Ce n'était pas de la jalousie. Pas une once de cette émotion n'a traversé mon corps à ce moment-là. J'avais juste pitié. J'ai juste voulu l'aider. Mais en voyant l'air de joie et de victoire qui était apparu à ce moment-là, j'ai compris que je ne m'en sortirais pas facilement. La femme, qui avait créé une tornade dans ma boutique, me regarda, les yeux ouverts de stupeur. Je jetai un regard en coin à Cole, toujours allongé par terre, Brise qui se débattait dans ses bras musclés, et l'air heureux d'un enfant le matin de Pâques sur le visage.
- Vous...Vous...Bégaya-t-elle, vous.... Êtes fiancés?!
Je grimaçais. J'avais perdu. Je ne dois pas me marier avec lui. C'est dangereux. Aussi dangereux que du verre coupant sur la surface de la peau. Il me faisait perdre mes moyens. Je détestais perdre mes moyens. J'avais dans ces moments-là, la vague impression de ne plus être aux commandes de mon corps. La femme tapa du pied en criant, aussi enragée qu'un taureau, et partie dans le sens opposé. Elle activa la poignée de la porte et essaya de la pousser. La porte ne s'ouvrit pas. Parce qu'il fallait la tirer. Elle s'énerva et donna un coup de pied avec ses haut talons dans la vitre.
- Il suffit de la tirer! M'énervai-je.
- Je sais! Me répliqua-t-elle en claquant celle-ci.
***
Trois jours étaient passés, pendant lesquels j'avais fermé boutique à cause de ruminer. Ce lundi matin, je me tenais, là, debout devant un grand immeuble vitré de toute part. Cole m'avait donné rendez-vous ici, un sourire impeccable sur les lèvres, avant de me quitter le vendredi au soir. Il m'avait invitée au restaurant, j'avais refusé. J'entrai dans la luxurieuse entrée, et fus immédiatement frappé par l'opulence et la grandeur qui s'en dégageaient. Le sol en marbre italien poli brillait sous la douce lumière dorée émanant des immenses chandeliers de cristal qui pendaient du plafond voûté, comme des étoiles scintillantes. Les murs étaient ornés de panneaux de bois précieux, finement sculptés et vernis, alternant avec des fresques murales somptueuses représentant des scènes mythologiques et des paysages idylliques.
De part et d'autre de la grande porte d'entrée en verre et en métal forgé, deux statues majestueuses, en marbre blanc, représentaient des figures classiques dans des poses gracieuses. Elles semblaient accueillir les visiteurs avec une élégance intemporelle. Au centre du hall, une fontaine en marbre blanc, ornée de sculptures de nymphes et de dauphins, projetait des jets d'eau en cascade, créant une mélodie apaisante qui résonnait dans l'air frais et légèrement parfumé.
Des ascenseurs aux portes dorées et gravées de motifs artistiques se tenaient prêts à emmener les résidents vers les étages supérieurs. Leur intérieur était tout aussi somptueux, avec des parois recouvertes de miroirs biseautés et des sols en bois rare. Les fenêtres en verre teinté, offrant une vue imprenable sur la ville, laissaient entrer une lumière tamisée qui mettait en valeur les riches tapisseries et les œuvres d'arts contemporaines accrochées aux murs.
Des fauteuils en velours d'un rouge profond, disposés avec soin autour de tables en acajou, invitaient à la détente et à la conversation. Sur ces tables, des vases en cristal remplis de fleurs fraîches ajoutaient une touche de couleur et de vie à l'ensemble. Un concierge en uniforme impeccable se tenait derrière un comptoir en marbre noir, prêt à offrir un service irréprochable aux résidents et à leurs invités.
Chaque détail, de la somptuosité des matériaux aux finitions exquises, témoignait d'un raffinement inégalé et d'un goût irréprochable, créant une atmosphère de luxe et d'exclusivité qui en faisait un véritable sanctuaire pour les privilégiés.
- Puis-je vous aider? M'interpella une femme en tenue de travail.
Je la fixai, toujours éberluée.
- Euh....M. Harper m'attend, lui déclarai-je.
Ses yeux s'agrandirent avec une stupeur incomparable, digne de film d'horreur. Je jetai un œil à ma tenue. Était-elle vraiment aussi horrible?
- Je suis désolée, marmonna-t-elle, veuillez me suivre, mademoiselle Anderson.
Je vois. Mon nom résonnait dans la grande salle entre les personnes présentes. Elle m'accompagna au dernier étage. La porte de l'ascenseur s'ouvrit, révélant un immense appartement, dont la vue donnait sur la totalité de la ville. Dès l'entrée, l'impression de grandeur et de sophistication était palpable. Les murs étaient ornés de boiseries somptueuses et de vastes panneaux de verre offrant une vue panoramique à couper le souffle sur les gratte-ciel scintillants, les parcs verdoyants et les avenues animées en contrebas.
Le sol en marbre blanc immaculé s'étendait à perte de vue, reflétant la lumière naturelle qui inondait l'espace par les immenses baies vitrées. Un vaste salon occupait une grande partie de l'appartement, meublé de canapés en cuir italien blanc crème et de fauteuils en velours bleu nuit, disposés autour d'une table basse en verre trempé avec une base en acier chromé. Des œuvres d'art contemporaines, des sculptures en bronze et des tableaux abstraits ornaient les murs, ajoutant une touche d'élégance et de modernité.
Au centre du salon, une cheminée en marbre noir, minimaliste mais imposante, créait un point focal chaleureux et accueillant. Au-dessus de celle-ci, un écran plat géant semblait flotter, intégré harmonieusement dans le décor. Des étagères en bois sombre, garnies de livres rares et d'objets d'art, flanquaient la cheminée, ajoutant une touche de sophistication intellectuelle à l'espace.
L'appartement était baigné de lumière grâce aux baies vitrées qui s'étendaient du sol au plafond, offrant une vue spectaculaire sur la ville et permettant à la lumière naturelle de pénétrer profondément dans chaque recoin. Des rideaux en soie épaisse, d'un blanc cassé, pouvaient être tirés pour une intimité accrue, mais étaient actuellement ouverts, laissant entrer la lumière dorée du soleil couchant.
Un coin repas sophistiqué était aménagé près de la cuisine ouverte, avec une table en verre rectangulaire entourée de chaises en cuir blanc. Un lustre moderne en cristal flottait au-dessus de la table, diffusant une lumière douce et chaleureuse. La cuisine elle-même était un chef-d'œuvre de design et de fonctionnalité, avec des plans de travail en quartz noir, des armoires en bois laqué et des appareils électroménagers dernier cri en acier inoxydable.
- Il est à ton goût? Me demanda Cole.
Il venait d'arriver dans la pièce de vie, ses habits simples rivalisant avec son costume de l'autre jour. Je me retournai, voyant que mon accompagnatrice avait disparue, la porte de l'ascenseur se refermant derrière elle.
- Cela importe peu, lui rappelais-je, ce n'est pas comme si j'habitais ici.
Il se mordit la lèvre inférieure, sortant une longue feuille de papier devant lui. Il m'invita à m'installer sur le canapé, et se posa en face de moi.
- J'ai pensé qu'un avocat ne serait pas nécessaire, me prévint-il en me montrant le mot "contrat" devant moi, bien, commençons par le début.
Il me montra plusieurs règles qu'il avait déjà annotées, ses doigts effleurant doucement le papier comme s'il était conscient de l'importance des mots inscrits dessus.
- Comme promis, tu seras payée dix mille euros par mois, avec une prime de cinquante mille euros pour les événements en société. Sa voix était calme et posée, presque solennelle, comme si chaque mot devait être gravé dans le marbre. De plus, tu devras habiter ici après le mariage. Autre chose ?
Je le regardai un instant, ses yeux clairs scrutant les miens avec une intensité que je n'avais jamais vue auparavant. La question flottait dans l'air, une invitation à approfondir les termes de notre accord. Mon esprit s'emballa alors que je réfléchissais aux points que je voulais aborder. La liste des conditions que j'avais en tête s'allongeait comme une rivière de réflexion, un mélange d'exigences pratiques et de souhaits personnels.
- Nous devons avoir des chambres séparées, cela va de soi, dis-je en écrivant soigneusement sur le papier, ma plume traçant des lettres décidées et nettes. La partie A, donc toi, n'auras pas le droit d'entrer dans la chambre de la partie B, moi, sans son accord, et inversement.
Je posai mon stylo et levai les yeux vers lui, cherchant dans son expression une lueur de compréhension ou de désaccord. Il hocha la tête, son regard concentré mais toujours empreint de cette bienveillance que je commençais à apprécier.
- Très bien, répondit-il en douceur, ses yeux ne quittant pas les lignes que je venais d'écrire.
Son ton ne laissait place à aucune ambiguïté, comme s'il acceptait non seulement les conditions mais aussi la volonté qui les sous-tendait.
Je pris une profonde inspiration avant de passer au point suivant, ma main effleurant légèrement le papier comme pour en sentir le poids des mots. La plume se leva à nouveau.
- Brise devra vivre ici, continuai-je, je ne peux pas la laisser seule à l'appart, et je veux continuer mon travail.
Je prononçai ces mots avec une conviction calme, mais en moi, un soulagement naquit à l'idée que mon fidèle compagnon puisse rester près de moi. La pensée de Brise, ma fidèle compagne à quatre pattes, accueillie comme un membre de la famille, apaisait une part de mon anxiété. Noah acquiesça sans hésiter, un sourire furtif apparaissant sur ses lèvres. Il était rare de le voir sourire ainsi, avec cette touche de sincérité qui dévoilait un aspect plus doux de sa personnalité.
- Très bien.
Il répéta lentement, sa voix se faisant plus douce, presque contemplative. Il avait ce talent pour rendre les situations difficiles plus simples, et ce petit sourire semblait un gage d'acceptation pleine et entière de ce que j'exigeais. Je levai les yeux de la feuille, cherchant à évaluer la réaction que suscitait ma prochaine exigence.
- J'ai une chose à rajouter, m'annonça-t-il.
Il marqua une pause, ses yeux scrutant les miens avec une intensité qui semblait aller au-delà des mots. La lueur dans son regard était pleine de réflexion, comme s'il pesait chacune des syllabes que j'avais prononcées, cherchant à comprendre non seulement le sens des mots mais aussi l'intention qui se cachait derrière.
- Comme nous devrons faire croire que nous sommes mariés, il faudra que les deux parties soient fidèles l'une envers l'autre, et ce, durant la totalité du contrat. Donc, je te propose que cet arrangement aille plus loin qu'un simple service. Je propose que nous soyons en quelques sorte "Amis avec avantages". Tu vois ce que je veux dire?
Je hochai la tête, mon regard se faisant plus affirmé.
- Relation sexuelle sans attachement et sentiment.
- Exactement, nous aurons la liberté de coucher ensemble si les deux parties sont d'accord, bien évidemment.
Ce n'était pas une question de doute, mais d'affirmation d'un cadre dans lequel nous devions évoluer. J'avais besoin de cette clarté pour moi-même, une barrière invisible mais bien présente entre nos deux mondes.
- Amis avec avantages, déclarai-je en lui tendant ma main.
- Amis avec avantages, assura-t-il en la serrant.
Le calme retomba. Avoir ce statut ne me dérangeait pas, au contraire. Cole m'attirait comme un aimant. Avec ses cheveux bruns, ses yeux enchanteur, sa voix grave et sensuelle. Je le désirais, et vu l'éclat dans ses yeux, je voyais bien que je ne lui étais pas indifférente non plus. Après tout, nous étions tous deux des adultes responsables, alors pourquoi nous priver?
- Ma mère à déjà prévu toute la cérémonie, me confia-t-il en effectuant un rictus ravageur, elle a lieu dans une semaine.
- Une semaine? Criai-je. Mais nous nous sommes fiancés il y a trois jours!
- May, voulais-tu supporter tout ce bazar de rencontre des parents, préparatifs, explications de notre soudaine décision alors que nous ne nous sommes pas parlé depuis sept ans?
Je pris un temps pour réfléchir. Sa mère pouvait parfois être capricieuse, intrusive mais elle était gentille. La mienne aurait eu des réactions démesurées. Les deux ensembles, avec moi, dans une boutique pour choisir ma robe? Je ne voulais même pas imaginer la scène.
- Tu as bien fait, lâchai-je après de longues minutes, je serais sans doute morte avant qu'on puisse finaliser la déco.
De plus tu nous sort un contrat d’on s’est où 😂
Et tu rajoute Amis avec avantage t’es à l’aise mec 😂 et May accepte vous perdez pas de temps 😂