Chapitre 18
Présentations
Il me regarde, en attendant une réponse.
- Tu pourrais me répondre, tu sais.
- Salut.
- Tu vois, ce n’était pas si difficile !
- Je n’ai jamais dit que ça l’était.
Il se remet à me fixer, essayant de déchiffrer ce que je viens de lui dire.
- Vu le temps que tu as mis à me répondre, je croyais que ça l’était pour toi.
- Eh bien, tu t’es trompé.
- Peut-être…
- On est où là ?
- En prison, pardi ! dit-il en éclatant de rire.
- Que faites-vous en prison ?
- C’est plutôt à toi qu’on devrait poser cette question !
- Mais vu que je l’ai posé en premier, c’est à vous de me répondre.
- Moi, on m’a surpris en train de voler des fruits au marché, expliqua Paul.
- Moi, j’ai essayé de renverser quelqu’un…mais je n’ai pas réussi, révéla Marie.
- Puis, je suis arrivé et j’ai renversé cette personne…mais je ne l’ai pas tué, continua Victor.
- Je ne comprends pas en quoi ce sont des crimes…
- En fait, commença Victor, on a tous été enlevés puis mis ici. Pour pouvoir sortir, chacun d’entre nous devait rendre un service au grand chef. Nous avons malheureusement tous échoués.
- C’est pour ça que vous êtes en prison ? Parce que vous n’avez pas réussi à commettre des crimes ?
- Oui, et toi ? me demanda Marie.
- J’ai été abandonnée quand j’étais petite par mes parents. Je suis ensuite allée dans un orphelinat pendant 14 ans.
- 14 ans !? s’écria Paul.
- Oui.
- C’est énorme !
- Si tu le dis. Bref, j’ai ensuite été adoptée par un couple de 40 ans, Sébastien et Claire. Au début, Claire était hyper méchante avec moi et Sébastien très gentil, jusqu’au jour où Sébastien tua Claire.
- Il la tua ! Pourquoi ? demanda Marie.
- Car il croyait que j’avais plus d’affinités avec Claire qu’avec lui.
- Juste pour ça ? C’est bête !
- Je suis d’accord, en plus, c’était faux. Mais après je suis allée à son enterrement où j’ai rencontré Alexis, mon nouvel adoptant.
- Ce nom me rappelle quelque chose…
- Pareil.
- Pas moi ! s’exclama Paul.
- Après ça, il s’est fait renverser par une voiture, en revenant des magasins.
Marie et Victor échangèrent un regard.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien, répondirent-ils en chœur.
- J’ai ensuite été le voir à l'hôpital, puis, voyant qu’il ne me reconnaissait plus, je me suis enfuie de l’hôpital, un policier à mes trousses appelé Adrien qui m'avait emmené à l’hôpital. Je suis ensuite arrivée dans un parc où j’ai rencontré un petit garçon très gentil.
- Il s’appelait comment ? demanda Marie.
- Alexis.
- Lui aussi ? s’exclama Victor.
- Oui. Un peu plus tard, je compris qu’il était le fantôme de l’ancien fils d’Alexis qui était mort étant petit, noyé par sa mère. Je l’ai donc emmené voir son père à l’hôpital. En arrivant, il ne réussit pas à entrer dans sa chambre.
- Un fantôme ? Tu crois pas que tu as rêvé ?
- Non !
- C’est bon, c’est bon, pas besoin de t’énerver…
- Je sais que ça peut paraître dingue mais on avait vraiment une affinité profonde…
- Si tu le dis.
- Après, le policier, Adrien est arrivé et nous a poursuivi. On a réussi à lui échapper, puis on est partis au cimetière pour voir sa tombe et celle de Claire qui étaient à côté l’une de l’autre.
- C’est une sacrée coïncidence ! fit remarquer Marie.
- Oui ! Après, le fantôme de Claire nous a rendu une petite visite.
- Encore un fantôme ? demanda Paul
- Oui, ensuite une de mes anciennes amies est apparue mais comme je m'étais promis de ne plus parler avec les personnes que j’ai aimé auparavant, de peur qu’elles me trahissent, je me suis mise à courir pour lui échapper.
- Et ?
- J’ai dû courir trop vite car j’ai perdu Alexis et Claire en chemin…
- Et tu les as retrouvés ? demanda Victor, curieux.
- Non… En fait, j’ai essayé puis on m’a enlevée, comme vous.
- Toi aussi on t’a emmené direct ici ?
- Non, on m’a d’abord interrogée pour que je leur dise à qui je parlais à l’hôpital, c'est-à-dire Alexis, mais je ne leur ai rien dit !
- Tu as bien fait ! me réconforta Victor.