Chapitre 2

Par Finny
Notes de l’auteur : Vu que j'avais déjà le chapitre 2 sous le coude, j'en profite pour le poster maintenant ! Je l'aime beaucoup, je trouve qu'il apporte quelques informations sur Persea. J'espère qu'il vous plaira !

"Ma chère Persea,

Tu as aujourd'hui onze ans et je ne peux que regretter de ne pouvoir être à tes côtés en cette date importante. Je sais que tu comprends mes obligations, mais je tiens tout de même à te présenter mes excuses.

Cette année a été particulièrement difficile pour notre famille et j'ai conscience que beaucoup de choses doivent se bousculer dans ta tête. Bientôt, tu recevras très certainement ta lettre d'admission à Poudlard, mais suite aux événements qui s’y sont déroulés, je comprendrai que tu ne souhaites pas intégrer cette école. Sache que nous y avons pensé avec ton père. Si tu en exprimes le souhait, nous écrirons à l'école pour demander un transfert à Beauxbâtons. Oui, Beauxbâtons, car je refuse personnellement que tu mettes les pieds à Durmstrang ; j'en ai fait les frais par le passé. Leur comportement à l'égard des hybrides est bien plus virulent que tu ne peux le penser et je sais pertinemment qu'ils se souviendront de notre nom. Beauxbâtons me semble bien plus adapté. Enfin, ce choix t'appartient, mais ne tarde pas trop, mon enfant. Nous devrons certainement donner une réponse dans les plus brefs délais.

Assez de sujets complexes, maintenant.

Je te souhaite un superbe onzième anniversaire, Persea. Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis heureuse de te voir grandir, même si j'ai conscience de ne pas être là autant qu'il le faudrait, je suis fière de celle que tu deviens et sache que je serai toujours à tes côtés, quelles que soient tes décisions.

La lettre contient un livre des correspondances de ce peintre moldu que tu aimes tant, j'espère que cela te plaira.

NB : Je serai de retour pour les fêtes de fin d'année, compte sur moi.

Maman’’

 

Sa mère avait eu raison : l'après-midi même de ce 28 octobre, Persea avait reçu la lettre d'admission à Poudlard. Celle-ci était signée par une certaine Minerva McGonagall qui lui enjoignait de répondre avant le 31 juillet 1984. Les délais n'étaient finalement pas si brefs, mais le temps passait et Noël approchait. Sa mère serait là pour les fêtes et celle-ci voudrait probablement savoir ce qu'elle avait décidé.

Elle était perdue. Elle n'avait aucunement envie d'être confrontée pendant sept ans à des gens qui prendront certainement les rumeurs sur son frère pour argent comptant, mais une part d'elle souhaitait faire front. Elle pourrait aller à Poudlard et faire de son mieux pour être une excellente élève, montrant ainsi que sa famille n'était pas qu'une fabrique à fauteurs de trouble. Elle avait déjà appris de nombreuses choses par les classes de son père et de plus, elle pouvait se servir dans la bibliothèque familiale sans aucun problème. Ce qu'elle faisait régulièrement pour se renseigner sur les ‘’créatures magiques.’’ Pas qu'elle appréciait vraiment ce terme, mais elle savait que les sirènes et les centaures refusaient le titre "d'êtres" pour ne pas être assimilés aux vampires.

Alors, Persea ne pouvait que respecter le choix des siens.

La jeune fille prit la direction du couloir, le frottement de ses pantoufles sur le parquet ne lui parvenait même pas aux oreilles tant elle était absorbée par ses pensées. Une autre part d’elle se disait que peut-être son admission à Poudlard pouvait être une chance. Elle pourrait s’y rendre et enquêter, mais choisir cette voie lui assurerait des ennuis à coup sûr et elle risquerait d’augmenter les préjugés déjà tenaces à l’égard de sa famille. Alors qu’elle tentait tant bien que mal de peser le pour et le contre des différentes positions, son regard se posa sur la porte devant laquelle elle se tenait : la chambre de Vasile. Par réflexe, elle toqua, puis se souvint que personne ne lui répondrait. Elle eut un pincement au cœur qu'elle enfouit par une profonde inspiration.

Persea entra.

La chambre n'avait évidemment pas bougé depuis la dernière fois où Vasile y avait mis les pieds. C'était durant les fêtes de Noël précédant son renvoi : il semblait tellement excité par ce qu'il se passait à l'école que Persea n'avait pas soupçonné que ça puisse être aussi dramatique. La chambre sentait la poussière et le renfermé, mais elle percevait encore l'odeur de son frère : la lessive et le parfum à base de santal qu'il avait commencé à porter vers l'âge de 13 ans.

Sa main repoussa doucement la porte derrière elle. Persea tremblait. L’absence de son frère lui pesait tous les jours, mais le fait d’être dans sa chambre alors qu’il n’était plus là fit prendre à ce sentiment des proportions dantesques. L’amour qu’elle portait à son frère prit la place sur ses projets d’élève modèle qui ferait oublier les frasques de son aîné : elle voulait la vérité. À tout prix.

Elle se hâta vers le bureau et se mit à le vider. Les livres de cours atterrissaient les uns après les autres sur le lit, suivis de l'encrier qui termina sa chute sur le tapis. Elle ouvrit les tiroirs un à un et jeta leur contenu au même endroit que les livres. Puis elle s'assit tant bien que mal par-dessus la couette de Vasile. Chaque ouvrage passa entre ses mains, mais tous étaient des ouvrages scolaires. Ni journal intime ou carnet de pensées qui aurait pu lui dire ce qui avait pu passer par la tête de Vasile. Elle soupira, mais recommença à les inspecter. Cette fois, elle le fit minutieusement, observant chaque page en quête d'une quelconque annotation.

Les heures passèrent.

Rien. Absolument rien.

Pas une lettre ou un mot lui étant destiné, seuls des gribouillis et des jeux de mots foireux dans des écritures distinctes mêlées à celle de son frère. Ça et un commentaire sur l'hygiène douteuse du professeur de potions.

Mais rien qui n'expliquait sa disparition ou sa quête des caves maudites.

Ça la bouffait. Elle sentait les larmes lui piquer les yeux. L’envie d’hurler, de tout détruire. Comment avait-il pu être aussi égoïste ? Savait-il seulement que ses parents le pleuraient le soir ? Qu’Adelina s’accrochait chaque nuit dans ses rêves au haut de pyjama qu’il avait laissé derrière lui ? Qu’Andréu refusait de toucher à un balai tant que son frère ne serait pas revenu pour lui apprendre comme il lui avait promis ?

Inspire, expire, inspire, expire… Tout est sous contrôle.

Que direz ses parents s’ils la voyaient dans un état pareil ? Ils s’inquièteraient, la renverraient voir un psychomage toutes les semaines comme à la suite de l’incident. Encore des thérapies sur les raisons de sa colère et sur l’apprentissage de sa gestion... Elle devait se cacher. Donner l’apparence d’être en contrôle à défaut de vraiment l’être. Elle avait fait croire à ses parents et à sa psychomage que tout allait mieux, n’est-ce pas ? Elle avait réussi puisqu’elle n’y allait plus. Elle pourra donner les apparences face aux professeurs. Sourire, être polie, bien faire ses devoirs : les amadouer en somme, leur faire croire qu’ils avaient tout compris d’elle, qu’elle obéissait. Et à partir de là, en profiter pour mener à bien ce qu’elle avait à faire.

Ses parents refuseraient qu’elle se rende à Poudlard s’ils savaient qu’elle y poursuivrait les recherches de son frère. Il lui fallait donc une raison valable pour vouloir y aller, bien que tout semblait indiquer que le mieux pour elle serait de laisser tomber.
Elle jeta un œil à l’ouvrage sur l’histoire de Poudlard. Cela pourrait lui être utile.

Il fallait qu'elle sache. La décision était prise.

Elle observa une dernière fois les ouvrages scolaires et sépara ceux destinés aux premières années. Les autres, elle les remit à leur place. Elle s’assura que tout semblait intact, puis s'empara des livres restants et se dirigea vers la porte, pressant de son bras gauche les ouvrages contre son torse. Elle ferma la porte derrière elle et se hâta dans sa chambre.

Elle avait un peu plus de sept mois.

Sur le tapis, l'encrier se vide et la tâche s'étend.

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Shangaï
Posté le 02/05/2020
C'est encore moi !
J'ai vraiment adoré ce chapitre !! La lettre de sa mère est à la fois touchante et intriguant par ce qu'elle dévoile.
Ensuite la relation que l'heroïne entretenait avec son frère disparut est vraiment touchante également. J'ai beaucoup cette suivre le fil de ses réflexions pour savoir si oui ou non elle irait à Poudlard et pour quelle raison. Aller dans la chambre de son frère la aidé à se décider et j'ai trouvé cela poignant et réaliste :)

Mention spécial pour le clin d'oeil à Rogue ^^

Il y a simplement la fin de cette phrase qui me semble un peu bizarre... "L’absence de son frère lui pesait tous les jours, mais le fait d’être dans sa chambre alors qu’il n’était plus là fit prendre à ce sentiment des proportions dantesques."
Finny
Posté le 03/05/2020
Merci beaucoup pour ton retour, je vais regarder quoi faire pour cette phrase :)
Finny
Posté le 03/05/2020
Merci beaucoup pour ton retour, je vais regarder quoi faire pour cette phrase :)
booksdamadeus
Posté le 02/05/2020
Coucou :)
Je viens de lire ce deuxième chapitre que je trouve très intrigant.
Ton écriture a évolué avec l'âge de Persea, on dirait qu'elle a grandit avec elle. Ça donne l'impression qu'on suit vraiment ses pensées.
J'ai bien aimé la partie dans la chambre de Vasile. J'imaginais très bien la scène, les livres qu'elle envoyait valser partout, l'encre qui s'écoulait sur le tapis...
Bon sinon, j'ai hâte de savoir ce qu'il s'est passé pour Vasile et comment Persea va s'en sortir à Poudlard (car je prédis qu'elle ira là ^^).
Vivement la suite !
Finny
Posté le 03/05/2020
Merci du fond du coeur !!
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