5.
En dehors de la ville, il fait complètement noir.
Andiberry marche le long de la Rivière Bleue. Mais la Rivière Bleue est noire, elle aussi. Pour ne pas se perdre, l’homme n’arrête pas d’agiter devant lui le halo de sa torche. Il ne peut pas simplement avancer, car chaque seconde, une brume épaisse semble refermer ses volutes sur la lumière comme les doigts d’une main avide. Alors le halo doit danser sans cesse pour essayer de s’échapper.
Hop ! Un petit tour à gauche, la lumière parcourt la rivière et son eau sombre comme de l’encre. Hop ! Un petit tour à droite, le faisceau éclaire fugacement de grands échafaudages de métal rongés par la rouille, l’humidité et l’acidité corrosive de la grande Brume, signes que la Ville Noire n’est plus très loin.
Andiberry commence à la voir au travers de son énorme masque à gaz. Surplombée du Mangoin, son soleil fané, elle est comme un minuscule îlot de lumière verte au milieu des nuages.
Il y a longtemps, peu après que la grande Brume a envahi le monde, les dirigeants de la Ville Noire ont essayé de reconquérir petit à petit des territoires de l’extérieur en construisant d’immenses entrepôts équipés de puissants projecteurs. Mais la Brume finit toujours par dévorer la lumière si elle ne se sauve pas. La Brume rogne le métal et la chair si elle n’est pas bien protégée.
Et la Ville Noire est seule. Seule au milieu du monde.
Parfois, quelques irréductibles partent à l’aventure, harnachés comme des chameaux, avec leurs masques à gaz, leurs combinaisons de cuir épais, ainsi que leur réserve d’eau potable et de nourriture. La plupart reviennent après moins d’un jour. D’autres passent la première nuit. Et puis il y a ceux qu’on ne revoit jamais.
Le gouvernement dit qu’ils sont morts. Les habitants murmurent à voix basse qu’ils ont peut-être trouvé un ailleurs : un autre îlot que Vérone où le soleil accepte de percer la Brume, une autre ville du passé, comme Nassau, par exemple...
Andiberry décide de se dépêcher. Il n’a plus grand-chose à manger et aimerait dormir dans un vrai lit, ce soir. L’air est déjà moins épais ; d’ici deux ou trois heures, il devrait arriver aux abords de la cité. Les secondes s’égrainent, ses pieds le font souffrir, sa bouche est sèche et il a fini sa dernière gourde il y a trois quarts d’heure. Encore un petit effort !
La ville se découpe sur le ciel pâle. L’air semble respirable à présent, mais Andiberry sait que retirer son masque à gaz serait le meilleur moyen de détruire ses poumons. Pas encore. Il peut tenir encore un peu avec cet horrible truc sur le crâne.
Une autre heure s’écoule et Andiberry s’assied sur une machine à laver abandonnée à l’entrée d’une décharge, premier bastion civilisé de la Ville Noire.
Avec des gestes saccadés par la fatigue, il retire son masque à gaz et le pose par terre, puis il fait de même avec ses gants de cuir, ses chaussures montantes à lacets et ses chaussettes. Ses orteils saignent. Il grimace tout en réajustant ses lunettes de vue correctement sur son nez, se relève, passe une main dans ses courts cheveux bruns et observe autour de lui : la décharge est déserte.
Il fait quelques pas le long d’une allée après avoir accroché ses affaires à son sac à dos. Le contact de ses plantes de pieds meurtries sur le sol lui procure une grande joie. Et puis il trouve ce qu’il cherche : un tas de bidons jaunes posés les uns au-dessus des autres ; il les contourne. Nouvel indice : une grosse caisse remplie de bouteilles de plastique vides et un petit androïde, replié sur lui-même. Enfin, sur le côté, une poupée de porcelaine au visage brisé. Andiberry la tâte du bout des doigts, jusqu’à trouver le fil de nylon attaché à son cou. Si l’une des extrémités est nouée autour du jouet, la deuxième monte vers le ciel en une longue ligne droite.
Andiberry sait quel genre de cerf-volant est accroché en haut. D’un léger mouvement du poignet, il saisit une bouteille et enroule le fil autour pour en faire une grosse bobine ; il sent une pression. Andiberry soupire et relève ses manches jusqu’aux coudes. Voilà qu’il vient de passer plusieurs jours dans le dehors et on lui demande déjà de nouveaux efforts. Il s’assied sur la grosse caisse et recommence à enrouler le fil, résigné. L’exercice prend quelques minutes avant qu’il ne voie apparaître quelque chose dans le ciel, comme un grand oiseau d’un rouge passé.
C’est une femme qui flotte, sa tunique claquant au vent comme un drapeau, les bras écartés comme des ailes. Andiberry continue d’enrouler le fil autour de la bouteille et doucement, l’oiseau descend en le perçant de son regard noir et vif. Andiberry lui adresse un signe de la main et l’interpelle d’une voix aux inflexions nasales :
— Dame Gyfu, je suis rentré !
La femme-oiseau sourit et l’espace d’une seconde, son corps passe entre Andiberry et le soleil pâle, laissant voir la silhouette de ses os à travers la chair translucide. Et puis enfin la voilà qui atterrit sur le bout des orteils.
Immense, plate et squelettique, elle semble aussi légère qu’une plume. Son visage long aux pommettes saillantes est fendu par deux yeux noirs en amandes, entourés d'arabesques noires et ses cheveux roux coupés court rebiquent en désordre autour de sa tête.
D’un point de vue humain, elle ne peut qu’être d’une grande laideur, cependant, ses gestes lents et languides sont d’une incroyable grâce. À chaque fois qu’Andiberry la croise, il ne peut s’empêcher d’imaginer cet animal disparu au cou immense que l’on voit dans les livres d’enfants : une girafe. Il hésite à l’enlacer, avant de se rendre compte qu’il doit lui arriver en dessous de l’aisselle :
— Vous êtes là-haut depuis longtemps ?
— Je te guettais. Tu as mis un jour de plus que ce que j’avais estimé.
— Faites gaffe à vous nourrir quand même.
— À une telle hauteur, il y a toujours quelques insectes. Et la rosée du matin est suffisante pour apaiser ma soif. Mais j’ai dû perdre quelques grammes, c’est vrai...
— Tant mieux. Mais je vais bien vous trouver quelques cafards juteux dans cette décharge, au cas où. Quoi de neuf à Vérone ?
Dame Gyfu hausse les épaules en signe d’ignorance, ce qui a l’air de la contrarier un peu ; Andiberry sait qu’elle déteste ne pas savoir. Elle lui lance son habituel regard de girafe, noir et doux, entre ses longs cils :
— Et toi ? Tu as trouvé quelque chose ?
— Peut-être bien. Mais pas ce que vous attendiez…
— Donc rien qui puisse concerner Lù ?
Andiberry secoue la tête :
— J’ai remonté la rivière pendant quatre jours et je n’ai rencontré personne. Personne de vivant en tout cas, si vous voyez ce que je veux dire... J’ai croisé deux morts en provenance de Vérone, à demi dévorés, les malheureux n’étaient pas suffisamment protégés contre la Brume. La prochaine fois, il faudrait trouver un équipement pour aller plus loin : cette rivière mène forcément à une mer.
— Et qu’est-ce que tu as déniché, alors ?
Andiberry pose son sac à dos tissé en fibres optiques et l’ouvre avant d’en extirper un nombre assez impressionnant d’instruments bizarres, principalement en verre, le seul matériau qui puisse résister durablement à la Brume. Puis il sort un gros objet enveloppé dans un morceau de cuir grossier, rongé par l’acide.
— C’était en rentrant, il y a quelques heures à peine. Je l’ai trouvé au bord de la rivière.
Andiberry dévoile l’objet. C’est un masque de loup en porcelaine creuse.
— Je me suis dit qu’il était étrange qu’un masque appartenant à l’un des membres de la Famille atterrisse ici par hasard. Dans le doute, je l’ai ramené, mais c’est peut-être dangereux.
D’un air sombre, Gyfu pose sa main sur l’objet :
— Cache-le pour le moment. L’entreposer dans la boutique ne nous fait pas prendre plus de risque que ceux que nous courons déjà.
6.
Règlement de Limbo à l'usage des voyageurs
1. Le monde des rêves — dit Limbo — est un univers à moitié tangible. On a beau pouvoir toucher ce qui nous entoure, il peut se déliter ou se métamorphoser en fonction des pensées des rêveurs.
2. Le monde des rêves ne possède aucune couleur, à l'exception de celles des voyageurs.
3. Les « dormeurs » ou « rêveurs » sont les êtres qui peuplent le monde des rêves et sont une incarnation de l’esprit des individus (humains ou non) plongés dans le sommeil. Ils peuvent être identiques ou non à leur véritable apparence. Ils ne sont pas conscients de leurs actes, mais peuvent parfois se souvenir à leur réveil de ce qu’ils ont vu dans le monde des rêves.
4. Les « voyageurs » sont des êtres qui parcourent le monde des rêves consciemment. La seule façon d’être un voyageur est de posséder le même pouvoir que Griffon ou bien d’être envoyé dans le domaine du rêve par quelqu’un possédant son pouvoir. Les voyageurs gardent leurs couleurs.
5. Certaines créatures rencontrées dans le monde des rêves sont des incarnations purement oniriques, de simples projections dénuées d'existence propre. Il est très difficile de les différencier des « dormeurs ».
6. « Dormeurs » et « voyageurs » n'entrent jamais physiquement dans le monde du rêve, ils ne sont que des projections.
7. Il est possible d’envoyer un objet dans le domaine du rêve, mais il est beaucoup plus difficile de l’en sortir, le rêve diminuant la tangibilité de toute chose. Aucun être vivant n’a réussi à en sortir.
8. Les voyageurs explorent le rêve par leur volonté. Il suffit de désirer être dans le rêve de quelqu’un pour y être.
9. Seules les personnes possédant le pouvoir de Griffon sont capables de sculpter le monde des rêves selon leur volonté. Les dormeurs créent des rêves, mais ne les contrôlent pas.
10. Les voyageurs habituels ne peuvent être blessés dans le monde des rêves, à l'exception de Griffon.
11. Il n'existe qu'un seul monde des rêves pour le Multivers tout entier, c'est pourquoi il n'est pas rare d'y croiser des êtres vivants tout à fait étrangers à notre dimension.
12. Le monde des rêves est encore en exploration et certaines règles sont peut-être encore inconnues.
13. Griffon peut se plonger dans le sommeil et dans le rêve sur commande, et de même fait-il quand il emporte un voyageur. Au moment où ils pénètrent dans Limbo, les corps tombent endormis dans la réalité.
14. Griffon peut emporter les voyageurs dans le rêve de n'importe où, mais la salle du rêve est particulièrement adaptée pour cela pour des raisons de confort, de tranquilité et de ravitaillment nécessaire pour faire des voyages sans risques dans l'onirisme.
*
Comme dans un film à l’ancienne, la Ville Noire se dessine en monochrome clair-obscur et de longs filets de brume floue couvrent son bitume.
Griffon marche d’un pas vif, moins dansant que sa démarche habituelle. Peut-être est-ce cet immense cyclope qui dévaste les tours à grands coups de gourdin qui le trouble ? Mais non. Le bruit des débris qui se fracassent au sol ne le rend même pas nerveux. Griffon sait que le meilleur moyen de se prémunir contre les cauchemars des autres est de les ignorer. Il continue sa marche dans cette version imaginaire de la Ville Noire. Il tient quelque chose : un rêve capital.
Griffon passe devant une vitrine et l’incongruité de sa mine le laisse perplexe. Avec son kimono rouge brodé de fleurs blanches, ses cheveux bleus, son nez crochu qui éclipse des yeux jaunâtres légèrement bridés, il ressemble à un vieux clown coloré dans un paysage en noir et blanc.
Soudain, le vent se lève, un long souffle glacé fait voleter des prospectus qui arrivent de nulle part. Les papiers s’agglutinent contre les jambes et le torse de Griffon qui en ramasse trois et les détaille : tous arborent un avis de recherche, avec la photo du même homme.
Et voilà notre rêveur... pense Griffon, avant de se coller aux immeubles pour éviter les rafales.
Il remonte les bourrasques, les bras devant le visage, jusqu’à une petite ruelle. Au loin, le gigantesque cyclope a disparu et finalement, même le vent s’apaise. Restent les prospectus, jonchant le pavé.
Au fond, il y a un homme assis, recroquevillé sur lui-même et appuyé contre un énorme cadavre de morse qui jure avec le décor. Le corps putride du mammifère sent le poisson et sa tête forme un angle étrange avec le reste.
— Salutations, dit Griffon.
L’homme se redresse. Il est en noir et blanc, bien que moins flou que le reste. Griffon détaille son visage effrayé et sa barbe mal rasée : le même que sur les prospectus. Il porte un costume d’ouvrier, une paire de bretelles à instruments et un badge : « Janis Rengier, garçon boucher ».
— Vous êtes venu pour m’emmener ?
Sa voix est étrange, comme déformée par un écho.
— Non. Je ne suis pas venu pour ça. Est-ce toi qui as occis ce morse ?
— Non, je ne te dirai jamais que je l’ai tué. Je ne l’ai pas tué avec Dan Stivell et Arthur Bontemps. Je ne dirai aucun nom.
— C’est très courageux de ta part de ne pas me l’avoir dit. Ils t’en seront très reconnaissants, Janis.
— Mais vous allez m’emmener ? Vous faites partie de la police du Rêve ?
— J’ai bien peur d’être membre de cette police, Janis. Mais je te promets de ne pas t’emmener. Ce sont les enfants du Mur qui le feront. Mon travail est seulement de rentrer dans ta tête et de te faire subir un interrogatoire.
— Je ne vous dirai rien. Je ne vous dirai pas que nous sommes moins nombreux que ce que vous croyez. Ce n’était pas un accident, pas une humiliation de trop ! Nous avons le contrôle de nos nerfs !
Griffon lui sourit tristement. La vérité, le mensonge et le rêve sont des choses qui se nouent et se dénouent de façon subtile. Il demande au garçon boucher :
— Que caches-tu d’autre ?
— Je n’ai pas de femme. Ni d’enfants. Et jamais je ne les aurais cachés dans l’immeuble des tisserands. C’est beaucoup trop dangereux pour une femme et des enfants.
Griffon s’accroupit à côté de l’homme et le prend dans ses bras. L’odeur répugnante du morse mort lui tourne la tête :
— Ils seront hors de danger, je te le promets. Pourquoi avoir pendu Morse à l’arbre ?
— Ce n’était pas l’idée d’Arthur. C’est moi qui le voulais ! Mais Arthur n’est pas sympathisant avec les opposants !
— Très bien. Je te remercie de ta coopération.
L’homme éclate en sanglots :
— Ils vont venir me chercher ?
— Ça me paraît inévitable…
— Ils vont me tuer ?
— Je le suppose.
L’homme s’accroche à lui et ses doigts s’enfoncent dans les omoplates de Griffon. Une montre à gousset sonne contre la poitrine de celui-ci.
— Il faut que j’y aille. C’est l’heure de ma réunion.
7.
Un lustre baigne la salle circulaire et aveugle dans une atmosphère verdâtre et tamisée. Le système de ventilation tourne au ralenti tandis qu'une goutte de sueur coule le long du cou de Bebbe.
Ils sont au complet et la réunion peut commencer ; si l’on peut considérer ça comme « au complet » bien sûr. La table ronde autour de laquelle sont installées douze chaises a été désertée par la moitié de ses membres. Des petits badges marquent la place de chacun, Bebbe les balaye des yeux :
D’abord, il y a Rhinocéros, puis en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, se trouvent Griffon, Carpe et Serpent, chacun à leur emplacement. Puis il y a un espace vide qui marque la place de Morse, une place occupée par Chien et un nouvel espace qui est le siège d’Ocelot, trop jeune pour être présent à cette réunion. Le tour se termine sur trois nouveaux absents, Lièvre, Loup et Mante, avant d’arriver à sa chaise à elle, à la droite du siège de Cerf, vide également. Ils ne sont que six en pleine situation de crise, quelle blague !
Rhinocéros se lève :
— Madame, Messieurs, je vous propose d’ouvrir cette réunion sans attendre...
— Où sont Lièvre et Mante ? demande sèchement Chien.
Rhinocéros répond d’un ton calme :
— Lièvre restera avec Cerf jusqu’à la fin de son malaise. Quant à Mante, fidèle à lui-même, il m’a fait comprendre que ce qui est arrivé à Morse ne justifie pas qu’il quitte sa garde.
Serpent siffle :
— Ce qui est associé à la filiation de Cerf doit avoir la préséance sur le reste, n’est-ce pas ?
Chien réplique, cassant :
— Je suis bien d’accord. Mais n’oublions pas que parmi ceux qui se revendiquent de la Famille, il y a quelques pièces rapportées.
Serpent tourne son visage masqué vers lui et susurre :
— Les pièces appendices ne sont pas forcément celles qui se sont le moins consacrées à ce cercle et il me semble avoir sacrifié l’ensemble de mon existence à Cerf, qui en est l'instigateur.
— Je ne parlais pas pour toi, Serpent. Tu as déjà fait tes preuves, contrairement à certains.
Serpent se rassoit plus confortablement sur son siège, apparemment rassuré et Rhinocéros reprend la parole, d’un ton plus sévère :
— La question du jour n’est pas là. Comme vous le savez tous, l’un des nôtres a été assassiné, et cela de la plus ignoble des façons. Nous ne savons pas parfaitement comment les choses se sont déroulées, mais il est certain que Morse a quitté la Machine ce matin pour se rendre dans le quartier des Argots, dans le cadre du contrôle des entrepôts agroalimentaires dont il avait la charge. Il a sans doute pris un taxi, dont nous n’avons pas de nouvelle. Son second prétend qu’il n’est jamais arrivé et les ouvriers confirment cette version. À nous de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre tout cela au clair.
Carpe se redresse :
— Je ne suis pas sûr que faire confiance aux témoignages des ouvriers soit la chose la plus sage. Si l’un d’entre eux est coupable, ils le couvriront.
— Cela paraît une évidence, répond Rhinocéros. Mais que faire contre cela ?
— Les faire parler.
— Nous avons d’autres moyens d’avoir des informations plus fiables, murmure Bebbe. Des moyens moins éthiques si l'on peut dire, mais qui limitent les pertes humaines. La solidarité entre ces travailleurs est une des rares choses qui leur reste ; nous ne devrions pas la leur enlever.
Carpe pousse un soupir dédaigneux alors que Griffon se lève et s’éclaircit la gorge :
— Si je peux me permettre de vous interrompre, je me suis préalablement chargé d’investir les territoires du Limbo et j’ai des cauchemars très parlants du côté de certains bouchers, dans les abattoirs d’Argots. Deux de mes voyageurs les surveillaient déjà avant l’attaque, mais il n’y avait rien de suffisamment inquiétant pour procéder à une arrestation. à présent, je pense que des interrogatoires sont justifiés ; je compte sur toi, Chien.
— Je m’en charge.
— Rappelons-nous que certains de ces hommes peuvent être innocents. Je suis sûr de moi en ce qui concerne trois individus, les autres sont sans doute de simples témoins. Et d’après les éléments du songe, je pense que c’était un accident. Un incident qui a dégénéré en raison d’une pression prolongée, nous savons tous quel genre de caractère pouvait avoir Morse.
— Oui, c’était un sale con.
— Chien…
L’homme à la tête de dogue lève les mains en signe d’innocence :
— Qui l’aimait bien ? Levez le doigt, ceux qui l’aimaient bien…
— Ça suffit, réplique Rhinocéros, sèchement. C’était un membre de la Famille et si nous ne ripostons pas alors nous serons en position de faiblesse. Cet homme a-t-il des proches ?
— Non, ment Griffon. C’était un célibataire endurci. Il a eu une compagne, il y a longtemps, mais elle l’a quitté et ne sait rien.
— Et les deux autres ?
— Des amis embarqués dans une situation difficile plus que des conspirateurs, c’est l’un d’eux qui a eu l’idée de pendre Morse sur la place, par provocation. Mais Rhinocéros a raison, tout cela amène un vent de révolte parmi la population. Nous ne pouvons pas rester de marbre devant une telle tragédie.
Rhinocéros reprend la parole :
— Peu importe l’angle, il s’agit d’un meurtre et d’un cas de non-assistance à un membre de la Famille. Ces trois hommes sont condamnés d’une façon ou d’une autre. Reste à savoir si les autres protagonistes sont réellement innocents ou non.
— Je vais continuer mes investigations.
Carpe prend la parole :
— Et que faisons-nous pour la population ? Les chants révolutionnaires pleuvent depuis ce matin. Ne faudrait-il pas augmenter les patrouilles d’enfants et demander un tribut plus sévère pour les récalcitrants ?
Bebbe tourne ses yeux légèrement bridés vers lui :
— Les gens sont malheureux et subissent la famine. Ils nous haïssent déjà. Je ne pense pas qu’augmenter la peur soit très judicieux dans une situation qui ressemble de plus en plus à une bombe sur le point d’exploser.
— Et depuis quand est-ce que tu t’y connais en politique ? répond Chien d’un ton narquois.
— Vous devriez rester à votre place, ajoute Carpe d’une voix traînante.
Bebbe ne réagit pas tout de suite, puis elle pince les lèvres et se lève :
— Très bien, dans ce cas, je pense que ma présence ici ne se justifie plus.
Elle sort de la pièce, mais très vite Rhinocéros la rattrape :
— Madame, il faut que vous restiez.
— Pour quelle raison ? Mon avis n’est pas entendu.
— Je ne pense pas, vous êtes notre mère et votre opinion compte forcément pour nous, au moins dans notre inconscient. Et certains d’entre nous vous écoutent vraiment, Griffon et moi par exemple... et s’il était là, Lièvre vous écouterait aussi.
— Lièvre ? Il me méprise plus que Chien et Carpe réunis !
— Difficile à dire, c’est un homme froid et il aimait beaucoup Numéro 5. Ça lui a fendu le cœur quand vous l’avez remplacée, mais il sait que vous êtes de bon conseil. Il ne vous le fait pas sentir, voilà tout.
— Peut-être.
— Revenez, Carpe va encore essayer de s’opposer à moi et j’ai besoin de votre soutien.
— …
Elle cède.
8.
Chien ouvre la porte et laisse passer Serpent qui entre dans le bureau et s’approche de la fenêtre. C’est une pièce parfaitement ordinaire, avec des murs noirs, brillants, un meuble couvert d’écrans qui diffusent différentes images de l’extérieur, un bureau, ainsi qu’une armoire remplie de dossiers.
Chien ferme la porte et s’assied sur la table. Puis, avec des gestes lents et délicats, il actionne un mécanisme au niveau de sa mâchoire et le masque s’ouvre sur un visage fin au nez pointu. Il pose la porcelaine sur le bureau avant de sortir d’un tiroir une cigarette qu’il allume. Rapidement, de la fumée file entre ses lèvres, puis il soupire et passe les doigts dans sa chevelure noire et raide, coupée aux épaules.
— La situation te rend soucieux ? demande Serpent.
Chien lui lance un regard perçant de ses iris bleus :
— Bien sûr que oui ! À quoi est-ce que tu t’attendais ? Morse était un trou du cul, mais sa mort nous apporte des tas d’ennuis !
— Je le conçois facilement. Est-ce possible de m’assister, à dessein de me débarrasser de ceci ?
Chien se lève et se dirige vers son interlocuteur. De près, il a l’air plus qu’étrange, ses vêtements en particulier : son costume noir paraît formé d’un tissu beaucoup plus léger et flottant que ceux de ses compagnons. Le masque aussi est bizarre, alors que tous les autres semblent faits de la même matière blanche, celui de Serpent est un simple casque de papier mâché.
— Baisse-toi, grogne Chien, agacé.
Serpent se penche élégamment ; il est si grand et maigre que son interlocuteur, qui est de taille moyenne, lui arrive aux aisselles. Chien retire le masque qui révèle le faciès étrange d’un vieillard aux yeux sournois et à la chevelure d’un blanc neigeux.
— Je te remercie, cela me soulage de mon indisposition.
Serpent se redresse devant la fenêtre et Chien peut observer les lumières de la Ville Noire qui percent à travers son visage, faisant ressortir l’ombre des os du crâne par transparence. Serpent a toujours eu cette apparence irréelle, avec sa silhouette longiligne dotée de bras assortis. Sa peau est parcheminée, translucide et ses prunelles sont d’un mauve luisant : un sylphe.
— Il va falloir trouver quelqu’un pour le remplacer, grogne Chien. Ça ne sera pas facile, nous avons besoin d’une personne de confiance de la même carrure que Morse.
— C’est impossible, personne ne peut s’introduire dans la Famille.
— Et pourquoi pas ? Tu y es bien rentré, toi.
— La situation est dissociée, car j’étais déjà considéré comme un morceau du cercle au commencement. Je connaissais l’ensemble des secrets de Cerf avant que tu ne naisses, bien que nous ne soyons pas du même sang.
— Alors nous sommes condamnés à assumer le deuil de l’un des nôtres publiquement ?
— C’est ce que je considère, mais c’est à Cerf de décider. Il est possible de se servir d'un sosie s’il en manifeste le souhait. Mais il ne sera jamais qu'un suppléant de la Famille. Et il sera nécessaire de le supprimer et d’en sélectionner un plus récent à chaque sortie officielle. C’est une action stupide et inconsidérée.
— C’est-à-dire ?
— La population a vu la potence de Morse et les instantanés seront disséqués. La supercherie résistera-t-elle ? Et quand le masque se disloquera, alors on se gaussera de nous et nous céderons notre arme maîtresse : l’angoisse que nous dissipons.
— C’est plein de bon sens et j’en parlerai à Cerf, mais je dois d’abord aller vérifier les informations que Griffon a données. J’ai déjà mis mes gamins sur le coup et j’attends qu’ils me rappellent dès qu’il y aura du nouveau. Griffon sait que je ne suis pas du genre à le croire sur parole.
— Penses-tu qu’il ne nous dise pas toute la véracité ?
— Je ne sais pas. Griffon montre parfois trop de compassion.
La cigarette de Chien se consume. Il jette soudainement un regard acéré à Serpent :
— Ça ne t’ennuie pas, cette comédie ?
— L’existence est composée d’une abondance d'artifices et je l'accepte.
C'était sincère de sa part, Chien en était intimement persuadé. Il se souvenait parfaitement quand, quinze ans auparavant, Serpent s'était soudainement pris au jeu des allitérations sifflantes, ponctuant son discours de tournures biscornues qu'il fallait bien souvent décoder. Cette habitude ne l'avait jamais quitté.
— Tu fais semblant d’être comme nous, mais ce n’est pas le cas. Tu ne peux même pas ouvrir les portes tout seul. Tu as besoin qu’on installe des détecteurs d’empreintes sur ton parcours pour que tu puisses circuler, mais cela nous permet aussi de contrôler tes allées et venues. Et porter le moindre objet lourd t’est impossible.
Les yeux de Serpent se plissent et il sourit bizarrement :
— Le temps a passé et les assauts ont cessé. Les sylphes du passé se sont discrédités et c’est tout. J’ai décidé seul de m’investir auprès de Cerf. Les notions de conscience, de vice et de vengeance n’existent pas dans notre éducation, c’est vous qui me les avez enseignées.
— Mon grand-père vous appelle « fantômes ».
— Une appellation parmi d’autres. La population nous a baptisés sylphes, d’autres, les « chevaucheurs d’oiseaux ». C’est ce qui me blesse le plus, ne plus me suspendre à une escadrille et les laisser me transporter.
— Il n’y a plus d’oiseaux ; des poulets de batterie, sans ailes et sans pattes, peut-être ?
— Il n’y a plus d’oiseaux, répond Serpent.
9.
Le cœur battant à cent à l’heure, Loup pose son sac sur un matelas du dortoir, puis s’assied lentement et essaie de reprendre ses esprits.
Tout s’est enchaîné trop vite.
Ses yeux s’attardent sur la grosse montre de fer-blanc accrochée à ses bretelles à outils : six heures se sont écoulées depuis la découverte du pendu sur la place du Châtaignier. D’abord, tout avait tourné comme une toupie dans sa tête : Bebbe lui conseillant de fuir, les rumeurs de rébellion qui couraient parmi les ouvriers, l’assassinat de Morse...
Alors il avait eu peur... peur de son masque lupin posé négligemment sur la table, à la vue de tous ou du moins, à la vue des voisins de l’immeuble d’en face, s’ils se donnaient la peine de paresser sur leur balcon. Des hommes avaient tué le morse, qu’est-ce qui les empêcherait de tuer le loup ? Heureusement, nul ne connaissait son vrai visage.
Saisi de terreur, il avait pris son sac et y avait fourré pêle-mêle les quelques affaires qu’il possédait, avant de descendre en courant l’escalier de métal qui longeait la façade de l’immeuble. Puis il avait caché son véritable passe d’identité dans une lézarde derrière le bâtiment pour finalement jeter son masque de porcelaine dans la Rivière Bleue, enfermé dans un sac-poubelle. Il ne lui restait plus qu’à piocher au hasard parmi les faux papiers qu’il s’était créés avant de fuir la Machine.
Il est à présent Isonima Fairfax, agriculteur, résident permanent du dortoir 11-A du quartier des Argots. Mais maintenant, Loup regrette.
Que signifie cette fuite ? Il est terrifié à l’idée d’être reconnu comme membre de la Famille et de trouver le même genre de mort que Morse.
Avec ou sans masque, il reste un égaré qui ne peut pas se permettre de se lier à qui que ce soit et retourner à la Machine semble une possibilité tout aussi abstraite que de s'inventer une nouvelle vie. Partir, c’était ce qu’il voulait après tout, mais sa propre lâcheté le freine dans son entreprise.
Son cœur refuse de ralentir, le beau visage orgueilleux de Chien se glisse dans sa tête et Loup se mâchonne la lèvre avant de s’allonger sur un lit. Le matelas est si fin qu’il peut sentir les ressorts du sommier ; une odeur de mousse pourrie lui envahit les narines. La nausée est là, puissante.
Les autres pensionnaires du dortoir ne font pas attention à lui. Sur le lit voisin, un homme endormi gémit dans son sommeil. La lueur de la lanterne accrochée au mur fait luire les gouttes qui ont perlé sur son front et chaque minute, une violente quinte de toux le fait tressauter. Loup essaie de ne pas le regarder, mais l’odeur de crasse et de sueur de l’homme lui pique le nez. Il se retourne et fixe le vide.
Que faire maintenant si ce n’est continuer cette vie ?
Il regrette déjà son premier emploi, chez le constructeur de drones, mais ce serait trop facile pour la Famille de le repérer parmi les fabricants de robots. Alors voilà, il s’occupe de conduire des moissonneuses dans les entrepôts, là où sont labourés les champs artificiels. Personne ne viendra le chercher là-bas. Encore moins dans les dortoirs répugnants mis à la disposition du personnel.
Il a pensé pendant un moment à vider son compte monétaire avant de quitter la Machine, mais la Famille aurait pu retrouver sa trace facilement. Et puis, n’est-ce pas son but que de se débrouiller sans aide ? Loup ferme les yeux et s'enroule dans un halo de boucles brunes.
Sur la rangée de lits en face, deux hommes discutent à voix basse. Loup essaie de ne pas les écouter, mais quelques mots parviennent à ses oreilles :
— Il paraît qu’ils ont déjà arrêté ceux qui ont fait sa fête au Morse...
— Je l’ai entendu aussi. Il y aura sans doute une exécution publique demain matin, sur la place du Châtaignier. Tu comptes y aller toi ?
— J’aimerais mieux mourir que faire ça. Ces infidèles de la Famille mériteraient tous le même sort !
— Chuttt... Parle moins fort, on pourrait t’entendre.
— Pardon… mais tu sais ce qu’ils disent, ceux qui ont pu les approcher. Ils disent qu’ils ne croient pas à Juniper. Qu’ils adorent un dieu païen...
Il y a un silence entre eux et ils frissonnent.
— Tu vas y aller, toi ?
— Je ne sais pas encore. C’est peut-être notre devoir de ne pas les laisser mourir seuls. De leur dire qu’on les regarde et que ce n’est que le début des hostilités.
Loup retient sa respiration.
Alors Bebbe et Rhinocéros ont raison : les vents de la révolution commencent à souffler parmi les citoyens. Loup se demande vaguement si tout cela n’est que du pipeau, ou si la Famille est véritablement en danger. Et puis il pense à Morse, plus vieux que lui de treize ans, plus gros que lui de deux fois et demie. Morse qui est mort...
Loup s’en veut un peu de ne pas se sentir triste.
10.
La nuit sur la place s’est écoulée dans un silence quasi total et se dissipe lentement sous la caresse hésitante d’un soleil évanescent.
Grenade croque dans le biscuit. Elle l’a trouvé par terre tout à l’heure et le goût est rance. Les miettes se mélangent avec sa salive déjà épaisse et se collent aux parois de sa bouche. La jeune fille est assoiffée. Sa main farfouille dans sa poche, caressant du bout des doigts les quelques piécettes qu’il lui reste.
Si ça continue, elle sera obligée de boire l’eau de la Rivière Bleue. Elle l’avait fait une fois quand elle avait cinq ans : ses maux de ventre avaient duré pendant au moins une semaine et sa mère était restée à la maison pour s’occuper d’elle. C’est le seul souvenir que Grenade garde de sa mère.
La foule est si compacte à présent que la jeune fille se sent mal. Après la découverte de l’homme pendu, des patrouilles de la police du Mur sont intervenues et depuis la veille au soir, ils gardent les grandes artères. Impossible de s’enfuir sans leur passer devant et se faire ficher. Un groupuscule d’entre eux est allé décrocher le cadavre et l’a emporté dans un vaisseau noir et luisant comme un gros scarabée.
Grenade ne sait pas trop si elle doit paniquer ou pas. La foule semble prise au piège, mais parmi tous ces gens épuisés et résignés, il ne lui est pas difficile de cacher son mètre quarante-sept de peau sur les os.
Le groupe de punks est toujours là. Pendant un moment, elle a dû les perdre de vue pour aller chercher quelque chose à manger. Après avoir erré pendant une demi-heure, elle a déniché le gâteau gâté sur le sol et à son retour, les punks n’étaient plus là. Furieuse contre elle-même, Grenade s’est enfoncée dans la foule pour essayer de les retrouver, ce qu’elle réussit à faire très rapidement : le petit groupe s’étant simplement déplacé jusqu’au drugstore crasseux qui se trouve sur la place, afin d’acheter des cigarettes. Grenade se demande vaguement comment des punks peuvent s’acheter de quoi fumer alors que la plupart des gens n’ont pas de quoi manger.
C’est la première fois que la police oblige tant de gens à rester debout toute une nuit. Grenade a bien vu des parents soutenant des enfants épuisés essayer de sortir, avant de revenir se terrer parmi les autres citadins, après que les membres de la police du Mur ont appuyé l’œil de leurs mitrailleuses sur leurs rejetons. À présent, Grenade peut contempler la sueur qui coule sur les tempes de ceux qui ont peur, dessinant des halos moites sur leurs vêtements.
Elle tente de s’asseoir, mais rapidement des gens la piétinent et elle se relève. Par chance, ses habits empestent toujours les ordures, si bien que la foule ne la colle pas de trop près. Son dernier mouvement est d’aller s’appuyer contre un mur, tout en s’assurant de garder un œil sur la bande de marginaux. Ce serait peut-être la meilleure occasion d’aller leur parler ?
La punk aux cheveux turquoise est en train d’embrasser compulsivement son chien sur les babines et l’animal répond en lui léchant le visage avec frénésie. Ce spectacle emplit Grenade de perplexité. Elle n’a jamais eu de cybertoutou et ne se souvient même pas d’en avoir manifesté l’envie. C’était pour ceux qui pouvaient se le permettre.Mais par Juniper, où peut-elle avoir déjà vu cette fille ?
Grenade se redresse, le dos moulu d’avoir attendu tant et tant d’heures debout. C’est le moment d’essayer, au moins, ça ne coûte pas grand-chose un petit : « Excusez-moi, est-ce qu’on se serait déjà rencontrées ? »
Mais à ce moment-là, les haut-parleurs s’allument et Grenade se fige :
« Attention. À tous les citoyens. Rentrez dans les rangs et ouvrez un passage aux agents du Mur. Personne n’est autorisé à quitter les lieux pour le moment. Terminé. »
Grenade sait ce que ça veut dire. Elle se presse contre le mur tandis que la foule l’écrase douloureusement et fait une grimace désolée quand deux dames lui jettent un regard dégoûté après avoir reniflé son fumet.
Plus loin, on entend le bruit de pas d’une patrouille, leurs chaussures tapant en rythme sur l’asphalte : un groupe d’enfants aux yeux vides, dont les plus âgés ont dix-sept ans et les plus jeunes huit ou neuf. Grenade frémit et la peur monte, lui tordant les boyaux. Une deuxième patrouille les suit. Ils ont l’air d’être un tout petit peu plus âgés, entre seize et dix-huit ans sans doute, et traînent avec eux quatre hommes au teint livide et aux lèvres tremblantes.
Grenade n’a aucune illusion, elle en a vu passer des exécutions. Des hommes hurlants, des femmes désabusées et farouches, des hommes sages qui pensent trop, des enfants parfois aussi, avec de grands yeux étonnés qui s’écarquillent quand les balles les touchent. Grenade tremble et ses mains s’accrochent à sa besace de cuir. Elle essaie de ne rien ressentir parce que c’est le seul remède fiable qu’elle connaît contre la peur.
Les hommes sont alignés en dessous du Châtaignier. Quatre enfants, tous âgés de moins de douze ans, mettent leurs armes en joue. Grenade humecte ses lèvres. Ce sera bientôt fini. Les tirs éclatent.
Grenade joue à toucher ses doigts un par un avec son pouce. Elle ne regarde pas. Ça doit être terminé.
Mais les tirs recommencent.
Grenade tressaille et arrête son jeu. Elle se dresse sur la pointe des pieds pour voir ce qu’il se passe. Les hommes sont à terre et se tordent de douleur.
Les exécutions ne sont pas rares dans la Ville Noire. Les enfants du Mur viennent, tuent et partent. Et pourquoi ? Qu’ont fait ces hommes que l’on met à mort ? Nul ne le sait d’habitude. Les tue-t-on pour une erreur professionnelle ? Pour complot ? Pour le vol d’une portion de mousse pour nourrir des enfants ? La mort est un cadeau absurde et rapide. Le condamné sait-il au moins de quoi on l’accuse ?
Mais là les gens savent.
Ils savent que ces hommes doivent mourir parce que Morse a été assassiné.
Grenade détourne les yeux quand elle voit les plaies se teinter de rouge. Le sang va couler dans le caniveau et le caniveau va se déverser dans la Rivière Bleue. La soif et le dégoût dansent.
Le haut-parleur s’allume à nouveau :
« L’exécution est terminée, la Famille réclame l’évacuation de la place. Chacun d’entre vous devra passer devant un poste de la police du Mur et justifier son identité. Terminé. »
Grenade mordille ses lèvres.
Ceci dit, ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve dans une situation désespérée et puisque la Police ne semble pas vouloir les laisser partir, autant employer les grands moyens. Son regard se lève vers les immeubles qui entourent la place, celui qui se trouve au-dessus d’elle en particulier. Des enfants du Mur gardent les escaliers de métal qui grimpent de façon anarchique le long des façades torturées, mais Grenade espère pouvoir atteindre les étages autrement. Si elle trouve une fenêtre ouverte, elle pourra peut-être s’en sortir, même avec des agents à ses trousses.
La lumière est à son avantage : le soleil est trop voilé par la Brume pour vraiment éclairer la place, seuls quelques réverbères diffusent leurs halos glauques.
Grenade se colle davantage contre le mur avant qu’une gouttière plongée dans l’ombre de l’arbre de métal n’attire son attention. Comme un gros insecte, elle s’y accroche et commence son ascension. Si les enfants n’y regardent pas de trop près, elle devrait passer inaperçue. Elle escompte juste que personne ne la dénonce dans la foule, il ne faut pas espérer échapper à des milliers d’yeux. En une trentaine de secondes, elle atteint le premier étage de l’escalier de métal. Elle est si maigre que son corps se glisse sans peine entre les marches.
En bas, quelqu’un crie. Non !
Ce n’est pas quelqu’un de la foule, un enfant du Mur l’a aperçue. Elle aurait dû s’en douter, l’assassinat d’un membre de la Famille a mis tout le monde sur des charbons ardents.
Le temps qu’elle se dégage des marches, deux agents montent au pas de course au premier étage. Grenade essaie de fuir, mais c’est peine perdue. Les enfants du Mur l’attrapent par les épaules, les cheveux et la tirent en arrière.En une poignée de secondes, elle est traînée en bas, devant une adolescente rousse en uniforme qui lui demande d’une voix amorphe :
— Veuillez décliner votre identité.
Comme elle ne répond pas, la fille pointe son arme devant elle. Le canon fait comme un œil noir. Grenade finit par sortir un badge de sa poche et la rouquine le fait glisser contre un lecteur. Le cerveau de Grenade est plein de vide, comme le regard drogué, brouillé par le Vent, de la rousse tandis que l’appareil émet une série de sons électroniques. L’œil noir fixe Grenade.
La peur revient faire des nœuds dans son ventre et elle se demande vaguement si elle va elle aussi mourir sous l’arbre de fer, avec une balle dans le corps. La fille va dire quelque chose, mais quelqu’un l’interrompt :
— S’cuse-moi ?
Mécaniquement, la rouquine se tourne devant la nouvelle arrivante et Grenade reconnaît la punk au chien bizarre. Apparemment, la fille du Mur n’a pas l’habitude qu’on l’interpelle avec ce ton familier, alors la punk répète :
— S’cuse-moi ? Tu peux lâcher ma pote, s’te plaît ? On est v'nues ensemble et elle a pas l’air d’se sentir bien.
Sa voix présente un timbre étrange, comme si parler n'avait rien de naturel pour elle. Un silence de mort règne à présent dans le régiment tout entier et dans la foule environnante. La fille rousse qui semble être la cheffe du groupe articule d’une voix sèche :
— Pourriez-vous... décliner votre identité ?
La punk sourit et ses lèvres peintes en rouge se retroussent sur des dents un peu jaunâtres :
— M’bien sûr. Faites.
Elle leur tend son propre badge et la cheftaine le scanne. Un nouveau silence suit les bruits électroniques de l'appareil. La rousse se concentre sur l’écran de son appareil tandis que la punk la fixe avec insolence. Le visage imperturbable de la jeune fille est soudainement froissé par un froncement de sourcils et elle finit par relever la tête pour conclure d’un ton monocorde :
— Tout est en ordre, vous pouvez partir…
— Merci, franchement, t’es vachement plus sympa qu’t’en as l’air.
Et ce faisant, la punk donne une petite tape amicale sur l’épaule de l’adolescente du Mur qui se raidit. Grenade a l’impression d’être dans une dimension parallèle. La punk insiste :
— Non sincèrement, en t’voyant, j’me disais que t’étais c’genre de gamine qui arrête des innocents sans savoir pourquoi...
La rouquine dit d’une voix raide :
— Je vais devoir vous demander de circuler.
La punk ouvre la bouche, mais Grenade la coupe, le cœur au bord des lèvres :
— Par Juniper, tais-toi !
La fille aux cheveux turquoise ouvre de grands yeux surpris, alors Grenade rajoute, d’une toute petite voix :
— Je t’en prie, allons-nous-en...
— Oh. D’accord... t’as rien oublié ?
La remarque prend un peu Grenade au dépourvu, puis elle se baisse et tâte sa besace. Ses masques sont toujours là. Cette fille savait-elle que Grenade trimballait des choses importantes avec elle ? La punk la prend par le bras et l’entraîne avec elle loin des patrouilles. Grenade la hume : elle sent le chien, le tabac et la crasse. Cette odeur envahit ses poumons et soudain, Grenade se souvient parfaitement bien de la première fois où elle a vu cette fille.
ça fait un moment que j'avais envie de lire Ville noire pour différentes raisons (l'univers qui m'intrigue, la couv trop belle et le fait que les persos aient des noms de bestiaux (oui j'ai stalké ton JdB), l'envie d'en savoir plus sur la mystérieuse Lù... et le fait qu'un de tes persos s'appelle Grenade, j'avoue, ça a été l'argument décisif :p), donc, maintenant que je suis a peu près a jour dans mes lectures, j'attaque enfin avec un grand enthousiasme ! Je te préviens, je vais avancer a 2 à l'heure parce que toutes les fictions "en cours" passent avant sinon je suis dépassée, mais je compte bien aller jusqu'au bout !
Bon et si je te parlais de ton texte, un peu ? J'aime évidemment beaucoup, toujours un univers très complexe, visuel et fouillé, mais je m'y retrouve plus facilement que dans le livre des vérités, je pense que c'est parce que les nombreux persos sont très rapidement discernables grace à leurs noms et masques d'animaux, et aussi je suis plus familière des univers SF que fantasy.
Sache que j'ai lu l'intro !! o/ ! Et j'ai bien fait, quelle claque ! Dans cet univers j'adore : la milice d'enfants, ce genre de mafia qui règne, la brume qui détruit tout sauf le verre, les sylphes, Gyfu qui vole comme un cerf volant <3, le fait d'aller dans le monde des rêves (même si c'est encore mystérieux de ce côté là), les punks, les poubelles, les conduits d'aération, les oiseaux qui existent plus que dans les batteries... a peu près tout en fait, j'adore ce genre d'ambiance !
Encore une fois il y a plusieurs histoire :
- Celle de Loup<br />- Celle de Grenade<br />- la famille qui rage<br />- Andiberry
mais cette fois je m'y retrouve a peu près, et je suis pourtant pas la lectrice la plus finaude, xD ! d'habitude je fuis les textes avec trop de personnages, tu es mon exception !
Que dire d'autre... mes commentaires sont rarement les plus consructifs mais quand j'attaque une histoire déjà terminée alors là je perds tout oeil critique et je lis vraiment en tant que simple lectrice, donc a moins d'un truc qui saute aux yeux, je risque de plutôt te donner un ressenti perso qui sert à rien, tu es prévenue !
Alors sache que : j'ai peur de le regretter par la suite, mais pour le moment le perso que je préfère est Chien, je sens la vibe du rageux insecure en lui. Ah et je le shippe avec Serpent des l'instant ou ils se sont retrouvés seuls dans une pièce (il m'en faut peu). J'aime beaucoup la petite Grenade (je m'attendais pas a ce que ce soit une fille !!!), je me demande qui est cette punkette de la haute qui l'a aidée. Je n'arrête pas de me demander comment se prononce Bebbe, en attendant je lis "bébé" et je trouve ça trop stylé !
A bientot ici ou sur le livre des vérités, selon ta vitesse de post et ma vitesse de lecture !
Eh bien, quelle belle découverte j'ai fait en atterrissant ici ! Ton monde si vaste, complexe et unique m'a absorbé depuis ses premières lignes. L'atmosphère sombre et tordue est très séduisante. Je vois ça un peu comme un univers en blanc. C'est marrant, ayant pu voir certains de tes dessins sur le forum, je savais directement à quoi ressemblait tel ou tel personnage. Les descriptions dans ton texte sont relativement rares, mais quand tu en fait, c'est juste...wow. J'ai particulièrement aimé la description de Bebbe, avec ses implants métalliques dans le dos, elle a tellement la classe ! Les différents masques, les vêtements, les punks, les sylphes avec leurs peaux transparents, Gyfu la femme-oiseau... c'est fantastique ! Je n'avais jamais lu d'histoire qui associe tous ces éléments, ces idées imaginatives ou des choses semblables, et c'est tellement rafraîchissant !
Il y a beaucoup de personnages et d'histoires parallèles, mais vu que la plupart des personnages principaux, si j'ai bien compris, appartiennent à la Famille, j'ai réussi à me construire un petit réseau relationnel dans ma tête qui met tout en place. Il se passe beaucoup des choses étranges et intrigantes (la pendaison de Morse, la dimension onirique, la Machine...) et c'est curieusement enivrant ! C'est compliqué, j'avoue ne pas comprendre tout ce qui se passe avec les différentes dimensions et tous les enjeux (ou peut-être que je suis juste bête xD) et pourtant je ne suis pas perdue, je sens que une trame intelligente là-derrière, bien structurée. Je ne sais pas comment, mais j'ai la certitude que l'on m'apprendra ce que je dois savoir au moment le plus opportun. En gros, j'ai 100% confiance en ta plume et si tu veux que je me trompe ou que je tombe dans le panneau, et bien, c'est exactement ce que je ferai !
Et en parallèle à tout ça, il y a le côté mafia-totalitariste de la Famille. C'est intéressant, parce que l'on suit la plupart du temps ses membres et du coup on aurait tendance à se mettre de leur côté ; pourtant, ils sont à la tête d'un système atroce. J'aime bien le personnage de Grenade ; je ne sais pas pourquoi mais j'aurais tendance à penser qu'elle a aussi un lien avec la Famille, peut-être à cause de son nom... à voir !
Mon cerveau va mettre un moment à travailler ce que je viens de lire xD Je me pose tellement de questions, notamment : Pourquoi les membres de la Famille portent-ils tous des masques ? qui est Cerf, exactement ? Pourquoi Loups les a-t-ils quittés et où va-t-il ?
Remarque :
« - A une telle hauteur, on trouve toujours quelques insectes. Et la rosée du matin est suffisante pour apaiser ma soif. Mais j’ai dû perdre quelques grammes, c’est vrai... » → Après cette phrase, Andiberry répond « tant mieux ». ça laisse penser qu'il est content que Gyfu ait perdu du poids alors que je pense qu'il est plutôt soulagé d'apprendre qu'elle ait pu manger quelque chose entretemps. Peut-être faudrait-il juste ajouter un truc du genre « Tant mieux que tu aies pu te nourrir » par exemple, pour que ce soit plus clair :)
à toute !
Jowie
Effectivement c'est un monde assez complexe, surtout que je balance tout le monde d'un coup (ou presque!) alors j'avais un peu peur que mes lecteurs ne s'en sortent pas avec tout ça mais ça a l'air d'aller. En tout cas je suis ravie que mon univers tre plaise. Et s'il y a tant de détails c'est aussi que je l'ai monté sur des années. Je crois par exemple que vers 16 ans, j'ai du passer une année entière sur mes sylphes XD. Et je les ai encore beaucoup modifié par la suite!
Après, c'est vrai que le système est totalitaire mais il faut penser que dans la situation où se trouve la ville, (tu sauras ça au chap 2) ils avaient besoin d'être ultra organisé et ne pouvait pas tolérer une guerre civile. Donc comme souvent en politique, le résultat est gris: tout le monde survis mais le système est très dur.
Et ces masques sont vraiment très intriguants. Il y a plusieurs réponses mais la première est toute simple: pour garder l'anonymat. Ca peut éviter des attentats quand on se ballade dans la rue sans masque par exemple :).
Et merci pour ta remarque. Plein d'amour sur toi et à bientôt!!
Partie 1: Bon après deux autres chapitres, tu dois un peu mieux connaîtreGriffon. La réponse est super ambigüe vu que la situation l'est. Griffon fait son boulot mais il ne manque aps d'empathie et il n'aime pas la souffrance inutile.
Partie 2: Bon ben du coup pareil, tu dois déjà en savoir beaucoup plus sur les Bebbe. La seule chose que je peux dire c'est que pour le moment tu as beaucoup de pistes mais que la vérité n'est pas encore claire. donc pas de jugements atifs X).
Partie 3: Oui, Serpent est comme Gyfu. et effectivmeent, il est prisonnier et très sage (ou pas du tout).
Partie 4: Le masque est bien celui de Loup ^^. Et quand au cadavre, c'est parce qu'il est mort pendu à cet endroit à priori. Ils n'ont pas déplacé le cadavre.
Partie 6: Effectivement la punk a un truc spécial :).
Désolée j'ai l'impression que mes réponses sont très bêtes mais tu dois déjà avoir la réponse à la plupart de tes questions au point où tu en es :).
<br />1) Il porte un costume d’ouvrier et une paire de bretelles à instruments. Il lit un nom sur l’étiquette "Janis Rengier, garçon boucher ". [Si je comprends bien, les deux "il " ne désignent pas la même personne. Je suggère : "on peut lire un nom "]
2) que faire confiance aux témoignage des ouvriers [témoignages]<br />La solidarité entre ces hommes et ces femmes est une des rares choses qui leur reste, nous ne devrions pas leur enlever [nous ne devrions pas la leur enlever ; tu pourrais remplacer la virgule par un point-virgule]<br />Et depuis quand est-ce que tu t’y connais en politique ? Répond Chien d’un ton narquois [répond : minuscule]
3)avant de sortir une cigarette d'un tiroir du bureau, qu’il allume [Je suggère : "avant de sortir d'un tiroir du bureau une cigarette qu'il allume"]<br />avec sa longue silhouette très mince malgré ses longs bras [Pourquoi "malgré " ?]<br />l’ombre des os du crâne par transparence / Sa peau est parcheminée, transparente [répétition ; translucide ? diaphane ?]<br />Personne ne peut rentrer dans la Famille [entrer serait préférable]<br />et perdra son arme la plus importante : la Peur [il ne devrait pas y avoir une majuscule]<br />Mais je dois d'abords aller vérifier les informations [d’abord]
4)éclaire fugacement de grandes échafaudages [grands]<br />peu après que la brume ait envahi le monde [peu après que la brume a envahi le monde ; après que doit être suivi de l’indicatif].<br />en construisant des immenses entrepôts ["d’immenses entrepôts " sonne encore mieux]<br />Il a l'habitude de ces bêtes, elles ne sont pas très agressives, juste effrayantes au début [Je te suggère de mettre un point-virgule après "bêtes "]<br />Le contact de ses plantes nues sur le sol [Quand il s’agit de la plante des pieds, on ne peut pas employer "plante" tout seul.]<br />Et puis il trouve ce qu'il cherche: Un tas de gros bidons [un tas ; minuscule après les ":" ]<br />Nouvel indice: Une grosse caisse remplit de bouteilles de plastique vides [minuscule à "une" / remplie]<br />L'exercice prend quelques minutes avant qu'il ne voit apparaître [avant qu’il ne voie : subjonctif]<br />La femme-oiseau sourit et pendant l’espace d’une seconde [il faudrait enlever "pendant"]<br />la voilà qui atterrit doucement, du bout des orteils [sur le bout des orteils]<br />Elle est extraordinairement grande, plate et osseuse et semble aussi légère qu’une plume.<br />[Pour alléger la phrase, je suggère : "Extraordinairement grande, plate et osseuse, elle semble aussi légère qu’une plume.]<br />Des cheveux roux coupés courts flottent en pétard autour de sa tête [Je trouve bizarre l'expression "flottent en pétard"]<br />cet animal disparu au cou immense qu'on voit sur les livres d’enfants. [dans les livres]<br />La prochaine fois, il faudrait trouver un équipement pour remonter plus loin, cette rivière mène forcément à une mer [Je suggère un point-virgule avant "cette"]<br />sac à dos tissé en fibres optiques [en fibre optique ; c’est de la fibre optique]<br />un nombre assez impressionnant d’instruments bizarre [bizarres]<br />ce que nous encourrons déjà [encourons ; encourrons, c'est le futur simple]
5)Puis, il s'assied lentement, et essaie de reprendre ses esprits [Je te suggère d’enlever les virgules]<br />Les rumeurs de rebellions [rébellion]<br />mais quelques mots parviennent à ses oreilles et il ne peut s'empêcher de les tendre: [de les entendre]
6)elle avait du les perdre de vue [elle avait dû]<br />après que les membres de la police du Mur aient appuyé le canon [ont appuyé ; après que doit être suivi de l'indicatif]<br />Elle essaie de s'asseoir mais rapidement des gens la piétinent alors elle se relève [Je suggère une virgule avant "mais"]<br />Par chance, ses vêtements puent toujours les ordures alors la foule ne la colle pas de trop près [comme il y a deux fois "alors ", tu peux dire "si bien que la foule ne la colle pas (…)"]<br />Ce ne coûte pas grand-chose, [cela ; je te suggère de mettre deux points à la place de la virgule]<br />quand deux dames lui jettent un regard dégoutté [dégoûté ; le verbe dégoutter veut dire couler goutte à goutte]<br />Elle en a vu passer des exécutions [Je mettrais une virgule après "passer "]<br />Quatre enfants se mettent en joue [On met l'arme en joue ; on dit aussi qu'on met en joue sa cible ; "les mettent en joue", peut-être ?]<br />– Respectivement huit ans, douze ans et onze ans-. [minuscule à respectivement ; les deux tirets sont dissemblables ; il y a quatre enfants et trois âges ; comment Grenade peut-elle connaître précisément les âges des enfants ?]<br />et se tordent de douleurs [de douleur]<br />même avec d'autres enfants aux trousses [Je dirais : "à ses trousses"]<br />Pourriez-vous... Décliner votre identité? [décliner : minuscule]<br />-Je t'en prie, allons-nous en... [allons-nous-en]<br />Oh. D'accord. [La ponctuation est bizarre]
ATTENTION SPOIL jusqu'au chapitre 8!
C'est intéressant, ce monde des rêves en noir et blanc où seuls les personnages qui ont un rôle particulier sont en couleurs.
Je suppose qu'il y a un soucis d'esthétiqueet de simplification pour le lecrteur là-dedans (pour qu'ils fassent bien la différence) plus qu'une raison logique. Même si je n'ai aps dit mon dernier mot sur cet univers.
On dirait qu'il y a un malaise dans la Famille. Ce rôle de despotes implacables qu'ils sont censés jouer ne convient pas à tous. Loup s'est enfui, Griffon ment pour protéger la famille de l'ouvrier qui va être arrêté, Bebbe fait comprendre aux autres, à la réunion, qu'il ne faut pas être trop sévère ou trop cruel envers la population.
Bon, au stade où tu en es dans ta lecture, tu en sais beaucoup plus sur cette Famille où effectivement, c'est le personnage de Cerf qui est le point d'ancrage à beaucoup d'abus et de dérive du système. A partir de là, quand des humains voient leurs libertés bafoués, principalement dans le domaine de l'intim, il est logique qu'il y ait un malaise.
C'est terrible, cette milice composée d'enfants dont le cerveau semble avoir été totalement reprogrammé pour qu'ils remplissent leur mission comme des robots. Si ça se trouve, ils arrêtent et exécutent leur propre famille sans le savoir.
Objectivement, je crois que cette idée vient de 1984, où les enfants vont dans des camps dans lesquels on leur apprend à dénoncer leur parents s'ils se comportent mal. C'était si terrifiant.
À ce stade, je me demande de quel passe-droit dispose la punkette : ou elle a un pouvoir magique, ou elle a un protecteur très influent.<br />Je me demande aussi quelle est la place de Grenade dans cette histoire. Elle a des masques, alors elle est forcément importante...
Haha, tous les personnages redondants sont importants. Ils auront tous une forte influence sur la fin. Idem, tu en sais plus sur les rôles de ces deux personnages. Honorine qui a recrée le monde d'après son ancien modèle et Grenade sert à comprendre ce qui est arrivé lors de la première occurrence (comme le montre principalement le premier interlude).
J'aime vraiment les scènes avec Griffon ; on perçoit bien l'aspect onirique sans que ce soit complètement farfelu est incompréhensible. J'aime beaucoup les images que ça donne, aussi, entre le clown et le cadavre du morse. Et puis il est touchant, je trouve, dans sa façon d'aborder l'ouvrier ; c'est assez intéressant que ce soit un membre de la police et du parti qui paraisse le plus clément, à ce stade. La chute de la scène est super, aussi !
Ah du coup ça me fait penser à quelque chose du premier chapitre : quand Chien réveille Griffon au milieu des dormeurs, tu dis qu'ils sont tous très gros. Est-ce que c'est sous-entendu qu'ils le sont parce qu'ils bougent pas et qu'ils passent leur temps dans les rêves ? Parce que s'ils sont seulement nourris par intraveineuse et qu'ils remuent plus du tout, ils devraient au contraire être très minces avec des muscles atrophiés, non ?
Petite parenthèse du coup mais j'avais oublié de te le dire dans le premier commentaire ^^" Pour la scène suivante, je trouve que tu t'en sors très bien malgré la grosse réunion de personnages ; Chien a une "voix" qu'on reconnaît bien même si on le voyait qu'à travers les yeux des autres jusque-là, et j'arrive pas à le trouver déplaisant malgré son petit côté "roquet" x'D On glane plein d'indices, en plus ! Bebbe est donc bien leur mère, à part à Serpent. Je crois me souvenir que t'avais dit qu'elle était plus vieille qu'elle en avait l'air en réalité ; mais si elle continue à faire des petits pour la Famille, c'est ptet encore plus compliqué que juste une grande longévité. C'est vrai qu'à ce stade sa place dans la Famille est pas très facile à saisir, mais c'est un personnage très intéressant, je trouve !
Le passage avec Chien et Serpent est cool, aussi. Gyfu serait une sylphe, aussi, alors ? Y'a un côté très onirique à tous ces personnages, même dans la "réalité" (est-ce que c'en est vraiment une ? des fois cette Ville Noire ressemble quand même à un gros cauchemar !)
Et voilà donc un nouveau personnage (c'est lui qui aime se rouler dans la panure ? Il cache bien son jeu :P). C'était chouette de voir l'extérieur de la Ville, même si bon, j'irais pas y passer mes vacances, clairement xD Dans la Ville non plus tu me diras... Et du coup Andiberry tiendrait une partie du "but", c'est ça ? Retrouver Lou, ce que veut Gyfu ? Sachant qu'elle était avec la punkette de l'intro et qu'elles s'adonnaient à de drôles d'activités, je me doute qu'il y a baleine sous gravier avec cette quête, mais j'attends de voir !
Pour l'instant je ne saisis pas bien ce qui se passe du côté de Loup, pourquoi il fuit concrètement, mais c'est un personnage facile à suivre et très accessible, par exemple avec sa question sur le fait qu'il n'éprouve pas de tristesse à la mort de Morse.
J'étais contente de retrouver Grenade ! Mais j'ai été un peu paumée dans la chronologie. Combien de temps s'est passé depuis la mort de Morse ? En fait avec le second rêve de Griffon, la réunion et le reste, j'avais l'impression qu'il s'était passé plusieurs jours, mais la foule a pas été retenue tout ce temps sur la place, j'imagine. J'ai été un peu perturbée par un aller-retour, aussi ; c'est très minime mais c'est quand tu dis que les punks étaient toujours là, puis après qu'ils ne l'étaient plus, qu'elle les a perdus puis retrouvés ; je sais pas, ça fait une drôle de boucle temporelle dans la narration qui manquait un peu de clarté. Et pour finir sur le chipotage, j'ai trouvé que le moment où Grenade se fait arrêter était un peu rapide ; j'ai pas eu le temps de bien suivre, je crois, entre le moment où elle fuit et le moment où les enfants la chopent. C'est l'affaire d'une ou deux phrases, je pense !
Autre truc mais là c'est une question de mauvaise visualisation de ma part : je comprends pas bien la "luminosité" sur la Ville, parfois. Le soleil ne perce que là, mais j'avais vu ça plus comme un halo là où la brume était un peu moins épaisse. Mais tu dis que Grenade se cache dans l'ombre de l'arbre pour pas se faire repérer. J'imaginais pas qu'il puisse y avoir des ombres franches, à part vraiment entre les immeubles ; ou alors je vois pas l'arbre comme il faut ?
C'est très louche que Grenade ait l'impression de reconnaître Honorine, et qu'elle vienne à son secours en retour, mais je ne m'avancerai pas dans les théories fumeuses à ce stade !
Je sais pas si tu l'auras compris à mes lectures exceptionnellement rapprochées et à mes commentaires mais malgré l'ambiance pas franchement jojo je prends un énorme plaisir à plonger dans Ville Noire. C'est presque un peu de fascination morbide, et une énorme dose de curiosité et d'admiration, autant pour la maîtrise de l'intrigue qu'on sent derrière les mystères que pour le style dont je suis très fan !
A bientôôôt !
Mais je suis vraiment très touchée que tu ais lu plusieurs chapitre à la suite, vraiment. Pour te remercier, je relirai cette réponse pour éviter les multiples boulettes que j'écris sans faire gaffe (ce que je n'ai pas fait avec le précédent mouahaha.
Et c'est vrai que Griffon a beaucoup de compassion de façon générale. Il n'est le chef de la police du rêve que parce qu'il est celui qui a le pouvoir de se balader dedans :/. Quand aux obèses, ils mangent eux-même quand ils sont réveillés. On les met sous perfusion uniquement quand il restent dans limbo/ le monde des rêves plus que 6 heures à la suite. Je vais essayer de parler plus d'eux par la suite. Jusqu'ici je les ai un peu négligé et c'est dommage. (Genre Griffon dit que ce sont ses amis mais en fait il s'en fout :( Ca donne l'impression que j'ai mis des obese larvaire juste pour faire joli. C'est nul.)
Et du coup concerant Bebbe et sa descendance, tu en sais déjà plus vu que tu as lu le chapitre d'après ^^.
Et oui, Gyfu est une sylphe, comme Serpent. Je pense que ces deux personnages ne sont pas mes préférés mais objectivement, je crois qu'ils sont les plus "intéressants". J'ai vraiment essayé de créér une race qui n'aurait pas les même intêrets que les humains (par exemple pour le sexe, le pouvoir, l'argent...). Du coup c'est un peu dur de comprendre pourquoi ils sont là et qu'est ce qu'ils veulent. Mais je spoile un peu alors je me tais...
Ah oui, Andiberry ^^. Oh, il ne cache pas tant son jeu que ça, ses penchants bizarres vont apparaitre assez vite. Je plains celui qui risque de tomber dans son piège! Et effectivemnt, il a des choses à cacher le bougre, sous ses airs croquignolets (Ce mot n'a pas sa place ici).
Pour Loup, même si il y a des raisons plus tangibles derrières, je trouve que c'est quand même facile de trouver des raisons de vouloir fuir la machine :). Juste parce que c'est super dur d'y rester et d'être un "méchant".
Ah, effectivement, le problème du timing avec Grenade est un peu gênant. Il s'est passé une petite journée, pas plus mais je vais essayer de mieux le définir. En gros Grenade s'est enfui de chez elle le matin au réveil et lors de cette scène, on est le soir de la même journée. Je vais essayer de retoucher ce passage pour le rythme du coup. Pareil pour la lumière derrière l'arbre: même si on voit très mal le "soleil", ils ont des réverbères qui créent quand même de la lumière la nuit donc il y a bien des zones d'ombres et de lumières. Je repreciserai, je repreciserai...
Encore merci beaucoup pour cette lecture, elle représente beaucoup pour moi ^^.
Euh... on ne parlera pas du temps astronomique que j'ai mis avant de revenir par ici, hein ? Je vais essayer de faire mieux et de rattraper un peu mon retard pendant ces vacances ! ^^
1. J'aime beaucoup les passages dans la Ville Blanche, c'est tellement visuel... Et très esthétique, aussi, surtout quand tu nous parles de Griffon, avec son allure de clown et ses couleurs ! C'est vraiment une belle trouvaille que ce monde des rêves ! (Mais je crois te l'avoir déjà dit xD) Ça m'a bien intriguée aussi le fait que Janis parle sans réellement avoir conscience de ce qu'il dit, avec ces négations ("je ne te dirais pas que...").
2. Je suis admirative de la façon dont tu gères une réunion avec autant de personnages sans qu'on s'y perde dans les interlocuteurs ! Moi j'y arrive pas, la discussion tourne en rond et j'ai l'impression d'utiliser beaucoup trop les prénoms de tout ce petit monde... Et puis on avance dans l'intrigue autour de ce meurtre, et on commence à mieux connaître la Famille... J'ai peur de comprendre ce qui se passe autour de Bebbe, d'ailleurs, avec cette évocation de "numéro 5"... Les "mères" seraient-elles interchangeables ? (Et juste, ça me perturbe grandement quand tu parles de "ses yeux vides", j'ai vraiment l'impression qu'elle est aveugle xD)
3. Ok, je suis positivement fasciné par les sylphes. D'où ça t'est venue cette idée ? Bon, je savais déjà que Serpent en était un (j'ai même le dessin que... euh... Hermine (je crois) avait fait de lieu dans l'agenda PAen ^^), mais ça fait quand même son petit effet cette scène ! J'aime beaucoup ces deux personnages en tous cas (je trouve qu'en général on s'attache hyper bien à tes persos, et ce dès le premier chapitre, même s'il y en a beaucoup, et ça c'est un vrai plus !).
4. Cette brume est vraiment flippante. En plus, je ne crois pas que c'est le genre de truc qu'on trouve souvent dans les mondes post-apocalytique ! Et puis Andiberry est sympathique je trouve. (Et puis Lady Gyfu, ah, les sylphes <3 Pardon.) Je suis curieuse d'en apprendre plus sur le dehors en tous cas...
5. Oh, la dernière phrase, ça donne envie de prendre Loup dans ses bras là tout de suite ! On comprend assez bien pourquoi il a quitté la Famille je trouve, il a pas vraiment l'étoffe pour ce monde-là... J'espère que ça ira bien pour lui en tous cas, parce que c'est pas hyper encourageant ce que tu écris là !
6. Grenade, je crois que c'est le personnage avec qui j'ai le plus de mal. J'arrive pas trop à la cerner, je crois, je comprends pas ses motivations... La punkette (je trouve ce surnom péjoratif d'ailleurs, c'est fait exprès) m'intrigue plus. Et ces enfants-tueurs, brr, je ne veux pas savoir où tu as trouvé cette idée...
Pour conclure, je dirais juste que vraiment j'aime beaucoup beaucoup ton histoire, c'est si inventif !
Tu es passée en hypervitesse!
Du coup je vais surtout répondres aux interrogations ^^:
Concenrnant les sylphes à la bases c'était inspiré de la saa de sorcière de Anne rice et ils s'apparentaient plus à des démons/fantômes familiers. Et puis j'ai essayé de trouver une nouvelle race et mon obsession à leur sujet a été de leur toruver un but qui les rendrait complètement WTF pour les humains. Mais je suis contente que ti les aimes bien :).
Quand à la "punkette", sans dire que c'est péjoratif, je ne suis pas satisfaite de cette appelation non plus mais je n'ai pas trouvé mieux pour ne pas trop me répéter, n'hésite pas si tu as une suggestion. quand aux enfant tueurs et bien c'est inspiré de la réalité et des enfants soldats qu'on trouve en Afrique.
DEs bisous et à très bientôt ♥
Alors comme j'avais déjà dit pour le premier, j'aime énormément la façon dont tu écris avec ces descriptions léchées et imagées, c'est très très bon !!!
Je me demande ce qui lie Grenade à la punkette... moi vouloir savoir NOW!!!!
En tout cas, c'est bon, tu m'as happé dans ton univers et je VEUX la suite (Céline se roule par terre en criant et en pleurant) :P
Bon, comme j'ai deux neuronnes et que l'un deux décède toujours vers la fin de semaine (rassure-toi, il se regénère durant le wiwi), je voulais savoir si j'avais bien tout compris alors voici:
- Donc la Famille est à la tête du parti. Les gens de la Famille sont tous génétiquement liés sauf quelques pièces rapportées (comme Serpent) qui en remplacent d'autres. Les gens de la Famille ont des noms de bebête et portent des masques
- Il y a d'autres personnes qui travaille pour le parti, qui sont des administratifs mais qui ne portent pas de masques, eux
Alors, je ne suis pas sure d'avoir tout capté en ce qui concerne la Machine ni le Mur en fait. J'ai bien compris qu'il y avait une police et une patrouille de gamins lobotomisés. La Machine c'est ce qui "maintient' la Ville Noire et c'est la Famille qui l'entretient ? Pour le Mur par contre, je suis un peu perdu ^^°
Je suis désolée, je viens seulement de voir ton message dans mes spams ^^...
Je pense poster la suite ce soir ou demain et tu sauras pour le lien entre Grenade et ma punk, c'est promi!!
Et sinon, tu as tout bien compris!! Mais dans rous les cas les subtilités seront répétée afin que tout soit clair :).
La Machine est le bâtiment principal où siège la Famille. Mais elle abrite également tous les bureau administratifs du pouvoir mais ce sont des partis séparées/ La Machien est toujours représentée par une grosse araignée de métal sur mes dessins.
Le Mur est le nom qu'on donne à la Police composée d'enfants lobotomisés qui est gérée par Chien. C'est une référence à un livre de science-fiction qui s'appelle "le Mur".
En tout cas merci encore pour ton commentaire !!
Des bisous!!!
2 : Alors là, j’ai beaucoup aimé cette partie. Il y avait comme une sorte de suspens inquiétant, c’est bien. Et le personnage de Cerf commençait sérieusement à m’intriguer, là.
3 : Super intéressant et agréable à lire celui-là aussi. Mais qui est ce mystérieux Cerf et pourquoi est-il absent ? Je suis super nulle en prédiction et donc j’avais absolument pas pigé à ce moment-là que c’était le patriarche, genre. Serpent me semble dangereux, je le trouve très intéressant.
4 : Ah là là, un autre perso ailleurs. J’ai eu un peu de mal à comprendre où il était, mais je pense que ça passe bien quand même. J’étais contente quand il est arrivé chez Gyfu, ça faisait un lien avec plus tôt. En survolant en diagonale (je l’ai lu hier), je me rends compte que là j’ai oublié certains détails, par exemple qu’il avait le masque de Loup. C’est pas un détail, je sais, mais ah. Je sais pas si c’est qu’il y a peut-être un peu trop d’infos à retenir ou si c’est juste ma mémoire qui fait défaut (c’est très possible ça aussi, je crois que je suis moins attentive que la moyenne dans la plupart de mes lectures)
5 : J’ai bien aimé ce moment, mais je commence à avoir envie de savoir pourquoi Loup est parti. J’ai particulièrement aimé la toute fin, quand il s’en veut de pas être triste. Je trouve que c’est si humain !
6 : Pauvres assassinés ! Les enfants-tueurs font tout un effet, j’adore. La punkette est mystérieuse, j’ai l’impression qu’elle a comme des pouvoirs magiques ou je sais pas quoi. L’espèce de chute à la fin où Grenade se dit qu’elle l’a déjà vue quelque part et qu’elle se souvient où, ça m’a laissée perplexe, parce que moi je voyais pas du tout à quoi elle pensait.
En bref, j’ai beaucoup aimé ce chapitre, mais ce que je lui reprocherais, c’est que tu te déplaces entre beaucoup de persos qui ont pas tous de lien direct entre eux… Là je vois qu’il y a comme trois groupes : la Famille, Loup, Gyfu et ses amis, et Grenade et compagnie. Plus les deux filles de l’intro, mais ça je vois ça à part. Je pense que je trouverais la lecture plus facile si tu présentais les trois groupes sur plus de chapitres… C’est parfois un peu décourageant de changer de décor après une partie pendant laquelle on s’est efforcé d’apprendre tout ce qu’on nous disait sur un personnage et son entourage. Après, je comprendrais très bien que tu ne sois pas trop encline à écouter ma petite suggestion. Déjà, je suis pas sûre que ça aille mieux, si ça se trouve, ça créerait plus de problèmes. Mais je voulais tout de même te signaler mon impression en toute honnêteté, au cas où, pour que tu saches ce qui se passe dans ma tête pendant la lecture ! Quoi qu’il en soit, sache que j’aime beaucoup et que l’ambiance est vraiment forte.
J'hésitais à les faire rentrer plus lentement mais je ne voulais pas que certains personnages aient l'air plus important que d'autres. Comme à la base, quand j'ai crée cette histoire avec ma meilleures amie, on fonctionnait vraiment comme s'il s'agissait d'une série télé où l'on passe d'un personnage à l'autre. Je pense que j'aurais du mal à changer ça maintenant mais je garde ton commentaire dans un coin de ma tête en observant si j'ai d'autres commentaires qui se recoupe sur ce sujet.
Comme j'ai déjà dit auparavent, je pense que à la fin de la partie 1, tous les liens entre les personnages seront clairs mais c'est vrai que ça fait au moins 8 chapitres. avant ça on patauge quand même pas mal dans les mystères.
Et merci encore pour ce commentaire, ça se voit que tu prends ton temps pour commenter et c'es très agréable!