogea Scorpio du regard qui lui répondit par un discret mouvement de tête.
— Ne posez pas de questions et suivez-moi, lança-t-il aux enfants. Je vais vous emmener dans un endroit sûr.
Hidan poussa un grognement plaintif, la douleur se rappelant à sa mémoire. Il ne savait pas où ni comment il s'était fait cette blessure, mais quelque chose au fond de lui l'empêchait de poser la question, comme s'il voulait enfouir ce souvenir au plus profond de son esprit. Il se contenta donc de tenir son bras en écharpe en grimaçant de douleur.
Scorpio les avait tous ramenés au dojo. Il remit le sabre à Sakumo qui le remercia d'un signe de tête avant de disparaître dans l'annexe où se trouvait Rena. Pendant qu'il s'affairait à soigner la yôkai, Scorpio avait rassemblé tous les orphelins dans une autre chambre. Les enfants lui obéissaient au doigt et à l'œil. Ils avaient disposé les futons les uns à côté des autres, puis, sans broncher, ils avaient avalé le somnifère qu'il leur avait distribué pour qu'ils puissent profiter d'une nuit paisible.
Le vampire n'avait pas assisté son camarade. Il n'en avait ni la force ni l'envie. Assis sur les marches du porche, il contemplait le vide de son âme, son cœur froid en proie aux ténèbres les plus sombres. Le hululement mélancolique d'un oiseau de nuit perça la noirceur du ciel sans lune. Nevra n'avait même pas remarqué la présence de Scorpio avant que celui-ci ne s'assoie à côté de lui, une cigarette rougeoyante aux lèvres. Le vampire ne releva pas la tête. Il ne pouvait détacher le regard de ses mains maculées de sang. Des mains qui ne tremblaient pas. Des mains qui ne rougissaient pas du sang qui les couvrait.
— C'est donc ça que ça fait de tuer…
— Tu regrettes ?
Nevra secoua la tête.
— Non. Ils ont eu ce qu'ils méritaient. C'est juste que je ne pensais pas que ce serait si facile. Je n'ai même pas hésité et je ne me sens pas coupable du tout. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. Je les tuerais mille fois s'il le fallait. Qu'est-ce que ça fait de moi ?
Scorpio exhala une bouffée de fumée, abîmé dans ses propres pensées.
— Ça ne fait pas de toi un monstre, si c'est ce que tu penses, finit-il par répondre après un long moment de silence. Ça fait de toi quelqu'un qui a la vengeance dans la peau et qui est prêt à tuer pour protéger ceux qu'il aime. Tant que tu es encore capable de faire la différence entre le bien et le mal, tout ira bien.
— Tu crois ? Je n'en suis pas si sûr... Ces mercenaires dans la forêt, j'aurais pu les épargner. Et Hidan... si tu ne m'avais pas arrêté, je l'aurais tué aussi.
— Tu n'étais pas toi-même. Tu as toujours envie de le tuer ?
Nevra secoua la tête.
— Alors tout va bien.
— Et toi ? Tu as déjà tué quelqu'un ?
— J'ai tué plus de gens que je ne peux compter. On me désigne une cible. Une heure. Un lieu. Un portrait ou un signe distinctif pour identifier la cible. Jamais de nom. C'est tout ce dont j'ai besoin. Je ne pose pas de question. J'exécute les ordres. C'est plus simple comme ça.
— Tu es donc un assassin professionnel. Je ne suis pas très étonné, ça te correspond bien. Et tu n'as jamais eu peur que ces assassinats reviennent te hanter un jour ? Tu dois avoir beaucoup d’ennemis.
— Ne pas connaître l'identité de mes cibles aide un peu, mais je mentirais si je disais que leurs visages ne me hantent pas de temps à autre. J'ai simplement appris à vivre avec mes démons. Tu apprendras à vivre avec les tiens aussi. Quant à mes ennemis, ils savent qu’ils n’ont aucune chance contre moi, même si cela n’empêche pas certains d’essayer, et d’y laisser la vie.
— Tu penses que j'y arriverais ? J'ai tout perdu. Si je perds aussi Rena, je ne crois pas que je serais capable de le supporter…
— Elle ne va pas mourir. Sakumo s'occupe d'elle. Elle va s'en sortir.
— Si ce n'est pas le cas et que je dois perdre ma seule raison de vivre, tu pourrais m'apprendre à être comme toi ?
— Comment ?
— Insensible. Invincible.
— Imbécile. Je n'ai rien à t'apprendre. Je ne sais même pas qui je suis la moitié du temps. Je ne suis pas quelqu'un sur qui tu devrais prendre exemple.
Nevra baissa la tête. L'indifférence glaciale qui avait engourdi son cœur avait laissé place à la tourmente des émotions qui consumaient son âme comme un brasier ardent. Les larmes roulèrent sur ses joues. D'abord silencieuses, elles se muèrent en sanglots tumultueux. Il enfouit son visage dans ses mains dans un vain espoir de retenir sa peine qui coulait à flots. Scorpio lui tendit une flasque en métal.
— Tiens. Pour noyer ta peine.
Le garçon releva la tête, d’abord étonné, puis il saisit la flasque avec un air résigné. D’une main hésitante, il déboucha maladroitement le flacon. Le liquide qui lui brûlait la gorge lui fit oublier l'amertume de ses propres larmes l'espace d'un instant, puis ses pleurs reprirent de plus belle. Scorpio lui tapotait doucement le dos dans une piètre tentative de réconfort. Si même si un assassin aussi impitoyable que lui se sentait obligé de faire preuve de compassion, c'est qu'il avait vraiment touché le fond. Perdu dans les ténèbres, son cœur n'était qu'une plaie béante, meurtri par la perte de la seule famille qu'il lui restait. Il se sentait seul au monde. Seul et inconsolable.
Bon bah après tout ses traumatismes je pense que Rena a eu son déclic. Direction la police corrompu histoire d'y mettre un peu d'ordre. T'inquiète pas Rena, tu n'as qu'à attendre une révolution pour trouver les traîtres.
Si les marchands avaient été arrêtés sur les Terres d'Eel oui, s'ils avaient réussi à passer la frontière, non. Mais vu que la garde est corrompu, y a des accords tacites entre certains gardiens qui se font payer pour fermer les yeux sur ce genre de trafic et les laisser passer.
Ben c'est exactement ça la voie du Guerrier de l'Ombre, tout est dans le nom, c'est de former des assassins professionnels. façon "ninja" xD Personne ne s'en cache, c'est pour ça qu'on a des gens aux méthodes un peu discutables comme Scorpio et que tout est normal.