Chapitre 19

Par Ysaé
Notes de l’auteur : Attention : chapitre non destiné à un jeune lectorat. N'hésitez pas à me laisser vos impressions

Olivia venait de passer une journée délicieuse en compagnie d’Alek. Il s’était plié en quatre pour lui faire plaisir, malgré la fatigue qui se lisait sur ses yeux cernés. C’était tellement agréable de se sentir l’objet de telles attentions ! Il lui avait cuisiné des galettes fourrées aux fruits des bois, qu’elle avait engloutis sous son regard satisfait. Olivia se demandait si Alek était entiché d’elle. Beaucoup d’indices convergeaient sans qu’elle puisse l’affirmer avec certitude. Peut-être s’était-il uniquement donné comme objectif de la protéger parce qu’elle était une femme Ivy ? Ou alors tenait-il à préserver leur lien pour qu’elle continu de le soigner ? Il y avait entre eux une atmosphère curieuse et Olivia ne pouvait s’empêcher de lui jeter de petits coups d’œil furtif, essayant de capter une mimique, un changement chez lui qui expliquerait ce qu’elle-même ressentait. Ses cheveux clairs caressaient le même visage émacié, ce qui ne l’empêchait pas de le trouver changé avec ses belles pommettes, ses grand yeux remplis de mystère et l’arrête délicate de son nez. 

Voilà qu’elle commençait à lui trouver des airs d’assassin charmant, ça promettait…

L’Avel-lazher était en train de planter des piquets pour fixer leur tente, agenouillé sur le sol de feuilles mortes.

— Alek ?

— Oui ?

— Utilises-tu une autre langue que le Lufzan ?

— Je parle le dialecte de ma famille, mais j’ai rarement l’occasion de l’employer.

— Tu voudrais essayer avec moi ?

— Si tu le souhaites. Est-ce que tu remarques une différence ?

— Non. Tilma a essayé de m’entrainer, mais je n’arrive pas à distinguer les changements de langue.

Il fronça les sourcils.

— C’est très ennuyeux. Dangereux.

— Ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Alek se releva avec un petit rictus de douleur.

— Est-ce que tu perçois le Souffle ?

— Je ne comprends pas de quoi tu parles.

— Est-ce que le vent te parle ?

Il avait dit cette dernière phrase le plus sérieusement du monde. Olivia écarquilla les yeux. Elle n’était donc pas la seule ?

— Toi…aussi ?

— C’est une bénédiction Lili, le Souffle peut t’octroyer de grands pouvoirs. Si tu apprends à interagir avec lui, tu seras capable de maitriser ton don.

Elle nota qu’il esquivait sa question. Même si de nombreuses interrogations se bousculaient dans sa tête, elle se retint de l’interroger davantage : Alek était toujours plus explicite lorsqu’il choisissait d’aborder un sujet de lui-même. Sans compter qu’elle appréhendait cette histoire de vent magique, énième assaut à l’encontre de son esprit cartésien.

— Il y a-t-il un point d’eau quelque part ? J’aimerais faire ma toilette.

Alek connaissait bien les environs, il avait également été membre du groupe de recruteur à plusieurs reprises.

— Là-bas, dit-il en pointant la direction avec son index, il y a une source chaude. Ce n’est pas très loin.

 

En fait d’une source, Olivia tomba sur un véritable bassin fumant, comme on en trouvait plus haut dans la montagne. Elle ne se lassait pas du spectacle que lui offrait le milieu environnant : nimbé de la lumière pâle de fin de journée, cet endroit avait des allures paradisiaques. Autour de la surface ondulante, tel un écrin, de petites anémones bleues piquaient ci et là un sol de rocailles polies. La jeune femme se déshabilla et déposa ses vêtements pliés sur un tronc couché. Frissonnante, elle s’enfonça sans attendre dans l’eau.

Mmm… Elle était agréablement chaude. Olivia s’abandonna avec bonheur à la torpeur qui l’enveloppait. Elle récupéra son savon qu’elle frotta entre ses deux mains avant de s’enduire la peau de mousse odorante. Elle se lava, l’eau jusqu’à la taille, avec l’impression merveilleuse d’être seule au cœur de cette nature sauvage, puis elle nagea quelques brasses. Flottante en surface, les deux bras et les deux jambes écartées en étoile de mer, elle admira le ciel crépusculaire où s’étirait un arc en ciel de teintes féériques. Elle sentait l’air frais effleurer le bout de ses seins découvert par l’eau. Ses mamelons s’affermirent sous la morsure du froid.

Olivia ferma les yeux de contentement.

Après un long moment, elle se décida à regagner le bord et bascula verticalement, touchant le fond sablonneux avec ses pieds.

C’est là qu’elle le vit.

Alek.

Il l’observait, sourcils froncés, les pupilles dilatées de désir. Il n’avait même pas prit la peine de se cacher.

Olivia resta sans voix. Depuis quand était-il là ?

Sans aucune gêne, il continua à la détailler, s’arrêtant perceptiblement sur sa bouche, sa gorge et enfin sa poitrine.

C’était terriblement sensuel.

Olivia sentie se réveiller en elle une soif trop longtemps contenue. Elle avait envie de ces yeux impudique sur elle, elle avait envie de se frotter à la bestialité de cet homme. Elle sortit de l’eau, exposant son corps à la brulure de son regard. Alek garda le silence, ne laissant deviner d’autre que sa volonté de la posséder sur le champ. Olivia n’osait plus avancer. Elle se sentait tout à coup vulnérable, nue et immobile sur la berge.

— Viens, lui intima Alek d’une voix rauque.

Hésitante, Olivia s’avança vers lui. Etait-elle à nouveau en train de faire une erreur ? Allait-elle le regretter ? Il était trop tard pour reculer : une partie d’elle-même savait qu’elle avait déjà fait son choix au moment précis où elle était sortie de l’eau. Elle pouvait enfin se l’avouer : oui, elle désirait Alek. Il l’attirait irrésistiblement, ce mélange de force et de fragilité, cette apparente laideur qui dissimulait un être plein de grâce.   

Lorsqu’Olivia fut à deux bras de distance, Alek parcourus le dernier espace qui les séparait et toujours sans un mot, la souleva précautionneusement et l’emmena avec lui. Il n’avait aucune difficulté à la porter et marchait comme si elle pesait le poids d’une plume. Olivia se laissa faire, surprise, posant sa tête contre son épaule. Elle aimait son odeur douce et boisé, réhaussé du parfum de l’onguent qu’il s’appliquait dans le dos. Il la déposa dans la tente, sur le moelleux d’une peau lainé.

— Tu as froid, constata-t-il.

C’était vrai. Olivia se rendit compte qu’elle tremblait. D’un geste pudique, elle tira l’unique couverture vers elle.

— Je vais te réchauffer.

Il ne parlait que pour dire le strict nécessaire. Ses mots était haché, son ton nerveux… peut-être essayait-il de se convaincre de renoncer ? Olivia n’eut pas le loisir de s’épancher en conjonctures stériles.

Alek avait attrapé un bol contenant son onguent, de la même consistance que du beurre. Il s’agenouilla derrière elle et lui enveloppa doucement l’épaule avec la paume de la main. A son contact, Olivia s’électrisa et ferma les paupières pour calmer son agitation. Elle pouvait sentir le souffle d’Alek contre sa nuque. Il lui caressa le dos, les épaules et le cou avec des mouvements lents et voluptueux. Olivia avait l’impression que la température était remontée d’un coup : elle avait chaud, de plus en plus chaud. C’était surement l’onguent.

Alek lui effleura le décolleté, puis descendit le long de ses hanches. Il savait caresser : chaque geste était sûr, ni trop lent ni trop rapide, la pression de ses doigts juste parfaite. N’osant interrompre ce moment, Olivia restait passive, complètement détendue. Elle se concentrait sur les sensations que lui procurait ses caresses. Les mains d’Alek la parcouraient avidemment, affolant tous ses sens.

— Hmm…

Alek prenait son temps, comme s’il savourait chaque seconde de leur étreinte. La respiration d’Olivia s’était accéléré. C’était si bon, si simple… Alek lui enduit généreusement le ventre avec l’onguent.

— La crème…murmura-t-elle, elle chauffe…

Il approcha sa bouche de son oreille.

— Oh elle fait mieux que ça. Bientôt tu t’abandonneras à ma volonté… tu me crira de t’apaiser…

— Tu aimerais bien !

Il eut un petit rire, puis lui pinça doucement le sein tout en l’embrassant au creux du cou. Olivia gémit.

— Tu es une nana parfaitement insupportable. J’attendais ce moment avec impatience… 

Olivia sentit que le flux de chaleur migrait à l’intérieur de son corps. Elle commençait à transpirer, l’humidité perlait sur sa peau et pénétrait l’intérieur de ses cuisses.

Le rusé. Il l’avait bien eu.

Son bas ventre s’était soudainement enflammé, elle avait l’impression d’être assaili de vagues de plaisir de plus en plus intense.

— Mon Dieu…j’ai chaud, j’ai… 

Olivia se dit qu’elle allait perdre la tête. Alek l’allongea au sol pendant qu’elle luttait pour reprendre le contrôle de son corps. Il la regarda, très pâle, la lèvre tremblante. Il portait encore tous ses vêtements mais elle pouvait voir une déformation caractéristique sur son pantalon en toile légère. S’il l’avait pu, Olivia se serait jeté sur lui, lui aurait arraché ses vêtements et l’aurait chevauché sauvagement.  Mais ce foutu onguent l’avait transformé en une créature faible et pantelante.

— Déshabille-toi…

— Chut.

Il sourit malicieusement.

— Déshabille-toi ! répéta-t-elle en essayant de se relever.

Alek lui emprisonna aussitôt les mains par-dessus sa tête, lui empêchant tout mouvement. Olivia émit un grognement, auquel il répondit en lui mordillant l’oreille.

— Laisse-toi faire.

Il lui embrassa le front puis l’observa, à nouveau sérieux. Olivia saisit chez lui une émotion qu’il ne parvenait plus dissimuler. Elle en eu assez : le jeu avait assez duré.

— Tu ne veux pas que je m’occupe de toi ? minauda-t-elle

— Tu me fais déjà trop d’effet.

— Alors prend moi, susurra-telle

— Que tu es impatiente…

Mais ses mots avaient atteients leut but : distrait, Alek lui avait laché les mains. Olivia glissa alors ses doigts sous sa tunique, à même la peau de son dos. L’effet fut immédiat : libéré de ses douleurs, elle le vit lutter pour ne pas exploser à même son pantalon, dépassé par l’ampleur de son excitation. Il recula, haletant.

Olivia se retourna et se jeta sur le bol contenant l’onguent. Il allait avoir le droit lui aussi de gouter à son propre traitement…

Deux mains s’abattirent sur ses omoplates, lui arrachant un cri douleur. Alek était-il devenu fou ? qu’est ce qu’il lui prenait de la griffer comme ça !? Alors qu’elle essayait de lui faire face, rouge d’indignation, il lui empoigna les bras qu’il maintint fermement dans son dos. Il était fort. Olivia n’eut d’autre choix que de poser sa tête au sol, déséquilibrée. Elle était complètement folle de rage. Pourtant, dès qu’elle sentit Alek frotter lentement son pouce autour de son vagin, puis son clitoris, elle sut qu’elle était vaincue. Elle perdait la tête. Elle poussa un râle animal, incapable de sortir une phrase cohérente. Elle se savait là, cambrée, offerte. Ce mec…elle allait le tuer. En attendant elle était complètement à sa merci, ruisselante de désir. Et elle n’en avait pas honte.

Elle sentir sa verge chercher l’entrée de sa vulve. Il la pénétra avec douceur et presque simultanément lui mordit l’avant-bras.

— Ah !

Il lui fit l’amour ainsi, des secondes, des minutes, peut-être des heures… elle à peine consciente, perdue entre le plaisir et la douleur, elle ne savait plus…Mais c’était bon…tellement bon.

Elle le supplia de jouir.

Il ne lui fit pas ce cadeau.

Elle était à nouveau allongée sur le dos, exténuée. Elle n’avait même plus la force de bouger.

— Tu ne m’a même pas embrassé… murmura-t-elle.

Il s’allongea sur le flanc, approcha son visage près du sien et lui repoussa une mèche. On aura dit qu’il avait pleuré.

— Dors Leal, dit-il avec tendresse.

Elle ne se fit pas prier.

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dodoreve
Posté le 16/01/2021
Alors, je pense que ça sera peut-être un manque de subtilité sur un site d'écriture de chercher d'abord de cette manière à te donner ma réaction, dès la note d'auteur et durant tout le chapitre, mais je ne résiste pas à la tentation de le faire d'abord :
(ಠoಠ)
(Je sais pas si tu verras la tête ahah) (c'est une réaction "positive" hein)
Plus sérieusement, je ne pensais pas que ça arriverait si vite ! Mais encore une fois, c'est complètement en adéquation avec les personnages je trouve. La scène n'a tellement rien à voir avec ce qui se passe entre Olivia et Brenair. Et tu développes les sensations et gestes encore une fois avec subtilité : un risque pour toi ça aurait peut-être pourtant de te laisser emporter par la volupté et la force de leur lien, ce qui aurait un peu anesthésié tout, mais non. Encore ici, c'est super ton écriture et ta façon d'approcher tes personnages, et ce qui se passe entre eux ! Bon, ça me désole un peu de ne pas pouvoir t'apporter de remarques plus constructives, mais vraiment, c'est dur de résister à l'envie de te dire à quel point ça m'impressionne et ça me semble bien construit. Vite vite vite la suite ! (J'espère que ça ne t'embête pas si je continue à commenter alors que tu es dans la rédaction du second tome, que j'aimerais retrouver en cours d'écriture... Faut que je me dépêche !)
Ysaé
Posté le 17/01/2021
Ça ne me dérange pas du tout que tu commente le tome 1. Je crois que je ne suis pas prête de finir de rédiger le tome 2 (je suis un peu du genre escargot, et toi?). C'était le chapitre le plus délicat à écrire, tu t'en doute, et en le relisant à l'instant je me suis dit que certaines choses pourraient encore être modifiées ^^
Je te remercie pour tes remarques qui me touchent beaucoup.
dodoreve
Posté le 17/01/2021
Coucou ! Alors ça me rassure si tu dis que tu avances lentement dans ton écriture, car je voulais savourer un peu de temps avant de me lancer dans le tome 2. J'espère que je te retrouverai quand même alors que tu es encore en train de l'écrire :)
Quant à moi j'ai tendance à ne pas avoir une écriture très mûre, précipiter les publications et sans doute ne pas prendre beaucoup de recul. D'où mon admiration pour la subtilité que tu crées dans les relations entre tes personnages, notamment !
_HP_
Posté le 17/05/2020
Coucou !!

J'aime beaucoup le début, où Olivia sait qu'elle apprécie Alek, mais qu'elle ne sait pas à quel point ^^
Et j'aime beaucoup le surnom "Leal", qui est affectueux, je suppose 😝

• "qu’elle avait engloutis sous son regard satisfait" → englouties
• "à préserver leur lien pour qu’elle continu de le soigner" → continue
• "ne pouvait s’empêcher de lui jeter de petits coups d’œil furtif" → furtifs
• "ses grand yeux remplis de mystère et l’arrête délicate de son nez" → grands / l'arête
• "les deux bras et les deux jambes écartées en étoile de mer" → écartés (les bras sont masculins ^^)
• "Il n’avait même pas prit la peine de se cacher." → pris
• "Olivia sentie se réveiller en elle une soif trop longtemps" → sentit
• "Elle avait envie de ces yeux impudique sur elle" → impudiques
• "exposant son corps à la brulure de son regard" → brûlure
• "Alek garda le silence, ne laissant deviner d’autre que sa volonté" → "rien d'autre", non ? ^^
• "Alek parcourus le dernier espace qui les séparait et" → parcourut
• "Elle aimait son odeur douce et boisé, réhaussé" → boisée / rehaussée
• "dans la tente, sur le moelleux d’une peau lainé" → lainée
• "Ses mots était haché, son ton nerveux" → hachés
• "La respiration d’Olivia s’était accéléré" → accélérée
• "tu me crira de t’apaiser…" → crieras
• " assaili de vagues de plaisir de plus en plus intense." → assaillie / intenses
• "S’il l’avait pu, Olivia se serait jeté sur lui" → ''si elle l'avait pu'', non ? ^^ / jetée
• "une émotion qu’il ne parvenait plus dissimuler" → à dissimuler
• "Elle en eu assez : le jeu avait assez duré" → en eut assez
• "avaient atteients leut but : distrait, Alek lui avait laché" → atteint / leur / lâché
• "lui aussi de gouter à son propre traitement" → goûter
• "sur ses omoplates, lui arrachant un cri douleur" → un cri de douleur
• "Tu ne m’a même pas embrassé… murmura-t-elle" → embrassée
• "On aura dit qu’il avait pleuré" → aurait dit
Ysaé
Posté le 17/05/2020
Oui tout à fait, Leal est un mot du dialecte d'Alek, intraduisible :) Merci encore 1000 fois de m'écrire ton ressenti
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