Einold
De retour vers la capitale, Einold Kellwin songeait à la visite qu’il venait d’effectuer dans la province d’Avrin. Le gouverneur, un puissant seigneur de la région, avait outrepassé les directives de son souverain en concluant un commerce avec le royaume voisin de Rémance, pour son bénéfice personnel. Le roi y avait mis bon ordre : il avait condamné l’homme à une importante amende et l’avait destitué de sa charge. La nouvelle gouverneure, fille d’un conseiller de sa mère la reine Blanche, montrerait plus de loyauté.
La troupe royale cheminait depuis deux jours sous une pluie qui ne faiblissait pas. Les routes semblaient liquides. Même les parfums acides du début de printemps étaient dilués par les trombes d’eau. Assourdis par le tambour des gouttes sur les grandes capotes de cuir, les hommes chevauchaient sans parler, alignés par trois. Ils ne concédaient au déluge qu’une légère inclinaison de la nuque, mais gardaient le dos droit et un maintien parfait, à l’image d’Einold.
Aux côtés du souverain, Barnoin d’Elmond, grand prévôt de Cazalyne, grommelait sans discontinuer contre l’humidité qui le glaçait.
– À mon âge, soupira-t-il, on aspire à plus de confort ! Je vais passer les prochains jours à grincer. Mon dos me met déjà à la torture.
Il se tortilla sur sa selle pour illustrer ses propos. Son corps replet et court contrastait avec la silhouette élancée d’Einold.
– Allons, seigneur Barnoin, répondit ce dernier, vous ne trompez personne avec vos bougonnements. Je ne doute pas qu’un dîner chaud et une nuit dans votre lit de plumes vous rendront votre heureuse nature dès notre retour à Terce.
Le grand prévôt sourit malgré lui, ce qui fit boucler ses moustaches.
– Peut-être qu’un gigot de chouvre me réconforterait, en effet. Quant à vous, Sire, vous semblez aussi frais que si nous venions de partir. Certes, à quarante-sept ans, vous êtes encore dans la force de l’âge, mais après plusieurs jours de chevauchée, vous donnez l’air d’en avoir vingt. C’est presque vexant !
– Vos propos sont toujours si mesurés, mon bon Barnoin, ironisa le roi.
– Mais je connais votre secret, Sire.
Einold, amusé, lança un regard interrogateur à son grand prévôt. Il appréciait sa bonhomie, d’autant plus qu’il savait se montrer sérieux et intransigeant dans sa fonction.
– Il m’est avis que notre jeune reine qui vous attend au château, belle comme le jour et fraîche comme la rosée, constitue votre meilleur remède contre le vieillissement ! Je suis sûre que vous songez à elle, couvant vos petits héritiers ! N’ai-je pas raison ?
Le souverain ne répondit pas, mais son esprit partit vers la capitale, vers Almena et les enfants à naître. Une douce chaleur l’envahit à cette pensée. Il restait en principe plus d’une lune avant l’accouchement. Cependant, Iselmar de Lans, son médecin, l’avait averti que des jumeaux pouvaient arriver en avance. S’il n’avait pas pu éviter ce voyage-ci, il avait décidé de ne plus s’absenter de Terce jusqu’à la naissance.
Le jour déclinait quand la troupe franchit la rivière qui marquait la limite entre l’Avrin et Tercebrune, la province du roi où se dressait la capitale. Enfin, la pluie cessa et les cavaliers mirent pied à terre pour se défaire de leurs capotes et prendre un court repos.
Séchant d’une étoffe ses boucles brunes, le souverain contempla un instant le travail d’un fermier dans l’arpent voisin. Pour aplanir son champ avant les semailles, le paysan passait une lourde herse tirée par un corneux haut comme un homme à cheval. La bête à la robe alezane, attelée par ses immenses cornes, arquait son puissant dos bossu pour arracher à la boue collante son propre poids et celui de l’engin. Son maître l’encourageait par des appels réguliers, agitant son long fouet sans toucher l’animal. Einold aimait ces placides bovidés. Leur force était inestimable pour le travail de la terre. Leur cuir et leurs cornes, connus bien au-delà des frontières du pays, participaient largement à la prospérité de Cazalyne. L’odeur organique de la boue fraîchement retournée promettait d’abondantes récoltes.
Une femme et deux enfants sortirent de la bâtisse qui jouxtait le champ pour rejoindre le fermier, puis la famille s’avança vers la troupe. Poussée gentiment en avant par la mère, la fillette tendit au souverain un panier contenant une outre de vin et des galettes. Il accepta le présent offert de bon cœur.
– Longue vie au roi, récita la petite en exécutant une révérence.
Les parents et le frère reprirent ces vœux ensemble.
– J’espère que vous leur apprenez à lire, dit Einold aux fermiers. Vous savez l’importance que j’accorde à l’instruction.
Puis, sous les yeux ravis de la mère, il posa sa main sur la tête des enfants comme pour leur porter chance.
Sur son passage, il arrivait fréquemment que les gens s’inclinent, expriment leur gratitude et lui souhaitent bonheur et prospérité. Il goûtait ces manifestations de respects comme autant de récompenses, car il n’avait pour seul but que le bien de son peuple. La santé, la subsistance et la paix des âmes du pays, jusqu’à la plus petite, voilà qui gouvernait à sa vie. Il était celui que le hasard de la naissance avait désigné comme guide et il effectuait sa tâche au même titre que les paysans s’imposaient de labourer leurs champs. Ceux-ci nourrissaient les hommes, lui les dirigeait. À chacun son travail et sa place. Nul rôle ne valait mieux qu’un autre et son devoir était de s’acquitter du sien.
Le royaume ronronnait. Einold, pour cela, avait la confiance et la reconnaissance des habitants de Cazalyne. Quant à dire s’il était aimé, il ne se posait pas la question. Si l’on avait interrogé n’importe lequel de ses sujets, celui-ci aurait probablement répondu par l’affirmative, tout en se demandant pourquoi une vague de nostalgie pour la reine Blanche lui traversait l’esprit.
La précédente souveraine, la mère d’Einold, morte trente ans auparavant, avait pourtant laissé le pays en moins bon état, les frontières plus fragiles. Des famines, quelques épidémies avaient marqué son règne. Cependant, si Einold apportait la sécurité, Blanche, avant lui, insufflait la passion. Lorsqu’elle passait sur les chemins, ce n’étaient pas des révérences polies, mais des acclamations, des cris d’amour qui l’accueillaient. Elle vivait pour son peuple et lui transmettait sa foi intense en l’avenir et sa faim de bonheur.
La louve, anxieuse de nourrir ses petits et hurlant crânement à la lune quand la chasse est fructueuse, avait fait place au chat qui, pour prix de sa couche près du feu, garde un œil sur le chien et rationne ses repas.
***
La troupe avançait encore à la nuit noire. Le roi souhaitait rentrer à Terce dès que possible et la piste plane et dégagée permettait aux chevaux de marcher sans encombre, à la lueur des torches. Einold et son escorte aperçurent de loin les lumières des tours de guet de la petite cité de Diryne où ils allaient faire étape. Quelques heures de chevauchées les séparaient encore de la capitale. En se remettant en route à l’aube, le lendemain, ils y seraient rendus peu après le milieu du jour.
À mesure qu’ils approchaient des remparts de Diryne, ils distinguèrent un grand feu et les lueurs de nombreux flambeaux devant les portes de la ville. Une foule s’amassait sur l’esplanade.
– J’envoie des hommes en avant, Sire, annonça le chef de la garde.
– Que peuvent-ils bien faire à cette heure de la nuit ? interrogea Barnoin d’Elmond en suivant des yeux les deux cavaliers qui s’éloignaient.
– Nous ne tarderons pas à le découvrir, estima Einold.
À travers l’étendue sans obstacle qui les séparait du rassemblement, des cris leur parvenaient, à présent. Quelqu’un haranguait l’assistance qui répondait par des vociférations. Les propos étaient encore incompréhensibles, mais la haine et la rage qu’ils contenaient portaient bien jusqu’au roi. Soudain, un soldat de l’escorte s’écria :
– Je vois un billot ! C’est une exécution !
– Au trot ! ordonna Einold.
L’heure nocturne, la foule en colère, tout indiquait qu’il n’assistait pas là à l’application d’une sentence établie par un magistrat local. Il devait interrompre immédiatement cette mise à mort sauvage. Il entendait que la justice soit respectée dans son royaume. Elle se fondait sur des lois, des édits et des règles. Il ne pouvait laisser un homme se faire tuer sous ses yeux sans jugement, surtout dans sa propre province.
Dans la lumière des hautes flammes, les éclaireurs débouchèrent au galop sur le terre-plein. Ils annoncèrent d’une voix forte l’arrivée imminente du souverain et ordonnèrent de suspendre l’exécution. Cependant, une partie de l’assemblée, chauffée à blanc, se retourna contre eux en beuglant, tandis que le condamné était traîné vers un large tronçon de chêne. Effarés par cette désobéissance, les cavaliers de la troupe royale prirent le galop, les yeux rivés sur la place.
Le grondement des sabots sur la route ne fit même pas tourner la tête aux bourreaux. Ils forcèrent leur prisonnier à s’agenouiller et à poser la joue sur le billot. Sur un geste d’Einold, le chef de la garde sonna le cor alors qu’un homme brandissait une hache. Au son de la trompe, il leva les yeux sur les soldats qui approchaient au pas de charge, hésita un court instant, mais une voix tonitruante domina le brouhaha :
– À MORT !
La cognée s’abattit dans un sifflement.
Je retrouve ici le soin particulier que tu portes à tes fins de chapitre pour donner envie au lecteur de connaître la suite. Le personnage du roi est plutôt attachant, même si l'on devine que ses valeurs et ses idéaux vont faire le jeu de ceux qui cherchent à le manipuler ou à le destituer.
Cette exécution publique laisse songeur, je me demande comment Einold va réagir et surtout, que va lui conseiller le sire Barnoin. Après tout, le prévôt du roi est l'homme chargé de faire appliquer la justice si tu restes fidèle à une inspiration médiévale.
La scène de l'exécution, elle est assez inspirée d'une des premières scènes de Game of Thrones où Ned Stark exécute un déserteur de la garde de nuit.
Tu as dû voir après qu'il n'y a pas trop de suspens entre le roi et Barnoin d'Elmond : ils sont alignés. La scène de l'exécution amène plutôt à se poser d'autres questions.
Merci pour ta lecture !
J'ai vu que ça débattait un peu autour des descriptions. Je ne sais pas si tu as modifié des choses mais je n'ai pas trouvé qu'il y en avait trop, l'équilibre est bon.
L'alternance de point de vue me plaît beaucoup. Pauvre roi qui voulait voir naître son enfant ^^
La chute du chapitre donne très envie de lire la suite. Alors que je pensais le condamné sauvé, il semblerait que le roi arrive trop tard ^^ Quelle sera sa réaction ? Je suis curieux de voir (-:
J'ai lu plus bas que tu t'étais inspiré de l'exécution de Nedd Stark, je trouve que c'est une bonne idée et que le fais assez subtilement (= Content de voir que tu es aussi influencée par Le Trône de Fer, c'est aussi une de mes plus grosses inspirations.
Une petite remarque :
"Certes, à quarante-sept ans, vous êtes encore dans la force de l’âge," je trouve un peu bizarre de donner un âge à l'oral, je le verrais plus dire : à votre âge vous ... Et ce serait le point de vue omniscient qui donnerait l'âge plus bas.
Un plaisir (=
A bientôt !
Tant mieux si les descriptions ne te pèsent pas. Il n'y en a pas tant que ça, mais c'est vrai qu'il faut aimer :) Je ne crois pas avoir modifié ce chapitre depuis les premiers commentaires.
C'est vrai que la fin du chapitre est un cliffhanger pas très subtil, mais parfois ce sont les vieilles recettes qui fonctionnent le mieux, héhé ! Et puis je n'ai pas été trop méchante : la suite de la scène est dans le chapitre suivant. Alor que parfois je finis sur un cliffhanger et il faut attendre un ou deux chapitres avant d'avoir la suite.
Ce chapitre et le suivant ont vraiment pour objectif de poser l'ambiance et de donner une première image du roi. C'est vrai que je me suis inspirée de GoT, mais pas de l'exécution de Ned Stark. Je pensais plutôt à l'exécution du déserteur de la garde de nuit ordonnée par Ned Stark, tout au début (juste avant qu'ils trouvent les bébés loups). Je trouve que ça donne une bonne idée du personnage et de son monde : juste mais sans pitié, dans un monde où la justice n'a rien à voir avec la nôtre. Tu comprendras sans doute mieux en lisant le chapitre suivant.
Je note ta remarque, pour l'âge.
A bientôt ! Merci pour ton passage !
A bientôt (=
Attention peut-être aux incises dans tes dialogues qui, quand elles s'enchainent par trois, alourdissent l'échange de réplique. Parfois une coupure par de la narration permet d'éviter ça et de ré-insuffler un dynamisme moins répétitif.
On a sinon un roi qui se veut bon, et l'est, et j'ai beaucoup aimé la comparaison avec sa mère défunte. L'écart entre passion et raison, la façon dont son peuple marque une différence. Après oui, il y a un côté un peu tour blanc qui évoque le conte, mais je trouve que la dernière scène vient mettre ce pouvoir en apparence très stable en mauvaise posture, et relève bien à quel point l'équilibre et l'amour du peuple sont des choses fragiles. Et puis, nous aurons bien le temps de découvrir ses défauts personnels ~
En tout cas, très accrochée par l'histoire qui se met en place et par la plume qui l'accompagne ! Je vais continuer avec plaisir :)
La comparaison avec la précédente reine n'est pas fondamentale pour l'intrigue, mais je trouve que la comparaison pouvait aider pas mal à donner un aperçu de la personnalité d'Einold. D'ailleurs, j'ai beaucoup hesité à garder ce passage parce que c'est encore de la narration omnisciente, mais j'avoue que je l'aimais pas mal et je trouvais que ça illustrait bien ce que je voulais faire passer à propos de lui. Et puis je suis un peu fière de ma phrase qui compare la louve et le chat XD (C'est donc typiquement une phrase qu'il faudrait que je coupe ! Une de ces fameuses petites chéries :) ).
En effet, l'idée c'était de décrire un royaume et un roi parfait... pour mieux le faire descendre de son piédestal ensuite :) Ce qui commence dès le prochain chapitre, d'ailleurs...
Tant mieux si l'histoire t'accroche. Elle est un peu complexe, tu verras, et peut-être un peu lente à se mettre en place par rapport au public visé, je ne sais pas. J'ai surtout essayé de rendre mes moult personnages attachants ou intrigants.
Je note ta remarque sur les incises. J'ai tendance à les utiliser pour ajouter de la mise en scène et c'est vrai que j'en ai peut-être trop.
Et enfin pour le terme "province", je sais que mon régime politique est un peu étrange. Ce n'est pas vraiment un système féodal. Du coup, la province du roi désigne plutôt celle qu'il administre personnellement (celle où se trouve la capitale), mais il n'y a pas forcément de notion de propriété.
Merci pour ta lecture et ton retour !
Une suite tout à fait dans la lignée de ce que j’ai découvert jusque là. Une belle écriture, un vocabulaire qui me donne envie de t’en piquer.
On avance sans butter dans l’histoire et c’est vraiment un très agréable à lire.
Le roi a l’air chouette. Peut très un peu idyllique à mon goût. J’ai du mal à croire à une royauté sans défaut (pour moi, appartenir à une haute caste crait forcément un décalage avec le petit peuple et des fausses idées) mais c’est un partie prit de ta part.
Je me demande du coup quel âge à la reine et de plus, le roi a 47 ans semble dans une forme olympienne. je suis curieuse de connaître leur longévité et système de santé. C’est peut être une erreur de ma part, mais je pensais que pour le moyen âge, 47 ans c’était déjà né belle espérance de vie. Je m’étais imaginé un roi avec à peine la trentaine.
Hâte de découvrir la suite et de voir qui a été exécuté.
Y a un petit côté GOT je trouve avec ce passage d’un personnage à l’autre et ses multiples intrigues
Le roi a l'air chouette, en effet, mais tu verras (dès le chapitre suivant) que ce n'est pas si vrai que ça.
Le roi est en forme pour ses 47 ans, mais en fait je m'inspire (très librement) plutôt du bas moyen-âge que du haut moyen-âge, genre 13ème-14ème), ce qui fait que les gens ne mouraient plus à 45 ans. Ca explique aussi qu'on est pas vraiment dans un système féodal, mais plutôt dans une monarchie absolue dans le sens où on a vraiment la notion d'état et pas de fiefs suzerains et vassaux.
Quant à la reine, je ne précise pas en effet (sauf beaucoup plus tard dans la partie 3 de ce tome), mais en fait elle a 24 ans.
C'est normal que ça te rappelle un peu GoT : j'avais vraiment en tête la scène d'ouverture où Ned Stark décapite un déserteur de la garde de nuit quand j'ai écrit celle-ci. Et j'ai aussi été influencée par un texte dont je suis absolument fan, écrit par une plume qui est arrivée sur PA en même temps que moi (mais est malheureusement partie depuis). D'ailleurs, je te conseille d'aller jeter un œil au début de son histoire (malheureusement, elle n'est pas en entier sur PA, mais moi j'ai lu les deux tomes parce que je suis toujours en contact avec elle). C'est une des plus belles plumes que j'ai lues. Je te mets le lien si tu es curieuse : https://www.plumedargent.fr/chapitre/chapitre-1-657.
Bon, j'arrête avec mes digressions XD
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
A+
PS : et toi, quand est-ce que tu mets ton western en ligne ? Je suis curieuse ;)
Merci pour le lien. j'irai voir ce qu'elle écrit ^^
Heu... Pour Strigoï, je vais attendre un peu. j'ai un mois compliqué. je dois assuré mon départ de mon poste, gérer mon équipe et les évolutions de ceux qui vont prendre ma place, tout en préparant le lancement de ma boite, la création du site web, la gestion des stocks et des prix, la paperasse ^^ Donc j'ai pas beaucoup le temps à mes projets perso, d'où ma basse de régime dans mes lectures xD
Mais je le ferrai. promis.
À quoi ressemblent les chouvres ? D’ailleurs, ce mot est-il féminin ou masculin ?
Après l’ambiance du premier chapitre et avant l’exécution, la légèreté de la conversation est bienvenue. On dirait qu’on a affaire à un bon roi qui se soucie de ses sujets, mais qui n’est ni audacieux, ni passionné, ni même ambitieux. Probablement que certaines personnes de son entourage doivent le juger trop placide, pas assez dynamique.
Une plume a suggéré que la cognée n’a peut-être pas atteint son but ; avant qu’elle n’évoque cette possibilité, j’étais sûre que l’homme avait été exécuté. En effet, je suis une lectrice très crédule. On verra...
Coquilles et remarques :
— La nouvelle gouverneure [Ce mot fait très moderne ; je propose gouverneresse.]
— Je suis sûre que vous songez à elle [sûr]
— Il accepta le présent offert de bon cœur. [On comprend ce que tu veux dire, mais la phrase est ambiguë parce que « de bon cœur » peut se rapporter à « offert » aussi bien qu’à « accepta ». « Il accepta de bon cœur le présent offert » est univoque.]
— ces manifestations de respects [de respect]
— Elle vivait pour son peuple et lui transmettait sa foi intense en l’avenir et sa faim de bonheur [« ainsi que sa faim » permettrait d’éviter la répétition de « et ».]
— Le roi souhaitait rentrer à Terce dès que possible et la piste plane et dégagée [Il faut au minimum une virgule avant le premier « et », qui peut aussi être remplacé par un point-virgule.]
— Quelques heures de chevauchées [de chevauchée]
— ils y seraient rendus peu après le milieu du jour [« ils y seraient peu après le milieu du jour », peut-être ? « ils s’y seraient rendus » ne me semble pas adéquat ; ou « ils l’auraient rejointe », « ils l’atteindraient » ? À voir.]
— des cris leur parvenaient, à présent. [J’enlèverais la virgule.]
— le chef de la garde sonna le cor [sonna du cor ; on sonne une heure ou un événement, mais on sonne d’un instrument de musique]
Les chouvres, sont un mélange entre chèvres et moutons, mais tout petits. Il y en a une description un peu plus loin, d'ailleurs. Globalement, mon bestiaire ne s'éloigne pas trop des animaux réels, parce que ce n'est pas toujours facile de décrire un animal en narration par point de vue interne (puisque les personnages sont censés déjà les connaître, bien sûr).
Je suis mortifiée de voir le nombre de coquilles que tu trouves encore, malgré de nombreuses relectures et BL ! Ton passage va être salutaire !
"Il accepta le présent offert de bon cœur" : justement, "de bon cœur" voulait se rapporter à "offert" et non à "accepta" ;)
Merci pour ta lecture et ton retour !
A bientôt
J'ai adoré : "La louve, anxieuse de nourrir ses petits et hurlant crânement à la lune quand la chasse est fructueuse, avait fait place au chat qui, pour prix de sa couche près du feu, garde un œil sur le chien et rationne ses repas."
Einold semble donc être un bon roi, ouf ses enfants devraient grandir avec un minimum d'amour.
Par contre, les habitants vont pas aimer sa colère s'ils n'ont pas respecté la loi, je crois ^^
Qui est ce coupable, pourquoi tant de haine ?
Quant au coupable et à la haine qu'il suscite, tu vas vite le voir.
Merci pour ton retour !
Nom de diou, qui peut bien se faire exécuter et qui a décider de ne pas respecter son roi en donnant cet ordre de mise à mort ?
Tant mieux si c'est visuel, c'est le but !
Pour ce qui est de l'exécution, je n'ajoute rien puisque tu as lu le chapitre suivant (auquel je vais répondre de ce pas, d'ailleurs ;) ).
Tant de pudeur dans les personnages, c'est mignon mais un peu frustrant surtout dans un moment pareil =).
J'ai eu plus de mal avec certaines scènes descriptives, enfin un celle du paysan qui laboure sa terre. L'image était belle mais j'avais envie d'abréger l’anecdote en lisant plus vite.
A part cela, tout est fluide et les personnages bien campé.
Dis moi, Mon roi, il faut te bouger un peu quand tu vois une mise à mort !! A tout les coups, le malchanceux était important ahah.
Ceci dit, celle-ci avait pour but de définir un peu Einold, montrer que c'était un roi droit et juste, mais pas super fun. Et ceci pour que la scène d'exécution du chapitre suivant (que tu as lu) crée d'autant plus un malaise, héhé. Ca a marché pour toi apparemment, mais j'en reparlerai dans ma réponse à ton commentaire suivant.
J'y vais de ce pas, d'ailleurs.
Merci pour ton commentaire !
C'est fou comme tu arrives à mettre le langage au service de l'ambiance médiévale que tu dépeins.
J'ai beaucoup aimé le passage où tu décris le trajet sous la pluie (je kiffe les scènes de pluie).
Je suis un peu perdue avec les noms mais ça ne vient pas de toi, j'ai toujours du mal dans les premiers chapitres quand il y a des noms complexes, à la fois chez les personnages et dans les lieux.
Je te donne un exemple: Barnoin d'Elmond, Grand Prevos de Cazalyne, ça me donne trop d'infos d'un coup.
Mais ensuite quand les persos commencent à prendre vie ça devient plus facile.
A voir ce que tu préfères créer chez le lecteur, une concentration qui nécessite une agilité de l'esprit, ou une facilité qui va le mettre direct dans l'intrigue.
Le rythme de tes phrases est parfait, tout est fluide et parfaitement agencé, c'est presque musical comme écriture.
A très vite pour la suite!
Merci pour tes retours sur le style. J'essaie en effet de rendre le texte musical quand j'écris, donc si ça marche, ça me rassure. Le "langage au service de l'ambiance médiévale", c'est un peu à double tranchant : certains lecteurs sont séduits, d'autres m'ont parlé d'un style trop "ampoulé". La minorité, heureusement. Quoi qu'il en soit, j'ai peur que ça participe à donner de mon texte une image de "classique" du genre. Pas dans le sens "qu'on oubliera pas", hein, mais plutôt dans le sens "pas très original". Tant que c'est agréable à lire, moi ça me va. Après, je suis pas sûre que ce soit un argument de vente pour les ME à qui j'ai soumis le manuscrit. On verra bien...
Pour ce qui est des noms, j'ai peur que tu n'aies pas fini de souffrir, vu le nombre de personnages... J'ai quand même essayé de faciliter les repères en rappelant régulièrement qui était qui, en donnant des surnoms et des caractéristiques physiques particulières aux personnages qui reviennent régulièrement... Ça marche pour certains lecteurs, pas pour tous. Tu me diras. Quelques personnages sont nommés sans avoir d'importance particulière, juste parce que ça faisait bizarre qu'ils n'aient pas de noms. Ceux-là, tu pourras les oublier ;)
Merci pour ta lecture et ton commentaire ! J'espère que la suite te plaira. A+
Putain Einold, la prochaine fois va au galop direct 🤣 tu vas le regretter de pas être intervenu à temps ! J’ai bien aimé ce chapitre, je crois que je me sens plus proche d’Einold que du reste des personnages, parce qu’on a de l’action, ça nous entraîne direct. Il y avait beaucoup trop de mots que je ne connaissais pas, je pense qu’il est temps que je m’achète un dictionnaire. Mais ça me conforte dans l’idée que le roman est à destination d’adultes. Je trouve toujours aussi le rythme de la fable, notamment dans des phrases comme celles-ci : « Il goûtait ces manifestations de respects comme autant de récompenses, car il n’avait pour seul but que le bien de son peuple. La santé, la subsistance et la paix des âmes du pays, jusqu’à la plus petite, voilà qui gouvernait à sa vie »
Du coup, j’ai parfois du mal à comprendre si on est du point de vue du narrateur qui nous raconte l’histoire de manière un peu chevaleresque ou du point de vue d’Einold qui... nous raconte son histoire avec beaucoup de froideur (froideur n’est pas vraiment le mot que je cherche, mais je trouve pas celui que je veux ! Disons qu’on a l’impression d’être dans une autobiographie plus que dans sa tête). Ce n’est pas gênant si il y a bien un narrateur au point de vue externe ou omniscient, par contre si c’est du point de vue d’Einold, je me demande si ça ne nécessiterait pas un peu de remaniements pour coller davantage à la voix et au ressenti du personnage.
Ce conseil était donné par la nana qui ne sait pas écrire le ressenti de ses propres personnages :) de rien ❤️
Toujours sur la narration : non, il n'y a pas de narrateur omniscient, c'est toujours des pov. Mais la toute première version était écrite en omniscient et les passages que tu cites sont issus de cette première version. Comme il pouvait passé pour des pov (très) externes, je les ai gardés sous cette forme sciemment, justement pour poser l'ambiance conte, et aussi parce que j'avais envie de m'autoriser des libertés :) (je suis trop rebelle). Mais on ne les trouve qu'au début. Et que dans les pov Einold et Almena, qui ne sont ni l'un ni l'autre de grands extravertis, donc je me suis dit que c'était assez cohérent. D'ailleurs tu parles de froideur (enfin un truc approchant mais je vois ce que tu veux dire).
Tout ça pour dire que oui, je sais, c'est pas très orthodoxe, mais on verra bien...
Des mots que tu n'as pas compris ? Je viens de relire le chapitre et ça m'étonne... Sauf si c'est "chouvre" et "corneux" : ça c'est normal, ce sont des inventions de ma part !
Aaaah, c’est pour ça pour la forme, je me disais que je reconnaissais quand même l’aspect omniscient ! Je suis contente d’avoir vu juste, parce que ça ne m’arrive pas souvent (c’est pour ça que je me permets très rarement des retours sur la forme, tu le verras, je me concentre bien plus sur le fond, la cohérence du récit et des personnages...)