Chapitre 16 :

-J'en suis plus que ravi.

-Je sais que tu as tes propres intérêts derrière mais tu fais en sorte de m'aider sans jamais pousser là où cela pourrait être contraignant. Même si je te demande d'aller au plus vite.

-Si je n'avais pas le contexte je pourrais croire que tu parles d'autre chose

-Je veux t'avouer quelque chose ?

-Vas y.

-Je crois que j'aime être ici.

Caecilius tourna le regard vers le brun qui lui avait ramené ses jambes contre lui et tenait sa tasse non loin de son visage avec ses deux main et son regard était dans le vide de façon pensif.

-Tu aimes être chez moi ?

-Il y a quelque chose de chaleureux qui se dégage d'ici. Ce n'est pas le cas de chez moi. Je me suis rendu compte que c'était froid et sombre. Je sais que je suis un assassin mais ma famille compte plus que tout et je me rends compte que là où je me considère chez moi était aussi accueillant qu'une prison. Je semble enfin comprendre l'envie d'évasion de mon jeune frère Arthur. Pour être honnête j'avais toujours hâte de rentrer quand j'étais ailleurs mais maintenant j'ai presque envie de rester ici.

Caecilius avait écouté ses moindres mots sans en rajouter dans le but de le laisser continuer jusqu'au bout. Il avait peur qu'en le coupant il perde l'envie de se confier. Il posa sa tasse vide et s'approcha un peu mais en gardant une certaine distance. Il avait su voir jusqu'où était sa limite.

-Cela me touche Liam. Je te l'ai dit, la clé est à toi. Libre à toi d'en faire ce que tu veux. La garder pour te souvenir à jamais des moments que tu as passés ici une fois que tu seras marié. La jeter pour oublier et rester dans la vision que tu as depuis 24 ans. Tu peux aussi revenir de temps en temps si l'envie t'en prend.

-Tu seras là ?

-Ça je ne peux te le garantir.

William souffla et posa sa tasse maintenant vide à son tour.

-Merci pour ton enseignement Caecilius. Je ne pensais pas que j'en apprendrais autant sur la vie et sur moi même avec toi. Tu es le premier à me complimenter dans ma vie et à m'aider sans pour autant me pousser. Alors je te remercie.

Il ricana doucement et le brun détourna le regard vers lui. Caecilius lui fit un sourire sincère et dans un tour de magie vit apparaître le livre.

-Tu as bien travaillé. Je te le rends.

-Comment tu fais ce genre de choses ?

-Un magicien ne révèle jamais ses secrets.

-Si tu le dis. Au faite une question indiscrète. Tu touches les femmes de cette façon ?

-Cela arrive. Pourquoi ? Tu as ressentis quelque chose ?

-Disons que je t'associe souvent à une flamme ardente brûlant tout sur son passage. Détruisant aussi. Même avec les gants je sentais cette chaleur s'émaner de toi et comme me pénétrer petit à petit. Cela me faisait presque suffoquer.

-Tu commencerais à brûler de cette flamme qui est la mienne ?

-Va savoir. Puis la chaleur est devenue douce avec ton attention de lait chaud au miel.

Caecilius comprit que ce qu'avait ressenti William était sûrement les prémisses du plaisir voir du désir. Il avait bien fait d'arrêter son corps ne connaissant pas ça ne l'aurait pas supporté et son esprit n'en parlons pas. Mais cela était intéressant.

-Je vois. Essayons de comprendre tout ça ensemble. Nous avons deux semaines non ? Je pense que j'arriverais à te faire avoir du contact d'ici là.

-Et pour la suite ?

-Je doute que tu couches avec cette jeune fille à peine rencontrée. Puis cela ne ferait pas gentleman du tout. Donc nous aurons du temps pour voir le plaisir Liam. Aller va lire je vais aller prendre ma douche.

Caecilius se leva et alla en direction de la salle de bain quand il entendit dans son dos.

-Je crois que je préfère quand tu as les cheveux en arrière.

Ce dernier sourit et entra dans la salle de bain sans répondre au brun. Il alluma l'eau et commença à se détendre. Cela avançait comme il voulait. William lui ne savait pas trop comment gérer. Il appréciait ce que le magicien faisait pour lui et il aimait de plus en plus ce logement. Il s'y sent tellement à l'aise qu'il en venait à se confier au maître des lieux. Il ne se comprenait plus et il avait l'impression que tout ce qu'on lui avait inculqué durant 24 ans commençait à se fragmenter et se n'était qu'une question de temps avant que cela ne vole en éclat. Il était perdu et espérait que dans ce brouillard Caecilius puisse être le phare éclairant sa route.

Il reprit sa lecture alors que le magicien entra sous l'eau chaude. Les marques sur son visage peinte coulèrent sous la puissance du jet et finirent par disparaître guidés par l'eau translucide parcourant le corps fin et musclé de Caecilius. Ses cheveux eux reprirent leur forme d'origine cachant un peu son visage et ses yeux dorés. Il se savonna et massa un peu ses muscles avant de se rincer. Faisant quitter la mousse et les quelques petites bulles de son corps pour arriver à ses pieds pour enfin disparaître dans des canalisations froides et sombres.

Comme avait qualifié William, son domicile. Là où il vivait depuis sa naissance, depuis le jour où il ouvrit ses yeux sur le monde mais comme tout enfant de cet âge il ne voyait que ses parents. Ces derniers l'ont finalement conditionné pour que cela reste ainsi. Pour que jamais il ne voit ce qui l'entoure, les gens, le monde et même les sentiments. Ils l'avaient plongé dans une vision aveuglé basée sur la famille et maintenant il fallait qu'il voit les gens pour avoir une descendance. Tel était l'ironie de la chose pensa Caecilius. Il n'était pas mécontent d'être celui qui lui faisait comprendre les sentiments et les gens. Mais quelque part il ne put s'empêcher de penser que le karma s'abattait enfin après 24 ans. Ils avaient conditionné un fils pour pouvoir en élever un autre et maintenant leur choix les rattrapaient.

Caecilius sourit et sortit de la cabine pour se sécher. Il vit alors que dans sa salle de bain tout était maintenant en double et en remarquant cela son cœur s'accéléra pour finalement se serrer. Il posa une main au niveau de son cœur et souffla un grand coup. Il s'habilla et sortit. Il retrouva rapidement le brun qui était à la fin du livre. Il arriva et s'accouda au canapé.

-Alors ça y est tu as fini ?

-Oui...si je m'attendais à ça.

-C'est vrai. Tu en veux un autre ?

-Je peux ?

-Évidemment tous mes livres sont à ta disposition.

Caecilius alla devant la bibliothèque et regarda ses livres.

-Tu veux rester dans le même style ?

-Si possible.

-Tu as lu lequel déjà ?

-Un lieu incertain de Fred Vargas.

-Hmmm je peux te conseiller debout les morts, du même auteur mais ce n'est plus les mêmes enquêteurs.

-Fais voir.

Il lui tendit le livre plus fin que le précédent et lu le résumé.

-Cela semble intéressant. Dit moi Adamsberg, on le revoit dans d'autres livres ?

-Oui bien sûr. Tu l'aimes bien ?

-Il a une façon de penser pas forcément commune mais oui je pense.

-Bon allons nous reposer car demain tu as un rendez vous.

-Comment ça ?

-Tu as oublié la jeune femme qui est censé t'attendre demain matin. C'est plutôt mal vu de faire attendre une lady Liam.

-C'est vrai tu as raison mais j'aurais voulu lire un peu plus.

-Un vrai mordu de livre toi ma paroles.

-C'est mal ?

-Non mais ça s'explique par ton éducation. Tu ne regardes pas souvent la télé, je me trompe ?

-Très peu si ce n'est les infos de temps en temps.

-Je vois. Allez, viens au lit. Il faut aussi que tu t'habitues à avoir quelqu'un à tes côtés. Tu pourras lire un peu. Je pense que prendre quelque chose que tu n'aimes pas avec quelque chose que tu aimes est une bonne chose pour faire passer le tout. Cela équilibre en soi.

William saisit le livre et suivit Caecilius dans la chambre. Ils se couchèrent chacun de leur côté. Toujours avec la plus grande distance possible.

-Tu ne veux pas essayer de te rapprocher Liam ?

-Je...non j'en suis incapable.

-Bien.

Caecilius se tourna pour être dos à lui. Alors que le brun commença sa lecture. Finalement il lu encore et encore ce qui le réveilla c'est qu'il sentit comme du chaud pas très loin de ses jambes. Quand il releva la tête il vit Caecilius endormi et maintenant face à lui. La potentielle chaleur devait être son genoux légèrement relevé. Il regarda l'heure et il était trois heures passé. Il avait peut-être un peu abusé et avait déjà dévoré les trois quart du livre. Il marqua la page et ferma le livre pour le poser sur la table de nuit.

William regarda de nouveau l'endormi et trouva qu'il était complètement différent de quand il était conscient. Bien que son visage semble détendu au quotidien, il trouvait qu'il y avait quelque chose de plus. La sérénité ? Comme s'il lui faisait confiance durant son sommeil et qu'il était sûr qu'il ne le tuerait pas. Ce qui en soit était bien vrai. Le brun avança sa main vers les cheveux roux du magicien et réussit à les toucher. Ils étaient fins et doux. Il se félicita et essaya le visage mais cette fois il n'y arriva pas. C'était plus fort que lui. Mais il se dit que les cheveux étaient déjà un début même si c'était qu'une petite mèche rebelle. C'est ainsi qu'il éteignit la lumière et se coucha un peu plus serein mais toujours dos au magicien. 

Le lendemain matin, William cru entendre une voix au loin. Tiré petit à petit de son sommeil, il se releva un peu vite et remarqua que la place à ses côtés était vide.

-Je suis là Liam.

Il se retourna et vit le magicien déjà prêt. Habillé et coiffé avec sa teinture habituelle.

-Caecilius ? Il est quel heure ?

-Bientôt neuf heures. C'est pour ça que je suis venu te réveiller. Au vu de comment tu as avancé dans le livre tu n'as pas dû t'endormir tôt. Je me trompe ?

-Non...j'étais absorbé par le livre. Il est encore plus mystérieux que le premier avec cet arbre qui arrive du jour au lendemain et j'en passe.

-Je comprends mais va te préparer. Une jeune femme t'attend à dix heure devant la porte du domaine. Donc tu as trente minutes pour te préparer et manger. Aller on se dépêche.

Caecilius tira sur la couverture pour pousser William à se lever. Il rabat vite son haut qui avait remonté durant la nuit. Il n'aimait pas vraiment trop lui en dévoiler malgré qu'il l'ai déjà vu dévêtu ou encore nu quand il subissait le test du nouveau poison.

-Oui c'est bon monsieur le majordome.

-Je le suis après tout. Le tiens qui plus être.

-Rah je me lève. Pas besoin d'en arriver là.

William se leva et prit ses affaires il alla directement dans la salle de bain pour se changer. Une fois habillé et coiffé, il arriva à la table du petit déjeuner.

-A partir de ce soir, on fera à manger ensemble. Je veux voir tes progrès.

-D'accord mais avant j'ai besoin d'un autre haut pour dormir. Pour quand je devrais laver celui que j'ai.

-Bien sûr on ira avant de rentrer.

-Je n'ai pas besoin de toi tu sais.

-Je suis ton professeur et majordome. Bien sûr que si.

William souffla et finit son petit déjeuné. Une fois le tout dans le lave vaisselle, ils allèrent mettre leur chaussures. Une fois les chaussons rangés ils sortirent et se mettent en route. Quand ils arrivèrent à la porte du domaine, ils saluèrent le gardien et attendirent. C'est bien quinze minutes après leurs arrivé que la jeune femme se présenta. Une fois devant les deux hommes elle s'inclina.

-Merci à vous monsieur Jones de me permettre d'intégrer la maisonnée pour y travailler.

-Rien n'est encore fait mais étant l'aîné je peux prendre certaines décisions. Que dirais-tu de devenir ma femme de chambre attitré ?

-Puis-je demandé en quoi consiste ce post ?

-Tu devras nettoyer ma chambre tous les jours. Faire mes lessives oh et venir me prévenir pour les repas. Ce travail aidera plus facilement les autres et éviter des allers et retours inutiles. Surtout pour mon majordome et professeur ici présent.

-Votre majordome et professeur ?

Caecilius s'inclina et baisa la main de la jeune femme en mettant un genoux à terre.

-Bien de bonjour à vous miss. Je suis Caecilius Mordos majordome et professeur personnel de monsieur William.

Elle écarquilla les yeux en comprenant qui elle avait devant elle. Il semblait quelque peu différent surtout au niveau du comportement. Elle rougit un peu et détourna un peu les yeux alors qu'il se releva.

-Je comprends mieux pourquoi monsieur Jones avait du mal à vous trouver Magicien.

William haussa un sourcil rapidement mais il comprit vite que le magicien avait dû lui révéler son identité hier pour appuyer sa demande. Caecilius revient à ses côtés et la jeune femme regarda de nouveau le brun avec un sourire sincère. Il sentit ensuite son professeur le pousser un peu vers l'avant. Il comprit que quelque part c'était un test pratique. Il souffla et continua la conversation.

-Puis je savoir deux trois choses avant de vous faire entrer ?

-Demandé moi.

-J'aimerais savoir âge et votre prénom également se sera plus simple pour moi quand je devrais t'appeler.

-Je me nomme Amanda. Amanda Sherly et j'ai 25 ans.

-Bien enchanté à nouveau...Amanda.

Elle fut surprise au départ mais lui fit un sourire sincère avant de lui répondre à son tour.

-Oui...Enchanté à nouveau monsieur William. C'est bien comme ça que je dois le dire ? Sinon je dirais simplement Jones après le monsieur ou juste monsieur.

-Tout va bien, respire. Oui monsieur William c'est parfait.

Quelque part Caecilius ressentait un peu de tension mais c'était bien moindre qu'il n'y a quelque temps. William avait indéniablement progresser dans sa façon de parler face à une femme. Il était plutôt fier. Bien que pour l'heure cela restait encore très formel et un peu sans vie dans ses paroles. Pas comme la veille où il lui avait parlé à cœur ouvert. Mais il se dit que cela viendrait. Avoir Amanda à ses côtés au quotidien lui permettrait de s'exercer. C'était pas une si mauvaise chose puisqu'ils se connaissaient déjà.

-J'ai juste une dernière question. Pourquoi tu accumulais les heures dans ce bar ? D'après Caecilius tu était même prêt à te laisser violer par le patron. Enfin j'imagine que ce n'était pas vraiment consenti mais c'est important pour moi de savoir.

-Je...euh...

-Monsieur c'est peut-être déplacé comme question. Vous ne pensez pas ?

-Je le sais bien. Mais je suis obligé. Je ne peux pas laisser n'importe qui entrer dans le domaine.

-Ah oui ?

Le ton de Caecilius laissa penser à sa personne. Après tout, il avait fait de l'aîné sa proie. William comprit bien vite que ce ton et sa réponse laissaient passer. Il soupira et ne releva pas.

-Je comprends vos doutes monsieur. Je vais donc vous raconter. Il y a un an je vivais avec mon compagnon. Nous vivions quelque chose de fort et j'envisageais déjà de faire ma vie avec lui, d'avoir des enfants en sa compagnie. Mais j'ai appris du jour au lendemain à mes dépends que je ne connaissais pas celui qui partageait ma vie. Par sa faute, comme il était accros au jeu, je me suis retrouvé endetté. Il avait disparu en me laissant seulement des dettes aussi énorme soit-elle car il avait mon nom en tant que débiteur. Voilà pourquoi j'accumulais les heures. Pour rembourser mes dettes causées par mon compagnon. Ce n'est pas comme si j'avais le choix de toute façon.

-A combien s'élève la dette ?

-Cinq milliard d'euro. Plus les intérêts, je doit être à sept milliard en tout.

-Avec ton nouveau salaire, cela devrait aller plus vite. Car tu seras nourri logé ici. Revend où tu vis et garde l'essentiel. Tu travailleras tous les jours à des horaires différentes sache le. Mais tu auras des jours de repos n'ai crainte.

-Tout ceci est trop beau monsieur William. Je vous remercie infiniment.

-Pas de soucis allez viens car tu vas commencer ta formation aujourd'hui avec Vincent.

-Ah que de souvenir.

La jeune femme regarda le magicien un peu perdu mais fini par ricaner avec lui.

-Ne t'inquiète pas il peut être froid au premier abord mais il explique bien.

-Vous parlez de monsieur William ou de ce Vincent monsieur Caecilius ?

-Les deux...Les deux ma chère Amanda. 

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