Une fois dans son appartement, elle se laissa tomber comme une masse sur le lit et se reposa un moment. Elle eut envie de pleurer, mais elle se retint. Si elle voulait continuer dans cette voie, elle devait être moins émotive. Elle essuya d’un revers de main ses yeux embués. Il était temps de laisser la place à Thomas pour aujourd’hui.
Elle brossa une dernière fois sa perruque châtain avant de coller sa petite moustache de la même couleur sous son nez. Elle aimait bien cet attribut masculin, elle trouvait que ça lui allait bien. Son travestissement terminé, elle prit la direction du Louvres. Elle souhaitait y passer la nuit afin traquer Belphégor. Si les Apôtres avaient utilisé les souterrains pour accéder au musée, il était le mieux placé pour l’aider à les inspecter.
Maintenant qu’il avait sa petite réputation auprès du commissaire, le jeune détective n’eut aucun mal à avoir accès à l’ancien palais royal. Il n’y avait plus qu’à attendre. Quoi de mieux que le plus beau musée du monde pour soi tout seul pour patienter toute une nuit. Sauf qu’il ne se passa rien, et ce pendant plusieurs nuits.
Vers cinq heures du matin après une énième nuit dans le musée, Thomas décida de gagner directement le domicile parental afin de profiter d’un peu de sommeil avant de se faire réveiller pour le déjeuner. Elle pénétra dans la maison par la porte de service dont elle avait un double des clés. Ce matin, elle négligea un peu sa prudence en pensant que personne ne pourrait s’y trouver. Alors qu’elle montait vers sa chambre, elle tomba nez à nez avec Suzie. Les deux se regardèrent un moment en silence. La domestique laissa tomber le seau et le balai qu’elle tenait pour s’enfuir en courant. Thomas se jeta à sa poursuite et la rattrapa sans peine. Il lui plaqua la main sur la bouche et la traina dans sa chambre alors qu’elle entendait déjà remuer dans la chambre de ses parents.
-Suzie, c’est moi c’est Thomassine, s’il vous plait ne criez pas ! C’est moi !
D’un geste vif, la jeune fille arracha sa perruque pour laisser tomber sa longue chevelure brune sur ses épaules sous les yeux ébahit de sa servante. Cette dernière était pétrifiée et essayait de bredouiller quelque chose qui ne voulait pas sortir.
-Qu’est ce qui se passe ? Demanda soudain la voix de Lucien en pénétrant dans la pièce. Il se figea en voyant Thomassine tenir fermement Suzie paniquée par la situation
- Thomassine, change-toi vite ! Suzie venez par ici.
Elles obéirent sans broncher. Pendant qu’elle enfilait sa tenue de nuit, Lucien expliqua la situation à la domestique. La seule solution était de la mettre dans la confidence et lui intimer le silence.
-Tu es sûre que c’est une bonne idée papa ?
-De toute façon, nous n’avons plus le choix. Vous comprenez Suzie ? Pas un mot de tout ceci à Madame.
-Je suis désolée de vous avoir effrayée, s’excusa Thomassine face à sa domestique encore un peu sous le choc de tout ce qui se passait.
-Bien madame bredouilla-elle.
Lucien la rassura encore quelque instant, notamment qu’elle n’allait pas perdre sa place à cause de ce qu’elle savait. La domestique retourna à ses occupations, toute tremblante. Dès qu’elle fut sortie de la chambre, Thomassine se laissa tomber sur son fauteuil.
-On a eu chaud.
-Tu as été bien imprudente de rentrer directement comme ça aussi. Nuit fructueuse ?
-Pas du tout, dit-elle après un bâillement. Je me demande à croire si je suis vraiment sur la bonne piste. Même si c’est la seule que j’ai …
-Bon repose toi un peu, nous discuterons de cela plus tard.
La nuit fut de courte durée pour la jeune femme. Avoir une double vie n’était pas de tout repos. Malgré sa frayeur du matin, Suzie avait vite repris son aplomb et elle servit le déjeuner comme si de rien n’était. Même lorsque Giselle se plains de sa maladresse du matin, la jeune domestique ne broncha pas.
-Elle a glissé dans les escaliers, ça arrive, la défendit Thomassine alors que sa mère parlait de lui baisser son salaire.
-Pas à cette heure de la matinée. Si les domestiques ne sont plus capables de travailler en silence où va le monde.
La jeune fille ne se sentait pas la force d’argumenter avec elle et prétexta une migraine pour retourner se reposer. Alors qu’elle somnolait sur son lit, on frappa à sa porte. Suzie se présenta, la tête basse et se triturant les mains dans tous les sens. La jeune maitresse de maison fut surprise de cette visite mais l’invita à s’assoir. Elle aimait bien Suzie. Elle travaillait bien et se montrait souriante en toute circonstance, même sous les critiques de sa maitresse. De plus, elles devaient avoir environ le même âge.
Après quelque instant de silence gêné, la domestique osa poser sa question.
-Vous êtes vraiment détective la nuit ?
-Oui, répondit-elle fièrement. Et pas que la nuit.
L’émerveillement se lisait sur le visage de la domestique.
-Madame, je ne sais pas si je peux me permettre de dire cela, mais je le dis. Si vous avez besoins de quelqu’un pour vous faire entrer ou sortir en douce, vous pouvez compter sur moi.
Thomassine fut surprise par la proposition. Elle n’imaginait pas Suzie, si à cheval sur les conventions habituellement, lui proposer une telle aide à la transgression.
-Ca sera avec plaisir Suzie.
Je ne referai pas la liste de ce que j'ai déjà relevé, et que je continue à trouver (les soucis de structures, les morceaux manquants, etc. etc.), et je finirai plutôt en donnant mon impression générale :
On sent que le roman est "jeune". Je ne sais pas si c'est vrai ou non, mais j'ai l'impression que c'est le premier jet d'un premier projet et il est donc encore immature (au sens qu'il n'est pas complètement formé), et donc perfectible. Cependant, ce roman arrive à me toucher parce que je le vois comme un hommage. On sent toute l'amitié et toute la tendresse que tu portes à Belphégor et surtout au Fantôme de l'Opéra. Il y a du coeur et de l'amour entre ces petites lignes maladroites, et c'est ce qui me plait et m'a poussée à continuer la lecture, malgré les quelques défauts et incohérences.
C'est un beau projet, d'une jeune autrice en construction et qui cherche encore sa voie (et sa voix).
Je continuerai à lire la suite, pour savoir où tu vas et t'aider de mon mieux, parce que ce roman le mérite. Avec du travail tu pourrais aller loin, j'en suis sûre.
Alors : hâte de voir la suite, et comment tu continuer ton histoire !
Oui je l'aime mon fantôme de l'opéra X) Livre en réalité méconnus à cause des nombreuses adaptions "mal" faites.
Merci pour ton commentaire, il me va droit au coeur.
La suite arrive vite :)