Chapitre 19 - Uruk

Par Gaspard

J’ai demandé à Foam de me déposer à une petite distance de la Cité, alors qu’elle ne formait encore sur l’horizon qu’une modeste pyramide, afin de pouvoir m’imprégner de l’atmosphère du pays. Je n’aurais peut-être pas dû. Même à cette heure avancée de l’après-midi, une chaleur infernale écrase et brûle d’une chape de métal en fusion le désert alentour. J’entends la poussière que je dérange crépiter lorsqu’elle retombe, dans mon sillage, sur le sol surchauffé. Des fissures herpétiques fendent la terre exsangue. L’air bouillonne. Je sens l’eau abandonner, en infimes volutes de vapeur, mon enveloppe flétrissante, de tous les pores de ma peau, aspirée par un djinn vorace à la soif inextinguible.

Dans ma besace, le cœur de ma Spore se recroqueville sur lui-même pour sauvegarder ses toutes dernières forces. Je l’ai prise avec moi pour la porter jusqu’au mycoport d’Uruk ; ici, Foam n’aurait jamais trouvé de quoi se régénérer ; je n’imaginais pas que cette simple promenade pourrait nous mettre tous les deux en si grand danger. Enfin … Tous les trois.

Stoïque, Diane m’apprend qu’il fait 56°C.

56°C ! Alors que, chassé par l’arbre à l’envers, je n’ai pas pris le temps de remplir ma gourde chez Fiona et Rodolf … Faut-il être demeuré pour partir vers un des lieux les plus désertiques de la planète sans rien à boire ? Et d’aller en plus se mettre en tête, sans plan de secours aucun, d’y faire une randonnée. Encore une facétie, une décision arbitraire, qui pourrait me coûter la vie. Suis-je donc incapable de toute planification ? Un jour ou l’autre, si je ne m’amende pas, ma chance m’abandonnera et mes proches seront confrontés à l’horrible épreuve d’avoir à faire le deuil d’une mort stupide.

En voyant, quelques minutes de marche hébétée plus tard, le détail des voiles qui la composent se détacher de la pyramide flottante qui coiffe la Première, je pousse un soupir de réel soulagement. On va y arriver.

Bientôt, je m’effondre sur un tapis rêche et poussiéreux, devant un étal couvert de grosses pierres arrondies, à l’ombre de ce toit formidable, qui, depuis le bord d’où je l’observe, semble occulter le ciel tout entier. Un vieil homme à la peau dorée et aux yeux rieurs m’apporte sur un plateau d’argent une tasse de thé à la menthe.

- Bienvenue à Uruk, fils. Première visite, n’est-ce pas ? Comment as-tu trouvé nos faubourgs ?

J’accepte avec gratitude la collation comme la taquinerie ; qu’il est bon de se savoir tiré d’affaire. Par politesse, malgré ma soif ravageuse, je déguste une courte lampée du breuvage. Il est délicieux.

- C’est bon.

Mon hôte acquiesce puis s’assied en tailleur à côté de moi, sans mot dire. La douce aura qui se dégage de lui me plonge immédiatement dans un état proche de la méditation. À son accueil serein, je réponds par un amical bien-être et profite du calme mis en place pour recueillir quelques premières impressions.

Bien que nous soyons encore à l’extrême périphérie de la Cité, il règne déjà une chaleur beaucoup plus supportable qu’à l’extérieur. 35°C, tout au plus. Cette chute brutale de température, d’une vingtaine de degrés en seulement quelques mètres, est un des nombreux bienfaits qu’apporte aux habitants de la ville le pare-soleil immense qui les couvre tous : le fameux « chapeau de paille » d’Uruk ! Enfin, je vois ce chef d’œuvre du génie humain, et du vivant en général, de mes propres yeux.

De là où je me situe, on se croirait sous le ventre squameux d’un dragon blanc long comme le fleuve Amazone ; le vent fait onduler et glisser ses écailles les unes contre les autres, dans un bruissement indolent, comme si la bête, ensommeillée, respirait. Au loin, au-dessus du faux plateau vide auquel ressemble Uruk en surface, je vois la paroi opposée, un autre pan de son corps interminable, miroiter trompeusement.

Pour une fois, je n’ai rien à demander à Diane, je connais toutes les statistiques par cœur. Cette structure hallucinante est constituée de 9 126 voiles, des triangles de formes diverses de 50 mètres de côté en moyenne, superposés les uns sur les autres de façon à former, quand on la regarde par le côté, une sorte de volcan dont la base lévite à 6 mètres du sol et le sommet à 472. En son centre, une cheminée laisse en permanence s’échapper une colonne d’air brûlant, l’addition d’une infinité de petits courants chauds et naïfs, sûrs de réussir là où tous ont échoué, sûrs de réussir à atteindre la ville, mais leurrés comme tous les autres, happés par le labyrinthe des tissus flottants et expulsés en famille, laissant sous eux Uruk, la dernière oasis habitable de la péninsule arabique, fraîche et fertile. Cette « carapace de plumes », ainsi que l’identifièrent ses concepteurs, Tilda Ibn Yahya et Ulysse Mino, allie ainsi l’utilité à l’esthétique : elle permet une évacuation de la chaleur et une conservation de l’humidité optimales. Le dispositif est si efficace qu’il arrive, une fois l’an, qu’un nuage de flocons se forme, au plein milieu de la ville. Un spectacle, parait-il, d’une beauté époustouflante.

Mon regard se détache de cette autre vision grandiose qu’est la voûte convexe du « chapeau de paille » vu de l’intérieur, pour s’attarder sur mon voisinage plus immédiat. Le tour de ville, où je suis, forme un anneau quasi-parfait d’environ 2 kilomètres de rayon. Ses contours exacts changent à mesure que le jour et l’année passent en suivant ceux de l’ombre bienfaitrice. On n’y trouve donc aucune construction solide mais plutôt des échoppes, lieux de restaurations ou ateliers éphémères dont les plus obstinés s’accrochent une semaine à la surface, dans le vent et la poussière, avant de s’enfoncer à nouveau dans les profondeurs rassurantes d’Uruk.

À quelques mètres de moi, vers le centre, je repère un premier escalier, à peine assez large pour que j’y descende de front, fendre la terre. La coupe dont il est l’origine semble s’étendre à l’infini, si bien que je suis saisi par l’impression vertigineuse que les deux moitiés de la Terre qui en résultent, comme celles d’une pomme préparée par ma mère au couteau, sont sur le point de s’écarter l’une de l’autre, laissant toute latitude au létal éther pour s’infiltrer dans cette vilaine estafilade … Et nous dévorer tous. Sur ma droite, un autre escalier, plus large mais fort court, ne troue le monde que d’un trait bref, un T en morse, message d’importance adressé aux étoiles les nuits aléatoires quand le « chapeau de paille » abandonne de son opacité. Plus loin, je distingue lorsque je plisse les yeux toute une myriade de formes géométriques, modestes ou immenses, orphelines ou connectées, creusées dans le sol du désert : elles figurent la projection de la carte de la Cité sur le plan des abscisses ; à mesure qu’on s’approche du centre, le vide gagne sur le plein, les hauteurs s’emballent et le Théâtre apparait peu à peu dans son ensemble. Je ne les vois pas depuis mon point d’observation mais je sais que vient un moment où ne flottent plus au-dessus du précipice qu’une poignée de fines plateformes qu’on appelle les Loges. Les gens y viennent dîner, jouer, batifoler devant un panorama unique au monde ou se faire papillonner le creux du ventre en s’injectant une bonne dose de perspective.

C’est ce que j’irai faire dès que j’aurai repris des forces.

Satisfait d’avoir pu étancher ma curiosité générale de l’endroit, je me tourne vers mon hôte et romps le confortable silence dans lequel nous baignions pour calmer une démangeaison plus localisée.

Je désigne l’étal sur notre gauche.

- À quoi servent ces gros cailloux ?

- Tu ne connais pas les pierres de fraîcheur ?

Je secoue la tête négativement. Il y en a de tailles diverses, du scarabée jusqu’à la tortue géante, mais toutes ont le même aspect : ce sont des ovoïdes plus ou moins aplatis dont les flancs jaune pâle brunissent vers le sommet. Quelques fines veines safran zèbrent leur surface.

Le marchand explique.

- Ce sont des roches qu’on trouve dans le désert – quand on sait où chercher – qui ont la caractéristique de posséder une inertie thermique exceptionnelle. En d’autres termes, elles mettent une durée interminable à changer de température.

Il se lève et pioche sur le présentoir une pierre de la taille d’un crapaud qu’il pose dans ma paume ouverte. Le contact me fait frémir : elle est glacée !

L’autre rigole.

- Ça fait drôle, hein ! À quelle température crois-tu qu’elle est ?

J’ai l’impression qu’elle brûle ma peau.

- 0°C ?

L’autre s’esclaffe.

- La chaleur t’a rendu fou ! Réfléchis, voyons. Comment ferais-je, à Uruk, pour rendre les pierres si froides ? Et quel intérêt cela aurait-il ? Qui voudrait d’une pierre qui blesse ? Non. Elle est à 12°C, c’est largement assez pour ce qu’on en fait.

À ces mots, il me tourne le dos et me montre le haut de sa nuque. Il a une petite pierre de fraîcheur accrochée juste sous son os occipital.

- J’en ai une autre, plus grande, plus plate, posée sur le ventre. Les deux sont à 25°C – ça me suffit, et le resteront quasiment indéfiniment. Je n’ai qu’à les laisser reposer dans un peu d’eau froide la nuit et elles perdent le peu qu’elles ont pris dans la journée. La plupart des gens que tu croiseras ici en portent une ou deux en permanence, à la température qui convient le mieux à leur métabolisme. Sans elles, la vie ici serait beaucoup plus pénible.

Je prends la pierre qu’il m’a donnée et la place derrière mon crâne, sous mes cheveux. Immédiatement, je sens une couronne de glace enserrer ma tête et faire refluer les effets engourdissant de la chaleur. Dans la foulée, une douleur caractéristique nait dans mes tempes et irradie jusqu’à mes orbites : elle est trop froide.

C’est incroyable ce truc !

Enthousiaste, je me lève à mon tour, heureux de sentir que mon organisme a déjà un peu récupéré de ma folle traversée, rend au marchand son prêt et entreprend de toucher un à un les dos ronds que me présentent les pierres de l’étal, dans l’idée de trouver celle qui me rafraichira tout juste comme j’en rêve.

Cependant que l’idéal m’échappe chaque fois d’un rien, j’interroge le marchand.

- J’imagine qu’elles sont horriblement chaudes quand tu les trouves .... Comment fais-tu pour les rendre si froides ?

- En les plongeant dans la mer. J’utilise des nacelles que je descends à 500 mètres, 1 ou 2 kilomètres de profondeur, selon mes besoins. Pour une petite pierre à 20°C, un mois à 500 mètres suffit. Pour les grosses, c’est une autre histoire. J’ai un monolithe énorme qui est là-dessous, dans le noir total, depuis 13 ans. Une commande des Sceptiques. On le remonte chaque année pour voir où ça en est … Entre toi et moi, il n’est pas exclu que ce soit mon apprenti qui finisse le boulot. Ce satané bazar est le caillou le plus borné que j’ai rencontré de toute ma vie. Une fois, il est remonté plus chaud qu’il n’était l’année précédente. On suppose qu’il avait caché quelque part au milieu de ses bourrelets minéraux un gros noyau de chaleur qui s’est diffusé lorsque le froid a fini par l’atteindre … N’empêche, je ne te raconte pas la tronche de l’assistance quand on a fait les mesures.

J’essaye de visualiser le système.

- Ça doit demander une énergie folle de faire monter et descendre tout ça, non ?

- Pour nous, oui, ce serait monstrueux, faibles créatures que nous sommes. Pour l’océan, c’est pas grand-chose. On emprunte la force des courants et des marées pour activer nos treuils. Si tu veux voir comment ça fonctionne, tu peux venir avec moi demain matin pendant ma tournée, je t’emmène avec plaisir. Départ 6h devant chez moi. Je t’envoie le plan.

Diane enregistre.

- Parfait. Je te préviendrai si je suis disponible.

Ayant dit, je me concentre sur la pierre que je soupèse depuis tout à l’heure sans y penser : elle est large comme la paume de ma main, pour 4 ou 5 centimètres d’épaisseur. Sa teinte est plus claire que celle des autres, si bien que les veines qui la parcourent frappent immédiatement l’œil. Elles dessinent à coups de traits saccadés, comme des doigts de foudre, un arbre squelettique pourvu de nombreuses branches. Au toucher, sa température est en telle adéquation avec mes désirs qu’elle se fond, en les revigorant, avec les parties de mon corps auxquelles je l’accole.

Je la veux.

Le vieil homme s’approche de nous et commente mon choix.

- Monsieur a de l’instinct. J’ai trouvé cette merveille loin au nord, où le désert vient s’écraser sur les murailles imprenables du massif du Qandil. Là-bas, il fait 45°C à midi, et -10°C à minuit. Ces écarts de température font jouer si fort les densités des roches et de l’air qu’elles enferment qu’elles s’effritent à longueur d’année. Les nuits sans vent, par-dessus le chant des étoiles, quand on se concentre, on peut entendre le crissement arthritique des pierres qui se fendillent continuellement. Jamais tu ne trouveras de sable plus fin, ni plus doux, que celui qui mord les flancs de ces montagnes.

Il donne un coup de menton vers la pierre avec, dans le regard, une fierté qu’on réserve habituellement à ces enfants.

- Elle m’attendait là, au cœur de cet enfer minéral, ronde, intacte, à demi-enfouie dans la pente d’une large dune qui faisait face au Qandil, fraîche comme la pluie dans la fournaise ambiante, puis douce et chaude quand le soleil eut disparu, délicieuse. Un vrai petit miracle à elle toute seule.

Je la fais passer d’une main à l’autre, tout joyeux de ce boniment, et regarde l’étal devant moi.

- Comme chacune d’elles, non ?

Le marchand m’adresse un sourire étincelant.

- Absolument. Alors ? Elle te plait ?

- Elle me plait.

Je m’apprête à lui offrir la formule consacrée d’endettement, qui témoigne auprès de l’Arbre du service qu’il rend, en aidant l’un de ses membres, à l’humanité entière, mais il est plus rapide que moi.

- Alors prends-la, Artyom Brisláan. Et sois remercié de me permettre de te rendre une partie de ce qui t’es dû.

D’abord, je ne comprends pas.

Le commerce a pris, depuis la Décennie Chaotique, l’allure d’un troc à l’échelle planétaire au sein duquel tout s’entrecroise : la propriété intellectuelle, les services, les biens de consommations. L’Arbre enregistre les activités de chacun d’entre-nous et tient à jour une sorte de balance qui permet de vérifier, pour qui s’en soucie, si untel a, depuis son entrée dans le monde adulte, plutôt reçu ou plutôt donné. Une très légère pression sociale, à vrai dire si proche de l’inexistence que le phénomène tient plutôt du code d’honneur, fait que ceux qui se découvrent un jour très déficitaires ont tendance à mettre les bouchées doubles pour retrouver l’équilibre. Dans la pratique, la confiance généralisée est telle que l’immense majorité des échanges prennent la forme de dons purs et simples.

Cela étant dit, je n’ai jamais travaillé, je n’ai encore rien accompli … Comme beaucoup de tout jeunes adultes, je ne peux être que déficitaire. Comment pourrait-on me rendre quoi que ce soit ?

Et puis, je réalise.

- Tu as vu ma transmission d’hier ?

- Et la précédente. Cet entrain, cette insouciance … Quel plaisir j’ai eu ! Y’a pas à dire, on a été gâtés ces quelques derniers jours. Et puis, les Iori et les Shandia … Ce sont des demi-dieux ; on s’attend tellement à ce qu’ils soient exceptionnels qu’au bout du compte, même s’ils dépassent encore tout ce qu’on pouvait imaginer, il n’y a plus vraiment de surprise. Mais qu’un petit jeune comme toi, débarqué de nulle part, encore tout plein de jaune d’œuf, se lance à corps perdu dans des folies pareilles … ! Le coup de fouet que ça m’a mis, fils ! Tu n’imagines pas. Tu m’as redonné envie de me dépasser. Essayer d’aller trouver de nouvelles roches exceptionnelles, loin d’ici, dans des contrées encore plus étranges et inhospitalières, où aucun des nôtres ne s’est aventuré tellement les conditions climatiques y sont imprévisibles. Et construire ce laboratoire dont je rêve depuis si longtemps pour étudier les trésors que je rapporterais de mes expéditions. Bouger ! Vivre ! Faire ! Pas vrai ?

J’opine du chef, hilare et heureux.

Ainsi donc, sans y prendre garde, j’ai fait mon premier pas vers la vie active dont je rêve depuis toujours. Aux yeux de l’Arbre et des miens, je suis officiellement un Voyageur : le plus beau métier qui soit, qui valide non seulement les compétences d’un membre de la société mais aussi ses idées, sa personnalité … Jusqu’à son existence, en fait. Je sers à quelque chose … Rien qu’en étant moi-même.

Cependant que le marchand m’aide à fixer la pierre – trop grosse pour l’occiput et trop petite pour le ventre, au creux de mes reins, juste au-dessus du sacrum, une vision radieuse de mon avenir, en vagabond amoureux, s’impose à moi. Combien de personnes, combien de défis, combien de splendeurs connues ou inconnues attendent patiemment de par le monde que j’entre en collision avec eux ?

Une fois harnaché convenablement et avant de poursuivre ma route, je me tourne une dernière fois vers cette nouvelle tête à retenir. Une lame en guise de nez, deux fentes pour les yeux, une bouche fine : c’est un visage modelé au fil du temps par son combat contre le sable, capable de se fermer sur commande, qui, pourtant, m’offre là plus de dents et de pupilles rieuses qu’il n’est humainement possible.

- Tu t’appelles comment ?

- Semyeong Jon, pour te servir.

Je lui tends la main. Il la serre.

- Tu saurais m’indiquer le chemin vers la Loge la plus proche ?

J’éprouve un plaisir démesuré à utiliser ce vocable local.

Le marchand me montre une direction.

- Par là, c’est tout droit.

- Merci.

- De rien, fils.

Je le regarde encore une seconde, alors qu’il retourne à ses affaires, incapable de secouer l’impression douce-amère que je n’ai pas été à la hauteur de cette rencontre. Ni, d’ailleurs, de celle avec Rodolf. À civilité égale, accueillir et visiter, proposer et accepter, sont-elles des attitudes qui se valent ? Ne devrais-je pas leur témoigner une reconnaissance supérieure pour ce qu’ils m’ont offert ?

Je découvre soudain la perversion secrète du mode de vie d’un Voyageur instinctif, tel que je l’ai été dans mes deux dernières transmissions. Car à considérer que je peux apporter à la société rien qu’en étant moi-même, je suis à un pas de sous-entendre qu’à tout instant les autres doivent mériter ma présence, qu’il est naturel qu’elle leur coûte. Avec de si sympathiques congénères, combien de temps, si je n’y prends garde, avant que tout, toujours, où que j’aille, me semble dû ?

En me dirigeant enfin vers le centre de la ville, je demande à Diane de m’en faire un genre de rappel : faudra que je fasse gaffe.

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