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Peut-être était-ce à cause du voyage, mais il lui fallut longtemps pour se réveiller le lendemain ; et lorsqu’il ouvrit les yeux, le soleil était déjà haut dans le ciel. Clée dormait encore. Étrange, tout de même, qu’une poupée ait besoin de sommeil… Lorsque Noah se fut habillé, il sortit de la chambre, laissant une note à sa camarade pour qu’elle ne s’inquiète pas. Il réussit à obtenir de l’aubergiste qu’il lui indique le chemin de la bibliothèque. Noah aurait pu la chercher seul, mais ça lui aurait pris plus de temps, alors même qu’il s’était levé tard. Il remercia l’aubergiste pour ses informations et passa la porte pour arriver dehors. On n’était encore qu’à la fin de l’été et pourtant, le temps était assez frais. Noah n’avait enfilé qu’une simple veste, dont il resserra les pans pour se tenir chaud.
De jour, le village était presque plus sinistre que la nuit. Coincée dans une clairière entre une forêt et une rivière, Khotaô avait la mauvaise réputation d’attirer les créatures étranges et c’est cela sûrement qui faisait fuir les éventuels visiteurs. Dans la rue il n’y avait presque personne : seulement une grand-mère qui, assise sur une chaise à bascule devant l’entrée de sa maison, l’observait avec insistance. Détournant le regard, Noah passa devant elle rapidement. Il traversa un enfilement de rues assez larges, avec pour seule compagnie le bruit de ses pas. Les nuages eux-mêmes avaient déserté le ciel. Les lumières des maisons étaient bien sûr éteintes, et avec les rideaux ouverts, on pouvait clairement voir qu’il n’y avait personne dans les maisons. Sûrement étaient-ils tous partis travailler, à cette heure de la journée… Mais tout de même, un tel silence, un tel sentiment de solitude… On aurait presque eu l’impression que le village était abandonné. Après un dernier virage, Noah parvint sur une petite place avec, au centre, une fontaine asséchée. Il y avait aussi un arbre dont les feuilles commençaient déjà à tomber, et de l’autre côté de la place, la bibliothèque.
C’était un petit bâtiment à un étage, percé de quelques fenêtres. La porte était ouverte pour accueillir les clients, mais en hiver, par temps froid, elle devait certainement rester close, avec un simple écriteau pour indiquer que la bibliothèque était ouverte. Sur une vitre de l’étage, un carreau était cassé, qui avait été remplacé par une planche. De la mousse commençait à pousser sur les tuiles du toit. Aucune fumée ne se dégageait de la cheminée. En réalité, c’était un bâtiment qu’on aurait pu qualifier de miteux, de même que toutes les maisons qui encadraient la place. Noah laissa échapper un rire nerveux, puis rejoignit la bibliothèque. Un corbeau croassa lorsqu’il passa près de la fontaine.
L’intérieur était comme laissé à l’abandon. Des brins de poussière flottaient dans l’air, illuminés par les rayons du soleil. Il faisait sombre, malgré les fenêtres aux volets ouverts, et les livres dans les étagères ne semblaient pas être consultés régulièrement. En entrant, Noah eut l’impression de venir briser un silence depuis longtemps installé. Derrière un comptoir, une femme d’âge moyen, les cheveux relevés, consultait un registre. Elle leva la tête lorsque le visiteur entra, et lui adressa un salut silencieux. Noah s’approcha, posa une main sur le comptoir. Les mains de la bibliothécaire étaient légèrement plus foncées que les siennes.
̶ Bonjour madame.
Pas de réponse, mais elle leva tout de même les yeux de son registre. Noah vit qu’ils étaient d’une teinte foncée, qui s’approchait du noir.
̶ Voilà : je suis de passage ici car je m’intéresse aux mythes et aux légendes des différentes régions. J’aurais bien voulu interroger les habitants du coin, mais il n’y a personne dans les rues. Je me suis dit que je pouvais faire mes recherches à la bibliothèque.
̶ Les gens travaillent pendant la journée. Ils ne se promènent pas dans les rues.
̶ Bien sûr, oui. Avez-vous des livres qui porteraient sur les mythes et légendes ? Qui pourraient me documenter sur cette région, sur ce village ? Ou peut-être que vous pourriez vous-même me parler un peu des croyances du coin…
̶ Nous n’avons pas beaucoup de livres ici. Cherchez peut-être dans le dernier rayon. Et aussi dans celui-là, en face.
̶ Merci.
Elle retourna à ses papiers sans lui répondre. Doucement, Noah se dirigea vers les rayons indiqués.
Il n’y avait en effet pas beaucoup de livres. Mais ils n’étaient pas très bien entretenus et les titres s’effaçaient des tranches. En vérité, Noah ne savait pas trop ce qu’il devait chercher. D’après son ami J qui lui avait écrit, Khotaô pouvait l’intéresser et recelait un mystère. Lequel ? Était-ce quelque chose qui pouvait l’aider à atteindre ses objectifs ? Pouvait-il récolter des informations sur les ombres ? Il sélectionna plusieurs livres, qui évoquaient le village, la région, ou qui traitaient le sujet des monstres et créatures diverses. Chaque ouvrage était assez épais, mais disposait d’un index pour que Noah puisse voir si quelque chose était susceptible de l’intéresser. Il s’assit donc à une table et s’attela à la tâche.
Il trouva dans un livre sur la région un extrait de journal évoquant un drame survenu précisément à Khotaô. L’article évoquait un massacre, de nombreuses victimes, des blessures dignes d’avoir été causées par une bête sauvage. Noah réussit à comprendre que ce n’était pas la première fois que ce genre de chose se produisait ici. Intéressant. Il consulta les autres livres le plus rapidement qu’il put, mais le soleil termina bientôt sa course dans le ciel, et il fut temps de rentrer. Noah décida donc d’emprunter l’ouvrage qu’il était en train de consulter, et de revenir à la bibliothèque plus tard, pour continuer ses recherches. Il obtint la permission d’emmener le livre à l’auberge, puis revint à sa table pour ranger les autres volumes qu’il avait consultés.
̶ Vous vous intéressez aux légendes du coin ?
Noah sursauta si fort qu’il faillit lâcher le livre qu’il reposait sur l’étagère. Son interlocuteur était un garçon. Un enfant, qui n’avait peut-être pas plus de douze ans. Il lui souriait poliment, et l’observait d’un œil calme.
̶ Veuillez accepter mes excuses pour la peur que j’ai dû vous causer. Ce n’était pas mon intention.
̶ Je t’en prie, rien de grave.
Mais Noah se reprit. Pouvait-il vraiment le tutoyer ? Bien qu’ayant l’apparence d’un enfant, ce garçon n’en dégageait pas l’impression. On aurait plutôt dit qu’il était un adulte, et le langage qu’il employait allait dans ce sens, de même que son attitude calme et autoritaire.
̶ C’est à moi que vous parlez ? reprit Noah.
̶ Bien sûr, à qui d’autre ?
̶ En effet, les légendes m’intéressent. Pas seulement celles de ce village, j’aime écouter des histoires et m’informer sur les croyances des différentes régions.
̶ Vraiment ? Figurez-vous, qu’un de mes passe-temps est justement de m’informer sur les mythes et légendes qui constituent la base de notre culture. N’est-ce pas fascinant, la manière dont ces histoires lointaines peuvent influencer notre perception du monde et nos traditions ?
̶ Exactement ! s’exclama Noah qui se prenait au jeu : De même qu’elles peuvent nous renseigner sur comment les gens vivaient avant. Elles sont de véritables sources d’enseignements.
̶ On dit souvent que les légendes recèlent un soupçon de vérité.
Sur ces mots, l’enfant lui adressa un sourire et, un livre sous le bras, se dirigea vers la sortie.
̶ Attendez, qui êtes-vous ? lui demanda Noah.
̶ Un simple habitant de ce village. Mais je ne doute pas que nous nous recroisions, monsieur le voyageur, vous êtes très intéressant.
Le garçon disparut sans plus attendre, et Noah sortit à son tour une fois qu’il eut rangé les livres qu’il avait consultés à leur place.
Le soleil de midi avait laissé place à un crépuscule rougeoyant et quelques personnes déambulaient maintenant dans la rue. Il aurait été exagéré de dire que la ville paraissait à présent habitée car Noah pouvait compter ces personnes sur les doigts d’une main. Avant de retourner à l’auberge, il décida de visiter un peu les environs. Le village s’était manifestement construit autour de la vieille place où se trouvait la bibliothèque. Une rue principale traversait là place et de là partaient d’autres rues plus petites, sinueuses, comme une colonne vertébrale et ses vertèbres. D’après ce qu’avait pu deviner Noah en approchant du village dans la nuit, la veille, il y avait quelques maisons un peu à l’écart, et peut-être un manoir. Partant de la place, il remonta la rue principale, dans laquelle il put voir une école, bien qu’elle eût l’air abandonnée, et une boulangerie qui, elle était ouverte. Il y avait un ruisseau enjambé par trois planches de bois qu’on n’aurait pu qualifier de pont, et le village continuait de l’autre côté. Il y avait beau n’y avoir que peu d’habitants, parcourir un hameau à pied prenait tout de même un peu de temps. Au cours de son errance, Noah croisa quelques habitants, qui lui jetèrent des regards méfiants. Les voyageurs ne devaient pas être monnaie courante par ici. Il arriva bientôt à ce qui semblait être la fin du village. Là, au bout de la rue, il y avait encore une ou deux maisons séparées par des champs, puis plus rien d’autre que la clairière. Noah fit tout de même l’effort de marcher jusqu’au bout de la rue. Et peut-être que s’il ne l’avait pas fait, il aurait pu éviter ce qui allait se produire. Peut-être aurait-il pu ne jamais voir ce qu’il vit. Mais il le fit. Il marcha résolument jusqu’en haut de la petite pente de la rue principale, sans se douter de rien.
C’est à mi-chemin qu’il entendit le bruit. Comme un feulement, un sifflement, suivi d’un gargouillement. Il y eut ensuite des gémissements ; des bruits étranges, comme inhumains, qui provenaient de la droite. Ils se trouvaient en fait un peu plus bas. Noah se figea d’abord, l’oreille tendue, essayant de repérer la source de ces gargouillements, puis il fit demi-tour pour redescendre la rue. Oui, pas de doute. C’est de là que provenaient les bruits. Encore deux pas, et il arriva devant une ruelle qui serpentait entre deux rangées d’habitations. Un peu plus loin, la ruelle prenait un virage. Noah hésita. Les gémissements n’étaient évidemment pas pour le rassurer, mais il se passait peut-être quelque chose de grave. Il n’y avait personne d’autre dans la rue à part lui. Chercher un habitant pour le prévenir ? Mais comment ? Il n’allait tout de même pas parcourir tout le village dans l’espoir de trouver une quelconque aide qu’il ne trouverait peut-être jamais… Les habitants, s’il en dénichait, accepteraient-ils seulement de l’écouter, lui, l’étranger, le voyageur ? D’ailleurs, alors qu’il réfléchissait, il s’était déjà élancé dans l’allée. Le cœur battant, il essayait de marcher le plus discrètement possible. Pourtant, le bruit de ses pieds qui s’enfonçaient dans le chemin terreux semblait se répercuter dans toute la rue. Il arriva bientôt au coin de la ruelle, là où il fallait tourner. Encore à droite. C’était une impasse, vraisemblablement. Il n’y avait personne, et dans l’obscurité naissante, Noah ne parvenait pas à voir le fond. Pourtant, aucun doute : les gémissements provenaient de cet endroit. Ils s’étaient atténués depuis tout à l’heure. Ils n’étaient plus que des halètements. Qui que fut celui qui produisait ces sons, il était certainement blessé. Retenant presque sa respiration, Noah s’approcha encore, un peu plus vite, si bien qu’il eut du mal à s’arrêter lorsqu’il put enfin voir le bout de l’impasse.
Là, devant le mur, se tenait une silhouette assez grande. C’était un homme, ou plutôt un jeune homme, presque un adolescent. Ses longs cheveux sombres cachaient son expression, mais sa tête était baissée : il regardait quelque chose par terre. Noah suivit le mouvement du jeune homme, pour découvrir une silhouette informe, adossée au mur, à ses pieds. C’était elle qui émettait ces gémissements. La chose était noire, avec quelques reflets peut-être. Son corps, on aurait dit de la boue. Ce n’était pas humain, mais quelque chose se soulevait avec difficulté puis retombait, qui devait être sa poitrine, ou quelque chose comme ça. Il y avait un œil rouge ardent. Une griffe peut-être, qui restait mollement posée sur le sol. Quelque chose s’écoulait de son corps, quelque chose d’encore plus noir que sa peau. Du sang ? Soudain, la chose braqua son œil unique sur Noah. Elle le voyait, aussi clairement que lui la voyait. Noah recula d’un pas. La chose poussa un sifflement, tout en continuant de l’observait. Et le jeune homme murmura quelque chose que Noah ne comprit pas, avant de planter un objet dans le corps de la chose. La chose gémit. Noah laissa échapper un hoquet. Il fit encore un pas en arrière, manqua de tomber, se rattrapa contre le mur. À ce moment, le jeune homme se retourna, et Noah put voir son visage.
Ces yeux brillants, un petit sourire plaqué sur les lèvres. Oui, c’était lui. Noah le reconnaissait, c’était Michaël, le membre de la troupe de théâtre qui l’avait accompagné au village hier soir. Mais Michaël était couvert de sang, sûrement pas le sien. Sa chemise, son visage, ses mains, il avait du sang partout. Il tenait quelque chose de pointu. Un couteau ? Il s’essuya le visage avec sa main libre, puis lança un long regard à Noah qui, tétanisé, restait appuyé contre le mur, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, mais incapable de dire un mot pour l’instant.
̶ Oh, c’est toi, Noah, fit-il en s’approchant, étrange endroit pour se croiser, n’est-ce pas ?
En quelques pas, il était arrivé au niveau de Noah et commençait à le dépasser. Au fond de l’impasse, la chose ne gémissait plus. Elle était morte. Elle commençait comme à se désintégrer, ou plutôt à se liquéfier, pour disparaître petit à petit, avalée dans le sol. Alors Noah se retourna, tremblant, haletant. Il leva la tête vers Michaël, qui remontait l’impasse pour sortir de la ruelle.
̶ Mais qu’est-ce que tu as fait ?
Michaël s’arrêta, l’observa, l’air interrogatif, mais pas coupable.
̶ Quoi ?
̶̶ Qu’as-tu fait ? répéta Noah, Pourquoi ? Pourquoi tu l’as tuée ?!
Son expression se fit embêtée.
̶ Oh, tu peux donc les voir… J’en avais l’intuition, mais j’espérais que non.
Noah fit quelques pas vers lui, titubant. Ses jambes peinaient à lui répondre. Il réussit néanmoins à rejoindre Michaël. Ce dernier était plus grand qu’il ne l’aurait pensé. Il devait dépasser Noah d’au moins une demi-tête. Le jeune homme dut lever la tête pour pouvoir croiser son regard.
̶ Elle ne t’avait rien fait… Elles sont inoffensives, la plupart du temps ! Alors pourquoi ?
Michaël posa la main sur l’épaule de Noah, dans un geste presque fraternel qui donna des sueurs froides au jeune homme. Il le vit se pencher, et sentit son souffle près de son oreille, mais n’osa pas tourner la tête pour croiser son regard.
̶ C’est quelque chose qu’il fallait que je fasse, tu comprends, il le faut. Mais tu n’en parleras à personne, dis Noah, tu n’en parleras pas aux autres, n’est-ce pas ?
Il y eut un silence. Noah ferma les yeux, secoua la tête.
̶ Parfait. Je te remercie.
Il sentit la pression de la main disparaître de son épaule. Quand il rouvrit les yeux, Michaël n’était plus là. Quand il se retourna une dernière fois vers l’impasse, la chose avait disparu. Alors, tout en se tenant contre le mur, il remonta le chemin, sortit de la ruelle, pour déboucher sur la grand-rue. Par terre, il y avait le livre qu’il avait emprunté à la bibliothèque. Sûrement l’avait-il fait tomber, sans même s’en rendre compte, lorsqu’il s’était engagé dans la ruelle. Il el ramassa, et comme dans un état second, redescendit la rue principale vers l’auberge.
***
C’est la mine inquiète que Clée l’accueillit dans la chambre, mais Noah fit de son mieux pour la rassurer avant de se diriger vers le canapé. La fillette fouilla un moment dans ses affaires avant d’en sortir un petit carnet et un crayon. Elle écrivit quelque chose sur une page avant de le montrer à Noah.
Quelque chose est arrivé ?
̶ Mm ? Non… répondit le jeune homme en s’efforçant de sourire, tandis qu’il se rejouait mentalement la scène à laquelle il venait d’assister dans l’impasse.
Surtout, ne pas inquiéter Clée. Ces histoires ne la concernaient pas, et lui non plus. Il valait mieux oublier pour le moment. Il fallait d’abord se concentrer sur son but, et sur ses recherches.
Tu rêves ?
Clée lui mit son carnet sous le nez pour attirer son attention, et Noah se tourna vers elle.
̶ Un peu. Les recherches m’ont fatigué.
… Trouvé quelque chose ?
̶ J’ai emprunté un livre, on verra bien ce que je peux en tirer… Oh, et j’ai rencontré un garçon un peu étrange…
Il lui raconta son aventure à la bibliothèque, ne pouvant s’empêcher de sourire à l’évocation du garçon.
̶ Il m’a l’air intéressant, conclut-il, ça me rend curieux…
Clée haussa les épaules et alla se glisser dans son lit. Il n’était pas très tard, mais la nuit qui était tombée donnait l’impression inverse. De toute façon, Noah n’avait pas faim, et n’avait rien d’autre à faire que se glisser, à son tour, sous ses couvertures. Il prit le livre qu’il avait emprunté, et commença à le feuilleter.
L’ouvrage semblait recenser les différents types de monstres légendaires, avec une description de la créature sur une page, et une illustration sur l’autre. Bien que le texte manquât d’informations sur les différentes créatures, Noah ne pouvait que s’extasier devant le niveau de détail des illustrations, et passa de longues minutes à les contempler. Il tourna une autre page, pour voir apparaître en grosses lettres le titre Ombres et Vagabondes.
Il aurait voulu tourna la page immédiatement, et pourtant ail ne put s’empêcher de lire le texte.
Les Vagabondes. Plus communément appelées les ombres, elles sont des êtres qui restent bien souvent invisibles aux yeux humains. On raconte qu’elles se nourrissent des désirs, des rêves, des secrets de quelqu’un : de tout ce qui pourrait raconter une histoire. Globalement plus fortes que les humains, elles possèdent d’étonnantes capacités de guérison et peuvent vivre aussi longtemps qu’elles se nourrissent d’histoires.
Origine inconnue.
Voir « Médecine des ombres » dans l’annexe.
Un éclair dans sa tête. Une sensation de vertige, la scène lui revient, rapide, presque insaisissable, mais elle se grave dans sa mémoire.
C’est un endroit minuscule, froid, et humide, et lui il est dedans, recroquevillé. Il a faim. Très faim. Il grignote ce qu’il peut, avec ce qu’il entend à travers la porte. Il a mal aussi. Et il a peur.
L’homme rentre dans la pièce. Aujourd’hui, c’est lui qui est choisi. La petite porte s’ouvre et on le sort de sa case. L’homme sourit, le prend tendrement dans ses bras :
« Tu vas faire du bon travail, tu vas voir… » lui dit-il : « Tu m’es d’une aide précieuse, tu sais… »
Noah referma le livre dans un claquement sec. Il sentait encore l’étreinte de l’homme, la chaleur de ses mains. Son sourire paternel. Il en eut des frissons.
J'aime beaucoup tes descriptions, je me représente bien les lieux et les scènes.
C'est très mystérieux, on se pose plusieurs questions, sur Clée mais aussi sur Noah. On sent l'importance de quelques personnages secondaires et de certains détails.
Merci pour ce chapitre !
Merci pour le compliment, dans mes précédentes histoires, j'ai déjà eu des commentaires positifs sur mes descriptions, mais honnêtement, je les écris comme ça me vient et je n'ai pas vraiment de recul sur mon texte alors ça me fait plaisir de voir que ça plait aux lecteurs et aux lectrices.
En effet, certains personnages secondaires deviendront importants par la suite.
Bonne continuation !
Tara.