Chapitre 15 : Tellement cliché, pourtant je l'aime

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

 

Playlist Charlie :

I Think we’re alone now – Tiffany

 

 

***

 

 

Vous êtes-vous déjà réveillé d’un rêve merveilleux pour avoir l’impression de plonger dans un autre ? Eh bien, c’est mon cas à cet instant.

Lorsque j’ai ouvert les yeux ce matin-là, la première chose qui me frappa fut la lumière qui filtrait entre les rideaux. Et, suivant cet unique rayon éclatant, je découvris le profil d’Alex, étendu à côté de moi. Je ne crois pas qu’il y ait chose plus merveilleuse que de se réveiller à côté de celui qu’on aime. Ou peut-être suis-je un peu trop romantique ? Qu’importe. À cet instant en tout cas, rien ne me semblait plus beau que ce moment.

J’ignore combien de temps je l’observai ainsi avant qu’il n’ouvre les yeux mais cela me sembla tout à la fois une longue éternité et une épouvantablement courte seconde.

Ce qui finit de me rendre aux anges ? Le sourire alangui qui étira ses lèvres en ouvrant les yeux et le regard empli d’amour qu’il posa sur moi. Son regard étincelait entre ses paupières encore lourdes.

— Bonjour… murmura-t-il juste avant de passer les bras autour de moi.

— Bonjour… lui répondis-je dans un souffle.

J’étais certaine de ressembler à la plus rouge des tomates mais… mais bon sang ce qu’il était beau !

Un rire m’échappa, bref et sans le moindre doute complètement ridicule. J’aurai sûrement dû m’inquiéter à l’idée de me changer en pintade, mais bon, tant qu’Alex ne fuyait pas, ça n’avait pas la moindre petite importance.

— Bien dormi ? ronronna-t-il à demi-endormi en frottant son nez à mes cheveux.

J’eus un sourire et le serrai un peu plus fort contre moi.

— Incroyablement bien, répondis-je enfin.

Je l’entendis inspirer profondément, comme pour se repaitre de mon parfum avant de soupirer d’aise.

— Tant mieux, souffla-t-il et j’aurais juré entendre un sourire dans sa voix.

Nous nous prélassâmes de longues minutes au lit, incapable d’abandonner ce délicieux cocon que nous formions. Puis, lorsqu’Alex eut ouvert les yeux pour de bon, nous nous décidâmes à nous lever.

Premier arrêt : la douche.

Oui, je sais, c’est au-delà du cliché de prendre une douche ensemble, mais que voulez-vous ? C’était l’un de mes petits fantasmes depuis que Romy a commencé à me faire lire des romances et la douche des Carlier était bien assez grande pour nous accueillir tous les deux. D’autant que, comme il était relativement tôt et que les parents d’Alex étaient rentrés très tard la veille – enfin, de ce que nous comprîmes par la suite – nous avions tout le temps du monde pour profiter de cet instant.  

Ce fut sans doute la douche la plus longue et la plus merveilleuse de toute ma vie, ponctuée de tendres baisers et de caresses voluptueuses qui ne nous donnèrent aucune envie de la quitter. Il fallut attendre que nos doigts soient tout fripés pour que nous nous décidions à sortir.

En m’emballant dans ma serviette – bon, d’accord, pas la mienne, je l’avais piqué sur le porte-serviette – je ne pus m’empêcher de jeter un œil à Alex derrière moi. Le voir entourer sa taille d’un linge était presque plus sexy que l’idée que j’avais de le lui enlever. Mais ce qui me laissa vraiment bouche bée fut tout autre chose. Parce qu’à cet instant, je réalisai brusquement à quel point Alex était beau et grand et plus athlétique qu’il en avait l’air dans ses t-shirt informes. On aurait dit une gravure de mode alors qu’il passait une main dans ses cheveux pour les rabattre en arrière. Non, mieux, on aurait dit une de ces peintures classiques de dieu grecque ! Est-ce que je vais trop loin ?

Peut-être.

Sûrement.

Sans doute même.

J’avais furieusement envie de redessiner le contour de ses muscles, imaginai déjà la chair de poule qui le recouvrirait au passage de mon doigt. Aïe, me dis-je en me mordant la lèvre, je suis complètement et irrémédiablement accro.

Passée la surprise, c’est une satisfaction sans borne qui m’envahit. Alex était déjà populaire en temps normal, ses airs rêveurs et son attitude un brin glaciale faisaient se pâmer quelques midinettes lors de nos sorties en ville. Sans parler de celles qui hurlaient carrément son nom lors de ses concerts à l’Adonis. Mais il ne s’y était jamais vraiment intéressé. Au mieux il se montrait poli, au pire il les ignorait royalement. Je me sentais chanceuse. Alex était ce qui se rapprochait le plus de l’homme idéal, et pas que selon moi ! Même Max, qui rechignait toujours à faire l’éloge de son jumeaux – fierté fraternelle, classique – devait bien admettre qu’il avait tout du gendre idéal.

Une insidieuse jalousie vint me cueillir l’estomac. À la réflexion, je n’aimais pas tant que ça qu’il soit si populaire. Une envie étrange me submergea, celle de le cacher à la vue des autres, le garder rien que pour moi. Avait-il déjà eu ces pensées à mon égard ? Bon Dieu, je l’espérais ! Tellement canon…

Alex releva les yeux pour me considérer avec curiosité alors que je m’approchai pour passer les bras autour de lui et le serrer contre moi.

— À quoi tu penses ? demanda-t-il en m’entourant de ses bras dans un geste si naturel qu’il fit s’accélérer mon cœur.

Un sourire mutin me vint tout de suite aux lèvres.

— Au fait que tu es tout à moi maintenant, minaudai-je éhontément en le regardant à travers mes cils. J’aurais dû te sauter dessus plus tôt.

Il vira instantanément écarlate et tenta bien de le cacher à ma vue en plaquant une main sur ses lèvres, mais c’était peine perdue. Même ses oreilles avaient pris une jolie teinte rouge brique. Trop mignon, songeai-je en souriant.

En désespoir de cause il finit par enfouir son visage dans mon cou.

— Toi alors… marmonna-t-il dans mes cheveux. Me sortir un truc pareil de si bon matin…

— Ça te gêne ? m’inquiétai-je en voulant m’écarter mais il me serra plus fort contre lui.

Il secoua faiblement la tête, puis, lentement, je le sentis sourire dans mon cou avant qu’il ne se redresse. Son regard pétillait.

— Pas du tout, répondit-il, rayonnant. Au contraire, ça m’enchante.

Il m’embrassa tendrement, un baiser bien moins vorace que la nuit dernière mais si doux qu’il me donna l’impression de flotter.

Il s’écarta bien trop vite à mon goût, me laissant un peu hagarde alors qu’il repoussait une mèche rose derrière mon oreille.

— Je t’aime.

Je souris, radieuse.

— Je t’aime aussi.

Je l’embrassai à nouveau avant de me blottir contre lui. Je n’avais pas envie de bouger. En fait, j’aurais même voulu que le temps s’arrête, continuer de sentir sa main fourrager dans mes cheveux et sa voix fredonner un air que je ne connaissais pas en me berçant dans ses bras.  

Dans n’importe quelle fiction, l’histoire s’arrêterait là. J’ai trouvé l’amour de ma vie, je suis heureuse et rien ne semble pouvoir tout gâcher.

Attendez, vous êtes sûr de ça ?

Voyons voir ce que la suite nous réserve…

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