Zorg est face à Moïra.
Zorg. — Surprise de me voir !
Moïra feignant l’indifférence. — Pas vraiment, tu es mon époux, le père de mon enfant. Il faut bien qu'on se croise parfois.
Zorg. — Ceci est loin d’être une visite de courtoisie. Ma chère femme, tu as dépassé les bords une fois de trop ! Tu as osé impliquer ma fille dans tes manigances contre moi ! Tu t'es servie de Cordélia !
Moïra. — Si je ne me trompe pas, c'est aussi ma fille, j’ai des droits sur elle et parfois c’est bien qu'elle me serve à quelque chose.
Zorg. — Cordélia n'est pas ta chose ni une tueuse, il y a des limites à ne pas dépasser.
Moïra colérique. — Tu oses parler de limites, toi qui n’as pas cessé de te moquer de moi !
Zorg. — Tu es ma femme, se moquer de toi n’est pas un de mes droits !
Moïra. — Je n’ai pas les mêmes droits! Tu es mon mari après tout. Tu pourrais te mettre à mon niveau ! Mais tu ne le feras pas, je te connais. Ton air supérieur m’insupporte ! Tu as toujours eu un coup d’avance sur moi. Et pourquoi ? Parce que tu es un tricheur. En me servant de Cordélia, j'ai juste voulu égaliser les scores entre nous.
Zorg. — T’as fini ! Tes justifications n'ont aucune valeur pour moi.
Moïra. — Tu viens me tuer ?
Zorg. — Non, j’aimerais bien mais nous sommes liés à jamais par Cordélia. Je ne peux pas te tuer.
Moïra. — Je crois qu'on est sur un pied d’égalité pour une fois. Ça doit te ronger de l’intérieur ?
Zorg. — Je ne serais jamais ton égal ! Bye-bye chérie.
Zorg ouvre un vortex et balance Moïra dedans.
Zorg. — Je te laisse vivre ici ! Je ne suis pas si méchant que tu le pensais. Et la cerise sur le gâteau, je n’aurais plus besoin de te surveiller, on est tous gagnant. Tu ne penses pas ?
Moïra. — Espèce de misérable ! Tu me le payeras ! Tu ne seras jamais débarrassé de moi !
Zorg. — Je sais, tu auras toujours une place particulière dans mon cœur. Chérie !
Le vortex se referme et le valet entre.
Le valet. — Vous en avez fini avec votre femme ?
Zorg. — Tu as été témoin de toute la scène !
Le valet. — Vous me connaissez bien, seigneur Zorg !
Zorg. — Tu m'as bien aidé, elle n’aurait jamais dû te surnommer Rodrigue.
Le valet. — Sa fainéantise lui a été fatale, maître.
Zorg. — Elle n’est pas morte.
Le valet. — Vous êtes trop bon !
Zorg. — Vil flatteur ! Tu es un excellent espion, le seul problème avec toi, c'est qu'on ne sait jamais pour qui tu roules.
Le valet. — Est-ce un vrai problème pour un agent double ?
Zorg. — Tu n’es pas un agent triple ?
Le valet. — Comme vous dites, c'est un vrai problème. Même moi je ne sais plus.
Les deux rient.