Le verdict était tombé. Lysandre avait bien du sang de faery en lui, et pas qu'un peu à en juger par la réaction provoquée par la potion. En revanche, l'expérience ne permettait pas de déterminer ses origines exactes, Ezarel ne savait donc pas de quelle race de faery il descendait. Il avait aussi confirmé qu'il ne possédait pas de flux de mana, mais un flux magique dont la source lui était inconnue. Un malheur n’arrivant jamais seul, le faelien avait été assigné à la garde Absynthe suite au résultat de l’examen d’aptitude psycho-magique. Étant les circonstances, Miiko avait ordonné à Ezarel d'assurer lui-même sa formation et d'y mettre tout son cœur s'il ne voulait pas qu'elle le prive de son salaire. Lysandre était trop timoré et vulnérable pour l'Ombre ou l'Obsidienne. L'Absynthe s'était donc imposée comme une évidence.
— Tu crois vraiment que je n’ai que ça à faire de mes journées ? protesta l’elfe avec véhémence. De toute façon, ce faelien est proprement inutile. C’est une perte de temps d’essayer de le former.
— Tu as dit qu’il possédait un flux magique, il doit donc avoir des compétences en magie.
— Détrompe-toi. Il n’avait absolument pas conscience de l’existence d’un tel flux et il ne sait pas s’en servir.
— Alors, apprends-lui.
— Lui apprendre quoi ? Je ne sais rien de ce flux, moi non plus. Il faudrait d’abord que je puisse étudier son fonctionnement. Cela dit, si tu m’autorises à faire du faelien un sujet d’expérience, je veux bien m’en occuper.
Miiko leva les yeux au ciel, exaspérée par le ton méchamment moqueur de l’elfe qui ne semblait plaisanter qu’à moitié. Lui confier ce terrien était peut-être une mauvaise idée après tout.
— Écoute, Ezarel. Je n’ai pas oublié notre accord. Je te promets que si Rena revient, je lui accorderai une chance de s’expliquer, alors il faut que tu y mettes du tien, toi aussi. Occupe-toi de Lysandre. Si tu lui enseignes les fondements de l'alchimie et que tu lui inculques quelques bases, il devrait être en mesure de brasser des potions basiques. Je compte sur toi pour faire preuve de bonne foi et jauger son potentiel avec objectivité. Ah, autre chose. Le QG étant en rénovation sans aucune chambre de libre pour le moment, je lui ai assigné ton ancienne chambre. Je ne te demande pas ton avis, mais je préfère tout de même te prévenir.
— Attends, quoi ?
Ezarel trouvait déjà qu'on lui en demandait beaucoup, mais là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
— Je n'allais pas le faire dormir à même le sol dans une pièce de cinq mètres carrés. Ce n'est plus un prisonnier, il a le droit à une chambre décente.
L'elfe serra les dents. Miiko était vraiment impitoyable. Il l'aurait bien étranglé avec ses queues, mais elle restait sa supérieure hiérarchique et il respectait au moins l'autorité qu'elle représentait en tant que général, à défaut de respecter la personne qu’elle était.
— Dans ce cas, je vais lui donner ma chambre actuelle et reprendre l'ancienne.
La kitsune acquiesça.
— Je n’y vois pas d’inconvénient.
— Autre chose ou tu as fini de ruiner ma journée ?
— C'est bon pour le moment, tu peux disposer.
***
En fin de journée, Lysandre avait enfin été libéré de son cagibi, mais cette liberté avait un prix. Il avait appris qu'il n'était pas entièrement humain. D'autres se seraient sans doute effondrés à la suite d'une telle révélation ou l'auraient accueillie avec scepticisme, certains se seraient même enfermés dans le déni, mais le jeune homme avait encaissé la nouvelle sans broncher. Il l'accueillait même avec une certaine philosophie.
Il s'était toujours senti différent, en décalage avec son temps et ses pairs, et on le percevait souvent comme un original. Outre ses anomalies physiques, son esprit se sentait à l'étroit dans cette société moderne qui classait, catégorisait et hiérarchisait les individus en fonction de leur valeur économique. Artiste dans l'âme, loin de ces préoccupations matérialistes, Lysandre aspirait à une vie où il pouvait laisser libre cours à sa créativité sans se soucier des fins de mois.
Malheureusement pour lui, ce nouveau monde ne semblait pas bien différent de la Terre en termes d'organisation sociale. Keroshane lui avait expliqué tout ce qu'il y avait à savoir sur la Garde, à commencer par le travail qu'il devait accomplir, le salaire qu'il toucherait et les perspectives de promotion auxquelles il pouvait espérer prétendre s'il se montrait suffisamment ambitieux.
— Même si je ne te cache pas que le capitaine Ezarel est difficile à satisfaire. Ses attentes sont bien trop élevées, et peu trouvent grâce à ses yeux. Mais si tu t'occupes des tâches qu'il te confie et que tu évites de le contrarier, tu devrais au moins réussir à gagner son indifférence. Et c'est tout le mal que je te souhaite, car il vaut mieux être insignifiant à ses yeux qu'être pris en grippe.
Lysandre n'avait guère apprécié la façon dont l'elfe l'avait traité et les paroles de Keroshane confirmaient son sentiment.
— Il se fait tard, je vais te montrer ta chambre avant le dîner. Suis-moi.
Keroshane en profita pour lui faire visiter les quartiers de l'Absynthe. C'était un lieu propre à chaque garde où se trouvait notamment le bureau du capitaine, ainsi qu'une salle d'armes et des espaces récréatifs. La salle commune des Absynthes comprenait également quelques laboratoires et une bibliothèque. Ils se rendirent ensuite dans un vaste corridor où s’enfilaient de nombreuses portes derrière lesquelles se trouvaient les chambres des gardiens qui avaient élu domicile au QG. Tous ne vivaient pas dans l’enceinte de la forteresse. Un quartier résidentiel réservé aux membres de la Garde s’était construit autour du QG, mais ces logements de fonction étaient réservés aux gardiens qui avaient des familles ou à certains officiers supérieurs qui voulaient jouir d’un confort digne de leur rang. De plus, elles avaient un coût. De nombreuses recrues n’avaient pas les moyens de louer une maison et préféraient être logées, blanchies et nourries au QG. Les capitaines et vice-capitaines étaient également tenus de loger sur place, pour des raisons de sécurité et de praticité. Keroshane avait expliqué tout cela au jeune faelien alors qu’il le guidait vers sa chambre.
— Et nous y voilà, déclara l'unicorne en s'arrêtant devant une des nombreuses portes qui jalonnaient le corridor orné d'un tapis vert émeraude.
Il frappa trois coups, puis poussa un soupir de soulagement lorsqu'il constata que la chambre était vide.
— Il doit être parti, tu n'as plus qu'à t'installer.
Cependant, lorsque Kero actionna la poignée, il constata avec effarement que la porte était verrouillée.
— Qu'est-ce qu-
Au même moment, un cliquetis se fit entendre et la porte s'entrouvrit pour laisser apparaître Ezarel qui avait l’air particulièrement mal luné.
— Je n’ai pas fini de ranger mes affaires. Revenez plus tard.
— C'est que c'est bientôt l'heure du dîner, bégaya l'intendant qui n'osait croiser le regard de l'elfe.
— Vraiment ? Eh bien, dans ce cas…
Le capitaine de l'Absynthe disparut un instant pour revenir avec une pile de livres qu'il fourra dans les bras de Keroshane.
— Rends-toi utile. Puisque tu es si pressé de me virer de ma chambre, je t'en prie, mes affaires ne demandent qu'à être transportées le plus vite possible.
Keroshane était devenu rouge de colère et d'humiliation, mais il n'avait pas le courage de s'opposer au capitaine de l’Absynthe, même quand il se comportait de façon aussi odieuse. D’autant plus qu’il avait une dette envers lui. Sans l’invention d’Ezarel pour transfuser le mana, il serait sans doute mort.
— Toi aussi, le terrien, reste pas planté là et vide-moi tout ça, ordonna l’elfe avec mépris. C'est ta chambre après tout.
L'unicorne jeta un regard désolé au faelien par-dessus la pile de livres qui lui montait jusqu'au nez, mais Lysandre se contenta de lui sourire en secouant doucement la tête. Sous l'autorité d'Ezarel qui n'avait pas levé le petit doigt, les deux hommes s'étaient retrouvés à déménager toute sa chambre d'un bout à l'autre du QG. Il leur avait fait poser toutes ses affaires devant une porte de l’aile où logeaient les Ombres, là où se trouvait l'ancienne chambre qu'il partageait avec Rena.
— Vous ne voulez pas qu'on vous aide à tout transporter à l'intérieur ? demanda naïvement Lysandre, sa remarque lui valant un regard noir de la part de son supérieur.
— Une chambre ne te suffit pas, faut aussi que tu t’incrustes dans celle-ci ?
— N-non, c'est juste que ça fait beaucoup de choses à ranger, dit-il en désignant le capharnaüm de livres, de parchemins, de fioles et autres bibelots qui encombraient le couloir.
— Quel sens de l'observation ! railla l'elfe, un sourire sardonique aux lèvres.
— On te laisse à tes affaires alors, s'empressa de dire Keroshane avant que Lysandre ne se retrouve en fâcheuse posture. Viens, Lysandre.
Le faelien salua son capitaine d'un signe poli de la tête, puis se laissa entraîner par l'intendant qui sentait sa tension monter sous l'effet du stress. L’unicorne lui livra quelques explications supplémentaires avant de lui remettre les clés de sa nouvelle chambre. On lui avait fourni deux uniformes complets, ainsi qu'un insigne de la garde Absynthe qui comportait son nom et son grade – le plus bas. On lui avait également rendu ses effets personnels que Lysandre avait retrouvés avec grand plaisir. Il pouvait tout de même s’estimer heureux de pouvoir jouir du confort d’une chambre de capitaine, plus spacieuse et confortable que les chambres habituellement assignées aux nouvelles recrues. Installé sur le grand lit couvert de coussins moelleux, le faelien avait pris son carnet de notes pour y noter tout ce qui lui était arrivé depuis son arrivée.
Son regard s'attarda sur ce début de chanson qu'il avait composée pour Alice. Même dans ces circonstances, elle lui manquait. Si sa réalité avait volé en éclat, ses sentiments, eux, restaient inchangés. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi n'était-elle pas apparue en même temps que lui ? Si elle avait été là pour répondre à ses questions, le guider et le rassurer, il ne se serait pas senti aussi perdu et effrayé.
***
Ezarel hésita longuement avant d'entrer. Derrière cette porte se trouvaient les souvenirs de sa vie avec Rena, vestiges d'un passé bien plus heureux, qu'il n'avait pas su apprécier à sa juste valeur. Il n'avait pas pu rester plus de quelques jours dans cette chambre après sa disparition, car tout lui rappelait douloureusement l'être cher qu'il avait perdu. Il avait obtenu de Miiko qu'elle fasse condamner cette chambre, par égard pour les sentiments de l'elfe endeuillé, lui qui n'avait pas même une tombe où se recueillir. Une promesse qui avait fait son temps. Il ne comptait pas y remettre les pieds, mais l'idée qu'un étranger puisse y vivre avec insouciance lui était insupportable.
Il poussa un soupir résigné. Rien n'avait changé, si ce n'est la poussière et les toiles d'araignées qui recouvraient le mobilier. L'elfe n'était pas d'humeur à faire le ménage. Il se contenta donc d'empiler ses affaires au milieu de la pièce, qu'il quitta aussi vite que possible. En sortant, il tomba nez à nez avec Nevra qui était venu lui remettre un livre.
— J'ai croisé le terrien, il m'a donné ça. Tu l'avais oublié sous ton lit.
— Merci. Tu as prévu de faire sortir Mika ? demanda-t-il en remarquant la présence du Seryphon juché sur l'épaule de son maître de substitution.
— Non, c'est lui qui me harcèle depuis ce matin. Il ne veut pas me lâcher, il me suit partout et me hulule dans les oreilles à longueur de temps. Il est insupportable.
Comme pour illustrer ses propos, le familier poussa un long hululement strident puis, d'un coup d'aile, il prit son envol pour se poser sur l'épaule d'Ezarel qu'il attaqua sans vergogne, cherchant à attirer son attention par des coups de bec insistants.
— Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? s'exclama l'elfe en levant les bras pour protéger son visage des assauts de la créature.
— Je ne sais pas, répondit Nevra tout en l'aidant à se dépêtrer de l'oiseau détraqué. Il a fait la même chose avec le terrien quand je l'ai croisé tout à l'heure. C'est la première fois que je le vois aussi agité. Mika, ça suffit ! Si ça continue, je vais te mettre dans une cage !
Le Seryphon se calma à la menace proférée par le vampire. Il détestait être enfermé.
— Tu crois qu'il a senti quelque chose ? songea Ezarel en dévisageant le familier avec curiosité.
— Tu veux parler de Rena ? Tu crois qu'il essaye de nous dire qu'elle est de retour ? Si c'était le cas, il serait déjà parti à sa rencontre.
— Elle n'est peut-être pas encore là, mais il sent qu'elle va arriver. Les familiers ont un instinct pour ces choses-là.
— Ou alors, il est juste perturbé par la présence d'un terrien, tempéra le vampire. Où est-ce que tu vas ?
— Dans la salle du Cristal.
— Encore ? fit Nevra en lui emboîtant le pas. Miiko va encore piquer une crise si elle te voit là-bas.
— Je sais, c'est en partie pour ça que je passe ma vie là-bas, répliqua l'elfe avec un sourire malicieux. J'adore lui faire les pieds.
— Tu sais qu’un jour, elle va finir par te retirer ta clé runique et t’interdire l’accès à la salle du Cristal ?
— Elle ne peut pas. C’est le prix de ma loyauté envers elle et de mon dévouement en tant que capitaine de la garde Absynthe. Si elle me retire cela, elle sait que je vais faire de sa vie un enfer.
— Parce que ce n’est pas ce que tu fais déjà ? répliqua Nevra en lâchant un rire léger.
Les deux capitaines s'étaient adossés au mur, à une distance respectable du Cristal qu'ils contemplaient d'un air rêveur, chacun absorbé dans ses propres pensées. Nevra se demandait ce qu'il foutait là et se sentait bien bête à attendre une sorte de miracle qui ne se produirait sans doute pas.
— Tu crois qu'à force de fixer le Cristal comme deux abrutis, ça va la faire apparaître comme par magie ? demanda-t-il sur un ton plus dubitatif que moqueur.
— Quand le terrien a décrit les vêtements de cette fille, Alice, j’ai tout de suite compris que ça ne pouvait être que Rena. J'en suis certain. C'est son uniforme de vice-capitaine de l’Ombre. Il a même décrit l’insigne de la garde.
— Si tu le dis…
— Tu crois que je perds la tête ? Ou bien tu t’en fiches, tout simplement ?
— Je te l'ai dit, je n'espère plus rien. Espérer, c'est s'exposer à de très lourdes déceptions.
Nevra soupira. Il ne voulait pas brusquer son ami ou lui donner tort, mais cet espoir fou auquel Ezarel s'accrochait désespérément lui faisait plus de mal que de bien. Lorsqu'il avait accepté le poste de capitaine de la garde Absynthe, Nevra avait pensé qu'il avait réussi à surmonter sa douleur, mais il se rendait compte que son ami était encore loin d'avoir fait son deuil. Au lieu de cela, il noyait sa solitude dans le travail, tandis que l'absence de Rena continuait de le ronger, petit à petit, jour après jour.
Le capitaine de l'Ombre reporta son attention sur le Cristal. Ces derniers jours avaient été bien étranges, même par les temps qui couraient. Un terrien à Eldarya, c'était sans précédent. Il se demandait quels nouveaux bouleversements cet événement allait apporter.
Du coup, le cristal va comment ? Ont-ils fini le puzzle magique géant ? On dirait qu'il n'est plus fragmenté dans ses descriptions. J'aurais aimé avoir plus d'éléments à ce sujet.
Bon soldat Lysandre, il est temps pour toi d'éveiller tez Super pouvoir. Euh évite de dire à Ezrael que tu crush sur Alice. Ça ne va pas hyper bien tourner.
D'ailleurs miss Alice / Rena, t'es ou encore 🤣. J'ai l'impression votre portail a besoin de réglage.
Puis bon si tu te souviens, les raisons de Miiko était pas ultra légitimes non plus, c'était surtout pour sauver sa peau et l'image de la garde, ils ont pris le bouc émissaire le plus pratique qu'ils avaient sous la main, et de surcroît elle a menacé / intimidé Ezarel pour le forcer à rester dans la Garde. Lui, il croit pas un mot de ce que lui dit Miiko, il n'a aucune confiance en elle, et c'est probablement la personne qu'il déteste le plus au monde actuellement, donc il faut du sabotage et de de l'anti-jeu de manière plus ou moins consciente pour lui pourrir la vie.
Ben il a essayé si tu te souviens bien, il a envoyé Mika, le familier de Rena, en espérant qu'il retrouve sa trace, mais le familier a jamais voulu quitter le QG, donc il a dû se rendre à l'évidence qu'il avait aucun moyen de la retrouver.
On a plus d'info sur le Cristal au début du T4 il me semble. Là comme c'est surtout du point de vue de Lysandre, j'ai pas donné ces infos encore.
Je sais que je me répète, mais j'aime beaucoup ce Ezarel piquant et aigri. C'est extrêmement drôle !
Et pour une fois, Miiko est réfléchie ! Merci de laisser une chance à Rena de s'expliquer, même si c'est la moindre des choses. Et bon, je dois avouer qu'elle est très, très patiente avec Ezarel.
C'est cool de voir le point de vue de Lysandre sur ce monde, même si en tant que humain, il risque de se frotter à des gens qui ne l'aiment pas (puis y Ezarel qui l'aime pas mais c'est normal, c'est Ezarel).
La philosophie de Nevra est triste à entendre, mais on la comprend sans mal. Du coup, j'espère qu'il va être agréablement surpris (enfin te connaissant, ça risque de prendre du temps).
La réaction de Mika fait aussi plaisir à voir, on a la confirmation que Rena est à Eldarya ! Elle a vraiment pas de chance avec les portails quand même.
Après tout ce que Miiko a demandé de lui, heureusement qu'elle est patiente avec lui. Le chantage ça marche dans les deux sens, si elle veut profiter de son talent et s'assurer son silence sur ses mensonges, elle a pas trop le choix que de supporter son mauvais caractères.
Ezarel il aime pas grand-monde oui, faut dire. =')
Nevra c'est un autre problème oui, il a sa façon à lui de gérer, mais avec lui tu sais jamais trop quelle direction ça va prendre.
Rena elle a pas de chance avec la vie en général (ou avec le scénario surtout).