Chapitre 3 : Ludvina
Nous sommes en rang deux par deux. Hermès se tient à ma droite. Derrière nous, Philo et Éliott discutent à voix basse. Devant nous, Teiva est accompagné de Mikhaïl, qu’il a rejoint un peu plus tôt. J’observe ce dernier avec une curiosité mal dissimulée. Son visage pâle, presque maladif. Ses cheveux et ses sourcils sont d’un blond polaire, ses yeux d’une clarté presque surnaturelle. Son corps est frêle, j’ai le sentiment que si je le frôle, il s’effondrera. Je m’efforce tant bien que mal de détourner le regard, surprend Hermès qui m’observe.
— Méfie-toi des filles, murmure-t-il en se penchant vers moi. Si tu le regardes comme ça, elles vont vouloir ta peau.
Ma mâchoire tombe un peu. Quoi ? Qui ? Je…
Je n’ai pas le temps d’en demander davantage, ni de découvrir à quelles filles cette mise en garde fait allusion, qu’une femme sort par la porte de la salle de classe attribuée à la terminale 1. Sylianna Pomaraie, je suppose. Vêtue d’un tailleur strict, aussi brune que sa sœur est blonde, elles ont l’exact même nez en trompette. Elle pose les mains sur ses hanches et nous accueille d’un grand sourire.
— Allez, rentrez. Bonjour. Allez-y…
Petit à petit, nous pénétrons dans sa classe. De prime abord, ma professeure principale m’a semblé plus sympathique que sévère, mais je reconnais que les élèves entrent dans un silence révérencieux en classe, le même qui a été observé en présence de la directrice.
— Tu préfères plutôt devant, ou plutôt derrière ?
Je tourne vivement la tête vers Hermès qui a murmuré à mon oreille. Il est beaucoup trop près de mon visage, je fais volte-face et presse le pas en direction d’une fenêtre, plutôt au milieu de la salle. Ce n’est pas par esprit de contradiction, c’est juste parce qu’il m’a surprise et que je n’ai pas eu le temps réfléchir. Il ne s’en effarouche pas et s’assoit au bureau voisin.
Un peu collant, mais bon. Ça sera forcément utile de connaître quelqu’un qui connaît Avril Cassan, alors je me retiendrai de l’envoyer paître.
Quand chacun est assis à sa place, Sylianna Pomaraie vient se positionner devant nous.
— Inutile de mettre vos Maeve en mode « notes ». Nous n’allons pas entrer dans le vif du sujet ce matin. Mais commençons par le début, voulez-vous ? Comme vous le savez, cette année, nous accueillons parmi nous une nouvelle élève… Solange, lève-toi s’il te plaît.
Vaguement mal à l’aise, je m’exécute. Je mentirais si je disais que je ne m’y étais pas attendu, aussi, je tente de garder un air aussi neutre que possible, malgré la vingtaine de visage qui se tournent dans ma direction.
— Solange Porteval nous arrive d’un autre lycée de Port-Céleste. Elle a obtenu, au mois de juin dernier, le concours permettant d’intégrer le lycée Avril Cassan en cours de cycle. Félicitations, Solange.
Elle frappe lentement dans ses mains, imitée par quelques élèves, dont Éliott, Philo et évidemment, Hermès, avec un enthousiasme un peu trop prononcé.
— Dis-nous, Solange, reprend finalement la professeure quand les mains ont rejoint les bureaux. Pourquoi n’as-tu pas passé le concours plus tôt ? Quel était ton classement, à la fin du collège ?
J’entrouvre la bouche, surprise devant ces questions à la fois directes et indiscrètes. Durant une longue seconde, je détaille le visage de mon interlocutrice et comprends enfin que son aimable sourire n’est qu’une façade. Il y a une ombre dans son regard. Nous y voilà donc…
J’essaye d’ignorer le regard insistant d’Hermès, moitié-couché sur son bureau pour mieux me voir, et me lance, refusant de me laisser démonter au bout de trente secondes de classe :
— Une personne m’a encouragée à passer le concours car mes résultats étaient hautement satisfaisants. Je n’ai pas été classée au collège. Je viens de Ludvina en Esthola. Je suis arrivée durant mon année de seconde ici.
Des hoquets de surprises parcourent la salle et je m’efforce d’y rester indifférente. Surtout, je sens un début de colère accélérer mon rythme cardiaque. Le sourire de Sylianna Pomaraie s’est étendu, j’y découvre un reflet sadique. Oui, je crois qu’elle savait parfaitement d’où je viens, puisque c’était mentionné dans le dossier que j’ai transmis à l’administration d’Avril Cassan. Mes doigts se rejoignent et j’inspire calmement pour qu’ils ne tremblent pas.
— Une estholaise à Avril Cassan, lâche la professeure d’un air faussement ravi. Que c’est cocasse…
— Je suis solavienne.
Ma réponse déclenche de nouveaux murmures, qui ne semblent pas déranger madame Pomaraie. Au contraire, elle passe un visage amusé sur ses élèves.
— Tu es solavienne ? répète-t-elle finalement en se recentrant sur moi. Mais tu viens de dire que tu étais estholaise.
— Ma mère était solavienne.
— Qu’est-ce que ça peut faire ? interrompt soudain une voix.
Je me tourne brusquement vers celui qui a parlé, pour m’apercevoir finalement que ce n’est pas à moi que s’adresse cette réplique. C’est Mikhaïl, ce garçon frêle aux yeux clairs, et son regard se dirige vers madame Pomaraie. Elle fronce les sourcils en retour, mais je note une hésitation chez elle.
— Si elle se trouve à Port-Céleste, c’est qu’elle en a le droit, non ? reprend le garçon. Si elle est à Avril Cassan, c’est que votre sœur a validé son dossier, n’est-ce pas ?
Sylianna Pomaraie roule des yeux, mais devant les murmures qui se sont tus, avides de l’échange prometteur entre Mikhaïl et elle, elle se ravise.
— Il serait malavisé de cacher une telle information aux autres élèves, Mikhaïl. N’est-ce pas ? Il est donc normal que j’informe la classe. Bien, passons à la suite à présent…
Je me rassois lentement, me tournant au passage pour tenter de croiser le regard de Mikhaïl, mais c’est encore Hermès que je trouve. Il m’offre son plus beau sourire et me tend discrètement un papier. Je vérifie brièvement que madame Pomaraie ne regarde plus dans ma direction avant de le saisir.
« J’en étais sûr. Une rumeur court sur toi depuis que tu as réussi le concours, et tu as une tête d’estholaise. File-moi ton numéro. »
Je sens ma lèvre se retrousser en une grimace. Je n’ai aucune idée de comment je dois prendre son petit mot. J’ai une tête d’estholaise ? Vu que les solaviens ont une haine profonde et irascible envers eux, je peux difficilement le prendre comme un compliment. Mais pourquoi veut-il mon numéro, alors ? Pour m’insulter copieusement quand il n’aura pas d’autres chats à fouetter ?
Lasse, je griffonne le numéro de série de ma Maeve avant de lui renvoyer son papier roulé en boule. Quand il le déplie, je le vois déployer un nouveau de ses petits sourires, puis il le replie soigneusement et le range dans la poche de sa veste d’uniforme.
S’ensuivent plusieurs minutes de silence pendant lesquelles mon regard se perd par la fenêtre. Une estholaise à Solavie. De Ludvina à Port-Céleste. Le loup dans la bergerie. Ou bien une proie parmi les loups ? Je savais où je mettais les pieds en venant ici, mais j’avais envisagé les choses autrement. J’avais envisagé des rumeurs, des on-dit, pas que ma prof’ principale me vendrait dès le premier jour. Je jette un nouveau regard vers Mikhaïl, presque malgré moi. Sa réaction… Il ne m’a pas même adressé un regard, mais son premier geste envers moi a été de me défendre. Pourquoi ?
Je suis toujours en train de l’observer en coin quand il se lève d’un coup, et je mets un peu de temps à lire son expression. Ses fins sourcils se sont levés hauts sur son front. Sa bouche est grande ouverte, ses yeux, rivés sur la tablette qu’il tient entre ses mains. Il reste ainsi, transi quelques secondes, avant de s’élancer hors de la salle de classe.
— Mikhaïl… ?
Madame Pomaraie a soudainement une mine inquiète. Hésitante, elle se lève, puis fait quelques pas vers la porte restée ouverte derrière lui avant de s’arrêter pour invoquer sa Maeve.
Quand cette dernière apparaît… Je reste sans voix devant son esthétique. Elle ressemble trait pour trait à notre directrice… Vraiment. C’est même trop réaliste, elle porte la même robe dont était vêtue Éliane Cassan tout à l’heure.
En la voyant apparaître d’ailleurs, Sylianna Pomaraie a un mouvement de recul, et je comprends d’un coup. Ce n’est pas une Maeve… C’est une projection holographique d’Éliane Cassan, qui s’avance et pour faire face à la classe :
— À tous élèves d’Avril Cassan, ceci n’est pas un exercice. Port-Céleste est en proie à une attaque ennemie. Merci d’évacuer vos salles de cours et de rejoindre immédiatement la chapelle en suivant les consignes de sécurité habituelles. Vos Maeve ont été désactivées, merci de couper vos tablettes et tout appareil électronique avant de suivre vos professeurs principaux. Exécution.
Immédiatement après, la silhouette s’efface. S’ensuit la cohue. Étrangère à l’exercice, j’observe, dépassée, mes camarades de classe se lever. Il faut qu’Hermès me lance un regard insistant pour qu’à mon tour, je me lève, sorte ma tablette et l’éteigne précipitamment. Puis je le suis docilement vers la sortie.
Dans le couloir, c’est le brouhaha. Sylianna Pomaraie nous conduit à travers un dédale d’escaliers. Nous descendons sous terre, je le comprends quand les fenêtres s’effacent des murs, laissant place à un éclairage par néons tandis que nous nous enfonçons toujours plus. J’ai un hoquet quand mes oreilles se bouchent.
— Ça va ? murmure Hermès.
La lueur rougeâtre des néons dessine la cage d’escalier et son visage. Je lui lis une mine inquiète.
Je secoue la tête. Je déteste l’idée d’être sous terre, si loin du soleil. Il se détourne alors mais reste à mes côtés. Nous avançons lentement, sans bousculade, et seuls les murmures des dizaines d’élèves qui nous entourent brisent le silence. Petit à petit, une odeur de renfermé me vient et j’ai un nouveau hoquet. J’appose une main devant ma bouche.
Hermès me lance un nouveau regard de biais. Je le vois ensuite se dresser sur la pointe des pieds, avant qu’il ne se penche vers moi :
— On y est presque. Il y a un long couloir, puis on remonte, on sera en sécurité dans la chapelle. Courage, OK ?
Je hoche la tête, puis retire ma main de mon visage. J’ai des sueurs froides mais je dois m’efforcer de ne rien montrer. En soi, je sais qu’il n’y a rien de honteux à haïr les espaces exigües. Je ne suis pas la première à avoir ce genre de phobie, je ne serai pas la dernière.
***
La chapelle, c’est une ancienne cathédrale. Il en reste quelques-unes dans le pays, celles qui n’ont pas été détruites par les hommes, le temps ou les guerres.
Celle-ci a été incroyablement bien conservée ; elle a même été transformée en abri gigantesque. Malgré les blindages d’acier, je distingue encore, par endroit, la pierre sombre dans laquelle on l’a construite il y a bien trop longtemps. L’acier la renforce, maintient et recouvre son toit, permettant aux quatre mille âmes d’Avril Cassan d’y trouver refuge lorsque cela est nécessaire.
L’ensemble de l’espace est réparti entre les différentes classes de l’école. Les terminales sont parquées dans la zone nord, la plus étroite, car les lycéens sont les moins nombreux des élèves d’Avril Cassan. À l’entrée en maternelle, l’école accepte deux cent des bambins les plus prometteurs du pays, répartis en dix classes de vingt élèves. Je les vois s’avancer, sautillant d’excitation devant cette évacuation dont ils ne comprennent pas la mesure. En général, ceux-là restent au moins jusqu’à la fin du primaire. À eux seuls, ils représentent pas loin du tiers des élèves d’Avril Cassan. Puis un concours extérieur à l’entrée au collège existe, offrant le précieux sésame qu’est une admission dans l’école, compensant pour une partie des malheureux bambins dont le niveau n’aurait pas donné satisfaction. À partir de l’entrée au lycée, on n’admet plus que les dix meilleurs collégiens du pays. Pour rejoindre l’université en revanche, les vannes s’ouvrent à nouveau et le concours admet davantage de monde.
Puis il y a le concours, celui que moi j’ai passé. Celui qui vous fait accéder à la classe de votre choix, si tant est que vous soyez excellent en tout. C’est pourquoi le niveau lycée d’Avril Cassan a le moins d’élèves. C’est celui qui est le plus difficile à rejoindre. Et comme nous sommes si peu, l’espace entre la nef et le mur nord suffit à nous accueillir.
Nous parvenons à ne pas trop nous marcher dessus, je peux de nouveau respirer. Hermès est resté à côté de moi et attend tranquillement. Son flegme se retrouve chez la plupart des élèves qui ont dépassé les douze ans. Ils n’ont que trop l’habitude de l’exercice, tant et si bien que ce qui se produit à l’extérieur ne les inquiète pas. C’est en revanche une première pour moi, que d’avoir à fuir une attaque de cette façon.
Quand l’une des représentantes des élèves passe devant nous, Hermès tend une main et elle lui donne une des bouteilles d’eau qu’elle distribue à chacun. Puis elle fait mine de partir, et Hermès la rattrape et me désigne. J’observe avec curiosité l’animosité qui naît dans leurs regards, puis Hermès semble remporter la bataille. L’instant d’après, je dévisse le bouchon de la bouteille qu’il m’a donnée, avant de la porter à mes lèvres.
— Merci.
— Pas de quoi. Ça va mieux ?
— Oui. J’aime juste pas les espaces confinés, mais ici ça va.
— Tant mieux, répond-il. Parce que ça risque de durer un moment.
Je lui lance un regard interrogateur mais il ne me voit pas. Il regarde au loin, le centre de la nef où les professeurs d’Avril Cassan et la directrice échangent à voix basse. Pendant quelques secondes, j’observe moi aussi le groupe d’adulte réunis autour du vieil autel de marbre blanchi.
Les minutes défilent dans un silence relatif. Éliott et Philo nous ont rejoint. Parmi les élèves de ma classe, je ne repère pas Mikhaïl. Je m’étonnerais volontiers de son absence, mais ça ne semble perturber personne. Ni les professeurs quand ils viennent nous compter pour vérifier que nous sommes au complet, ni les représentants d’élèves qui surveillent de temps à autre que personne ne s’est enfermé trop longtemps aux toilettes, ni mes camarades de classe.
C’est là qu’il devient pratique d’avoir déjà fait connaissance avec mon nouvel entourage. Discrètement, j’approche Hermès, lui tapote le bras pour attirer son attention. Surpris de ma proximité, il sursaute avant de se pencher vers moi.
— Dis-moi… Mikhaïl, où est-il ?
Pendant quelques secondes, il me détaille avec une mine franchement étonnée. Puis il fronce les sourcils :
— Solange, tu sais qui est Mikhaïl ?
— Je sais que c’est le fils du chancelier.
Le visage de mon interlocuteur se détend. Il approche mon oreille :
— C’est ça. Eh bien, on ne mélange pas les petits poids et les carottes.
Il s’éloigne et a un sourire amusé, puis devant mon air d’incompréhension, m’approche de nouveau :
— Ou si tu préfères : on ne mélange pas la plèbe et les hauts-placés. On est venu le chercher avant. Même quand ce ne sont que des exercices, il est toujours mis en lieu sûr avant les autres. C’est comme ça. Mais au moins, on sait d’avance qu’il va se passer quelque chose.
Il conclut par un haussement d’épaule, signe qu’il ne souhaite pas continuer la conversation. Je reste pensive. Ça s’entend en même temps, parce que Mikhaïl doit être une proie de choix. Mais je suppose que ça peut être déplaisant pour ceux qui l’entourent, que de voir que leur sécurité est placée au second rang. J’en suis là de mes pensées quand je m’aperçois qu’une fille est venue se positionner à deux pas de moi.
Les bras croisés sur sa poitrine, elle a un air mauvais. Elle fait encore un pas en avant, puis claque de la langue :
— Qu’est-ce que ça peut te faire, où se trouve Mikhaïl ? Tu pensais pouvoir alerter tes copains pour qu’ils viennent s’en prendre à lui ?
Elle porte une longue tresse qui lui descend jusqu’à la taille. Sa peau brune est mise en valeur par les dizaines de bijoux dorés qu’elle porte aux poignets, aux doigts et aux oreilles. Ses narines frémissent, et je découvre là aussi un anneau d’or.
Bouche bée, je l’observe fulminer. C’est Philo qui me sort de ma torpeur en avançant à la rencontre de la jeune fille.
— Allez, Fi. Commence pas, elle est nouvelle, c’est normal d’être curieuse.
— Mais oui, rétorque la dénommée « Fi » en se tournant brusquement vers lui. Mais oui, pourquoi on s’inquiéterait qu’une estholaise entre à l’école, quand le même jour il y a justement une attaque d’Esthola. Que je suis bête, de faire des suppositions.
— Mikhaïl lui-même l’a défendue tout à l’heure, lance Hermès, narquois.
— Mikhaïl est bien trop gentil pour se montrer soupçonneux, mais…
J’avance d’un pas, et elle se tait, braque sur moi un regard plein de hargne.
— Et j’aurais fait quoi ? Je l’aurais caché sous ma jupe et puis je l’aurais trainé jusqu’à Ludvina ?
La fille écarquille les yeux. Hermès éclate d’un grand rire et Philo consent à sourire. Elle, serre les dents.
Gracieusement, elle fait volte-face. Puis par-dessus son épaule, elle jette :
— On t’a à l’œil, méfie-toi.
Puis elle repart à grands pas vers un groupe de filles qui nous observe de loin.
— C’est Fiona.
Je me retourne pour découvrir Éliott juste derrière moi. Il ôte ses lunettes et les nettoie d’un geste plein de nervosité, puis ajoute :
— Elle est… difficile.
Je lance un regard interloqué à Hermès.
— Je pense que tu peux notamment te méfier d’elle, indique-t-il. Si elle ou sa Maeve, ou n’importe laquelle de ses copines se tiennent près de toi, évite de mentionner ou de regarder Mikhaïl de trop près. Il a un fan club assez délirant.
Ah… C’était donc ça. Je reste pensive. Il va être difficile de l’approcher dans ces conditions.
Intéressant ces personnages Hermès et Mikhaïl. Il me tarde d'en savoir plus sur eux tout comme sur ce conflit et ses origines.
Le chapitre n'est pas trop long, il se lit très facilement et la toile se pose parallèlement aux actions. En effet, une attaque dès ce chapitre 3, c'est bien. Ça donne le rythme.
Je ne suis pas sûr des remarques ensuite mais on ne sait jamais... Cela peut peut-être aider.
"Nous nous enfonçant toujours plus" enfonçant, est-ce une coquille ?
"Hermès me lance un nouveau regard de biais. Je le vois ensuite se dresser sur la pointe des pieds, avant qu’il ne se penche vers moi :" cela prête effectivement à confusion. Pourquoi pas un truc du genre, "Hermès me lance un nouveau regard de biais. Je le vois ensuite se dresser sur la pointe des pieds, observer au loin avant de se pencher à nouveau vers moi :"
"je ne dois m’efforcer de ne rien montre"=le premier ne n'est il pas en trop?
Je pense que de manière générale, les chapitres sont plus courts que dans Délos par exemple (parenthèse d'ailleurs : ça y est, je me suis attaquée à la réécriture, et pour le moment je commence par élaguer cette longueur ! fin parenthèse)
"Nous nous enfonçant" et évidemment "enfonçons", je vais le corriger merci, idem pour le ne de trop ! Quand à la phrase avec Hermès, je dois y réfléchir mais oui, je vais la modifier !
Merci beaucoup pour tous tes retours ^^ À bientôt !
Je ne saisis pas ce qui pousse ce grand gaillard d'Hermès à se mettre sur la pointe des pieds avant de se pencher pour murmurer à l'oreille d'une femme sensiblement plus petite. Ça ne me semble pas commode pendant qu'il marche.
Je suis très content que soit décrit le processus de sélection d'Avril Cassan. Au chapitre, je me disais que 10 étudiants par année aboutirais sûrement à tous les étudiants dans la même classe toutes les années confondues.
Une suggestion pour rendre le texte plus vivace : une émotion nommée est moins vivace qu'un geste qui la fait comprendre. La colère est une émotion que j'essaie de ne jamais nommer parce qu'elle est vite intense et puissante. Le cœur de Solange accélère; ça pourrait signifier plus d'une chose. Si elle serre le poing ou s'imagine en train d'étrangler la professeure dans la joie et l'allégresse, ça ne laissera aucun doute. Après, c'est ma vision et mon procédé. Ça peut fonctionner différemment pour toi.
"Allez, Fi. Commence pas, elle est nouvelle, c’est normale d’être curieuse." Normal s'écrit sans e.
Première personne du singulier au présent, c'est un risque que j'aime beaucoup, mais je ne suis pas fan de tous les marqueurs de dialogues que ça provoque. Dans un cas comme "Et j’aurais fait quoi ? je demande.", je pense que la phrase (et ce qui la suit) serait plus fluide sans "je demande". On devine bien que c'est Solange qui demande.
"un geste plein de nervosité" : c'est peut-être une préférence personnelle, mais je crois que "un geste empreint de nervosité" serait aussi plus fluide.
"Ah… C’était donc ça. Je reste pensive. Il va être difficile de l’approcher dans ces conditions."
Mouahaha :D Bring it on:D
"une émotion nommée est moins vivace qu'un geste qui la fait comprendre" -> je suis complètement d'accord avec ta remarque. Après, honnêtement, j'ai parfois du mal à l'appliquer, je trouve peut aussi faire forcé. Mais c'est quelque chose sur quoi je travaille !
L'écriture à la première personne... Quelque chose que j'ai longtemps refusé de faire. D'ailleurs j'avais beaucoup de mal à seulement lire à la première personne avant. Et puis un jour j'ai écrit un roman qui alliait des points de vue à la première et à la troisième, et l'exercice m'a habituée à écrire à la première... Et ce roman, je voulais l'écrire à la troisième, puis à force de revenir en arrière pour corriger mes "je" intempestifs, j'ai fini par céder à mon instinct.
Je reconnais cependant que l'incise à la première personne n'est pas heureuse. J'essaye de l'éviter en général, et je la rajoute si je la sens nécessaire (si je me suis perdue en me relisant par exemple). Mais mon ressenti n'est pas toujours le bon, parfois, je suis distraite.
Et je n'en dis pas plus ici ^^
Et bien, on peut dire qu'on ne perd pas de temps pour entrer dans le vif du sujet ! Ce premier jour à Avril Cassan n'est pas de tout repos. C'est sympa d'en découvrir davantage sur l'histoire de Solange, on se doute que ses origines estholaises vont lui causer quelques soucis...
Au plaisir
Ori'
Si jamais tu as envie de continuer, j'ai justement apporté quelques modifications à ces premiers chapitres aujourd'hui. Rien de transcendant, mais je peux te suggérer de relire les dernières lignes de ce chapitre qui ont été modifiées :)
Merci beaucoup de tes retours, à bientôt !