À quelques mètres de là, Amélia marchait vite en direction du parc. Le sourire aux lèvres, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à sa discussion avec la tante Nausicaa. Jamais elle n’aurait pensé plaisanter de la sorte avec elle !
Une fois parvenue au parc, Amélia déambula quelques instants avant de s’asseoir sur un banc à l’ombre d’un saule où elle attendit Jagger.
Les secondes s’écoulèrent, les minutes s’allongèrent.
Amélia ne cessait de jeter des coups d’œil à sa montre, soucieuse. Après une heure à observer les environs sans trouver trace de son compagnon ailé, la jeune fille commença à se demander s’il ne lui avait pas posé un lapin.
Alors qu’elle s’apprêtait à se lever pour partir – après tout, elle devait encore se rendre chez Mystia Aura pour y déposer les perles – Amélia remarqua une silhouette courir dans sa direction. En reconnaissant ses vêtements miteux et sa tignasse blonde en bataille, l’adolescente eut un soupir de soulagement. Il était enfin là.
Jagger s’arrêta à quelques mètres d’elle, haletant. Elle lui laissa un moment pour reprendre son souffle. Le garçon se redressa alors, les joues rougies par sa course.
– Pardon pour le retard, ahana-t-il. J’ai dû jouer les coursiers de dernières minutes pour un client.
Étrangement, cette réponse apaisa un peu la jeune fille. Puis une sombre culpabilité lui fit détourner les yeux. Comment avait-elle pu oublier que Jagger avait d’autres obligations ? Même s’il avait à peine quelques années de plus qu’elle, lui devait travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Quelle gourde…
– Ce n’est rien, répondit finalement Amélia alors qu’il essuyait la sueur qui perlait à son front.
Il la fixa un moment, dubitatif. Elle lui sourit.
– Marchons, proposa-t-elle. Je dois faire une course. Nous pourrons parler en chemin.
Jagger opina du chef et tous deux s’engagèrent dans le chemin.
Pendant de longues minutes, aucun d’eux ne pipa mot. Amélia ne savait pas par où commencer et Jagger ne semblait pas vouloir lancer la discussion.
En traversant la Grand-rue, l’adolescente jeta un œil à son compagnon, curieuse. Celui-ci ne pouvait s’empêcher de promener son regard un peu partout autour de lui. Amélia pouvait voir les étoiles qui brillaient dans ses yeux. Il semblait sincèrement émerveillé par tout ce qui l’entourait, comme un enfant qui découvre enfin le monde. En l’observant à la dérobée, elle se surprit à leur trouver une certaine ressemblance. Elle aussi, la première fois qu’elle avait visité la Grand-rue, ses yeux avaient brillés d’admiration.
Puis un doute s’instilla dans son esprit. N’avait-il vraiment jamais mis les pieds ici auparavant ? Pour la jeune fille, qui passait le plus clair de son temps entre les boutiques de la Grand-rue et le Parc de Lune, c’était inconcevable. Mais… en y réfléchissant davantage, Amélia en vint à se demander s’il n’avait jamais eu le temps de faire quoi que ce soit d’autre que travailler et rentrer chez lui.
En arrivant devant la confiserie Twinkles, Jagger sembla à deux doigts de fondre sur la vitrine. Amélia le voyait hésiter, son regard revenant constamment à l’enseigne décoré de bonbons géants animés.
Amusée, elle s’arrêta.
– Tu veux y aller ? proposa-t-elle.
– Hum…
Jagger sembla brusquement mal à l’aise, observant d’un œil morne sa tenue. Il tira sur sa cape trouée, remit son vieux haut-de-forme fatigué sur sa tête. Amélia sourit avec indulgence et finit par lui prendre la main.
– Viens, insista-t-elle. Personne ne dira quoi que ce soit sur ta tenue.
– Comment peux-tu en être certaine ?
– Parce que Mme Twinkles est une fée.
Et, sans lui laisser le temps de répondre, Amélia tira Jagger dans la boutique.
Un carillon retentit alors qu’ils franchissaient la porte. Et aussitôt, des arômes de sucres et de chocolats les assaillirent. Jagger ouvrit grand les yeux, observant avec émerveillement la confiserie et ses étals de friandises. Partout autour d’eux, des enfants couraient d’un présentoir à un autre, des bonbons plein les mains. Certains flottaient dans les airs, d’autres chantaient à tue-tête. Un peu plus loin, une vendeuse passa devant un groupe de bambin à la tête enflammée alors qu’à côté, certains riaient aux éclats, incapable de s’arrêter. Des fées et des humains distribuaient des bonbons, en présentaient d’autres. Tout était incroyablement merveilleux dans cette boutique, un rêve éveillé délicieux dont Jagger ne voulait pas se réveiller.
En le regardant, Amélia eut l’impression de voir Azriel, enfant, la première fois qu’ils avaient mis les pieds dans la confiserie.
– Regarde, indiqua la jeune fille en pointant un portrait au-dessus du comptoir de la boutique.
Jagger détacha les yeux à regret d’un bouquet de barbe à papa aux couleurs fabuleuses pour suivre l’indication d’Amélia. Il découvrit alors le portrait d’une fée rondelette aux boucles blond foncé tenant un bol de pâte à gâteau dans une main et un fouet à pâtisserie dans l’autre. Elle portait un tablier rose et blanc à froufrou sur une robe assortie et souriait comme un ange, ses grands yeux marrons luisant de bienveillance. Dans son dos, on pouvait voir deux ailes aux teintes beige et pourpre dont avait hérité les murs et l’enseigne de la boutique.
En la regardant, l’homme-fée ne semblait pas en croire ses yeux et se tourna vers Amélia, incrédule.
– C’est Ginger Twinkles, expliqua-t-elle, la propriétaire et fondatrice de la confiserie. Elle s’est battue pendant de longues années avant de pouvoir ouvrir sa propre boutique. Mais ce n’est qu’après avoir remporté le premier prix au concours international de confiserie magique qu’elle s’est fait remarquer.
Amélia reporta un regard admirateur sur le portrait de la fée.
– C’est la première fée médaillée d’un concours gastronomique depuis plus d’un siècle, alors, évidemment, sa victoire a fait beaucoup de bruit. Mon arrière-grand-mère est venue en personne lui remettre son prix et a signé les papiers pour lui permettre d’agrandir sa boutique et d’embaucher des employés.
Elle lui indiqua alors les cadres qui entouraient le portrait de la fée. L’un renfermait une photo de Ginger Twinkles, plus jeune, recevant le prix des mains de la reine Clove Moonfall tandis que l’autre présentait le papier officiel permettant à la fée de travailler. Le seau de la Première Famille brillait encore d’une encre dorée sur le papier jaunit.
Jagger avait du mal à y croire. Pourtant, en regardant les employés qui l’entouraient, il reconnaissait l’ambiance chaleureuse de son quartier. Le fait que quelques vendeurs soient des fées ne faisaient que renforcer cette certitude que la patronne des lieux ne pouvait qu’en être une, elle aussi.
Pourtant, un doute le rongeait. Si Ginger Twinkles avait eu la chance de pouvoir ouvrir sa propre boutique et engager des salariés, qu’en était-il des autres ? Pourquoi elle et pas toutes les fées ? Jagger se rembrunit et commença à se retourner.
– Sortons, dit-il simplement.
– Tu ne veux rien acheter ? s’étonna Amélia.
– Même si je le voulais, je ne pourrais pas.
Il y eut un silence. Puis Amélia haussa des épaules.
– Tu ne veux peut-être rien acheter, mais moi, je compte bien en profiter !
– Qu…
Sans lui laisser le temps de répondre, Amélia, qui lui tenait toujours fermement la main, se dirigea vers l’un des étals, trainant le garçon à sa suite.
Pendant l’heure qui suivit, Amélia mit un point d’honneur à faire essayer à Jagger tous les bonbons du magasin. Elle s’amusa de le voir sursauter en mordant dans une réglisse électrique, rougir en se mettant à chanter après avoir goûté une sirène à la menthe, sauter pour récupérer les abeilles en sucre qui s’envolèrent de leur paquet, grimacer en croquant dans une dragée ensorcelée et paniquer alors que sa tête prenait feu après avoir mangé une salamandre à la gélatine. Petit à petit, Jagger sembla se détendre, et Amélia ne lui lâcha pas la main un seul instant.
Après avoir essayé un peu trop de bonbon – les deux adolescents avaient l’impression qu’ils allaient perdre leurs dents – Amélia se tourna vers lui.
– Alors, dit-elle en léchant une énorme sucette colorée, qu’est-ce que tu veux prendre ?
– Tu ne crois pas qu’on en a assez mangé ?
Elle haussa des épaules, ses yeux parcourant les étals de bonbons.
– Je comptais en ramener pour mon frère. Tu as bien une sœur plus jeune, non ? Ça pourrait lui faire plaisir.
Surprit, Jagger fixa Amélia qui continuait de lécher sa sucette en observant les étals, plongée dans ses pensées. Il l’entendit vaguement se demander ce qu’elle allait pouvoir ramener pour son frère en plus des réglisses qu’il adorait.
Qu’elle veuille s’amuser à lui faire goûter plein de ces délices était déjà assez surprenant pour le jeune homme – qui n’aurait, du reste, jamais osé ne serait-ce que mettre un orteil dans la boutique. Mais lui proposer d’en ramener pour sa sœur, pour une petite fée qu’elle ne connaissait même pas – bien qu’elle lui ait sauvé la vie quelques jours plus tôt – lui sembla incroyablement gentil et le déstabilisa plus qu’il ne l’aurait voulu.
Mais un doute demeurait : faisait-elle cela par pure gentillesse ou essayait-elle de rembourser sa dette envers la fillette ? Jagger n’aurait su le dire…
Pourtant, en regardant cet océan de friandise qui les entourait, il se rendit compte qu’il se sentirait sûrement coupable de se trouver là sans ramener quelque chose pour sa cadette. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait se permettre de lui offrir des bonbons. Peut-être même trouverait-il quelque chose pour sa mère ?
Alors, après un instant de réflexion, Jagger finit par céder.
– Et que me conseilles-tu ? demanda-t-il en suivant son regard.
Amélia sourit sans le regarder.
– Ça dépend, quel âge a ta sœur ?
– Neuf ans.
– Alors…
Amélia parcourut la boutique, plongée dans ses pensées. Elle tenait toujours la main du garçon dans la sienne et ne semblait pas vouloir le lâcher. Celui-ci ne put s’empêcher de regarder leurs mains. Celle d’Amélia semblait si propre dans sa pogne si sale et abîmée. Une vraie main de sorcière, parfaite, sans marques ni salissures.
Il aurait pu se sentir gêné de lui tenir la main ainsi, pourtant il ne ressentait qu’un vague sentiment de plénitude. Sans qu’il ne sache trop pourquoi, cette main qu’il tenait lui semblait douce et chaude, agréable même, presque rassurante. Il se surprit d’ailleurs à penser qu’il n’avait pas envie de la lâcher.
Brusquement, Amélia se tourna vers lui. Gêné, Jagger releva vite les yeux vers l’étal qu’elle lui montrait.
– Quand j’étais petite, mon frère et moi adorions les Rire-à-gogo, expliqua-t-elle avec un sourire en pointant des caramels joliment emballés.
– Ce sont des bonbons magiques ?
Elle hocha la tête.
– Ils te font rire pendant quelques délicieuses minutes. Ma cousine m’a raconté un jour que l’un de ses amis en avait mangé un par accident juste avant un enterrement. Le pauvre n’avait pas arrêté de rire durant toute la cérémonie.
– Ça n’a pas vraiment du plaire à la famille.
– C’est le moins qu’on puisse dire, s’amusa Amélia. Il a été privé de sortie pendant un moment et s’en est voulu longtemps. Dans le même registre tu as les Chatouille-en-sucre, ça dure moins longtemps et tu te retrouves comme chatouillé de l’intérieur. Sinon…
Elle pointa d’autres friandises colorées en forme d’animaux.
– Les pâtes de fruit animée ne sont pas mal aussi. Quand tu ouvres le paquet, elles se réveillent et se mettent à courir autour de toi.
– Comme les abeilles en sucre ?
Elle opina derechef avant de pointer d’autre bonbons du doigt.
– Les Cosmipops sont mes préférées, confia-t-elle en pointant des sucettes aux couleurs du ciel nocturne. Elles pétillent dans la bouche et te font cracher des étincelles.
– Et ça, c’est quoi ? demanda Jagger en pointant des sucettes au chocolat en forme de cœur.
Amélia parut soudain mal à l’aise.
– Je doute que ta sœur ou toi puissiez apprécier ces bonbons-là, dit-elle en faisant la grimace.
– Pourquoi ? En plus, elle adore le chocolat.
– Crois-moi, dit-elle sérieusement, ce n’est vraiment pas de son âge.
Devant l’air perplexe du garçon, Amélia soupira.
– Ce sont des Cœurs aux chocolat…
– Ça je le vois, la coupa Jagger.
– Ils sont faits avec un philtre d’amour, poursuivit-elle sans l’écouter.
– Oh.
Il tourna un regard soudain très méfiant vers les sucettes.
– Tu as raison, ça n’est définitivement pas pour ma sœur.
– Je t’avoue que je ne suis pas fan non plus de ces bonbons. Les philtres d’amour peuvent être dangereux, surtout pour les enfants. Heureusement, les effets de celui que contient ces chocolats ne durent pas longtemps, et il y a une limite d’âge. Tu ne peux pas en acheter si tu as moins de quinze ans. Ce genre de philtre magique est très réglementé à cause de ses ingrédients.
– Je vois, marmonna Jagger en s’écartant d’un pas des fameuses sucettes.
En le voyant faire, Amélia ne put retenir un sourire.
– Je te conseillerai plutôt les Multigoûts, poursuivit la jeune fille en fouillant dans un bac à sucette plus loin.
Elle en dénicha une à la forme longiligne où s’entremêlaient une foule de couleurs.
– C’est un classique, expliqua Amélia. Tous les enfants en raffolent, elle change de goût à chaque bouchée et s’adapte aux préférences de celui qui la mange.
– J’aime bien cette sucette, sourit-il en la prenant.
– Après, il y a les bonbons classiques si tu préfères. Avec eux, les seuls risques ce sont de grosses carries, mais c’est moins amusant.
Jagger sourit.
– Je crois que j’ai fait mon choix.
– Parfait, sourit Amélia en lui lâchant brusquement la main pour lui donner un panier. Je te laisse choisir pour ta sœur, moi je vais voir pour mon frère. On se retrouve à la caisse.
Et elle se précipita à l’autre bout de la pièce. Jagger regarda la main qu’elle venait de lâcher. Une sensation de froid le fit frissonner.
Quelques instants plus tard, Amélia retrouva Jagger à la caisse. Leurs paniers étaient bien remplis et la jeune fille sourit en regardant ce que son compagnon avait choisi.
– Multigoût, abeille en sucre, boîte de chocolats, sirène à la menthe, et… des Changes-haleine ? s’amusa Amélia en reconnaissant le sachet de pastilles multicolore.
– Oui, et alors ? rougit Jagger en détournant les yeux. Qu’est-ce que tu as pris, toi ?
Amélia sourit en regardant son panier.
– Des réglisses électriques, des loukoums, quelques Cosmipops, des salamandres à la gélatine, des caramels et des Colorons.
– Des quoi ?
Amélia lui montra un paquet de macaron colorés.
– Ce sont des gâteux magiques, expliqua-t-elle. En plus d’être délicieux, ils changent la couleur de tes cheveux à volontés. Je suis sûre que ça amusera beaucoup Galena.
– Qui ?
– Oh, c’est vrai, se rappela-t-elle en passant une main dans ses cheveux, mal à l’aise. Tu ne dois pas la connaître.
Amélia poussa leurs paniers à la vendeuse qui leur sourit. La jeune fille la regarda verser leur commande dans des sacs individuels avant d’y nouer de jolis rubans de papier couleur framboise pour les fermer. Elle leur annonça le prix en leur tendant les sachets. Amélia paya pour eux, tendant quelques pièces d’or et d’argent à la vendeuse sous le regard médusé de Jagger. Jamais il n'avait vu autant d’argent. Puis la vendeuse leur souhaita une bonne journée et les deux jeunes gens quittèrent la boutique.
Une fois au dehors, Amélia prit le chemin de la boutique des Joyaux d’Aura, Jagger sur ses talons.
– Galena est la fille de ma cousine, expliqua-t-elle alors qu’il parvenait à sa hauteur. Elle n’a que quelques jours mais elle aime déjà beaucoup la magie.
– Et tu achètes des bonbons pour la faire rire ? s’étonna le garçon.
– C’est si étrange que ça ? répondit Amélia en piochant un loukoum.
Jagger l’observa un instant. Était-ce si étrange ? Non, pas vraiment. Lui-même en aurait fait autant s’il en avait eu les moyens.
En reportant son regard sur Amélia, le jeune homme ne put s’empêcher de sourire en la voyant mâchouiller avec régal ses friandises. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait étrangement bien. Les regards qu’on leur jetait ne l’atteignaient pas ou presque. Amélia semblait avoir ce don de lui faire voir le monde autrement.
Et il commençait à y prendre goût.
Le duo Amélia/Jagger est un duo qui me plait beaucoup. J'aime beaucoup le côté un peu gauche du jeune homme. Il essaye de jouer les durs, mais on voit au fond que c'est quelqu'un de très gentil (enfin, j'espère ne pas me tromper). C'est surtout quelqu'un qui a du faire beaucoup de sacrifices pour en arriver là. En tout cas, il ne semble pas insensible à Amélia. Je me suis un moment demandé si ce n'était pas un poil trop vite comme il s'était relevé plutôt rustre avec elle, mais après je me suis dit pourquoi pas. Amélia est quelqu'un avec qui l'on s'attache facilement. Et puis, ils sont mignons.
J'ai trouvé le moment dans la boutique de sucreries très touchant. J'ai beaucoup aimé la lire. J'ai par contre plusieurs petites questions pour ce passage. La première est, est-ce qu'ils peuvent manger gratuitement ces sucreries dans la boutique ou est-ce qu'ils ont payé pour les tester ? Je pense à la première option, mais ils ont tout de même beaucoup mangé. Le deuxième point est le passage à la caisse. Est-ce que c'est Amélia qui a payé pour Jagger ? Je ne pense pas, mais j'ai un doute.
Enfin, j'ai une dernière petite remarque, pour l'instant j'ai plus l'impression que c'est une balade entre amis. Ils ne devaient pas parler de l'enquête ? Je pense que ce serait bien de l'évoquer quand ils se retrouvent. Pas forcement dans les détails, mais juste l'évoquer.