Le père d’Anselm hésita à ouvrir une bouteille de Clairette, mais puisqu’il était trois heures du matin, ils décidèrent qu’une tisane et une tablette de chocolat noir seraient plus appropriées.
Une poche de glace pressée sur son poignet, Anselm fixait la Clef posée sur la table basse du salon. La sienne. Il l’étudiait comme s’il la découvrait – après tout, elle venait juste de sortir de lui – mais il la connaissait déjà. Les arabesques qui ornaient la tige, les crans du panneton et le dessin dans l’anneau, comme une aile déployée, lui étaient aussi familiers que son visage.
Il la reprit dans sa main. Le métal argenté était tiède, et son poids rassurant. La Clef de Florence tirait sur le doré, était un peu plus petite et possédait un anneau hexagonal. Anselm préférait la sienne.
— C’est quelque chose, hein ? souffla son père.
Il ne l’avait pas entendu arriver. Étienne posa son plateau sur la table, tira le fauteuil pour se rapprocher, et passa un mug à son fils.
— Ça va mieux, ta main ?
— Ça va, j’ai évité l’entorse de peu.
Il ne raconterait jamais comment il s’était réveillé en lévitant au-dessus de son lit, et comment il était tombé comme un sac de sable sur sa table de chevet.
Ils trinquèrent – camomille contre verveine – et sirotèrent leur boisson dans un silence prudent. Anselm essayait de savourer l’instant, de ne pas penser au chamboulement de cet évènement, peut-être plus grand que quand ç’avait été Flo.
Si son père évitait de le regarder, lui laissant du temps et de l’espace, Anselm ne pouvait échapper au grand portrait de famille qui décorait le mur du salon, entre deux étagères. Gwen aimait bien cette photo, elle les taquinait en les appelant « la tribu Ricoré ». Il n’y avait bien que les quatre membres de la famille Nero pour trouver des nuances dans leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus.
Ils regardaient le photographe sur la plage où ils avaient passé cet été. Anselm avait le sourire forcé du gamin qu’on a arraché à son château de sable et un coup de soleil sur l’épaule, Flo souriait de toutes ses dents manquantes en montrant un coquillage troué. Leurs parents les encadraient, un peu solennels, très en vacances. Étienne en short et mollets poilus, Diane en paréo fleuris et tresses mouillées.
— Elle serait fière de vous deux, dit soudain Étienne.
Il avait suivi le regard d’Anselm, et si la sombre époque des sanglots incontrôlables était loin derrière eux, il ne pouvait contenir l’émotion dans sa voix.
— Très fière. Et moi aussi, je le suis.
Anselm se brûla la langue avec sa camomille. Il n’y avait rien d’exceptionnel à ce que sa Clef s’active à vingt-deux ans.
— La maison va être bien vide, avec vous deux à Akademia, poursuivit son père.
C’était bien ça qui empêchait Anselm de sauter de joie. Tout nouvel arkan devait plier bagage et rejoindre la ville cachée la plus proche, où il pourrait travailler son don jusqu’à le maîtriser entièrement. Il obtenait alors un diplôme qui l’autorisait à vivre parmi les ordinaires sans risquer leur vie ou la loi du secret.
La poche d’Akademia était de loin la plus grande de France. Le lieu originel où les arkans avaient reconstruits leur cité, après la chute de l’Atlantide.
Avant, il était exigé un an d’autarcie avant d’espérer recevoir le droit de partir. À l’époque de son père, c’était six mois minimum, et on pouvait demander à sortir sans trop de difficultés. Depuis que Corentin Ballade était magistrat civil, les règles s’étaient encore assouplies, et il était question de pouvoir bientôt obtenir son diplôme après un simple mois.
La priorité était la loi du secret, pas l’isolement, répétait-il.
— Anselm.
Il cilla, réalisa qu’il ne disait plus rien depuis un moment, mais que ses mains tremblaient légèrement autour de sa tasse. Ils s’observèrent comme ils évitaient de le faire depuis plusieurs années.
— C’est le meilleur moment, je crois, pour qu’on parle vraiment toi et moi. J’ai des choses à te dire, depuis bien trop longtemps.
Une grosse pierre lui broyant le larynx, Anselm acquiesça. Son père se rapprocha du bord du fauteuil, cherchant les bons mots.
— À la mort de ta mère, j’ai lâché prise.
Même en s’y attendant, Anselm sentit ses organes se glacer. Il baissa les yeux sur sa Clef, tandis que son père posait ses paroles avec précaution.
— J’en ai encore honte, aujourd’hui. Je pense que tu le sais, mais les services sociaux étaient alertés. Pour Florence et toi.
Il savait, oui. Il avait menti à son maître d’école en assurant que tout se passait bien à la maison. Il n’oublierait jamais ces moments où son père fondait brusquement en larmes au milieu du repas, d’un film ou de la nuit. Quand Anselm se rendait dans la chambre de Florence pour vérifier que les insomnies de leur père ne l’avait pas réveillée.
— Mais tu es allé mieux, dit Anselm avec un sourire forcé. T’as tenu le coup. Je me rappelle du jour où tu t’es remis à la guitare.
L’expression de son père ne se détendit pas d’un iota.
— Tu m’as fait tenir, Anselm. Je te voyais essuyer mes pots cassés, t’occuper de la maison et de ta sœur pendant que je luttais pour ne pas perdre mon travail. Ça, je ne me le pardonnerai jamais.
Son père croisa les doigts devant son visage, le regard embué mais fermement posé sur lui. Anselm voulut lui dire qu’il ne lui en voulait pas, mais s’entendit prononcer comme une supplique :
— C’était mon rôle. Flo était plus jeune.
Sa déclaration secoua son père comme une décharge. Il abattit le poing sur le dossier du fauteuil.
— Ce n’était pas ton rôle, Anselm ! Tu étais l’enfant, j’étais le père : c’était à moi de prendre soin de vous, pas l’inverse !
Sa tisane lui remuait dangereusement l’estomac. Son père s’était repris en main au bout d’un moment. Petit à petit, il avait géré le nettoyage de la maison, accompagné Florence à la danse, aidé Anselm avec son solfège, surveillé les devoirs, cuisiné, déclaré l’extinction des feux, contrôlé le temps d’écrans en semaine…
Et Anselm avait vu toutes ces responsabilités lui être arrachées des mains. Non, ce n’était pas à lui de le faire, mais il l’avait fait et y avait investi tout ce qu’il était et comptait devenir. Bien sûr il était heureux d’avoir retrouvé son père, un adulte solide sur lequel s’appuyer, quelqu’un qui le gronderait s’il rentrait trop tard et aurait un œil critique sur son travail. Mais en même temps…
C’était injuste, non ? Qu’on lui reprenne tout ça. Qu’on se permette de le gronder ou de critiquer son travail.
— Anselm, fiston.
Son père lui prit la main. Elle était glacée contre la peau moite d’Anselm.
— Je suis désolé.
Le cœur d’Anselm se déplaça dans ses tempes.
— Je suis profondément désolé, et je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu as fais. Ce que tu as sacrifié.
Il avait attendu ça. Ces mots. Depuis douze ans, Anselm les guettait au détour d’un repas, à la fin d’un film, pendant leurs séances de musique, à son anniversaire. Douze ans, et voilà qu’ils tombaient.
Et il en ressentait un tel vide. Comme une porte qu’on fermait enfin, l’abandonnant sur le seuil d’un endroit trop vaste pour qu’il ose s’y confronter. Et son père avait beau le serrer dans ses bras, lui frotter le dos, essuyer les larmes sur ses joues, Anselm se sentait très seul.
— Tu dois vivre ta vie, maintenant, dit son père. Ça va aller, tu verras.
Son père n’avait plus besoin de lui. Anselm éclata en sanglots.
**
Florence retint son souffle en entendant le craquement lointain d'une voiture, et cessa de triturer sa Clef. Elle la rangea sous son col roulé et se leva, essuyant la sueur qui collait les petits cheveux sur sa nuque. Dans la poche, il régnait toujours une chaleur printanière en journée, et une fraîcheur prononcée la nuit. Mais l'extérieur était soumis aux caprices de la météo, et Grenoble se débattait aujourd'hui avec une bruine étouffante.
Le grondement des roues s'accentua, faisant accélérer le cœur de Florence alors qu'elle réalisait que voilà, c'était vrai, Gwen et Anselm allaient la rejoindre dans la poche.
Ces deux derniers mois avaient été bizarres pour elles, séparées pour la première fois depuis le CP. En s’installant à Akademia, Florence s’était attendue au manque et à la solitude, mais pas au soulagement d’être seule. Elle avait eu l’impression de se découvrir.
Cependant, l’accident de Gwen lui avait fait comme une décharge. La peur de la perdre l’avait fracassé, et apprendre l’activation de sa Clef aux premières lueurs de l’aube avait été une joie sincère. D’autant plus que leurs Clefs appartenaient au même groupe.
Mais là, à nouveau, l’incertitude. Ils se verraient tout le temps, tous les jours, et si elle n’aimait plus ça ? Ou si eux n’aimaient pas la Florence d’Akademia ?
Ne pas y penser.
Elle s’étira, fit craquer sa nuque et ses jointures, et chaussa un grand sourire pour accueillir les deux voitures qui cahotèrent avant de se garer. L’entrée de la poche était aussi inhospitalière et isolée que possible. Si jamais un visiteur lambda venait s’y perdre, il tombait sur un petit parking et une maison estampillée d’un obscur nom d’entreprise de parpaings.
En s’avançant davantage, on pouvait voir une cage de métal qui servait de garage à vélos. Généralement, les étudiants d’Akademia lui préférait celui à l’intérieur de la poche. Mais Bastien et Clémence devaient y garer leurs scooters, sur-protégés par les cadenas confectionnés par le premier.
Les portes des voitures s’ouvrirent dans un bel ensemble, et le père de Florence déclara :
— Et voilà, le grand jour est arrivé !
Il avait l’air heureux et triste à la fois. Florence se pressa de l’embrasser pour ne plus le voir.
Elle salua ensuite la mère de Gwen, et aida à décharger les valises. Anselm avait pris sa guitare, bien sûr, même s’il n’en jouait plus très souvent ; et Gwen avait sa mallette et son carton à dessins. L’art, dans tous ses états, restait une pratique imposée dans l’éducation arkane.
Et même s’il n’y avait pas grand monde aux récitals de poésie, aux soirées slam et aux spectacles de danse, si les concerts étaient fait à la sauvage dans le parc et les peintures rarement affichées, il était mal vu d’y couper.
— Tu vas bien, ma puce ?
— Super, répondit-elle à son père. Et me regarde pas comme ça, j’ai demandé pour sortir vous accueillir.
Il lui ébouriffa les cheveux, mais elle savait à quel point le protocole lui tenait à cœur. C’était pour ça qu’il gardait sous scellé – pour encore deux jours – la Clef de l’arkan qui avait aidé Gwen le jour de l’accident. Anselm avait ce respect des règles chevillé au corps, Florence un peu moins. Elle trouvait injuste que le pompier aie été puni.
— Sympa, le piercing, frérot ! dit-elle pour changer de sujet.
Anselm toucha l’anneau d’argent à son sourcil, puis frotta nerveusement ses cheveux coupés ras en regardant derrière Florence. L’entrée cachée de la poche. Leur père vint poser une main sur son épaule, et ils échangèrent un regard lourd de mots que Florence n’entendait pas. Elle réalisa alors – peut-être stupidement – qu’Anselm était le plus grand de la famille.
Il avait pris la taille de leur mère.
— Allons-y, lança la maman de Gwen avec énergie. Gwen et moi allons brûler de l’encens au temple, vous vous joignez à nous ? Je rêve depuis toujours d’y aller avec toi, ajouta-t-elle en posant un baiser sonore sur le crâne de sa fille.
Gwen se dégagea, les joues aussi rouges que ses cheveux teints, et leva les yeux au ciel pour chasser sa gêne. Sa mère se disait une croyante modérée – le dieu Poséidon n’avait pas sauvé leurs ancêtres durant la chute de l’Atlantide, il ne fallait pas exagérer – mais trouvait important d’assainir la maison à coup de sauge, ou de bénir leur arrivée à la flamme d’un briquet.
— Prenez ce temps pour vous deux, répondit Étienne. Mais je vais entrer aussi, j’aimerais passer au poste. Prêt, les jeunes ?
Ce fut à Florence de lever les yeux au ciel ; « les jeunes ».
Ils se chargèrent de toutes leurs affaires et pénétrèrent dans la fausse entreprise, jusqu’au mur du fond devant lequel Gwen et Anselm se figèrent. Florence se rappela sa propre panique quand elle avait été à leur place.
Avec émotion, elle fit ce dont ils rêvaient depuis la primaire ; elle se glissa entre eux et proposa :
— À trois ?
Gwen retint son souffle et Anselm répondit :
— Trois.
Ce fut avec un petit rire qu’ils traversèrent et se trouvèrent en un battement de cils sous l’arche en pierre qui dominait l’agora d’Arkanie.
La grande place publique en imposait par son silence. Jadis, il y avait eu assez de gens pour que le frottement des semelles efface l’immense mosaïque qui la décorait ; il ne restait aujourd’hui que quelques couleurs affadies ici et là.
Sur leur droite, les fantômes de l’ancienne ville répondaient au vide muet de l’agora. Il restait, au premier plan, quelques bâtiments encore debout ; le siège de la Conque et le poste de police arkan, notamment. Mais même Étienne Nero, magistrat judiciaire, s’y rendait peu. Au-delà se déroulait une suite de maisons inhabitées et à moitié effondrées, des fontaines asséchées, quelques statues manchots ou étêtées et un théâtre à l’accès interdit car devenu trop dangereux.
Florence s’y était aventurée une fois, mais l’ambiance mortifère l’avait mise trop mal à l’aise. D’autres à Akademia n’étaient pas aussi frileux ; Lucas s’y trouvait peut-être même en ce moment, avec sa caméra.
De là où ils se tenaient, l’hospition d’Akademia – où Florence et ses camarades résidaient – s’imposait au bout d’un long chemin pavé percé de nids-de-poule. Deux sapins de belles tailles en marquaient l’entrée, et l’œil habitué voyait la statue du fondateur des lieux au milieu d’une pelouse toujours verte.
Sur leur gauche, après une courte allée bordée de cyprès, le temple resplendissait comme s’il était régulièrement restauré – et sûrement était-ce le cas. Le marbre était d’un blanc resplendissant, les colonnes d’un bleu nacré liserés d’or. Une représentation de Poséidon décorait le fronton. Florence y était entrée une fois, et gardait le souvenir d’un intérieur tout aussi lumineux et précieux, figé dans un passé antique à défaut d’être authentique.
Elle préférait l’aspect vieillot et rafistolé d’Akademia.
— Regarde toutes les offrandes, Gwen ! s’enthousiasma sa mère. J’ai bien fait d’apporter quelque chose. On revient !
Elle arracha presque la valise des mains de sa fille et l’entraîna jusqu’au péristyle qui semblait effectivement chargé de bougies et de fleurs séchées. L’odeur d’encens montait jusqu’à eux.
— C’est toujours comme ça ? questionna Anselm.
— Non, répondit sa sœur. Mais les prêtresses préparent le jour des survivants, et le grand-prêtre va revenir de pèlerinage. Rebecca m’avait dit que les gens étaient impatients.
— Des nouvelles d’elle, d’ailleurs ? s’enquit Anselm.
— Aucune, répondit-elle sèchement en regrettant de l’avoir mentionné. Ses parents sont venus récupérer toutes ses affaires y a une semaine.
Il n’insista pas, et Florence ravala son amertume. Elle croyait avoir noué quelque chose avec Rebecca, avait même été fière de s’adapter à quelqu’un qui n’était ni Gwen, ni Anselm. Mais Rebecca était partie du jour au lendemain et, après quelques messages brefs, ne répondait plus.
— Alors, Anselm, tes premières impressions ? demanda gauchement leur père pour alléger l’atmosphère.
L’œil qu’il posa sur Florence était désolé. Anselm se prêta au jeu, observant tout autour de lui.
— C’est très vide, avoua-t-il. Et l’absence de ciel est perturbant. On dirait une grotte, mais avec de la lumière.
— C’est exactement ce que je t’avais dit, maugréa Florence.
— Oui, mais là je le constate, répliqua-t-il avec un sourire en coin. Y a des murs pour délimiter la poche, ou… ?
Il ne trouva rien pour terminer.
— Pas des murs, répondit Florence. Je te montrerai. C’est derrière les jardins d’Akademia.
À l’instar de tous les nouveaux, elle s’y était rendue pour poser la paume sur l’étrange surface qui les cloisonnait. On aurait dit de l’air compact, inodore et obscur.
— En fin de journée il y a un peu plus de monde, assura leur père. Au temple, surtout. Mais tu verras, Akademia est plutôt animé. Et je pense que tu seras aisément autorisé à sortir. Corentin n’est pas du genre à enfermer ses étudiants, bien au contraire.
Étienne parlait toujours avec une certaine familiarité du directeur d’Akademia – sa fonction principale en tant que magistrat civil, bien que le poste aie concentré plus de responsabilités à l’époque où Arkanie était habitée. Pourtant, Florence et Anselm ne l’avaient jamais rencontré, il n’était jamais venu manger chez eux ou prendre l’apéro avec sa famille.
Et heureusement… Si Florence avait dû côtoyer Matthéo Ballade plus que nécessaire, elle serait en prison pour meurtre.
— Ah, les voilà, annonça Étienne en la sortant de ses pensées.
La mère de Gwen avait les joues roses et l’œil brillant d’émotion. Gwen, elle, l’observait avec un sourire attendri.
— C’est là qu’on se quitte, alors, annonça Étienne. À moins que vous ayez changé d’avis ?
— On se débrouille, assura Anselm, vous embêtez pas.
— C’est pas trop lourd, ajouta Gwen avant que sa mère insiste. À bientôt ?
Sa mère la serra fort dans ses bras, lui glissa quelques mots à l’oreille et l’embrassa sur le front avant d’offrir une chaleureuse étreinte à Florence et Anselm.
— À bientôt, répondit Étienne pour les deux parents avant de les embrasser à son tour.
Florence était quelque peu soulagée de laisser toutes ces émotions dans leur dos, et elle savait que son frère aussi, mais Gwen se montra silencieuse en remontant le chemin vers Akademia. Elle se rapprocha de son amie d’enfance et la prévint :
— Y a un pot d’accueil qui a été organisé pour vous, ce soir. Et je vais pouvoir vous présenter Lilliane.
Gwen hocha la tête, puis ses traits se détendirent et elle avoua :
— Je suis très heureuse d’être là avec vous deux.
Et Florence réalisa que finalement, elle aussi.
J'adore qu'il y ait autant de questions posées sans réponses, et que pour autant ça ne gêne pas du tout la lecture. Ce savant mélange de dire et pas-dire me réjouit, comme un dosage parfaitement réussi dans un plat.
J'ai été surprise qu'il s'agisse des atlantes et pas de gens inconnus, car ça nous met à moitié dans notre monde, un peu comme dans Pullman. C'est un genre hybride tellement difficile à maîtriser, je trouve ; personnellement, je ne l'ai pas encore tenté, mais je pense que j'essaierai un jour. Ici, j'ai trouvé que ça fonctionnait pour le moment.
Le seul truc qui m'a chiffonnée, c'est l'agora et le péristyle du temple, je ne suis pas certaine de pourquoi. Peut-être parce qu'ils apparaissent dans beaucoup de romans jeunesse ? Peut-être parce que j'aurais préféré que même en gardant Poséidon et les atlantes, tu crées d'autres bâtiments et rituels religieux ? Comme s'ils avaient évolué avec le temps ? Je ne sais pas. Mais j'étais frustrée que ce soit des trucs littéralement hérités du monde grec à un endroit où j'ai senti que ça aurait pu être des inventions droit de ton imagination. C'est un micro-détail, ceci dit.
Les personnages me plaisent énormément. Je comprends tout à fait l'ambivalence de Flo. J'adore le comportement des parents. Il y a un truc naturel et organique entre ces gens qui fonctionne merveilleusement bien.
Hâte du prochain chapitre !
Encore merci, Nanou ! ♥