Chapitre 19 : Loreleï - Protection

Loreleï s’arrêta une fois dans le couloir menant aux salles de surveillance.

- Tu n’es de surveillance que cet après-midi, annonça la supervisatrice en apparaissant comme par magie près d’elle.

- Es-tu disponible pour discuter avec moi ? demanda poliment Loreleï.

- Oui, bien sûr.

Elle lui proposa de la suivre. Elles pénétrèrent dans une salle de surveillance qui montrait des images. Loreleï reconnut ses sœurs dans leurs propres salles de surveillance. Ainsi, la supervisatrice surveillait les sœurs qui surveillaient la Terre. La femme en noir prit place sur un siège. Un autre apparut à sa demande pour Loreleï.

- Que veux-tu savoir ? demanda-t-elle.

- Ton nom, pour commencer.

La supervisatrice sourit.

- Sarah, se présenta-t-elle.

- Tu te sens vraiment différente de celle que tu étais avant ?

- Oui, répondit la brune. Le corps, l’esprit, tout change. Mes préoccupations ne sont plus les mêmes. Le monde devient… lointain. Corporellement, tu perds la capacité d’enfanter.

Loreleï garda le silence, intégrant les propos, tentant de finir le puzzle mais une pièce refusait d’entrer, sans qu’elle ne puisse mettre le doigt dessus.

- J’ai choisi de ne jamais tomber enceinte. Chris m’a longuement refusé le droit de morsure, voulant s’assurer que je ne regretterais pas cette décision.

Loreleï sentit une profonde amertume dans la voix de son interlocutrice qui poursuivit :

- Aujourd’hui encore, j’ignore si mon choix était le bon. Mes sœurs ayant mis bas sont-elles plus heureuses ? Elles ont vu leurs filles leur être retirées dès la naissance, sans même avoir la possibilité de poser les yeux sur elles. C’est la supervisatrice qui se charge d’annoncer à Chris que non, l’enfant n’est pas une prêtresse du bien parce que je préfère être honnête, Loreleï, la probabilité que ça en soit une est mince, très mince. Aucune fille de Chris n’a jamais donné naissance à une prêtresse du bien… jamais…

- Notre mère, Malika, comment fait-elle ? demanda Loreleï.

- C’est son don et sa malédiction. Chris lui a offert la vie éternelle. Elle a passé ses premiers millénaires à tout mettre en œuvre pour tomber enceinte malgré le virus. Elle y est parvenue. À ce jour, aucun autre Vampire n’a réussi ce miracle. De manière incompréhensible, chacune de ses filles est une prêtresse du bien, toutes, sans exception.

- Pourquoi dis-tu que c’est une malédiction ? demanda Loreleï.

- Malika passe tout son temps enceinte. Dès qu’elle accouche, Chris va la voir, lui prend son bébé et l’engrosse. C’est son fardeau. Chris a besoin de nous. Nous sommes sa garde rapprochée, ses protectrices, ses yeux, ses bras. Pour l’instant, nous sommes peu nombreuses et notre nombre croit lentement. Chris est encore vulnérable mais chacune de nous le renforce.

Loreleï comprenait l’importance de sa position.

- Cet endroit n’est qu’un passage vers le service ultime, comprit-elle. Je veux servir le père de la meilleure manière possible. Est-ce difficile, de devenir au contrôle ? Combien de temps cela t’a-t-il pris ?

- Oulà ! Deux siècles mais c’était une autre époque, précisa Sarah. Je suis vieille. À ce moment-là, Chris ne commandait même pas les prêtresses du mal. Aujourd’hui, une fille de Chris met entre trois et cinq ans à devenir au contrôle.

- Quelle différence ! s’exclama Loreleï.

- La vaccination des humains aide beaucoup à contrôler son venin sans gaspiller la nourriture. Quant aux autres compétences, mes sœurs les acquièrent bien plus vite maintenant que la méditation a été généralisée.

- La méditation ? demanda Loreleï.

- Je peux te montrer si tu veux.

- Très volontiers.

Tout pour être aimable au père. Loreleï adora méditer. Elle décida de rajouter cela à sa routine quotidienne. Une heure de méditation. Elle réfléchirait plus tard au meilleur moment de la journée pour s’y consacrer.

Au déjeuner, alors que toutes prenaient place, la porte s’ouvrit pour dévoiler Chris. Toutes les sœurs s’agenouillèrent. Le père s’avança et se choisit un siège. Cinq secondes s’étant écoulées, les filles se relevèrent. Loreleï fut incertaine quant à où prendre place. Chris avait choisi de prendre la chaise qu’elle visait. Il lui désigna le siège à sa droite. Loreleï s’y installa, obligeant tout le rang à se décaler.

- Nous remercions père pour son paradis, dit Molly une fois tout le monde installé.

- Je remercie père pour son paradis, dirent les sept femmes d’une même voix.

Loreleï constata que Chris souriait. Il semblait ravi de ce qu’il entendait. Loreleï en aurait sautillé de joie si elle l’avait pu. Tout le monde se servit, y compris Chris. Les sœurs les plus âgées lancèrent une conversation à laquelle Chris participa par petites touches, sans jamais s’imposer, avec tact et humour. Ses interventions tombaient justes. Elles n’étaient jamais méchantes, méprisantes ou agressives, mais compréhensives, relançant le débat ou volontairement incisives pour faire réagir.

Il discutait volontiers de la dernière série en vogue, de la dernière saga en livre, ou du dernier article scientifique publié par son frère Baptiste. La mode, le cinéma, la musique, la littérature, la médecine, les conflits armés, la gastronomie ou les animaux, il semblait capable de rebondir sur n’importe quel sujet.

- Nous ne t’entendons pas, Loreleï, s’amusa Karla. Aurais-tu perdu ta langue ?

- Laisse-la, méchante ! gronda gentiment Frida. Elle n’a pas encore l’habitude.

- Je ne suis pas venu hier pour te laisser vivre ton premier déjeuner ici entre sœurs, précisa Chris. À partir de maintenant, je serai présent à tous les repas.

Loreleï en rougit intensément. Elle se mordit la lèvre inférieure de malaise. Elle grignota à peine, très gênée par la présence de son père à côté d’elle. Il ne la brusqua pas, ne l’obligeant pas à parler, ne lui adressant pas la parole, la laissant le dévorer des yeux sans s’agacer.

À la fin du repas, Chris se tourna vers Loreleï et lui dit :

- Suis-moi.

Loreleï obtempéra, le ventre noué. Chris avait demandé à Mel la même chose et elle n’était jamais revenue. Lui arriverait-il la même chose ? Mel était-elle morte ? Était-elle passée de l’autre côté ? L’un et l’autre revenait-il au même ?

Chris la fit entrer dans un petit salon très accueillant. Une seule porte-fenêtre ouverte sur un patio intérieur offrait une belle luminosité. La température était douce. Seuls mobiliers : deux fauteuils en tissu ocre.

Sur l’un des murs, quelques dessins d’enfants. Loreleï avait-elle réalisé l’un de ceux-là ? Elle ne s’en souvenait pas. Dans le coin de droite, une grande plante montait jusqu'au plafond, exhibant fièrement ses énormes feuilles vertes foncées.

Le père prit place sur un fauteuil tandis que Loreleï restait debout, la tête baissée, le corps tremblant de terreur. Un Vampire vieux de quatre cent mille ans se tenait devant elle. Souhaitait-il se nourrir d’elle ? Planterait-il ses crocs dans sa gorge ?

- Soumets-toi, ordonna Chris.

Loreleï tomba sans attendre à genoux.

- Récite le premier verset, ordonna le père.

- Père est l’ordre, l’harmonie, la loi, la justice. Il décide, contrôle, commande, protège.

- Encore, commanda-t-il.

Loreleï répéta. À chaque itération, elle se sentait se calmer. Le père protège, disait le premier verset. Il est l’ordre, l’harmonie et la justice. Mel avait sûrement dû faire quelque chose de mal pour ne pas pouvoir revenir auprès de ses sœurs. Loreleï ne risquait rien tant qu’elle suivait les préceptes. Elle n’avait rien à se reprocher. Elle n’avait donc rien à craindre.

- Tu peux t’asseoir, proposa-t-il en désignant le fauteuil à côté du sien.

Lisait-il ses pensées ? se demanda-t-elle. Sereine, elle repoussa cette interrogation pour prendre place avec un petit sourire timide.

- Tes premiers pas dans ton rôle d’adulte t’ont-ils été agréables ?

- Oui, père, répondit Loreleï en toute sincérité.

- As-tu déjà décidé comment remplir tes temps libres ?

Loreleï se sentit à sa place, sereine. Il voulait discuter avec elle, échanger. Il lui offrait un peu de son temps, juste à elle. Elle buvait ce moment, savourant ce nectar divin qui la parcourait. Elle le vénérait tant. Qu’il fut un Vampire vieux de quatre cent mille ans n’eut soudain plus aucune importance. Il était le père, tout simplement.

- Je vais méditer, annonça Loreleï.

Le père ne répondit rien, restant neutre. Loreleï n’ajoutant rien, il sourit puis lança :

- Pendant tout ton temps libre ?

- Non, ricana Loreleï. Je pense aller m’occuper des animaux.

- Je me disais aussi, dit Chris et ses yeux pétillèrent d’amusement.

Loreleï en fut transportée de joie. Sa décision semblait lui plaire.

- Cela me rassure, en fait, que tu ne te contentes pas d’agir pour mon service et seulement dans ce but, annonça Chris. Tu dois aussi penser à toi, à satisfaire tes préférences. J’apprécie que tu me serves et que tu fasses en sorte de t’améliorer sans cesse en ce sens, mais tu as aussi le droit à un peu de temps pour toi.

Loreleï fronça les sourcils. Elle n’était pas bien sûre de comprendre. Le père était tout pour elle.

- Un corps et un esprit en bonne santé, indiqua Chris. Sers-moi en les rendant les plus efficaces possibles. Combler ton besoin d’être proche d’animaux en fait partie. Si tu as d’autres besoins, n’hésite pas.

Loreleï resta figée à ces mots.

- Vous me servez, poursuivit Chris, et moi, je vous protège.

Il lui caressa la joue. Loreleï fondit à ce contact.

- Ton bien-être m’importe, finit-il.

Loreleï comprenait. Le père l’aimait, tout simplement. Loreleï en fut transportée de joie. Il était Amour. Elle se mit à flotter sur du coton.

- Pourquoi as-tu changé de couleur de peau pour me faire avec Malika ? demanda Loreleï, toujours troublée.

Chris pencha la tête, ses lèvres étirées dans un sourire bienveillant.

- Je n’ai pas changé d’apparence depuis des siècles, indiqua-t-il. En revanche, je modifie les gênes présents dans mes spermatozoïdes afin de renouveler au maximum la population. J’ai besoin que mes filles puissent être partout. La diversité est importante.

- Mais je pourrai changer d’apparence une fois…

Loreleï chercha le terme exact, sans le trouver.

- Morte ? proposa Chris.

Loreleï frissonna. Elle n’aimait pas qu’il le décrive ainsi.

- devenue une prêtresse du mal, termina Loreleï.

- Tu le pourras, oui, mais le feras-tu ? Mes filles gardent toutes leur apparence après leur transformation, sauf quand une mission le leur impose. De plus, le respect et la tolérance sont des valeurs qui me tiennent à cœur. Mes filles doivent apprendre à se confronter à la différence et à s’y complaire. En quoi ta couleur de peau importe-t-elle ? Tu es une de mes filles, voilà l’essentiel.

Loreleï sourit. À travers elle, il donnait une leçon aux autres. Après tout, les filles n’étaient pas toutes caucasiennes. Certaines montraient des visages asiatiques, d’autres nord-africains ou indiens. Loreleï se sentit rassurée. Sa différence ne l’excluait pas. Elle l’intégrait, au contraire, en contribuant à l’élèvement de la communauté toute entière.

- Mes cheveux me manquent, admit-elle.

- Ils reviendront, promit Chris. Tu es très belle, même comme ça, Loreleï.

Elle rougit à ce compliment.

- Prends soin de toi, Loreleï.

- Oui, père.

- À genoux et récite l’adoration au père.

Elle obtempéra. Dès qu’elle eut prononcé le dernier mot, il se leva et annonça un « Passe une bonne journée » avant de s’en aller. Loreleï se releva pour rejoindre les extérieurs. Elle ne les atteignit pas. Frida lui sauta dessus.

- Comment s’est passée ta première entrevue privée avec père ?

- Très bien, assura Loreleï. J’étais très nerveuse mais il a su me rassurer.

- Il sait toujours quoi dire et quoi faire, assura Frida. Je suis heureuse de te savoir bien. N’oublie pas de venir faire ton temps de surveillance.

- J’ai programmé un réveil sur l’IA.

- Super ! approuva Frida.

 

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Loreleï trembla en accueillant Homba. Sa protégée venait d’avoir douze ans. Elle allait passer l’épreuve. Tout comme Frida avant elle, elle l’encouragea, lui assurant qu’elle allait réussir, tout en sachant que parfois, certaines échouaient. Aucune fille ne connaissait le contenu de l’épreuve à venir.

De temps en temps, les sœurs en parlaient. Loreleï avait découvert que chacune subissait un test différent. Si Loreleï avait été tondue, d’autres s’étaient vues recouvertes d’excréments ou plongées dans une bassine remplie d’insectes ou d’arachnides. Les questions différaient. L’étude de cas aussi.

Loreleï découvrit ainsi qu’elle s’était vraiment mise en difficulté toute seule en posant une question aussi compliquée. Certaines avaient choisi de simplement demander « Quel est le titre du document en haut à gauche ? » et Chris avait validé la question et sa réponse, sans chercher plus loin. Loreleï n’en revenait pas. Karla, qui avait tenté un trait d’humour, avait demandé « Combien y a-t-il de voyelles sur ce mur ? ». Devoir y répondre l’avait profondément agacée mais elle s’était lancée à l’assaut du minutieux comptage et Chris avait accepté sa réponse sans lui indiquer si elle avait raison ou tort. Connaissait-il seulement lui-même la réponse ?

Loreleï rejoignit son poste puis partit discourir avec ses compagnes avant de méditer avec Sarah. Les animaux profitèrent un peu de sa présence avant que Sarah ne vienne lui annoncer :

- Homba a réussi son épreuve. Tu peux aller la chercher et la guider dans le domaine. Donne-lui ça. Tu n’as pas le droit d’entrer dans la salle de l’épreuve tant que Homba ne lui aura pas rendu son allure originelle.

Loreleï attrapa la tunique blanche et rejoignit la salle. À l’intérieur, Homba attendait nue, à genoux, le regard baissé. Elle tremblait un peu, seule conséquence visible de cette journée harassante de test.

Loreleï s’arrêta sur le seuil et lança la tunique. Homba se tourna vers elle, déconcertée.

- Tu peux la mettre, indiqua Loreleï, répétant ainsi les mots de Frida à la fin de son épreuve à elle.

Homba se précipita sur la tunique et la passa.

- Je peux sortir ? demanda-t-elle ensuite.

- Oui, Homba, tu peux. Tu as réussi l’épreuve.

L’adolescente sortit en trombe. Loreleï savait que ses sœurs n’attendaient pas la permission de Chris pour quitter la pièce. Elle avait été la seule à le faire. Le voir de ses yeux la choqua. Cela lui sembla blasphématoire. Homba n’aurait pas dû se contenter de ses mots pour quitter sa position.

Chris ne punissait pas les sœurs agissant ainsi. Ceci dit, il accordait beaucoup d’attention à Loreleï et la jeune femme sentait parfois de la jalousie dans le regard de ses sœurs.

Chris parlait tous les jours seul à seul avec Loreleï, là où il n’accordait une entrevue privée qu’une fois par semaine aux autres. Une partie de l’échange permettait à Loreleï de parler un peu d’elle et Chris l’écoutait volontiers discourir sur ses problèmes avec les animaux. Depuis peu, elle avait obtenu le rajout d’un bassin pour des poissons mais cela ne lui suffisait pas. Elle voulait grand, plus grand. Les ingénieurs et techniciens du palais construisaient sa demande : une lagune interne afin que des dauphins puissent s’y plaire. Loreleï en sautillait de joie.

Une autre partie des échanges qu’elle avait avec Chris était des tests, en tout cas Loreleï le voyait-elle ainsi. Ils discouraient de sujets variés et Chris poussait sa fille dans ses retranchements. La première fois qu’il l’avait contrée, Loreleï avait perdu tous ses moyens, fondant en larmes, honteuse à l’idée de l’avoir déçu. Il l’avait vite rassurée : il la mettait volontairement en difficulté. C’était à elle de se surpasser et si elle ratait, ce n’était pas grave. Cela lui montrait uniquement le chemin à parcourir, sans amoindrir celui déjà effectué. Tout le monde avait des choses à apprendre. La marge d’amélioration serait sa boussole et Loreleï faisait tout pour obtenir ce petit pétillement de fierté dans les yeux du père quand elle l’épatait par une réponse bien formulée.

Durant la dernière partie, Loreleï devait réciter l’adoration au père, souvent plusieurs fois de suite. Elle ne se trompait jamais et répétait, aussi souvent qu’il le réclamait, sans jamais rechigner ni se plaindre. Les yeux baissés, elle ignorait si le père s’ennuyait, s’il était fier, si le moment l’agaçait et n’avait aucune idée de la raison pour laquelle parfois, il se contentait d’une récitation et d’autres jours jusqu’à une trentaine. Testait-il sa patience, son obéissance, sa soumission ? Loreleï n’en savait rien et n’interrogeait pas le père. Il faisait ce qu’il voulait. Il avait ses raisons et Loreleï n’avait pas à les lui demander.

Ces entrevues quotidiennes, parfois très courtes mais souvent très longues, amenaient les sœurs de Loreleï à la jalouser. Pourtant, il n’y avait pas de quoi. Deux heures à genoux à réciter « L’adoration au père » n’avait pas de quoi enchanter les foules. Loreleï n’en voulait cependant pas à ses sœurs car elle gardait le silence sur le contenu des échanges. Chris ne l’avait pas requis d’elle. Loreleï souhaitait juste garder ce jardin secret. Ce lien entre le père et elle était sacré. Elle ne voulait pas le trahir.

Loreleï amena Homba à la salle à manger où l’attendaient les sœurs qui n’étaient pas de surveillance. Elle reçut le verre de jus de fruits et un gros gâteau qu’elle dévora avidement. L’épreuve était éreintante. Homba se lava et se changea avec bonheur puis suivit Loreleï dans sa visite guidée de l’endroit. Loreleï répondit volontiers à toutes les questions de jeune adolescente puis son temps de surveillance commença.

Loreleï ne désignait jamais personne. Les écrans ne proposaient que des humains classiques. Les lieux changeaient : Europe, Asie, Amérique, Afrique. Les décors aussi : en ville, les caméras étaient presque toutes fixes. En campagne, les images étaient prises par de petits drones, reconnaissables aux mouvements des caméras. Dans tous les cas, aucune prêtresse du bien, aucun Vampire ni aucune prêtresse du mal à l’horizon. Loreleï s’ennuyait à mourir durant ses surveillances mais s’acquittait de sa tâche avec concentration et assiduité. Elle servait le père et comptait le faire bien. Que la mission soit rébarbative ne changeait rien.

Dans ses moments de liberté, elle méditait puis s’occupait de ses animaux. Cela lui prenait tout son temps. Les animaux terrestres la ravissaient. Ses dauphins l’accueillaient par des cris et des câlins. Loreleï s’améliorait en nage, gagnant en confort. Son corps déjà musclé se fusela encore plus. Ses cheveux, ornés de perles brillantes, encadraient son visage aux lèvres pulpeuses.

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