Chapitre 16 : Le vol

Notes de l’auteur : Voilà une nouvelle partie et un nouveau chapitre qui commencent avec pas mal d'actions. En espérant qu'il vous plaise, je me suis arrachée les cheveux dessus (vive les scènes d'actions...) Joyeux Noel :)

Depuis la soirée chez les Harcourt, une frénésie s’était emparée de Bérénice. Apprendre la mort d’Hippolyte et celle de son père. Monter sur Paris. Découvrir son héritage, les jeux politiques mis en place par l’empereur et Lysandre et la volonté d’Harcourt de faire un coup d’État. Tout cela l’avait laissée trop longtemps engourdie, indécise.

À présent, elle devait agir. Et retrouver Icare qui lui manquait, chaque jour, un peu plus.

Il devait être vingt-trois heures et elle n’entendait plus un bruit dans la maison.

Bérénice scruta d’un œil approbateur sa nouvelle apparence. Elle se reconnaissait davantage en pantalon de toile et chemise. Elle les avait empruntés dans la garde-robe de son père avant de partir. Ses cheveux remontés sous une casquette, elle sourit à son reflet :

— Voilà qui est mieux ! Il faut secouer les bonnes habitudes. Tu t’es laissée vivre, ma vieille. Tu aurais dû te réveiller plus tôt !

 Bérénice attrapa son sac et son plus épais manteau, puis quitta la demeure des Lépine.

L’air glacé pénétra ses vêtements. Elle consulta sa montre et aperçut la Tour Eiffel au loin.

Elle enfourcha la bicyclette d’Héloïse à proximité de l’entrée et prit la route avec énergie. Elle avait appris par cœur le trajet menant au ministère des Habiles et chemina sans le moindre doute. Elle pédalait avec ardeur dans la nuit et sentit pour la première fois à Paris, son cœur battre vraiment.

Paris était en fête, ce soir.

 La cité était encore en pleine effervescence. Les voitures traversaient les avenues, les grandes dames étaient de sortie, riantes et rayonnantes, les péniches éclairées et l’air sentait le musc des parfums et le tabac froid du cigare. Des cris et des exclamations de joie jaillissaient de toute part.

Et la Tour Eiffel se rapprochait d’elle, et du ministère. Comme prévu.

Bérénice avait étudié le ministère des Habiles. Et la Tour Eiffel. Or, elle s’était aperçue que chaque soir, par habitude ou par besoin de retourner au bercail, la Dame de fer réalisait la même promenade. Son circuit s’arrêtait indubitablement au-dessus du ministère des Habiles pendant quelques secondes, avant de repartir.

« Si vous aviez besoin d’une aide précieuse, sachez qu’une certaine tour parisienne se rend très docile lorsqu’on sait comment lui parler. »

Les dernières paroles de Gabrielle Loiseaux prenaient tout leur sens et Bérénice comptait bien utiliser la Tour pour récupérer ce qui était sien.

Les réverbères éclairaient la route d’une lumière rougeâtre vacillante, et Bérénice scruta avec toujours le même étonnement, les lanternes qui se penchaient légèrement sous elle, comme pour mieux l’accompagner dans la nuit. C’était l’œuvre des Habiles, on ne pouvait en douter.

Bérénice atteignit les Tuileries. Elle se trouvait face au Palais impérial, mais n’était pas toute seule. Pile à l’heure, la Tour Eiffel la rejoignit.

Bérénice accéléra la cadence et arriva sous les pieds de la Tour et dérapa. Elle laissa tomber son vélo et courut hâtivement jusqu’aux jambes métalliques.  À quelques mètres des escaliers qui bougeaient au rythme de la tour, elle sauta :

— Aie ! Nom d’un chien !

Comme un coup de poing, Bérénice percuta les premières marches. Sans écouter la douleur la coupant en deux, elle se releva. La progression de l’immense structure l’empêchait de se tenir parfaitement droite. Une main contre la rampe, elle gravit en courant les escaliers. Bientôt, le souffle vint à manquer, mais Bérénice poursuivit son ascension. Elle ressentait cette étrange sensation, alors qu’elle prenait de la hauteur tout en avançant à pas de géant.

Littéralement.

Elle se tint fermement à la rambarde quand la tour Eiffel franchit le Palais des Tuileries, puis elle reprit sa course vers le premier étage. Le vent frappait fort, l’immense machine grinçait à chacun de ses pas. Arrivée au milieu de son ascension, entre le sol et le premier étage, elle pointa son regard vers l’Est, où apparaissait au loin le Châtelet et, plus loin encore, les premiers bâtiments du Marais.

— Une dizaine de mètres me séparera du toit. Cela devrait le faire.

Elle enfila des gants en cuir épais et fit un nœud marin autour de la rambarde. Il devrait supporter son poids.

La Tour Eiffel traversa Rivoli, salua la Tour Saint-Jacques, figée, et pénétra dans le Marais. Bérénice retint son souffle, vérifia que son nœud tenait bon et se tint à la rambarde. À voir le sol, elle ne pouvait s’empêcher de penser que la moindre erreur lui coûterait la vie.

Tous ses plans, ses recherches sur la Tour Eiffel seraient ruinés si la fenêtre brisée par le traineau indompté de Philéas Hawkins avait été réparée !

Lorsque Bérénice aperçut le ministère des Habiles, elle souffla un bon coup pour se donner du courage et banda ses muscles. Cette fois, elle y était. La Tour Eiffel allait passer sous le ministère.

Sans attendre, Bérénice grimpa sur la rambarde, s’accroupit et se laissa glisser le long de la corde. Elle s’empêcha de fermer les yeux et descendit en rappel aussi rapidement que son corps le permettait. Déjà la Tour reprenait sa progression. Bérénice voyait le toit du ministère s’éloigner. À deux mètres du sol, elle se laissa tomber.

Elle atterrit sur le dos et gémit de douleur.

Si un gardien était dans le bâtiment, elle espéra qu’il ne l’entendît pas tomber grâce au tintamarre produit par les grincements de la Tour Eiffel. Celle-ci déjà s’échappait vers Bastille. Bérénice effleura son ventre sur lequel gisait la corde, puis son épaule affreusement douloureuse. Elle aurait de terribles bleus, demain.

Elle bondit sur ses pieds et sentit sa tête tourner. Elle longea le toit plat d’où elle surplombait le bâtiment et la cour carrée fleurie entre les quatre murs. Elle se pencha et aperçut à l’angle, une fenêtre brisée. Un tissu blanc remplaçait la vitre de verre.  

Surchargés par l’exposition universelle et sûrs que personne n’oserait les voler, les Habiles n’avaient pas encore remplacé cette fenêtre ! 

Bérénice se posta au-dessus d’elle, accrocha sa seconde corde à un conduit de cheminée et descendit en rappel. À peine ses pieds sur le balcon, elle pénétra à travers la fenêtre brisée.

À l’intérieur, c’était un immense bric-à-brac d’outils, de pièces mécaniques amoncelées, de curiosités et de poussière. Il y avait des objets bizarres, d’autres communs, tous en train d’être rafistolés, nettoyés, réparés. Elle vit, entre autres, une arche en bois, des automates, une jambe mécanique et des chandeliers…et même une coiffeuse qui faisait tourner son miroir avec frénésie.

Bérénice progressa à l’intérieur de la pièce, son pied cogna une trompette en cuivre.

— Aïe ! chuchota-t-elle, ses côtes encore endolories. Je n'ai rien contre un peu de bazar… mais là, c’est à un tout autre degré.

 Bérénice ne s’attarda pas plus longtemps et fit le tour des ateliers des Habiles du second étage. Pas l’ombre d’un chat. Ni celle d’Icare. Ils étaient tous semblables à celui par lequel elle s’était introduite, exceptés peut-être qu’ils étaient bien mieux rangés. Elle progressa à la lumière de la nuit, inspecta placards à balais, pièces vides, bibliothèques…sans succès, puis descendit les escaliers. Son pas se fit le plus aérien possible pour atteindre le premier étage.

« Où peut-on cacher un objet précieux… qu’on ne veut pas laisser s’échapper ? »

Elle atteignit un couloir menant à une douzaine de salons. Ils différaient des ateliers des Habiles du deuxième étage. Par leurs portes ouvertes, Bérénice entr’aperçut de nombreux bibelots. Ils n’avaient rien à envier à ceux du musée des Habiles au rez-de-chaussée.

Bérénice s’immobilisa. N’était-ce justement pas l’endroit parfait pour garder un objet aussi précieux et rare qu’Icare ? Pourtant, leurs portes étaient toutes ouvertes, comme si le but était de montrer, voire d’exhiber :

— Voilà bien un endroit où j’irai mettre un objet de curiosité… Un emblème sans propriétaire…par exemple.

Bérénice se figea. Une des portes était fermée ! Elle sortit la lunette de Philéas Hawkins. La porte était à peine sécurisée par une simple serrure.

Elle sortit de son sac une baguette à soudure pour crocheter la porte. Elle la plia et la tourna en angle droit dans la serrure. Finalement, la goupille bougea et Bérénice pénétra dans la pièce.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une des principales qualités requises pour le poste de ministre des Habiles, s’amusa-t-elle.

Dans ce salon de curiosité, les objets étaient placés de façon beaucoup plus méthodique. Chacun trônait au-dessus d’un socle. Comme s’il l’avait sentie, Bérénice entendit le faible gazouillis d’Icare. Elle se précipita sans réfléchir, mais se figea lorsque l’alarme retentit.

— Idiote ! s’écria-t-elle en donnant un coup de pied rageur dans un meuble. Réfléchis, réfléchis, réfléchis. Tu as été trop confiante !

Elle atteignit une vitrine dans laquelle elle aperçut Icare, qui cognait désespérément son bec contre le verre. Elle prit une chaise et la lança contre la vitre. Au milieu de mille morceaux de verres, Icare battit furieusement des ailes et s'échappa pour la rejoindre. Il percuta Bérénice avec une telle force, qu'elle tomba à terre.

Sonnée, Bérénice s'accrocha à lui aussi fort qu'elle le pouvait, les larmes aux yeux :

— Héhé, oui mon tout beau. On s'est manqué !

Elle entendit des pas et des jurons. Sans doute le gardien ! Icare se posa à ses pieds. Dans ses yeux se reflétait la même peur panique que dans ceux de Bérénice.

— On y va, on fêtera les retrouvailles si on s'en sort tous les deux ! chuchota-t-elle. Il faut descendre ! Je dois voir quelque chose.

Icare lui lança un regard désapprobateur. Elle l'ignora et sortit du salon au moment où le gardien entrait dans une des autres pièces.

Une fois descendue et arrivée dans le petit musée du rez-de-chaussée, Bérénice se dirigea vers les plaques commémoratives et aperçut immédiatement celle de son père.

Elle déposa son sac à terre et chuchota à Icare :

« Va surveiller l’escalier, et préviens-moi si le gardien arrive ! »

Elle se se rendit compte d’un détail. Toutes les plaques étaient quasi neuves et étincelantes de propreté. Seule, celle de son père était patinée par le temps.

— Étrange…Serait-ce possible que… ?

Prise d’un soudain doute, Bérénice sortit sa lame. Elle rechercha le fin intervalle entre l’inscription et le mur et essaya d’y enfoncer le couteau pour extraire la plaque commémorative. Plus celle-ci lui résistait, et plus Bérénice continuait, sentant l’espoir revenir. Elle chuchota :

— Allez…Délivre-moi tes secrets, papa… 

Soudain, une main se plaqua contre sa bouche :

—  Ne bougez pas ou je tire, fit la voix.

À cet instant, Icare surgit dans la salle, impuissant, tandis que Bérénice sentait le canon d’un pistolet frôler son manteau. C’était un homme, plus grand qu’elle, mais surtout bien plus fort.

—  Des policiers, ainsi qu’un des hommes de main d’Auguste Harcourt sont entrés dans le ministère… sans aucun doute alertés par votre prodigieuse discrétion…

Bérénice ne releva pas l'ironie, l’arme pointée contre son dos l’aidant grandement à ravaler sa fierté.

—  Je vais vous libérer, reprit-il. Mais vous devez vous taire. S’ils nous trouvent, nous serons tous deux dans les prisons de Paris avant le lever du soleil.

Bérénice ferma les yeux et entendit un léger tintement d’une botte contre le sol. Il y en eut d’autres. Elle hocha rapidement la tête. La poigne se relâcha et elle retrouva son souffle. Elle se retourna et reconnut immédiatement Dimitri Chapelier. En uniforme d’Habile, il lui faisant face.

—  Que faites-vous là ? lança-t-elle, surprise.

Il haussa un sourcil amusé, derrière ses lunettes aux étranges verres et murmura :

—  C’est plutôt moi qui devrais vous poser la question. Je suis sur mon lieu de travail, vous en revanche, vous êtes une petite cambrioleuse…

Bérénice hésita un instant. Elle entendit une discussion se tenir dans l’autre pièce. Les hommes qui étaient entrés dans le ministère demandaient des comptes au gardien.

Pire, des sirènes de voitures de police se faisaient écho dans les rues de Paris. Elle perdait totalement le contrôle de la situation.

Icare se posa sur un pupitre, surveillant d’un œil Dimitri qui s’éloignait de Bérénice. L’Habile pointa du doigt l'emblème :

— Qu'est-ce qu'il fait là ? Vous l'avez volé ?

Il était scandalisé, mais conservait un ton de voix bas.

— C'est le mien ! Je suis venue le récupérer !

— Et récupérer également d'autres objets, à ce que je vois ! fit-il en jetant un coup d’œil à la plaque d'Antoine égratignée par Bérénice.

Un bruit de verre brisé, suivi de celui d’une chaise tombant à terre. Puis les gémissements du gardien. Bérénice et Dimitri se rappelèrent l’urgence de la situation :

—  Cette plaque, fit-elle en pointant du doigt l’objet en question. Je ne partirai pas sans elle. Si vous m’aidez, je vous expliquerais.

—  Vous ne pouvez pas violer ce lieu, c’est un sanctuaire pour les Habiles, répondit-il.  

 Bérénice aurait pu le comprendre en d’autres circonstances. Dimitri se plaça devant la plaque, la protégeant de son corps.

—  Peut-être. Mais elle est encore plus importante pour moi. Antoine Savary a été assassiné il y a quelques semaines, alors qu’il se cachait depuis des années sous un faux nom. J’ai des raisons de croire que seul ce qui se trouve derrière cet écriteau pourra m’en apprendre davantage sur les circonstances de sa mort et sur la vie qu’il a eue avant moi.

—  Vous connaissiez Antoine Savary ? demanda-t-il, incrédule.

Une voix grave et familière retentit dans le hall :

—  Je monte à l’étage et vous cherchez en bas.

Bérénice écarquilla les yeux, sentant son but lui échapper :

—  C'était mon père ! fit-elle précipitamment.

— Votre père ! Impossible. Sa famille est morte depuis des années. Vous mentez !

— Je ne mens pas. Mon père nous a fait disparaitre. J’ai besoin de votre aide.

Il hésita, ses yeux allant sans cesse du visage de Bérénice à l’entrée du musée où se trouvaient les gardes.

— Ce que je fais peut également aider Lysandre ! J’en ai besoin, supplia-t-elle. Je suis quasiment sûre d'être la principale destinataire de ce qui se cache dans ce tiroir. Mais peut-être que cela pourra également servir les Habiles.

            Dimitri ne voulait pas céder, Bérénice le percevait. Cette idée lui coutait son intégrité d'Habile. Il soupira, puis attrapa les lunettes à double foyer accrochées au col de sa chemise, les posa sur l’arête de son nez et se tourna vers la plaque qu’il commença à lire :

—  Que faites-vous ? chuchota Bérénice.

De ses mains gantées, Dimitri fit jouer les leviers qui étaient sur les branches de ses lunettes. Il levait et descendait les différents verres de couleurs bleus, verts et rouges. Bérénice les avait déjà aperçues le jour de leur rencontre. 

— Mes lunettes me permettent de voir à travers les parois les plus épaisses, répondit-il.

— Et vous n’avez jamais songé à l’utiliser dans votre propre ministère ?

Il lui jeta un regard qui la réduit au silence et murmura, incrédule :

— Vous avez raison. Contrairement aux autres, celle-ci contient quelque chose. Je vais vous aider, mais je garde un œil sur ce que contient cette plaque. D’abord enfilez ça !

Dimitri tendit à Bérénice sa cape d’Habile. Elle rabattit la capuche sur son visage, masquant son identité. De sa sacoche, il sortit un bâtonnet qui brillait d’une légère lumière rougeâtre. Des voix d’hommes se rapprochèrent. Leurs pas étaient décidés, la rencontre inévitable.

—  Prenez ceci et introduisez son extrémité la plus fine dans la fente que vous avez déjà faite. Ensuite dévissez la partie supérieure du bâtonnet en prenant votre temps. Vous n’aurez pas plus de dix secondes pour vous éloigner une fois le système enclenché.

— Vous m’avez mis une bombe entre les mains ?

Bérénice faillit tout lâcher.

— Elle n'est pas trop forte. Au pire, si vous restez trop proche, elle ne vous explosera que quelques doigts.

Bérénice en resta bouche bée.

— Vous l’actionnez, vous extirpez la boite cachée et on s’enfuit. Je vais essayer de les retenir.

 À ce moment précis, trois hommes firent leur entrée. Ils portaient un uniforme de police immaculé.

— Vous ! Vous êtes en état d'arrestation !

Dimitri pressa Bérénice vers la plaque et chuchota :

— Ne vous fiez pas à leur apparence. Je mettrai ma main à couper qu’ils n’ont jamais mis les pieds dans un commissariat.

Alors que Bérénice restait figée, il reprit plus fort :

— Dépêchez-vous, je ne les retiendrai pas longtemps !

Bérénice s’approcha de la plaque, la main tremblante. Elle prit de profondes inspirations. La situation nécessitait du sang froid.

— Ne les laissez pas s’enfuir ! cria leur chef.

Dimitri s’élança dans leur direction. Les quatre hommes s’arrêtèrent brusquement. Comme leurs attaquants, il avait sorti son pistolet de sa ceinture :

—  Nous voilà dans une impasse, lança-t-il, presque fanfaron, mais prêt à bondir.

Bérénice se retourna un instant et reconnut les traits d'Oscar, l'homme qui s'était entretenu avec Auguste Harcourt. Alarmée, elle tendit le bâton vers la fente qu’elle avait déjà réalisée, mais ne parvint pas à le maintenir perpendiculaire au mur.  Suivant les directives de Dimitri, elle poussa de toutes ses forces et trouva un bon angle pour que le bâton s’insère.

— Nous voilà dans une impasse, fit la voix familière d’Oscar. Que proposez-vous ?  Nous récupérons l'emblème et on vous laisse la vie sauve… On oublie tout.

— De la poudre aux yeux ! Vous n'avez pas mieux ? répondit Dimitri.

 L’atmosphère se chargea, comme si les objets autour d’eux se préparaient eux aussi au coup d’envoi des hostilités. Bérénice actionna l’engin.

Son corps entier frémit et, sous l’adrénaline, elle bondit loin de la bombe au moment où l’un des hommes chargeait Dimitri. Un coup de feu et un grand fracas retentirent.

            Bérénice leva les bras pour se protéger la tête. Sur elle tombait une pluie de morceaux de verre. Dimitri venait de tirer dans le plafond qui décorait une partie de la pièce.

            Soudain, la bombe se déclencha. Bérénice l’avait presque oubliée tant elle avait été sonnée par le coup de pistolet. La déflagration ne fut pas grande, mais une sorte de bruit sourd et un léger tremblement lui fit perdre l’équilibre.

            Dimitri se redressa, ses épaules recouvertes de verre. Un homme se jeta sur lui. Ils basculèrent en arrière. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, Bérénice tenta d’extraire la plaque commémorative de son père. Sans succès. Bérénice dégagea des petits gravas et enfin, s’aperçut qu’une boite en fer était dissimulée.

             Elle la rangea dans son sac et vint à l’aide de Dimitri. Il était sous la pointe d’un couteau menaçant, tenu entre les mains d’Oscar, décidé à le tuer. Dimitri repoussait l'arme de toutes ses forces. Les deux autres attaquants se relevèrent en gémissant et en grognant.

Bérénice se précipita vers le pistolet de Dimitri à quelques mètres d’eux. Elle l’attrapa et le maintint droit sur le groupe :

— Arrêtez ou je tire ! cria-t-elle, le cœur battant.

Tous se tournèrent vers elle.

— Une fille ? siffla l’un d’eux, perplexe.

— Je ne le redirai pas, reprit-elle en veillant à garder son visage dissimulé.

Le pistolet tenu à deux mains, elle tira sur la casquette d'un des hommes. Cette dernière s’envola.

— Baissez vos armes, gronda Oscar.

—Mais ! Oscar ?

— Fais ce que je te dis… Fais ce que je te dis ! s’écria-t-il à son complice.

Oscar lui-même se redressa lentement tout en maintenant le couteau en l’air. Dimitri se dégagea, se rapprocha de Bérénice :

— Vous l’avez ?

Bérénice acquiesça tout en maintenant l’arme fixée sur les trois hommes.

— Ce n'est que partie remise Dimitri…De toute façon, je n'ai jamais pu te voir en peinture ! affirma Oscar, sa lèvre inférieure ensanglantée et son visage en piteux état.

Son air familier troubla Bérénice.

— J'imagine ! Dis-moi, passer de larbin de Harcourt à celui de Decas…Tu baisses sacrément en grade, non ?

Avant qu'Oscar n'ait pu répondre, Dimitri sortit d’une de ses poches un épais cylindre métallisé composé de deux parties. De loin, on aurait dit un cryptex.

— Si j'étais vous, je ne m'approcherais pas, fit Dimitri en détournant le visage de l’objet.

 Il tourna les deux parties dans les directions opposées et une poudre bleue jaillit de l’extrémité du tube. Bérénice se protégea le visage. Elle ne distinguait plus rien, ni les trois hommes, ni la pièce autour d'elle. Tout était entièrement recouvert d’un épais brouillard indigo. Elle ne devinait que des ombres.

— Venez !

Dimitri la tira, l’enjoignant de le suivre. Elle se laissa guider, aveuglée par la fumée. Leurs vêtements étaient recouverts d'une teinture bleue. Devant l’accueil, le gardien gisait au sol.

— Vous croyez qu'il est mort ? s’enquit Dimitri.

Elle se rapprocha et colla son oreille contre la bouche de l’homme.

— Je ne crois pas. Je perçois un souffle.

— De toute façon, il ne les intéresse pas. Nous devons partir.

— Attendez ! L’entrée est là ! fit-elle en montrant le hall.

— Non, pas par-là, nous serons retrouvés en deux minutes. Abandonnez vos chaussures et suivez-moi.

Bérénice se détourna. Les traces de leurs chaussures sur le sol se dessinaient aussi bleues que leurs vêtements. Elle s'exécuta et suivit Dimitri. Ils montèrent les escaliers et atteignirent le deuxième étage. Icare volait à tire d'aile derrière eux, lui aussi couvert de poudre bleue :

« On dirait un ara. » se dit Bérénice.

— Vous êtes sûr de vous ? Ils vont nous coincer ici ! Nous sommes pris au piège !

— Certain ! Ayez confiance, fit Dimitri.

Ils pénétrèrent dans la pièce par laquelle Bérénice était entrée. Icare colla ses longues ailes mécanisées sur son ventre, comme l'aurait fait un enfant. Dimitri fixa curieusement l’oiseau :

— De longues explications vous attendent. Je risque ma carrière, ma vie et plus encore.

— Je m’en doute.

Dimitri se précipita vers un des murs et retira une tenture.

— Quelle mouche vous pique ? Nous n’avons pas le temps pour ça !

— Au lieu de parler, aidez-moi.  

Alors qu’elle entendait distinctement des pas monter l’escalier, elle se pencha pour se placer devant Dimitri.

— Attrapez le tissu. Non pas ici, à côté de moi et tirez-le vers nous.

            Elle s’exécuta. La tenture cachait une porte petite et épaisse. Par endroits, son bois était gondolé et abimé. Le verrou en fer était grossièrement réalisé comme ceux du Moyen-Âge. L’allure de la porte contrastait avec tout ce qui se trouvait dans cette pièce. Sa poignée en revanche n’était pas d’origine. Brillante et dorée, on ne pouvait pas la rater.

Dimitri actionna un petit bouton sous la poignée et la tira ensuite une fois vers le haut et une fois vers le bas. La porte s’ouvrit dans un déclic laissant entrapercevoir une pièce dans le noir quasi complet.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée…

— Je n’hésiterais pas si j’étais vous, répondit Dimitri en lançant un regard vers l’entrée de l’atelier.

Oscar venait de pénétrer, le visage contorsionné par la haine…et entièrement bleu.

Bérénice franchit la porte. Dimitri la suivit, puis referma derrière eux. Une fois dans la pièce, il alluma une lampe torche. Bérénice ne distinguait pas grand-chose. Elle se retourna vers Dimitri et demanda :

— Que faisons-nous maintenant ? Nous sommes dans une impasse !

— Le pistolet, je vous prie ?

Elle lui tendit. Dimitri le récupéra par le canon et frappa la poignée de la porte avec la crosse. Bérénice bondit de surprise.

Après plusieurs coups violents, Dimitri cassa la poignée. Elle tomba dans un cliquetis. Il lâcha ensuite l’arme et reprit sa respiration sous le regard stupéfait de la jeune femme.

Bérénice examina l’Habile. Des éclaboussures de sang recouvraient son uniforme en haillons, une coupure barrait sa joue, ses yeux étaient grands ouverts. Il était inquiétant.

— Nous sommes saufs, assura-t-il, après quelques instants.

Bérénice ne pouvait qu’en douter.

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Fannie
Posté le 21/01/2021
Après l’intervention des deux hommes, je me suis demandé plusieurs fois « Et Icare ? ». Mais non, ni l’autrice ni les protagonistes ne l’ont oublié.  ;-)
Ce chapitre au rythme haletant est bien mené. On commence à voir combien Bérénice est courageuse. La seule chose qui m’a ennuyée, c’est que je n’ai pas bien compris où elle avait atterri. Sans doute à cause du toit qui s’éloigne et à cause de l’expression « à deux mètres du sol ». Il y a probablement une particularité du bâtiment qui m’échappe ou que j’ai oubliée.
Coquilles et remarques :
Ici aussi, tu as oublié plusieurs fois l’espace après les points de suspension.
— Monter sur Paris [à Paris]
— Découvrir son héritage, les jeux politiques mis en place par l’empereur et Lysandre et la volonté d’Harcourt de faire un coup d’État. [Selon le dictionnaire de l’Académie française, « mettre en place » signifie « disposer selon un arrangement déterminé ou installer, préparer dans un but précis ». Aujourd’hui, cette expression est employée à tort et à travers. Je propose « les jeux politiques auxquels se livraient l’empereur et Lysandre » / « ainsi que la volonté d’Harcourt » permettrait d’éviter d’avoir deux « et » rapprochés ; si toutefois tu veux conserver « et la volonté », il faut mettre une virgule avant.]
— Et retrouver Icare qui lui manquait, chaque jour, un peu plus. [Tu ne peux pas placer « chaque jour » entre deux virgules, parce que si tu l’enlevais, la phrase perdrait de son sens. J’enlèverais les deux virgules ; celle qu’il faut absolument enlever est la deuxième.]
— Elle pédalait avec ardeur dans la nuit et sentit pour la première fois à Paris, son cœur battre vraiment. [Il faudrait placer « pour la première fois à Paris » entre deux virgules.]
— les grandes dames étaient de sortie, riantes et rayonnantes, les péniches éclairées et l’air sentait le musc [« sentaient » si ça concerne les péniches et l’air ; en revanche, si tu veux dire que les péniches étaient éclairées, il vaut mieux répéter le verbe. Si tu mets une virgule pour exprimer l’ellipse du verbe, ça risque de ne pas être compris immédiatement.]
— la Dame de fer réalisait la même promenade [« réaliser une promenade », c’est bizarre ; « effectuait », peut-être ?]
— Son circuit s’arrêtait indubitablement au-dessus du ministère des Habiles pendant quelques secondes, avant de repartir. [Ce n’est pas le circuit qui s’arrête et repart. Il faudrait reformuler la phrase. Je te propose une solution qui touche les deux phrases : « la Dame de fer parcourait (ou « empruntait » ou « suivait ») le même circuit » / Durant sa promenade, elle s’arrêtait (...) ».]
— et Bérénice comptait bien utiliser la Tour pour récupérer ce qui était sien. [Pas de majuscule à « la tour » ; à corriger dans tout le chapitre.]
— et Bérénice scruta avec toujours le même étonnement, les lanternes qui se penchaient légèrement sous elle, comme pour mieux l’accompagner dans la nuit. [Je dirais plutôt « toujours avec le même étonnement » / l’expression « sous elle » me laisse perplexe ; veux-tu dire « en dessous d’elle », « sur son passage », « à ses pieds » ?]
— Bérénice accéléra la cadence et arriva sous les pieds de la Tour et dérapa. [Je remplacerais le premier « et » par une virgule.]
— Bientôt, le souffle vint à manquer [«à lui manquer » plutôt]
— Elle ressentait cette étrange sensation, alors qu’elle prenait de la hauteur tout en avançant à pas de géant. [Je placerais plutôt la virgule après « hauteur ». / Il vaut mieux éviter d’employer le verbe « ressentir » quand le COD est « sentiment » ou « sensation » ; je propose «éprouvait ».]
— elle pointa son regard vers l’Est, où apparaissait au loin le Châtelet et, plus loin encore, les premiers bâtiments du Marais [vers l’est ; c’est une direction / apparaissaient]
— À voir le sol, elle ne pouvait s’empêcher de penser que la moindre erreur lui coûterait la vie. [La graphie rectifiée est « couterait ».]
— Si un gardien était dans le bâtiment, elle espéra qu’il ne l’entendît pas tomber grâce au tintamarre produit par les grincements de la Tour Eiffel. [Outre le fait qu’il n’est pas à propos, ce subjonctif imparfait détonne parce que d’une part, tu emploies habituellement le subjonctif présent ou passé et d’autre part, tu appliques les rectifications orthographiques de 1990. Je propose « qu’il ne l’entendrait pas, grâce au (...) ».]
— Celle-ci déjà s’échappait vers Bastille [vers la Bastille]
— Surchargés par l’exposition universelle et sûrs que personne n’oserait les voler, les Habiles n’avaient pas encore remplacé cette fenêtre !  [La graphie rectifiée est « surs ».]
— Ils étaient tous semblables à celui par lequel elle s’était introduite, exceptés peut-être qu’ils étaient bien mieux rangés [excepté]
— Par leurs portes ouvertes, Bérénice entr’aperçut de nombreux bibelots [entraperçut ; cette graphie ancienne est d’autant plus illogique que plus bas, tu as écrit « entrapercevoir »]
— Voilà bien un endroit où j’irai mettre un objet de curiosité… [où j’irais ; conditionnel présent]
— Je ne suis pas sûre que ce soit une des principales qualités requises pour le poste de ministre des Habiles, s’amusa-t-elle. [Il faudrait plutôt mettre des guillemets ; à moins qu’elle s’exprime à voix haute.]
— Dans ce salon de curiosité, les objets étaient placés [« ce salon de curiosités », « ce salon des curiosités » ?]
— Il percuta Bérénice avec une telle force, qu'elle tomba à terre. [Pas de virgule avant « qu’elle ».]
— Héhé, oui mon tout beau. On s'est manqué ! [Ponctuation : Hé hé ! Oui, mon tout beau. / « On s'est manqué l’un à l’autre », peut-être ? Autrement, on comprend qu’ils se sont ratés.]
— Elle se se rendit compte d’un détail. / Seule, celle de son père était patinée par le temps. [Il y a deux fois « se » / pas de virgule après « Seule ».]
— Je suis sur mon lieu de travail, vous en revanche, vous êtes une petite cambrioleuse… [Il faut un signe de ponctuation plus fort après « travail » : point ou point-virgule.]
— Un bruit de verre brisé, suivi de celui d’une chaise tombant à terre. Puis les gémissements du gardien. [Il faudrait ajouter un verbe conjugué après « à terre » : « se firent entendre », « leur parvinrent » ou « retentirent », peut-être ?]
— Si vous m’aidez, je vous expliquerais [je vous expliquerai ; futur simple]
— Votre père ! Impossible. Sa famille est morte depuis des années. [Ponctuation : « Votre père ? Impossible ! »]
— Je suis quasiment sûre d'être la principale destinataire de ce qui se cache dans ce tiroir. [La graphie rectifiée est « sure ».]
— et descendait les différents verres de couleurs bleus, verts et rouges. [Virgule après « de couleurs » / y en a-t-il vraiment plusieurs de chaque couleur ? Sinon, il faut écrire « bleu, vert et rouge ». / Je dirais « abaissait » plutôt que « descendait ».]
— Et vous n’avez jamais songé à l’utiliser dans votre propre ministère ? [les utiliser (les lunettes)]
— Il lui jeta un regard qui la réduit au silence [la réduisit]
— D’abord enfilez ça ! [Virgule après « D’abord ».]
— Ensuite dévissez la partie supérieure du bâtonnet en prenant votre temps. [Dans ce contexte, je mettrais une virgule après « Ensuite ».]
— Au pire, si vous restez trop proche, elle ne vous explosera que quelques doigts [si vous restez trop près / « exploser » est intransitif (et cette mode de l’employer transitivement date des années 80) ; je propose « blessera », « estropiera », « arrachera », « pulvérisera » suivant le degré d’humour de Dimitri.  ;-)]
— Je mettrai ma main à couper qu’ils n’ont jamais mis les pieds dans un commissariat. [Je mettrais ; conditionnel présent.]
— Nous voilà dans une impasse, lança-t-il, presque fanfaron, mais prêt à bondir. / Nous voilà dans une impasse, fit la voix familière d’Oscar. [Est-ce voulu qu’Oscar répète textuellement la phrase de son interlocuteur ? Si oui, je dirais « fit en écho la voix (...) »]
— Son corps entier frémit et, sous l’adrénaline [« sous une poussée d’adrénaline », peut-être ? L’expression « l’adrénaline » est employée à tort et à travers pour des situations d’excitation, généralement mêlée de peur.]
— mais une sorte de bruit sourd et un léger tremblement lui fit perdre l’équilibre [lui firent]
— Bérénice dégagea des petits gravas et enfin, s’aperçut qu’une boite en fer était dissimulée. [Elle dégagea ; il y a déjà son prénom juste avant / gravats / il faudrait préciser ou elle était dissimulée.]
— Elle la rangea dans son sac et vint à l’aide de Dimitri. [Comme « à l’aide de » peut être ambigu, je propose « au secours de Dimitri ».]
— Il était sous la pointe d’un couteau menaçant, tenu entre les mains d’Oscar, décidé à le tuer. [Il vaudrait mieux simplifier la phrase ; cette tournure est ambiguë.]
— Elle l’attrapa et le maintint droit sur le groupe [Il y a le verbe « maintenir » un peu plus loin. Je propose : « Elle l’attrapa et tint le groupe en joue ».]
— Bérénice acquiesça tout en maintenant l’arme fixée sur les trois hommes. [Je dirais « braquée », pas « fixée ».]
— Elle ne distinguait plus rien, ni les trois hommes, ni la pièce autour d'elle. [Pas de virgule avant le deuxième « ni ».]
— Dimitri la tira, l’enjoignant de le suivre [lui enjoignant de]
— « On dirait un ara. » se dit Bérénice. [Virgule avant l’incise ; j’enlèverais le point à l’intérieur des guillemets. Icare doit être joli en bleu.  :-)]
— Certain ! Ayez confiance, fit Dimitri. [Il est préférable d’associer « fit » à une indication sur l’intonation ou l’expression du visage du personnage.]
— Sa poignée en revanche n’était pas d’origine. [Il faudrait placer « en revanche » entre deux virgules.]
— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée… [La graphie rectifiée est « sure ».]
— La porte s’ouvrit dans un déclic laissant entrapercevoir une pièce [virgule avant « laissant »]
— Nous sommes saufs, assura-t-il, après quelques instants. [Pas de virgule avant « après ».]
Tu as employé 6 fois le verbe « chuchota » dans ce chapitre, et 5 fois le verbe « atteindre » (dont une fois à l’infinitif).
Comme il y a des choses que j’ai remarquées par hasard après coup, j’espère que je n’ai rien laissé échapper.
Luna
Posté le 29/05/2020
Oh la la mais il dépote ce chapitre !!! Bon je te préviens, je sens qu’au fil des prochains chapitres je ne vais plus être super constructive, mais en mode admiration, je suis tellement embarquée !

Bérénice est définitivement une héroïne très attachante ♥ j’ai eu le vertige avec elle !
Au début de ton roman j’avais trouvé ça génial de faire de la Tour Eiffel un bâtiment animé, mais je ne pensais pas qu’elle prendrait cette place dans l’intrigue. C’est tellement bien trouvé ! Tu sais que tu me donnes furieusement envie de visiter Paris à nouveau (je n’y suis allée que deux fois dans ma vie…) ? Et pourtant je suis une provinciale qui ne jure que par la campagne, la montagne et les grands espaces xD Bref tu me fais voyager, j’adore !

Ça y est, je sens que Bérénice et Dimitri vont enfin unir leurs forces. Je l’ai trouvé vraiment super classe ce Dimitri dans ce chapitre, je l’aimais déjà avant, mais là ! C’est vrai qu’il est assez effrayant, mais en même temps, il dégage une aura de fou !

Une toute petite remarque de chipotage dans cet extrait « Lorsque le nuage de poussière se dissipa, Bérénice tenta d’extraire la plaque commémorative de son père. Sans succès. Bérénice dégagea des petits gravas et enfin, s’aperçut qu’une boite en fer était dissimulée. » Je pense que tu peux te dispenser de répéter Bérénice et utiliser simplement le pronom « elle » afin que ce soit plus fluide, surtout qu’on est en plein dans l’action. Bon franchement, je chipote, hein, je trouve que pour un chapitre que tu dis avoir eu du mal à écrire, il est vraiment réussi ! J’étais en haleine du début à la fin.
Arabella
Posté le 30/05/2020
Recoucou Luna ! merci pour ton commentaire. Hihi je suis contente qu’il te plaise, je t’avais dit que ça bougeait un peu plus à partir de cette partie ! Je suis contente que Bérénice te plaise et que tu aimes ce petit tour en tour Eiffel ! Pour l’anecdote, elle n’était pas dans le chapitre à la base et j’ai eu peu eu l’idée de la rajouter à la dernière minute !

Quel compliment de me dire que ça te donne envie de visiter Paris ! Si tu viens sur Paris (je suis du coin) n’hésite pas à me faire signe ! Je rêve également de retrouver la campagne, mais je suis pour l’instant sur Paris et j’adore également cette ville !

Hihi, Dimitri va prendre plus de place dans les chapitres à venir ! En espérant qu’il te plaise toujours !
Je note la remarque ! merci et tu as raison ! A force de retravailler les chapitres, je ne vois plus rien et tu as raison ! Je vais corriger cela ! Merci encore !
Alice_Lath
Posté le 24/04/2020
Oooh, c'était vraiment un super chapitre, plein de rebondissements, je l'ai dévoré avec beaucoup de plaisir et voir Bérénice comme ça, c'est vraiment très agréable, j'ai vraiment été embarquée par l'action! Juste, tu m'avais dit de te signaler si je voyais une ou deux petites choses étranges d'un point de vue scientifique haha: vingt mètres en chute libre avec une corde, on retrouve deux morceaux de Bérénice, ou alors, dans le meilleur (ou le pire) des cas, elle s'explose la colonne vertébrale. Mais c'est vraiment un point de détail, car je me suis vraiment régalée!
Arabella
Posté le 24/04/2020
coucou Alice ! merci beaucoup pour ton compliment qui me va droit au coeur ! Ca a été difficile de l'écrire, d'expliciter des scènes d'action. Donc MERCI merci, merci. Pour la chute de Bérénice ahahah tu n'es pas la première à me le dire. La pauvre...je la tue à 1/3 du bouquin....blague à part, merci pour ton regard scientifique, parce que moi ça, je m'en rends pas du tout compte. Dans la correction, bien entendu que je vais corriger ce passage (ou la ressusciter?) héhé.
Alice_Lath
Posté le 24/04/2020
Il faudrait qu'elle se fasse un harnais à la rigueur avec un système de répartition des poids, peut être avec un trio de cordages et le tout avec une certaine élasticité... ou diminuer la hauteur de sa chute huhu
Arabella
Posté le 24/04/2020
Ahah merci, je pensais diminuer la distance entre la Tour et le ministère et qu'elle descende en mode Tarzan. Mais c'est mort ahah. le harnais c'est pas mal ça, qu'elle couperait une fois arrivée sur le toit. Je vais faire ça! merci pour l'idée !
Keina
Posté le 25/01/2020
Oh, moi j'ai adoré ce chapitre ! Je me suis laissée porter par l'action, quelles que soient les incohérences. Déjà, l'idée de se servir de la dame de fer, j'ai trouvé ça super beau, et puis c'est bien trouvé de réutiliser le coup de la fenêtre cassée ! Et puis, enfin, elle retrouve Icare... et elle se dévoile à Dimitri ! Cool ! Ça
Keina
Posté le 25/01/2020
argh, fausse manip
Donc, je disais, cool, ça fait un allié de plus !
J'espère qu'ils sont réellement saufs en tout cas... Oscar risque bien d'être un obstacle futur, surtout qu'il a vu Bérénice, maintenant...
Arabella
Posté le 27/01/2020
recoucou Keina ! Je vais corriger la petite (méga) incohérence !) hihi. Je suis super contente que ça te plaise. Oui Oscar sera un obstacles et bientôt Bérénice devra affronter le fait d'avoir été vue ! Merci pour ta lecture toujours aussi enthousiaste !
Rachael
Posté le 03/01/2020
Alors là, j’ai un petit problème technique avec ce chapitre : si Bérénice se laisse tomber de 20 mètres, et qu’elle est arrêtée par une corde, physiologiquement, ça ne va pas le faire : avec le choc, elle va être littéralement coupée en deux. Ça ne marche en saut à l’élastique parce que justement, ce sont des élastiques qui absorbent l’énergie de la chute. C’est aussi pour absorber l’énergie des chutes que les cordes d’escalade sont élastiques (contrairement aux cordes de spéléo). Bref, il y a pour moi un petit truc à revoir, là… Il faudrait plutôt qu’elle se laisse descendre en laissant la corde coulisser (comme une sorte de rappel, et il lui faut alors des gants)
Sinon, ce chapitre est sympa, Bérénice cesse de se laisser ballotter par les événements et prend les choses en main, c’est super !
Dans la bataille au ministère, ça m’a paru étrange que les hommes ne l’aient pas vu plus tôt. Sinon, je trouve que tu manies bien l’action, et que ce chapitre envoie bien !
détails
en pantalon en toile : de toile ?
Bérénice atteint les Tuileries : atteignit
Bérénice accéléra la cadence, atteint les pieds de la Tour : atteignit (et repetition de la phrase précédente !)
Elle ressentait cette étrange sensation : quelle sensation ?
où apparaissait au loin, le Châtelet, et plus loin encore les premiers bâtiments du Marais : où apparaissait au loin le Châtelet et, plus loin encore, les premiers bâtiments du Marais. (virgules mal placées)
Trente mètre : Trente mètres
elle espéra qu’il ne l’entendît pas avec le capharnaüm que faisait la Tour Eiffel : qu’il ne l’entendrait pas ?
et sentit sa tête tournée : tourner
Reprenant ses affaires : quelles affaires, exactement ?
De leurs portes ouvertes, Bérénice entr’aperçut de nombreux bibelots : par leurs portes ouvertes ?
la baguette pliée en angle droit : à angle droit ?
des sirènes de voitures de police faisaient écho dans les rues de Paris : se faisaient écho ?
surveillant d’un œil Dimitri s’éloigner : qui s’éloignait ?
je ne les retiendrais pas longtemps : retiendrai
Cette dernière s’envola : dernière ne convient pas ici
et jaillit de l’extrémité du tube une poudre bleue : une poudre bleue jaillit de l’extrémité du tube ?
petite et épaisse, le bois était à quelques endroits gondolé et abimé : phrase disjointe (petite se rapporte à la porte, pas au bois)
Arabella
Posté le 11/01/2020
Coucou Rachael ! merci beaucoup pour ton retour !
"Alors là, j’ai un petit problème technique avec ce chapitre : si Bérénice se laisse tomber de 20 mètres, et qu’elle est arrêtée par une corde, physiologiquement, ça ne va pas le faire "⇒ J’ai beaucoup ri en lisant cela, parce qu’en fait, la littéraire et absolument pas logique que je suis n’aurait jamais pu penser à cela. Donc en effet, je vais la faire descendre en rappel (ce serait bête qu’elle se tue à 1/3 du roman !!!!). Donc du coup, merci pour ton regard logique la dessus. Maintenant que tu le dis…c’est une évidence…(no comment hihi)

Merci pour le compliment sur le chapitre. Oui, j’ai l’impression que c’est le bon moment pour qu’elle agisse, qu'elle se réveille ! En fait, les hommes ne la voient pas plus tôt parce que le petit musée est dans une pièce à part et ensuite, ils voient une deuxième personne, mais dans l’action ne font pas vraiment attention.

Je corrige les problèmes de grammaire et d’orthographe ! Merci beaucoup pour ton œil de lynx ! Bonne année et des bisous ☺
Gabhany
Posté le 02/01/2020
EXtra ce chapitre ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour les scènes d'action, elles sont très bien écrites !! J'ai retenu ma respiration d'un bout à l'autre ^^ Bérénice est vraiment un super personnage féminin, intrépide et déterminée, j'adore ça, c'est très inspirant ;) bravo pour ce chapitre !
Arabella
Posté le 11/01/2020
Coucou Gabhany, merci beaucoup pour ton message, tu me rassures, j'ai toujours l'impression que les scènes d'action sont génialement folle dans ma tête et une fois à l'écrit deviennent lentes. Je suis contente que tu me dises cela sur Bérénice, j'ai toujours un peu peur qu'elle passe à la trape par rapport aux autres personnages, qu'on l'oublie un peu et que je ne développe pas assez sa personnalité ! Des gros bisous :) merci beaucoup pour ta lecture !
peneplop
Posté le 30/12/2019
C’était HALETANT ! J’ai adoré ce chapitre bourré d’action et toujours saupoudré d’humour.

Je me doutais que Bérénice n’avait pas froid aux yeux mais elle m’impressionne encore davantage. C’est vraiment une Indiana Jones ! « Lorsque la corde se tendit, Bérénice bondit comme un yoyo et se retourna pour couper la corde d’un coup sec. » : c’est vraiment une action digne d’une héroïne !

« Elle enjamba rapidement la bicyclette d’Héloïse » : elle enfourcha ?

« Elle pédalait avec ardeur dans la nuit et sentit pour la première fois à Paris, son cœur battre vraiment. » : j’ai un doute sur le placement de la virgule... Peut-être en faire deux phrases ?

« Et la Tour Eiffel se rapprochait d’elle, et du ministère. Comme prévu. » : je comprends pourquoi elle se rapproche du ministère mais pourquoi dis-tu qu’elle se rapproche aussi d’elle ? Parce qu’elle est en route pour le ministère elle-même ?

« (...) les lanternes qui se penchaient légèrement sous elle, comme pour mieux l’accompagner dans la nuit. » : voilà les petits détails que j’adore !

« Elle ressentait cette étrange sensation, alors qu’elle prenait de la hauteur tout en avançant à pas de géant. Littéralement. » : mais oui ! Bien trouvé !

« Nous voilà dans une impasse, fit la voix familière d’Oscar. » : je crois qu’il y a une répétition de « Nous voilà dans une impasse », à moins que ce soit un effet que souhaite donner le personnage.

Super chapitre ! Bravo !
Arabella
Posté le 11/01/2020
Coucou Peneplop ! merci pour ton commentaire ! Tu me rassures, parce que les chapitres d'action sont ma hantise ! J'ai noté certaines de tes remarques, notamment sur le vocabulaire qui sont très pertinentes (j'ai de plus en plus tendance à tourner toujours autour des mêmes mots de vocabulaire, ça m'énerve!) et les erreurs où je me répète ! Pour la tour Eiffel, oui en effet, c'est l'idée que comme Bérénice et la Tour se rapprochent du ministère, elles se rapprochent l'une de l'autre. la tournure est peut-être maladroite (voire inutile...) en tout cas merci beaucoup en espérant que la suite te plaise ! des bisous :)
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