Après avoir recopié soigneusement chaque adresse, les deux adolescents convainquent Thérèse de les emmener accomplir leur mission. Ils commencent par Matthieu, qui habite à environ huit kilomètres. Léa sort de la voiture puis sonne, un peu stressée. C’est lui qui ouvre. Il vient visiblement de rentrer du lycée. Léa s’empresse de réciter le petit discours qu’elle a préparé.
— Salut, j’aurais un service à te demander.
Il ne répond pas et fronce les sourcils, comme s’il était étonné. Léa continue.
— La personne qui me prend les cours d’espagnol depuis que je suis absente a oublié de m’en donner un, c’est celui du 27 mars normalement. Ce serait possible que tu me passes le tien ?
Matthieu parait avoir une illumination soudaine.
— Ah oui, tu étais dans ma classe en espagnol, non ? Tu t’appelles Léa je crois.
— Oui, dit-elle en hochant la tête. Je suis absente depuis janvier.
Le jeune garçon met la main sur son front.
— Ah d’accord, excuse-moi je ne me souvenais plus où je t’avais vue, c’est pour ça.
Léa sourit. Elle sait qu’elle pourra rayer son nom de la liste, ce n’est certainement pas lui l’auteur des lettres.
— C’est normal, on ne s’est jamais parlé.
Matthieu lui photocopie le cours, dont elle n’a absolument pas besoin, puis Léa retourne dans la voiture de Thérèse en déclarant :
— Ce n’est pas lui, il ne me connaissait même pas. Allez, suivant.
Ils se rendent ensuite chez Damien, qui habite un peu plus loin. Léa rejoue le même numéro, tout en changeant la date du cours manquant – si jamais Damien et Matthieu se concertaient -. Le garçon donne gentiment le cours à Léa, sans montrer aucun signe qui permettrait de dire s’il pourrait être l’auteur anonyme ou non. En retournant dans la voiture, Léa est découragée.
— Il était gentil, sans plus, mais gentil quand même. Je n’ai aucune idée de si on peut le rayer ou pas…
Quentin a l’air confiant.
— Ne t’inquiète pas. On va aller chez Jérémy, et on verra ce qu’il en est.
Léa est nerveuse en se trouvant devant la porte du pire élève du lycée. Comment réagira-t-il en l’entendant lui demander un cours ? Elle s’attend déjà à se faire insulter. C’est un homme d’une cinquantaine d’années qui ouvre, probablement son père. Il est plutôt gros, voire gras, et porte une bouteille de bière à la main.
— Ouais ?
Léa respire un grand coup avant de se lancer, encore plus stressée qu’avant.
— Bonjour, je voudrais voir Jérémy. Est-ce qu’il est là ?
L’homme ne répond rien, il s’en va en laissant la porte ouverte. Un peu plus tard, Jérémy apparait dans l’encadrement de la porte. Il parait d’abord surpris, puis énervé au plus haut point, ce qui fait pâlir Léa.
— Oh putain Léa, mais qu’est-ce que tu fous là ?
Le coeur de Léa bat à toute vitesse, elle voudrait s’enfuir en courant et ne plus jamais avoir à affronter son regard. Elle se retourne et aperçoit Quentin dans la voiture, qui la guette d’un air interrogateur. Elle prend son courage à deux mains. Il faut qu’elle aille au but.
— Excuse-moi de te déranger, je voulais juste te demander un cours pour l’espagnol. Celui du 18 mars.
Elle a dit cette date au hasard, sans même savoir à quel jour de la semaine il correspond. Si ça se trouve c’est un dimanche, ce qui ne serait pas de chance. Jérémy la dévisage longtemps, puis lâche sévèrement :
— Bah rentre, qu’est-ce que tu attends ?
Léa obéit. Elle le suit jusque dans sa chambre, où il lui fait signe de s’asseoir sur le lit. Il prend un cahier dans son armoire, et tourne le dos à Léa pour faire la photocopie. Léa attend
patiemment, tout en souhaitant qu’il se dépêche pour qu’elle puisse sortir au plus vite de cette maison, où résonne le bruit d’un match de foot sur la télé du salon. La feuille sort de l’imprimante, Jérémy la prend. Mais au lieu de se retourner pour la donner à Léa, il reste debout devant le mur, sans rien faire. Les secondes passent et paraissent interminables. Léa ne comprend pas ce qui se passe, mais elle n’ose pas rompre le silence. Au bout d’un long moment, le garçon, toujours en fixant le mur, déclare sèchement :
— Fiche le camp.
Elle reste stupéfaite. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle essaye de lui parler doucement, pour qu’il ne s’énerve pas trop.
— Mais… et le cours d’espagnol ?
Cette fois il se retourne. Il a l’air vraiment en colère.
— Fiche le camp, j’ai dit !
Léa n’insiste pas. De toute façon elle n’a pas besoin du cours, et elle a sa réponse : il ne peut pas être l’auteur des lettre, s’il l’aimait il ne lui parlerait pas comme ça. Elle se dirige vers la porte sans rien dire. Au moment où elle s’apprête à sortir, et à son grand étonnement, Jérémy la retient.
— Attends !
Elle se retourne en affichant un air interrogateur. Que lui veut-il à la fin ? Le garçon a l’air désespéré, il respire fort, comme s’il n'allait vraiment pas bien. Puis il enfouit son visage dans ses mains, avant de dire d’un ton plaintif :
— Aime-moi. Aime-moi, ou fiche le camp pour toujours.
Elle sent son coeur s’emballer. Alors c’était bien lui… Cette manière si étrange de dire les choses, de la supplier constamment, il a deux personnalités, elle le sent. C’est un garçon méchant, mais parfois son coeur se réveille. Et il n’aime pas ça, alors il s’emporte. Il s’est mis en colère en la voyant. Et c’est pour ça, c’est parce qu’il n’assume pas d’aimer quelqu’un, parce qu’il se force à être méchant pour rejeter ses sentiments, pour ne pas paraître faible, sûrement. Brusquement, Jérémy apparait à Léa comme un être pathétique. L’amour est sa seule vulnérabilité. Doucement, avec de la compassion dans le regard, elle lui demande :
— Jérémy, c’était toi les lettres ?
Le garçon soupire en mettant à nouveau la main sur son visage. A ce moment, la sonnerie de la porte retentit. Jérémy sort de la chambre pour aller ouvrir, et quelques instants plus tard Léa aperçoit Quentin dans l’entrée. Dès qu’il la voit il se précipite vers elle.
— Tout va bien ?
Elle hoche la tête. Jérémy retourne dans sa chambre et s’assoit sur son lit, sans dire un mot. Il fixe le sol d’un air désespéré. Quentin se rapproche de Léa et lui chuchote à l’oreille :
— Je commençais à trouver le temps long, je ne voulais pas te laisser toute seule dans cette famille de beaufs… Je parle du gars qui t’a ouvert.
Léa sourit, puis elle chuchote à son tour.
— Je crois que j’ai percé le mystère. C’est lui l’auteur des lettres anonymes.
Jérémy s’énerve à nouveau, mais cette fois il a en plus l’air las.
— Allez c’est bon, cassez-vous. Si c’est pour faire des messes-basses derrière mon dos vous pouvez partir.
Léa ne veut pas abandonner. Elle a une idée. Elle sait qu’il ne faut pas jouer avec les sentiments, mais là elle est trop curieuse. Elle veut vraiment savoir ce qu’il a à lui dire. Après avoir adressé un clin d’oeil à Quentin, elle s’approche de Jérémy en lui parlant d’un ton très calme.
— Tu sais Jérémy, elles m’ont touchée tes lettres.
Le jeune homme relève la tête, un espoir se lit dans ses yeux abattus. Léa continue.
— Je t’assure, elles m’ont fait plaisir, et peut-être même plus que ça…
L’espoir de Jérémy semble se transformer en agacement. Il secoue la tête.
— Arrête, tu viens ici avec ton copain pour me narguer, ne viens pas me dire que tu as ressenti une quelconque émotion. Tu es juste bien en train de te foutre de ma gueule.
Elle sait qu’il n’a pas tort quand il dit qu’elle se fiche de lui, mais elle veut aller au bout, quitte à mentir.
— Ce n’est pas mon copain, c’est mon cousin. Il est venu m’aider dans ma quête, ça fait depuis ce matin qu’on recherche qui pourrait être l’auteur des lettres. Bizarrement j’avais un pressentiment, comme une intuition qui me disait que c’était toi. Je t’ai toujours trouvé différent des autres, tu sais. Il y a quelque chose en toi qui me touche, ou même qui me plait. Et je retrouvais ça dans les lettres, c’est pour ça que je suis venue ici.
Il a l’air ému d’entendre ces mots, puis finalement il soupire encore et met sa tête dans ses mains tout en se lamentant.
— Oh putain Léa. Ne me dis pas tout ça. Je ne le mérite pas.
Cette fois elle est vraiment intriguée.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Je suis méchant, je suis mauvais. Tu ne peux pas m’aimer.
Léa croirait entendre un enfant de quatre ans. Elle a l’impression de le consoler comme une grande soeur. Elle pose la main sur son épaule, pour se montrer rassurante.
— Ecoute, Jérémy, je sais bien que tu n’as pas un comportement toujours exemplaire, que tu n’es pas ce qu’on pourrait appeler quelqu’un de sympa, mais moi je sais qu’au fond tu es quelqu’un de bien. Vraiment.
Il secoue la tête, Léa a peur qu’il n’ait remarqué qu’elle en fait beaucoup trop.
— Je ne parle pas de ça. Je sais bien que je suis détestable au lycée, mais ça je m’en fous. Je parlais d’autre chose. D’une chose horrible que j’ai faite, ou plutôt que j’ai laissée faire.
Elle fronce les sourcils, puis tourne la tête vers Quentin qui, debout contre le mur, affiche un regard d’incompréhension. Elle recentre son regard sur Jérémy.
— De quoi tu parles ?
Le garçon s’emporte à nouveau, en levant la main au ciel puis en la laissant retomber sur son genou, il change de ton.
— Mais bon sang, Léa, tu ne t’es jamais posé de question ? Tu ne t’es jamais demandé comment tes parents étaient morts ? Ça ne t’est jamais venu à l’esprit que c’était moi qui étais derrière tout ça ?
Elle reçoit un choc en entendant cela. Comment est-ce possible ? Elle secoue la tête, d’un air effrayé et choqué à la fois. Sa respiration s’accélère, puis se bloque peu à peu. Elle est en train de refaire une crise, elle ne peut plus parler. Ses yeux se brouillent de larmes. Jamais elle n’aurait pu imaginer cela. Elle se lève et, après de grands efforts, se laisse tomber dans les bras de Quentin. Celui-ci la serre contre lui, tout en prenant le relais dans la conversation.
— Tu veux dire que c’est toi qui as tué ses parents ?
Jérémy garde un ton énervé, mais tout de même plus calme qu’avant. Sa voix a l’air remplie de culpabilité.
— Mais non, pas moi, c’est mon père. Mais tout est de ma faute. Un jour j’étais dans le grenier, et j’ai trouvé un papier. Le nom de mon arrière-grand-père m’a tout de suite sauté aux yeux. Je l’aimais beaucoup, mon arrière-grand-père. En tout cas, de ce qu’on en disait. Je l’admirais. Il a toujours été un exemple pour moi.
Léa ne veut pas entendre la suite. Elle serre Quentin plus fort, tout en sentant ses larmes couler. Jérémy continue, avec un ton maintenant posé.
— Sur le papier, il disait qu’il avait tué des gens, quatre personnes, il expliquait qui ils étaient et pourquoi il les avait tués. Sa description était assez longue. Mais surtout, il insistait bien sur le fait qu’il avait fait une promesse. Celle de tuer les enfants de leurs bébés. Autrement dit, leurs petits-enfants. Parce qu’il voulait les punir, il voulait que leur châtiment ne s’éteigne pas après leur mort, il voulait que la punition subsiste, des années plus tard. Des années plus tard, c’était ma génération. Et je devais reprendre le flambeau. Je me souviens bien de cette phrase, à la fin du texte. « Je ne sais pas si je pourrai accomplir cette volonté un jour. Mais si je ne le fais pas moi-même, je veux qu’un de mes descendants le fasse pour moi. Pour vos ancêtres, faites-le. Pour l’honneur de votre famille. Tuez-les. »
Léa laisse échapper un cri étouffé. Les mots sont encore une fois trop durs à entendre. Elle n’a jamais vraiment été sensible, mais depuis la disparition de ses parents, tout ce qui concerne la mort lui est insupportable. Jérémy ne s’arrête pas, remuant encore plus le couteau dans la plaie.
— Alors j’ai obéi. J’ai supplié mes parents de respecter cette consigne. Je les ai convaincus. Je me suis renseigné sur ces gens qu’il avait tués, sur ces bébés, sur ce qu’ils étaient devenus. Et surtout sur leurs enfants. Le premier bébé sur lequel je me suis renseigné était Félicie. J’ai appris qu’elle avait eu un fils. Gérard Drouet. Drouet, ce nom me disait quelque chose. Le lundi suivant, en espagnol, la prof a fait l’appel. Léa Drouet. En rentrant chez moi j’ai vérifié, tu étais bien sa fille. Je devais tuer ton père, et ta mère aussi, tant qu’à faire. Le papier disait « les enfants », peut-être que les beaux-enfants comptaient aussi. J’ai commencé à te surveiller. A t’espionner de loin. A chaque fois que je te voyais j’avais déjà en tête l’horrible crime que j’allais accomplir. Je me réjouissais d’avance. Un jour, quand on était rangés pour aller en espagnol, je t’ai entendue discuter avec ta meilleure amie. Tu disais que tes parents allaient partir en Finlande pour leur travail. Tu lui as dit la date, j’ai tout retenu. J’ai annoncé à mes parents la bonne nouvelle, les convainquant que c’était une chance à ne pas rater, qu’il fallait en profiter, qu’assassiner quelqu’un dans un autre pays était beaucoup plus simple. Mes parents étaient dans le coup. Ils ont tout prévu. Le train, le fusil, les balles. Tout était programmé, déjà longtemps à l’avance. Et moi je continuais de te surveiller. J’avais pris l’habitude de te regarder. Et puis un jour, tu n’es pas venue. Les rumeurs couraient à ton sujet. Tu avais une maladie grave, tu ne viendrais plus en cours. Je n’arrive toujours pas à l’expliquer, mais tu as commencé à me manquer. Ne plus t’observer, ne plus t’espionner, je ne l’ai pas supporté. Je ne sais pas combien de criminels sont déjà tombés amoureux de leurs victimes. Mais pour moi c’est allé très vite. Au début je ne voulais pas me l’avouer. Je refoulais mes sentiments et je me concentrais sur autre chose. Sur le meurtre. Mais un jour, en cours, j’ai vu ta meilleure amie ouvrir son agenda. Tu devais lui manquer à elle aussi, il y avait une photo de toi. J’ai longtemps regardé cette photo, de loin. C’est là que j’ai décidé de me l’avouer enfin à moi-même : je t’aimais. Et j’ai commencé à t’écrire. Parce que j’en avais besoin. Et quand j’ai entendu mes parents reparler de… du meurtre… l’horreur de la situation m’est apparue. J’ai tout fait pour les retenir. Je ne pouvais pas te faire ça. Plus maintenant. Je ne voulais pas que tu souffres. Bien sûr, je n’ai pas parlé de toi à mes parents. Je leur ai simplement dit qu’ils ne devaient pas y aller. Ils n’ont pas compris, moi qui avais tellement insisté pour qu’ils le fassent, comment pouvais-je changer d’avis ? Ils ne m’ont pas pris au sérieux. Je n’ai rien pu faire pour les empêcher de partir. Le huit janvier, je savais. Je suis resté assis sur mon lit toute la journée, en m’apitoyant sur mon sort. Tu vas peut-être me prendre pour un fou, mais j’ai souvent téléphoné chez toi après ce jour. Je savais que ton téléphone ne marchait pas, je voulais juste entendre le répondeur. Entendre la voix de tes parents, et regretter. C’était ma manière à moi de me confesser.
Léa continue de pleurer, entourée par les bras de Quentin. Elle ne sait pas quoi dire. Elle ne veut rien dire. Elle sent bien que Jérémy regrette, mais elle sait aussi que jamais elle ne pourra lui pardonner.
— Je suis désolé, Léa. Je vois bien à quel point tu as mal, et crois-moi, ça me fait mal de te voir pleurer.
Elle ne répond rien. Elle n’en a pas la force. Une question tourne dans son esprit, pourtant. Elle voudrait bien savoir pourquoi ses arrières-grands-parents ont été tués, puisque Jérémy connait la réponse. Mais elle se retient. Elle est déjà trop choquée d’avoir trouvé qui était le véritable assassin. Un changement d’ambiance dans le salon lui laisse comprendre que c’est la mi-temps. Quelques secondes plus tard, l’homme qui lui avait ouvert apparait à l’entrée de la chambre.
— Il y a deux-zéro, Jérémy. Tu viens pas regarder ?
Son prétendu fils ne répond rien, et le père pose alors son regard sur Léa sanglotant dans les bras de Quentin.
— C’est qui ces deux-là ?
Jérémy a l’air mal-à-l’aise.
— C’est Léa, avec son cousin. Léa Drouet.
L’homme parait surpris.
— Drouet ?
Son fils hoche la tête d’un air gêné.
— Oui papa. Drouet.
Le père affiche un petit sourire, ce qui plonge Léa dans une colère noire. Elle sait qu’il a compris, elle sait à quoi il pense, et elle ne peut accepter que le souvenir de son meurtre le fasse sourire. Elle se dégage de Quentin et essaie de refouler ses larmes pour affronter le regard du criminel.
— C’est vous qui les avez tués, pas vrai ? Vous avez tué mes parents.
L’homme hoche la tête d’un air fier.
— Oui, c’est moi. Et ils le méritaient.
Léa sent encore une fois la rage monter en elle. Elle hausse le ton.
— Ils n’avaient rien fait !
— Etre les descendants de ces connards de résistants, c’est déjà largement suffisant pour mériter la mort.
Jérémy n’a pas l’air d’apprécier la tension qui flotte dans la chambre.
— Papa, arrête…
Léa fronce les sourcils.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
L’homme boit tranquillement une gorgée de bière avant de répondre :
— Ne me fais pas croire que tu n’étais pas au courant. Tes arrière-grands-parents, ceux que mon grand-père a tués, c’étaient des saletés de communistes. Ils faisaient partie de la résistance, ils ont même caché des Juifs. Mon grand-père a bien fait de les tuer. Paix à son âme, c’était un grand homme. Toujours fidèle à sa patrie.
Léa reconstitue tous les morceaux dans sa tête. Alors c’était ça la raison… Quentin lui prend la main et l’entraine vers la porte d’entrée.
— Viens Léa, on s’en va.
Elle le suit sans résister, pressée de quitter ce sinistre lieu. Jérémy lui attrape le bras qu’elle a libre.
— Attends, ne pars pas. Je te l’ai dit, je suis désolé. S’il-te-plaît, reste, pardonne-moi et reste. Léa…
Elle ne se retourne même pas. Ils partent en claquant la porte et se réfugient dans la voiture de Thérèse.
— Alors, demande-t-elle d'un air curieux, vous avez obtenu ce que vous vouliez ?
Quentin met un temps avant de répondre.
— Mamie… On a trouvé l’assassin.