Chapitre 18 :

-Oui vas-y fait ton vœu.

-Je souhaite que tu veuilles de moi.

-Hmmmmm je crois que ce sera facile à réaliser.

Il se retira de lui et l'attira contre lui. Il retira aussi sa couronne pour la poser sur la table de chevet.

-Ravis de vous rencontrer à nouveau Swann.

-Cela n'est pas drôle.

-Si très.

Il le souleva et le brun s'accrocha à son cou. Il l’amena dans la salle de bain où il avait eu droit d'entrer il y a quelque temps. Il le posa sur le rebord de la baignoire.

-On va prendre un bain. On est tous poisseux.

-A qui la faute.

Kalisto ricana et caressa la mâchoire puis la gorge mortifiée du brun.

-Tu vas me parler finalement ?

-Si tu me parles en retour.

-Marché conclu. Tu es vraiment dure en affaires dit moi.

Swann soupira en remettant une mèche derrière son épaule.

-Il n'est pas un peu tard pour demander un bain aux domestiques ?

-Je n'ai pas besoin de ça. On m'a raccordé à l'eau, regarde.

Il tourna des boutons et manivelles et l'eau s'écoula dans la baignoire. Le brun la toucha et elle était parfaite. Mais voulant se relever une violente douleur s'empara de ses reins. Alors qu'il sentait ce liquide visqueux s'écouler de lui.

-Ne bouge pas. C'est plutôt douloureux surtout la première fois. Ce qui m'étonne par contre, c'est que ton visage ne trahit rien.

Swann soupira de nouveau alors que le roi l'aida à entrer dans la baignoire après lui avoir attaché le cheveux pour ne pas les mouiller, et l'installa entre ses jambes. Il le fit poser son dos contre son torse. Sa tête contre la mâchoire du roi.

-C'est bien beau tout ça mais je ne pourrais jamais te donner d'héritier.

-Tu sais je me fiche si j'en ai un ou non. Ce n'est pas pour ça que je suis devenu roi.

-Pourquoi alors ?

-Pour avoir le privilège d'affronter et d'écraser des adversaires puissants.

-C'est vraiment ça ta raison ? Tu vois vraiment le monde que comme un immense plateau de jeu ?

-Peut-être bien. Maintenant dit moi. Qui t'a fait ses cicatrices à la gorge ?

-Ma propre mère. Avant que tu me demande pourquoi. J’étais simplement sorti sans autorisation de ma chambre et nous avions des invités. J'ai été vu, on m'a fait passer pour un domestique si je peux dire mais une fois les invités de ma mère partit elle m'a puni. Ces marques sont des coups de boucle de ceinture qui ont agrippé ma peau puis déchiré. C'était profond mais par miracle je n'ai pas perdu la parole.

-Quelle mère fait ça à son enfant ?

-La mienne. J'ai dû me soigner seul, j'imagine que c'est pour ça que ça à mal cicatrisé.

Kalisto frottait le dos de Swann pour le laver. Il était physiquement à bout de force. Il massa même le bas de son dos pour le détendre. Il sentait même de micro craquements sous ses doigts.

-Dit moi. Je voulais savoir. Quand tu as bu l'eau bénite. Tu souffrais mais est-ce que tu souffrais beaucoup ?

-Oui...je n'avais jamais ressenti une aussi grande douleur de toute ma vie. Pour te donner un comparatif, tes pénétrations de tout à l'heure c'était de la rigolade à côté.

-Je vois. Un peu comme moi. Cela explique bien ton comportement du lendemain. Tu as essayé de te tuer ?

-Oui.

Sa réponse était franche et froide. Alors que Kalisto le savonnait.

-Ce rôle de femme, cette chaîne autour de mon corps et de mon âme me faisait plus que suffoquer. Alors oui quand je me suis vu dans le reflet de la lame je l'ai tourné vers moi. Mais Mathéo est arrivé à cet instant. Nous avons fait connaissance et il m'a parlé de toi. Il t'admire beaucoup. Je crois qu'il veut devenir un chevalier. Je l'ai encouragé à ma façon. J'ai un frère de son âge mais étant l'héritier je n'ai jamais pu l'approcher. Alors ces moments avec lui me faisaient penser à ce que j'aurais pu vivre si je n'avais pas été traité ainsi.

-Tu sais pourquoi on t'a traité ainsi ?

-Oui je le sais.

-Tu veux bien m'en parler ?

-Atchoum !

-Ah il va être temps de sortir.

Il le rinça et une fois propre il l'aida à sortir mais il arrivait à tenir debout. Sa résistance même physique était impressionnante se disait le roi. S'en était presque effrayant car il avait du vivre un enfer pour en arriver là. Il le sécha en le frictionnant. Une fois sec, le roi tira sur ses cheveux en arrière avec une main mouillée. Dégageant ainsi un peu plus son visage et ouvrit un tiroir. Il lui donna alors un sous vêtement propre. Swann le remercia puis le roi le couvrit d'un linge de nuit. Une fois que le roi lui aussi était prêt, il le tira vers le lit. Il s'allongea et mit Swann de part et d'autre de son ventre.

-Tu as un problème avec cette position.

-J'ai une magnifique vue sur toi. Puis me rappeler de toi avec ta lame me fait frissonner.

-Tu es fou.

-Oui fou de toi. Maintenant tu veux bien me raconter depuis le début ?

Il caressa sa cuisse pour l'encourager. Il inspira et souffla doucement. Puis il défit ce qui retenait ses cheveux qui retombèrent dans son dos avec élégance.

-Comme tu le sais, je suis bel et bien le fils de Dialte et d'Amélie. Je suis leur fils aîné.

-Tu savais qu'on ne trouve rien à ton sujet. Comme si tu avais été effacé.

-Je m'en doute. Tu sais quoi sur ma famille ? Si je peux encore les qualifier ainsi.

-Je sais que tu as deux autres frères plus jeunes. Le troisième est l'héritier bien qu'on le fait passer pour le deuxième. Le vrai deuxième se consacre plus à la recherche.

-Exact. J'ai ensuite une sœur et ensuite encore un autre frère.

-Ta sœur à quelle âge ?

-Je crois qu'elle à 11 ans ou peut-être 12. Pour père, c'est sa princesse adorée. Crois moi il ne te l'aurait jamais confié. Même si tu aurais été doux et patient pour en faire ta concubine.

-Je m'en doute puisque c'est toi qui est dans mes bras en ce moment même.

Dit-il avec un sourire malicieux et plein d'envie. Swann le regardait avec son regard neutre. Il dit toujours de façon neutre et détaché presque en le regardant de haut ce qui faisait presque frissonner le roi de nouveau.

-Hilarant. Mais pour en revenir à mon cas, on va dire qu'on a toujours essayé de me cacher voir de me faire mourir et ce depuis qu'on a appris mon existence.

-Pourquoi ça ?

-J'ai été conçue et je suis née hors mariage. Ils étaient destinés certes mais tu connais un peu la vision des gens de la haute société là dessus.

-Oui. Mais tu as souffert tant de temps pour une erreur que tu n'as pas commise ?

-On peut voir ça ainsi. Mais cela à empiré quand ma mère attendait son deuxième enfant. Disons qu'on m'a gardé sous le coude au cas où ils n'arriveraient pas à avoir un autre fils. Manque de chance pour moi quand ils ont découvert que c'était un garçon j'ai commencé à être battue. On tuait mes sources de joie et de bonheur. Comme mon seul et unique ami à une époque. Je t'arrête c'était un faucon. Un magnifique faucon blanc. Je venais à peine de lui apprendre à voler vu qu'il était aussi un rejeté de sa portée et mon père un jour est revenu avec des plumes blanches couvertes de sang. Il m'a dit ce jour-là que je n'avais le droit à rien, ni au bonheur, ni au nom Dios. J'ai été battu car je l'ai également appelé père. Hors je n'avais pas le rang à ses yeux pour. Cela à continué d'année en année puis les domestiques s'y sont mis. J'étais enfermé, affamé, laissé à l'abandon. Seul le désir que tout se termine, que je me réveille enfin de ce long cauchemar, que j'ai enfin la reconnaissance de mon père me faisait encore vivre. Bien que j'avais essayer de les satisfaire autrement en étudiant et bien d'autre encore. Puis quand père s'est présenté à moi en me disant qu'il avait enfin besoin de moi j'étais prêt à tout. Bien que j'étais surpris de sa demande. Puis après j'ai dû te tuer toi qui m'avait apporté à nouveau du bonheur. Cette fois c'était à moi sur ordre de mon père de mettre fin à ma source de bonheur.

-Je vois, je comprends mieux le comportement de Joker. Il avait ressenti tout cela. Tu as vraiment vécu des choses horribles pour une erreur que tu n'as pas commise. Puis on t'a fait espérer quelque chose que finalement tu n'auras jamais.

-J'étais le pion sacrifiable, le cygne noir des Dios d’où mon prénom.

-Sauf que maintenant tu es mon concubin, voir bien plus.

Il saisit la couronne sur la table près de son lit. Il se redressa et la posa sur la tête de Swann. Elle glissa un peu comme sa tête était un peu plus petite. Ce dernier l'effleura de ses doigts alors que la pierre changea de couleur pour un violet légèrement foncé mais puissant. Brillant sous l'astre lunaire.

-Tu es très beau comme ça aussi. En fait tu es beau quand tu es sous les rayons lunaire. A tomber. Mon roi.

-Non je ne le suis pas.

-Alors que penses-tu du titre de prince ? Celui que tu aurais dû avoir mais qu'on t'a retiré avant même de naître. Tu sera mon prince rien qu'à moi San.

Swann soupira de nouveau puis regarda le roi.

-C'est à toi maintenant non ? C'est à ton tour de me raconter ton histoire.

-Tu es curieux ? Je dois dire que le seul a tout vraiment connaître c'est Louis. Mais bon tu m'as fait part de ton malheur. A moi de te confier le mien.

Swann resta silencieux avec son visage neutre attendant la fameuse histoire du roi. Ce dernier caressa un peu la joue du brun. Il était temps pour lui de se confesser et de lui parler de son histoire. Toute son histoire. 

-C'est pas une bonne histoire. Ne me juge pas.

-Comment le pourrais-je ? Je voulais te tuer pour ma propre satisfaction. Pour que jamais ton regard pour moi, pour la femme que tu connaissais, ne change. Je ne suis donc pas vraiment en situation de te juger.

Kalisto ricana doucement en tirant ses cheveux un peu en arrière. La lueur de son regard s'éteignit et son visage prit un air plus sérieux. Son masque se brisait.

-Comme tu as dû t'en douter je ne suis pas issue de la haute société. Disons que j'en étais loin. Je suis en réalité le fils d'une catin. Je n'ai comme toi pas été désiré, donc très jeune j'ai dû apprendre par moi même et me débrouiller tout seul. Le vol pour me nourrir, à me battre pour mieux me défendre et défendre ma pitance. J'avais en soit assez peu à manger. Je m'essayais parfois au spectacle de rue espérant pouvoir avoir un peu plus. J'ai grandi ainsi en étant humilié de par mon statut, violenté par la haute et les plus fort que moi.

-Tu vivais où ?

-Dans une caisse en bois, sous un pont, un peu partout et ailleurs. Puis, alors que j'étais en mauvaise posture vers mes seize ans, j'ai fait la rencontre d'un homme adorable.

-Louis ?

-Oui. Louis était un petit comte voir un bourgeois. Il était plutôt généreux. Je me méfiais de lui au départ. Mais il revenait tous les jours pour m'apporter à manger. Grâce à lui j'ai pu me renforcer mais je me refusais toujours à le suivre. Préférant toujours vivre comme un bandit que de devenir comme ces gens qui s'amusaient sur le dos du bas peuple. J'ai passé deux ans à vivre comme ça, apprenant à vivre ainsi tout en ayant Louis qui passait et où nous apprenions à nous connaître. Sauf que l'année de mes dix huit ans je me suis retrouvé dans un bourbier pas possible. J'avais volé au mauvais passant et bousculé la mauvaise personne. Je me suis fait attraper.

-Des gens mauvais ?

-Pire. J'avais volé à un chevalier royal savant que cela pourrait me rapporter sauf qu'en m'enfuyant j'ai percuté le roi lui-même déguisé en civile. Comment te dire que j'ai dégusté. J'ai été battue par les chevaliers pour me punir. Mais une fois tout le monde endormi j'ai tenté de m'échapper étant ligoté. Sauf que le roi était quelque peu amoché.

-Ne me dit pas que-

-Oui. Il m'a violée. Mon corps tremblait de peur. C'était tellement violent pour moi et mon corps que j'ai serré mes liens à sang sur mes poignets. C'est pour ça qu'on sent une légère boursouflure quand on les touche. Heureusement cela à bien guéris. Cela à duré la nuit entière et les chevaliers sur ordre du roi ont continué. Des heures et des heures sans pouvoir rien y faire. Quand tout fut terminé on me jeta dans une rue boueuse avec la pluie qui commençait à tomber alors qu'eux riaient de mon état. La seule chose que j'ai réussi à faire c'est me recroqueviller sur moi même. Je me sentais sale et bien plus qu'humilié. La pluie me rappelait en soit que j'étais bel et bien vivant. Que tout cela n'était pas un rêve, que leurs rires résonneraient à jamais dans ma tête, je voulais que cela s'arrête. C'est là que je l'ai entendu. Qu'il a couru vers moi. Puis il m'a emmené avec lui dans son manoir en voyant mon état plus que sanglant. Louis m'a soigné mais en dehors de lui je n'acceptait de voir personne. Pendant près de deux ans je suis resté dans ma chambre où toutes les nuits je me réveillais avec la sensation de leurs mains sur moi. Louis me retrouvait souvent dans un coin de ma chambre tremblant de peur et lui proclamant que je voulais que cela s'arrête.

-Tu voulais mourir.

-Oui. Je voulais qu'on mette fin à ce cauchemars un peu comme toi. Puis un jour Louis voulant me changer les idées apporta avec lui un plateau d'échecs. Il m'a enseigné comment y jouer. J'ai tout appris de lui puis petit à petit j'ai repris confiance. Il m'a enseigné qu'avec le jeu on pouvait souvent tout avoir si on savait un tant soit peu déplacé ses pions. Je lui ai demandé si je pouvais ainsi oublier ce que j'avais vécu. Il m'a malheureusement répondu que non. Cela ferait partie intégrante de moi. Que toute expérience qu'elle soit bonne ou mauvaise de la vie venait à nous forger pour l'avenir qui nous attend. Que tout cela en venait à faire le nous de demain. Il m'a alors dit qu'au lieu de fuir ces mains et ces rires me parcourant le corps et l'esprit j'en vienne à les affronter comme j'affronte un adversaire au échec. C'était à moi de bien placer mes pions et ainsi renversé le roi. Alors j'ai revêtu un masque pour cacher mon traumatisme et j'ai commencé à réfléchir à comment placer mes pions. Sauf que Louis n'avait pas réellement compris que je voulais réellement renverser le roi. Je voulais lui faire goûter à l'humiliation, le rabaisser comme je l'ai été. J'ai nourri cette vengeance, cette haine et affronter mes démons. J'ai donc demandé à Louis de faire de moi ce que je détestais. Une personne de haut rang, mais je savais au plus profond de moi que je ne serais jamais comme eux. Alors pour mes vingt ans Louis me reconnut comme un fils adoptif et me donna une identité. Je n'étais plus le pauvre fils sans nom d'une prostituée, sûrement morte maintenant et voleur vivant dans la rue. J'étais devenu Kalisto Vant.

-Louis son nom est donc Louis Vant ?

-Non il s'appelle Louis Vallet. Il s'est dit que je souhaiterais quelque chose rien qu'à moi et non une chose qui appartenait déjà à un autre. Mais je l'en remercie. J'ai donc été éduqué bien que mes mauvaises manières revenaient souvent. On m'a enseigné l'escrime, la tenu et aussi l'équitation. Puis j'ai rencontré Joker. Étant un cheval incontrôlable il était destiné à mourir. Je ne l'ai pas vraiment supporté, il a donc perçu mon passé et m'a laissé le caresser. J'ai même pu le monter. Louis me l'a donc acheté. Le trouvant drôle de par son caractère je l'ai nommé Joker en référence au arlequin qu'on trouvait souvent sur la carte du Joker et car lui aussi avait différentes facettes tout comme moi. Il m'en aura fallu du temps. J'étais doué mais plutôt têtu. Je n'avais parfois vraiment pas envie d'apprendre. Combler presque vingt ans d'éducation c'est long. Je ne savais pas vraiment lire ni écrire. Mais ma haine, elle ne faiblissait en aucun cas. Je rêvais de voir cet homme puissant à mes pieds que je l'humilie comme jamais. C'est ce qui me motivait le plus. Puis j'ai refermé le piège quand j'ai envoyé une demande d’audience au roi. Étant de la petite haute cela à été un peu long mais j'ai reçu ma réponse environ un an après.

-Tu avais quel âge?

-25 presque 26. Mais je me dis si moi j'ai attendu un an qu'est-ce que ça aurait été si j'avais été encore paysan si je peux dire. J'ai bien entendu prévenu Louis pour qu'il m'accompagne. Mais elle n'était pas prévue tout de suite. Nous avons attendu un mois supplémentaire. Je l'ai passé à affiner mon plan pour que mon piège soit total. Sauf que quand je me suis présenté devant le roi et la reine évidemment ce dernier ne me reconnut pas, il nous regardait à peine. Il n'en avait presque rien à faire de nous dans cette salle du trône presque vide. Il nous demandait presque de se dépêcher car il avait à faire. Je me souviendrais toujours de ce regard envers la reine plus que lubrique. Il me dégoûtait. Ma haine était si haute alors je me suis avancé et lui ai demandé s'il me reconnaissait. Il osa enfin me regarder et il sembla enfin me reconnaître sûrement grâce à mon regard brûlant de haine. Je le mit alors au défi de me battre contre lui au échec. Il m'a rit au nez puis m'a dit qu'il n'y gagnerait rien à accepter. Mais il n'avait pas l'air d'avoir envie que je lui échappe alors il nous a enfermé moi et Louis au cachot. Je me haïssais de faire vivre ça à celui qui m'avait tout apporté mais il ne m'en voulait pas. Il m'a même dit qu'il était fier. Car j'avais fait face au roi sans trembler. Sans m’effondrer de peur comme cela avait pu arriver alors qu'il faisait ses tournés obligatoire.

-Je le comprends. Tu avais en quelque sorte vaincu ton traumatisme.

-Peut-être mais ma haine était vraiment trop grande alors après un mois j'ai enfin trouvé ce que le roi pourrait y gagner. Une chose qui l'obligeait à jouer contre moi.

-C'est quoi ?

-Mon silence. Il aurait été plus ou moins facile de déterminé mon viol. Puis même si la haute ne me croirait pas. Le bas peuple lui le pourrait, il pourrait se stopper et faire effondrer l'économie et donc adieu la vie cool et tranquille. C'est ce que je lui ai rapporté. Bizarrement cela l'a comme électrocuté. Me tuer en cellule aurait sûrement donné mauvaise réputation vue que Louis et sa famille était au service du roi sur plusieurs générations malgré son faible statut. On a eu à un traitement de faveur. Lavé et nourri pour me retrouver finalement me retrouver devant un plateau d'échecs.

-Cela me rappelle quelque chose.

Kalisto ricana et continua son récit. Jouant par moment avec les long cheveux ébène de Swann.

-Nous nous mirent d'accord sur les termes du jeu. Lui il avait le droit à mon silence s'il gagnait et moi je proclama que je voulais sa place.

-Et il a accepté ?

-Je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. Je sais être convainquant. Puis le premier pion fut posé par le roi donnant alors son accord. C'était maintenant où jamais. Presque plus de six ans que je me préparais à ce jour, cet affrontement. Que ma vengeance commençait, je ne pouvais pas perdre. Je devais le mettre à mes pieds et jusqu'ici je n'avais jamais perdu, Louis déclarant que j'avais sûrement un don pour ce jeu. J'avais surtout l'impression de parfaitement comprendre le jeu. J'appelle ça la conscience spatiale, le fait de percevoir le jeu. J'ai même l'impression que toi aussi tu as cela pour réussir à contrer mes coups.

-Sûrement, continu.

-Le roi était un bon joueur mais seulement bon. Il était loin d'être exceptionnel. Je l'ai vaincu en huit coups. J'avais gagné face à lui et la satisfaction m'a subitement envahie. Un arbitre impartial qui avait tout suivit vu que le trône était en jeu retira de force la couronne au roi qui lui était devenu misérable. Je me souviendrais à jamais de sa tête. Mon premier ordre fut qu'on libère Louis. Quand il m'a rejoint, il était à la fois heureux mais à la fois j'ai sentie de la peur en lui. Il avait vu ma haine prendre le dessus sur ma raison. Alors il essaya de m'arrêter quand j'ai commencé à donner des coups à ce roi qui ne l'était plus. Mon deuxième ordre fut qu'on appel tous ceux qui avait été présent lors de mon viol. J'ai viré fou. Je les ai torturés plus ou moins doucement. Louis était désolé, quelque chose s'était brisé, je sais que quelque part il s'en veut de m'avoir appris les échecs ou de ne pas avoir mieux agi pour m'aider à lutter. Mais j'ai ressenti une si grande satisfaction. Alors quand je les ai tous alignés dans la salle du trône au bout de quelques mois, je leur ai demandé leur dernière volonté a chacun. Tout me suppliait de les épargner. Tous sauf un.

-Le roi enfin l'ancien roi.

-Bravo. Non lui la seule chose qu'il m'a demandé était de faire de sa fille la reine. J'ai accepté car je ne connaissais rien au rôle royal. Puis je les décapita tous un à un avec violence. J'étais recouvert de leur sang et j'en étais heureux. J'avais littéralement tué mes démons, j'étais devenu roi enfin j'allais le devenir. Il a fallu beaucoup de préparation et je ne faisais confiance à personne. Louis malgré tout accepta mon offre de devenir mon majordome sûrement pour garder un œil sur moi. Puis je rencontra lors de mon déménagement si je peux dire le père de Mathéo. Il venait de tout perdre et devait élever son fils. Je lui proposa alors mon aide et fit de lui un chevalier. Comme je l'ai fait avec Jimmy un peu plus tard. Ils étaient doués et Mathéo avait aussi un toit. Puis me voilà couronné quelques mois plus tard. On me créa une nouvelle couronne ne supportant pas de porter la même que ce porc. J'étais donc devenu roi cela un peu avant mes 27 ans. Puis un an après nous nous sommes rencontrés.

-Tu as oublié la partie entre la fin de ton couronnement et mon arrivée.

-En quoi cela t'intéresse ?

-Parle.

-Je crois savoir pourquoi tu veux savoir. C'est à propos de la reine non ? Bien. Après notre couronnement et étant fille de l'ancien roi, il n'y avait pas besoin d'héritier pour qu'elle monte sur le trône. Entre moi et Élisabeth ce n'était pas vraiment ça, j'avais quand même tué son père presque sous ses yeux. Pour elle j'étais un fou mais je restais un homme. Alors après avoir lancé les affrontements contre les pays voisins j'ai cherché une concubine. Philippine me paraissait parfaite mais je ne sais pas si c'était l'acte en lui même mais mon désir virait parfois à la haine. Bien que je m'entendait bien avec elle. C'est sûrement pour ça que j'étais froid envers elle. Puis, alors que je prenais le thé avec la reine, énervé elle avait brisé ma tasse au sol. Alors que je soupirais d’agacement mais essayant de rester digne je n'ai pas remarqué qu'elle suffoquait. M'en rendant compte j'ai tenté de la sauver mais le poison était si violent qu'elle m'avait craché du sang au visage et sur les mains. Alors quand tous sont arrivés, la rumeur sur la mort de la reine se propagea. Cela renforçait mon côté sanguinaire et froid et quelque part cela me plaisait.

-Tu n'as donc pas tué la reine.

-Non...je l'ai même jamais touché. Seul Louis est au courant. Évidemment on à attrapé la coupable. Une domestique qui apparemment était la maîtresse de l'ancien roi. Elle était prête à tuer la fille de celui qu'elle aimait juste pour m'atteindre, moi. Je lui ai répondu que si elle l'aimait tant et qu'il lui manquait vraiment, j'allais la faire le rejoindre. En un claquement de doigt elle disparut et je me servit d'elle pour passer un message à tous ceux qui essaieraient de faire la même chose. J'ai aussi demandé à Louis de me sensibiliser à tous les poisons pour ne plus jamais que cela ne se reproduise.

-Cela explique comment tu as pu sentir le mien. Mais dis moi pourquoi tu as lancé toute tes troupes sur le continent ? Cela ne peut vraiment pas être juste pour avoir du défi. Bien que cela à l'air de te plonger en transe car la victoire doit te rappeler celle que tu as eu sur tes démons. Il doit sûrement y avoir autre chose.

-Essaye un peu de deviner.

-Je crois que ce que tu cherche à faire est tout le contraire de l'ancien roi. Tu privilégies les pauvres avant la haute voir tu voudrais que tout soit plus ou moins égalitaire. Tu es devenu ce que tu détestais pour te permettre d'aider les gens dans le besoin surtout les plus démunis et sans qui on ne pourrait pas vivre.

-Tu es diablement intelligent Swann. Alors maintenant que tu sais tout ça. Me comprends-tu ?

-Je ne dis pas que tous tes choix étaient les meilleurs mais quelque part je te comprends j'aurais peut-être fait pareil. Mais j'approuve ce que tu essaye de faire. Aider ceux qui n'ont presque plus rien ou ceux qui s'acharnent pour peu. Espérer qu'un jour tout cela vienne à être égalitaire. Je ne peux qu'approuver. C'est pour ça que tu t'étends, car tu veux que ce soit partout pareil.

-Une dernière chose San. Je crois bien que tu es le premier être où mon désir ne se transformait pas en haine.

-Peut-être parce que c'est toi qui à dominé un autre homme.

-Non. Toi je te désirais depuis si longtemps et tu me comprenais sans pourtant dire un mot. Pour la première fois je me sentais en harmonie avec quelqu'un je peux même me faire prendre pour te le prouver.

-Calme toi je suis à bout là.

-Oui pardon.

Swann se coucha sur le corps du roi qui commença à l'étreindre.

-C'est ce à quoi j'ai pensé depuis que je sais. Je savais que tout n'était pas un rôle. Je ne voulais vraiment que toi. Toi qui me comprends. Mon San à moi.

-Kalisto ?

-Oui ?

-J'ai le droit de faire un autre vœux ?

-Tout se que tu veux.

-J'aimerais que tu effaces la mémoire de tous ceux qui étaient là quand tu as révélé ma nature à tous. Je ne veux pas les affronter sur mon mensonge qui n'était finalement pas de ma faute.

Kalisto embrassa le crâne de Swann en le caressant tendrement.

-J'imagine. Je suis beaucoup de choses mais malheureusement je ne suis pas magicien. Je suis désolé Swann...

Il n'eut aucune réponse. Il se pencha et remarqua qu'il dormait paisiblement. Kalisto sourit et caressa doucement sa joue. Il lui retira la couronne pour la reposer sur la table à sa gauche.

-Crois moi si cela avait été le cas, j'en aurait accomplit des miracles sinon.

Murmura t-il tout bas en le serrant contre lui tout en les couvrant et s'endormit à son tour. 

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