Chapitre 2 :

Le majordome agrandit quelque peu ses yeux mais ne sembla à aucun moment perturbé par la question. Il sourit doucement avant de répondre.

-Non si j'avais déjà rencontré un si joli visage je m'en souviendrai.

-Arrête avec tes phrases de drague à deux balles. Cela ne m'effleure pas. Je les utiliserais encore moins.

-C'est bien dommage car avec le bon ton et le bon geste vous pourrez toutes les faire tomber à vos pieds monsieur.

-Cela ne m'intéresse pas, je dois te le dire en quelle langue ?

-Alors voyons, japonais, anglais et peut-être même chinois.

-C'est quoi ça ?

-Les langues que je vais vous enseigner car si vous sortez avec une fille de commerciale il est mieux pour vous de connaître les langues les plus parlées au monde. En plus de parfaire votre français de façon élégante, cela va de soi. 

-Et tu vas me dire que tu sais tout cela ?

-Yes sir. Pour satisfaire tout un chacun j'ai étudié tout cela et il semblerait qu'aujourd'hui c'est à moi de vous l'enseigner.

William ne supportait pas du tout l'homme face à lui. Il dégageait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Son instinct lui disait presque de se tenir à l'écart. Un comble pour quelqu'un qu'il va devoir supporter tous les jours. Il se disait qu'il allait devoir le faire craquer et rapidement pour supprimer ce malaise. Et cela commençait dès maintenant. Il arma son poing et frappa le mur derrière le majordome qui...n'avait pas bougé d'un pouce. Il sourit même.

-Ce genre d'intimidation ne marche pas sur moi navré.

-Ah oui ?

Il recommença mais cette fois droit sur son visage mais Caecilius arrêta le poing à quelque centimètre de son visage. William essaya de forcer mais l'homme face à lui ne semblait pas flancher. Il avait de la force. Le combat ne lui était pas inconnu pour ne pas avoir bougé d'un centimètre au premier coup. Le Jones savait maintenant que l'intimidation par les coups ne marcherait pas. Il allait devoir procéder autrement. Mais il n'eut pas le temps de plus réfléchir qu'il est ligoté par un fil invisible.

-Qu'est-ce que ?!

-Monsieur je vais être honnête avec vous. J'ai une façon de procéder particulière. Si vous faites exprès de ne pas avancer dans mes cours je serais dans l'obligation de vous punir.

-Tu n'as pas le droit de lever la main sur moi. Je suis ton supérieur.

Caecilius ne put retenir un petit ricanement.

-Dite cela à votre père monsieur car il m'a donné l'autorisation et il m'a même dit que cela devait faire mal. Afin que je vous modèle à ma guise et que vous deveniez une toute autre personne. Moins...coincé.

-Je te permet pas !

-Veuillez m'excuser monsieur. Mes mots ont dépassé ma pensée. Mais nous devons commencer les leçons. Avez vous une préférence monsieur ? Le thé, la cuisine, les langues, la danse, la conversation, la posture et je peux sûrement vous en citer d'autres encore. Il y a tant à faire.

-Libère-moi je ne compte pas te suivre.

-C'est bien dommage. Hmmmm commençons par la cuisine dans ce cas.

Caecilius commença à partir mais William ne bougea pas, toujours les bras liés par il ne sait quoi. Voyant qu'il ne suivait pas, le majordome se retourna vers le Jones.

-Allons y monsieur.

-Non je refuse.

Il soupira en voyant qu'il était têtu. Mais cela lui plaisait au fond.

-Dans ce cas je n'ai pas le choix.

Il leva ses mains et William se sentit tiré en avant. Il résista comme il pouvait à cette force. Il se concentra même pour essayer de lutter. C'est là qu'il vit en se concentrant ce fil très fin qui entourait son corps et qui le reliait à Caecilius.

-C'est quoi ça ?

-Un fil incassable très fin. Il a les propriétés très utile pour tenir les chiot agressif et non obéissant en laisse bien que le terme fin ne s'y prête pas en temps normal mais là si. Ne lutter pas, une fois attaché on ne l'enlève pas sans mon accord. Donc pour l'heure...vous êtes mon prisonnier monsieur. Sur ce, nous avons une leçon de cuisine. Allons-y.

-Non !

-Si.

Caecilius avança de nouveau et tira le Jones derrière lui. En passant une porte, le brun mit un pied de chaque côté pour le bloquer et tirer aussi fort qu'il le put. Plusieurs intendantes qui passaient par là avaient directement fait demi-tour. Ils ne voulaient pas savoir, ni voir.

-Monsieur je vous ai déjà dit que vous ne pouviez rien faire.

-Laisse moi en juger par moi même Caecilius de mes deux.

-Monsieur sérieusement ? Votre langage.

-Rien à faire.

Il tira une nouvelle fois et Caecilius décida de le libérer mais seulement en lui donnant fortement du moue. Comme prévu le brun tomba au sol sur le dos. Le majordome fit résonner ses talons et passa de nouveau la porte et se pencha sur sa proie maintenant au sol.

-Je vois qu'on a de la force monsieur. Mais évitons de détruire le mobilier voulez vous. Pauvre porte.

-Tu m'as libéré pour cette raison ?

Au fond, il avait surtout envie de le voir se fracasser au sol.

-Exact. Maintenant levez-vous. Ce n'est pas digne de la famille Jones que leur enfant soit aussi vulgairement étalé sur le sol. Vous ne pensez pas ?

-La ferme.

Il se leva et repoussa son majordome pour tourner les talons et partir.

-Où allez-vous ?

-Le plus loin possible de toi.

-Navré mais vous avez une leçon.

William est de nouveau stoppé et il senti alors de nouveau le fil autour de lui. Il regarda son majordome et celui-ci avait un sourire victorieux sur le visage.

-Merde.

-Monsieur ne m'obligez pas à vous ligoter entièrement comme un vulgaire saucisson pour vous conduire à votre leçon.

-Essaye et je te plante.

-Essayez toujours.

-Je vais me gêner.

Finalement Caecilius réussit non sans peine à conduire William jusqu'aux cuisines du domaine. Mais il avait dû verrouiller la porte pour pas qu'il ne fuit une fois le dos tourné. Il n'avait jamais eut aussi têtu et résistant. Mais il en aurait une plus grande satisfaction à le faire sombrer.

-Bien je vais vous libérer maintenant monsieur.

La résistance ressentit par le brun diminue puis disparaît mais il ne vit pas le fil regagner son propriétaire. Mais il préféra rester loin de l'homme à ses côtés. Il ne pouvait pas sortir d'ici. Il pourrait défoncer un mur mais il n'imagine pas le savon que son père lui infligerait. Il n'avait vraiment envie d'être de nouveau couvert de bleu et de blessures comme était son quotidien, enfant comme était tradition dans leur famille pas du tout ordinaire.

-Bien commençons monsieur. Que savez-vous faire ?

-Rien.

-Je vois. Commençons simplement dans ce cas. Que pensez-vous d'un tartare de bœuf ou de saumon.

-Fait ce que tu veux.

Le majordome sortit alors les ingrédients et une fois le tout prêt.

-Venez monsieur, je vais vous apprendre.

-Non mais tu crois vraiment que je vais le faire ? Puis il est hors de question que je m'approche de toi.

-Bien comme vous voulez.

Le majordome commença alors sa préparation. Il tailla le bœuf avec une grande précision. Au départ William ne regardait pas mais depuis qu'il l'avait vu avec le couteau en main. Il fut impressionné de son agilité. Caecilius l'avait bien senti.

-A vous monsieur j'ai terminé.

Il plaça le jaune d'œuf sur le dessus et le présenta au brun.

-N'espère pas que je le mange. C'est sûrement empoisonné où je ne sais quoi.

-Monsieur vous m'avez vu le préparer sous vos yeux.

Il finit par goûter et trouva cela délicieux.

-A vous maintenant monsieur.

Il souffla en disant :

-J'imagine que si je ne fais rien tu ne me laisseras pas sortir ?

-En effet.

-Bien donne moi ce couteau.

Il lui donna et une fois le majordome le dos tourné le Jones lança ce fameux couteau. Caecilius sentant l'agression s'arrêta et se pencha sur le côté pour esquiver le couteau. Il se planta alors sur le mur un peu plus loin.

-Monsieur....Si vous tentez de me tuer soit mais je serais dans l'obligation de répondre. 

-Me répondre ? Tu as peut-être le droit de me faire du mal pour me punir ou je ne sais quoi mais me tuer. Je ne suis pas sûr que mon père en soit ravi.

Caecilius posa l'assiette et arriva à toute vitesse devant le Jones et le bloqua contre un mur.

-Certes mais il y a certaines douleurs, certaines choses qui peuvent vous poursuivre à vie. Ne m'obligez pas à en arriver là monsieur.

-Je n'ai rien à faire de tes menaces.

Le majordome saisit la mâchoire de son supérieur et appuis de son pouce sur ses lèvres.

-Qu'est-ce que tu fais ?!

-Hm ?

Leurs yeux s'accrochent de nouveau.

-Monsieur vous ne prenez pas assez soin de vous.

-Quoi ?

-Vos lèvres...elles sont horriblement sèches. Vous ne vous hydratez pas assez.

Caecilius se recula le sourire aux lèvres et regarda sa montre.

-Bien stoppons la leçon de cuisine pour aujourd'hui. Je vais vous préparer un thé. Avez-vous une préférence ?

-Le thé dégage.

-Charmant monsieur. Hmmm faisons simple. Un thé à la pêche. Allons dans le salon.

-Cours toujours.

-Bien.

William sentit alors de nouveau cette sensation d'être ligoté. Il fut tiré de force jusqu'au salon et il est même attaché au siège sans pouvoir se libérer.

-Détache-moi !

-Non.

-Caecilius !

-Prenez du bon temps monsieur. Je me charge de votre thé, je reviens.

Le majordome quitta alors la pièce. William essaya de tirer sur ce qui le collait au siège mais c'était peine perdu alors pour l'heure il s'avoua vaincu. Mais il était loin d'avoir abandonné son idée de le faire craquer et de le faire quitter la demeure Jones. Il sortit alors son téléphone et ouvrit son application de recherche.

-Alors c'est quoi son nom déjà ? Malo ? Morue ? Morone ? Ah Oui Mordos.

Il entra son nom dans la barre de recherche et commença ses recherches. Mais rien de bien flagrant. Ancien combattant de renom et en reconversion où il aide les personnes à s'ouvrir et parfaire la conversation avec autrui comme il avait un talent incomparable pour cela depuis toujours. C'est ce qu'en disent beaucoup de commentaires d'ailleurs. Poli et serviable et à l'écoute du moindre désir ou questionnement.

-Je vois...Rien de bien malveillant. Dommage je ne pourrais pas m'en servir contre lui. Moi qui espérait trouver quelque chose sur lui qui me permettrait de faire pression, c'est raté.

La porte s'ouvrit à nouveau et William rangea son téléphone en voyant son majordome arriver. Il servit donc le thé et déposa la tasse sur la table devant William. Ce dernier sentit la pression se faire moi forte et se saisit alors de la tasse et la hume. Au premier abord il ne sent pas de poison là non plus. Il goûta et trouva cela très bon même s'il ne le montra pas physiquement. Il n'aimait pas le fait qu'il puisse aimer ce que lui préparait cet homme. Cela l'insupportait au plus haut point.

-Caecilius...approche.

-Oui monsieur.

Il s'approcha et se mit juste à ses côtés.

-Tu as préparé ce thé avec ses mains gantés dégoûtantes ? Tends tes mains.

-Mes gants dégoûtant ?

Il tendit finalement ses mains et William renversa sa tasse bouillante sur ses mains. Il a lui aussi une grande résistance à la douleur et n'avait donc émis aucun son. Le Jones en était un peu déçu mais il gardait son regard supérieur face à cet homme en ayant la anse de la tasse pendouillant à son doigt.

-Même le pire des majordomes sait qu'il ne doit pas se présenter devant son supérieur avec des habits dégoûtant.

Caecilius se retenait de lui sauter directement à la gorge. Il l'excitait au plus haut point en à peine une demie journée. Finalement il allait peut-être commencer sa torture dès aujourd'hui. Mais il se doit de ne pas y aller trop fort. Pas encore. Il n'est pas encore mûr et prêt pour tout cela.

-Je suis navré monsieur. Pour la peine je vous autorise à me punir.

-Te punir ? Cela me semble assez intéressant.

-Mais je me dois de vous punir également monsieur.

-Et pourquoi ça ?

-Eh bien vous avez volontairement ruiné ma tenue et votre thé.

-Ton thé était immonde.

Caecilius se redressa et saisit un bout du gant entre ses lèvres.

-Vous ne savez pas mentir monsieur. Je me vois dans l'obligation de vous punir pour cela également.

Il tira sur son gant qu'il retira et il tomba au sol. Faisant ainsi apparaître sa main naturelle au yeux du brun. Il saisit avec sa main toujours ganté et chaude dû au thé la gorge de son supérieur qui malgré le mou était toujours attaché à la chaise.

-Bien, bien. Je vais vous punir monsieur car vous avez été un vilain garçon.

Un frisson passa dans toute la colonne vertébrale du brun. Il ne le sentait pas. Il avait l'impression que sa phrase avait à tout autre sous entendu et il en avait peur. Mais il ne le montra pas.

-Bien comment vais-je vous punir monsieur ?

-Tu oublis que moi je dois te punir.

-Et je me laisserais faire monsieur une fois que moi je l'aurais fait.

Caecilius prit quelque chose dans sa poche et le mit de force dans la bouche du brun. Il referma de force la bouche de son supérieure et plaqua sa main sur cette dernière et sur son nez. La main non ganté attacha alors encore plus les bras du Jones au siège. Il s'agita ne comprenant pas.

-Monsieur si vous souhaitez respirer. Avalez ce que je vous ai donné.

Le brun sentait bien la chose déposée sur sa langue. Mais ne chercha en aucun cas à l'avaler. Il le feint d'ailleurs.

-Non, monsieur vous ne m'aurez pas ainsi. Dois-je faire comme les animaux quand ils ne veulent pas prendre leur comprimé ?

Il caressa sa gorge de ses doigts fin et pâle et commença à faire pression sur sa pomme d'Adam. William commença à déglutir en silence mais ne cherchait pas à avaler. Il ne voulait pas lui laisser ce plaisir et il savait qu'il ne le tuerait pas. La pression sur sa gorge diminue mais elle revient rapidement dans un coup violent et ce qu'il a en bouche se fait avaler. Le brun se pencha et toussa alors que les mains du majordome le quittèrent.

-Qu'est-ce que...tu m'as donné ?

-Je vous ai simplement donné une friandise dont je suis moi même friand.

-Un bonbon ?

-Exact. Même si je dois dire que j'y ai ajouté ma petite touche personnelle.

-Qui est ?

-Un puissant somnifère.

-Pardon ?!

La tête du Jones commença à tourner. Il savait résister au poison. Mais au somnifère pas vraiment. Il savait juste que chez lui le temps pour qu'il se réveille est moins long.

-A mon...réveil...tu vas...morflé...Hiso...ka.

Puis il sombra dans l'inconscience. Le majordome lui retrouva son véritable sourire et dégagea même un peu son visage en tirant ses cheveux un peu en arrière.

-Ahhhh William...tu me mets déjà dans cet état en seulement une demi journée. Je savais que tu étais une proie sublime mais je ne pensais pas que ce serait à ce point.

Il s'approcha, le libéra et saisit sa main. Il touchait finalement sa peau. Il embrassa le dos de sa main, la mordillant un peu au passage. 

-Tu me résiste et me détestes pour l'heure. Mais je te ferai chavirer dans mes filets Liam. Crois en mon expérience. Tu seras mien comme je te modèlerais à ma guise.

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