Chapitre 17 : Description

Plus les jours défilaient, plus Morgan comprenait le cryptogramme, qui prenait sens à ses yeux. Il savait comment faire, comment tout débloquer et faire en sorte à ce que tout s’emboîte pour révéler l’emplacement du trésor. Il touchait au but grâce à son travail, mais également avec l’aide du capitaine, sans qui certaines choses n’auraient jamais eu de sens
pour lui. Finalement c’est bien ensemble, grâce à leurs connaissances respectives, qu’ils allaient arriver à leur fin, pensait le châtain en regardant William. Ce dernier suivait son
travail du coin de l’oeil en lisant un livre sur un fauteuil. Morgan lui dit :

-Tu te souviens d’Alpha Scuti ?

-Oui tu m’en avais parlé il y a un moment déjà.

-Exact. Il s’agit d’une étoile appartenant à une toute petite constellation nommée L'Ecu de Sobieski. Elle est composée de Bêta Scuti, Gamma Scuti et Delta Scuti. En plus d’Alpha Scuti évidement. L’Ecu de Sobiewski se situe à l'est de la Queue du Serpent, une autre constellation. Mais comme il s’agit d’une constellation cela veut dire qu’elle bouge dans le ciel et cela peut ne pas nous arranger. Si tu vois ce que je veux te dire.

Sur le coup le brun ne comprit pas un mot de ce que lui racontait le châtain. Pour lui, cela se résumait à un charabia incompréhensible. C’est en refermant son livre et en le posant
qu’il dit :

-Stop. Je t’arrête de suite, je ne comprends rien de rien à ce que tu me racontes là.

-Oh oui. Excuse-moi. Pour faire simple, tu dois savoir en tant que pirate que le ciel change.

-C’est le cas de le dire.

-Bah les étoiles aussi changent de position. Avec la rotation de la terre.

-Donc si je comprends bien ce que tu me dis là, même si on trouvait ce que l’on cherche. On a besoin des étoiles et si elles ne sont pas agencées comme quand la Buse avait choisi
l’emplacement de son trésor, cela pourrait nous conduire dans la mauvaise direction ?

-C’est exactement ça.

-Mais alors on va faire comment ? On ne sait même pas quand il a fait ça, on n'a rien.

-Détrompes-toi, on a ça.

Dit-il en lui montrant le cryptogramme retranscrit. Morgan lui affirma que dedans se trouvait tout ce qu’il fallait pour retrouver la position exacte des étoiles, afin de les envoyer
dans la direction souhaitée. William souffla de soulagement et demanda, tout de même inquiet :

-Tu saurais trouver la date exacte où il faudrait y être ?

-Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’on y arrive, et en un seul morceau.

-Je te fais confiance.

Le plus jeune acquiesça en disant qu’ils possédaient la clé. Il l'avait affirmé en lui montrant le sextant. Sans cela ils ne pourraient sûrement pas savoir où aller.

-Il est dit… Posez la clé là où la mort regarde en direction d’Alpha pour vous montrer la voie.

-Je vois, on doit trouver, Morgan.

-Oui.

Le châtain se mit à ce travail assez difficile et d'une telle complexité. Il s’aida du cryptogramme, qu’il avait décrypté au préalable avec l’aide du plus vieux. Cela mit un peu de
temps mais il travaillait aussi vite qu’il le pouvait. Ce fut un travail long et épuisant mentalement. Cependant il y arriva en un temps record. Surtout grâce aux descriptions
qu’avait faites la Buse dans son cryptogramme. Quand il eut trouvé et qu’il fut sûr de son résultat, il sauta de joie. Ce qui eut le don de
surprendre le capitaine, qui s’approcha.

-Tu as quoi à sauter comme ça ? Tu as mal aux fesses ?

-Oh non, j’ai trouvé la date.

-C’est vrai ?

-Puisque je te le dis.

-Bah alors dit moi.

-C’est pour dans deux jours. Il faut qu’on y soit et tout s’emboîtera parfaitement, pour enfin trouver ce maudit trésor.

-Deux jours tu dis ?

Morgan hocha la tête. Puis le brun fut heureux à son tour. Mais il espérait que les traîtres, ou ceux qui les avaient attaqués durant leur escale, ne se mettraient pas de nouveau en
travers de leur route. Il ne manquait plus que ça. Qu’on lui vole le trésor sous son nez et que les éloges ne leur reviennent pas, alors que c’étaient eux qui avaient tout fait pour trouver le trésor le mieux caché de l’histoire.

Le châtain voyait bien dans les yeux du brun ce qu’il ressentait et ne put s’empêcher d’essayer de le rassurer. Ils seraient les premiers, sans aucun doute. Parce qu'il faudrait que
leur ennemies soit au courant vingt-quatre heures sur vingt-quatre de leurs décisions et trouvailles, ce qui était quasiment impossible. Pour cela ils devaient être juste derrière eux,
mais il n’avaient été averti de rien. Pas un navire en vue ni à leurs trousses. Soulagé par le plus jeune, William sortit confiant, pour donner les ordres à celui tenant la barre. Il s’agissait d’un jeune matelot aux cheveux blonds grisâtres.

-Il faut à tout prix qu’on atteigne l’île dans deux jours maximum.

-Je veux bien capitaine, mais regardez droit devant. Nous avançons tout droit vers une tempête et elle n’est pas ridicule. Elle risque de nous faire dévier et nous faire perdre du
temps.

-Mince. Il fallait que ça arrive maintenant. Bon, fais ce qu’il faut pour arriver dans les temps.

-Bien capitaine.

Il quitta la barre, la tête basse et un peu désespéré. Il regagna sa cabine dans le même état. Morgan le vit rentrer et constata sa mine désemparée. Il vint alors vers lui pour lui
demander pourquoi il était dans cet état.

-Cela ne va pas William, que se passe-t-il ?

-Il y a une énorme tempête droit devant qui risque de nous faire dévier de notre chemin.

-Tu plaisantes ?

-Malheureusement non, elle est bien là juste devant. On ne peut rien y faire. C’est la nature et sûrement la volonté de Calypso.

-Non, c’est juste la nature. Calypso ne tourmente pas les marins pour son plaisir. Elle est bonne et gentille. Sinon elle n’aurait jamais pu aimer un jour un marin.

-N’oublies pas que ce marin l’a enfermé au plus profond des abysses pour se venger.

-Je sais, mais cela n’a pas dû changer son jugement ou bien elle haïrait tous les hommes sur la mer et les empêcherait d’y naviguer en les tuant. Or nous n’avons pas subi cela depuis mon arrivée. Et même avant pour toi, sinon tu ne serais pas là avec moi à chercher le trésor de La Buse.

-Tu as raison.

-Il n’y a pas moyen de la contourner ?

-Non je le crains, sinon nous n’arriverons jamais à temps.

-Mince, donc on ne peut rien faire alors ?

- Si.

-Quoi donc William ?

-Pries pour qu’on arrive à temps, Morgan.

Telle était la meilleure chose à faire au vu de ce qui approchait, pensaient-ils alors que les premières gouttes de pluie tombèrent sur les vitres. Les premiers coups de vents
commencèrent à faire vibrer et tanguer le trois-mâts nommé le Liberty, abritant des dizaines de matelots dont nos deux compères.

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