Chapitre 2

Lectrice, lecteur, à présent que je relis ces pages que j'ai composées hier au soir, elle m’apparaissent à la pâle lueur du matin dans toute leur imperfection. Je ne suis, comme je le craignais, décidément guère capable de dépeindre comme il se doit ce qui m'entoure. Comme un retable trop ancien, la peinture assombrie, les traits troublés par le passage du temps, le portrait que je brosse de mon entour est flou, sans teinte, sans relief, sans aucune de ces nuances qui en font le sel.  

Comme je le pressentais malheureusement, je n'ai aucun talent d'écrivaine, de poétesse, de dramaturge ou de fabuliste. Las ! Il est d'une bien cruelle exactitude le dicton qui dispose que « chacun reste en sa place et chaque chose sera bien faite ». Nul ne songerait à acheter d'une meunière une lame d'acier ou à un orfèvre de demander le ravaudage de ses bottes de cuir ! Qui donc souhaiterait d'une moniale-soldate lire une si fastidieuse chronique ? Peut-être devrais je, au jeune homme pâle qui se tient chaque jour sous les arcades de la Place aux Charmes, sur une escabelle, et qui, pour quelques piécettes, rédige contrats, missives et testaments pour celles et ceux qui ne savent point leurs lettres, moi même m'adresser, apportant mon récit, lui laissant la manière.

Lui peut-être saurait montrer en quelques mots les couleurs et les sons de ce couvent qui est comme mon royaume intime. De son encre, il dessinerait dans l'âme même des lectrices et lecteurs sa grande abbatiale, avec sa nef fine et allongée aux vitraux colorés, qui adoucissent les rayons du soleil. Des grattements de sa plume, il donnerait à entendre les chants de mes sœurs, leurs voix pures qui s'élèvent et résonnent jusqu'aux voûtes, emportant vers les cieux notre dévotion et notre dilection. En lieu et place de l'odeur poussiéreuse du papier, il ferait sentir la poudre, la fumée, la sueur et les chevaux de la cour ouverte où nous nous exerçons aux armes. Le bruissement des pages deviendraient le bruit des lames qui s'entrechoquent, les cris d'effort et de fatigue, le hennissement des bêtes. Et, une fois le livre refermé, c'est du silence, enfin, du cloître tranquille, du bruit de l'eau clair de sa fontaine dans les chaudes journées d'été, c'est du recueillement des déambulations sous ses arches peuplées de statues de saints et de mille sculptures, dont il emplirait notre cœur. 

Mais il resterait cependant bien d'autres choses qu'il pourrait te faire visiter, lectrice, lecteur, telle que notre chapelle votive, bâtie au temps de Sainte Hugua, ou notre grand réfectoire, qui sert de salle d'arme lorsque le temps nous empêche d'être en dehors. Et la bibliothèque, gardée jalousement par Liselle l'ancienne et Liselle la jeune, deux Sœurs Patientes, qui en connaissent le moindre ouvrage de mémoire. Et il y a les champs qui entourent notre commanderie, les paysannes et journaliers qui y travaillent, si loin de nos murs qu'on les croirait immobiles, suspendus en leurs tâches, et le village d'Oultrebaie et ses deux clochers, trois lieux plus loin, logé dans un méandre du Roux-Aillé, le paresseux fleuve sombre qui serpente au pied de nos murs. 

Et, si les Divins le veulent et que je continue mon récit, il y aura des visages, des paysages, des habits, des villes entières, des contrées dans leur totalité, même que je devrais te montrer. Quel secours serait-il alors, ce jeune écrivaillon, pour cette pauvre âme que la mienne ! 

Ah ! Voilà que je me prends à rêver. Ce que je dis là est par trop secret pour que je le dicte à quiconque. Sache toutefois, lectrice patiente, doux lecteur, que je m'appliquerai, dans la mesure de mes faibles moyens, à rendre ces lignes plus agréables à ta lecture. 

*

Je me réjouissais de retrouver la route. Le matin frais avait fait givrer l'herbe et la boue du sentier était durcie par le gel, mais le ciel était clair et le soleil brillait sans qu'un nuage ne vienne le couvrir. Le temps était idéal pour voyager : le froid piquant nous tenait toutes éveillées malgré le décan matinal et nos manteaux de laine nous apportaient un réconfort bienvenu. Nous avions passé la tour-porte de la commanderie alors que nos sœurs chantaient encore la Transite aurorale. 

Nous avions réduit notre encombrement autant que nous l'avions pu, et je n'avais pour ma part en bagage que des habits, un exemplaire du Livre des Exemples et, en mon escarcelle, une bourse remplie de quelques gros sols. Sur le cheval de trait que Regina menait par la longe, nous avions entassés l'indispensable : un tonnelet de poudre, les arquebuses des deux sergentes, nos pièces d'armure telles que nos cuirasses rougies que nous ne portions pas pour voyager, des couvertures, de la nourriture ainsi que d'autres choses nécessaires à un tel périple. Nos propres montures ainsi allégées se fatigueraient moins vite. Dans mes fontes se trouvaient par ailleurs mes quatre pistolets et à ma ceinture, contre mes reins, battait mon écorcheuse, l'épée courte à large lame caractéristique de notre ordre. 

Après un petit temps de voyage, l'air se fit plus chaud. Nous étions vives et alertes, et Sergente Léanon se mit à chanter de sa voix forte mais non dépourvue de grâce des airs guerriers de notre ordre et quelques pieux chants populaires d'adoration aux saintes et aux saints, bien naïfs parfois. La brave sergente avait été mercenaire avant de devenir sanctuariste, et je ne doutais pas qu'elle connut d'autres airs moins conformes à un groupe tel que le nôtre, mais elle nous en fit heureusement grâce. Quand la midi arriva, après plus de deux décans et demi de voyage, sœur Damiette nous proposa une halte et un dîner. 

Nous étions alors à quelques lieux de Pas-Loreine, un village que je connaissais pour m'y être rendue quelques fois avec Sœur Angia, une Sœur Patiente de notre communauté qui a de grandes connaissances en médecine et qui y visite souvent des malades. C'est d'ailleurs à cet endroit que nous devions traverser le Roux-Aillé, que nous avions jusque-là longé. Après nous être reposées presque un demi-décan, nous fîmes route vers la bourgade. Dès les premières habitations, cependant, le bourg nous apparut anormalement calme. Nous ne croisions nulle âme, les champs longeant la route étaient vides de toute présence alors qu'en ce moment de la journée chacun aurait dû vaquer à ses tâches. La sergente Léanon nous en fit d'ailleurs la remarque. Puis, après un instant elle nous demanda brusquement :

- Entendez-vous, mes sœurs ? 

- Qu'y a-t-il ? demanda Sœur Damiette.

- Une rumeur lointaine, couverte par le bruit du fleuve. Mais je suis sûre d'ouïr des voix, des cris. Cela provient de là-bas, continua-t-elle en pointant le centre du village.

- Hâtons nous, ordonna Damiette. Mais restez sur vos gardes et préparez vos armes.

Sur ces paroles, elle talonna sa jument en un trot soutenu, non sans m'avoir lancé un regard pour que je vinsse à son niveau. Je me portais à ses côtés, tout en chargeant un de mes pistolets. Jetant un regard en arrière, je vis que les sergentes nous avaient imitées, Léanon préparant elle aussi un pistolet, tandis que Regina, gênée par la longe du cheval de trait qu'elle devait tenir d'une main, s'était contenté de défourailler la petite masse à ailettes qu'elle affectionnait. 

Guidées par le tumulte de la foule que désormais nous entendions distinctement, nous débouchâmes sur la place du village. Celle-ci s'étendait en un grand carré irrégulier. Le temple, sis sur l'un de ses côtés et bordé de maisons étroites, faisait face au Pas-Lorreine, le grand pont qui donne son nom au village. Quelques étals disposés sans plan précis révélait qu'un marché avait lieu en ce jour. Au centre de la place, un attroupement de ce qui semblait être l'ensemble des habitants et habitantes du lieu paraissait sur le point de dégénérer en bataille générale. Des cris, des insultes et même, les Divins me pardonnent, des jurons et des sacres, se faisaient entendre. Au bruit de nos chevaux, certains se retournèrent et je rencontrais des regards surpris et effrayés d'apercevoir quatre femmes en armes surgir ainsi sur la place. Celles et ceux nous ayant remarquées se taisaient et reculaient, libérant l'espace pour que nous puissions avancer vers le cœur du chahut, nous rendre compte par nous-même de ses causes. Le silence se fit petit à petit jusqu'à ce que deux voix seulement ne se fissent plus qu'entendre. Elles étaient toutes deux masculines mais ne pouvaient être plus dissemblables : tandis que que l'une était haut perché et nerveuse, l'autre était grave et posée mais il y vibrait une rage mal contenue.

Bientôt, nous pûmes apercevoir les deux protagonistes : l'un était un homme d'une quarantaine d'année, guère grand, le teint pâle mais dont la riche robe et le chapeau en velours brodé de fils d'or révélaient la condition de notable. Je le reconnus comme étant Maître Lovis Roué, le bourgmestre, qui ne manquait jamais de nous saluer pompeusement quand nous passions en son village. Face à lui, l'autre homme, que je n'avais jamais vu, ne devait pas avoir plus de vingt et trois ans. Il avait la peau noire et les cheveux ras, caractéristiques des soldats, à moitié dissimulés sous un couvre-chef mou surmonté d'une plume orgueilleuse. Il était en outre habillée en Butor, ces mercenaires qui viennent des États de Mætzel, et vendent leurs bras aux plus offrants : il en avait les vêtements bariolés qu'il portait pourpres, jaune et blancs, avec des touches de vert et d'azur ça et là. Les manches bouffantes à crevées de sa chemise dépassaient de sous sa cuirasse usée, et sa culotte de même allure lui arrivait juste en dessous des genoux et laissait voir ses mollets nus. Un court sabre à son côté complétait l'ensemble. Cette manière de se vêtir, que nos parents jugeaient en leur temps grotesque, s'est en notre siècle répandue dans toutes les cours d'Androne, et partout l'on voit maintenant, en plus de l'aristocratique fraise, des manches savamment crevées, des vestes bigarrées, des culottes courtes et bouffantes. Notre propre costume, à nous autre Sanctuariste, s'en inspire, puisque nos vêtements pourpre et blancs en ont sensiblement la même coupe, même si nous portons pudiquement des chausses sous nos culottes, nous préservant ainsi de dévoiler notre peau nue.

Très raide, le soldat avait les mains crispées sur une arquebuse et s'il ne semblait pas, pour l'instant, avoir l'intention de s'en servir, cela n'empêchait pas le bourgmestre de montrer une angoisse visible que dissimulaient mal ses cris outrés. 

- Vous n'aviez aucun droit de le tuer, disait le butor avec un étrange accent Mætzelien. Aucun ! Connaissez-vous la valeur que sa vie avait ? Vous savez leur nombre ! Espèce de cul-terreux, vous savez l'importance qu'ils ont au combat ! Et vous l'avez assassiné !

- Il était violent ! protestait le pauvre Maître Lovis qui, bien que désarmé et mesurant un bon pied de moins que son opposant, trouvait dans la foule l'entourant le courage de lui tenir tête. Il a menacé nos marchands et a poussé une enfant à l'eau ! Il aurait détruit le village si nous ne l'avions arrêté ! 

Derrière eux, au sol, nous distinguâmes enfin une masse sombre et immobile. Pendant un instant, j’eus l'impression étrange qu'il s'agissait d'un cheval à qui un fol aurait eu l'idée saugrenue d'enfiler des habits. Mais réalisant subitement mon erreur, je ne pus contenir un cri de surprise. 

- Un centaure !

Sœur Damiette hoqueta de stupeur et les exclamations étouffés dans mon dos m'apprirent que les deux sergentes partageaient notre étonnement. C'était en effet un homme-cheval qui gisait sur la terre de la place, la tête baignant dans une petite mare de sang d'un vermeil si sombre qu'on l'eut dit noir. Ses cheveux couleur de bronze et aux boucles épaisses qui ne paraissait point dérangées par la tragédie, sa peau cuivrée sans défaut, son visage singulier aux traits saillants, tout en lui était d'une étrangeté surhumaine, d'une beauté presque trop parfait. Il semblait juvénile mais je n'aurais pu en jurer car je n'avais rencontré jusqu'alors aucun de sa sorte et ne savais ce qui chez eux différencie les jeune des anciens. Son torse était vêtu de la même façon que le jeune soldat Mætzelien, quoi qu'en un coloris différent, principalement de noir et de blanc, le désignant lui aussi comme un Butor. Sur sa partie chevaline, sa robe était d'un bai sombre et sans tâches. Il portait au niveau de la croupe cette drôle de culotte en cuir, surnommée cachez-verge par le commun, que l'Abbassauté a imposée aux centaures dans la bulle Vos quoque, du temps de Pradare XII. A ses cotés, à même le sol, gisaient un morion de fer et une grande hallebarde, trop lourde pour avoir appartenu à quiconque d'autre que lui.

Mon cri, s'il avait manqué de dignité, avait eu le mérite d'attirer sur nous l'attention des deux protagonistes de la dispute, qui s'étaient tu et nous dévisageaint avec un étonnement non moindre à celui que nous ressentions. Reprenant mes esprits la première, je me redressai sur ma monture et déclarai : 

- Je suis Sœur Madel, et voici sœur Damiette, sanctuaristes de la commanderie d'Oultrebaie. J'exige... Nous exigeons pour l'amour de Déesse de savoir ce qui se passe ici. 

Maître Lovis Roué rompit après quelques instants d'hébétude le calme inquiet de la scène en faisant un pas vers nous. En tant que sanctuaristes, il nous devait – comme tout bon croyant – le respect. Mais en plus, en nous annonçant comme venant d'Oultrebaie, je lui avait fait savoir qu'il nous devait aussi obéissance : son village, comme toute la région à une journée de cheval, appartiennent à l'ordre, et notre Commanderesse en est la seigneuresse de fait.

- Mes sœurs, nous n'avions pas eu vent de votre venue. Je... Il balbutia, jetant derrière lui un regard troublé, cherchant de l'aide dans l'assistance. Voyant qu'il n'en gagnerait guère, il se décida enfin : Je peux tout éclaircir. Tout cela n'est qu'un terrible incident dont nous ne pouvons être tenus pour responsables. Je suis bien marri de la mort de cette... il hésita un instant, comme si il cherchait un mot approprié. Ce mercenaire. Et vous avez mon assurance que le plus rapidement... 

- Pas responsable ? s’exclama le Butor d'une voix indignée, pendant que Lovis continuait ses tentatives d'explication. Ah ! Avorton stupide ! Vous n'avez aucune tripe ! Aucun courage ! Tout cela c'est vous qui... 

- Assez ! criai-je pour obtenir le silence à nouveau.

Sœur Damiette me fit un léger signe de tête approbateur, et prit la parole.

- Frères et sœurs, l'affaire m'a l'air d'une grande gravité. Ici n'est point l'endroit pour en discuter. Maître Bourgmestre, nous aurons besoin d'un lieu calme où démêler tout cela.

Une femme âgée aux cheveux blancs, que sa robe simple brodée de jaune et sa calotte de même couleur désignaient comme curesse de Dieu fendit la foule et dit d'une voix forte :

- Ma sœur, notre temple peut vous accueillir si vous le souhaitez. 

D'un hochement de tête, Damiette la remercia et reprit :

- Très bien. Maître Bourgmestre, vous nous y accompagnerez ainsi que le soldat.

- Pendant ce temps, suggérai-je, il faudrait veiller à la dépouille. 

- C'est juste. Sergentes Regina et Léanon, occupez vous-en. Faites vous aider des gens du lieu et mettez le corps du centaure à l’abri. 

- Vous autres, dis-je d'un ton que je voulais autoritaire en portant le regard autour de moi, retournez à vos occupations. Personne ne sera admis au temple ou sur son perron autres que ceux et celles que nous aurons appelées.

À ces paroles, un murmure de mécontentement parcouru la foule, toujours avide de spectacle. Cependant, celle-ci se dispersa et des groupes se formèrent ci et là pour commenter l'affaire cependant que les sergentes réunissaient de jeunes gens pour les aider à la tâche dont nous les avions chargées. 

Descendant enfin de ma monture, je la confiai, ainsi que toutes les autres de notre groupe, à un homme qui s'était présenté comme l'époux de la curesse et sacristain de la paroisse, et nous avait proposé de les mettre à l'abri. Puis, nous pénétrâmes dans le temple de Dieu. Celui-ci était en tout point semblable à tous les autres temples de petits bourgs du pays. Sa nef allongée, flanquée de deux bas côtés marquées par des colonnades, se terminait en une abside percée d'un grand vitrail. Celui-ci représentait Dieu en une posture coutumière, la main senestre posée sur un chevreau brun tandis que l'autre était levée en un geste de bénédiction et tenait entre deux doigts une branche de houx. Les deux lunes, Leuco, pleine, ronde et rougissante, et Erutre, croissante en un mince quartier argenté, baignaient la scène de leurs rayons. 

Le reste de l'édifice était relativement sombre, car, en plus du vitrail, du fait des habitations flanquant les murs du bâtiment, seules quelques minuscules fenêtres sans vitres, situées presque directement sous la charpente, fournissaient de la lumière. 

D'un seul mouvement, Damiette et moi nous agenouillâmes face tournée vers le sanctuaire, et murmurâmes une prière rapide, vites rejointes par les autres membres de notre petit groupe. Puis, nous nous redressâmes et empruntâmes la courte nef en jetant des coups d’œil derrière les colonnes pour nous assurer que nous étions bien seules en l'édifice, avec le Bourgmestre, le jeune butor et la prêtresse qui nous avait suivit sans vraiment y avoir été invitée, mais dont j'aurais éprouvé des scrupules à expulser de son propre temple. Arrivées devant le sanctuaire du temple, nous pûmes enfin entamer la discussion.

- Maître Bourgmestre, commença Damiette, pouvez-vous à la fin nous éclairer sur les événements de la place, je vous prie ? Mon fils, dit-elle se tournant vers le mercenaire appuyé sur son arquebuse, je vous demande quant à vous de laisser parler le Sieur Roué, même si vous n'êtes pas en accord avec sa version, voulez-vous ? 

Un grognement et un signe de tête du butor firent office d'assentiment. 

Après avoir pris une grande inspiration pour se donner du courage, le pauvre Lovis Roué se lança dans un long monologue. 

- Mes sœurs, tout ceci est terrible, mais rien de ce qui est arrivé aujourd'hui n'est véritablement du fait des Lorénins ni des Lorénines. Ce matin, la place accueillait la petite foire, comme nous l'appelons. Je ne sais si vous y êtes déjà venue, sœur Madel, demanda-t-il en se tournant vers moi, enchanté de pouvoir ainsi montrer qu'il se souvenait m'avoir déjà vue, nourrissant l'espoir que cela attirerait ma sympathie. C'est un petit marché, organisé une fois le mois, où se vendent des biens de moins de cinq sol. Tout cela est légal, ajouta t-il soudain, l'air légèrement paniqué, en coulant un regard vers ma Sœur, nous avons même une charte de la commanderie qui nous y autorise. Ce n'est point une vraie foire et aucune transaction d'importance n'y est effectuée.

Voyant que Damiette semblait se soucier de ces détails juridiques autant que du temps qu'il avait fait la veille, il reprit contenance et continua. 

- En tout les cas, il arrive que des colporteurs et marchandes ambulantes viennent nous proposer leurs biens, et cela attire les gens des villages voisins. La foire est toujours festive, et j'y ai fait interdire l'ivresse, ce qui, jusqu'à ce jour, nous a protégé des troubles. Or ce matin, nous vîmes arriver en la ville cet homme accompagné de son centaure. 

En entendant cela, le Butor se redressa brusquement, comme pour intervenir, mais sous mon regard, il se ravisa, se contentant de pousser un grognement. Pris par son récit, le bourgmestre était resté sourd et aveugle à ce manège. 

- Cela a créé un certain émoi, car beaucoup parmi nous n'ont jamais vu de membres du peuple antique, et qu'ils étaient par ailleurs tout deux habillés en soldats et armés comme en bataille. Avez-vous vu la lourde hallebarde sur le sol de la place ? Et bien l'homme cheval la tenait d'une main, sans aucun effort ! La matinée s'est malgré tout déroulée sans ennui, mais vers la midi, une dispute a éclaté près des berges. Les deux butors s'y étaient installé pour le dîner, et l'alcool, malgré l'interdit, avait échauffé leurs esprits et ainsi ils cherchaient des noises aux braves gens assis là. Il y eut altercation et le cheval poussa une fillette à l'eau. Heureusement, elle put regagner la rive sans autre mal mais elle eut pu se noyer ! Et le centaure ne s’arrêta point là. Après avoir déambulé de façon agressive sur la place, il vola un bracelet en bois à une marchande. Refusant de le restituer, il agressa la pauvre colporteuse, renversa ses marchandises et fît de même à plusieurs autres étals. Il semblait comme fou, enragé comme une bête. C'est alors que Réaut, un brave garçon que j'emploie comme sergent de ville les jours de foire et de marché pour faire respecter l'ordre, s'approcha pour lui intimer le calme. Mais il était en furie, mes sœurs ! Comme un démon ! Il ne voulait rien entendre et menaça de sa hallebarde le pauvre sergent ! Réaut ne fit que se défendre en l'abattant d'une balle dans la tête. L'autre l'avait menacé de mort ! Nous l'avons tous entendu ! 

- Calme, Maître bourgmestre je vous prie, intervins-je alors qu'il commençait à s'échauffer. Nous vous avons écouté. Peut-être que cet homme voudrait maintenant nous faire part de sa version à lui. 

- Oui, acquiesça sœur Damiette. Et à commencer par votre nom. 

Le mercenaire passa sur nous un regard mi-colérique, mi-moqueur, comme s'il pensait que, peu importe ce qu'il pourrait dire, nous le jugerions à la fin sur la réputation de son métier. Les butors Mætzeliens sont, tout le monde le sait, des soldats impies, batailleurs, bravaches et ivrognes. Ils ne respectent rien, pillent les pays où ils sont amenés à se battre même quand ceux-ci leurs sont alliés. Ils ne croient en rien, ne suivent que celle ou celui qui peut les payer, et ce jusqu'à ce que sa bourse soit vide, et ils vont alors chercher un autre emploi, parfois même chez le seigneur contre qui ils se battaient la sizaine d'avant. Ils sèment de grands troubles dans chaque ville où ils font halte, se saoulent, insultent les habitants, provoquent des rixes et n'hésitent pas à faire couler le sang. Ils ne se soutiennent qu'entre eux, faisant passer leur honneur de Butors avant même leur foi. En Mætzel, parait-il qu'ils ravagent monastères et abbayes pour les ornements qui s'y trouvent, passant les moniales et les moines au fil de l'épée et brûlant tout jusqu'au fondations. Cela dit, leur bravoure au combat est elle aussi connue de tous, et seuls les Gens-Tortues d'Arfello sont réputés pouvoir leur tenir tête sur les champs de bataille. Sanctuaristes mis à part évidemment. Tout cela explique pourquoi le jeune homme se savait en terrain défavorable. Malgré tout, il prit la parole, de sa voix rauque et calme, son drôle d'accent transformant les « s » en « z » et roulant légèrement les « r », mais en un pontolçois presque parfait.

- Mon nom est Hotz, du bourg d'Arweid. Je suis de la compagnie de Helme Von Querfurt, la plus grande du Füchsenwald. Notre capitaine s'était engagée auprès de votre Grand Baron d'Huivre dans sa campagne pour la reprise de la Viltenne. 

Il eut un petit rire méprisant. 

- On en connaît l'issue. Votre Baron plus-si-grand en déroute, et notre capitaine ayant perdu pas loin du quart de ses troupes, n'ayant pas été payée pour le dernier mois. Elle fut obligée de débander la compagnie le temps de retourner en sa cité et de retrouver des fonds. En attendant, Oplé et moi avons décidé de redescendre vers le sud en marchant à travers votre pays.

- Oplé ? L'interrompis-je. Était-ce le nom du centaure ? 

- Oui, répondit-il avant de pousser un soupir. Il me manquera, je l'aimais. C'était un joyeux compagnon et un guerrier de talent. 

- Ainsi qu'un amant de premier ordre j'en suis sur ! ajouta le bourgmestre avec un sourire satisfait en le pointant d'un doigt accusateur. Vous l'aimiez ! Vous savez très bien que l'amour charnel entre êtres humains et antiquès est interdit ! 

- Verdammt ! Oplé était mon ami et jamais nous n'avons fait ce que vous insinuez !

Hotz était rouge de colère et d'un geste rapide, il porta la main à la dague qui pendait contre ses reins, dans son dos et défourailla. Pour la première fois depuis que nous l'avions rencontré, il paraissait véritablement touché : des larmes perlaient à ses yeux, et il semblait sur le point de verser le sang. Cela pouvait vouloir dire que l'accusation hasardeuse de maître Roué avait touché juste, mais cela pouvait tout autant signifier l'inverse. Celui-ci, sans doute conscient d'être allé trop loin, avait fait un grand pas en arrière et avait à nouveau perdu toute couleur. Je posais doucement ma main sur le poignet du soldat et lui dit : 

- Calme, mon frère. Vous êtes ici dans un lieu saint, qui plus est au plus proche du Sanctuaire lui-même. Cela serait vous perdre que d'y user de violence. Rangez votre arme, pour l'amour de votre âme.

Il me regarda d'un air mécontent, puis, en un mouvement rageur, dégagea son bras et renfourailla sa lame. 

- Quant à vous, Sieur Roué, continuai-je en me tournant vers le petit homme, vous n'êtes point autorisé à porter des accusations, encore moins en ces lieux. Vous n'êtes ni clerc, ni juge, et vous n'avez aucune preuve pour lancer de telles calomnies. Je vous demande donc d'écouter cet homme en silence, comme lui-même l'a fait quand vous parliez. 

Je vis sur le visage du bonhomme lutter la honte et la colère. Il sembla sur le point de lancer une réponse sans aucun doute cinglante, mais avisant Damiette et la curesse qui le dévisageaient d'un air sévère, il ravala sa réplique et se contenta de hocher la tête. 

- Vous disiez donc, repris-je en me retournant vers Hotz, que vous étiez redescendu vers les États de Mætzel en passant par notre royaume. Cela se conçoit. Mais en ce cas, qu'y faites vous encore ? La malheureuse défaite du Grand Baron remonte à l'automne de l'année passée, vous avez eu, ce me semble, mille fois le temps, depuis, de rejoindre votre terre. 

- Certes, répondit-il. Mais en chemin, nous nous sommes trouvés à cours d'argent. La vie est si chère en vos cités. Nous nous sommes alors fait engager comme gardes auprès d'une jeune Damoiselle de haute naissance qui voyageait à travers le pays. Un butor et un centaure suffisent à décourager la plupart des brigands. Nous restâmes à son service pendant deux mois pleins, et elle nous paya bien, mais quand elle n’eut plus besoin de nos services, nous étions rendus loin au nord, au delà même d'Ôrmenau. En retournant au sud, vers ma terre natale, nous fûmes pris par l’hiver et bloqués en votre cité de Cartile. Cela suffit à vider une nouvelle fois nos bourses et nous sommes allés, après cela, d'embauches en engagements, auprès de marchands, de bourgeoises ou de notables. 

J'imagine sans mal comment deux soldats d'un corps jouissant d'une telle renommée, dont l'un est un terrifiant centaure, ont pu de nos jours trouver aussi facilement des employeurs. Le Pont-Aulce est en désordre. Au nord et au centre du royaume, plusieurs villes et nobles se sont tournés vers l'hérésie livriste. Qu'ils le dévoilent ou se cachent, d'autres, dans chaque région, dans chaque cité, conjurent à l'établissement de leur secte dans l'ensemble du pays. Ils ourdissent d'odieux stratagèmes trompeurs, distribuent libelles et pamphlets mensongers et orduriers où ils dégueulent leurs abominables tromperies. Ils impriment en langue vulgaire leur livre démoniaque, qu'ils appellent Élucidation ou Troisième Livre et le vendent en secret, honteux des fourberies et blasphèmes qui s'y dissimulent. Chaque fideste sait que poser les yeux sur cet étron est déjà un danger pour l'âme éternelle et son entrée dans la Cité des Astres. Que les apostats soient plongés dans le feu éternel du Démon Unique, cela ne me semble que justice. Cependant, penser que certains de mes sœurs et frères les plus faibles, séduits par l'attrait de leurs doucereuses menteries, puissent, de par leurs menées perverses, être elles et eux aussi précipités dans le gouffre infernal, cela m'attriste au point d'en avoir les yeux mouillants. Et cela n'est pas tout ce dont se rendent coupable les Livriste, loin de là, car non contents de répandre leurs vomissures hérétiques à tous vents, ils se soulèvent contre la Couronne. Prenant les armes, ils attaquent les vrais croyants, comme l'affaire qui avait exigé notre voyage le prouve. Leur seigneur reste-t-il fidèle à la Reine, leur seigneuresse continue-t-elle d'être une pieuse fideste, qu'en tout lieux de leur seigneureries ils complotent, se rebellent, s'organisent en troupe, parfois. Et leurs mielleuses insinuations ont tôt fait d'atteindre jusqu'à l'âme de certains piètres barons qui, au lieu de remercier les Divins de la position de pouvoir en laquelle ils ont par Eux été placés, se rebellent contre les enseignement de Leur Temple et prennent alors la tête de ces odieux insurgés. C'est le cas de la duchesse de Valaronde qui, crachant à la face de ses glorieux ancêtres, s'est détournée de leur foi, prit la tête du Parti livristre en notre royaume, et s'emploie à en répandre le fiel en tout lieux, et même jusqu'à la cour royale d'Ôrmenau. 

Ainsi, comme toujours en temps de troubles, de nombreuses bandes de soldats et mercenaires à la recherche d'emploi rôdent sur les chemins de notre pauvre Pont-Aulce, se faisant routiers et écorcheurs quand ils ne sont pas soldés, vivant sur le pays déjà ravagé par la grande faute des livristes. Ce n'est certes point une bonne époque pour voyager. Ainsi, de nombreuses riches personnes enrôlent des gardes pour leurs trajets. C'est ainsi que Hotz et son ami Oplé étaient arrivés jusqu'en cette région. Puis ils étaient restés dans ce pays prospère durant l’hiver dernier. Ce que le Butor ne nous disait pas, je le devinais : ils avaient sans doute vite dépensé leur dernière solde, et avaient ensuite gagné leur vie au jeu comme le font de nombreux gens de leur sorte, acceptant de sombres tâches proposés par d'autres gredins, estourbissant peut-être même parfois un promeneur ou une passante quelconque pour la délester de son or. Cette histoire n'était point très originale et devait se répéter sans doute à l'identique en tout coin du royaume.  

Pendant qu'Hotz parlait, je le dévisageais avec intérêt. Il était jeune, à peine une année ou deux de plus que moi, mais son visage était déjà marqué par la guerre : des cicatrices, l'une lui barrant la joue, l'autre partant du menton et se perdant dans son col, faisaient comme deux traînées pâles sur sa peau sombre. Son grand front bombé et ses yeux sombres lui donnaient un air secret mais décidé. Légèrement plus petit que le mien, son corps, je le voyais à ses jambes nues, était musclé et souple comme souvent le sont ceux des jeunes soldats. 

- Ce matin, nous sommes arrivés dans ce bourg, attirés par la nouvelle de la foire s'y déroulant. Nous pensions pouvoir y trouver quelques objets à revendre dans une ville voisine. Mais il n'y avait rien d'intéressant, lâcha t-il d'un ton méprisant, rien que des broutilles. Nous pensions aussi trouver un ou une marchande qui voudrait nous engager comme escorte. Mais là encore, rien de cela. Nous ne savions pas que ce village n'attire que les cul-terreux et les vagabonds de la région, qui veulent vendre leur merdaille comme si ce fût un trésor.

- Mon frère, n'abusez pas de notre patience, intervins-je alors que le pauvre Sieur Roué semblait s'étouffer d'indignation. Nous vous écoutons pour connaître votre témoignage, pas votre jugement sur Pas-Loreine.

- À votre guise, ma sœur, répondit d'un ton ironique le jeune homme en souriant. Mais je ne disais cela pour mécontenter le brave bourgmestre, mais bien parce que cela explique en partie ce qui se passa ensuite. Nous nous trouvions en effet Oplé et moi bien désappointés, car complètement désargentés. Nous nous sommes donc reposés sur les rives du fleuve, comme de nombreuses autres personnes, afin de discuter de la marche à suivre. Mais voilà que pendant que nous parlions, un groupe d'enfants est venu nous dévisager, puis s'adresser à nous. « Êtes-vous des livristes ?», nous narguaient-ils, « des tueurs ? Des égorgeurs ? ». Comme nous leurs disions d'aller se faire voire chez le Grand Démon, que nous avions besoin de calme, ils continuèrent sans y prendre garde. Nous avons alors avisé un groupe d'adultes plus loin, leur disant de surveiller leurs rejetons, mais ceux-ci nous répondirent que les enfants avaient droit de se trouver là, et que c'est nous autres, étrangers, qui devrions vider les lieux. Quand une gamine morveuse et impolie s'approcha d'Oplé pour crânement lui déclarer que le curé de sa ville lui avait dit que les centaures n'avaient pas d'âme, il s'agaça et lui intima l'ordre de le laisser en paix sous peine qu'il ne la jette à l'eau. Menace futile, comme nous en faisons tous, mais celle-ci lui répondit effrontément qu'elle savait nager et ne partirait point. Il s'emporta alors, la prit par le col, et l'envoya dans le fleuve. Comprenez bien, mes sœurs, ce qu'est un centaure. Vous ne les connaissez pas comme je les connais. Entendez bien ceci : ils sont ombrageux, irritables, et leur colère est destructrice. Peut-être savez-vous leur réputation mais il est bien différent de se trouver face à l'un deux. Pour quelle raison croyez-vous qu'ils vont si peu souvent en ville ? Ils préfèrent l'entre-soi où leur violence n'a guère de conséquence. De même, chez nous autres, Butors, ils trouvent leur place facilement, et chacun de nous sait qu'il ne faut les fâcher si l'on a peur pour ses os. En revanche, quand ils doivent se mêler à des citadins ou des campagnards ignorant tout d'eux, c'est là que le danger survient. Ils se contiennent autant qu'ils peuvent, mais autant tenter de résister à une mer déchaînée ! Et malheureusement, les habitants de ce village sont trop sots ou ignorants pour savoir bien se comporter en présence d'un antiquès. Au lieu de le laisser en paix, comme tout être doté d'un sol de jugeote aurait fait, ils l'agaçaient, tournoyaient autour de lui comme autant de mouches sur le cul d'une vache. Que vouliez-vous qu'il arrive ? J'ai bien tenté de le calmer, mais je ne pus malheureusement rien faire quand une colportrice refusa de lui vendre un simple bracelet de bois prétextant qu'il était une créature du Démon. L'imprudent qui courrouce plus fort que lui doit en payer le prix ! Et je trouve même qu'Oplé fut bien doux en sa colère pour ne détruire que l'étal de la femme, car il aurait pu tout aussi bien lui briser le crâne, aussi aisément que j'ouvre une noix. Et quand le pitoyable sergent de ville survint, tout tremblant, il dit à Oplé qu'il voulait l'enfermer ! Lui ! Comme un vulgaire voleur de pommes ou un détrousseur de grands chemins ! Lui qui a combattu dans toute l'Androne, sur tous ses champs de batailles, lui qui y a survécu ! Lui, il se faisait menacer par un enfant à peine sevré du lait maternel, à qui des gens irréfléchis avaient donné une arme ! Et ce morveux l'a tué ! Lui qui en valait quinze comme vous ! S'emporta Hotz en menaçant Lovis Roué du doigt. Lui qui m'avait sauvé la vie ! Il est mort à cause de votre inconséquence et...

- Il suffit ! Dis-je d'un ton sec. Nous vous avons entendu. 

Le soldat se tut mais conserva un air renfrogné tandis que je me tournai vers Damiette.

- Ma sœur, que faisons nous ? 

Celle-ci resta muette pendant un long moment. Elle regardait le sol du temple, d'un air pensif, comme si la réponse à ma question s'y trouvait. Puis, enfin, elle prit la parole, d'une voix lente, comme si elle pesait chacun de ses mots. 

- Il nous faut prier.

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Mme Lee
Posté le 30/08/2025
Je passe ici mon modeste avis de douce lectrice dominicale.

Merci pour cette belle incursion les terres de Pont-Aulce.
Le passé simple donne une autre dimension au texte et fait presque l'impression de rentrer dans un livre d'histoire ancienne.
C'est facinant de (re)découvrir au fil du texte des annecdotes, détails, et fonctions particulières d'une autre époque, adaptés à d'autres lieux.

Je dirais que le captatio benevolentiae qui ouvre ce chapitre est peut être un peu long. Sans compter que Madel s'est déjà excusée pour sa plume dans le chapitre précedent.
Personellement, s'il y avait quelque chose à pardonner, c'était déjà fait dès la moitié ;)

Et je dois avouer, qu'à trop me demander comment les protestants allaient s'en sortir contre les catholiique cette fois ci, j'en ai oublié l'étiquette fantaisy sur la couverture.
Le centaure m'a completement prise au dépourvu (en bien)

Je continue pour voir comment tout cela va se tisser ensemble.
Dentipes
Posté le 30/08/2025
Merci de ce commentaire et de l'intérêt porté à cette histoire.

Sue la captatio benevolentiae, je dois avouer que je partage tout à fait votre avis. Ces chapitres étant les premiers de cette histoire, ils ont déjà quelques années d'âge, et quand je les relisais avant de me décider à les publier ici même, j'ai eu la même impression. Si un jour je suis amené à tout retravailler en profondeur, je changerai presque tout le premier chapitre et changerai l'introduction de ce chapitre pour quelque chose de plus pertinent.

Et pour l'étiquette de fantasy : c'était tout à fait mon but. J'ai eu pour cette histoire une approche "low-fantasy". Des choses inexplicables existent certes, mais on ne verra pas de sorcier lancer de boules de feu ou d'enchanteresses monter un dragon millénaire. Pour ça j'ai une autre histoire, plus légère, dans les fourneaux.
Le but, ici, est en effet de me concentrer sur les troubles religieux et sur comment ils affectent Madel.

Merci encore de votre commentaire qui démontre une lecture attentive et une analyse pertinente, et j'espère que la suite vous plaira autant (ou plus encore).
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