Chapitre 15

Par Hylla

Submergé par le départ de Gabrielle, Eugène n’a la force que de parer au plus urgent : le rendez-vous à Paris du lendemain. En arrivant la veille, il s’économise le risque de ne pas y être du tout. Et pour être certain de ne pas se laisser retarder par un chemin qu’il ne maîtrise pas, il se rend dès son arrivée devant les Éditions Verglas pour étudier le temps nécessaire au trajet jusqu’à son hôtel. Devant la maison d’édition, seule une petite plaque dorée indique qu’il se trouve bien sur les lieux du crime.

Étrange…

Depuis qu’il est petit et qu’il entend le nom « Verglas », il s’imagine l’une des plus grandes maisons d’édition du marché français. Il pensait que l’immeuble serait différent des autres : il est comme ses voisins du sixième arrondissement. Haussmannien, élégant et discret.

Le lendemain, se dit-il alors, il regardera les éditeurs dans les yeux. Recueillera leurs excuses et repartira avec un chèque.

Tel n’est pas le scénario avec lequel les Éditions Verglas ont prévu de le manger.

En guise de comité d’accueil, la maison lui a réservé une ribambelle de profils, allant de juristes d’entreprise aux avocats de la maison, en passant par le stagiaire du département. Six profils pour leur faire face, pour lesquels Eugène n’est même pas en mesure de discerner les rôles de chacun. La brève présentation du début n’a servi qu’à énoncer des noms qu’il n’avait pas retenus, même s’il avait pour chacun acquiescé d’un signe de tête entendu. Eugène, lui, se tient entre Maître Maringo et sa consœur, Carine Noyaux, qu’il a rencontré devant l’entrée du bâtiment.

Autour de la table ovale de la salle de réunion, Maître Thierry Lafond commence par se présenter comme avocat du cabinet Paul & Carnet mandaté par les Éditions Verglas. Il commence :

« Nous avons bien étudié les pièces que vous nous avez transmises. Elles correspondent bien à une pièce que nous a fourni l’auteur de la maison, en réponse à nos interrogations. Avez-vous d’autres documents pour attester de la qualité d’auteur de Monsieur Loustillac ? »

Eugène gigote sur sa chaise. Il brasse de l’air pour commencer à souffler le vent de son mécontentement quand son avocate parisienne, Maître Carine Noyaux, lui adresse un regard soutenu. Le message est passé : il la laissera faire pour l’instant.

« Ce que je ne comprends pas, continue celle-ci, c’est pourquoi Zuka n’est pas autour de cette table aujourd’hui pour répondre à nos questions.

— Le temps de nos auteurs est précieux, répond la directrice juridique.

— Lors d’accusations aussi graves que celles qui nous rapprochent aujourd’hui, le temps de Zuka est un prérequis, note Carine Noyaux. Cela étant dit, ce prérequis est peut-être impossible pour vous à honorer. Nous y reviendrons. Entretemps, j’aimerais revenir sur quelques points. Nous avons, de notre côté, matière à vous démontrer que, depuis l’idée originelle, mon client ici présent a conçu et écrit tout ce qui mène à ce document, celui-là même que votre auteur invisible vous aurait également fourni. Je ne vais pas tourner autour du pot : si vous continuez à adopter la même attitude, nous mettrons fin à cette entrevue et nous vous donnerons rendez-vous dans quelques mois devant un tribunal.

— Si nous vous avons proposé de venir ici aujourd’hui, rétorque la directrice juridique, c’est bien pour discuter au lieu de sortir les grands chevaux.

— Alors nous apprécierons que vous aussi preniez le temps d’entendre ce que nous avons à vous dire, continue l’avocate. Nous avons donc de nombreuses preuves ; vous comprendrez que nous ne vous les présenterons pas aujourd’hui. Si vous en êtes encore à nier en bloc la qualité d’auteur de mon client, j’attacherai à notre dossier toute la confidentialité nécessaire au bon déroulement de notre défense.

— La défense, Maître Noyaux, est l’affaire de ceux qui n’initient pas le procès, lance l’avocat de Paul & Carnet sur un ton plus léger qui déconcerte Eugène.

— Quand un auteur se fait déposséder de son œuvre, il doit s’en défendre. Juridiquement, je vous l’accorde, cela consiste bien à initier l’action. Si nous en arrivons à ces termes, ce sera bien que vous aurez refusé de discuter.

— D’autant que notre client a déjà essayé de vous contacter à ce sujet, complète Maître Maringo. Depuis un mois qu’il a connaissance du grief à son encontre, les Éditions Verglas n’ont pas fait montre d’une quelconque aide sur ce dossier. Cela m’étonne, pour être honnête, au vu de l’ampleur du préjudice de mon client et du risque pour votre maison d’édition.

— Vous me devancez dans vos propos, annonce l’avocat du cabinet Paul & Carnet. Nous tenons bien évidemment à limiter tout risque pour les Éditions Verglas. Aussi, avant de poursuivre plus en avant, nous aimerions vous proposer de parler en toute confidentialité. »

Maître Thierry Lafond attrape sa sacoche en cuir noir lisse, et actionne le clip d’ouverture pour y attraper une pochette rouge, et en sortir un lot de feuilles agrafées qu’il tend à Carine Noyaux. Eugène regarde par-dessus son épaule pour glaner quelques mots, jusqu’à ce que celle-ci lui tende le tout.

« Il convient que nous n’entendons accepter aucun terme de cet accord de confidentialité sans entretien préalable avec mon client. »

Pour Eugène, les lignes de cet accord ne sont qu’un charabia dont il ne saisit rien. Il est question « d’Informations », de « tiers » et de « données personnelles ». Nullement de ses romans et d’un éventuel plagiat, ou alors il n’en comprend vraiment rien du tout.

Maître Maringo se tourne vers lui en réhaussant ses petites lunettes, lui souffle à l’oreille qu’ils peuvent prendre le temps de se consulter si Eugène le souhaite mais ce dernier n’y tient pas.

« Je ne vois pas ce que cela a à voir avec notre problème. J’attends de cet entretien des solutions concrètes ! clame-t-il.

— De toute évidence, reprend l’avocat bordelais, mon client n’entend pas signer quoi que ce soit qui le restreigne dans ses facultés d’action.

— J’ai une question pour vous » vocifère alors Eugène.

Il jette un coup d’œil à Carine Noyaux qui l’autorise d’un coup de tête à poursuivre.

« Avez-vous déjà rencontré Zuka ? »

Aux gros yeux du stagiaire, Eugène sait qu’il tient le bon fil.

« Et les éditeurs, l’ont-ils déjà rencontré ?

— Je ne vois pas ce que cela vient faire dans la discussion… commence à bafouiller la directrice juridique.

— Vous n’avez pas pu rencontrer Zuka, car Zuka n’existe pas. Et si vous ne le saviez pas encore, je vous le dis maintenant. J’ai en ma possession les premiers échanges entre ce fameux Zuka et une éditrice de votre maison, une certaine Fabienne Delaux. Souhaitez-vous savoir comment je les ai obtenus ?

— Il serait préférable, Monsieur Loustillac, que nous parlions sous le sceau de la confidentialité… répond Maître Thierry Lafond dont les deux doigts tendus avancent la pochette en direction de la partie adverse.

— Elle y est. Pas besoin de me faire signer. Depuis que j’ai eu Club entre les mains, je m’y tiens, à la confidentialité ! C’est pour cela que j’ai contacté dès que possible, sans l’ébruiter, votre département. Vous souvenez-vous de ce que vous m’avez dit ? »

Aux visages figés, au cou qui se tord de la directrice juridique, Eugène voit un boulevard et décide de s’y engouffrer.

« Vous m’avez dit que ces choses-là sont monnaie courante, et qu’il n’y avait probablement pas matière à contrefaçon. De revenir vers vous avec des preuves concrètes. Les preuves, nous les avons. Mais même en arrivant ici aujourd’hui, vous ne semblez pas prêts à les étudier. En revanche, me mettre six personnes en face pour me faire peur, ça, vous savez le faire !

— Monsieur Loustillac… souffle Maître Maringo.

— Demandez à Zuka de venir vous rencontrer, continue Eugène en ignorant sa recommandation. Vous verrez bien ! Vous verrez que ce que vous vous acharnez à défendre n’est pas humain. C’est une intelligence artificielle qui a complété mes manuscrits, et c’est ma sœur qui l’a codée. Alors, la seule chose que je vous demande, c’est combien vous me devez pour tous ces exemplaires vendus à mes dépends, et combien de mes autres projets de roman sont en train d’être usinés par votre maison d’édition. »

Cette fois, il les a soufflés. Personne ne parle, jusqu’à ce que l’avocat de Paul & Carnet suggère « une discussion » entre eux. Ils se retirent alors de la pièce pour laisser Eugène et ses deux avocats seuls autour de la grande table.

« Je sais que vous teniez absolument à venir, chuchote Maître Maringo, mais il serait bien avisé de laisser vos conseils s’exprimer pour vous…

— C’est fait, c’est fait, continue l’avocate parisienne. Au moins, nous parlerons dès aujourd’hui du plus important. Quelque chose me dit qu’avec leur accord de confidentialité, on n’en avait pas fini de sitôt…

— Il faudra leur demander combien ils en ont vendu ! clame Eugène. Maintenant, ils ne peuvent plus faire marche arrière. »

Et pourtant.

Quand, au terme d’une demi-heure aussi courte qu’une poignée de minutes, la partie adverse revient leur faire face, leur attitude a changé. Le stagiaire n’est plus de la partie, ainsi qu’une autre personne dont Eugène a oublié les fonctions. Seuls les trois avocats de Paul & Carnet et la directrice juridique s’assoient autour de la table.

« Nous avons une proposition à vous faire, reprend Thierry Lafond en glissant à leur attention une nouvelle pochette bleue. Par-dessus l’épaule de son avocate, Eugène peut lire de nouveau le titre « Accord de confidentialité ». Sur la page suivante, un post-it avec un nombre. Cinquante mille.

« Si vous l’acceptez, nous vous verserons un pourcentage des ventes effectuées en plus des cinquante mille euros que nous vous proposons à titre compensatoire. Disons huit pourcent. Nous vous consulterons pour les projets en cours. En échange, vous acceptez de garder le silence, que vos œuvres sortent sous le pseudonyme de Zuka, et que les livres déjà sortis restent disponibles à la vente.

— Combien d’exemplaires ont déjà été vendus ? réplique Maître Maringo pour couper la parole à Eugène dont les poumons qui s’amplifient annoncent une nouvelle vindicative.

— Six cent mille pour Club si l’on compte le poche. Son Opéra s’est moins bien vendu. Cent treize mille. »

Les yeux d’Eugène s’écarquillent. Si les ventes continuent, ses romans atteindront le million d’exemplaires… Combien de piles de livres ces chiffres représentent-ils ? Il en a le tournis.

« Qu’en pensez-vous ? » lance Thierry Lafond.

Ses deux avocats se tournent vers lui, qui esquisse un léger « non » de la tête.

La directrice juridique gribouille quelque chose puis plie un papier qu’elle lui tend.

« 100 000 »

« Non ! invective-t-il de nouveau.

— Combien, alors ? lâche la directrice lassée.

— Je ne veux pas de l’argent en échange de mon silence, je veux récupérer mes textes !

— Monsieur Loustillac… reprend-elle. Savez-vous ce qui fait le succès d’un livre ? Une bonne histoire, une plume, c’est indéniable. Mais il y a aussi la rencontre. Avec un éditeur. Avec un public. Et dans cette rencontre, il y a un paramètre indéniable, le plus important et, par ailleurs, le plus imprévisible : la chance. La chance a souri une fois à vos œuvres. Elles ont trouvé un public, un large public ! Que pensez-vous qu’il se passera si nous retirons les livres publiés sous le nom de Zuka des librairies ? Savez-vous à combien se vendent les ouvrages, en moyenne ? Il existe quelque chose de très dur à accepter pour les écrivains qui ne rencontrent pas leur public : le pilon. Les romans sont broyés pour faire de la pâte à papier. Ce qu’on vous paie, c’est le papier qui sera recyclé. Imaginez que, comme la grande majorité des auteurs, vos ouvrages soient destinés au pilon. Comment l’argent rentre, pour vous ? Zuka peut vous faire vivre. Pour les prochaines sorties, un lectorat aussi large que féru continuerait de s’arracher vos livres. Êtes-vous vraiment sûr de ne pas vouloir mettre toutes les chances de votre côté, Monsieur Loustillac, pour vivre de votre plume ? »

Eugène ne trouve rien à redire à cela. Cette fois, la directrice juridique des Éditions Verglas a visé juste.

L’avocat du cabinet Paul & Carnet propose de reprendre la pochette, avec l’aval de Maître Carine Noyaux. Il ouvre un feuillet dans lequel il glisse un nouveau post-il qu’il gribouille à la hâte, avant de le tendre de nouveau à sa contradictrice, laquelle en prend connaissance et le tend à son tour à Eugène.

« 400 000 »

« Le prix de votre silence, tranche Thierry Lafond. Et un gage de notre volonté de collaborer avec vous sur vos prochaines œuvres. »

La respiration d’Eugène s’emballe. Dans sa poitrine, son palpitant fait des bons. Quatre cent mille euros… La somme lui paraît irréaliste. Avec une telle somme, son emprunt pour le corps de ferme serait remboursé. Il aurait même de quoi voir venir quelques mois. S’il ajoute à cela les revenus tirés du droit d’auteur sur les œuvres déjà parues, il n’aurait même plus besoin de l’argent des notices de tuyauterie pour vivre sur les prochaines années. La directrice juridique renchérit :

« En plus des revenus tirés de Club et Son Opéra, chacun de vos projets que vous accepteriez de signer vous donnerait droit à un à-valoir qui, au vu du succès de Zuka, pourrait être conséquent. Il y a aussi les droits de traduction… Des maisons en Allemagne et aux Pays-Bas nous ont fait des propositions généreuses à ce sujet. »

Eugène ne parvient plus à produire la moindre pensée lucide. C’est son avocat, Maître Maringo, qui vient à sa rescousse. Ils ont besoin de se consulter pour réfléchir, quémandent un temps mort pour discuter des termes du contrat. Par là-même, il indique à Eugène que cette proposition, en plus d’être généreuse, vaut la peine d’être considérée.

On ne dit pas non en toute impunité à une somme à sept chiffres.

Plus d’un million d’euros… Pour son silence. Est-ce seulement raisonnable de refuser ?

« Il convient, commence l’avocate lorsque tous trois sont de nouveau seuls dans la pièce, que cette négociation prend une tournure plus raisonnable. Qu’en pensez-vous, Monsieur Loustillac ? »

Eugène souffle. Hausse les épaules. S’apprête à dire qu’il ne sait pas, quand Maître Maringo continue :

« Ce que notre client voulait, en venant ici, c’était retrouver la paternité de son œuvre. Enterrer Zuka et être rectifié dans ses droits d’auteur.

— C’est tout ce qu’il est légitime d’espérer, en effet, continue-t-elle. Cela dit, pour accompagner de nombreux auteurs depuis presque dix ans, il s’agit là d’une proposition financière hautement inédite.

— Pour une affaire inédite, complète Maître Maringo.

— La directrice de la maison a raison, même si elle a probablement été bien briefée en ce sens. Rien ne dit que, Monsieur Loustillac rectifié dans sa qualité d’auteur, le succès continue. La question est en réalité celle-ci : voulez-vous être l’auteur de vos œuvres ou en vivre ?

— Est-ce si illusoire de vouloir les deux ? souffle Eugène

— Au vu des enjeux en présence… insinue l’avocate.

— C’est un choix engageant, reprend Maître Maringo. Et mon client n’est certainement pas en mesure de le prendre aujourd’hui. Tout est trop frais. La partie adverse ne nous a pas ménagés, c’était écrit d’avance : ils sont venus avec une ribambelle d’avocats. Ça impressionne, la pression monte. Ils auraient certainement préféré s’en tirer pour moins que ça, mais ils espèrent encore étouffer l’affaire.

— Je croyais qu’en venant ici, avec des avocats, redevenir l’auteur de ces œuvres serait une formalité…

— Rien n’est facile, Monsieur Loustillac. Rien, tranche Maître Maringo. Ce sont deux beaux succès que vous avez créés à vos dépens. Quand de l’argent est en jeu, les parties en présence choisissent rarement les options les plus éthiques…

— Vous croyez que je m’entête, à demander d’être reconnu auteur ?

— Peu importe ce que je crois. Je dirais que la question de ma consœur est la bonne : c’est à vous de nous dire quelle est la priorité la plus grande. La paternité de l’œuvre ou sa rentabilité.

— La maison n’a pas tort, quand elle parle du facteur chance, renchérit Maître Noyaux. Si vous refusez le deal, vous pouvez parler à la presse, mener une véritable chasse aux sorcières, faire le buzz, qui sait… Leur message est clair : ils acceptent de vous éditer sous couverture. Si vous décidez d’enterrer Zuka, ils ne vous suivront probablement pas. En rendant publique la réalité de Zuka, vous vous les mettrez probablement à dos : la maison risque beaucoup dans cette affaire en termes d’image. C’est sûrement pour cela qu’ils sont prêts à être généreux. »

Puis, face au silence de son client, elle continue :

« Zuka est parmi les auteurs qui ont le plus vendu, en 2022. Si la supercherie est révélée, pour vous, c’est quitte ou double. Mais je dirais cela : on ne connaît jamais d’avance la réaction du public. Et pour vous, cette autre question : pouvez-vous réellement écrire seul des ouvrages qui remportent une telle adhésion ?  »

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Gab B
Posté le 28/02/2023
Hello Hylla ! Ci-dessous mes commentaires (peu nombreux) pour ce chapitre :)

Ce qui m'a un peu gênée :
- de détails aussi moindres ==> je ne pense pas qu'on puisse utiliser "moindre" en tant qu'adjectif comme ça
- Elle se débecta ==> délecta ?


Mes phrases préférées :
- intercalées parfois par des livres qui servaient davantage de presse-papier que de lecture du moment ==> j'aime bien l'idée que dans une bibliothèque les livres ne soient pas prépondérants ^^

Remarques générales :
Ouh, la tension monte dans la famille ! Le passage Philippe puis Eugène puis Sophie est un peu abrupt mais on s'en sort. J'aime bien avoir l'avis du père sur toute la situation, et c'est vrai qu'Eugène a l'air un peu pénible à promener ^^ Quand au fait qu'il n'y a plus de Zuka en librairie, bon signe, mauvais signe ? La suite nous le dira !

A bientôt ;)
Hylla
Posté le 28/02/2023
Merci pour tes retours :) Eh oui, Eugène ne pouvait pas faire sa tête brûlée indéfiniment sans conséquence... Un juste retour des choses ?
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