À son réveil la petite Cordélia alors qu'elle n'a que sept ans raconte à sa mère la vision qu'elle a eu, elle a vu un démon qu'elle ne connaissait pas se faire tuer.
Moïra. — Ma petite chérie, je crois bien que tu as le don de prédire l’avenir.
Cordélia. — Je te raconte mon rêve et toi tu crois que j'ai un don.
Moïra. — Cordélia tu es une démone et les démons ont des pouvoirs.
Cordélia. — J'ai pas dit que je ne te croyais pas mais c'est quand même étrange. Alors, d’où ce don provient Maman ?
Moïra. — C’est un don héréditaire de ma famille.
Cordélia. — Tu as ce don maman ?
Moïra. — Pas moi, mais ma mère a ce don et beaucoup de tes aïeux l’avaient. Les dons sautent parfois une génération.
Cordélia. — Et quels autres dons tu as maman ?
Moïra. — Je suis fière et forte, on m’a aussi dit que j’attire les problèmes.
Cordélia. — Tu racontes vraiment n’importe quoi ! Comment peut-on attirer des problèmes ?
Moïra. — Quand on a ce don, tout se fait naturellement. Si tu as le temps, je te raconterai un peu plus tard des anecdotes sur ma famille.
Cordélia. — Encore des histoires ! Tu n’as pas le don de déblatérer ?
Moïra. — Cordélia, ces histoires font partie de ton héritage.
Cordélia. — D’accord, j'adore tes histoires.
Moïra. — Je vois bien que tu te moques de ça, j’étais comme toi quand j'étais plus jeune, tu comprendras l’importance de mes paroles plus tard.
Cordélia. — Parlons plutôt de choses importantes ! Mon don de prévoyance va-t-il m’être utile ?
Moïra. — Ma mère a toujours marchandé son don aux autres démons mais vu la haute position de ton père, tu n’as pas besoin d’en faire commerce. Alors pour être franche avec toi, ce don sera plutôt une nuisance et je te conseille de n’en parler à personne.
Cordélia. — Pourrais-je connaître mon avenir grâce à ce don ?
Moïra. — Pas avec ton don ma chérie, les prédictions ne marchent jamais sur celle qui possède le don.
Cordélia. — Une vraie arnaque ce don.
Moïra. — Ma chérie, tu n'as pas besoin de voir ton avenir, ton futur sera radieux.
Cordélia. — Comment peux-tu le savoir sans ce don ?
Moïra. — Tu as raison, je ne peux en être sûre, mais j'ai foi en toi, tu es déjà très intelligente et tu es ma fille.
Un bruit dans le couloir.
Moïra. — Qui est là ?
Le valet. — Madame, je suis désolé, je ne voulais pas vous déranger.
Moïra. — Nous as-tu entendu ?
Le valet. — Oui, vous le savez bien, dans ce palais les murs ont des oreilles. Rassurez-vous, madame je n'ai aucun intérêt à divulguer le secret du don de votre fille. Ma bouche restera scellée.
Moïra. — Tu as intérêt, si tu parles...
Le valet. — Pas la peine de me menacer, je vous connais.