Chapitre 16 : La Brigade des assassins enquêteurs

    Les jours qui suivent ne sont pas de touts repos pour moi et mes amis. Nous passons nos journées à courir aux quatre coins du collège pour témoigner de notre accident (et donc de la situation d'urgence qui nécéssite d'interrompre le droit au meurtre dans l'établissement), rendre visite à Yann qui se remet doucement de sa blessure et, occasionellement, aller en cours. Ça fait seulement une semaine depuis l'accident et je suis épuisée. Les rumeurs courent selon lesquelles nous serions maudits, Erica, Yann, Illiam et moi. On nous évite comme la peste. Mais ce n'est pas plus mal. On ne risque pas d'être dérangés dans nos conversation.s.

    Le professeur ferme son livre dans un claquement sec, me sortant de mes pensées.

- C'est fini pour aujourd'hui. Rangez vos affaires. Et n'oubliez pas de rester prudents en ces temps, déplacez-vous en groupe !

-Oui monsieur. répond la classe d'une seule voix lasse.

Les élèves rangent leurs affaires et sortent de la salle. Illiam et moi nous dirigeons vers la classe de biologie où doit se trouver Erica. Elle en sort justement.

- Salut ! s'exclame-t-elle : Ah là là ! Qu'est-ce qu'il est chiant ce cours ! La première année est beaucoup trop théorique !

- T'es sur la séquence de mémorisation des plantes de bases qui servent à fabriquer des poisons c'est ça ? demande Illiam.

- Ouai. Quand la prof nous a expliqué la séquence, j'ai cru qu'on allait concocter un poison mais apparament on  ne le fera qu'à la dernière séance.

Sur ces mots, nous nous dirigeons vers l'amphi. Tous les élèves y ont été conviés pour une annonce spéciale.

    Dans la salle règne le joyeux brouaha des élèves exités de savoir pourquoi on a réuni tous les niveaux. Mes amis et moi prenons place au fond pour pouvoir discuter si le rassemblement s'avère ennuyeux.

- Au fait ! je m'exclame : Ce n'est pas aujourd'hui que Yann doit sortir de l'infirmerie ? Il faut aller le chercher !

- Normalement oui mais compte-tenu de ses résultats en rééducation musculaire, il va rester là-bas encore un peu. m'explique Erica.

- Ça sera pas simple pour lui de rattraper tous les cours qu'il a manqué... constate Illiam.

Je m'apprête à rajouter quelque chose mais je suis interrompue par un cri de la directrice qui vient d'entrer dans la salle :

- SILENCE !

Immédiatement, tout le monde se tait. La principale se racle la gorge avant de commencer.

- Comme vous le savez, il y a quelques jours, un incident est survenu au sein des première année, menaçant la sécurité de notre établissement. Nous avons contacté la Brigade des assassins enquêteurs qui ont décidé d'envoyer une de leurs équipes sur place afin de sécuriser le périmètre et de trouver d'éventuels autres membre des perce-ombres. C'est aujourd'hui qu'arrive cette équipe. Je vais laisser la parôle à Mr. Coyne, chef de l'équipe d'enquêteurs.

Coyne... Coyne... Ce nom me dit quelque chose. Je suis sûre de l'avoir déjà entendu quelque part... Je n'arrive pas à mettre la main dessus. Ce Mr. Coyne en question s'avance au devant de l'estrade. C'est un homme robuste d'une quarantaine d'années. Grand, le teint halé, les cheveux coupés très courts et une barbe inexistante, il a un physique impressionant. Sans compter ses yeux azurs au regard perçant. C'est à ce moment que je le reconnais. James Coyne. Un copain de beuverie de mon père. Je me fige sur le banc.

    J'ai toujours execré Coyne. Derrière ses apparences parfaites, c'est un homme rustre. Il passait ses soirées avec mon géniteur. Parfois il venait à la maison. Il se plaisait à m'humilier. Soit en me frappant, soit en me touchant indiscrètement. Il me prenait pou une idiote et croyait que je ne comprennait pas ce qu'il me faisait. Il provoquait en moi une vague de terreur. Mais c'est un frisson de dégoût qui me parcourt lorsque je le reconnais. Soudain, sonnregard croise le mien. Ma bouche s'entrouvre. J'ai envie de fuir. Je sais qu'il m'a reconnu. Il sourit imperceptiblement avant de prendre une inspiration.

- Chers élèves de Jack the ripper School, je suis à la fois heureux et navré. Heureux car c'est un honneur pour moi de rencontrer les assassins de demain, mais navré car c'est hélas en de dramatiques circonstances que je suis ici.

Tais-toi. Tu  ne mérites même pas de parler Coyne. A côtés de moi, Erica, qui a senti mon malaise, pose une main sur mon bras. Je la rassure du regard. Tandis que le chef de l'équipe d'enquêteurs continue son discours.

- Chaque élève sera soumis àun examen qui nous aidera à trouver les membres des perce-ombres. Si vous avez des inquiétudes, n'hésitez pas à nous en référer ! Sur ces mots, je vous laisse !

La fin de son discours est accueillie par une salve d'applaudissements. Il sourit de toutes ses dents. Quel hypocrite... Nous sommes autorisés à sortir. Les élèves se lèvent et partent, discutant à propos de l'arrivée de la brigade. Je dis à Erica et Illiam de partir devant, je les rejoindrai. Je reste assise à ma place tandis que la salle se vide, perdue dans mes pensées. Qu'est-ce qu'il fait là ? Pourquoi lui ?! Je souffle. Calme-toi ma vieille. Ce n'est pas en paniquant que tu réussiras à réfléchir ! En attendant, allons rejoindre les autres. Je me lève à mon tour. Tout le monde est parti. Alors que je sors de la salle, quelqu'un m'interpelle.

- Ça fait longtemps Gwenaëlle.

Mes yeux s'aggrandissent. C'est lui. Je me retourne pour faire face à Coyne.

- Tu as bien grandi.

Il tente de passer une main dans mes cheveux mais je m'écarte brusquement. Il rit.

- Alors à ce qu'il paraît c'est toi qui as tué ton père ?

Je reste silencieuse.

- Bah... Je l'avais prévenu que ce qu'il faisait se retournerait contre lui...

Ce salaud ! Il savait ! Il savait ce que je subissais et il n'a rien fait !

- Tu es bien silencieuse Gwenaëlle. Aurais-tu perdu ta langue ?

- Peut-être que j'estime que vous ne méritez pas que je gaspille ma salive pour vous ?

Nouveau rire.

- Ce n'est pas bien de s'adresser à un représentant de l'ordre de cette façon petite...

- Vous ne représentez que vos propres intérêts Coyne. Vous ne me bernez pas.

Je me détourne et commence à partir mais il me retient et me plaque contre un mur. Je me débat vainement. Il approche son visage de mon oreille et chuchote :

- Faisons un jeu Gwenaëlle... Je vais faire semblant de me soucier de ta sécurité et toi tu vas faire semblant de me porter une profonde admiration. Aux yeux de tous, on ne se connaîtra pas. Voyons qui arrivera le mieux à berner l'autre...

Il me lâche, époussète la veste que je porte.

- J'ai été ravi de faire ta connaissance jeune fille ! dit-il quand un professeur sort de la salle.