Les jours s'écoulaient, Evelyn commençait à prendre goût à cette nouvelle vie qu'elle menait. Elle ne savait pas encore quand elle pourra rentrer chez elle, mais elle l'espère bientôt. Son frère Elros et sa mère lui manquaient terriblement, ici, la vie était plus dure. Le matin, il fallait se lever très tôt, c'était à se demander si elle pouvait fermer l'œil de la nuit, ne serait-ce qu'un instant. Le Prince avait fort caractère, exigeant et intolérant, le travail acharné était son mot d'ordre. Étonnamment, pour une femme de chambre, elle ne passait pas beaucoup son temps auprès de lui. Certaines fois, il lui échappait, Evelyn ne savait plus où le retrouver. Elle notait quelques habitudes, il mangeait peu et souvent des plats simples, jamais de sucreries et pas plus d'un légume. Était-il un enfant difficile ?
D'autre part, Evelyn se fit une place très vite au sein des autres bonnes du moins, c'est ce qu'elle croyait. La plupart des bonnes l'ignoraient et n'osaient pas lui parler sous prétexte qu'elle servait l'autre Prince, qu'elle pouvait être dangereuse ou d'autres refusaient par superstition en raison de la couleur de ses cheveux. Une seule personne se montrait chaleureuse avec elle, ce n'était tout autre que Hakan, le garde qu'elle croisait souvent sans les appartements de Harlow.
Hakan l'aidait à s'intégrer en lui donnant plus de détails sur la famille royale, elle ne devait surtout pas faire d'erreur. Premièrement, Harlow n'était pas un vampire, mais un sang-mêlé, son père ne devait en aucun cas être mentionné. Personne ne sait ce qu'il est devenu, tout le monde le croit mort et il vaut mieux ainsi. Deuxièmement, bien que le prince héritier se "souciât" de son frère, la réalité était loin de là. Hakan expliquait que Harlow se trouvait à être le véritable aîné, à cause de son statut de bâtard, il perdit son titre ce qui expliquait les relations délicates qu'il entretenait avec ses géniteurs. Enfin, un conseil précieux pour Evelyn, elle ne devait surtout pas faire confiance à tout le monde. Les autres domestiques se montraient d'habitude aimable, en revanche trop d'histoires ont circulé sur l'expulsion de certains, suite à de soi-disant accidents.
Plus les jours passaient, plus Evelyn en découvrait davantage sur cette mystérieuse venue. Lucy de Keen, princesse d'une contrée lointaine, elle fut forcée de se déplacer en bateau à plus de deux mois de voyage. Comme l'expliquait la gouvernante, un mariage arrangé allait avoir lieu entre Harlow et elle. Sa mère, la Reine, s'en était personnellement chargée, si Harker détenait le trône, Harlow devait bien s'occuper.
Cinq jours, cinq jours qu'elle ne vit pas passer. Aujourd'hui, nous étions le grand jour. Épuisée, Evelyn se força à sortir de son lit une bonne fois pour toutes, la tenue du Prince n'allait pas se choisir toute seule.
Cinq jours, cinq jours les plus longs et les plus ennuyeux de sa vie, il n'était pas au bout de ses surprises. Agacé par ce stupide mariage, sa mère savait bien comment le punir : dans une vie conditionnée et contrôlée par elle. Harlow en avait assez d'être impuissant, il ne détenait hélas pas de grand pouvoir.
Harlow se regardait dans le miroir, l'homme du moins l'apparence qui le reflétait, cette immondice qu'il devenait chaque jour, il repoussait tout le monde. Au fond, il s'en moquait bien, la seule chose qu'il souhaitait, c'était qu'on lui foute la paix pour toujours. Voilà qu'il devait se coltiner un valet de chambre du moins une femme qui ne lui servait pas, seulement une empotée de plus. Encore une fois, celle-ci tombera dans les bras de son jeune demi-frère.
– Votre Altesse Royale, j'ai ici votre habit pour l'accueil de votre future épouse.
Il ne daignait pas se retourner tandis qu'Evelyn déposait l'habit sur son lit. Ne sachant pas où se placer, elle décida de rester statique jusqu'à l'exécution d'un autre de ses ordres.
Harlow, intrigué, ne comprenait pas pourquoi elle n'avait toujours pas quitté cette chambre. Il se retourna pour la fusiller du regard, il semblerait qu'elle n'ait toujours pas retenu la leçon.
– Combien de fois dois-je me répéter ? Sortez de cette chambre. Je ne veux pas vous voir, et cessez de me parler de ces futilités.
Encore et toujours, Evelyn se faisait exclure de cette chambre, il tenait à son intimité. Pourtant, elle ne demandait rien d'autre qu'une reconnaissance, en vain, inutile de forcer, les mois qu'elle passera ici seront les plus épuisants et exaspérants qu'elle aura connus.
De retour dans le quartier des bonnes femmes, elle cherchait sa gouvernante, qui semblait paniquée et débordée.
– Comment ça personne ne s'est chargé d'aller chercher de l'eau ? Vous vous moquez de moi ! Criait-elle. En se retournant, elle vit Evelyn au loin.
Toi, va me remplir immédiatement vingt seaux d'eau et que ça saute !
Vingt seaux d'eau lui prendront une éternité ! La jeune femme n'avait pas le choix, elle se munit de son épais chaperon, de gants pour couvrir ses mains et de deux seaux. Cela lui prendra un moment de faire l'aller-retour entre le puits et les cuisines. Personne pour l'aider, elle s'élança dans l'arrière-cour, le sol recouvert de neige, on distinguait à peine le puits.
De l'autre côté, à l'avant du château, la famille Royale attendait impatiemment la nouvelle venue. Les gardes postaient sur les côtés pour accueillir le carrosse de sa dame, l'entrée du palais grande ouverte : le château brillait sous les flocons de neige le rendant étincelant.
Un seau de rempli, Evelyn fatiguait pour remonter le deuxième. D'autant plus qu'elle gelait, elle devait marquer souvent des pauses. Prête à ramener ses deux premiers seaux, elle entendit au loin un bruit. Non loin de l'armurerie, il se trouvait une entrée dédiée aux domestiques et gardes, cette entrée menait exclusivement dans les bois. Surprise d'y trouver un carrosse, l'accueil ne se faisait-il pas dans l'allée principale ? Déposant ses seaux, elle s'empressa de voir ce qu'il se tramait. Aussi, vite, que la jeune demoiselle descendit de son carrosse, celui-ci s'enfuit à toute allure. Étrange, aucune femme de chambre aux côtés de la princesse, seulement elle, recouverte d'un chaperon. Pendant un instant, Evelyn s'interrogeait sur l'identité de la personne, peut-être qu'il ne s'agissait pas de la princesse.
– Qui êtes-vous ?
La jeune femme ôta avec délicatesse et grasse la capuche de son chaperon, un visage et des cheveux blancs comme neige apparaissaient. Ébloui par la beauté de cette femme, la propreté et le soin qu'elle portait à ses habits ne pouvaient être personne d'autre que la princesse. Evelyn se confondit en excuses en lui accordant le respect par une révérence.
– Princesse ! Veuillez m'excuser. Je suis confuse, ne deviez vous pas passer par l'entrée principale ? Interrogea Evelyn.
– Mon cocher m'a prévenu qu'il était plus judicieux de passer à l'arrière pour cause de tensions de guerre.
– Je comprends, cela ne reste pas moins étrange, nous aurions été prévenus. Je vais vous montrer le chemin jusqu'à l'entrée, tout le monde vous attend.
– Merci...
– Evelyn. Je suis la femme de chambre du Prince Harlow.
Conduisant la princesse, les deux femmes se tenaient à côté, ne soupçonnant pas l'ombre noire qui les observait. Cette même ombre noire qui se reflétait ses yeux rubis dans la neige. La Bête bondit, par instinct, Evelyn ordonna à la princesse de s'enfuir, mais la Bête ne comptait pas la laisser partir, elle attrapa avec ses longues griffes le chaperon de la princesse. Sous la panique, Evelyn détacha celui de la princesse avant de lui prendre le bras pour courir. Impossible de fuir dans les couloirs, personne ne les entendrait et la Bête les tuerait. Evelyn se dirigea vers l'armurerie, elle y enferma la princesse tout en saisissant la première arme qu'elle avait sous la main : Une arbalète. Une arbalète était précise et simple d'utilisation à première vue, mais lorsqu'on s'en sert pour la première fois, les choses se compliquaient très vite. Trois flèches, elle détenait trois chances pour lui tirer dessus : la première fut un essai pour comprendre le mécanisme, la deuxième se planta dans la jambe de la Bête ce qui l'enrageait davantage, puis la dernière, elle ne tira pas de troisième flèche. La Bête l'atteignit, elle se munit de l'arbalète pour n'en faire que poussière en l'envoyant à l'autre bout de la cour et maintenant, c'était autour d'Evelyn de connaître la douleur de son sort.
Evelyn échappa un cri de douleur, la peau de sa cuisse complètement déchiquetée laissant une profonde entaille. Si elle ne réagissait pas maintenant, Evelyn mourra. Plantant sa dernière flèche dans le flanc de la Bête de toutes ses forces, celle-ci la relâcha. Au sol, la jeune femme se releva d'un trait, l'adrénaline lui montait au cerveau, elle devait fuir et trouver de l'aide.
L'attente se faisait longue, la famille Royale questionnait les gardes. Harlow n'y trouvait pas d'inconvénient, il espérait que le bateau sur lequel cette princesse naviguait, avait fini par couler. Au loin, une ombre dans la neige, il entendit des cris, plissant les yeux pour en distinguer plus nettement les contours. Il reconnut rapidement la chevelure de feu de sa chère servante, mais une autre chose baignait dans un éclat chatoyant : sa jambe. Ses yeux s'écarquillèrent en remarquant sa blessure, elle qui semblait sur le point de s'écrouler, il s'avança de quelques pas précipités dans la neige.
– Une attaque ! Arrière-cour... Princesse... Aidez...
Evelyn s'égosillait la voix, puisant ses dernières forces, sa vue se rétrécissait.
Les autres derrière se moquaient bien d'elle, personne ne prenait en compte le danger qui se tramait pas loin d'eux. Agacé par les rires, il ordonna sur-le-champ une troupe de gardes qui devaient se rendre dans l'arrière-cour.
Les soldats s'élancèrent, dépassant Evelyn sans lui accorder une seconde d'attention. Elle ne devait pas mourir aujourd'hui, une mort le jour de ses fiançailles, après tout, qu'en avait-il réellement à faire ? Néanmoins, il ne s'était pas préparé à ce qu'elle s'effondre sur lui, lourd comme il était, il prit le choc en plein torse, tombant au sol. Harlow taché par son sang, Evelyn se retrouvait avachie contre lui, sa tête sur son épaule. Il s'assit en prenant soin de tenir sa tête, perdu pendant un instant, avait-elle cru en lui ?
– Donne-la-moi, je vais m'en occuper.
Harlow leva son regard vers son frère Harker qui paraissait inquiet, soit, il devait découvrir ce qui se manigançait. Son médecin la laissera dans le même état, son témoignage était important, elle devait survivre. Avec Harker, elle sera plus en sécurité.
– Prends-la... Appelle tes médecins. Soigne-la.
Harker porta la jeune blessée dans ses bras avec soin, l'emmenant loin de la pagaille. Quant à Harlow, il rejoignit les gardes épée en main, il ne pouvait s'empêcher de se dire que cette fille attirait les problèmes comme un aimant.
Sur les lieux du crime, plus aucunes traces de l'agresseur, comme s'il s'était volatilisée. La princesse Lucy demeurait inconsciente, sûrement le choc de l'attaque.
– Inspectez tout.
Rien, pas une trace, seul la traînée de sang que sa servante avait laissé. Harlow devait mener son enquête, cela ne pouvait quand même pas être une attaque du Royaume du Nord, n'est-ce pas ?
Quelle beauté, un visage fin avec une peau de porcelaine, des lèvres minces et des cheveux ravissants rappelant la couleur d'un feu de cheminée. Ébloui par Evelyn, Harker penché sur elle, il avait passé ses longues minutes à la contempler, admirer ses belles courbes, comment une femme pouvait être si bien construite ? Quelle idiote d'être tombée sur son minable frère, il plaçait cela sous le coup de la fatigue et de la souffrance, sinon elle se serait jetée dans ses bras. C'était aussi évident que respirer. Il touchait la pointe de ses cheveux avec délicatesse pour apprécier leur douceur, il se voyait déjà auprès d'elle en train de dormir dans le creux de son cou avec ce naturel parfum qu'elle dégageait. Les femmes étaient si sensibles, Harker prit le plus grand soin, appelant les meilleurs médecins, il se chargea lui-même de la laver puis l'habiller. Comment pouvait-on laisser une femme dans une telle crasse ? Il n'oserait pas laisser les mains sales des autres servantes abîmer son apparence. Elle qui n'avait rien fait pour mériter cela, seul lui, était assez capable pour se préoccuper d'elle. Evelyn constituait une véritable obsession pour lui désormais. Dès le premier regard, il sut que...
– Où suis-je ? Se manifestait une faible voix.
Perdu dans ses pensées, il mit quelques secondes à remarquer que sa douce patiente se réveillait.
Déconcertée, Evelyn vit le visage de Harker en premier, celui-ci recula embarrassé. Son corps lui donnait du fil à retordre, Harker se proposa pour l'aider à s'asseoir.
– Votre Altesse Royale, que faites-vous ici ? Où se trouve la princesse ? Est-ce qu'elle va bien ? Et... Votre frère ! Où est-il ? A-t-il trouvé la Bête ? Est-ce que tout va bien ?
Harker grinçait des dents lorsqu'elle énonça son frère, comment pouvait-elle se soucier de lui alors qu'il était son héros ? Il devait sûrement être en train de trancher la chair sans se soucier le moins du monde d'elle et son état.
Evelyn inspectait ses bandages notamment celui à sa cuisse qui se trouvait bien épais et serré.
– Je me suis occupé de vous. Voyez-vous, à l'instant où je vous ai vu tomber, je me suis précipité pour vous rattraper. Je me suis fait un sang d'encre pour vous.
En ce qu'il concerne la princesse, pas d'inquiétudes seulement quelques entailles au visage. Et pour ce qui est de mon frère... Il doit être dans son bureau.
Évidemment, que ferait le Prince Harlow sans travailler un seul instant ? Il ne lui a pas fallu longtemps de se rappeler des habitudes du Prince. Au moins, Evelyn pouvait le savoir en sécurité. Quant à son frère, elle lui devait des remerciements.
– Merci Votre Altesse...
– Oh non pas de cela ici, appelez moi Harker. Jamais je n'aurai pu vous laisser dans cet état ou bien, je ne mérite pas de devenir le Roi.
Pendant qu'Evelyn prenait de plus en plus conscience de son environnement, elle remarqua ses habits changés et c'est alors qu'elle se rappela ce que le Prince lui confia. Evelyn se crispa en réalisant la vérité, Harker se rapprochait d'elle tout en portant une main sur son autre cuisse qu'il faisait doucement remonter tout en la dévorant des yeux. Evelyn posa une main sur le haut de son torse pour l'empêcher de se pencher plus en avant.
Maintenant, qu'ils avaient discuté, elle allait très certainement le remercier à genou, et à cet instant, il l'embrasserait. Rien que d'y penser, il ne pouvait plus se contenir.
– Evelyn, vous êtes particulièrement belle...
– Ah, vous n'êtes pas morte ! J'imagine que je dois vous remercier de ne pas être morte le jour de mes fiançailles, Evelyn.
Il n'y avait qu'une seule personne sur cette Terre pour porter une voix si insupportable et c'était sans aucun doute : Harlow Von Eler, son demi-frère. Harker se reprit en main, se retournant vers Harlow, un sourire aux lèvres.
– Mon frère, quelle joie de te voir sur pied.
– Merci de te faire du soucis pour moi mon frère, tu peux partir. Evelyn est sous mes ordres.
Ennuyé, Harker fut forcé de se lever et de partir. Jetant un regard noir à son cher frère qui ne put s'empêchait de lui sourire en ajoutant avec ironie :
– Je te dérangeais peut-être.
– Pas le moins du monde, répondit froidement Harker.
La porte claqua, Harker pris de rage se rendit dans ses appartements. Harlow perdit son sourire, il n'y avait pas le temps pour les farces, il prit une chaise pour s'asseoir en face du lit.
– Dites-moi ce que vous avez vu.
Ébahie par ce qu'il venait de se produire entre celui qui cherchait à la séduire et l'autre qui la remerciait de ne pas être morte. Un peu sur les nerfs tout de même, elle ne méritait pas ce traitement, elle avait beau rester une femme de chambre : elle ne demandait pas la lune !
– Hors de question.
– Je vous demande pardon ? C'est un ordre.
– Non, non.
Si elle n'était pas utile pour son enquête, Harlow l'aurait déjà étripé. Hélas, il devra supporter encore longtemps son sale caractère. Jamais il n'eut une femme de chambre si difficile, toutes les autres sont décédées ou bien renvoyées chez elle. Le prince devait se l'admettre, il y avait un potentiel chez elle. Contrairement à d'autres, elle a su s'échapper et se battre pour se délivrer puis elle ne paraissait pas en état de choc, cette servante semblait moins fragile qu'il ne le pensait en vérité.
– Qu'est-ce vous me voulez ? De l'argent en plus.
Une pièce de plus ou de moins ne changera rien à leur statut économique, les humains cherchaient tous la richesse. Il n'est pas très difficile d'en amadouer un du moins, c'était avant qu'il ne découvre Evelyn.
– Je veux votre reconnaissance.
– Pour quelles raisons au juste ?
Harlow ne s'attendait pas à cette demande si étrange et particulière. Si c'était la seule chose à faire pour qu'elle raconte son témoignage, il le ferait.
– Vous ne m'avez pas remercié lorsque je vous ai soigné.
– Eh bien, je vous remercie de m'avoir soigné même si je n'en avais pas besoin. Dites-moi...
– Pouvez-vous le reformuler ?
– Evelyn, si vous ne crachez pas tout de suite votre histoire, je vous jure de vous étrangler.
– S'il vous plaît, fit-elle avec un sourire en coin.
– Merci, s'écria-t-il. Maintenant dites moi... !
– C'était lui. La Bête est de retour.
À nouveau, cette Bête n'avait pas fini de rôder dans le coin. Qu'est-ce que cette chose lui voulait ? Avait-elle cru s'attaquer à lui en s'attaquant à sa femme de chambre ? Nombreuses questions pouvaient être posées, il devait chercher des réponses et quoi de mieux que les archives.
Trêves de bavardages, un dîner l'attendait, elle n'avait qu'à se reposer pour ce soir, mais demain, il prévoyait d'autres plans pour elle.
– Reposez-vous, demain, nous sommes de sortie.
À table, le silence régnait, ils attendaient Harlow, le seul en retard. Pour des raisons évidentes, le banquet prévu ce soir-là fut annulé.
– Harlow, mon fils. Une voix féminine s'exclama, cette voix n'était tout autre que la mère de Harlow.
Il s'installa en silence aux côtés de la princesse, celle qui devait épouser. Lucy avait beau être une vampire, les cicatrices sur son visage resteront à jamais gravées.
– Comment vous sentez-vous Lucy ? Interrogea la Reine.
– Mieux pour être honnête. Je ne m'attendais pas à un tel accueil.
– Cela ne se reproduira pas, nous allons augmenter la sécurité de notre palais, affirma le Roi.
Harlow ne touchait pas à son assiette, il naviguait dans ses pensées, se posant toujours les mêmes questions sur cette étrange créature. Cette chose ressemblait à un vampire, encore plus féroce et plus forte, il devait à tout prix en savoir plus sur son origine. Les archives seront un bon commencement, il devait bien y avoir d'anciens livres sur les créatures fantastiques de ce monde ou bien même des légendes. Quoiqu'il arrive, il découvrira la vérité sur cette chose. Le Prince était tout de même alerté par un détail, personne ne s'en préoccupait vraiment, bien qu'il en était le principal concerné, sa famille assurait toujours une grande sécurité au sein du palais.
Elle représentait un danger pour ce royaume, quoique cela ne l'aurait pas dérangé si elle s'était attaquée à Harker. Harlow se serait moqué de lui mais même mort, Harlow jamais ne récupera sa place d'héritier. Il ne cherchait même pas à se l'approprier, il n'avait pas besoin d'un titre pour affirmer son pouvoir bien que certaines fois cela aurait été utile.
– Harlow, tu nous écoutes ? Demanda son frère.
Pour une fois, son satané demi-frère ne pouvait-il pas la fermer ? Toute sa vie, il a vécu dans son ombre, car il était le seul légitime à ce trône. Aujourd'hui, il devait lui montrer plus de respect que n'importe qui, et ce n'était en aucun cas envisageable pour lui.
– Arrête de jacasser Harker, ce n'est pas une attaque du Royaume du Nord. C'est une créature ce qui les a attaquées, un genre de vampire.
Heureusement pour lui, Harlow écoutait d'une oreille distraite leur conversation qui volait bien bas.
– C'est pour cela que j'organise ce mariage entre vous, le royaume de Keen et celui de Krima afin qu'ils nous prêtent main forte. Que ce soit pour cette chose ou bien le royaume du Nord. Nous savons tous qu'ils sont forts et redoutables, ils ont déjà conquis plus de la moitié du territoire du nord. Nous espérons que l'alliance entre ces deux peuples feront la différence à la prochaine attaque, énonça la Reine.
– Oui, je l'espère pour vous, affirma Lucy. C'est bien triste ce qu'il vous arrive, je demanderai à mon père de faire parvenir une grande troupe.
– En parlant de vampire, Harlow, je te demande de te rendre au manoir des Fardell. Il semblerait qu'ils aient profité un peu trop de nos ventes humaines. Nous savons aussi bien que toi et moi, combien les nobles sont exigeants sur cela. Nous devons corriger cette erreur. Expliqua le Roi.
On dirait bien que sa petite visite aux archives devait être repoussée. En plus de cela, il se retrouvera bien occupé les prochains jours, le banquet pour ses fiançailles approchait puis ensuite ce foutu mariage. Harlow ne pourra pas respirer un seul instant et il ne pouvait pas laisser cette affaire de côté. Sa servante pourra lui être bien utile finalement.
