Chapitre 2

Quand Auguste se réveilla ce matin, il sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Dans sa légère paranoïa, il lui arrivait souvent de penser cela, mais il s’inquiéta tout de même ; il ouvrit les volets en bois peint, fit son lit, et s’habilla. Un jean noir, associé à un sous pull blanc et un polo bleu marine, qu’il assortit à une chaîne en argent. Quand il sortirait, il mettrait sa paire de Timberland brunes, une marque qu’il affectionnait tout particulièrement.

Il marcha doucement jusqu’à la cuisine, ses chaussettes atténuant le bruit de ses pas, et s’accouda sur le bar quand il vit, soulagé, que personne ne l’attendait une kalachnikov à la main. Mais un couteau à la main. Long, aiguisé, comme un petit katana, l’homme présent dans sa salle à manger pouvait surgir d’un moment à l’autre, il le voyait dans les caméras de surveillance placées stratégiquement à plusieurs endroit de la maison. Auguste réfléchit. Soit il prenait un couteau aussi, et se battait à armes égales. Soit il faisait comme si il était surpris, s’enfuyait puis se retournait et usait des ses connaissances en Muay Thaï. Soit il choisissait la 3e option, qu’il s’était promis d’utiliser seulement lorsque qu’il ne pouvait faire autrement. Il opta pour la 2e solution ; s’il jouait bien la comédie, cela pouvait facilement fonctionner.

Il sortit donc un bol du placard, se prépara un café et inspira par le nez en s’avançant dans la pièce. Comme prévu, quelqu’un l’y attendait ; comme prévu, il lâcha son bol à terre en feignant la surprise, et comme prévu, il se retourna en courant pour s’enfuir. Comme prévu, l’homme le suivi et comme prévu, Auguste se retourna et lui asséna trois coups ; un du pied dans les parties intimes, un du gauche dans l’estomac et un du droit au visage. Comme prévu, sa victime s’écroula à terre, k.o., alors il lui enleva le couteau des mains et le lui planta dans le cœur.

Il était mort.