C’était le début du printemps et les rayons de soleil s’invitaient de plus en plus souvent dans ma chambre. Les adultes avaient sorti des tables dans le jardin et nous y mangions et jouions en observant le retour des migrations de nuées d’hirondelles. Les petites allaient jouer dans le bac à sable ou à la vieille balançoire rouillée. Les arbres du parc et les pelouses se couvraient de fleurs aux mille couleurs. Les garçons nous avaient imité et avaient fini par se rapprocher de nous. Malgré les tentatives de séparation des adultes et la méfiance première, les deux groupes avaient fusionné. Tous les soirs, ils nous rejoignaient autour des jeux de billes, de ballon, des poupées et bouquets de fleurs.
Dans le même temps, plusieurs jeunes adultes avaient rejoint le Château. Ils remplaçaient quelques anciens qui étaient partis après plusieurs mois de conflit entre eux. Arèle avait été nommée cheffe de l’équipe et l’ambiance générale s’était apaisée. Au lieu de passer mes journées seule dans ma chambre, je descendais parfois dans le hall pour aller dessiner ou écouter les discussions. Je jouai même parfois aux dés avec Esétrée, une nouvelle arrivée assez patiente pour endurer mes humeurs. Du temps avait passé depuis l’agression d’Atriz et je faisais moins de cauchemars, je crois que je ne m’étais jamais senti aussi bien au Château.
Ce fut lors d’un soir orageux que je lui parlai pour la première fois. Le ciel était nuageux mais la chaleur étouffante. Redoutant le grondement du tonnerre, la majorité des adultes s’étaient réfugiés sous le préau. Les petits les avait suivi, appâtés par l’arrivée d’un plateau de feuilletés. J’étais restée près des tables à la peinture blanche effritée tandis que les premières gouttes de pluie mouillaient mes cheveux. Lui demeurait assis sur un transat, son gros livre à la main, si concentré qu’il ne leva la tête que quand le premier éclair retentit. Il essuya son roman sur son pantalon en me regardant, se demandant sans doute si j’étais restée l’attendre.
Je lui rendis son regard, non sans une pointe de malaise. Son visage cabossé portait la marque de l’infamie des autres. Sa peau peinte de cicatrices me rappelait Atriz. De plus, j’avais entendu de nombreuses rumeurs à son sujet. Il se serait battu avec des adultes, aurait mis le feu à sa chambre, se serait ouvert les veines au milieu de la nuit. Cependant, je peinais à l’imaginer agir ainsi à cet instant. Son regard était curieux, innocent. Si la pelouse avait été son lit, on l’aurait pris pour un garçon sur le point de se coucher.
Il leva le bras, pour que je l’aide à se relever. Étonnée de son audace, j’avançai cependant vers lui et lui prit la main. Sa peau était douce, sa paume chaude. Je n’avais plus tenu de main depuis mon départ de l’école et le contact m’effraya. Je lâchai alors qu’il se soulevait du transat et déséquilibré, il tomba. Quelques rires lointains résonnèrent tandis que je me figeai, atterrée de ma bêtise. Il resta un instant silencieux, puis ses lèvres dessinèrent un sourire. Il se leva et me prit la main pour me tirer à l’abri. La pluie commençait à tomber drue.
Nous nous installâmes sur des coussins contre le mur de pierre, à l’écart des autres enfants. Assise, je remarquai qu’il était plus grand que moi mais bien plus maigre. Ses cheveux poussaient de manière inégale, laissant une partie de son crâne à nu. Quand il me parla, je me rendis compte que je n’avais jamais entendu le son de sa voix. Comme moi, il se tenait toujours à l’écart du groupe. Elle était étrangement rauque pour un enfant de son âge.
— Comment t’appelles-tu ?
— Hildje, répondis-je. Et toi ?
— Hinnes. Ça commence pareil.
Peu habituée à l’échange verbale, je ne sus que répondre à sa remarque et ne pus qu’esquisser un sourire timide. Ce furent les seuls mots que nous échangeâmes ce soir-là mais ils me laissèrent une marque indélébile. Le fait de sentir une présence physique à seulement quelques centimètres de moi pendant si longtemps me faisait battre le cœur à vive allure. C’était une sensation très étrange, que je n’ai jamais vraiment su décrire. Peu après, les adultes annoncèrent le coucher et nous fûmes séparés.
Plusieurs semaines de pluie s’ensuivirent et je ne pus le revoir. Ce ne fut qu’à l’approche de l’été que son visage m’apparut à nouveau. J’étais assise à l’ombre du plus grand chêne du parc, les yeux mi-clos. Il s’approcha en me souriant et je me surpris à l’imiter. Hinnes portait un nouveau livre sous son épaule avec une couverture pailletée qui attira aussitôt mon attention. Il vint s’asseoir au milieu des pâquerettes, juste en face de moi avant de souffler en fermant les yeux. Par la respiration, il semblait se libérer d’une journée trop longue pour épouser enfin la tranquillité. L’école ne semblait pas lui faire plus de cadeaux qu’à moi.
— Bonsoir, Hildje. Content de te voir.
Contente, je l’étais aussi et mon sourire s’élargit. Ses lèvres répondirent aussitôt, sans que je dise un mot. Il me tendit son livre avec précaution, comme s’il s’agissait d’un objet de verre fragile.
— Tu veux lire avec moi ?
J’hésitai un instant avant de lui révéler mon ignorance, le regard baissé :
— Je n’ai jamais appris.
À ma grande et heureuse surprise, ma réponse ne le perturba pas. Il accepta cet état de fait comme une évidence et répondit sans hésitation :
— C’est pas grave, je peux te faire la lecture.
Comme mes lèvres peinaient à laisser passer un oui franc et sincère, je me contentai d’un timide :
— Si tu veux.
Il n’en fallait pas plus à Hinnes pour se lancer avec enthousiasme dans la lecture. Il ouvrit délicatement la couverture et commença à promener ses yeux noisette sur le papier, pour ne plus les relever. Sa voix aux accents enroués se fit plus tranquille que jamais, apaisante. Sans prendre garde au sens des mots qu’il prononçait, je me laissais bercer par le son de sa voix, tout en laissant mon regard se perdre dans le vol circulaire d’un rapace dans le ciel bleu. Puis mes yeux se tournèrent vers l’horizon, le soleil de fin d’après-midi. Ignorant la douleur de mes pupilles, je le fixais avec fascination. Puis je fermais les yeux et il brillait encore sous mes paupières.
À mesure qu’il descendait vers le lointain, je réalisai que j’aurais dû être rentrée, que j’allais dépasser l’heure du couvre-feu. Cette pensée fugace fut rapidement chassée par la voix d’Hinnes. Il en aurait fallu beaucoup plus pour me tirer de ce moment. D’autant que les sons devenaient peu à peu des images, les mots des phrases et les phrases une histoire. Celle d’un jeune garçon rêveur qui préférait parler avec les animaux que les autres enfants. Il les comprenait, les aidait et eux l’emmenaient en échange pendant la nuit. Il fuyait la maison de son oncle pour découvrir des endroits merveilleux. Ses aventures m’enchantèrent tant que je perdis conscience d’Hinnes et de moi-même.
Le vent s’essouffla alors que le héros découvrait une grotte remplie de peintures millénaires, le soleil se coucha alors qu’il traversait une cascade et les lunes parurent alors qu’il voyait pour la première fois la mer. Ce spectacle m’émerveilla. C’était la première fois de ma vie que je voyais les deux lunes autrement qu’à travers une fenêtre ou des rideaux. Elles me semblaient à portée de main dans cette nuit où tout semblait possible. Malheureusement, l’immersion s’arrêta brusquement.
Alors que le héros revenait d’une colline sauvage, son oncle l’attendait. Il s’était aperçu de sa fuite et était furieux. Il lui hurla dessus, puis tira sa ceinture pour lui frapper les jambes. Hinnes s’arrêta brusquement de lire, incapable de décrire cette action. Malgré l’obscurité, je devinais ses larmes au bruit de ses sanglots étouffés. Il laissa tomber son livre sur l’herbe. Je n’avais jamais connu de pareille situation, pourtant je réagis aussitôt en lui prenant la main, comme il l’avait fait lors de notre première rencontre. Il serra fort mes doigts. Puis nos mains libres se trouvèrent et se serrèrent tout autant. Au bout de quelques minutes, Hinnes arrêta de pleurer et se releva. Nous rentrâmes lentement jusqu’au Château, ne lâchant nos mains qu’à la vue de la porte. Nous promîmes de nous retrouver le lendemain et regagnâmes nos ailes respectives.
Malgré sa conclusion amère, cette soirée me laissa dans un état de joie presqu’euphorique, que l’accueil glacial des adultes ne put altérer. Ils pouvaient me priver de tout ce qu’ils voulaient, cela n’avait aucune espèce d’importance. J’étais dans une autre réalité que la leur. Cette nuit-là, pour la première fois depuis la fin de ma scolarité, les rêves triomphèrent des cauchemars.
Hinnes tint sa promesse et dès le lendemain, il me retrouva en rentrant de l’école. Malheureusement, les adultes s’interposèrent alors que nous voulions nous éloigner et nous ne pûmes profiter que d’une poignée d’heures ensemble. Quelques jours suffirent pour que notre rapprochement soit connu de l’ensemble des résidents du Château, nous attirant les moqueries des autres enfants et de quelques adultes. « Ils se sont bien trouvés » murmuraient certains d’entre eux d’une voix narquoise. Nous n’y prêtions pas attention et Hinnes continua de me faire la lecture tous les soirs. Ces moments étaient la lumière de mes journées et je les attendais avec une impatience folle.
Lors d’un soir comme les autres, après avoir refermé son livre, alors que l’on m’appelait à rentrer, Hinnes me chuchota quelques mots :
— Je pars en séjour dans un mois à la mer. Ça s’appelle Emisal. J’y suis déjà allé l’année dernière, c’était bien. Demande à venir avec moi. Si tu ne viens pas, je serai tout seul.
Je ressassai ce qu’il m’avait dit toute cette nuit et celles qui suivirent. Je ne savais alors qu’une chose de la mer : il s’agissait d’une étendue d’eau assez immense pour noyer le Château. Cette simple idée me terrifiait. J’avais toujours exécré l’eau. Il n’avait fallu que peu de temps aux adultes pour renoncer à me donner des bains, à m’emmener aux sorties près du lac. Je demeurai à l’écart, à distance raisonnable de ce qui me semblait une terrible source de danger. Devant l’eau, j’imaginai cent manières de me noyer ou de voir les autres disparaître en un instant. Il avait fallu un long combat aux adultes du Château pour me faire prendre mes douches seule, sans hurlements. Même après toutes ces années, cela demeurait un moment insupportable.
Je n’avais jamais imaginé la possibilité de partir en séjour, comme le faisaient beaucoup des filles chaque été. Car il fallait avant cela passer une évaluation d’aisance aquatique dans un des lieux qui m’effrayaient le plus au monde : la piscine. Je ne m’y étais rendue qu’une fois, cinq ans auparavant, ignorant ce qui se trouvait derrière les murs à la peinture bleue. Les vestiaires étroits, les couloirs bruyants, les cris et les éclaboussures, les tourbillons artificiels, les ballons qui volaient. J’avais vécu une après-midi cauchemardesque, prostrée contre le mur en tentant d’ignorer où je me trouvais. Y revenir ne m’avait jamais traversé l’esprit.
Ce fut lors de ces jours-là que je me rendis compte de la portée de mon attachement pour Hinnes : je voulais aller au séjour avec lui. C’était une certitude dont j’ignorais l’origine mais qui s’ancrait profondément en moi que je ne pouvais l’ignorer. Rien ne me faisait plus envie. Quitter le Château pour un autre horizon, vivre quelques semaines sans les adultes étaient des perspectives réjouissantes mais rien ne comptait autant que mon envie de partir avec Hinnes, mon seul ami. Cette envie était si forte que je me pris doucement à me demander si je serais capable de retourner à la piscine, d’exécuter les ordres que l’on me donnerait, de faire semblant d’être à l’aise dans l’eau. La terreur laissa peu à peu place au doute. Je ne m’étais plus vraiment confrontée à ma phobie depuis longtemps, j’avais grandi et j’avais envie de croire que je serais assez forte.
Alors que je doutais encore, Hinnes me reparla du séjour, m’expliquant que tous les soirs, ils veillaient jusqu’après le coucher du soleil, rassemblé autour d’un feu de camp. Ils chantaient, dansaient, regardaient les étoiles et surtout racontaient des histoires. La ferveur de sa voix alimenta ma détermination. Lorsqu’il me demanda si je pourrais venir avec lui, je promis de tout faire pour cela. Je n’avais plus le choix. Habituée aux mensonges et fausses promesses, je ne pouvais cependant que tenir une parole donnée à Hinnes. Il était inconcevable de le trahir.
Le lendemain matin, j’attendis dès mon réveil à ma fenêtre, attendant l’arrivée de la nouvelle voiture d’Arèle. Depuis sa promotion, elle possédait une longue voiture blanche aux phares éblouissants, dont le moteur ne faisait presqu’aucun bruit. Arèle m’en avait parlé plusieurs fois lors des années précédentes, il s’agissait du plus beau modèle du prestigieux constructeur automobile Nochoyos. Je la soupçonnais de s’être élevée simplement pour pouvoir se l’offrir, elle qui avait toujours dit détester le travail administratif. À mon plus grand bonheur, elle parut tôt, alors que mes camarades de chambre dormaient encore. Je dévalai l’escalier pour me planter devant le bureau d’Arèle.
La vieille femme ne s’aperçut de ma présence qu’au dernier moment. Elle était trop occupée à se frotter les yeux en serrant son châle rouge de l’autre main. Je lui fis peur autant que je la surpris et elle fit un pas en arrière après avoir manqué de me heurter.
— Hildje ?
— J’ai quelque chose d’important à te dire.
Étonnée de ma résolution, Arèle ouvrit la porte de son bureau et m’invita à la suivre. Je n’y étais plus entrée depuis qu’elle l’occupait. Il s’agissait d’une pièce remplie de vieux meubles, dont le plafond écaillé avait dû laisser passer de nombreuses fuites d’eau. Pour masquer les coulées humides sur les murs, Arèle avait accroché de nombreux clichés familiaux. Ils représentaient deux petits garçons et une petite fille, dans d’innombrables tableaux quotidiens : en train de jardiner, de cueillir des pommes, de déguster des parts de gâteaux. Je n’avais jamais vu ces enfants mais la vue de leur visage ne me laissa pas insensible. La manière dont les photographies avaient été choisies et agencées me laissait une sensation de malaise inexplicable.
Arèle me désigna la chaise aux barreaux de fer face à elle et m’invita à m’exprimer. Avant même de m’assoir, je lui exposai brutalement ma requête :
— Je veux aller au séjour à Emisal.
Mon interlocutrice demeura un long instant trop surprise pour me répondre quoi que ce soit. Je vis qu’elle s’apprêtait à m’opposer des contre-arguments, à me questionner sur mes motivations nouvelles. Cependant, elle avait lu ma détermination et se contenta de répondre :
— Si c’est ce que tu veux, je t’y inscris. Je compte sur toi pour en tirer le meilleur.
Je ne l’ai plus jamais aimée autant qu’à cet instant-là. Dès le lendemain, elle m’annonça que j’avais rendez-vous en fin de semaine avec l’un des animateurs du séjour, que j’irai à la piscine trois jours après. Ces deux dates devinrent ma préoccupation première pendant chacune des minutes qui suivit. J’annonçai la nouvelle de mon inscription à Hinnes et il me serra dans ses bras en criant de joie. Son geste me décontenança, mais je déduisis de sa joie que j’avais fait le bon choix. Je ne pouvais pas le décevoir.
Le soir qui suivit, j’attendis que toutes les filles dorment, que les adultes se réfugient au rez-de-chaussée, que les lumières s’éteignent. Je passai ces heures à feuilleter un album avec de nombreux dessins de paysage. Je m’attardai sur les maritimes, dont la beauté me donnait du courage pour ce que je m’apprêtais à accomplir. Ils étaient beaux, paisibles, loin du danger que j’avais toujours associé à l’eau. Je m’imaginais assise en haut d’une colline à côté d’Hinnes, à regarder ce genre de vues et cela me mettait du baume au cœur.
L’heure que j’attendais vint et je me levais le cœur battant. La porte de la chambre grinça alors que mon ombre s’élançait dans le couloir. Je n’eus qu’une dizaine de pas à faire pour me trouver devant la pièce minuscule que j’avais toujours évité : la salle de bain. Le matin, je me lavais le visage au point d’eau derrière les douches, pour éviter de m’y rendre. Pour éviter de revoir la baignoire où j’avais cru me noyer de longues années plus tôt.
Un adulte dont j’ai oublié le nom m’avait traîné malgré moi à l’écart, me promettant un peu de détente pour me calmer. Il avait commencé à faire couler l’eau chaude, fermé la porte. J’avais dû enfiler un maillot de bain puis il m’avait attrapé sous les aisselles et immergé dans l’eau. À l’époque, j’étais trop petite pour voir autre chose que le plafond et je ne me concentrais que sur une chose : rester en équilibre. La chute d’un objet en verre avait attiré l’adulte hors de la salle de bain, ce qui m’avait fait perdre tous mes moyens. J’avais glissé, me retrouvant le visage sous l’eau. Je m’étais débattue maladroitement, incapable de me redresser seule. Avant qu’il revienne, j’avais eu le temps d’avaler plusieurs gorgées d’eau et de me faire plusieurs bleus sur les bras.
Malgré le passage du temps, la baignoire comme le papier peint azur n’avaient pas changé. Seul une petite armoire scellée remplie de produits d’hygiène s’était ajoutée au tableau. Tremblante d’appréhension, j’attachai le tuyau à l’entrée d’eau, tournai le robinet. Ce dernier fuyait un peu par le haut et projeta une giclée d’eau sur ma main, qui me fit reculer brusquement. Ma respiration s’accéléra et je me figeai contre le mur avant de me sentir stupide. Je ne risquais rien. Le clapotis de l’eau chaude m’apaisa assez pour que je trouve le courage de fermer la porte à double-tour, me retrouvant seule face à l’épreuve que j’avais décidé de m’infliger.
Je me déshabillai, heureuse qu’aucun miroir ne me renvoie l’image de mon petit corps frêle et de mes yeux bizarres. Je commençai par mouiller ma main droite, me surprit à trouver l’expérience agréable. L’autre la rejoignit sans que rien n’arrive. C’était facile, finalement. J’enjambai le bord pour m’installer à l’intérieur de la baignoire, laissant l’eau couler derrière mon dos. D’abord tendue, les bras accrochés sur les côtés, je finis par m’apaiser. L’eau était chaude et douce, je n’avais rien à craindre. J’éteignis le robinet, cessant de penser pour profiter de ces sensations nouvelles. J’osai même m’allonger sur le dos, sous l’eau, les yeux ouverts. Je pouvais toujours voir les poissons et étoiles de mer peint sur le plafond mais ils étaient légèrement troublés.
Ce que j’avais cru une épreuve se révéla une formalité. Ce qui fut le plus difficile fut en fait de sortir de l’eau et d’effacer les traces de mon passage avant de retourner me coucher. Sous mes draps, je me sentais plus forte que jamais. Je l’avais fait, j’en étais capable. Cet été, je partirais avec Hinnes.
Que j’étais naïve.
Un deuxième chapitre plein d'émotions, où l'on découvre le pouvoir de la lecture pour s'évader d'un quotidien difficile. Je ne vais pas refaire un pavé pour complimenter ta plume, tu sais à quel point j'aime la qualité de tes écrits depuis longtemps.
Au plaisir,
Ori'
Je trouve que ce deuxième chapitre est bien maîtrisé, dans le sens où le ton me parait plus doux, avec plus d'émotions, comme si en effet Hildje vivait davantage que dans le premier.
On sent qu'il va se passer d'autres choses, le coup du malaise avec les photos est intrigant.
J'aime beaucoup la relation des 2 personnages que tu crées, elle est jolie et touchante, on sent leur trauma et le fait qu'ils se comprennent sans se le dire.
Je crois avoir vu une petite faute :
"ils veillaient jusqu’après le coucher du soleil, rassemblé" -> s à rassemblés
Et une répétition
"Je n’avais jamais vu ces enfants mais la vue de leur visage ne me laissa pas insensible." Vu deux fois.
Je ne suis pas du tout certaine de ce que j'avance maintenant, mais pour une phobie si forte j'ai un peu l'impression qu'elle la surpasse facilement.
Comme pour le premier chapitre, tu amène une petite phrase toute simple à la fin mais qui donne envie de savoir la suite !
J'ai bien aimé dans le début du chapitre le passage où la lecture entraîne les deux protagonistes dans le monde de l'histoire. Pour eux deux qui sont des êtres à part, on sent qu'ils sont en train de s'évader de la quasi prison où ils vivent. Pour la suite, l'héroïne a acquis suffisamment de courage pour vaincre ses vieux démons. Mais cette invitation curieuse, si vite acceptée par la seule adulte qui lui porte attention semble un peu trop belle pour être vraie. La dernière phrase semble le confirmer. Merci pour ce moment.
>> "j’avançai cependant vers lui et lui prit la main." > pris la main
Oh le petit cliffhanger avec "que j'étais naïve" comme ça à la fin héhé :3
C'est touchant de voir Hildje plus jeune, prendre de l'assurance et du réconfort à mesure qu'elle se rapproche de ce jeune garçon. Les épreuves semblent derrière elle, mais apparemment il n'en est rien héhé :3
Cette histoire me plait toujours autant ! Je trouve touchante la manière dont Hildje s'adoucit au contact d'Hinnes. Cette fin "que j'étais naïve", fonctionne très bien et donne vraiment envie de lire la suite. Pour l'instant, j'adore :D
A très vite, donc !
L'isolement prend fin avec l'arrivée du printemps et l'heure sonne de la rencontre fatidique. Elle n'écoute pas vraiment les histoires du jeune garçon, mais leur rapprochement, dans la magie de l'instinct et de la communication non verbale, se fait sentir. Je la ressens revivre lorsqu'elle se motive pour surmonter l'épreuve du bain. Je m'inquiète quelque peu pour elle, qui ne doit donc pas savoir nager, du test de la piscine, mais le regard attendri qui est posé dans ce chapitre nous laisse un doux espoir, qui pourrait bien se ramasser dès la page suivante, avec le double sens de la dernière phrase.
J'ai buggué sur une transition : Ce fut lors d’un soir orageux que je lui parlai pour la première fois. -> j'ai lu lui = Estrée
Voili voilou, je poursuivrai à l'occasion ;)
Et bravo pour la phrase de fin qui donne très envie de tourner la page.
Décidément, c'est un très très bon démarrage !
Top si tu as apprécié ce chapitre aussi ! Alors, oui et non, je sais à peu près où je vais mais Hildje m'a emmené sur des chemins surprenants...
Mercii beaucoup pour ces retours !!
A très vite (=
Merci beaucoup de ce retour ! J'ai envie de dire tant mieux si ce chapitre inquiète sur l'avenir d'Hildje, en attendant de voir si la suite sera meilleure...
Merci beaucoup de ton commentaire !
A bientôt (=
Eh bien, ça promet pour ces vacances à Emisal. Je sens que ça ne va pas être de tout repos...
La relation qui naît entre Hildje et Hinnes est plutôt mignonne. Candide, touchante, ils n'ont que l'un et l'autre et tu le décris très bien.
Pour mes remarques sur ce chapitre, je noterais :
- Un petit souci de mise en page (tu as des points à la place des tirets de dialogue)
- "seuls mots que nous échangeâmes ce soit là" -> soir-là
- "Il vient s’asseoir" -> il vint
- "J’hésitai un instant avant de lui révéler mon ignorance"
-> Elle ne sait pas lire? Mais que lui ont-ils appris, à l'école ? Au chapitre précédent, il m'a semblé penser qu'elle y est restée un petit moment quand même. Puis il y a des professeurs qui passent au château?
- "un état de jouée" -> joie
- "À mon plus grand bonheur" -> on dit plutôt "pour" mon plus grand bonheur, non?
Pour terminer... Tu vas me trouver pénible, et j'ai le sentiment de faire écho à mes commentaires sur ton autre histoire mais... Quel âge à Hildje ? xD Je suis désolée, au cours chapitre précédent (entre début et fin de chapitre) j'ai eu l'impression qu'elle avait pris quelques années et je l'imaginais jeune adolescente en fin de chapitre, et sur celui-ci, j'ai eu l'impression qu'elle était peut-être plus jeune (notamment à cause du fait qu'elle ne lise pas, peut-être).
À bientôt ! ^^
Je suis content que tu apprécies leur relation. Elle tient évidemment un grand rôle dans cette histoire.
Oui, les tirets automatiques sont remplacés par des points sur PA. Je sais comment corriger mais j'avoue que ça va plus vite de laisser en automatique à l'écriture. Je corrigerai tout ça à la fin du 1er jet (=
Non, elle ne sait pas lire. Oui, elle est resté longtemps à l'école. Je voulais évoquer un peu ce phénomène des élèves qui sortent du système scolaire sans avoir obtenu des savoirs de base, dont on parle assez peu mais qui existe bel et bien.
Non, la question est pertinente. Honnêtement je ne lui ai pas choisi un âge précis, d'autant qu'il y a de grosses ellipses. Tu me diras si tu trouves que ça donne des incohérences. Dans ce ch1 c'est une jeune ado, entre 12 et 13 ans.
Merci beaucoup de ton retour, j'ai corrigé !
A bientôt (=
Moi, représentante du Collectif Des-Lecteurs.rices-Au-Coeur-Sensible-Et-Maltraité-Sans-Ménagement-Par-Les-Autrices.eurs, je me dois de protester énergiquement face à ce chapitre. Cela devrait être illégal de faire signer les gens de la sorte 😂😂😂😂
Bref, tout ceci pour dire, j'ai adoré ce chapitre, à la fois doux et traumatique, probablement parce que tu fais ressortir le passé difficile de la narratrice l'air de rien (Scan-da-leux (je plaisante, bien sur)). Ils sont si choux les deux!
J'ai juste une petite remarque, je vois des points au lieux du classique '--', c'est un choix de mise en page?
à bientôt :)
P.S: EST CE QUE QUELQU'UN, S'IL VOUS PLAIT, POURRAIT EMMENER CES ENFANTS CHEZ LE PSY? IL FAUDRAIT LE FAIRE, GENRE, HIER!
Ahah ton commentaire m'a fait beaucoup rire. C'est clair qu'Hildje n'a pas la vie facile (même si ça peut être toujours pire^^)
"EST CE QUE QUELQU'UN, S'IL VOUS PLAIT, POURRAIT EMMENER CES ENFANTS CHEZ LE PSY? IL FAUDRAIT LE FAIRE, GENRE, HIER!" Clairement ! Si seulement ça n'était que le cas que dans cette histoire )=
Merci beaucoup de ton retour !
Ce deuxième chapitre est une belle éclaircie par rapport au chaputre précédent. Il est plein d'espoir, ce qui rend la chute vraiment douloureuse. On imagine que tout ne va pas se passer comme Hildjes l'espère...
J'aime beaucoup le personnage d'Hinnes. Il a l'air d'avoir vécu des choses vraiment dures mais sa douceur et sa relation avec la protagoniste sont attendrissantes. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment concernant Arèle.
Hâte (ou pas) de lire la suite !
Oui, d'ailleurs que penses-tu de la chute ? Mieux avec ou sans ?
Content que tu apprécies Hinnes, il a évidemment une grande importance...
Intéressant de voir ton ressenti sur Arèle, j'ai hésité au début sur la direction à donner à son personnage. tu me diras ce que tu en penses.
Merci de ton passage !
J'aime beaucoup ce chapitre et la facon dont le recit part dans une nouvelle direction. On suit la rencontre entre ces deux personnages qui semblent a la fois semblables et complementaires, et on comprend la fascination de Hildje.
Apres la plongee dans ce chateau etrange et "claustrophobique", ca fait du bien d'avoir ainsi la promesse d'une echappee, meme si on se doute bien que l'imprevu va etre au rendez-vous.
Le recit dans le recit est poetique, tres reussi, comme toujours tu n'es jamais meilleur que dans les passages les plus casse-gueules !
Ca parait bizarre qu'elle ne sache pas lire, c'est quand meme l'etape la plus elementaire de ce qu'on apprend a l'ecole. Ou alors elle est dyslexique ? Ou son rejet de l'ecole inclut-il la lecture? Ca m'a fait penser a la terre des Geants, ou les gens qui lisent sont si rares...
Petits details :
pour un garçon proche de se coucher > sur le point de se coucher ?
Demande pour venir avec moi > demande a venir avec moi?
attendant de voir la nouvelle voiture d’Arèle paraître > attendant l'arrivee de la nouvelle voiture d'Arele ?
J'aime beaucoup.
Ça me fait plaisir que tu apprécies la direction prise par ce chapitre (=
En effet, ça parait étrange. C'est en effet lié à ses difficultés à l'école. D'ailleurs quand on s'intéresse aux chiffres dans notre monde à nous, les études montrent que c'est un phénomène hyper sous-estimé. Eheh oui, je crois que j'aime bien ce thème.
Merci beaucoup de ton retour, c'est hyper encourageant !!
A bientôt (=