Chapitre 2 : Mariam - Délabrement

Mariam s'éveilla avec une terrible angoisse. Où se trouvait-elle ? Quel jour étions-nous ? Elle ouvrit les yeux pour découvrir un plafond sale et fissuré. Le lit dans lequel elle se trouvait - sans se souvenir y être entrée - puait le moisi et le renfermé. Elle repoussa les couvertures et s'assit au bord du matelas en frissonnant. En dehors de la couche ancienne et grinçante, la chambre était vide.

Mariam s'élança vers la fenêtre et poussa les volets en bois à moitié rongés par l'usure. Elle découvrit une vaste cour enneigée entourée d'arbres. L'endroit était désert.

Mariam se trouvait au premier étage et de là, elle avait une vue sur des pins majestueux offrant des tons de marron sous une aura blanche. À droite et à gauche, le bâtiment en pierre, bois et ardoise ressortait. La toiture tombait en ruines. Les pierres étaient sales et couvertes de mousse. Les chemins disparaissaient sous les herbes folles malgré la neige.

Mariam supposa que le château avait la forme d'un "U" et qu'elle se trouvait dans la courbure intérieure.

La jeune femme fit un effort de mémoire. L'hélicoptère… L'angoisse… Le pilote… La discussion mal engagée… La plénitude. J'ai dû m'endormir, se dit Mariam. Elle était toujours habillée comme la veille. On lui avait juste enlevé ses chaussures. Elles traînaient aux pieds du lit, à côté de sa valise.

Elle avait froid. Elle mit ses chaussures et sortit un second pull qu'elle passa rapidement. La chambre où elle se trouvait avaient deux portes, proches l'une de l'autre, sur deux murs différents.

Mariam se dirigea vers la porte à droite. Elle appuya sur l'interrupteur à l'intérieur. Une ampoule à nue dévoila une pièce vide avec des tuyaux coupés. L'unique fenêtre était obstruée par des volets branlants. Mariam éteignit et referma la porte pour ouvrir la seconde.

Un couloir perpendiculaire à elle partait à droite et à gauche mais Mariam ne regarda que devant elle. L'étage en mezzanine offrait une vue sur une bonne partie du rez-de-chaussée. La porte d'entrée, monumentale, imposait par sa présence au centre du mur. D'immenses vitraux colorés diffusaient une lumière apaisée dans la gigantesque pièce à vivre.

À droite, se trouvait la salle à manger, assez grande pour qu'une dizaine de convives y déjeunent sans problème. Le couvert était mis pour cinq. À gauche, la même surface, mais vide, donnait à l'endroit un sentiment lugubre. Au centre, un escalier qui avait dû être beau un jour faisait triste mine. Sur les murs, des tentures poussiéreuses et des tableaux craquelés pendaient misérablement.

Le tout puait le renfermé, la maladie et la mort. Mariam plissa les narines. Une bonne aération serait nécessaire. Pourtant, cela pourrait être beau, même magnifique. Cet endroit avait perdu tout son éclat. Le propriétaire n'en avait pris nul soin. C'était du gâchis.

- Vous auriez vu le mien, sans aucune comparaison possible !

Mariam sursauta. Elle se croyait seule. Pourtant, à sa droite se tenait Lord Kerings. Il ne souriait pas. Il semblait triste, mélancolique, perdu.

- Julian est fort en affaire mais le ménage, le bricolage et la décoration n'ont jamais été son fort. Les choses matérielles l'atteignent fort peu, je le crains.

- Le travail à faire est monumental !

Mariam savait bricoler. Son père réparait quand il pouvait mais le peu de temps disponible a vite obligé Mariam a faire elle-même, apprenant à se débrouiller seule. La jeune femme savait réparer une fuite, changer un robinet, peindre, poser du carrelage mais les travaux ici la dépassaient, et de loin.

- Vous n'êtes pas payée pour faire les travaux. Vous êtes gouvernante. Votre rôle est de coordonner les travaux. Sam vous sera très utile pour ça.

- Sam ? répéta Mariam, perdue.

- Notre chef cuisinier. Il est également très doué en bricolage.

- Un homme seul ne saurait faire tout cela. Je sais bricoler mais même avec mon aide, c'est impossible.

- Ne sous-estimez pas Sam. Il pourrait bien vous étonner.

- Sam n'est pas à ses ordres ! gronda quelqu'un depuis le bas des marches.

Mariam se tourna vers le nouveau venu, avant d'aller et venir rapidement entre les deux hommes et de sourire. Ils étaient habillés de la même manière : en rouge et noir. S'habillaient-ils dans la même boutique ? Avaient-ils le même tailleur ? C'était fort probable.

Ils portaient tous deux un pantalon en toile simple noir et une chemise rouge à manches longues en soie sans fioriture, mais un peu moulante.

Mariam observa davantage l'homme en bas des marches et se prit à admirer ses muscles fins et bien faits, son corps élancé, son agilité et sa grâce, son sourire magnifique, ses yeux profonds, ses cheveux noirs courts bien coiffés, son teint légèrement bronzé, son menton parfait et glabre.

Il commença à monter l'escalier poussiéreux. Il marchait sans bruit, gracieusement mais avec virilité et assurance. Dans cet endroit lugubre, sale, sinistre, il rayonnait. Il était la vie.

- Je n'ai jamais dit qu'il l'était, se défendit Lord Kerings.

- Seigneur Julian Kervey, se présenta le nouveau venu en ignorant la remarque de son ami.

Sa voix était grave, mélodieuse et il s'exprimait dans un français parfait et sans accent. De quoi rassurer la jeune femme.

- Mariam Aladra.

La jeune femme serra la main tendue du maître des lieux. Elle était chaude, douce et ferme.

- Je suppose qu'il ne s'est pas présenté. Voici donc Lord Nicolas Kerings, invité d'honneur dans mon humble demeure.

Mariam vit Lord Kerings sourire à cette phrase. Il semblait apprécier la flatterie. C'était bon à savoir.

- Nous avons préféré ne pas vous réveiller à votre arrivée ce matin tôt, continua le seigneur Kervey.

- Je vous en remercie. Le voyage m'avait beaucoup fatiguée. Quelle heure est-il ?

- Bientôt midi. Nous sommes ici pour déjeuner. Mais prenez le temps de vous mettre à l'aise. Vous ne commencez que demain.

- Très bien, merci.

La porte d'entrée s'ouvrit pour dévoiler trois nouveaux arrivants. Mariam se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher d'exploser de rire : ils étaient tous vêtus en rouge et noir, même pantalon, même chemise, mêmes chaussures. Elle haussa un sourcil : eux aussi venaient de dehors, où il neigeait, sans pour autant porter le moindre manteau.

- Mes amis, voici Mariam Aladra, la jeune demoiselle qui a accepté de travailler pour moi comme gouvernante, annonça le seigneur Kervey en s’adressant aux hommes qui l’entouraient.

Puis, il se tourna vers elle.

- Mariam, je vous présente messieurs Richard Quern, Anthony Lawzi et Abraham Sternam, les autres habitants de ce château.

Mariam remarqua que ces hommes-là n'avaient pas droit au titre de "seigneur". D'ailleurs, le seigneur Kervey venait clairement d'annoncer que Mariam travaillait pour lui, pas pour la communauté vivant au château. La jeune femme comprit quelque chose d'important : il y avait ici une hiérarchie très nette. Kervey commandait ces trois-là. Kerings était à part, un électron libre en somme. Mariam se promit de s'en souvenir.

- Bonjour, je suis ravie de vous rencontrer, répondit-elle sincèrement.

- Nous de même, mademoiselle. Cela faisait longtemps que nous cherchions quelqu’un acceptant de travailler ici, loin de tout, dit Anthony Lawzi.

Si Mariam l'avait rencontré dans la rue, elle ne lui aurait même pas donné vingt ans. Sa façon d'être, de parler posément en articulant, de se tenir bien droit allait à l'encontre de son âge apparent. Mariam se sentit immédiatement mal à l'aise.

- Les conditions me paraissaient correctes, expliqua Mariam.

Tout le monde tiqua sur le temps utilisé par la jeune femme. Elle avait fait exprès de parler au passé.

- Ce n'est plus le cas ? interrogea le seigneur Kervey, visiblement sur la défensive.

- L'état du château est… C'est pire que ce que je pensais.

- À peine arrivée qu'elle cherche à renégocier son contrat ! s'exclama le seigneur Kervey en riant.

Mariam grimaça. Elle venait d'être prise en flagrant délit.

Un homme sortit de derrière l'escalier, coupant la conversation en cours. Mariam ouvrit de grands yeux : ça, elle ne s'y attendait pas !

L'homme d'une trentaine d'années jurait dans le paysage. Il portait un tee-shirt noir avec une tête de mort dessinée dessus. Son jean bleu déchiré par endroit recouvrait partiellement sa paire de baskets blanches. Il avait le crâne rasé et ses bras nus exposaient de nombreux tatouages. Sa musculature impressionnante contrastait avec les corps fins des habitants du château. Ses yeux bleus balayèrent l'assemblée.

- Le déjeuner sera servi dans quelques minutes. Si vous voulez bien prendre place.

- Merci, Sam, dit le seigneur Kervey.

Le cuisinier disparut derrière l'escalier et les convives se dirigèrent vers la table.

- Si vous souhaitez manger, allez voir Sam à la cuisine. C'est la porte derrière l'escalier. Il ne pourra probablement pas faire de miracle, mais il fera de son mieux pour vous satisfaire.

Mariam hocha la tête. Elle contourna le seigneur Kervey pour descendre les marches. Elle avait faim. Quand elle passa près de lui, il l'attrapa doucement par le bras, la faisant frémir.

- Je précise encore que Sam n'est pas sous vos ordres.

- J'ai compris, assura Mariam en hochant la tête.

Le seigneur Kervey parut satisfait. Il lâcha Mariam, descendit les marches à côté d'elle mais tourna à droite tandis qu'elle allait dans l'autre direction. Sam sortit d'une pièce que Mariam supposa être la cuisine, des plats à la main. À l'odeur enivrante qui s'en échappa, l'estomac de la jeune femme gronda. Le sourire qu'elle eut à ce moment-là disparut quand elle pénétra dans la cuisine.

Sale… Le mot était faible. Il y avait de la crasse partout. La vaisselle s’amoncelait et Mariam se demanda un instant où Sam trouvait des assiettes propres. Ils devaient y en avoir beaucoup en réserve car même les placards étaient remplis de vaisselle sale. De la moisissure s’était installée partout. Le sol grouillait d’araignées et de cafards. On pouvait entendre un fort bourdonnement de mouches. Le carrelage était cassé par endroit et la tuyauterie fuyait, répandant de l’eau un peu partout, qu’emprisonnaient les trous dans le carrelage, formant ainsi de l’eau putride, véritable repaire à bactéries. De tout cela se dégageait une odeur infecte qui, mélangée à celle du repas de midi, donna la nausée à la jeune femme.

- Blanquette de veau, annonça Sam en revenant. Cela vous convient-il ?

- Parfaitement, répondit Mariam en réprimant son envie de vomir. Y a-t-il un endroit moins sale où je puisse manger ?

- La table de la salle à manger, répondit Sam. Ils auront fini d'ici une demi-heure environ. Je vous apporterai votre plat chaud.

Le cuisinier était souriant, aimable, accueillant. Mariam trouva cela très agréable.

- Vous arrivez à cuisiner malgré la saleté ?

- Je fais ce que je peux avec ce que j'ai mais oui, j'y arrive. Ça serait plus simple si c'était propre et fonctionnel, c'est certain.

- Pourquoi n'avoir jamais nettoyé ? interrogea Mariam, interdite.

- Ce n'est pas mon travail. Je ne suis pas payé pour ça et je n'ai aucune envie de faire du zèle.

- Lord Kerings m'a dit que vous étiez bricoleur et que si je demandais gentiment, vous m'aideriez à…

- Nicolas parle trop, gronda Sam.

Nicolas ? répéta Mariam. Il l'appelle par son prénom. Pas de "Lord Kerings" obligatoire ?

- Avait-il tort de penser que…

- Pas forcément. J'ai dit que je voulais bien aider de temps en temps.

- Sincèrement, vu l'état du château, ça risque d'être plus que "de temps en temps", précisa Mariam.

Sam soupira. Mariam fit la moue. Elle ne pourrait jamais faire tout cela toute seule ou alors, ça lui demanderait des mois juste pour cette pièce. Il lui fallait une augmentation.

- Je vous aiderai, évidemment, annonça Sam. Je ne peux pas vous laisser faire ça toute seule. Mais je compte bien demander une augmentation.

Mariam sourit.

- J'ai essayé d'en obtenir une tout à l'heure mais le seigneur Kervey m'a gentiment envoyée paître.

- C'est parce que vous ne savez pas le prendre, assura Sam en lui envoyant un clin d'œil.

Mariam sourit. Elle comptait bien apprendre à connaître le maître des lieux le plus vite possible.

La jeune femme observa Sam sortir des plats, les poser sur la vieille plaque électrique, touiller, goûter. Rapidement, l'ennui la rattrapa. Elle sortit de la cuisine pour rejoindre sa chambre. En passant, elle tendit l'oreille, espérant capter une conversation entre les habitants de château lui permettant de commencer à les connaître. Ce fut vain : ils parlaient en russe. C'était surprenant mais très beau. Les conversations étaient fluides. Finalement, Mariam venait d'obtenir une information : ils étaient tous parfaitement bilingues. La jeune femme fut impressionnée.

Dans la chambre, elle retrouva le lit à moitié rongé par les mites, la poussière au sol et la salle de bain inexistante. Elle avait toujours froid, malgré le pull. Elle mit un collant sous son pantalon avant de sortir à la recherche des toilettes les plus proches. Elle n'allait tout de même pas déranger les hommes dans leur discussion alors qu'il était si simple de chercher par soi-même !

Elle arpenta le couloir à droite de sa chambre, ses pas grinçants sans cesse sur le vieux parquet, jusqu'à tomber sur deux portes, l'une en face de l'autre. Elle ouvrit celle de droite, sur le même mur que sa porte de chambre. Les volets de cette pièce étaient fermés mais en un tel état de délabrement que Mariam put voir parfaitement.

À sa gauche, un grand lit double à baldaquin tombait en ruine. À droite, une porte, qu'elle ouvrit. Elle pensait tomber sur une salle de bain mais ce fut une pièce vide avec des restes d'étagères et de meubles : un ancien dressing, hors d'usage.

Elle ressortit du dressing et contourna le lit. Le mur du fond était ornée d'une magnifique et vieille cheminée, elle aussi non entretenue. Un grand emplacement vide devant elle donnait un sentiment macabre à l'endroit. Derrière une nouvelle porte à droite, Mariam découvrit une salle de bain : un lavabo sale et une vieille baignoire couverte de tartre et de poussière. Quelqu'un se lavait-il ici ?

- Vous êtes dans ma chambre.

Mariam sursauta. Sur le parquet grinçant, elle ne pouvait faire un pas sans réveiller les oiseaux au loin et pourtant, elle n'avait pas entendu arriver Lord Kerings.

- Je cherche les toilettes et je ne voulais pas vous déranger.

- Votre présence ici ne me dérange pas, assura Lord Kerings. Ma phrase n'était pas un reproche mais une simple information.

L'accent russe du seigneur Kerings lui donnait un côté à la fois sombre et attirant. Mariam attendit un instant mais comme Lord Kerings ne disait rien, elle insista :

- Les toilettes ?

- La porte au bout du couloir, dit-il en agrémentant son discours d'un geste de main.

- Merci, dit Mariam en sortant rapidement.

Malgré la précision de Lord Kerings, elle avait l'impression de déranger, de ne pas être à sa place dans cette chambre. Cela venait-il du visage de Kerings, dénué de la moindre émotion ? Cet homme savait-il sourire ? Il l'avait fait rapidement, quand son ami l'avait flatté. Était-ce la seule chose qui importait à cet homme : qu'on s'occupât de lui ?

Mariam posa la main sur la poignée de la porte de ce qui devait être les toilettes mais ne la tourna pas. Elle essaya d'abord de s'imaginer ce qui se trouvait de l'autre côté. Elle s'attendait au pire. La porte lui dévoila qu'elle avait visé trop haut. Elle n'avait pas imaginé une seule seconde des toilettes à la turque sans chasse d'eau. Un seau – pour le moment vide – permettait d'éliminer les déjections. Mariam soupira.

- Il me faut une augmentation !

Bien évidemment, la porte ne fermait pas à clef. Mariam sentit sa patience s'émousser. La dose de travail augmentait sans cesse. Elle ne se sentit pas à la hauteur. C'était trop.

Lorsqu'elle ressortit des toilettes, elle n'avait qu'une envie : partir, retourner dans sa chambre de bonne. Là-bas, au moins, c'était propre et elle avait accès à des toilettes. Elle se souvint qu'elle n'avait plus d'appartement et qu'elle se serait fait jeter du sien si elle y était restée deux jours de plus. Elle n'avait plus nulle part où aller. Ce château serait son seul refuge pour les années à venir. Elle regarda autour d'elle. Après tout, elle avait un toit sur la tête et de la nourriture. C'était mieux que beaucoup de gens et certainement davantage que ce dont elle aurait disposé une fois à la rue.

Elle allait devoir vivre ici. Cet endroit serait son avenir. À elle de le rendre à son goût. Elle descendit déjeuner et tout en dégustant l'excellente blanquette de veau de Sam, elle réfléchit. Son repas terminé, elle avait des milliers de questions à poser. Elle rapporta ses couverts sales dans la cuisine, les posant sur les autres et se demanda où elle pourrait trouver Sam.

Elle ouvrit la deuxième porte de la cuisine, en face d'où elle provenait et fut soudain frigorifiée. La porte menait sur l'extérieur. Mariam la referma et alla chercher un manteau dans sa chambre. Elle redescendit, contourna les marches pour se rendre dans la cuisine, avant de changer d'avis et de retourner sur ses pas pour s'arrêter devant la grande porte.

Elle n'avait jamais vu l'endroit où elle se trouvait. Autant commencer par l'entrée principale. Elle ouvrit la porte à double battant et sortit, la laissant volontairement ouverte pour aérer. Que le froid rentre n'était pas un problème puisque le château, non chauffé, était déjà glacial.

Les pas de Mariam crissaient sur la neige fraîche. Malgré le vent froid, la jeune femme ne put s'empêcher d'être subjuguée : l'endroit était sublime. Des forêts à perte de vue, des arbres verts aux sommets couverts de neige, un air frais, vivifiant. Elle pouvait entendre le bruit lointain de l’eau et le chant de quelques oiseaux. Une odeur de bois mouillé parvint jusqu'à elle. Le ciel était bleu et un soleil brillant rayonnait, la réchauffant pourtant à peine.

Elle s'avança sur le parvis du château, découvrant un peu plus loin la montagne environnante. Quand elle se trouva assez loin, elle se retourna pour découvrir le château. Il était immense et majestueux. Quel dommage que la toiture fut percée par endroit et que les herbes folles courent le long de ses murs ! Il avait dû être magnifique plusieurs siècles auparavant. Quel roi l'avait fait construire ? Était-ce un tsar désireux de moments paisibles au milieu d'un règne agité ? Mariam n'aurait su le dire.

Elle l'observa quelques minutes avant de se mettre à claquer des dents. Il faisait vraiment très froid. Elle se mit à marcher pour se réchauffer. Elle contourna le château par la gauche pour découvrir une grande clairière sur laquelle la couche de neige était moins importante. Elle supposa qu'il s'agissait de l'aire d'atterrissage de l'hélicoptère de Lord Kerings. Elle passa devant un abri vide. Elle l'observa un instant avant de conclure qu'il devait s'agir de l'entrepôt de bois. Elle continua son chemin en soupirant.

Elle tourna à droite à la fin du mur ouest du château pour arriver dans la cour intérieure qu'elle avait aperçue depuis sa fenêtre. Elle observa le mur, au premier étage, pour constater qu'il était percé de quatre fenêtres. En se replongeant dans ses souvenirs, elle supposa que les siennes devaient être celles de droite, chambre et salle de bain. Seule la fenêtre de sa chambre avait les volets ouverts.

Le mur en face d'elle était percé d'une porte, qu'elle savait désormais mener à la cuisine. Une autre se trouvait sur le mur de gauche. Mariam l'ignora. Elle était là pour chercher Sam, pas pour visiter le château. Elle traversa la cour intérieure pour suivre le chemin contournant l'aile est du château.

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