Chapitre 2

Pendant que des scènes dramatiques se déroulaient au château de son père, Girolam le rouge, comme il était appelé dans la région à cause du sang qu’il répandait sur son passage, caracolait sur son cheval blanc. A ses côtés, sur une jument grise pommelée de belle allure, assise en amazone se trouvait une ravissante jeune fille aux longs cheveux châtain et à la peau claire et lumineuse. Ses magnifiques yeux bleus étincelaient en reflétant les eaux du lac Anduvan sur lequel la cité du prince s’était posée. Girolam et sa dulcinée Maroussia chevauchaient le long de la rive, suivis par une cour de jeunes gens et de jeunes femmes, tous à cheval sur des montures somptueusement harnachées. Des duègnes mandatées par les pères des princesses frivoles, habillées de noir et assises sur des petits chevaux calmes ou des mules, suivaient à distance la troupe paresseuse des jeunes cavaliers.

 

La joyeuse assemblée devisait agréablement et on entendait fréquemment Maroussia éclater d’un rire cristallin. Maroussia était aisément divertie, et même si elle ne comprenait pas les subtilités des réparties de Girolam, elle riait à gorge déployée à chacun de ses bons mots, et davantage encore quand elle pensait en avoir capté la drôlerie.

 

Parfois surpris de l’entendre rire pour un oui ou pour un non, Girolam était troublé par cette beauté qui lui semblait divine. Il pardonnait tout au nom de la perfection de cette jeune femme dont la vue le transcendait. Auprès d’elle, il était incapable de jugement et ne réalisait absolument pas qu’elle était en fait totalement idiote.

 

Les rares fois où Tizian avait pu approcher Maroussia, il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre que cette créature n’avait pas de cervelle, et lorsqu’il le suggéra à son frère, exaspéré par les fous rires à répétition de la jeune fille, ce ne fut qu’un prétexte de plus pour déclencher une nouvelle polémique entre eux.

 

  • Maroussia, savez-vous que nous allons assister à une fête merveilleuse ce soir ? dit Girolam avec bonne humeur et se réjouissant déjà de faire plaisir à sa belle amie.
  • Girolam, qu’avez-vous donc préparé pour nous divertir ? j’ai hâte de voir ce que vous avez imaginé ! répondit Maroussia en riant à nouveau.
  • Une fête dans les jardins de mon palais, avec des danseurs et des musiciens, une pièce de théâtre toute nouvelle pleine de rebondissements, écrite spécialement pour vous, un repas composé uniquement de délicatesses rares importées de contrées lointaines, et pour finir un feu d’artifice sur le lac lorsque la nuit sera tout à fait tombée. Est-ce que cela vous plait, ma douce ?
  • Absolument. Je me réjouis par avance de tout ce que vous me dites, vous avez multiplié les attentions à l’égard de vos invités, je pense que ce sera une soirée exceptionnelle, comme toutes celles que vous organisez.
  • J’aurais bien invité mon frère Tizian à notre banquet, dit Girolam avec humour, mais il n’aime pas ce qui est raffiné, et je crois qu’il ne vous apprécie guère ….
  • C’est un tel rustre, répondit Maroussia en éclatant de rire, vous avez bien fait. Il aurait encore trouvé une bonne raison de gâcher la fête.
  • Mettrez-vous une robe de lumière pour venir à ma fête, belle Maroussia ?
  • Je crois que mes couturières sont en train de terminer une création si incroyable que vous serez totalement ébloui ce soir. Je sais qu’elles cousent des perles et des plumes, et brodent des fleurs sur de la soie et de la gaze, la robe sera d’une légèreté aérienne et parfaite pour danser.
  • Maroussia, vous me comblez, je suis certain que vous serez la reine de la fête et que vous me ferez honneur.
  • C’est mon plus cher désir, ô Girolam mon aimé.
  • Je suis bien aise de votre présence à mes côtés, vous êtes si belle dans la lumière du soleil couchant ! Il fait étinceler des rayons d’or sur vos cheveux et donne un éclat merveilleux à vos yeux !
  • Vous êtes un poète, Girolam, vous savez si bien manier les mots et faire de si beaux compliments !
  • C’est votre beauté qui enthousiasme et stimule mon imagination, répondit Girolam en souriant avec extase, fier de lui et de sa fiancée. 
  • Vous êtes trop bon. Girolam, j’ai un peu froid maintenant, le vent se lève et le lac commence à s’agiter, les vagues sont fortes et j’ai envie de rentrer.
  • Bien évidemment ma douce, il est temps de revenir au palais pour nous préparer pour ce soir.

 

Girolam se tourna vers les cavaliers et donna le signal du départ. Tous les jeunes gens firent faire demi-tour à leur monture et la petite troupe prit le chemin du retour. Les duègnes se laissèrent dépasser avant de suivre les jeunes cavaliers, qui accélérèrent l’allure et soulevèrent un nuage de poussière derrière lequel les chaperons finirent par les perdre de vue. 

 

Lorsqu’ils arrivèrent quelques minutes plus tard au château, Girolam aperçut dans la cour un messager du roi qui l’attendait, avec à la main une missive à lui remettre.

 

  • Quel ennui, pensa Girolam, que me veut encore ce vieux barbon méchant de Xénon ? je parie qu’il va gâcher ma fête. Je me réjouissais tant de cette soirée, j’ai fait faire un bijou unique pour Maroussia, un collier d’or et de diamants d’une finesse extrême que m’a apporté aujourd’hui même le joaillier. Je voulais marquer cette journée à tout jamais. Avec sa nouvelle robe et ce bijou, elle aurait enchanté mon existence par sa beauté si exceptionnelle, je suis furieux. 

 

Girolam mit pied à terre et s’approcha du messager de son père, non sans afficher le mécontentement qui commençait à le gagner.

 

  • Donne-moi ce courrier, messager, je suppose que tu attends la réponse tout de suite ? dit-il d’un ton péremptoire.
  • Je n’attends pas de réponse, Seigneur Girolam, vous devez repartir sur le champ avec moi, votre père vous convoque pour une affaire urgente et vous attend en son palais, répondit le messager Luka sans montrer la moindre émotion.
  • Très bien, répondit Girolam la mort dans l’âme sans même ouvrir la lettre, je te suis. Qu’on m’apporte mon cheval Joran, le plus rapide de tous mes coursiers, et mon habit de voyage, je me change et je pars avec toi.

 

Se tournant vers Maroussia et ses amis, Girolam leur esquissa un pauvre sourire et leur souhaita de passer une bonne soirée sans lui.

 

  • Impossible de dire non à mon père, je dois suivre le messager. Je vous quitte donc et vous laisse profiter de la nuit malgré mon absence. Que la fête soit belle, et vous Maroussia, vous en serez l’étoile la plus brillante !
  • Ô mon prince, je suis si déçue de votre départ, je ne saurai pas me consoler.
  • C’est ainsi ma douce, je suis le serviteur de mon père, je lui dois allégeance, nous aurons d’autres occasions et d’autres fêtes, le devoir m’attend.
  • Adieu mon prince, finit par balbutier Maroussia qui n’avait plus le coeur à rire.

 

Girolam disparut quelques instants dans le château pour enfiler une tenue plus appropriée et se couvrit d’une houppelande chaude pour galoper dans la nuit qui tombait. Puis, avant de partir, il déposa un baiser sur les doigts délicats de Maroussia qui était au bord des larmes, sauta sur son cheval et adressant un dernier signe de la main à ses convives, éperonna Joran et bondit derrière le messager.

 

Luka et Girolam galopèrent vers le port où les attendait un navire prêt à appareiller. Dès qu’ils furent à bord, le capitaine hissa les voiles et lança sa goélette sur les flots du lac qui se déchainaient. La traversée était courte et rapide, mais les passagers furent secoués par le vent violent et les vagues démesurées d’une petite tempête, et inondés par l’écume qui les éclaboussaient de fines gouttelettes plus coupantes que des éclats de verre.

 

Girolam se tenait debout à l’avant du bateau et les paquets d’eau trempaient ses vêtements de cuir et de laine. Ses cheveux blonds étaient collés contre son front et ses tempes, la peau de son visage était transpercée par les impacts des embruns, mais il ressentait en lui l’excitation de l’aventure qui se profilait, il ne pouvait pas imaginer que son père le convoque ainsi si l’enjeu n’était pas d’importance. 

 

Lorsque le bateau mouilla enfin au port, Girolam aperçut sur le quai son frère qui l’attendait, sec et impatient sur son cheval Borée. Un valet debout à ses côtés tenait une torche pour l’éclairer dans la nuit noire.

 

  • A quoi t’amusais-tu encore Girolam, tu trainais à faire je ne sais quoi de futile avec ta fiancée quand notre père nous appelle ? Je t’attends depuis des heures, c’est lassant à la fin, tu ne peux jamais te rendre disponible quand on a besoin de toi, apostropha sèchement Tizian.
  • Mais que dis-tu là ? j’ai du franchir les eaux pour te rejoindre, je n’étais pas directement sur place comme toi. Il me fallait du temps pour traverser le lac. Et la tempête nous a ralentis.
  • Comme toujours, répondit Tizian d’un ton glacial, tu trouves une excuse pour tes retards, on ne peut pas compter sur toi. Notre père sera furieux, il a demandé que nous arrivions ensemble.
  • Je suis prêt, je te suis, dit Girolam, grelottant de froid dans ses vêtements trempés.
  • Va d’abord te changer dans l’auberge, sinon tu vas attraper la mort quand nous monterons au château. Tu ne pouvais pas rester au sec ? Tu es pire que le boulet que traînent les prisonniers.
  • Je n’ai pas de vêtements de rechange, je suis parti trop précipitamment.
  • Et en plus tu es inconséquent, ta fiancée sans cervelle déteint sur toi, où irons-nous avec des incapables comme toi ? .
  • Tais-toi un peu, on dirait ton père, insultant et méchant sans savoir. Arrête de te prendre pour lui sinon on fera route à part, je ne supporterai plus tes insultes très longtemps, finit par s’insurger Girolam..
  • Heureusement j’ai pensé à tout, tu trouveras des habits secs dans l’auberge. Dépêche toi, je t’attends, dit Tizian d’un ton plus calme.

 

Tizian était inquiet de cette convocation, il ne savait pas pourquoi le roi les avait mandés avec autant d’urgence, mais c’était certainement pour un sujet grave. Serait-il malade et songerait-il enfin à son héritage ? La succession n’était pas un sujet qui intéressait Tizian, qui préférait le calme et la beauté de son domaine à la conduite d’un royaume. A y bien réfléchir, Tizian ne pouvait pas se résoudre à penser que Xénon les appelait pour prendre sa suite. Il devait s’agir d’autre chose.

 

Pendant que Tizian s’interrogeait, Girolam pénétra dans la salle d’auberge où la servante lui désigna les habits apportés par son frère, que Girolam revêtit aussitôt en se débarrassant de sa tenue mouillée. Lorsqu’il sortit de la gargote du port, il était devenu un autre homme. Ses cheveux avaient séchés devant le feu ardent de l’âtre et les vêtements de Tizian lui seyaient parfaitement. Il attrapa les rênes de Joran qu’un palefrenier avait pansé et nourri.

 

  • Hola Tizian, en selle, s’exclama-t-il en sautant sur son cheval et en se mettant immédiatement en route. Il nous faut escalader la montagne de nuit avant d’atteindre le sommet et le château de Xénon.

 

Tizian éperonna lui aussi Borée, son étalon fougueux qui sous les coups de bottes partit au galop derrière ce fou de Joran. Tandis qu’ils quittaient les abords de l’auberge, ni Tizian ni Girolam n’aperçurent la silhouette souple qui s’était cachée le long des murs pour écouter leurs échanges et qui se détacha de l’ombre protectrice du bâtiment pour les regarder partir. A peine eurent-ils disparu que la créature siffla dans la nuit et qu’un cheval aux sabots de feu surgit de la forêt toute proche et s’approcha d’elle. Zilia secoua sa longue chevelure et monta sur le dos de Breva qui se cabra et s’éloigna ventre à terre. Quelques instants plus tard, le cheval et sa cavalière traversèrent au galop une cascade qui descendait de la montagne et pénétrèrent dans une grotte souterraine dont l’entrée était masquée par la chute d’eau, disparaissant dans un nuage d’écume aux yeux du monde.

 

Luka le messager avait pris de l’avance, et son cheval avait déjà commencé la montée  alors que les jumeaux venaient tout juste de quitter l’auberge. Luka pensait que les deux frères rivaliseraient de vitesse pour qu’un seul d’entre eux arrive le premier au palais, et il ne voulait pas se laisser doubler ni distancer.

 

Luka se trompait. Lorsque Tizian fut arrivé à la hauteur de son frère, il lui fit comprendre par ses gestes qu’il n’avait pas l’intention de faire la course, d’abord parce que cela épuiserait les chevaux, et ensuite parce qu’il voulait lui parler. Girolam qui commençait à ressentir la fatigue de la journée acquiesça, ralentit son allure et mit son cheval au pas.

 

  • Que veux-tu me dire, Tizian ? attaqua-t-il d’un ton sec. Tu as insulté Maroussia tout à l’heure, je devrais te faire payer cette injure par le sang.
  • Holà Girolam, du calme. Nous devons nous concerter avant de voir Xénon, ce qu’il a à nous dire ne nous plaira peut-être pas, je voudrais que nous nous mettions d’accord.
  • Entendu, dis-moi ce que tu veux faire, répondit Girolam.
  • Plus encore que d’entendre ce que Xénon veut nous annoncer, je voudrais te faire part de quelque chose qui m’inquiète. J’ai un pressentiment depuis pas mal de temps, j’ai l’impression que quelque chose va bientôt se passer, quelqu’un de puissant arrive et va révolutionner notre monde, poursuivit Tizian.
  • Eh bien c’est une surprise ! Toi, Tizian, le chevalier sans peur, te voilà miné par un pressentiment sans fondement, se moqua Girolam, surpris d’entendre un tel aveu dans la bouche de son frère.
  • Cette fois Girolam, le danger ne vient pas de quelqu’un de puissant comme nous l’entendons. Cela semble être une toute autre sorte de guerre qui s’annonce.
  • Raconte-moi, tu as éveillé ma curiosité, dit Girolam d’un ton goguenard.
  • Des voix chuchotent et murmurent dans mon sommeil, je me réveille en transe et en sueur. C’est comme si j’étais mort et que tout continuait à vivre normalement autour de moi. Je vois des images de notre monde mais il est complètement différent et je suis totalement impuissant.
  • C’est bien étrange, tu sembles préoccupé par tes cauchemars, tu n’as plus le goût de la fête ?
  • Arrête tes plaisanteries, je suis très sérieux, rugit Tizian à la mode de Xénon. Je te raconte ça pour te prévenir du danger qui nous guette, et tu tournes tout en dérision.
  • D’accord, je t’écoute, répondit Girolam pour calmer la colère de son frère.
  • Je crois que le danger vient d’une petite fille. C’est une image récurrente dans mon rêve, elle s’approche de moi et tout éclate dans tous les sens.
  • Alors là Tizian, tu dépasses les bornes ! tu me demandes de te prendre au sérieux et tu avoues que c’est d’une petite fille dont nous devons avoir peur ? tu dis vraiment n’importe quoi, je crois que ton cerveau s’est fortement ramolli et que c’est toi la fillette.
  • Je vois qu’il est impossible de te faire comprendre, je renonce pour l’instant. Parlons d’autre chose, conclut Tizian, déçu de n’avoir pas pu transmettre son message.
  • Est-ce que tu crois que la convocation de Xénon aurait un rapport avec tes rêves bizarres ? dit Girolam qui, voyant son frère sincèrement contrarié, finit par comprendre que Tizian ne plaisantait pas.
  • Je n’en ai aucune idée. C’est possible. Le monde est en train de changer, poursuivit  Tizian, je le sens confusément. Nos anciennes certitudes vont être balayées par une force inconnue. Xénon qui veut conserver le pouvoir absolu lui aussi va subir des revers. Je ne sais pas comment tout cela finira, mais je crois bien que nous devrions cesser de nous battre tous les deux et nous allier, sans que quiconque d’autre que toi et moi ne le sache.
  • Tu vas un peu vite en besogne. Je pense que tu oublies déjà tous les torts que tu m’as causés, je ne les oublie pas, moi, rétorqua Girolam. Souviens-toi de la guerre que tu as déclenchée quand ma ville qui se déplace sur l’eau s’est posée sur la terre parce que la machinerie complexe s’était déréglée. Une seule fois ça n’a pas  marché, tout s’est emballé et ça été la guerre entre nous. Tu as lancé tes armées, tu ne m’as pas laissé le temps de réparer et de partir, tu as pris mon château d’assaut et si Xénon n’était pas intervenu pour nous séparer, je ne sais pas si je serais encore là aujourd’hui, tant ta rage était décuplée.
  • Oui c’est vrai, répondit Tizian, j’ai cru que tu voulais envahir et anéantir mes terres, détruire mes forêts et éradiquer mes animaux sauvages. Cela a déclenché en moi une telle fureur que je n’arrivais pas à me contrôler.
  • Tu n’as pas cherché à comprendre, tout de suite tu t’es mis en colère et sans réfléchir tu as foncé et pris la mauvaise option, ajouta Girolam. Et aujourd’hui, tu passes ton temps à te moquer de ma fiancée. C’est insupportable. Et bien sûr, je ne parle pas de tes attaques systématiques dès que je pose le pied sur ton territoire pour me rendre quelque part.
  • Oui, reconnut Tizian, nous partons de loin, cela fait des années que nous nous déchirons et pour quel profit ? rien ne se passe, hormis des destructions, de la haine, des morts et du sang inutile.
  • C’est vrai, il nous faut réfléchir maintenant, nous avons fait assez de dégâts. Reconnais que Maroussia est une princesse merveilleuse et je crois que je commencerai à fléchir.
  • Tu ne peux pas me demander cela, malheureusement je la trouve stupide. Belle, certes, mais vraiment écervelée, ne s'intéressant qu’à ses robes et ses bijoux. Je ne comprends même pas comment tu peux passer du temps avec elle, elle ne dit que des inepties sans queue ni tête.
  • D’accord, tu as décidé de me fâcher. Je l’aime et je veux en faire ma femme, alors je te conseille de changer totalement de discours et de faire des efforts pour l’apprécier, sinon nous ne pourrons pas nous entendre..
  • Nous verrons si elle s’améliore, ce sera difficile pour moi, je ne supporte pas qu’elle se mette à rire à chaque fois que tu ouvres la bouche.
  • C’est vrai, j’avais remarqué qu’elle rit beaucoup, mais cela me flatte et j’aime qu’elle m’admire pour mes traits d’esprit.
  • Pauvre Girolam, c’est toi qui devient bête, dit Tizian qui se mit à rire pour la première fois de la nuit. Alors, es-tu d’accord pour une trêve et même pour davantage ?
  • Disons que l’on peut essayer, cela ne nous engage à rien, accepta Girolam sans être tout à fait convaincu.
  • Cela nous engage totalement au contraire, conclut Tizian, tu verras que c’est une sage décision.

 

Les deux frères continuèrent à chevaucher paisiblement en suivant la route de montagne. Lorsque les chevaux montraient des signes de fatigue, ils s’arrêtaient et les laissaient se reposer avant de repartir. Parfois ils descendaient de monture lorsque la pente était trop raide pour les ménager. Le chemin serpentait le long de la montée, éclairé faiblement par les rayons de la lune mais offrant suffisamment de visibilité pour permettre aux deux frères qui connaissaient chaque virage, chaque pierre et chaque danger d’avancer sans réfléchir. Ils atteignirent le sommet au moment où le jour se levait. Le château leur apparut dans toute sa splendeur, comme jaillissant de la mer de nuages qui l’entourait. Les tours aux toits pointus rosissaient dans la lumière du matin, les murs de pierre grises semblaient nimbés de fluide et tremblaient légèrement sous l’effet du vent doux, la rosée s’était déposée sur les petites fleurs de montagne qui poussaient à même les rochers. En se retournant, ils aperçurent les vallées profondes couvertes de forêts, les falaises abruptes qui plongeaient dans le vide, les cascades vertigineuses et le lac bleu et vert qui s’étendait au lointain, comme noyé dans une brume légère. Tous les deux restèrent quelques instants muets devant la beauté de la nature. Girolam eut un pincement au coeur quand il distingua au milieu du lac le point brillant de sa ville posée sur l’eau, Maroussia et ses amis devaient encore dormir dans son magnifique palais à cette heure matinale, après la belle fête.  

 

Devant le pont-levis du château, Luka les attendait, le fidèle serviteur du roi était arrivé juste avant eux. Les deux frères descendirent de cheval et terminèrent le chemin à pied en tenant leurs chevaux par les rênes. Deux palefreniers vinrent les récupérer pour leur prodiguer des soins. Avant de les quitter, Girolam et Tizian les caressèrent et les félicitèrent pour leur course. Les chevaux frottèrent leurs museaux contre leurs maîtres, puis ceux-ci les abandonnèrent pour rejoindre la salle du trône où les attendaient Xénon et Moorcroft.

 

  • Ah ! vous voici mes fils, fit Xénon en les apercevant. Je vous ai fait dresser une table pour que vous vous restauriez après votre longue course dans la montagne. Du pain, du miel et du lait de chèvre.
  • Bonjour Père, dirent ensemble les jumeaux comme lorsqu’ils étaient encore petits garçons. Ils se préparèrent aussitôt chacun une généreuse tartine et s’assirent devant un bol de breuvage brûlant.

 

Lorsque les deux frères eurent un peu récupéré de la fatigue de la nuit et assouvi leur faim et leur soif, ils suivirent le roi et Moorcroft dans un petit cabinet secret où se trouvait un délicat miroir. Sans que personne ne s’en doutât, Generibus se tenait debout juste derrière, attentif à ce qui allait se dire.

 

Tizian ressentait une force étrange toute proche de lui, mais était totalement incapable de comprendre de quoi il s’agissait. Ce sentiment irraisonné s’apparentait à l’angoisse éprouvée lors de ses cauchemars, et au fond de lui à cet instant, il sut qu’il ne s’était pas trompé : quelque chose d’indéfinissable était en marche et ne tarderait pas à se manifester. Cette révélation mettrait en danger le monde actuel et Tizian en serait peut être le spectateur impuissant. Ce constat étreignit le coeur du jeune homme qui en ressentit aussitôt un profond malaise, mais stoïquement n’en laissa rien paraître.

 

Xénon toussotait et Moorcroft, toujours aussi gluant, hochait la tête et faisait des petits bruits de gorge en se frottant les mains l’une contre l’autre, sa peur était palpable. Une extrême tension venait de s’établir entre les quatre personnes réunies dans la petite pièce, quand Xénon prit enfin la parole.

 

  • Mes fils, je vous ai réunis auprès de moi car l’heure est grave. Nous avons maintenant la certitude qu’un magicien qui habite aux confins de notre monde est en train de préparer la guerre. Son objectif est de nous détruire. Explique un peu le plan que nous avons mis au point en conseil des ministres, Moorcroft, mulot de basse souche, vermine des égouts, et tâche d’être clair.
  • Ô mes princes, nous avions d’abord crû que c’était une simple rumeur, mais force est de constater aujourd’hui que c’est bien la vérité. Le magicien Jahangir veut conquérir le monde et le soumettre à sa loi. Pour cela, il détruira tout sur son passage avec sa puissante armée. Il faudra du temps pour qu’il finisse de la constituer et qu’il arrive jusqu’ici, aussi ce temps nous devons l’employer pour nous préparer à riposter à son attaque, expliqua Moorcroft.

 

En réalité, Moorcroft avait manipulé les espions de Xénon en leur faisant miroiter la peine de mort s’ils ne confirmaient pas les doutes du roi. Comme ils étaient tous des menteurs et des trompeurs, profitant de l’argent que leur versait le royaume pour leurs services inexistants, abusant de la confiance de leur maître et peu enclins à mettre leur vie en danger, ils firent les rapports que Xénon et Moorcroft attendaient, en noircissant la menace sans jamais avoir vérifié quoi que ce soit.

 

  • Voici pourquoi je vous ai fait venir de toute urgence. Nous avons du temps, mais il n’est pas question de le perdre inutilement, nous devons agir dès maintenant, enchaîna Xénon.

 

Dans les intonations de la voix du roi, Tizian et Girolam perçurent simultanément l’appréhension du changement et de la perte de ses privilèges. La peur s’était insinuée dans son esprit et ne le quitterait plus. Xénon était un lâche et un couard, il ne bougeait jamais de son château car la moindre contrariété l’effrayait. Incapable de s’engager, paralysé par l’effroi, il restait bien à l’abri derrière les murs de son palais et envoyait les autres agir ou se faire tuer à sa place, tout en les insultant et en les rabaissant pour montrer qui était le roi et qui aurait toujours le dernier mot. Les jumeaux comprirent qu’ils leur faudrait s’éloigner rapidement du palais car Xénon deviendrait au fil du temps, et à mesure que sa frayeur grandirait, totalement invivable et imprévisible.

 

  • Avant de vous convoquer, j’ai pris conseil auprès de mes ministres et de Moorcroft ici présent, et voici ce que nous avons décidé, dit Xénon. C’est vous qui vaincrez le magicien Jahangir, vous irez l’éliminer dans son antre même, car vous êtes de valeureux guerriers, puissants et intelligents. Mais avant de partir pour le combattre, vous devrez réussir trois épreuves. Nous avons estimé lors de notre conseil des ministres que vous aurez besoin de réaliser ces quêtes, pour vous préparer et vous prémunir contre toutes les vicissitudes que vous rencontrerez sur votre chemin jusqu’aux confins de notre monde, et même au-delà, car nous ne connaissons rien à cette aventure pour laquelle vous allez bientôt partir.
  • Tu veux nous envoyer à la mort, ô mon père ? questionna Girolam que tout ce cérémonial intriguait. Après les révélations de Tizian sur le chemin du château, il trouvait qu’il y avait soudain beaucoup de menaces à vaincre depuis la veille.
  • Vous seuls dans mon royaume êtes suffisamment aguerris et compétents pour mener à bien ces missions que je vous confie. Cependant je sais que vous ne vous entendez pas et que vous passez votre temps à vous provoquer. Pour cette opération très délicate, j’exige que vous la fassiez ensemble. Si jamais vous ne vous souteniez pas mutuellement, je serai dans l’obligation de vous destituer l’un et l’autre et de confier ma succession à quelqu’un d’autre, ce qui m’ennuierait fortement comme vous pouvez bien l’imaginer.
  • Mais que t’ont rapporté tes espions, ô père ? questionna Tizian qui s’étonnait que cette menace ne fasse pas écho à ses pressentiments. Rien dans ses pires cauchemars ne ressemblait à une expédition guerrière aux confins du monde.
  • Moorcroft, donne quelques précisions à mes fils avant que je leur expose leur mission, répondit Xénon.
  • A vos ordres, messire, dit Moorcroft en se prosternant.
  • Qu’il est servile, se disait en lui-même Tizian qui se méfiait chaque jour davantage de ce conseiller mielleux.

 

Moorcroft se lança dans une explication embrouillée, où nul ne réussit à comprendre quelles preuves de la menace avaient apportées les espions de Xénon. Tout était flou et sans fondement, on ne savait plus à la fin du discours s’il y avait quelque chose ou quelqu’un à craindre, ni où, ni comment. Tizian et Girolam se consultèrent subrepticement du regard et d’un battement de cils  s’accordèrent pour ne rien demander de plus à ce conseiller incompétent. Il n’était pas évident à l’issue de ce bavardage que la menace fut avérée. Les deux frères se demandaient s’il s’agissait d’un jeu de dupes, car ils percevaient que cette aventure n’était pas tout à fait ce qu’elle semblait être.

 

Xénon avait bien compris que les sources de Moorcroft n’étaient pas certifiées, mais il était certain de vouloir se débarrasser définitivement de ses fils qui, selon lui, prétendaient conquérir son trône, et il acceptait que Moorcroft l’induisit en erreur car cela servait son dessein. Dans cette mystification, les vies de ses fils seraient mises en jeu, et Xénon avait fini par se résoudre à en passer par là pour sécuriser son pouvoir. Il les enverrait loin de lui dans un monde dangereux d’où il était probable qu’ils ne reviennent jamais, et il pourrait ainsi régner en toute tranquillité dans son royaume. Il n’apprendrait peut-être jamais la nouvelle de leur mort, mais cela lui était égal, il ne les aimait pas.

 

  • Mes fils, reprit Xénon, voici ce que j’attends de vous. La première quête est plutôt simple, c’est une petite épreuve pour vous mettre en route, mais elle est cependant essentielle pour la suite. Il s’agit de récupérer une plante sur une très haute montagne qu’on vous indiquera, qui a des vertus pour guérir les blessures, on l’appelle la pimpiostrelle. La montagne appartient au très riche roi Matabesh, qui élève des oiseaux dragons pour défendre son territoire, et cette plante ne pousse que sur les plus hautes cimes de son pays.
  • Bien, dit Tizian, c’est tout un programme, mais cela ne semble pas insurmontable en effet, tu sais que nous sommes des guerriers entraînés. Alors, ô mon père, donne-nous des épreuves qui soient davantage dignes de nos compétences.
  • Détrompe-toi mon fils, tu es impétueux et sûr de toi, mais aucune quête ne doit être prise à la légère. Tu ne dois pas provoquer le roi pendant cette recherche afin que nos relations diplomatiques restent cordiales. Tu vois que les choses sont plus complexes que tu ne le penses.
  • Cela reste une mission simple, coupa Girolam. Quelle est la quête suivante ?
  • La deuxième épreuve est plus délicate, nous sommes dans un domaine plus complexe. Vous devrez convaincre un guérisseur de venir avec vous aux confins du monde. Celui auquel je pense est un sorcier qui fabrique des potions à partir de plantes essentiellement, il aura besoin de l’herbe magique pour faire les préparations les plus sophistiquées.
  • Tu le connais ce sorcier ? demanda Girolam
  • Il s’appelle Romuald, il habite dans une forêt très dense, et il est très méfiant. Sans avoir gagné sa confiance, vous n’obtiendrez rien de lui. Mais vous aurez besoin de lui pendant votre voyage, il vous soignera si vous êtes blessés. Il vous faudra trouver une bonne raison pour qu’il veuille bien partir avec vous.
  • Admettons, dit Tizian. Avons-nous vraiment besoin d’un guérisseur ? nous aurons nos armures et nos armes, nous savons nous défendre.
  • Vous ne connaissez pas votre ennemi, intervint Moorcroft, il faut vous préparer à toutes sortes d’attaques. Vous pourriez être malades ou empoisonnés, il faut parer à toute éventualité.
  • Et quelle est la troisième épreuve, père, demanda Tizian qui commençait à trouver que le conciliabule ressemblait à une mascarade, et que Girolam et lui étaient deux marionnettes qui se faisaient manipuler par des incapables et des couards. 
  • Voici la dernière mission pour cette phase préparatoire, répondit Xénon. Vous vous ferez fabriquer une armure en fil de soie d’araignée du Pays d’Argent, ce sera une armure légère et solide. Pour cela, il faudra que vous trouviez les araignées, que vous les apprivoisiez et que vous leur fassiez tisser suffisamment de toile pour confectionner vos deux cuirasses. Ensuite il faudra dénicher le forgeron qui saura travailler cette matière très particulière et qui fabriquera les armures. Ce sera une espèce de cotte de maille, mais d’une qualité exceptionnelle. Et vous n’aurez pas besoin d’autre protection.
  • Cette dernière épreuve est plus intéressante, elle risque de prendre du temps, mais j’avoue que disposer d’une armure légère et solide est le rêve de tout guerrier, dit Tizian.
  • Je suis totalement d’accord avec toi, approuva Girolam.
  • En effet, dit Xénon, satisfait de la réaction de ses deux fils. Une fois que vous aurez rempli ces missions, nous nous retrouverons ici pour décider de l’organisation de votre voyage vers le pays de Jahangir.
  • Père, il ne nous reste plus qu’à prendre congé et commencer notre mission tout de suite, conclut Girolam..
  • Attendez une journée, j’avais l’intention de vous faire visiter les nouvelles installations de ma salle de torture, dit encore Xénon.
  • Non merci, ô mon père, répondit Tizian, nous avons des épreuves à accomplir, et il semble que le temps presse, même si Moorcroft et toi nous certifiez que l’attaque n’est pas pour tout de suite.
  • Si tu le vois ainsi, alors c’est d’accord, au revoir mes fils. Moorcroft va vous raccompagner et il vous donnera toutes les informations dont nous disposons nécessaires pour votre voyage.
  • Au revoir, père.

 

Girolam et Tizian quittèrent la pièce à la suite du conseiller véreux. Moorcroft tirait sa jambe raide encore plus lentement que d’habitude, car il tentait d’écouter ce que se disaient les deux frères. Connaissant depuis leur plus tendre enfance Moorcroft, la fouine aux oreilles toujours aux aguets, Tizian et Girolam ne parlaient que de choses banales comme la nourriture des chevaux ou le temps qu’il ferait le lendemain.

 

Tandis qu’ils suivaient Moorcroft dans les couloirs vers l’entrée du palais, Tizian vit une petite fille surgir d’un corridor latéral, elle lui tournait le dos, et s’éloigna en courant devant lui. Elle était accompagnée par un chien noir qui bondissait à ses côtés. Brusquement il se sentit troublé et se contint pour ne pas se précipiter derrière elle et la rattraper.

 

  • Mais qui est-elle ? se demanda-t-il, j’aurais aimé voir son visage, peut-être ressemble-t-elle à la fillette de mes cauchemars ? ou bien suis-je si perturbé que la moindre gamine me fait penser à des choses qui n’existent peut-être que dans mon imagination ?

 

Derrière le miroir du cabinet secret, Generibus se caressait la barbe avec perplexité. Il venait de renvoyer Rose chez sa mère. Son apprentissage progressait vite, c’était une enfant douée. ll avait écourté les leçons ce matin, car après le conciliabule, il voulait prendre un peu de temps pour réfléchir. Il s’interrogeait cependant, il lui semblait que Rose était partie en courant, ce n’était pas son habitude, peut-être redoutait-elle de rencontrer quelqu’un dans les couloirs ?

 

  • Pourquoi est-elle partie si vite, comme si une abeille l’avait piquée ? Que se passe-t-il dans sa petite tête déjà si savante ?
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Shangaï
Posté le 16/06/2020
Coucou ! J'ai trouvé ce chapitre plus vivant que le précédent :) L'histoire commence à prendre forme !
Je te livre ici mes ressenti au fur et à mesure de ma lecture :

Maroussia est décrite comme idiote mais je dois dire que le fils Girolam ne me semble pas beaucoup plus malin ^^
« Quel ennui, pensa Girolam (…), je suis furieux » étant donné qu'il s'agit ici de pensé je ne suis pas sure qu'il faillit mettre de tiret ! Des guillemets me semble plus appropriés.

« les vagues démesurées d’une petite tempête » cette phrase est selon moi un non sens... Si il ne s'agit que d'une petite tempête les vagues ne devraient pas être aussi grosses. C'est un détail, mais les détails son important ;)

« Tais-toi un peu, on dirait ton père, » → notre père me semble plus approprié !

« J’ai un pressentiment depuis pas mal de temps, » → cette phrase ne colle pas avec le ton soutenu utilisé habituellement. Je garderais simplement, j'ai un pressentiment !

C'est une bonne chose que les frères décident de se réconcilier. Toutefois je trouve cela un peu trop facile... J'aurai aimé un conflit ou un déclic pour les pousser à passer un tel marché !

Le Roi veut qu'ils réussissent trois épreuves pour les préparer à ce que ses fils vont devoir affronté, pourtant alors qu'il leur annonce cela il leur dit aussi ne pas savoir ce qu'ils vont devoir affronter. Cela est un non sens... Comment des épreuves peuvent les préparer à ce qu'ils vont subirent alors qu'on ne sait pas ce qui les attend ? Je ne sais pas si je suis clair ^^' De plus cela risque plus de les fatiguer qu'autres choses de les éprouver de la sorte !

« Qu’il est servile, se disait en lui-même Tizian qui se méfiait chaque jour davantage de ce conseiller mielleux. » → encore une fois les pensées doivent être entre guillemets et non avec un tiret, ici on pourrait croire que cela fait encore partie du dialogue !

Au fil de la lecture je constate que les épreuves sont plutôt une façon de préparer la mission qui attend les deux fils, il serait donc peut-être judicieux de le présenter comme tel dés le départ pour ne pas induire le lecteur en erreur !

« Mais qui est-elle ? se demanda-t-il, j’aurais aimé voir son visage, peut-être ressemble-t-elle à la fillette de mes cauchemars ? ou bien suis-je si perturbé que la moindre gamine me fait penser à des choses qui n’existent peut-être que dans mon imagination ? » → Encore une fois ; pensée = guillemets :)

Je me demande pourquoi Rose est partie aussi vite et pourquoi le magicien ne le sais pas... Il a assisté à cette scène entre le Roi et ses fils ou est-ce Rose seulement qui du coup à prit la fuite ?
Belisade
Posté le 17/06/2020
Wow merci Shanghaï pour ce commentaire détaillé !
Pour les pensées entre guillemets, j'avoue que je ne m'y connais pas en ponctuation, j'ai essayé de m'inspirer de livres ... de plus quand je recopie les chapitres, les tirets se transforment en points .. j'avoue ce n'est pas très agréable pour la lecture ...
Je suis d'accord avec toi, Girolam est idiot avec Maroussia, c'est parce qu'il est amoureux ...
Ayant vécu un peu au bord d'un lac de montagne, je sais que les vagues d'une petite tempête peuvent être démesurées du fait du manque de place pour qu'elles s'expriment. Ce n'est pas comme sur la mer.

Wow merci Shanghaï pour ce commentaire détaillé !
Pour les pensées entre guillemets, j'avoue que je ne m'y connais pas en ponctuation, j'ai essayé de m'inspirer de livres ... de plus quand je recopie les chapitres, les tirets se transforment en points … j'avoue ce n'est pas très agréable pour la lecture ...
Je suis d'accord avec toi, Girolam est idiot avec Maroussia, c'est parce qu'il est amoureux ... J’espère qu’il s’améliorera par la suite : )
Ayant vécu un peu au bord d'un lac de montagne, je sais que les vagues d'une petite tempête peuvent être démesurées du fait du manque de place pour qu'elles s'expriment. D’ailleurs c’est très beau et impressionnant, ce n'est pas comme sur la mer même si j’adore la mer aussi.
Les 3 épreuves préparatoires vont leur permettre d’avoir des moyens de se guérir et de se protéger, ce dont ils auront besoin pour leurs combats futurs. Alors là tu es encore plus cartésienne que moi !
Rose est partie vite parce que c’est une petite fille et qu’elle aime courir, et pour l’histoire il ne fallait pas que Tizian puisse la voir, juste sa silhouette parce qu’il est en pleine période de doute.
Et maintenant je vais lire ton dernier chapitre !!!!

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