Chapitre 2

Tout le monde, même Marie, accourut. Ils prirent tous des chaises. Elisa s’assit entre Victoire et Jessica. Elle était bilingue et traduisait tout à la jeune anglaise.

On entendit des grésillements, puis une voix d’homme s’éleva dans le capsule commune.

-Allo ! Ici la Terre pour la capsule 3793-C ! A vous.

-Ici la capsule 3793-C pour la Terre. On vous reçoit. A vous.

-Parfait ! Ne vous inquiétez pas si il y a quelques secondes de décalages pour les communications. Plus vous vous éloignez de la Terre, plus ce temps va augmenter. A vous.

-Pas de problèmes. Des nouvelles de la Terre ? A vous.

-La température sur Terre s’élève actuellement à 49°C. Montée des océans de 3 centimètres ce mois ci. La population française s'élève à 87 millions,et celle mondiale atteint 11 milliards. Le syndrome CH-119 a atteint les quatre millions de victimes pendant la nuit. La tempête qui ravage la côte ouest des Etats-Unis est maintenant pasée sur tout la Californie. A vous.

-Comment est notre trajectoire ? A vous.

-Vous êtes parfaits ! Vous voulez des précisions  sur votre destination ? A vous.

-Oui, s’il vous plaît. A vous.

-Vous vous dirigez droit sur Elpis. Elle est faites de 45% d’eau non salée, sous forme liquide et solide, et de 54% de terre.Le dernier pour cent est encore inconnu. Son atmosphère est composée à 39% d’oxygène, à 60% d’azote et à 1% de gaz rares pour la plupart inconnus. On ne connaît pas encore leurs effets sur notre organisme. A vous.

-Vous plaisantez ! s’écria Daniel.

A ce moment le chaos s’empara des astronautes. Tout le monde avait peur des pourcentages inconnus. Jeremy fit revenir le calme.

-Silence ! Quels sont potentiellement les risques ? A vous.

-Transformation des poumons au bout d’un certain temps. C’est tout ce dont nous sommes sûrs. A vous.

-Vous le saviez depuis longtemps ? A vous.

-Non c’est une découverte récente, et vous étiez déjà partis. D’autres questions ? A vous.

Jeremy interrogea l’équipage du regard. 

-Non, c’est bon. A vous.

-On vous recontacte en cas de besoin. Terminé.

Et la communication coupa brusquement.

-Bon, conclut Daniel, c’est déprimant.

Il avait dit à voix haute ce que tout le monde pensait à voix basse. Il continua sa pensée :

-On ne va pas survivre, c’est évident.

-Mais non, on va s’en sortir ! protesta Jeremy.

-Ils ne savent même pas si certains gaz sont toxiques, l’interrompit Victoire.

-C’est vrai qu’il y a beaucoup de dangers… Mais en même temps je préfère qu’il n’y ai que des risques plutôt que la certitude de mourir, intervint Elisa, et il y a plein de bonnes nouvelles non ? 

-Quelle genre de bonne nouvelle ? l’interrogea Daniel, comme le fait que nos poumons vont muter ? Si c’est vraiment le cas, on ne pourra jamais retourner sur Terre.

-C’est pas dans le programme, argumenta Elisa, on est censés rester sur Elpis. Non, plutôt le fait qu’elle est habitable et en plus avec beaucoup d’eau ! 

-C’est comme pour les gaz, ils ne sont pas sûr ! répliqua sa meilleure amie.

-Pas à 100 % , mais je pense que 98 % s’en rapproche assez, insista l’autre. 

Les deux filles continuèrent à se chamailler gentiment. Daniel avait complètement lâché l’affaire et Jeremy était perdu dans ses pensées.

Marie, elle, alla s’isoler dans le dortoir des filles et ne redescendit que pour préparer le déjeuner. 

Le reste de l’équipage se répartit dans les différentes capsules, en évitant soigneusement celle de sport, sauf Aaron et Gabriel qui jouèrent avec le tapis de course. Elisa se mis dans un fauteuil et lut un des livres qu’elle avait apportés, Théo pris un livre au hasard dans la bibliothèque et s’installa à côté d’elle. Plus loin, Daniel, en profonde réflexion fut surpris par Leah qui interrompit sa crise existentielle pour lui demander toute sorte de choses jusqu’à ce que Mathilde se loge entre les deux jeunes gens et attire toute leur attention. Jérémy commença une discussion avec Alice. Lucas se reposa dans le canapé et discuta avec Jessica avec entrain. Il ne devait pas voir qu’elle ne comprenait qu’un mot sur deux. Ulysse se rapprocha de Victoire et lui dit :

-Salut !

-Heu… Bonjour... 

-Je m'appelle Ulysse. Et toi ?

-Victoire. 

-Tu viens d’où ? demanda-t-il pour relancer la conversation. Moi, j’ai grandit à Strasbourg jusqu’à mes 6 ans. Après, on est venus vers Paris !

-Ah. Cool. J’ai toujours habité à Paris. T’as quel âge ?

-15 ans.

-14. Sinon, pourquoi tu t’es engagé dans cette mission ?

-Alice et moi on pense que l’humanité ne survivra pas sans Elpis, et j’ai toujours voulu faire la une des journaux !

-C’’est Elisa qui m’a motivé, si elle n’était pas à bord, je ne serais jamais venue. Cette fille, je la suivrais jusqu'à la Lune ! Enfin, encore plus loin… 

-Je suis sûr qu’elle ferait pareil.

-C’est possible ! 

Un petit silence s’installa, mais l’adolescente reprit :

-Ta famille te manques ?

-Oui, un peu...Mes parents me manquent mais comme Alice est là, je ne suis pas seul, donc ça va.

-Moi aussi ils me manquent, mais, en plus d’Elisa, j’ai un doudou, pour m’aider à tenir le coup. Ne le dis pas !

-Aucun problème ! Je dois dire que j’ai gardé le mien jusqu’à mes 12 ans.

-Promis, je ne le répèterais pas, elle hésita mais demanda tout de même, tu penses qu’il y a quoi entre Marie et Théodore ?

-J’avoue que leur relation m'inquiète un peu.

-Théo t’as parlé tout à l’heure, non ? 

-Oui, oui…

-Si tu ne veux pas le dire, ne te sens pas obligé !

-Non, t’inquiète. Je voulais juste être sûr qu’il allait bien. Et oui, il y avait quelque chose entre lui et Marie, quelques années auparavant.

-Je le savais ! On voit quand il y a de l’alchimie entre deux personnes.

-Il se sont séparés.

-Ah... Mais il y a une chance pour qu’ils se remettent ensemble, qui sait ! s’écria Victoire, quand la magie opère...

-Vaut mieux ne pas s’en mêler… suggéra Ulysse.

-Je suis totalement d’accord là dessus, on les laisse se faire du mal sans intervenir. 

-Dis comme ça...

-C’était de l’ironie, rit la jeune fille.

-Non, vraiment ? répondit sarcastiquement le garçon.

-Il faut les laisser faire, mais si ça dégénère, on intervient.

-Oui, oui... Sinon, tu as bien dis que tu était fille unique ? interrogea l’adolescent.

-Non, mais tu as deviné.

-Je l’ai perçu dans ta façon de vivre.

-Heu… Ok, pourquoi pas !

-Sûre de toi et indépendante, c’était évident. Aussi, je suis télépathe. 

-Trop bien ! Tu m’apprendra ?

-Bien sûr, avec plaisir !

-Cool, merci ! Bon, il va falloir que j’y aille !

Et Victoire lui lança un clin d’œil en s’en allant.

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Eryn
Posté le 11/06/2020
Coucou !
Bon les jeunes sont lancés en direction de leur nouvelle destination. Je me demande si le ton du type avec qui ils communiquent ne pourrait pas être un peu plus dramatique ? Il leur donne les statistiques sur terre comme si il commentait la météo.
L'histoire de la maladie transmise par les chats par exemple, pourrait être abordée autrement, parce que théoriquement, les jeunes venant de partir sont déjà au courant de ce qu'il se passe chez eux ! Alors le gars pourrait dire "la montée des océans a causé de nouvelles destructions sur la côte est des états unis. Le syndrome XB-2028 a tué cent vingt six mille personnes supplémentaires depuis votre départ, et une tempête ravage la côte ouest des Etats-Unis." = Il donne les nouvelles depuis le départ des jeunes, vu que pour la situation de la terre, ils la connaissaient déjà. Ce n'est pas grave si tout n'est pas expliqué pour le lecteur.
(par exemple on ne sait pas que la maladie est transmise par les chats, mais on s'en fout : "syndrome" et "tué" donnent suffisamment d'informations pour qu'on comprenne que c'est une maladie grave qu'apparemment l'humanité n'a pas réussi à endiguer). Je ne sais pas si ce que je dis est clair ^^ Dans ta version, les explications sont pour le lecteur, et ça se sent, alors que dans ma proposition, les explications sont bien destinées aux jeunes de la fusée : on leur donne l'évolution de la crise depuis leur départ (et en même temps cela informe le lecteur). J'aurai retiré le "rien de particulier" aussi. Non ?
Blackval31
Posté le 12/06/2020
Merci ! Tu as raison, on a un peu banalisé la destruction et on s'est rendues compte récemment que ce n'etait peut-etre pas la meilleure option. On va modifier !
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