Chapitre 19 : Avant le solstice
C’est bientôt le solstice d’hiver. Une semaine à peine.
Quand je suis rentrée dans ma chambre, une colombe quittait le rebord de fenêtre. J’écrase le papier friable entre mes doigts et les miettes rejoignent le manteau blanc trois étages plus bas. Je les perds de vue avant qu’elles ne touchent le sol à peine révélé par la lueur des lampadaires.
L’aube ne s’est pas encore levée.
Je m’habille lentement. Des vêtements chauds pour aujourd’hui. Chauds et confortables. D’épaisses chaussettes viennent envelopper mes jambes, par-dessus les collants déjà doublés. Des baskets à mes pieds. J’ajoute une écharpe autour de mon cou, cadeau d’Hermès, puis j’enfile mon blouson fourré. Mes cheveux, électriques, font comme un voile sur la laine. Je les noue en queue de cheval et jette un œil au miroir.
Il y a tout de même un brin d’élégance dans cette tenue. Ça me rappelle maman. Je m’efforce de relâcher mes épaules.
Dans le couloir, Hermès est en grande conversation avec Mikhaïl, ils m’attendaient. Surprenant de voir comme ils se sont rapprochés, ces deux-là.
Je marmonne un bonjour puis je plante mon nez dans l’écharpe. Le froid me va si bien.
Alors qu’on rejoint l’extérieur, ils continuent de parler, tous deux. Je n’écoute pas. Malgré les regards qu’ils posent sur moi.
Quand Hermès vient mettre sa main dans la poche de mon blouson, la loger dans la mienne, mes doigts serpentent entre les siens.
On retrouve les autres à l’entrée du bâtiment où se trouve notre salle de classe. J’essaye de m’intéresser à la conversation. On arrive à la fin du semestre et Philo a réussi à n’obtenir aucun malus. Ils disent qu’au maximum, un des élèves de notre classe en a eu trois, et comme c’est le dernier test du semestre aujourd’hui, ça signifie aussi que toute la classe est sauve pour cette fois. Dès janvier, les compteurs seront remis à zéro.
Petit à petit, de premières lueurs de jour naissent sur la ligne d’horizon, mais c’est encore l’éclairage synthétique qui révèle l’épaisse couche de neige recouvrant Avril Cassan. J’imprègne mes poumons de cette odeur si étrangère à Esthola. Je me souviens de mon premier hiver à Port-Céleste, des premiers flocons. Ils étaient exactement comme maman me les avait décrits. Ce jour-là, il faisait un peu plus frais à Ludvina. Tata Béa souriait en écoutant maman me raconter l’hiver, m’assurant qu’elle disait vrai, parce que je n’étais pas si sûre de savoir si elle plaisantait. Je me souviens de l’avoir raconté à Mikhaïl, quand je l’ai rencontré pour la première fois. Je n’étais peut-être toujours pas convaincue que c’était réel.
Je me tourne vers lui.
— Tu m’avais promis qu’on irait voir la neige ensemble, tu te rappelles ?
Je réalise que je viens d’interrompre la conversation quand les têtes des quatre garçons se tournent simultanément vers moi. Mikhaïl rougit avant de jeter un œil à Hermès, puis acquiesce, et Hermès m’adresse un sourire radieux :
— S’il neige aux prochaines vacances, peut-être que tu pourrais venir passer quelques jours avec ma famille ? On pourrait aller là où il neige vraiment beaucoup, si tu veux.
Ma gorge se serre. Je n’ai pas le temps de répondre que Mikhaïl toussote :
— Je reviens, déclare-t-il.
Je l’observe s’éloigner pendant quelques secondes.
— Solange ?
Faisant volteface, j’offre un sourire à Hermès.
— Est-ce que… Ça te dirait ? reprend-il. Tu voudrais venir chez moi, pour les vacances ?
J’ai une sorte de pincement au cœur.
Oui… Oui, j’aimerais. M’étendre devant la grande cheminée que j’ai aperçue lors de ma précédente visite. Le soir venu, j’aurais cuisiné avec son père. Hermès m’a dit qu’il adore cuisiner, plus encore quand on l’y aide. Maman m’avait toujours dit qu’elle m’apprendrait quand je serais plus grande. Puis j’aurais parlé de technologie avec sa mère. Du langage. Celui qu’elle ne comprend pas si bien. Avec mon aide, elle serait sûrement parvenue à finir de décrypter le travail de tata Béa.
Et le soir, avachie sur le divan, je me serais endormie sous le bras d’Hermès. Comme parfois, maman s’endormait, tout contre papa.
Les sourcils d’Hermès se tordent étrangement.
— Ça va ?
Il pose une main sur ma joue glacée. Je renifle brusquement en m’écartant.
— C’est rien, je suis enrhumée.
Il y a quelques secondes gênées entre nous. Puis je me racle la gorge :
— Je pense pas que Pavel Konstantin acceptera de me laisser aller ailleurs qu’au Symbiose. Mais j’essayerai de demander. Peut-être pour un jour ou deux ?
J’aurais bien pu avoir un jour ou deux. Juste un jour ou deux, devant la cheminée.
Hermès s’approche de nouveau et dépose un baiser sur mon front.
— Je prendrai tout, même si ce ne sont que cinq minutes…
Je laisse un rire léger m’échapper, qui s’éteint très vite dans ma gorge. Les prochaines vacances ont lieu à la suite du solstice… Juste après le solstice.
Je m’appuie contre Hermès, il m’entoure de ses bras.
— On vous rejoint.
Je lève les yeux vers lui. Il s’est adressé à Philo et Éliott qui échangent un regard entendu avant de prendre la direction de la salle de cours.
Cinq secondes plus tard, Hermès se penche vers moi :
— Tout va bien avec Mikhaïl ? demande-t-il.
— Je suppose.
Hermès entrouvre la bouche, l’air d’hésiter. Je lui jette un coup d’œil intrigué et il sourit, comme embarrassé :
— Tu sais… À côté de ce que tu as vécu, ça peut sembler bien peu, mais je le comprends quand même. Je sais qu’on… Bon, on s’est pas toujours bien entendu, lui et moi, mais après avoir parlé avec lui, je vois bien qu’il te tournait pas autour juste pour t’embêter, au contraire… Et ça a vraiment été compliqué à vivre pour lui, ce qui s’est passé y’a dix ans. Tu sais, il en fait toujours des cauchemars. Plus encore, depuis que tu es arrivée à Port-Céleste.
— Depuis que je suis arrivée… ?
— Mais il te considère pas comme responsable… ! En fait, je crois qu’il culpabilise… Parce que c’est pour le voir, que tu es allée là-bas ce jour-là, n’est-ce pas ?
Je pose la tête contre son torse. Même à travers l’épaisseur de son blouson, il me semble détecter sa chaleur.
— Il se dit que s’il avait pas été là, tu y serais pas allée. Ça aurait peut-être rien changé à la suite, mais tu aurais pas été témoin…
— Si je n’y vais pas…
Mon murmure s’interrompt aussi vite qu’il a commencé et Hermès m’attrape doucement par les épaules avant de me jeter un œil intrigué.
— Tu as dit quoi ?
— Je… Si… Si je n’y avais pas été… Alors…
— Solange… Tout va bien. C’est pas grave.
Mon rythme cardiaque s’emballe. Est-ce que ça n’est pas grave ?
— C’est moi qui ai voulu y aller. Moi. C’est ma faute.
D’intriguée, l’expression d’Hermès se fait inquiète.
Je commence à suffoquer.
J’essaye, mais l’air n’entre plus dans mes poumons.
Dans le ciel désormais rouge de l’aube, une colombe a fendu l’air.
— Solange, calme-toi. Respire. Solange ? Mikhaïl !
L’air est devenu solide. Je ne parviens plus à respirer.
Une main se pose sur mon épaule et m’oblige à faire volte-face. Mikhaïl plonge son regard océan dans le mien.
— Tout va bien, murmure-t-il. Nox est.
— Je devais rester à la maison…
— Je sais.
— Je savais pas ce qu’elle avait prévu !
— Bien sûr que non.
Il jette un regard coupable à Hermès puis m’entoure de ses bras.
— Je savais pas…
— Non, tu savais pas. Personne savait. Hermès, je vais avoir besoin que tu appelles mon père…
Je repousse aussitôt Mikhaïl.
— Pourquoi… Tu m’as espionnée ?
Il fronce les sourcils, mais ses joues rougissent brusquement.
— Solange, tais-toi, s’il te plaît. On peut pas parler de ça ici !
— Tu crois déjà tout savoir ? Tu vas me faire quoi ?! Pourquoi tu veux appeler ton père… ?!
Je le pousse encore. Mes mains tremblent mais Mikhaïl recule d’un bon mètre. Je m’apprête à l’approcher encore quand Hermès, l’air abasourdi, attrape mon bras. Mikhaïl, lui, n’est pas choqué.
— Herston, va faire appeler mon père, je te dis ! s’écrie-t-il avec colère.
Je sens Hermès qui sursaute. Il est dépassé, aucun doute.
— Mais Solange…
— Vas-y.
Je sens ses doigts quitter mon bras. Je ne me retourne pas. J’entends ses pas qui crissent sur la neige, il s’éloigne. Mais je regarde Mikhaïl et seulement Mikhaïl.
— Éva, c’est maintenant.
Il hausse un sourcil. Sa bouche s’est entrouverte.
— Qu’est-ce que tu as dit… ?
Mes lèvres redeviennent closes. Hermétiques.
Lentement, comme s’il pouvait déjà tout deviner, il remonte sa manche. Je le vois observer son bracelet pendant plusieurs secondes avant qu’il ne laisse retomber son bras.
— Qu’est-ce que tu as fait, Solange ?
— Tu veux qu’on aille à la Chapelle ?
Il serre les dents. Et hoche la tête.
***
— Qu’est-ce qui va se passer, maintenant ?
Nous venons d’atteindre la porte arrière de la chapelle. À cette heure matinale, il n’y a personne au dehors. Les étudiants assistent à leurs premiers cours. Je lève les yeux vers ce qui fut un clocher, il y a bien longtemps.
Quand nous sommes dans le champ des brouilleurs, lentement, je me retourne vers Mikhaïl.
Il est effrayé. Il se tient droit, mais j’ai trop souvent vu ce regard effrayé pour le confondre. Ce n’est pas le froid qui le fait trembler.
— Je t’ai dit que je te ferais pas de mal, Mikhaïl. Crois au moins ça…
Sa mâchoire se serre fort. Il fait un pas vers moi sans ciller une seconde.
— C’est quoi « Éva » ?
Je pose une main sur la porte de la chapelle. C’est verrouillé.
— Donne-moi ta clé, s’il te plaît.
— Pourquoi ? On peut parler ici, non ? Les Maeve fonctionnent déjà plus, n’est-ce pas ?
— C’était quoi, notre jeu préféré, Mikhaïl ? Quand on était petits ?
— C’est pas un jeu, Solange… ! Qu’est-ce que c’est, « Éva » ? Si tu me le dis, je te donnerai la clé !
Un léger sourire étire mes lèvres gercées.
— C’est le code initial.
Mikhaïl ouvre de grands yeux.
— Qu’est-ce que… Ça veut dire quoi, au juste ? C’est quoi, le « code initial » ?!
Je tends la main. D’un geste à demi-conscient, il va chercher la clé dans son col. Elle est accrochée à une fine chaîne d’or qu’il casse d’un geste sec.
— Dis à Hermès que je suis désolée, dis-je en m’en emparant. Tu veux bien ?
Mikhaïl a un mouvement de recul. Soudainement, il observe l’ombre que l’ancien clocher projette sur nous, et la terreur agite chaque parcelle de son visage.
— Solange, arrête. Mon père va venir, tu as pas besoin… !
Il ne sait pas de quoi il a peur. Il comprend seulement que je sais une chose qu’il ignore. Et c’est une bonne chose, qu’il ait peur. Parce que je ne souhaite qu’une chose…
— Va-t’en, Mikhaïl.
— Solange !
— Dépêche-toi. Fuis. Maintenant, Mikhaïl. Ils me feront pas de mal, à moi.
Ses pupilles se dilatent. Il jette un nouveau coup d’œil à l’édifice derrière moi.
— Solange, fuis avec moi ! Mon père arrive. Il viendra pas seul, Solange il faut…
— Pavel Konstantin ne fera rien. Il ne peut rien faire.
Il fait un pas en arrière, puis un autre. J’ai un sourire.
Il affronte mon regard encore quelques secondes… et finalement, se met à courir à toute allure, le plus loin possible de moi. Le plus vite possible. Je voudrais croire qu’il m’abandonne, mais cette course effrénée me laisse penser qu’il a la ferme intention de ramener des renforts.
Il n’en aura pas le temps. Je me retourne vers la chapelle et la clé se fond dans la serrure. Une fois que j’ai pénétré l’édifice, je referme soigneusement.
Le silence se fait profond, loin du vent qui fouettait les flocons.
— Ce n’est pas encore le solstice…
La voix, profonde et vibrante, provoque en moi un léger spasme.
Tout au centre, à côté d’un autel de marbre à demi-éventré dont les gravats dégorgent de toute part, se tient un homme immense. Ses longs bras lui ont donné son surnom.
— Bonjour, Albatros.
— Bonjour, Phœnix. Je peux savoir pourquoi tu as envoyé l’alerte avant l’heure ?
Très joli cliffhanger, bien amené je trouve. La tension monte progressivement dans ce chapitre, jusqu'à la révélation finale. Maintenant qu'on a la confirmation que Solange et le Phoenix ne font qu'un, je me demande bien ce qu'elle a prévu pour se venger. Car j'imagine que c'est bien de cela qu'il est question.
Au plaisir,
Ori'
Quand je suis rentrée dans ma chambre, une colombe quittait le rebord de fenêtre. J’écrase le papier friable entre mes doigts et les miettes rejoindre le manteau blanc trois étages plus bas. --> plutôt "envoie les miettes rejoindre", je crois, ou "les miettes rejoignent".
Élément qui pourrait être ou non pertinent : le pigeons et les colombes ne connaissent qu'un "lieu". Ils rentrent à la maison lorsqu'ils portent un message. Une colombe qui vient porter des messages à Solange devrait avoir été "entraînée" spécifiquement à sa chambre. Les films et romans décrivent les pigeons messagers autrement, mais ça ne correspond pas à la réalité (dans laquelle il fallait généralement envoyer plusieurs oiseaux dans l'espoir que l'un d'entre eux livre son message). Bien sûr, ton univers est fictif et le pigeon peut très bien être un OGM.
Je les perds de vue avant qu’elles ne touchent le sol à peine dessiné par la lueur des lampadaires. --> Je crois que "dessiné" n'est pas le bon mot. Révélé? Éclairé? Je me trompe peut-être, mais j'accroche personnellement sur le mot.
Il y a un brin d’élégance dans cette tenue. --> La tournure impersonnelle peut être conservée ou évitée; je préfère les minimiser, personnellement, mais c'est complètement subjectif.
Je me souviens de l’avoir raconter à Mikhaïl, quand je l’ai rencontré pour la première fois. --> raconté
Maman m’avait toujours dit qu’elle m’apprendrait quand je serai plus grande. --> serais
Et le soir, avachie sur le divan, je me serai endormie sous le bras d’Hermès. --> idem
Je lève les yeux vers lui. Il s’est adressé à Philo et Éliott qui échangent un regard entendu avant de prendre la direction de la salle de cours. --> virgule devant qui
Alors à ce stade, il faut que j'avoue avoir toujours été incapable d'imaginer Mikhail selon sa description réelle. Il porte le même prénom qu'un individu que j'ai toujours vu relativement âgé (bien qu'il existe des images de lui jeune). Résultat, dans mon esprit, Mikhail est au lycée, mais a une tête qui a dépassé 50 ans. Pas ta faute du tout, hein! Mais on ne choisit pas toujours l'image d'un personnage.
Parce que c’est pour le voir, que tu as été là-bas ce jour-là, n’est-ce pas ? --> Je sais que tu cherches des formulations globalement plus orale dans tes dialogues, mais je crois que la forme juste (tu es allée) fonctionnerait mieux ici.
Je t’ai dit que je te ferai pas de mal. --> ferais
J’ai un sourire. --> J'ai rien à dire. Tu sais déjà ce que je dirais si j'avais quelque chose à dire :P
La voix, profonde et vibrante, me provoque un léger spasme. --> "provoque chez moi un" ou "provoque en moi" seraient plus linguistiquement correct.
J'avoue... j'ai eu une pensée par le passé. "Solange est peut-être le Phœnix.avec la fusillade, on peut parler d'une renaissance". J'ai écarté la théorie.
J'aime bien le développement. Le chapitre démarre avec une lenteur calculée (et tendue, soulignée par la distraction de Solange et ses interactions pas toujours socialement bien placées) pour atteindre le pic de la révélation après une progression. L'inquiétude, les tensions, les personnages réconciliés qui se gueulent pourtant dessus (enfin, l'un gueule sur l'autre) plus loin dans le chapitre.
Une remarque au sujet du commentaire d'Anna.lyse sur Mikhail : la raison pour laquelle l'opposition entre ces facettes est si "choquante" est que Mikhail est un homme. Cette opposition (à tort ou à raison) est acceptée dans la foulée pour un personnage féminin; elle choque chez un homme. Il est attendu d'une femme qu'elle exprime sans fard ses émotions. Peut-être pas sans filtre, mais qu'elle en parle à ses amies, à son conjoint, etc. Qu'elle se montre vulnérable. Un homme qui se montre vulnérable perd immédiatement en "statut social". Il devrait sans doute le faire quand même auprès de certaines personnes (par exemple la femme qu'il aime), mais il est excessivement difficile de concilier les deux et on ne voit pas nécessairement Mikhail le faire. Il lui manque une certaine réserve en privé qui devrait accompagner le contrôle qu'il a été entraîné à exercer en public.
J'ai hésité à le mentionner auparavant. J'ai déjà exprimé des éléments au sujet de l'écriture typiquement féminine du personnage d'Hermès, je ne voulais pas en ajouter au sujet de Mikhail. Je me suis dit qu'en soulignant les éléments au sujet de l'un des deux, je t'amènerais à questionner l'autre au moment de la révision...
À bientôt!
"les miettes rejoignent" -> arf mais je pense que c'était ça dans ma tête. J'ai dû modifier la phrase sans être bien attentive.
Concernant la colombe, il n'y a pas d'explication délivrée à proprement parler (même si quelques chapitres plus tard, on pourra faire le lien), mais je vais réfléchir à en ajouter une: la personne qui envoie la colombe est vraiment très proche.
"tu cherches des formulations globalement plus orale dans tes dialogues, mais je crois que la forme juste (tu es allée) fonctionnerait mieux ici." -> en fait pour le coup, c'est juste que je dis toujours "avoir été" quelque part et jamais "être allé" donc ça ne me vient jamais spontanément.
"J’ai un sourire. --> J'ai rien à dire. Tu sais déjà ce que je dirais si j'avais quelque chose à dire :P" -> maaaaaais j'aime bien cette façon de le dire ! xD
Aïe pour Mikhaïl... Mais je comprends l'idée, moi aussi il m'arrive parfois de "déformer" des personnages en lisant, parfois. Si j'ai décidé qu'il ou elle serait d'une certaine façon, j'en démords pas.
Concernant sa psychologie en revanche... Je vais pas mentir, Mikhaïl est mon personnage chouchou dans cette histoire. En l'occurrence, je l'aime beaucoup comme il est, parce que je le trouve très humain comme ça.
Si Hermès joue avec le cliché, je voulais que Mikhaïl en soit loin. Je ne sais pas quoi dire de plus. Il me plaît comme ça, je ne pense pas reprendre son caractère et ces différentes facettes qui cohabitent si bien dans ma tête. Il est un peu inspirée de moi adolescente à vrai dire, dans ces comportements complètement différents d'un jour à l'autre et selon qui.
Bref :)
Merci pour ton retour !
Je ne te suggère pas nécessairement de changer Mikhail. Tu peux voir ça comme une occasion de développer certaines facettes différentes. Là où il semble moins fort devant d'autres personnages que Solange, l'expression affichée par un visage pourrait révéler les illusions qu'il brise. Si je cherche dans ma mémoire, son moment de "faiblesse" visible par d'autres serait lors de la fusillade. Certains qui l'ont vu pourraient en parler dans son dos, à portée des oreilles de Solange, le ridiculiser. Une étudiante qui en aurait visiblement pincé pour lui auparavant pourrait tourner ses attentions vers un autre, le justifier avec une phrase du genre "Je ne pourrais pas être avec une femme". Ces commentaires dégradants sont assez fréquents jusqu'à la première moitié de la vingtaine.
Comme je dis, son comportement pourrait être utilisé comme une opportunité de développement. En l'état, il choque notamment parce que ses comportements ne sont pas remarqués ou sont simplement aisément acceptés. Les gens ne lui cracheront pas leur mépris en plein visage à cause de son statut social, mais ils le feraient sans hésiter dans son dos. Si les gens remarquent son comportement aux antipodes de ce qu'on attend d'un homme de pouvoir, et y réagissent, ça changera totalement la perception qu'en a le lecteur.
Au plaisir ! Ces discussions m'aident aussi à mettre le doigt sur des éléments qui peuvent faire défaut dans mon écriture.
Sur un autre sujet totalement, j'ai figuré une chose au suejt de la description que tu n'as pas aimée du rire de Nakiasha. Je ne sais pas si tu as pu lire, mais le personnage "repoussant" à l'attitude de femme fatale sont inspirés d'une femme que j'ai véritablement connue. On ne savait si elle en jouait ou n'avait simplement pas conscience des réactions qu,elle provoquait. Pour Nakiasha, je préférais qu'elle sache exactement les réactions qu'elle provoquait et en joue. Dans tous les cas, j'étais parti du principe que la "professionnelle" serait la norme de la "femme fatale" pour mes marins du ciel. Quand j'ai relu la phrase sur le rire "hors contexte", j'ai tout de suite compris ce que tu voulais dire et décidé qu'entre la femme d'Almar et Nakiasha, ça allait vraiment trop loin. Tu avais totalement raison.
Je ne suis pas certain d'avoir pensé à "réexpliquer" l'utilité de la jarre d'huile (propulseur) dans la nouvelle... mais je pense que ça aurait été utile. Tant pis, il est trop tard :o
À bientôt!
Cela étant dit, je trouve tout de même que la société a évolué et qu'on cherche davantage à comprendre les faiblesses des autres qu'à les juger, par rapport à ce que c'était il y a vingt ou même dix ans.
Par exemple, je ne serais pas contre le fait "d'exposer" les faiblesses de Mikhaïl devant les autres, mais les commentaires dégradants me semblent trop clichés, parce que ce sont des choses que je n'ai vu que dans la fiction. Si je remonte à mes dix-sept ans, il y a quinze ans de ça, déjà à l'époque j'ai jamais entendue la moindre de mes copines dire d'un mec sensible qu'il faisait trop femme. Suis-je un bisounours, l'histoire ne le dit pas, cependant on avait plutôt tendance à trouver ça adorable, et le garçon de se vexer parce qu'il voulait être plus macho-man qu'adorable.
Après je pourrais en effet exposer le Mikhaïl "sensible" aux autres, de par son attachement à Solange, ce qui casserait la façon qu'ils ont de le voir. J'avais hésité à exploiter ça (j'avais envisagé qu'on sache plus largement le background commun de Solange et Mikhaïl et que ça lui fasse "perdre en crédibilité") mais je n'ai pas trouvé quand le faire.
Après j'ai pas envie que son côté sensible / angoissé surtout, soit nécessairement un problème, parce que moi j'aime bien ce genre de faille.
Et oui j'avais lu ta réponse ! Je n'ai pas eu le temps d'y répondre mais j'ai eu le temps de le lire ^^ Ravie que ma suggestion t'ait été utile du coup. Tu sais dans combien de temps tu auras un retour ? Je n'ai jamais participé à un AT pour une nouvelle (pour la très bonne raison que je n'écris pas de nouvelles), mais j'ose espérer que c'est plus court que pour un roman...? Tu me tiendras au courant du résultat ^^
Alors je vais passer un commentaire ici : je n'ai pas vu les filles le dire au mec en général. J'ai entendu les filles se le dire entre elles. Ce que j'ai mentionné, pour moi, ne vient pas de la fiction, mais d'un vécu différent du tien (et peut-être dans des milieux différents aussi).
J'ai plusieurs mois à attendre vant la réponse. On verra!
Là-dessus, bonne nuit!
Je ne perçois pas encore les véritables intentions de Solange mais, wouah!!! En fait le phoenix c'est Solange !!! Il me tarde d'en apprendre plus. Joli cliffhanger!!!
Au plaisir !
Et oui, le Phœnix est bien Solange ! C'était la petit entourloupe xD
À bientôt et merci de tes retours ! ^^