Chapitre 2

Par FredKob
  • Salut, Annie, lança-t-elle. 

Celle-ci releva la tête, les yeux dans le vague.

  • Ah, c’est toi ! Tu es resplendissante aujourd’hui. Tu as un rendez-vous avec l’homme de ta vie ?
  • Tu ne vas pas recommencer avec cela, répondit Viviane vaguement agacée.
  • Oh là ! Pardon. Ton sens de l’humour a disparu cette nuit. Bon, je file. Mon cours commence dans dix minutes. Retour dans la cage aux fauves ! 

Elle sortit en riant. Viviane haussa les épaules en souriant. C’est vrai qu’Annie l’énervait parfois avec son franc-parler et ses remarques souvent percutantes. Mais elle était en permanence optimiste et toujours là quand elle avait besoin de parler ou quand elle avait un coup de blues. Viviane se dirigea vers son casier, y déposa ses affaires et se dirigea vers sa propre classe. Aujourd’hui au programme, cours sur Victor Hugo.

Quand elle entra dans la classe, le silence se fit. Elle leur sourit machinalement. Elle les aimait bien ces gosses, ces graines d’adultes pleines de promesses en devenir. Dieu sait ce que la vie leur réserverait. Pour l’instant, il vivait une vie protégée d’étudiants.

  • Aujourd’hui, nous allons étudier Victor Hugo, commença-t-elle.

Une vingtaine de paires d’yeux la fixèrent. Certains étaient déjà prêts à prendre des notes. Elle continua…

  • Victor Hugo est né… 

Soudain, un bruit la fit sursauter, un bruit de chaise qui tombe. Elle leva la tête et vit se précipiter deux étudiants vers une place vide où s’asseyait habituellement Isabella, une de ses meilleures étudiantes, calme, posée, assidue. Viviane se leva précipitamment et s’approcha. Elle vit Isabella allongée par terre, livide, les yeux clos. Elle s’était évanouie.

  • Poussez-vous, dit-elle aux étudiants qui s’étaient approchés, allez chercher l’infirmière.

Un des garçons se précipita vers la sortie et alla chercher du secours. Viviane prit la main de l’étudiante évanouie. Elle était glacée.

  • Quelqu’un sait ce qui lui est arrivé ? Amélie, vous qui êtes sa meilleure amie, savez-vous ce qu’elle a ? Est-elle souffrante ?
  • Non, madame, je ne sais pas, répondit Annie en baissant les yeux.

Isabella ne donnait toujours pas signe de vie. L’infirmière de service entra et fit un examen sommaire, soulevant les paupières closes d’Isabella sur des yeux révulsés.

  • Nous devons l’amener à l’hôpital. Je m’en occupe, dit-elle en prenant son portable pour appeler une ambulance.

Viviane s’accroupit de nouveau auprès d’Isabella en attendant que les secours arrivent. Son regard vert se leva de nouveau vers les étudiants.

  • Allez chercher le proviseur. Il faut l’informer, dit-elle.

Le même étudiant, Victor, un grand jeune homme longiligne, dont les cheveux roux faisaient ressortir la pâleur, sortit de nouveau, après un J’y vais, madame. Le proviseur arriva rapidement. Viviane le mit au courant de ce qui s’était passé. Entre-temps, l’ambulance arriva et Isabella fut mise sur un brancard sans avoir repris connaissance et amenée à l’hôpital. L’infirmière les suivit.

  • Je vous appelle dès que j’en sais plus, jeta-t-elle en sortant.

Le silence régna un moment dans la salle de classe puis tous se mirent à parler en même temps, sortant Viviane de sa stupeur.

  • Reprenons, dit-elle en essayant de reprendre ses esprits.

Le cours se déroula dans une atmosphère lourde et Viviane fut soulagée d’entendre sonner la fin du cours. En passant devant son bureau, pour sortir, Amélie commença à lui dire :

  • Madame, je…

 Mais Victor la poussa pour qu’elle avance.

  • Viens, on n’a pas le temps. 

Viviane les regarda sortir, intriguée. Décidément, ce garçon manque d’éducation, pensa-t-elle. Ce n’est pas la première fois qu’elle remarquait sa rudesse. Les autres étudiants avaient d’ailleurs l’air de le craindre. Qu’avait voulu lui dire Amélie ? Probablement quelque chose au sujet du cours, sûrement rien d’important. Elle se promit d’aller voir Isabella le lendemain, car elle n’avait pas cours l’après-midi.

 

 

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Portequigrince
Posté le 30/07/2024
Bonjour,
J'ai bien aimé ces deux chapitres: ils sont d'une bonne longueur quand on lit sur écran et vont droit au but.
J'ai juste noté ceci, mais c'est un détail:
" Quelqu’un sait ce qui lui est arrivé ? Amélie....
Non, madame, je ne sais pas, répondit Annie..."
Je crois que le prénom est Amélie et non Annie sur la deuxième ligne, à moins que je me trompe.

A bientôt
FredKob
Posté le 31/07/2024
Merci pour le commentaire. J'ai rectifié. On a beau lire plusieurs fois, il y a toujours des choses qui passent au travers.
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