Chapitre 18 : Le premier jour de l’hiver
Venzald
À partir de ce jour, la vie d’Arc-Ansange fut bouleversée. Un messager fut dépêché dès l’aube vers Terce pour prévenir le roi. Les princes et les trois filles de Godomert furent enfermés entre les murs. On boucla les fenêtres et les portes. On réquisitionna valets, ouvriers, garçons d’écurie sur tout le domaine, ils furent équipés d’arcs, d’épées, de fourches et de bâtons pour surveiller le castel et ses alentours en renfort des soldats. Les gens étant fort attachés à leur maître, ils se dévouèrent volontiers à la protection de sa famille, en attendant les dispositions du roi.
La battue lancée par Godmert s’était révélée inutile. L’arbalétrier avait dû fuir juste après son unique tir et plusieurs heures étaient passées lorsque fermiers et canites, menés par le régisseur, s’étaient mis à sa recherche. Personne ne comprenait pourquoi il n’avait tiré qu’une fois.
En l’absence de coupable et d’indices, toutes les hypothèses avaient été émises : un bandit de grand chemin, un voleur de chevaux, un fou... Toutefois, pour Godmert, Mélie, Albérac et aussi pour les garçons, il était plus que probable que l’homme avait été envoyé pour tuer les héritiers du trône, même si personne ne le disait. Venzald tremblait de rage à l’idée qu’à quelques pas d’eux s’était peut-être tenu l’assassin de leur mère. Et il avait commis un autre crime en leur enlevant Baliste.
Dans la salle d’étude, les cinq enfants cherchaient chaque geste, chaque mot qui aurait empêché la mort de Baliste. Ils regrettaient de ne pas avoir insisté pour rester voir la tonte ou de ne pas être rentrés plus vite. Le tireur ne se serait peut-être pas trouvé là. S’ils avaient contourné le bois par le nord pour arriver par les écuries et non par la grande cour, ils l’auraient évité. S’ils avaient compris que le hennissement du petit Cayrou donnait l’alerte, ils auraient rebroussé chemin... Albérac objectait qu’il ne servait à rien de refaire l’histoire et tentait de les distraire grâce à ses récits de voyage. La diversion s’avérait efficace et quelques heures passaient sans évoquer le pénible souvenir.
Ils n’étaient pas les seuls à revenir inlassablement sur l’évènement. Godmert emplissait le logis de ses cris, tantôt se fustigeant pour n’avoir pas assuré la sécurité des enfants, tantôt maudissant le diable d’homme qui avait osé commettre ce forfait et tous les coquins du pays avec force jurons.
– Quelle inconscience ! clamait-il. Comment donc ai-je pu croire que les garçons ne craignaient rien, simplement parce que nous vivons loin de Terce ? J’aurais dû veiller à ce que les rondes soient effectuées plus fréquemment... Jamais le roi ne me pardonnera cette négligence ! Je ne me la pardonne pas moi-même, d’ailleurs.
Il se frappait la poitrine en signe de contrition, puis poursuivait sur un autre registre :
– Nous n’aurions pas besoin de garnison, si les meurtriers ne rôdaient pas à nos portes ! Mais quel putois, quel vautour peut donc s’en prendre à des enfants, tout princes soient-ils ? Ce châtron s’est posté à l’affût, pendant des heures, s’il le faut ! Si je tenais cet arrière-faix, je lui ferais un si mauvais sort qu’il supplierait pour rentrer dans le ventre de sa puterelle de mère !
Et il sortait aussitôt brailler des ordres aux gardes et leur enjoindre de renforcer leur vigilance.
Après quelques jours, tous les habitants du castel se morfondaient et les jeunes gens tournaient en rond comme des urus en cage. Les parfums de fruits mûrs qu’on mettait en tonneaux, l’air tiède, les couleurs flamboyantes, tout incitait à sortir. Comme les autres enfants, Venzald ne protestait pas, conscient du danger pour l’avoir côtoyé au plus près, mais il dépérissait en lançant de tristes regards d’envie par les fenêtres. Il suivait des yeux en soupirant les premiers vols d’oies sauvages qui s’en allaient vers le sud pour l’hiver. Jamais il n’était resté si longtemps privé du dehors.
La maisonnée était suspendue au retour du messager parti vers Terce. Venzald avait calculé que l’homme pouvait effectuer l’aller-retour en six jours, s’il dormait peu et trouvait des montures rapides aux postes-relais. Godmert ne doutait aucunement que le souverain retournerait ses instructions sans délai. Pourtant, au matin du septième jour, la réponse d’Einold n’était toujours pas arrivée et les dispositions de sécurité que tous espéraient provisoires devenaient pesantes. Godmert fit remarquer que le roi avait peut-être décidé d’envoyer sur-le-champ une petite troupe supplémentaire et qu’il avait fallu un peu de temps à celle-ci pour se mettre en route. Ils parviendraient probablement sur les lieux avant le soir.
Comme l’émissaire qui se faisait attendre, le jour n’arriva pas non plus. À sa place, une pauvre aube grise remplaça la nuit à grand peine. Par les fenêtres sud, l’œil ne portait sur rien sinon le blanc gazeux d’un brouillard si épais qu’elle donnait à Venzald l’envie d’en saisir une brassée pour en confectionner un oreiller. Seul restait perceptible le spectre du cèdre bleu centenaire à une trentaine de pas, qui semblait flotter au milieu du néant. Vers le nord, un mur de craie opaque obstruait la vue totalement. La sensation d’enfermement n’en devint que plus forte, comme si le ciel avait isolé le castel dans une enceinte oppressante. Même les sons s’étouffaient, au point qu’on osait prendre la parole qu’à mi-voix, intimidé par le silence.
La journée s’écoula dans une morne attente, à la lueur des chandeliers. On servit tôt le souper. Chacun se disposait à rejoindre sa chambre lorsque se firent entendre les pas croissants de nombreux chevaux et les tintements métalliques caractéristiques d’une troupe armée. Les arrivants s’arrêtèrent dans la cour et Godmert se leva pour les accueillir. Il n’eut pas le temps d’atteindre le hall qu’Einold entra dans la grande salle, droit et stoïque malgré le voyage. Derrière lui suivait Abzal, le visage angoissé. Huit paires d’yeux les dévisagèrent bouche bée.
– Bonsoir, Seigneur Godmert, Dame Mélie, dit le roi. Veuillez pardonner notre retard causé par le brouillard. Nous l’avons trouvé dès l’aube et il nous a obligés à avancer au pas tout le jour.
– Sire, répondit le maître des lieux en s’inclinant, nous n’avions pas imaginé que vous viendriez en personne.
– Votre message m’a incité à prendre rapidement les décisions qui s’imposaient.
Le souverain salua Albérac et les demoiselles et s’arrêta devant ses fils. Le cœur de Venzald battait le tambour sur ses côtes et il ressentait dans ses veines la fébrilité de Themerid. Comme à chacune des rares visites d’Einold, un espoir fou de le voir se jeter sur eux, les enlacer avec passion traversa l’esprit du prince. Il n’avait pas été privé d’amour, mais il aurait tout accepté pour une étreinte de cet homme.
– Mes enfants...
Sa voix avait faseyé sur ces mots et il préféra s’interrompre.
– Bonsoir, Sire, dirent les jumeaux à l’unisson.
– Je souhaiterais vous parler dans quelques instants, déclara Einold, mais pour l’heure, je dois m’entretenir avec le seigneur Godmert des récents évènements et des dispositions que j’ai prises.
Il laissa là les garçons. Sur les traits de son frère, Venzald lut sa propre déception.
– Peut-être tout à l’heure, murmura Themerid, rassurant.
Mais ses yeux disaient qu’il n’y croyait pas.
Tandis que les deux hommes discutaient dans le petit salon, Dame Mélie s’en alla vers les cuisines demander qu’on prépare un souper pour Einold et pour Abzal. Ce dernier, après avoir salué les jumeaux et les jeunes filles, sortit avec Albérac pour veiller à l’installation des soldats de l’escorte.
Une fois les enfants seuls, les trois sœurs se précipitèrent vers Themerid et Venzald.
– Pourquoi est-il là ? demanda Alix vivement.
– Qu’Abzal se soit déplacé, ce n’est pas étonnant, dit Flore, il a dû beaucoup s’inquiéter. Mais le roi...
Venzald, à qui l’explication commençait à apparaître, n’osa prendre la parole. Elvire l’en dispensa :
– Il est venu vous chercher, n’est-ce pas ? Vous allez partir avec lui, à Terce, sans attendre l’hiver. La mort de Baliste aura avancé l’échéance...
Sa voix claire et droite, à son image, était dénuée d’émotions, mais ses yeux brillaient malgré elle. Venzald serra les doigts de son frère. Voilà, le moment était arrivé. Pourtant, en face des visages familiers, dans la grande salle du castel, cela semblait irréel.
Alix couvrit sa bouche de sa main et s’enfuit en courant.
– L’hiver est là depuis ce matin, dit Themerid en montrant le brouillard à travers l’une des fenêtres. Peut-être vaut-il mieux que nous n’ayons pas eu trop de temps pour y réfléchir.
Venzald voulut chasser la tristesse du doux visage de Flore.
– Et nous avons passé de merveilleux jours, dit-il, la voix peu assurée. Nos dernières lunes à Arc-Ansange nous resteront toujours.
– À nous également ! s’exclama Flore en tentant d’être courageuse. Je suis sûre qu’Alix aussi en gardera longtemps le souvenir.
Venzald répondit par un sourire qui ne convainquit personne, puis, ébouriffant ses boucles d’un geste nerveux, il ne put s’empêcher de lâcher dans un murmure :
– Ne nous oubliez pas...
Flore prit sa main dans la sienne tandis que des larmes coulaient sur ses joues.
Godmert vint avertir les garçons que leur père les demandait. Une fois en face du souverain, Venzald attendit le cœur vibrant. D’aussi loin qu’il s’en souvenait, ils ne s’étaient jamais trouvés seuls avec lui. Il avait l’air si froid. Si roi. Les émotions semblaient n’avoir aucune prise sur lui. Le garçon se forgea instinctivement un masque de prince conscient de son devoir. Il voulait à tout prix lui plaire et retint questions, effusions et toute trace de sentiments qu’il pourrait trouver déplacée.
***
Einold
Einold, lui aussi, était troublé par cette rencontre. Durant tout le trajet depuis la capitale, il avait appréhendé leur première entrevue. Et plus il s’approchait, plus l’évidence du temps perdu l’avait accablé. Que n’avait-il pas fait taire il y a douze ans l’angoisse de voir en eux le spectre de leur mère ? Il s’était dissimulé — y compris à ses propres yeux — derrière le prétexte de leur sécurité pour espacer ses visites. À la vérité, il s’était montré incapable d’honorer les vœux de sa femme qui souhaitait qu’il les aime, et le leur dise.
Oh, il était bien là, le fantôme d’Almena ! Dans leurs cheveux bruns, dans leurs bouches délicates à qui l’enfance, encore, donnait un rose de fleur de pêcher. Dans les yeux bleu foncé qui le scrutaient intensément, si avides de... Que voulaient-ils, d’ailleurs ? De quoi avaient-ils besoin ? Allait-il leur exposer factuellement ses plans pour leur avenir ? Devaient-ils leur demander comment ils se sentaient après l’incident de l’arbalétrier ? Il avait espéré que les mots viendraient d’eux-mêmes, évidents, soufflés par une sorte d’instinct qui aurait fait de lui, enfin, un père. Pourtant face à ses fils qui semblaient déposer leur vie future entre ses mains, le miracle ne se produisit pas.
– Vous savez maintenant qu’un ennemi invisible en veut à notre famille, leur dit-il sur un ton identique à celui qu’il employait pour s’adresser à ses ministres. La reine il y a douze ans, et aujourd’hui c’est à vous qu’il s’en prend.
Les princes ne le quittaient pas des yeux, affichant un intérêt extrême mêlé d’angoisse, comme un homme qui reçoit la sentence du juge à son procès.
– Je sais, poursuivit Einold, que vous avez trouvé un foyer à Arc-Ansange. Cependant, vous n’y êtes plus en sécurité. Et l’heure est venue de vous préparer à votre avenir. Vous rentrerez à Terce avec moi.
– Oui, Sire, répondirent-ils en chœur, comme de bons petits soldats.
Une fois encore, il chercha quoi leur dire.
– Sachez que j’ai décidé de nommer le seigneur Godmert gouverneur de Listène, en récompense de ses services, meubla-t-il. La charge est restée vacante depuis que l’ancien gouverneur est mort. Je lui démontre ainsi toute ma gratitude pour avoir pris soin de vous, mais j’assure également la bonne gestion de la province qu’il saura faire prospérer.
Les yeux écarquillés de ses fils, qui l’écoutaient avec attention mais paraissaient surpris, le rappelèrent à l’ordre. Bien sûr, ce n’étaient pas des décisions politiques qu’ils attendaient de lui. La conscience de sa lâcheté l’aiguillonna et il se fit violence :
– Nous pourrons nous connaître un peu mieux, dit-il sans un sourire.
Il entrevit leurs mains qui se joignaient en un mouvement réflexe. Il n’aurait pas su dire quel sentiment avait guidé leur geste, entre l’impatience et l’appréhension de partager leur existence avec lui.
***
Venzald
Ils partirent trois jours plus tard. Trois jours qu’ils passèrent partagés entre l’impatience et le chagrin, entrecoupés de petits moments volés çà et là avec Flore, Alix et Elvire. Ils évoquèrent leurs meilleurs souvenirs et les princes promirent de revenir souvent, quelles que soient leurs nouvelles obligations. L’émotion planait au-dessus d’eux et seules les pitreries d’Alix l’empêchèrent de se déverser. Mélie rendit visite aux jumeaux dans leur chambre, les étreignit longuement en leur murmurant combien elle avait aimé prendre soin d’eux. Cette fois, ni Venzald ni son frère ne purent retenir leurs larmes à l’idée de se séparer de cette femme tendre qui leur avait toujours servi de mère.
Albérac accompagnait les princes à Terce pour poursuivre leur éducation. Einold avait promis un remplaçant pour l’instruction des demoiselles de Hénan. Les soldats qui résidaient à Arc-Ansange depuis douze ans resteraient sur place quelque temps pour s’assurer qu’aucune nouvelle attaque ne mettrait en danger la maisonnée.
Au moment du départ, Godmert serra les jumeaux dans ses bras et leur lança :
– Ce fut un plaisir et un honneur, mes princes, que de vous faire sauter sur mes genoux ! J’aurai l’occasion de vous voir souvent quand je viendrai à Terce pour la gouvernance de Listène !
– Merci pour tout, seigneur Godmert, souffla Venzald en regrettant déjà la grosse moustache qui annonçait l’humeur de son propriétaire.
Le brouillard recouvrait toujours le paysage, signal insistant de l’arrivée d’un hiver précoce, et le trajet dura cinq jours au lieu des trois ou quatre habituellement nécessaires. Dans cette blanche obscurité, où le danger pouvait les attendre partout, Venzald se sentit bien exposé. Son frère ne semblait pas bien vaillant non plus. Les premiers pas à découvert, sur le nouveau roussin acheté la veille à Tourrière, s’accompagnèrent de sursauts au moindre bruit. Cependant, la présence des soldats d’escorte, les foulées tranquilles des chevaux et les regards apaisants d’Albérac le rassérénèrent. La peur d’un ennemi invisible s’atténua.
Le voile blanc se leva à l’approche de Terce et Venzald découvrit la cité grouillante, bien plus grande qu’il ne l’avait imaginée. Elle lui apparut peu à peu quand ils contournèrent le Mont de Cordelle par l’ouest. Dominant le fleuve, la colline, les rues noires de monde, les tours du château s’élevaient, imposantes, ornées des étendards de Cazalyne.
Venzald échangea avec son frère un regard étincelant d’espoir et d’impatience. Leur nouvelle vie commençait.
Il était à parier que le roi lui-même allait pointer le bout de son nez. En revanche, quel dommage qu'il n'ait pas su vaincre sa peur pour leur manifester un peu plus de tendresse. Je ne suis guère optimiste quant à leur nouvelle vie, je l'avoue, je crains qu'ils n'aillent de déception en déception.
A bientôt.
Pour ce qui est des déceptions, je te laisse juger par toi-même en lisant la suite ;)
Merci pour ta lecture et tes retours !
A bientôt.
Chapitre plus tranquille que précédent, guidé par les émotions... Une page se tourne, une nouvelle s'ouvre. Les adieux de Mélie, des filles, le face à face avec leur père qui ne sait pas quoi leur dire. C'était très mélancolique tout ça.
Godmer qui hurle à haute voix pour se disculper un peu plus ? C'est louche tout ça. (bon je cherche à crédibiliser ma théorie fumeuse avant tout hein^^).
Ah je lis que je ne suis pas le seul à le soupçonner au final^^
Est-ce qu'on aura le droit à la découverte de la nouvelle vie, une description de la capitale ? Ou une petite ellipse se prépare ? Curieux de voir ça.
Quelques remarques :
"L’arbalétrier avait dû fuir juste après son unique tir" il a pas tiré deux fois ?
"qu’il pourrait trouver déplacée." -> déplacés (les deux se disent mais je trouve plus logique d'accorder avec sentiments)
Un plaisir,
A bientôt !
En effet, Godmert a fait partie des hypothèses pour le manteau bleu... je ne confirme ni n'infirme cette théorie, évidemment. Et il va falloir être trèèèès patient ;)
Non, l'arbalétrier n'a pas tiré deux fois mais une seule : le carreau qui a blessé (puis tué) Baliste. La mort de ce pauvre cheval a d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre virtuel au fil des versions, ah ah ! Plus que la mort de la reine ! Le pire, c'est que j'ai tué d'autres chevaux dans mes écrits, et j'ai mis un chien à moitié zombie dans une nouvelle pour un concours d'Halloween, ce qui m'a valu (pour rigoler, hein) une réputation d'autrice sadique ! Alors que je ne ferais jamais de mal à une bête dans la réalité, promis !
Les derniers moments passés ensemble dans la famille d’« adoption » et les adieux sont poignants. Quand on voit le comportement de Godmert, je trouve que c’est difficile de le soupçonner d’être le manteau bleu ; je le vois mal jouer la comédie à ce point-là. (Mais bon, je suis plutôt naïve). Le précepteur ? Il peut être suspect justement parce qu’il me semble qu’il n’a pas de raison de l’être. (Mais j’ai peut-être loupé des indices.) Abzal est devenu suspect principalement parce qu’il se reproche d’avoir trahi son frère. S’il était sous la coupe du manteau bleu qui le tiendrait avec un secret ?
Ce brouillard qui tombe soudainement est étrange et il crée une curieuse atmosphère. Il apparaît là comme un présage. (Après tout, c’est peut-être juste l’autrice qui nous enfume... ;-) )
Autre moment d’émotion : le face-à-face entre le roi et les princes. Le père qui ne sait pas comment s’y prendre et qui ne comprend même pas ce que ses fils attendent de lui alors qu’ils espèrent un geste d’affection tout en cachant leurs émotions parce qu’ils croient que c’est ce qu’il faut faire. Ils ne sont pas près de se comprendre, ceux-là ! Il leur faudrait une traductrice. Renaude, s’il vous plaît !
Coquilles et remarques :
— Les princes et les trois filles de Godomert furent enfermés [Un « o » surnuméraire s’est invité.]
— il était plus que probable que l’homme avait été envoyé [ait été ; il faut un subjonctif]
— une pauvre aube grise remplaça la nuit à grand peine [à grand-peine]
— Sa voix avait faseyé sur ces mots [En fait, je ne trouve pas ce verbe au sens figuré.]
— D’aussi loin qu’il s’en souvenait [Il faut un subjonctif.]
— dans leurs bouches délicates à qui l’enfance, encore, donnait un rose de fleur de pêcher [auxquelles ; « à qui » est réservé aux personnes]
— Devaient-ils leur demander comment ils se sentaient après l’incident de l’arbalétrier ? [Devait-il]
Ah, tant mieux si les adieux et la rencontre entre le roi et les princes t'ont émue. Je voulais bien montrer que c'était une page qui se tournait, ce qui est toujours bouleversant, même si elle se tourne vers un avenir intéressant.
Ne cherche pas d'explication magique au brouillard : comme l'orage dans un chapitre précédent, je l'ai seulement utilisé pour augmenter la sensation d'enfermement et retarder l'arrivée du roi ;) Et il symbolise aussi l'arrivée de l'hiver, qui était censée correspondre au départ des princes, mais qui arrive un peu plus vite que prévu.
Pour ce qui est de l'identité du manteau bleu, je ne commenterai évidemment pas ;)
Tes remarques sur la forme : Dans la toute première version, Godmert s'appelait Godomert, ce qui explique, non pas l'incursion du "o" mais sa persistance XD
Quant à l'emploi du verbe "faseyer", je me doute qu'il ne doit pas être référencé dans une forme figurée, mais je me l'autorise : n'est-ce pas le propre du sens figuré ?
Merci pour ton relevé, encore une fois !
Avoir le point de vue des enfants et du père, c'est intéressant tout plein ! Tous les 3 qui essaient de faire bonne figure en étant mal à l'aise, excellent !
Y'aura donc pas eu de petit bisou avec Flore ^^
La vie à la capitale, ça va les changer... je me demande comment ça va se passer, les regards et les murmures sur leur passage....
Non pas de bisou... mais peut-être plus tard, qui sait ? Ou peut-être qu'elle elle ne l'aime pas ?
La vie à la capitale va les changer en effet, mais tu vas vite voir que j'ai encore fait une ellipse ;)
Si solennelle cette rencontre entre le roi et ses fils. Finalement la gêne et la pudeur sont de chaque côté.
Mais faite vous un gros câlin nom d'une pipe!!
Oui, c'est chaleureux les retrouvailles entre le roi et ses fils, n'est-ce pas ?
Tu as avalé la seconde partie en deux jours, donc... Pour info, elle pèse quelque chose comme 30 000 mots XD Si seulement je pouvais lire à la même vitesse que toi ! (bon en plus comme je suis très bavarde, je fais des commentaires sans fin...)
Merci pour ta lecture et tes retours !
Bon je continue la lecture, je compte bien connaître la suite !!!
« À partir de ce jour, la vie d’Arc-Ansange fut bouleversée.’’ je savais eu ça allait s’accélèrer. Bon tu m’avais prévenu aussi ^^.
« Personne ne comprenait pourquoi il n’avait tiré qu’une fois. » son but était juste de ramener les jumeaux vers le roi pour passer du temps avec lui… J’en suis certaine ^^.
« Dans la salle d’étude, les cinq enfants cherchaient chaque geste, chaque mot qui aurait empêché la mort de Baliste. » je revis la scène et ça me fend toujours le coeur.
« Pourtant, au matin du septième jour, la réponse d’Einold n’était toujours pas arrivée et les dispositions de sécurité que tous espéraient provisoires devenaient pesantes. « » décemment le roi n’a pas envie de voir ses fils.. Bon après tant mieux pour eux pour l’instant car je suis sûre qu’ils ne doivent pas y aller pour leur bien !
Ca je m’attendais pas à voir le roi par ici. Tant mieux qu’il se bouge enfin !!
« Abzal, le visage angoissé. » je penche pour qu’Abazal soit le manteau bleu… je sais pas.
« Il laissa là les garçons. Sur les traits de son frère, Venzald lut sa propre déception. » très belle phrase… J’ai eu la m^me déception alors j’ai aimé la lire sur leur visage !
« – Il est venu vous chercher, n’est-ce pas ? Vous allez partir avec lui, à Terce, sans attendre l’hiver. La mort de Baliste aura avancé l’échéance… » oui je pense qu’elle a raison ><
Le passage sur le roi est intéressant car enfant tu le rend humain, je veux dire comme avant la mort de sa femme.
En revanche il reste frustrant à ce montrer froid ! tu as envie de le secouer « BOUGES TOI EINOLD » ^^
« – Sachez que j’ai décidé de nommer le seigneur Godmert gouverneur de Listène, en récompense de ses services » tu me fais douter…. c’est peu être Godmert du coup le manteau bleu. C’est possible aussi ! Lui savait pour la parfumeuse… lui aussi est proche du roi… Humm je le note.
Donc j’ai 3 noms dans mon enquête ^^
Les adieux sont déchirants et j’ai adoré ta dernière phrase :
Venzald échangea avec son frère un regard étincelant d’espoir et d’impatience. Leur nouvelle vie commençait.
Pourtant j’ai bien peur d’être moins enjouée que les jumeaux.
Décidément**
Il reste frustrant à SE* montrer
Décidément, j'aime bien la manière dont tu réfléchis : j'ai l'impression que tu es très attentive aux détails ! Je ne dirai évidemment pas si tu brûles ou pas, avec tes trois suspects, mais ta manière de raisonner est très aiguisée, en tout cas !
Ça me va bien que l'arrivée d'Einold t'ait prise par surprise : c'est ce que je voulais et c'est le cas pour les habitants de la maison.
Bien sûr que les adieux sont déchirants : je n'allais pas laisser passer une occasion de faire du mélo, j'aime tellement ça XD
Merci pour ta lecture et ton commentaire, et à bientôt !