Chapitre 2 : Et toi, ta Maeve ?
Toute une mise en scène a été prévue. Un écran géant est descendu du plafond et je peux à présent détailler la directrice. Elle doit avoir la cinquantaine mais en parait plutôt quarante. Elle arbore un brushing parfait, de larges boucles blondes qui entourent comme une cape ses épaules nues. Elle a un joli visage, un nez fin, en trompette, qui se démarque sur sa figure. Je tente d’inspirer tout doucement car mon pouls s’emballe un peu devant la façon qu’elle a de dévisager la foule comme un seul être. Je ne veux pas que ça donne d’informations inutiles à Maeve.
La femme en robe cocktail finit par s’avancer, les Maeve qui l’encadraient disparaissent.
— Chers lycéens, j’ai plaisir à retrouver vos visages cette année encore, pour l’année scolaire 2270 - 2271, et je souhaite tout particulièrement la bienvenue aux quelques nouveaux qui nous rejoignent. Félicitations aux dix meilleurs collégiens de Solavie qui ont obtenus la bourse Céleste et intègrent le lycée Avril Cassan cette année, ainsi qu’à une élève ayant remporté le concours d’admission annuel, une première depuis 2249. Applaudissez-les chaleureusement !
Les élèvent frappent timidement leurs mains et quelques-uns de mes voisins tournent la tête vers moi, mais la directrice Éliane Cassan ne leur laisse pas le temps de dénicher les onze nouveaux perdus dans la masse.
— Évidemment, cette année scolaire commence une nouvelle fois dans un climat incertain, le même que lorsque nous nous sommes quittés au mois de juin dernier. Les autorités tiennent à ce que je vous rappelle que l’école Avril Cassan est encore et toujours l’un des endroits les plus sûrs de Port-Céleste, et par extension, de Solavie. Cette année encore, malheureusement, les sorties seront limitées. Aucune décision n’a été prise à ce jour concernant les vacances scolaires. J’aimerais pouvoir vous promettre que vous retrouverez vos proches avant l’été prochain, mais pour le moment, cela m’est impossible. Vos professeurs principaux vous tiendront au courant des évolutions dans les semaines qui viennent.
Elle se tait et je reste pensive. Éliane Cassan fait référence à l’attentat qui a eu lieu au mois de mai dernier. C’était le plus important depuis longtemps ; une attaque d’Esthola, lancée sur Terriva, la grande ville solavienne la plus proche de leur frontière. Biochimique. Depuis, la ville est toujours en quarantaine. Peu d’images filtrent, on a du mal à savoir ce qui se passe là-bas. La sécurité à la frontière a été renforcée depuis, une souris ne passerait pas, mais cela faisait longtemps que la tension n’avait pas atteint un tel niveau entre les deux nations.
J’écoute distraitement la suite du discours. Beaucoup de règles de sécurité sont énoncées. La directrice rappelle qu’Avril Cassan a beau se situer à l’opposé de la frontière avec Esthola, la capitale, qui abrite l’école, reste une cible de choix pour les ennemis. Sortir de l’enceinte sans y être expressément autorisé aurait de graves conséquences. Elle ne précise pas lesquelles, laissant l’imagination des élèves faire le reste du travail. Ou leur Maeve, qui sont probablement programmées pour répondre à l’ensemble des questions qu’un élève d’Avril Cassan peut se poser.
Quand le discours de bienvenue est terminé, nous sommes invités à rejoindre le déjeuner donné à l’occasion de la rentrée des lycéens. Tout a été préparé dans une salle de réception adjacente au hall d’accueil. Les uns après les autres, les élèves se lèvent, pivotent, marchent d’un pas mesuré. Je surprends tout de même des échanges à voix basse, qui m’indiquent que nous entrons dans un moment de détente. Le brouhaha augmente graduellement, il devient puissant quand nous sommes dans la jolie salle de réception. Sous un haut plafond, pendent des fleurs, dont les pots ont été installé sur des coupelles suspendues. Le jeu de lumière de la pièce me donne aussi le printemps. À travers les larges fenêtres, le soleil étend ses rayons jusque sur mon visage.
Je recentre mon attention sur l’intérieur de la salle. Petit à petit, des Maeve se matérialisent tout autour, remplissant les rares espaces encore vides. Je tente de les éviter alors que j’avance vers le buffet. Il n’est pas dangereux d’en toucher une, c’est juste un peu désagréable. Le bon sens voudrait que, dans une pièce bondée, on évite d’invoquer une Maeve, mais je peux voir aux mines de ceux qui les ont appelées qu’ils avaient hâte de les retrouver. Je garde donc mes réflexions pour moi.
Et le buffet me donne un peu de baume au cœur. Un étalage appétissant de plats froids, salés et sucrés, me font face. L’odeur se charge et me fait saliver. Je m’aperçois tout juste que je commençais à avoir faim. Je m’approche cependant en premier lieu des boissons. Ici, on sert aussi du chaud. Ce sont des Maeve qui servent. Celles-ci ne portent pas l’uniforme scolaire, elles ont à la place des blouses de travaille, élégantes mais discrètes, ornées du rubis rouge d’Avril Cassan. Dès qu’un élève s’est emparé d’une tasse de café ou d’un verre de jus d’orange, elles se hâtent de les remplacer à l’identique sur les tables devant elles.
Amusée par leur manège, je prends deux tasses de café sur l’une des tables. Quand la Maeve a remplacé mes tasses, j’en repose une. Elle se fige un instant. Finalement, elle prend la tasse que j’ai reposé, la vide dans une poubelle à sa droite, puis va la déposer à la Maeve en charge de la vaisselle. Pas si drôle, finalement.
J’ai un haussement d’épaules, davantage pour moi que pour quiconque, et me retourne… Pour faire face à un garçon qui me dépasse d’une bonne tête. Il a les yeux rieurs et un coin de sa bouche forme un début de sourire.
— Salut.
Je cligne des yeux avant de le détailler. Des mèches blondes retombent paresseusement sur ses yeux. Des cheveux lisses et soyeux. Serait-il « un » Maeve ? Je crois qu’on peut aussi changer leur sexe.
Non, c’est idiot comme réflexion. C’est le même garçon que j’ai vu tout à l’heure, quand j’ai passé la porte qui menait au hall d’accueil. J’avais repéré cet air mi-amusé, mi-moqueur. Et à ce moment-là, toutes les Maeve s’étaient évaporées.
— T’es la nouvelle, non ?
Il a un sourire éclatant. Des dents blanches parfaitement droites. Sa cravate est mal ajustée sur son col ouvert, je devine le type qui se veut anticonformiste tout en se fondant parfaitement dans la foule. Bof, ça ne m’intéresse pas trop.
— C’est ça, je murmure, amorçant un mouvement pour m’éloigner.
— Tu t’appelles comment ?
Sans me laisser le temps de répondre, il se penche vers moi. Vers mon badge, et sans la moindre gêne, écarte la mèche de mes cheveux qui le cache.
— Solange Porteval, lit-il, l’air satisfait. Salut Solange, je suis Hermès.
Je lève un sourcil. Hermès… C’est original, ça.
— Herston Mestre, précise-t-il avec un clin d’œil. Tu peux m’appeler Hermès, tout le monde m’appelle comme ça.
— Fascinant. Eh bien, enchantée. Je dois…
— … manger un bout ? complète-t-il avec une moue éloquente. Je vais te montrer la meilleure table, mes potes sont déjà là-bas.
Ah. Je n’avais pas anticipé de me faire des amis dès le premier jour. Au contraire, j’avais plutôt entendu dire que l’élite d’Avril Cassan ne se mêlait pas à la plèbe. Mauvais calcul, ça ne m’arrange pas.
J’hésite, soupesant quelle excuse paraîtra la plus acceptable pour lui fausser compagnie sans le vexer…
— Regarde, c’est juste là-bas, lance-t-il avec enthousiasme.
Il lève un bras vers un groupe de six personnes, dont la moitié répondent à son geste.
— T’es plutôt salé, ou sucré ? ajoute-t-il en abaissant le bras devant lui, comme pour écarter les élèves devant nous et m’ouvrir la route.
Intérieurement, je soupire. Mais après tout, pourquoi pas ? Je peux bien me montrer cordiale avec eux.
— Salé, je crois ?
— Pareil !
Nous parcourons les derniers mètres nous séparant de son groupe d’amis. De plus près, je réalise qu’ils sont en fait trois. Trois garçons et leurs trois Maeve.
— Hermès, tu l’as trouvée ? Bien joué !
Celui qui a parlé a l’air plus jeune qu’il ne doit l’être en réalité. Sous mon regard, il réajuste nerveusement ses grosses lunettes. Légèrement plus petit que moi, il a un visage poupon et sa chemise semble le serrer un peu au niveau du ventre. Sa Maeve, elle, est tout le contraire ; grande et élancée, sa jupe est plus courte que celles des autres Maeve et son option tour de poitrine a dû être poussé au maximum. Je fronce un peu le nez devant cette image mais m’abstiens de tout commentaire.
— Trouvée ? je répète, sans masquer une certaine sévérité.
— T’es la nouvelle, n’est-ce pas ? demande un autre des garçons, dont les cheveux sont assortis à la couleur de son uniforme.
Lui, sa Maeve, elle est tout ce qu’il y a de plus normale. La même que le modèle original, à ceci près qu’elle aussi, a les cheveux bordeaux.
— C’est ça.
— Tu es dans notre classe cette année, m’apprend le dernier du trio.
D’apparence sage, propre sur lui et la cravate bien ajustée, celui-là possède le premier Maeve garçon que j’ai vu depuis mon arrivée. Ce Maeve est un peu plus grand que lui mais sinon, il lui ressemble trait pour trait, de sa peau hâlée à sa coupe de cheveux rangée, en passant par le grain de beauté situé sous son œil droit. On pourrait croire des frères, si le badge du second n’indiquait pas « Maeve ».
— Et donc… ?
— C’est important de se faire des connaissances dès le premier jour, non ? lance joyeusement Hermès en se penchant par-dessus mon épaule, un plateau à la main.
Des petits toasts s’y étalent et mon ventre vrombit devant les effluves épicés qui s’élèvent. Je lève une main vers le plateau et me sers sous le regard appréciateur du garçon.
— Je suppose… dis-je alors. Merci.
— J’en suis sûr, rétorque-t-il aussitôt. Je te présente donc Éliott (le petit à lunette lève une main hésitante), Philo (celui aux cheveux bordeaux a un signe de tête) et Teiva (qui n’a pas de réaction). On est très curieux à ton sujet !
Je dévisage Hermès. Comment ça, ils sont curieux à mon sujet ? Voyant que je ne réagis pas, il enchaîne.
— Le concours, personne ne l’avait eu depuis plus de vingt ans, c’est un sacré exploit. Même Teiva a essayé de le passer, pour rire, l’an dernier, et il ne l’a pas eu. C’est souvent le meilleur de la classe, pourtant.
J’observe Teiva de biais, qui lance un regard noir à Hermès.
— Ce n’est pas comme si j’essayais d’entrer à Avril Cassan, puisque j’y suis déjà, réplique-t-il d’un ton froid. Je retourne voir Mikhaïl, à plus tard.
Aussitôt, il tourne les talons, et mon estomac se contracte avec force. Visiblement, il n’était pas tant curieux de faire ma connaissance… Il s’enfonce dans la foule, son Maeve sur les talons, et très vite je le perds au milieu des autres. Je mâchonne mollement mon toast tout en continuant de scruter les élèves, quand les trois autres resserrent le cercle autour de moi.
— T’inquiète pas, dit alors Philo d’un ton doux. Teiva est une vraie teigne. Tu arrives d’où, alors ?
Je sens mes lèvres se serrer un instant, puis je me résigne à faire la conversation.
— Je suis de Port-Céleste. Je viens des Roseaux, un petit lycée dont vous n’avez jamais entendu parler et dont vous n’entendrez jamais plus parler.
Je termine ma phrase en prélevant un second toast qu’Hermès a gardé à ma portée. Un silence relatif suit ma déclaration. Je dois leur sembler bien antipathique, mais comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop, alors pourquoi se forcer ?
Hermès repose le plateau et vient se placer à côté de Philo. Son sourire ne l’a pas quitté, je n’ai pas l’impression que mon manque d’enthousiasme le dérange.
— Je vois, fait-il. Bah, je crois pas que tu auras du mal à t’adapter à Avril Cassan. Tu as la bonne attitude, en tout cas.
Le sarcasme me frappe de plein fouet, plus encore quand je vois les lèvres de Philo s’étirer elles aussi d’un sourire goguenard. Je crois que, malgré moi, je rougis.
— Tu as déjà ta Maeve ? demande alors la petite voix d’Éliott.
Il n’a pas l’air d’avoir capté le sous-entendu de son ami. Je m’efforce alors, malgré mon apriori à son sujet, d’être plus aimable.
— Je l’ai reçue ce matin.
Je retrousse un peu la manche de ma veste d’uniforme pour lui laisser apercevoir le poignet.
— Ah, c’est chouette. Fais-la sortir, je vais te montrer plein de fonctionnalités !
J’hésite un peu, mais comme les deux autres me scrutent encore, j’appelle Maeve. Elle se matérialise aussitôt, et je découvre un début de grimace chez Éliott, qui s’efforce néanmoins de le cacher. Eh oui, ma Maeve et la sienne sont aux antipodes, mais je ne vais pas lui donner un bonnet F pour le plaisir de monsieur.
— Chouette, lâche-t-il sans conviction, les yeux rivés sur l’épi diabolique de ma Maeve. Tu sais, tu peux la personnaliser si tu veux… Euh…
— Je l’ai personnalisée ce matin.
Éliott rougit un peu et les deux autres pouffent sans la moindre discrétion. Il se racle alors la gorge et, l’instant d’après, d’un ton passionné, se lance sur un grand discours sur les Maeve. D’abord les généralités que je connais déjà : Maeve est un dérivé d’un programme d’intelligence artificielle mis à disposition des hauts placés du gouvernement. Maeve est attribuée à chaque élève d’Avril Cassan à partir du début du collège, puis jusqu’au doctorat. Maeve doit être restituée si on quitte Avril Cassan, à moins d’en sortir avec le plus haut diplôme de l’école, et seuls 32% des élèves sont parvenus à la conserver jusqu’à présent.
Mon cerveau se brouille un peu quand on entre sur une partie beaucoup plus technique de Maeve. Son adaptabilité à chacun, sa capacité à enregistrer chaque seconde de la journée, … Puis ma Maeve, qui me jetait des regards en coin depuis son apparition, lève subitement une main devant sa bouche et se met à bâiller. Hermès éclate alors d’un nouveau rire, et Éliott prend une teinte écarlate.
— Elle… elle est aussi capable, à un certain degré, de lire tes émotions… Plus facilement que moi en tout cas, conclut-il, penaud. Il y a une option pour contrer ça…
Embarrassée que ma Maeve ait traduit mon manque d’intérêt, je demande précipitamment à Éliott comment activer cette option, et il a la gentillesse de me faire une démonstration avec sa Maeve. Très vite, la mienne retrouve une expression dénuée de mon ennui.
— Désolée. J’ai dû me lever tôt pour visiter le campus ce matin, je ne voulais pas me montrer impolie.
Éliott indique que ça n’est rien, et une minute plus tard, Philo me tend un nouveau café.
— Ça va bientôt être l’heure, indique-t-il ensuite. À 11 h 00, on a l’accueil par notre professeur principale, Sylianna…
— Pomaraie, je complète. Oui, ma Maeve m’a donné le programme de la journée ce matin.
— Sylianna Cassan, corrige alors Hermès avec un sourire. Pomaraie, depuis deux ans, mais c’est la sœur de la directrice. Ses yeux et ses oreilles. Et pas de chance, cette année, c’est notre prof’ principale.
Je vois Philo jeter un coup d’œil noir au ciel. Visiblement, Sylianna Pomaraie, ou Cassan, qu’importe, n’est pas très appréciée.
— Et la directrice est sévère ?
— Oh, c’est une façon de dire les choses, indique Éliott d’une petite voix. L’an dernier, elle m’a obligé à modifier les paramètres de ma Maeve, parce qu’elle ne la trouvait pas « convenable ».
J’ouvre de grands yeux avant de jeter un nouveau regard à la bimbo-Maeve qui l’accompagne. C’est une version plus douce, ça ? Je n’ose répondre, et heureusement, Philo intervient :
— D’ailleurs, ça va être l’heure d’y aller, alors active ton paramètre scolaire.
Éliott a un petit soupir, dépité, puis se tourne vers sa Maeve.
— Tu as entendu, Maeve… C’est l’heure de te déguiser.
La Maeve concernée à une petite moue triste (c’est fou à quel point on peut les paramétrer !) puis une seconde plus tard, ses formes sont camouflées par une jupe arrivant au-dessus de ses genoux et une large veste en laine. Ses cheveux sont séparés en deux nattes blondes et elle porte à présent d’épaisses lunettes noires, identiques à celles de son propriétaire.
Quand je me détache du spectacle, je vois Hermès qui roule des yeux, blasé. Je ne remarque qu’à ce moment que lui, n’affiche pas son assistance.
— Tu n’as pas de Maeve, toi ?
Il baisse les yeux pour croiser mon regard, puis hausse les épaules.
— Bien sûr que si.
Philo a un petit rire, puis enchaîne :
— Allez, allons-y. Parmi les dix millions de choses que Sylianna Cassan détestent, il y a les retardataires.
Je te fais partager mes pensées au fil de la lecture:
- c'est marrant de voir les Maeve servir. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais imaginé qu'il s'agissait en fait d'hologramme, d'autant plus quand Solange indique qu'il n'est pas dangereux de les toucher. J'imaginais qu'il était dérangeant au sens troublant psychiquement de traverser un corps immatériel. Bref, je viens de comprendre que les Maves avaient une consistance physique. Cela me fait me demander s'il n'y a que des Maeve féminines ou s'il existe des Maeves masculines. Enfin, tu l'indique un peu plus tard. Décidément, peut être que les Maeve n'ont pas grande importance mais je trouve celles-ci très intrigantes.
-J'ai beaucoup ri de lire la Maeve de Solange trahir l'ennui de cette dernière.
-Tout se lit avec facilité et la légèreté des échanges donne le sourire même si on comprend en arrière fond que le monde dans lequel ils vivent est complexe. Je suis sûre d'apprécier la suite: le monde que tu t'apprêtes à nous faire découvrir, les personnages et les intrigues à venir.
Je me demande s'il n'y a pas une coquille sur cette phrase: "Je ne veux pas que ça donne d’informations inutiles à Maeve." Il manque un plus d'informations peut-être?
L a formulation "Le jeu de lumière de la pièce me donne aussi le printemps" me paraît bizarre, rappel à la place de donne par exemple ne serait-il pas plus adapté?
Merci pour tes récits toujours aussi intrigants.
A très vite.
Alors petit détail que je n'ai pas assez développé : les Maeve peuvent interagir avec leur environnement à Avril Cassan et dans les autres endroits équipés en appareillage tridimentionnel (comme si absolument tous les objets étaient connectés et réceptifs à leurs ondes). C'est survolé pour le moment, je l'approfondirai en réécriture. En revanche, elles n'interagissent jamais avec des personnes (on passe au travers). Mais en soit elles peuvent t'envoyer un truc au visage, puisqu'elles peuvent toucher les objets.
Contente que ça t'intrigue en tout cas, et merci à toi pour ton retour ! :)
J'aime le dosage des dialogues et les voix des personnages sont bien distinctes les unes des autres. Le nombre de livres (même publiés) ou ça n'est pas le cas est embarrassant.
Je bug sur la phrase "un écran géant est descendu du plafond"; il me semble que ce devrait être "un écran géant descend du plafond". S'il était déjà descendu quand elle est entrée dans la pièce, elle ne s'est probablement pas qu'il n'est pas toujours dans cette position et s'il est descendu avant, pourquoi n'en a-t-elle pas fait la remarque? Après, c'est peut-être juste moi et le fonctionnement spécifique de mon cerveau, vu que personne d'autre ne l'a relevé.
Point de curiosité; le nom Esthola, aucune inspiration provenant de Droliath Estolah? Parce que si c'était le cas, je trouverais ça un hasard faramineux o.O
Je vois que lorsque tu parles des Maeve, il y a parfois un déterminant devant et parfois non. Mon premier réflexe serait d'uniformiser cet élément, mais ça peut également indiquer que Solange n'est pas complètement certaine de la façon dont elle devrait considérer Maeve : comme une entité à part entière ou juste comme un programme répliqué à l'infini. C'est possible aussi que ce paragraphe réflète les paroles exactes d'Eliott, auquel cas ce pourrait être utile de le passer en dialogue (peut-être interrompu après la première phrase pour présenter le reste comme un résumé du long discours d'Eliott).
J'aime bien la Solange introvertie à la limite de la misanthropie, défensive à souhait sans être timorée. C'est une combinaison qui se glisse entre les stéréotypes sans pour autant les renier.
"Quand je me détache du spectacle, je vois Hermès qui roue des yeux, blasé." Je suppose que tu voulais dire "roule" ;)
Parlant d'Hermès, j'avoue il ne pique pas ma propre curiosité. À ce stade-ci, il cumule pour moi plusieurs éléments du personnage masculin typiquement écrit par une femme. De la même façon qu'un homme écrivant une femme la caricature souvent comme Eliott caricature sa Maeve (jusqu'à la tristesse de perdre ses formes et sa mini-jupe pour quelques heures), certains traits reviennent souvent chez les hommes écrits par une femme (surtout s'il s'agit du mec dont le personnage féminin principal tombera amoureuse). Les traits présents ici sont le sourire éclatant omniprésent (4 mentions pour lui, 2 pour Philo et aucune pour les autres personnages), la dentition parfaite, très grand sans sembler menaçant, le ton joueur de sa discussion, le côté rebelle sans danger (affiché par ses choix vestimentaires), le fait qu'il soit allé la chercher lui-même alors qu'il semble avoir un ascendant sur ses compagnons. Que certains de ces traits soient présents ne pose pas de problème en soit (et feraient réagir ou non un autre individu, d'ailleurs). Que ces traits soient tous présents réduit pour moi ce que ce personnage pourrait autrement avoir de remarquable.
Ce chapitre donne une forte "vibe" de préparation. Il est aussi plutôt dense en informations. C'est toi qui sait si ces informations doivent être données maintenant ou peuvent être progressivement distillées plus tard. Quoiqu'il en soit, il provoque l'anticipation.
Un très bon chapitre dans l'ensemble. À bientôt!
Merci beaucoup pour tous les commentaires que tu m'as laissé, ils sont tops !
Je vais te répondre à chacun, à commencer par celui-ci :)
Concernant la phrase sur laquelle tu beugues, c'est quelque chose que j'ai tendance à faire en début de chapitre, pour relater rapidement des évènements survenus pendant la césure entre deux chapitres. Dans cette phrase, ce que je voulais exprimer c'est que pendant les instants off, l'écran est descendu du plafond, mais du coup ça n'est peut-être pas hyper fluide.
Pour le nom d'Esthola, non, je ne connais pas Droliath Estolah. En fait le nom est un recyclage d'un ancien roman de fantasy que j'ai écrit et très franchement, je ne me souviens plus de l'inspiration à ce moment là parce que ça commence à dater !
Au niveau de Maeve... C'est vrai que parfois il y a un déterminant, parfois non. Je le fais à l'instinct pour le moment, selon si je pense davantage à une Maeve en particulier ou si je fais référence à l'objet, mais en réécriture je ferai le point là-dessus, voir s'il vaut mieux privilégier une appellation ou l'autre.
Au sujet d'Hermès !
Alors je voulais un peu ce côté stéréotypé qui plaît aux femmes (à une grosse partie du lectorat féminin disons). Il est cliché mais je l'aime bien. Après, je ne peux pas me défendre, il a bien un rôle destiné à un rapprochement romantique avec Solange donc j'ai peut-être trop vite ouvert la porte. Ou bien je voulais garder la partie un peu moins superficielle pour après, je vais réfléchir au sujet !
Merci pour toutes tes remarques et je corrige la coquille :)
Ayant lu plusieurs autres chapitres depuis, je suis assez convaincu que je faisais fausse route, mais je me suis dit que je le mentionnerais. Le stéréotype peut avoir son utilité s'il peut devenir moteur. La question à se poser, c'est "le stéréotype sert-il l'histoire". Toi seul connait la réponse.
Moi qui suis fan de mythologie, j'apprécie le surnom Hermès... cela fait-il seulement référence à sa personnalité ? L'absence de sa Maeve m'intrigue...
Je suis moi aussi fan de mythologie ! Je ne peux pas m'empêcher à aller y piocher des noms de temps à autre, dans tout ce que j'écris ^^'
Concernant sa Maeve, tu as pu la découvrir entre temps, mais on reviendra sur ce sujet :)
J'ai dévoré ce deuxième chapitre avec le même plaisir que le premier. Je trouve d'ailleurs qu'on retrouve une légère vibe Harry Potter avec le banquet organisé dans la grande salle après le mot de la directrice qui prévient les étudiants des dangers qui les menacent pour l'année scolaire à venir. Le concept des Maeve est toujours aussi sympa, je me demande jusqu'où tu as l'intention de le décliner et si elles auront une véritable importance dans ton scénario, ou s'il s'agit juste d'une touche de fantasy futuriste pour accompagner ton héroïne et surprendre le lecteur :)
Je vais de ce pas lire la suite.
Au plaisir,
Ori'