Almena
Lorsque se firent sentir les premières douleurs de l’enfantement, la reine Almena fut transportée auprès des guérisseurs présents dans les murs du château. On l’installa, non dans sa chambre où l’aspect familier des meubles et des draperies eut pu lui donner du courage, mais dans une salle préparée pour l’évènement selon leurs instructions. Un lit surélevé avait été dressé au centre de la pièce, bordé par deux longues tables supportant des instruments médicaux et des rangées de fioles remplies de potions. Frissonnante, elle se laissa dévêtir par ses servantes qui la couchèrent sous un simple drap. Elles allumèrent toutes les lanternes et un feu ronflant dans l’immense cheminée, puis sortirent. Ses cheveux noirs dont les flammes de l’âtre révélaient les reflets rouges contrastaient sur le linge blanc, mais son visage était presque aussi pâle.
Dans cette épreuve, la jeune reine aurait apprécié une présence féminine. Mais elle n’osa rien demander. La peur lui tenait le cœur dans une poigne étroite. Elle se retrouva seule à la merci des médecins.
Scrupuleux, ceux-ci ne la quittèrent pas et se relayèrent auprès de son ventre palpitant. Son cas constituait pour eux un défi à leur science et une angoisse d’échec. Si le destin ne faisait pas preuve de clémence, ils encouraient la sanction du roi et la colère du peuple, la fin de leur carrière et de leurs privilèges. Cependant, Almena était sûre que, pas un instant, ils n’avaient pris en considération qu’elle risquait bien plus qu’eux. Car non seulement elle allait donner naissance pour la première fois, mais elle avait compris, même si la cour entière s’était acharnée à le lui cacher, qu’elle pouvait y laisser la vie.
Quelques lunes plus tôt, quand son ventre avait commencé à s’arrondir, Iselmar de Lans, le médecin du roi, avait longuement palpé son abdomen de ses mains glacées aux doigts décharnés de cadavre. Il ne lui avait pas accordé une parole ou un regard. Elle n’était pour lui qu’un creuset destiné à perpétuer le règne des Kellwin et la stabilité du royaume de Cazalyne. Puis il était sorti, le visage contracté, frottant sa courte barbe en pointe, sans prendre la peine de la tenir informée de ses constatations. Ce n’est qu’au roi Einold qu’il avait daigné donner son compte rendu. Les bruits avaient transpiré, gagnant le personnel et la cour. Son entourage ne lui avait plus parlé qu’avec les yeux baissés, la voix feutrée, les gestes enveloppants qu’on emploie au chevet des mourants. La rumeur d’une complication se propagea rapidement dans le pays entier sans jamais passer par elle, prouvant qu’elle seule se croyait encore la principale concernée. Mais elle n’était guère plus qu’un instrument au service d’une affaire d’État.
Le roi lui-même avait semblé plus distant. Ils n’avaient toujours montré que réserve et stoïcisme en public, aussi son recul n’eût pas alerté Almena si elle n’avait également senti sa gêne dans leur intimité. Depuis leur mariage, cinq ans auparavant, chaque soir quand il la rejoignait dans leurs appartements il se défaisait de son costume de roi et devenait pour elle un compagnon attentionné. Ils échangeaient longuement sur des sujets variés, ils riaient parfois. Il lui avait appris à lire et à écrire. Ils profitaient de la douceur de tendres cajoleries et s’endormaient enlacés dans le grand lit de bois blond commandé pour leurs noces. De plus extravertis auraient peut-être trouvé tièdes leurs échanges ou timides leurs gestes. Leur nature réservée ne laissait pas de place aux effusions passionnées. Pourtant, chacun savait les sentiments de l’autre et prenait son bonheur dans un regard, une inflexion de voix ou un battement de cœur. Ils avaient créé un univers à eux, avec ses signes, son langage et ses heures hors du temps.
Ayant compris que les nouvelles étaient mauvaises, Almena avait affronté les non-dits qui menaçaient de se dresser entre eux pour interroger son époux. Ainsi lui avait-il révélé qu’en son sein grandissaient non un, mais deux enfants dont la vigueur semblait prometteuse, mais qui se présentaient dans une posture délicate pour la naissance.
Compte tenu des difficultés à venir, Iselmar avait sollicité la permission de s’entourer de ses pairs. Pour préserver au mieux la santé de la reine Almena et celle des nouveau-nés, avait-il expliqué. Pour partager les torts si les choses tournaient mal, avait interprété le souverain. Il avait cependant donné son consentement. Des messagers avaient été dépêchés vers les provinces d’Hiverine, de Bartillane et de Grandes Landes pour quérir les praticiens de renom qui y exerçaient.
Jusqu’au dernier moment, les guérisseurs avaient tenté de tourner les enfants, malmenant le corps de la jeune femme, appuyant sur son abdomen comme sur un sac de grain qu’on voudrait à tout prix faire entrer dans un coffre trop étroit. Elle avait supporté en silence la souffrance causée par ces manœuvres, mordant jusqu’au sang sa propre main pour ne pas s’évanouir. Mais rien n’y fit. Les enfants — les deux — étaient restés sur leurs positions. Il était impossible de savoir exactement comment ils se plaçaient. Mais les mines sévères des quatre hommes et l’endroit où Almena sentait les petits coups de pied ne laissaient rien augurer de facile.
C’est donc fiévreuse et apeurée que la reine fut allongée sur le lit d’accouchement comme sur un autel de sacrifice, entourée des quatre médecins pareils à de grands prêtres préparant les objets rituels.
***
Son corps se crispait depuis des heures, essayant de guider les enfants vers le jour. Chaque contraction l’épuisait davantage sans que rien n’évolue. Aucun des deux jumeaux ne voulait ou ne pouvait trouver sa voie. Almena n’était plus actrice de cet évènement. Tandis que son ventre semblait mener une lutte de longue haleine pour faire sortir du nid deux êtres pourtant si minuscules, elle s’était mise à l’écart du combat. Elle s’était extraite d’elle-même, comme pour s’éloigner de la douleur physique, de la sécheresse des praticiens et de sa solitude. Elle n’entendait que le craquement des bûches dans la cheminée. Ses yeux du bleu profond de la mer de Tornaille fixés sur le néant, elle se laissait aller à ses pensées.
Profiterai-je un peu de mes enfants ? songeait-elle. Voilà si longtemps que je les attends, le destin serait bien cruel de me séparer d’eux sans que je les aie vus. Pourtant, si c’est là le prix à payer pour qu’ils vivent, je suis prête à mourir. Il leur restera leur père. Il prendra soin de nos princes.
Le visage du roi s’imposa devant elle, grave et tendre. Sa main se tendit pour caresser sa barbe brune rayée de quelques fils d’argent, de ce geste timide qu’elle avait fait mille fois dans l’intimité de leurs appartements. Si timide...
Si je meurs, Einold gardera le souvenir d’une épouse effacée, insipide. La pudeur dont nous avons toujours fait preuve nous ressemble, c’est vrai. Elle ne nous a pas empêchés de vivre heureux. Pourtant, la tiédeur n’est plus de mise.
Dire qu’elle avait douté de son attachement pour elle... Comme elle s’en repentait.
S’il vient, je lui déclarerai tout mon amour, sans retenue. Qu’il a été bien plus que mon mari : mon ami, mon amant, mon protecteur. Que je n’ai jamais pu le lui dire parce que j’ai manqué de courage, mais que je veux maintenant qu’il le sache. S’il y a un moment où il faut s’arracher à sa réserve, c’est bien le dernier, non ?
Le souverain était loin, cependant, parti depuis dix jours pour les affaires du royaume. Rien ne certifiait qu’il reviendrait à temps.
J'aime beaucoup cette entrée en matière. Je ne suis pas friand des scènes d'accouchement, bien au contraire, mais tu racontes bien à quel point le personnage de la Reine importe peu dans ce genre de situations. Ce qui compte c'est l'héritier, la descendance, la préservation de la royauté. La distance des médecins à cet égard, les ragots de la cour, son impression d'être laissée à l'écart et spectatrice de la naissance de ses enfants, je trouve cela d'une justesse très bien dosée.
J'aime beaucoup ta plume et la manière dont tu tournes tes phrases. Cette "vraie" (si l'on exclut le prologue) entrée en matière est plaisante et intrigante. La reine nous est immédiatement sympathique et on a envie qu'elle s'en sorte. Même si cela m'a tout l'air d'être mal parti ! ;)
A bientôt pour la suite !
Je suis contente que ça te plaise. Pour ce qui est du style, je trouve pourtant ce chapitre un peu en dessous des autres : le point de vue n'est pas vraiment interne, il y a beaucoup de généralités... En fait, il n'a pratiquement pas été retouché depuis la toute première version qui était en narration omnisciente, et ça se sent. Bref, lorsque je m'attaquerai enfin au gros chantier de correction que je veux mettre en place sur cette saga, je pense que je le réécrirai entièrement.
Ceci dit, si l'histoire te plaît, c'est le principal, et j'apprécie tes compliments ! Merci pour ta lecture.
L'accouchement est une intelligente manière d'introduire le couple royal.
J'ai pris la très mauvaise habitude de commenter en commençant par le positif et en terminant par les points qui m'avaient un peu embêté ou qui étaient améliorables. Pour une fois je vais essayer de faire l'inverse, dis-moi ce que t'en penses xD
Le commentaire que je vais te faire est très subjectif, ne le prends pas pour parole d'évangile xD
Je trouve ce chapitre en-dessous du prologue au niveau de la mise en scène et même au niveau du style. C'est bon sans aucun doute mais je pense que tu es capable d'encore mieux. D'après ce que je lis des commentaires en dessous c'est un vieux chapitre que tu as modifié maintes fois (et sans doute bcp amélioré). Mais peut-être faudrait-il le réécrire en partant d'une feuille blanche, j'imagine que tu t'es beaucoup améliorée en 3 ans et en connaissant la fin de ton histoire tu seras forcément mieux armée. C'est quelque chose qui se fait pas mal je pense de réécrire les premiers chapitres après avoir terminé.
Bon maintenant place au positif car il y en a beaucoup !
Ce chapitre ne perd pas de temps, on rentre dans le vif du sujet tout de suite mais tout en exposant les personnages ce qui est très intelligent. Le personnage de la reine est aussi très sympathique et son couple discret avec le roi est assez attendrissant.
Tu instaures aussi un suspense qui donne envie de savoir la suite. La reine va-t-elle s'en sortir ? En plus ce n'est pas du faux suspense, je suis véritablement incapable de dire si elle va s'en sortir. (Je dirai quand même oui à 55 /45)
Enfin, les noms de personnages et de villes ont des consonnances sympathiques qui plongent bien dans ton univers fantasy qu'il me tarde de découvrir plus en détail.
Quelques remarques :
"la reine Almena fut transportée auprès des guérisseurs présents dans les murs du château." présents au château allègerait la phrase je trouve
"même si la cour entière s’était acharnée à le lui cacher" s'acharnait me paraît plus approprié vu que l'action du verbe n'est pas terminée
Un plaisir (vraiment)
A bientôt !
Je suis contente que le récit te plaise malgré les défauts sur la forme. J'ai vu ta réponse sur les points de vue multiples, du coup je compte sur toi pour me dire ce que tu penses de l'alternance des points de vue et de l'enchainement des différents arcs. Au total, il doit y avoir une quinzaine de pdv, mais certains sont plus conséquents que d'autres, bien sûr.
A bientôt et merci pour ta lecture et ton commentaire !
A très bientôt (=
Le tout début du chapitre est peut-être un peu maladroit au niveau de la mise en scène, mais le passage sur la vie de couple du roi et de la reine est vraiment beau. Tu exposes leur relation avec simplicité et délicatesse, on sent la tendresse qu’ils ont l’un pour l’autre et ta plume accompagne cela avec beaucoup de soin.
Evidemment je trouve un écho entre ton chapitre 1 et mon prologue, avec une opposition saisissante ;) Ici, l’accouchement est devenu avec une certaine aberration un monde d’hommes, orienter pour leur confort (comme c’est encore le cars la plupart du temps, n’est-il pas ?), glacial et anxiogène. Et Almena ne s’y présente pas en reine, même pas en femme, mais comme une enfant naïve à qui on ne demande rien et surtout pas son avis. J’espère malgré tout qu’elle y survivra, mais ça a l’air mal engagé…
Mes quelques remarques :
* « auprès des guérisseurs présents dans les murs du château. » : dans le sens, il existe une oppositions entre « guérisseurs » et « médecins », du coup utiliser ce terme puis l’autre rend confus leur place et leur rôle au château.
* « Ses cheveux noirs dont les flammes de l’âtre révélaient les reflets rouges contrastaient sur le linge blanc, mais son visage était presque aussi pâle. » : tu donnes cette description physique immédiatement après le départ des servantes et sans qu’on ne sache si les médecins sont déjà dans la pièce ou non car tu ne décris pas leur présence. Du coup, il y a un moment où on peut croire qu’il n’y a personne pour « voir » Almena comme ça, et ça rend le besoin de description étrange et presque hors propos.
* « Elle se retrouva seule à la merci des médecins. » : cette phrase du coup, arrive un peu tard. Ça serait plus pertinent de la placer au-dessus, en fin du paragraphe précédent.
* « Pour préserver au mieux la santé de la reine Almena et celle des nouveau-nés » : nouveau-nés ou on y va carrément dans la considération étatique avant l’affect et on dit « héritiers » ?
Et tes remarques sont tout à fait justes ! En fait, ça s'explique par le fait que ce chapitre date de la v0 du roman, qui était en narration omnisciente. Et bien que je l'aie retouché en réecrivant en pdv internes, il en subsiste des traces. C'est moins vrai par la suite parce que je n'ai presque rien gardé tel quel. Ca n'empêche que tu trouveras sans doute d'autres imperfections XD.
Mais en tout cas, si tu as trouvé la scène évocatrice et ta lecture agréable, c'est déjà une bonne chose !
En effet, cet accouchement est très différent de celui de ton prologue ! Mais les deux accouchees aussi : vraiment pas le même genre de personnalités !
Merci pour ta lecture et ton commentaire et à bientôt sur ton histoire ou la mienne (j'ai commencé ton chapitre 1)
Donc... je disais : me voilà pour la suite.
J’aime beaucoup l’ambiance et la plume que tu utilises ici. Ce qui me surprend le plus c’est la facilité avec laquelle on comprend les sentiments, le caractère et la vie de la reine, en si peu de temps.
On a l’impression de connaître en quelques page. Chapeau (même si je me doute qu’on aura pas beucoupplus le temps de la connaître après ça 😂 )
Je crois que je préfère ta plume ici a celle. De WalterCobb. Peut être à cause de l’emploie de la troisième aussi. Il est vrai que si je préfère écrire à la 1ère, j’ai une préférence pour la troisième à. La lecture. Bref...
Je passe à la suite 😊
Ceci dit, comme le site perdait souvent les connexions, à ses débuts, moins j'ai pris le réflexe de faire un copier-coller systématique de mes messages avant de cliquer sur publier.
Voilà pour la technique.
Maintenant, je réponds à ton adorable commentaire ! C'est vrai que la syntaxe est plus variée ici que dans Walter Cobb et c'est vrai aussi que je suis plus à l'aise à la troisième personne. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai choisi la première dans Walter Cobb : pour y travailler et pour travailler le "show don't tell", puisque le narrateur à la première personne (le mien, en tout cas) n'a pas tellement de raison de se lancer dans une introspection poussée ! Or, tu verras dans les PL (princes liés) que les introspections sont un peu ma maladie XD
Ce chapitre, bien que fortement retravaillé, est issu de ma toute première version, qui était en narration omnisciente avec un ton affirmé de conte. Ca se sent encore un peu. Dans la suite, je pense que le point de vue interne est plus franc.
Quoi qu'il en soit, je suis contente que tu aies ressenti tout ça. No comment sur ton hypothèse de longévité de la reine, je te laisse découvrir ;)
J'espère que la suite te plaira. Merci pour ta lecture et ton retour.
La relation si pudique du couple est émouvante. Le désir d’Almena d’exprimer ses sentiments alors qu’elle pense vivre ses dernières heures est compréhensible, mais on peut se demander si c’est une bonne chose. Est-ce que ça réconfortera le roi si elle meurt ou est-ce qu’au contraire, ça accentuera sa souffrance ?
Ce chapitre aussi a bien évolué. Je trouve que tout s’enchaîne très naturellement.
Quelques remarques :
— l’aspect familier des meubles et des draperies eut pu lui donner du courage [eût pu : c’est un conditionnel passé deuxième forme (ou un subjonctif plus-que-parfait à valeur de conditionnel) ; si tu n’emploies pas l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif, ce n’est pas cohérent d’employer ce temps. Je propose « aurait pu ».]
— les reflets rouges contrastaient sur le linge blanc [contrastaient avec]
— de ses mains glacées aux doigts décharnés de cadavre [Ah, je vois que finalement, tu as gardé les « doigts décharnés de cadavre ».]
— aussi son recul n’eût pas alerté Almena [Voilà encore un conditionnel passé deuxième forme. J’étais venue t’en parler à la page 172 de ton journal de bord. Je propose « n’aurait pas alerté ».]
— quand il la rejoignait dans leurs appartements il se défaisait de son costume [J’ajouterais une virgule après « appartements ».]
— Mais les mines sévères des quatre hommes [Comme il y a déjà « Mais rien n’y fit » un peu plus haut, je propose « Néanmoins ».]
— Comme elle s’en repentait. [Je mettrais un point d’exclamation.]
Héhé, ton oeil de lynx a repéré tout de suite les subjonctifs imparfait ! Je crois que c'est le seul endroit des deux tomes où j'en utilise, ce qui n'est donc pas logique du tout... sauf qu'il me semble que l'usage de "eût" en lieu et place de "aurait" est admis (je crois que c'est Rachael qui m'avait dit ça, mais je ne suis pas sûre d'avoir vérifié). De toute façon ce n'est pas très grave : je pourrais changer, en effet.
Et j'ai bien gardé les "doigts décharnés de cadavre", c'est vrai : je me suis autorisé cette petite emphase...
Je garde précieusement tes autres remarques !
Merci pour ta lecture et ton commentaire.
J’explique dans ce commentaire ainsi que dans ton journal de bord à la p. 172 cet usage qui appartient à la langue littéraire ou très soutenue. (Je l'avais employé dans une nouvelle que tu avais relue et ça t'avait fait tiquer.) Mais ce conditionnel 2e forme va généralement de pair avec l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (que tu n'emploies pas).
Je suis la première à t'encourager à faire usage ces temps, mais mettre des verbes au conditionnel 2e forme par-ci par-là n’est pas très cohérent, d’autant plus qu'ailleurs, tu emploies le conditionnel passé (« aurait apprécié » et « auraient peut-être trouvé »). C’est une question d’unité, d’harmonie du style.
La froideur et le détachement avec lequel on la traite... c'est horrible. J'ai l'impression qu'on va assister à une scène de boucherie sous peu.
J'ai lu avec un sentiment de malaise tout du long.
Le détail qui m'a gêné. Au début, les médecins l'examinent donc, et "se présentaient dans une posture délicate pour la naissance.". Comment le savoir si tôt ? Sachant que les bébés se retournent 1 mois avant la naissance de façon générale ? Que 2 ça doit une complication potentielle dès le départ, vu l'environnement, ça d'accord ^^
Un peu plus loin "Les enfants — les deux — étaient restés sur leurs positions. Il était impossible de savoir exactement comment ils se plaçaient."
-> Je trouve que les 2 phrases se contredisent. Surtout qu'en fin de grossesse, on sait où se trouvent la tête / les fesse / les pieds, enfin, on peut le savoir au toucher.
En tout cas on ressent bien sa souffrance lors des manipulations. J'ai par contre beaucoup aimé comment tu décris sa distanciation par rapport à la lutte et la douleur, ça fait "très vrai" (ne pas m'en vouloir mais j'ai tendance à être assez critique sur les scènes d'accouchement ^^).
La fin est poignante. J'ai envie qu'elle profite de son roi une dernière fois, mais je crains qu'elle perde la vie seule et dans l'horreur, là.
Ceci dit, il s'est passé du temps entre les deux, donc on peut imaginer q'ils ont bougé et que quand les bébés grandissent, il est plus difficile de distinguer leur position parce qu'ils "remplissent tout l'espace".
Je ne serais pas aussi catégorique que toi sur la possibilité de savoir par palpation comment se placent les bébés. J'ai vécu un accouchement un peu chaotique (cette scène ne vient pas de nulle part ;) ) et mon fils était dans une position si bizarre que la sage-femme n'arrivait pas à savoir comment il était.
Evidemment je ne dis rien sur la suite, je te laisse découvrir.
Merci pour ta lecture et tes commentaires !
A bientôt !
Cela faisait un petit moment que ton histoire se trouvait au chaud ma PàL, et je ne regrette pas d'en avoir commencé la lecture. Après un prologue intriguant, on a droit à un premier chapitre fort en émotions, en tous cas, je me suis senti très investi ; je considère que c'est bien joué, car le chapitre n'est même pas très long (enfin, selon moi), mais suscite l'intérêt.
J'ai hâte de voir où l'histoire va nous mener !
Quoi qu'il en soit, sois la bienvenue ! J'espère que l'histoire te plaira et que tu auras envie de continuer. Pour te donner un peu l'avancement du projet : ce tome a fait l'objet de plusieurs corrections (ce qui ne veut pas dire qu'il est parfait, loin de là !) et d'envois chez quelques éditeurs (j'attends des réponses). Quant au tome 2, le premier jet est presque fini, c'est l'affaire de quatre chapitres et de l'épilogue, mais la fin n'est jamais le plus facile à écrire !
Que tu continues à lire ou pas, je suis déjà ravie que le prologue et le premier chapitre t'aient plu. En effet, ils ne sont pas très longs. Mais la taille des chapitres augmentent avec l'avancement de l'histoire.
Je te remercie pour ta lecture et ton commentaire.
A+
Ah et qu'ils soient longs ou courts, ça ne me dérange pas. Je sais que ce n'est pas pareil pour tout le monde alors des fois je grince des dents quand mes propres chapitres dépassent les 3500 mots xD Mais c'est plus fort que moi.
Ne t'en fais pas, je ne recherche pas la perfection dans mes lectures -de toute façon la perfection est ce qu'il y a de plus subjectif je trouve. J'aime simplement lire des choses qui résonnent en moi. En tous cas je te souhaite bonne chance et bon courage avec les ME auxquelles tu as envoyé/enverras ton manuscrit !
PS : Je suis un lecteur pas une lectrice =P
"Un certain nombre de chapitres en réserve" ? Euh... dans les 70, en fait XD
Merci pour tes souhaits avec les ME : en fait, j'ai eu une proposition que j'ai refusé parce que la ME en question ne me paraissait pas en mesure de m'offrir l'accompagnement éditorial qui m'intéresserait. Je m'en mordrais peut-être les doigts si je n'en ai pas d'autre, mais pour l'instant, pas de regret. J'ai eu plusieurs retours détaillés (de Gallimard, par exemple), mais ça reste des refus, hein. Et il y a une ME que j'aime beaucoup et qui étudie mon roman en seconde lecture... Bref, ça ne passera peut-être pas, mais j'ai la satisfaction de soulever au moins de l'interêt... Wait and see.
Quoi qu'il en soit, je suis déjà ravie si les plumes qui me lisent passent un bon moment.
En tout ça j'ai adoré relire ce chapitre. Il est criant de vérité, de peur, d'incertitude. Et on ne peut qu'avoir envie de vite lire le prochain chapitre pour connaître le sort de cette reine
Le récit de l'accouchement est un peu autobiographique (rien d'aussi dramatique, hein), c'est peut-être ce qui explique que ça soit crédible :)
Le sort de la reine n'est pas traité dans le prochain chapitre parce que j'adore les digressions (et que je suis un peu sadique avec mes lecteurs XD), mais j'espère que tu aimeras quand même ce que j'y raconte !
En tout cas, merci pour ta lecture et tes commentaires
A+
L'accouchement est autobiographique 😱 tu me fais peur !!
Je trouve que tu fais (à mon plus grand bonheur) ton propre gâteau avec les ingrédients vus et revus de la fantaisie, et quel gâteau !!
Le POV est génial : j'étais en total empathie avec la reine. colère, résignation, espoir, tout est exprimé avec naturel et m'a beaucoup touchée !
Tu nous parles d'événements passés et pourtant je n'ai pas du tout eu l'impression qu'on me «résumait» une histoire,
En plus de ça, bon chapitre qui attise la curiosité ! Est ce que oui ou non elle va survivre ? Est ce qu'on va la voir dans le prochain chapitre ou bien ellipse et l'accouchement sera relégué au passé ? Est ce que le papa-roi et ses fils vont avoir la relation qu'elle espère ? En tout cas cette cour a pas l'air très sympa, j'ai encore l'espoir un peu fou que leur maman soit là au moins pendant un temps pour leur donner un peu d'amour au milieu de tous ces chuchotements ...
Je viendrais lire la suite un de ces quatre ^^
Ça passe ou pas, d'ailleurs : une ME m'a répondu qu'ils avaient aimé la maîtrise stylistique et certains points de l'histoire (que tu n'as pas encore vus), mais que l'approche était trop classique pour eux. On verra bien.
Non, non, pas d'ellipse : l'accouchement sera bien raconté ;)
J'espère que la suite te plaira autant.
Merci pour ta lecture et ton retour.
A bientôt !
Bon, Tac m’a malheureusement spoilée le jour où elle a lâché l’info sur tu-sais-quoi 🤣 merci Tac ! Du coup j’étais juste désolée pour cette pauvre femme qui a l’air d’un instrument plus que d’une reine hein. Je trouve que tu racontes l’histoire avec beaucoup de distance, je m’étais attendue à quelque chose de plus intériorisé !
J’ai l’impression de lire une fable en fait, je ne sais pas si ça fait sens ? Et je confirme aussi que ton écriture s’approche plus pour moi de l’adulte que du young adult, même si bien sûr il est encore bien trop tôt pour classer le roman. Mais on sent une maturité chez les deux premiers personnages (prologue et premier chapitre) et une distance qui ont peu de place en YA, selon moi. Je vais continuer, j’espère que la reine a pu profiter un peu de ses fistons même si j’ai un GROS DOUTE.
Pour l'anecdote, le récit de l'accouchement est sorti tout seul alors que je n'avais pas du tout prévu de m'étendre aussi longuement. Or, comme de par hasard, la naissance de mon fils a été apocalyptique (j'ai failli y passer, soyons clair). Faut croire que j'avais envie d'en parler :)
En ce qui concerne la "maturité" des personnages, tu verras que ça change selon les parties du roman et les perso qu'on suit. C'est un peu un pari. Tu me diras...
Est-ce que la reine va profiter de ses fistons ? Euh... joker ;)
Je te dirai pour la maturité des persos !
La couverture est magnifique.. le regard qu'ils échangent.
Ce premier chapitre est très émouvant. La solitude de cette jeune femme, au moment où elle devrait au contraire être la plus épaulée, accompagnée, soutenue... c'est très prenant.
Les pensées qui la traversent, la façon dont tu esquisses leurs caractères et la difficulté de leurs relations en quelques lignes, c'est très beau.
J'ai particulièrement été touchée par ce passage:
"Profiterai-je un peu de mes enfants ? songeait-elle. Voilà si longtemps que je les attends, le destin serait bien cruel de me séparer d’eux sans que je les aie vus. Pourtant, si c’est là le prix à payer pour qu’ils vivent, je suis prête à mourir"
A bientôt pour la suite <3
Ça m'étonne pas tellement que ce chapitre et ce passage t'émeuvent particulièrement. Un peu un truc de mamans, quoi ;)
Je ne sais plus si je te l'avais raconté, mais à l'origine, le récit de la naissance ne devait pas être aussi long. Mais quand je me suis mise à les écrire, il a dû se passer un truc un peu cathartique : la naissance de mon fils a été un peu catastrophique, il faut croire que j'avais envie d'en parler !
Merci pour ton commentaire et ta lecture, à bientôt sur ta fiction (♥) ou la mienne !