Chapitre 17 : La valse pourpre

— Comment vous dites à une femme que sa mère lui ramène un cadavre pour son anniversaire, vous ?

— Oh, vous connaissez la date d'anniversaire de la reine Jade ? Je suis impressionnée, Mademoiselle Gina.

L'interpelée s'arrêta net, faisant gémir le tapis du couloir sous ses sandales rêches, et se tourna vers la propriétaire de cette voix mielleuse, le dos raide, les poings serrés. Comme elle s'en doutait, Ren la fixait de cet air noir, suffisant.

— Non, je ne connais pas sa date d'anniversaire. Et ça m'est égal ! C'était une... façon de parler.

— C’est étrange que le premier ministre vous ait chargée, vous particulièrement, d'apporter cette nouvelle délicate à notre souveraine. Vous n'êtes pas connue pour votre... empathie envers la reine Jade.

— Vous savez ce qui est encore plus étrange, Madame Ren ? Qu'il vous ait chargée, vous, de m'accompagner.

Avec son habituel grognement, Gina se tourna vers les larges portes de la bibliothèque royale. Alors qu’elle tendait une main pour saisir la poignée d’argent, les battants d’acajou s’ouvrirent dans un grincement inquiétant. Dans un réflexe qu’elle ne saurait expliquer, la peintre du palais baissa les yeux, à temps pour apercevoir une épaisse brume noire qui flottait au sol comme un serpent sous l’eau, avant de se volatiliser. L’Ange des Sourires glissa un regard accusateur vers Ren. La jeune femme râla entre ses dents lorsqu’elle comprit que la ministre demeurait insensible à ses reproches, ses yeux clos dans une démonstration de pure sérénité.

Des voix enjouées provenant de l’intérieur captivèrent l’attention des deux femmes. Ces dernières pénétrèrent dans la salle scintillante de soleil et recherchèrent la provenance des voix entre les immenses étagères de livres.

— Jade, Jade ! s’écria une petite voix aiguë, secouée par l’excitation. J’ai trouvé ce que vous m’aviez demandé ! Venez, venez !

Des pas rapides, fermes et élégants firent craquer le parquet d’ébène.

— C’est exactement ce que je recherchais, répondit la reine, ravie. "Les origines de la Magie : une multitude de racines pour une multitude de branches" par Quionn Senti. Je suis subjuguée que vous ayez l’une de ses oeuvres ici. J’ai toujours rêvé de rencontrer cette femme. La connaissez-vous, Penseur Perrault ?

— Oh non, non, bien sûr que non ! Juste de nom. Mais son oeuvre est étudiée de très, très près au Cloître des Penseurs. Mais vous, comment la connaissez-vous ?

Jade eut un rire chaud et mélodieux qui réussit à attirer Gina vers la bonne rangée. Elle put enfin apercevoir les deux passionnés de livres, plongés dans leur discussion avec dévouement.

— J’ai réussi à me procurer l’un de ses ouvrages par une… connaissance, lorsque je vivais encore au palais des Ospales.

— Ah, intéressant ! Lequel ?

— "L’art de soigner sans magie… ou sans être vue".

— Ah, oui, oui ! L’un de ses meilleurs, sans aucun doute ! Elle a beaucoup d’humour et de courage, Quionn. Souvent les deux ensemble. Bon, et dites-moi : que recherchez-vous précisément sur les origines de la magie ?

Le bruit des pages qui virevoltent, accompagnée d’une odeur de poussière et d’ancien atteignirent Gina alors qu’elle était dissimulée derrière l’étagère la plus proche.

— Je connais quelqu’un qui est doté de magie. Une magie discrète mais non moins puissante, ce me semble. Je voudrais en apprendre plus sur elle… sur sa magie. Je souhaiterais savoir d’où son pouvoir peut provenir.

— Selon Quionn, la magie provient de l’une des quatre Sources. Pour savoir de laquelle des Sources cette personne tient son pouvoir, vous devez connaître l’identité de ses parents. Une personne dotée de magie l’est souvent par hérédité. En fonction de la magie que possèdent les parents, vous pourrez…

— J’entends votre raisonnement, mais le problème est que j’ignore l’identité de ses parents, soupira Jade avec regret, tandis qu’elle refermait le livre et caressait sa couverture. J’ignore beaucoup de choses d’elle, en vérité.

Le ton morose qui ternissait la voix de la reine la désola plus qu’elle ne l’aurait souhaité, et Gina fut secouée par un frisson brûlant.

— Vous allez rester là longtemps ? À l’écouter parler de vous, langoureusement, éperdument…? Dois-je vous rappeler que vous avez une annonce à faire ? Sans oublier que la reine Diane devrait arriver dans moins d’une demi-heure.

Tel un félin courroucé, ses poils se dressèrent sur ses bras. Gina fit courir ses ongles le long de son épiderme d’un geste machinal et sera les dents de plus belle. Elle se refusait à offrir un seul regard à celle qui venait lui susurrer des obscénités à l’oreille.

— La ferme, Ren.

Nul n’était là pour corriger sa vulgarité, ainsi elle ne s’en priverait pas. Elle s’extirpa de sa cachette et avança dans le rang formé entre deux hautes étagères remplies de manuscrits délaissés. Jade des Ospales et le Penseur Perrault se tournèrent vers elle abruptement, leurs yeux écarquillés de surprise. Elle crut voir un éclat illuminer les prunelles émeraude de la reine. Une étincelle qu’elle ne saurait interpréter. Aussi, elle détourna les yeux.

— Votre Majesté, commença-t-elle, anormalement solennelle. Le premier ministre m’envoie vous transmettre un message de la plus haute importance.

Le léger sourire qui animait les lèvres roses de Jade se mua en un froncement de sourcils lorsque la reine aperçut la silhouette noire de celle qui l’accompagnait.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle, sincèrement curieuse.

Madame Ren décrivit un pas en avant et inclina légèrement la tête, les yeux clos. Un sourire carnassier déformait ses lèvres sombres.

— Pardonnez-moi, ma reine. Mademoiselle Gina a oublié de me présenter.

Cette dernière croisa les bras sur sa poitrine et n’émit qu’un grognement inaudible pour toute réponse.

— Je suis Madame Ren, Ministre chargée des Affaires Clandestines.

La reine Jade dévisagea la femme à la taille surhumaine d’un air sceptique, ses sourcils de feu grimpant haut sur son front.

— Les affaires clandestines ? répéta-t-elle lentement, tout en détaillant du regard la femme enveloppée dans sa robe bleue nuit. Êtes-vous sûre qu’un tel ministère existe ?

Gina choisit de se mordre l’intérieur de la joue pour empêcher le sourire d’éclater sur son visage. Ren se redressa et recula d’un pas, joignant ses mains devant elle d’un air important.

— Naturellement qu’il existe, ma reine. Sinon, Guillaume d’Arsénis n’aurait pas pu me nommer à sa tête.

À la mention du premier ministre, une ombre sinistre passa dans les yeux verts de la reine, et elle se tourna vers la décoratrice du palais.

— Vous avez affirmé détenir un message à mon adresse, Mademoiselle Gina. Quel est-il ?

L’Ange des Sourires plongea son regard gris dans les prunelles brillantes de sa souveraine, et elle n’hésita plus.

— La reine Diane des Ospales franchira les portes du Palais des Lumières dans quelques minutes. Elle apporte avec elle un prisonnier qui est entre la vie et la mort. Sa vue sera sans doute très choquante. Monsieur le Premier Ministre a souhaité que vous soyez prévenue.

Jade fronça les sourcils légèrement et pencha la tête de côté.

— Voilà qui est très aimable de sa part. Je vois, ajouta-t-elle alors que son regard se perdait dans le vague. Cela ne me réjouit pas, certes. Mais cela ne me surprend pas non plus.

Comme si elle venait de se souvenir qu’elle n’était point seule, Jade secoua la tête et leva de nouveau les yeux vers la peintre. Dans un fin sourire, elle s’approcha de Gina et posa une main froide sur l’un de ses bras croisés.

— Je vous remercie de m’avoir prévenue, Mademoiselle Gina.

Celle-ci allait rétorquer que l’initiative ne lui appartenait pas, quand les cloches du château se mirent à chanter à tue-tête.

— Votre Majesté, il faut y aller, intervint Ren en désignant la porte. Vous devez accueillir la souveraine des Ospales dans la cour aux côtés du roi Christian.

Soudain, Gina remarqua une chose qui lui parut irréelle, impossible. La reine d’Indeya tremblait. Le mouvement était imperceptible, insaisissable, mais présent tout de même. Puis, Jade releva la tête, son regard se fixa droit devant elle, perçant l’acajou des portes de la bibliothèque, et ses lèvres se scellèrent dans une ligne droite et stricte. Elle avança d’un pas raide, contrôlé et dépassa Gina sans broncher, en direction de la sortie.

— Très bien. Allons-y.

Sa main enroulée autour de la poignée, elle se retourna vers les deux femmes et ses yeux apparurent presque noirs lorsqu’ils s’ancrèrent sur Gina.

— Mesdames, soyez prêtes.

***

Alignés sur le perron qui surplombait la cour officielle, tous les souverains fixaient la procession de voitures noires et grises qui s’approchait du portail doré. La reine Jade lança un regard oblique vers son époux, qui d’ordinaire aurait déjà ordonné l’ouverture des portes. Christian de Rochevelle regardait la diligence de tête s’immobiliser devant le portail clos d’un air dur. Puis, il leva un bras en l’air.

— Halte ! cria-t-il à l’encontre des gardes qui s’apprêtaient à ouvrir le portail.

Un bruit entêtant de tambourinage provenant de la première voiture arriva jusqu’à leurs oreilles. Le cocher jeta un regard apeuré vers l’intérieur du carrosse, et se tourna vers les rois et reines qui patientaient de l’autre côté des grilles.

— Votre Majesté, roi Christian d’Indeya, appela-t-il d’une voix chevrotante. Ma… ma reine… La reine Diane des Ospales vous… vous demande d’ouvrir les portes. S’il vous plaît.

Le regard noisette de Christian se ternit comme du charbon.

— Nous n’acceptons pas au Palais des Lumières les souverains qui apportent un prisonnier. Toute personne qui franchit ces portes les franchit libre.

Le misérable cocher regarda alternativement le roi d’Indeya et l’interstice qui lui permettait de communiquer avec la reine des Ospales, et apparut marmonner quelques paroles paniquées. Puis, ses yeux rétrécis par la terreur se posèrent de nouveau sur Christian.

— Ma… ma reine vous fait dire que… que… dans ce cas, vous n’avez qu’à venir libérer le… le prisonnier vous-même.

La tête de Jade pivota vers son époux, et celui-ci serra les dents. Guillaume d’Arsénis s’approcha discrètement pour lui murmurer des mots mesurés. Des hochements de menton furent échangés entre le premier ministre, le roi et la reine. Et Jade des Ospales se tourna vers l’Intendante du Palais qui se tenait en retrait juste à l’embrasure de la porte d’entrée du palais, aux côtés de Gina.

— Jeanne, l’interpella la reine d’une voix grave. Veuillez, je vous prie, aller quérir nos meilleurs médecins et emmenez-les auprès du prisonnier. Faites-le installer dans une des chambres libres de l’étage des employés. Et surtout, ne divulguez l’emplacement de cette chambre à personne, exceptée à Mademoiselle Gina. Pas même à Sa Majesté le roi Christian, ni à moi-même.

N’importe quel serviteur aurait ouvert de grands yeux ou au moins haussé un sourcil face à cet ordre absurde, mais Jeanne n’en fit rien. Elle ne discutait pas les ordres, elle les exécutait. L’Intendante du Palais s’inclina et disparut dans l’ombre du palais.

Les rois et reines qui formeraient bientôt la Table des Sept attendirent dans un silence pesant pendant de longues minutes. Marina d’Elesther se tenait droite et grande, avec Damian de Rochevelle à sa droite, derrière les souverains d’Indeya. La Sorcière Bleue Kiryana et le roi Amalric arboraient tous deux un visage plus contrarié, leurs sourcils blancs et blonds furieusement froncés, créant des sillons sur leur front. L’Ange des Sourires jetait de temps à autres des coups d’oeil inquiets vers Kiryana, qui était bien trop concentrée dans l’observation de ce qui se passait de l’autre côté des grilles pour remarquer ses regards dérobés.

Puis, la peintre royale crut entendre un chuchotement sur sa gauche, froid et sec, comme le vent du Nord.

— Elle n’a rien compris.

Gina tourna violemment la tête vers la sorcière vêtue de bleu, mais celle-ci maintenait ses lèvres fermement closes, comme si elle ne les avait jamais ouvertes auparavant. Les questions qui tourbillonnaient dans la tête de la décoratrice du palais furent réduites au silence lorsqu’un groupe d’hommes et de femmes enveloppés dans des tuniques pourpres remplit peu à peu la cour. À leur tête, Jeanne marchait d’un pas déterminé. D’un geste prompt de la main, elle ordonna l’ouverture des portes. Le flot pourpre se déversa à l’extérieur de la cour, et se sépara en deux branches qui longèrent le cortège de voitures de part et d’autre, l’Intendante du Palais sur leurs talons.

Après une valse tendue et agitée autour de l’une des diligences, la cascade pourpre envahit à nouveau la cour officielle, mais cette fois-ci, elle transportait en son centre un brancard. Sur la toile blanche reposait une forme gonflée et désarticulée, mélange disgracieux de gris sale et de rouge sanglant.

L’Ange des Sourires fixait cette silhouette brisée avec une fascination morbide, qui n’était rendue possible que parce que la forme allongée était si loin de l’humain qu’elle n’offrait aucune place à la pitié. Mais lorsque la procession pourpre et blanche se rapprocha du perron, avant de se diriger vers l’entrée des employés, un mouvement parmi les souverains immobiles attira l’attention de la peintre royale.

La reine Jade avait décrit un pas en avant, comme si elle voulait se jeter dans cette vague pourpre. Le roi Christian lui parlait à voix basse, une main chaleureuse posée sur son épaule, mais son épouse semblait hermétique à tout geste et parole. Gina ne put s’empêcher de rejoindre le petit attroupement formé autour de la reine, et se plaça à la gauche de cette dernière. Mais même sa présence ne parvint pas à libérer Jade de sa torpeur. Elle paraissait enfermée dans une cage de verre et de glace, où ni son ni lumière ne pouvait pénétrer. Tous pouvaient la voir et lui parler, mais elle était comme coupée du monde, et rien ni personne n’était plus capable de l’atteindre.

Pendant ce temps, le cortège noir défilait dans la cour, et la voiture de tête s’arrêta aux pieds des escaliers de pierre. La silhouette de la reine des Ospales se dressait face à eux, fière et froide, tandis que sa fille semblait toujours prisonnière d’un autre monde.

Gina ne réfléchit plus. Elle se saisit de la main de Jade, dissimulée dans les plis de sa robe couleur de pomme. Elle se pressa contre l’épaule de la reine, dissimulant leurs mains entrelacées entre leurs corps, et elle serra les petits doigts entre les siens. Elle espérait que si elle serrait assez fort, elle ne sentirait plus la brûlure de cette main glacée.

— Votre Majesté, je vous en supplie. Reprenez-vous.

Elle avait marmonné entre ses dents, si doucement que nul n’aurait pu l’entendre, mais l’effet fut plus violent encore que si elle avait hurlé. Jade parut se ressaisir, son regard d’émeraude rejoignit la terre ferme et croisa le regard translucide de sa mère. Elle serra à son tour la main de Gina dans la sienne, et elle ne détourna pas les yeux.

— Reine Diane des Ospales, bienvenue au Palais des Lumières, déclara Jade d’une voix claire, sans faille.

La grâce avec laquelle sa mère s’inclina devant elle et son époux était entachée d’une hypocrisie et d’un dédain évidents, si bien qu’ils transformaient le geste en une parodie hideuse. Elle se redressa rapidement mais non moins élégamment, et le sourire qui ornait ses lèvres brillantes était détestable.

— Je vous remercie pour votre accueil si chaleureux, Vos Majestés.

Sa voix métallique résonna dans la cour qui était plongée dans un silence d’appréhension. La reine Diane ne prit même pas la peine d’inclure son époux, le roi Léon – qui se tenait tête baissée et dos courbé derrière elle – dans ses remerciements. Gina lut la déception dans les prunelles de Jade alors qu’elle tentait de capter le regard fuyant de son père, en vain.

Sans attendre l’invitation des roi et reine d’Indeya, Diane entreprit de gravir les marches du perron, pour se planter devant les futurs membres de la Table des Sept. Elle salua ces derniers d’un hochement de tête expéditif qui ne s’encombrait pas d’une fausse sincérité.

— Votre Majesté, reine Marina d’Elesther, je suis enchantée. J’ai beaucoup entendu parler de vous, dit-elle, d’un ton narquois.

Les yeux d’ambre de Marina se posèrent sur elle avec une indifférence lasse.

— Vraiment ? Pour ma part, je ne me souviens pas avoir entendu parler de vous.

Un éclair de colère illumina les yeux de Diane, si clairs qu’ils semblaient taillés dans le diamant. Très vite, ses traits retrouvèrent leur rigidité originelle, et ce sourire plastique refit surface. Son regard se posa ensuite sur le roi Amalric, à qui elle offrit un nouveau signe de tête qui apparaissait presque sincère, et enfin, sur Kiryana. Le temps sembla s’arrêter quelques instants, alors que Diane s’approchait de la Sorcière Bleue, lentement, prudemment. Ses prunelles perçantes devinrent soudain douces, scintillantes. La reine blanche, avec ses cheveux de platine et ses yeux d’ivoire, était le reflet parfait de la sorcière bleue, avec ses cheveux blancs retenus en un chignon natté et ses yeux de glace. Blanc mensonge contre bleu mystère.

Pourtant, le reflet était loin d’être parfait. La nostalgie dans les yeux de Diane ne se reflétait pas dans le regard de Kiryana, dur et intransigeant.

— Kiryana, cela fait si longtemps.

La reine des Ospales tendit une main vers la sorcière de Galvin, mais celle-ci recula subitement, tel un animal menacé, et ses yeux se firent aussi acérés que des cristaux de verre brisé.

— Tu n’as rien compris.

Diane écarquilla les yeux, interdite, sa main toujours flottant dans les airs. Elle suivit en silence les mouvements précipités de la sorcière de Galvin alors qu’elle faisait volte-face et s’engouffrait entre les portes ouvertes du château, sans un regard en arrière. La reine des Ospales demeurait figée comme une statue, et ne put ainsi voir le rictus désolé qui déformait la bouche de son frère Amalric. Ni la grimace de rage assombrissant le visage de Marina d’Elesther, qui s’éclipsa à la suite de la sorcière, suivie de près par son Chancelier. Elle n’avait d’yeux que pour Kiryana, qui elle, ne lui adressait plus un regard.

Ce qu’elle ne manqua pas de remarquer, en revanche, fut le sourire satisfait qu’arborait Jade d’Indeya, avec prestance et majesté, comme elle le lui avait appris. Si sa mère avait rencontré deux ennemies, alors elle venait de gagner deux alliées.