L’escorte du Prince de Cœur s’était remise en route dès les premières lueurs du jour. Le voyage avait été long et la fatigue s’accumulait sur les visages. Cela faisait déjà près de deux semaines qu’ils avaient quitté Ornate, la Cité Blanche.
Liam avait du mal à contenir son agacement. Une fois de plus, il talonna sa monture et fit le tour de ses hommes, espérant que leur convoi pourrait avancer plus vite, puis revint à l’avant. Pourquoi avait-il fallu qu’ils partent au dernier moment ? Si ça n’avait tenu qu’à lui, l’escorte serait déjà arrivée depuis plusieurs jours, mais ce n’était pas le cas. Il écarta la pensée qui lui rappelait que, seul, il serait déjà à Naerys depuis longtemps, probablement même sans surmener sa monture, et inspira profondément pour chasser sa frustration. À ses côtés, le Prince de Cœur l’observait avec un immense sourire, amusé par l’exaspération qu’il pouvait lire sur son visage.
— Tu as l’air contrarié, mon frère. Tu sais, nous allons forcément arriver un jour ou l’autre.
Liam tourna la tête vers lui sans répondre, puis finit par lui sourire. Cette appellation le mettait toujours mal à l’aise devant ses hommes. Il n’avait pas plus de sang noble que la plupart de ses soldats, même si le destin avait fait de lui la pupille du Roi de Cœur et qu’il avait grandi en compagnie des princes et de la princesse. Ils étaient devenus sa famille, mais il persistait à refuser que ses hommes le considèrent comme supérieur à eux. Après tout, il n’était qu’un orphelin de basse naissance.
— Certes, mais il serait dommage de faire le voyage pour rien. Et puis Annya… votre fiancée, se reprit-il, risque de ne pas apprécier.
— Tu sais, si ça ne tenait qu’à moi nous aurions déjà abandonné cette escorte.
Les deux frères se sourirent et jetèrent un bref coup d’œil en arrière, vers les conseillers et les serviteurs que leur avait imposés le roi, puis les yeux verts de Mikhaïl se posèrent à nouveau sur lui.
— Cela dit, Annyaëlle est encore plus belle lorsqu’elle est en colère, appuya-t-il d’un regard entendu.
D’un même mouvement, le prince éclata d’un rire sonore tandis que Liam se contint de justesse, imaginant parfaitement la scène. Tous deux connaissaient bien la jeune princesse au caractère parfois impulsif et imprévisible. Mais leur moment de complicité fut de courte durée. Un éclaireur arriva en trombe en adressant de grands signes vers eux. Liam se redressa immédiatement sur sa selle et stoppa le convoi. Les yeux rivés sur l’horizon et la main sur la garde de son épée, il scrutait chaque détail à la recherche d’un éventuel danger. Il n’eut pas besoin de donner d’ordres, ses hommes savaient parfaitement ce qu’ils avaient à faire. Ils se regroupèrent autour du convoi et placèrent le prince au centre, lui, ses conseillers et ses serviteurs protégés derrière de lourds boucliers. Au loin, une forme se rapprochait, rapide. Liam sortit son épée en jurant. Ils allaient être en retard et il n’aimait pas ça.
Je suis contente que cette construction fonctionne et plaise, c'est vraiment ce que j'avais envie de faire !!
Je poursuis ma lecture !
Effectivement, tu as bien relevé qu'elle ne parlait pas de son fiancé ;) , mais de là à parler d'amour...je ne dirais rien ^^ !
Surinterprète autant que tu veux, c'est ça qui est intéressant !!