Un petit chemin courait à travers les arbres. Il semblait assez peu utilisé car de nombreuses plantes le recouvraient. Mariam s'avança en prenant garde à ne pas glisser. Elle entendit les chevaux avant de les voir. Elle ne s'attendait pas à trouver des écuries et encore moins de croiser l'un des habitants du château ici.
- Mademoiselle Aladra, la salua Anthony Lawzi.
- Monsieur Lawzi, répondit Mariam en choisissant le titre avec attention. Je ne savais pas qu'il y avait des chevaux dans le coin.
- C'est le seul moyen de transport pratique dans ce lieu reculé.
Mariam hocha la tête. Elle n'avait pas pensé à ça.
- Je pensais que vous travailliez tous ensemble, avoua Mariam.
- Les mines, y compris celle de diamants, appartiennent au seigneur Kervey qui en est également le chef d'exploitation.
Une mine de diamants ? pensa Mariam. Elle savait qu'ils exploitaient la terre mais ignorait qu'il s'agissait de pierres précieuses aussi rares et chères.
- Abraham est le chef de service. Il gère les mineurs. Richard, de son côté, est le directeur administratif. Il s'occupe de la paperasse.
- Et vous vous occupez des chevaux, termina Mariam en usant d'un ton plus cassant et méprisant qu'elle l'aurait voulu.
- J'aime les animaux, répondit simplement et calmement Anthony Lawzi. Sans ces chevaux, aucun de mes amis ne pourrait aller travailler. En prendre soin est d'une importance capitale. Je n'aime pas rester enfermé. J'ai besoin du grand air. Richard passe son temps dans un bureau et Abraham au fond d'une mine. Je préfère ma situation à la leur.
Mariam hocha la tête et s'en voulut pour son jugement trop hâtif.
- Je comprends, assura-t-elle.
- Apparemment, vous non plus n'aimez pas rester enfermée, fit remarquer Anthony.
- Je ne suis pas dehors par ce froid par plaisir, rétorqua Mariam avant de regarder son interlocuteur.
Il portait des bottes de cavalier et un jean noirs, ainsi qu'une chemise fine rouge. Pas d'écharpe, pas de manteau, pas de gants. Il ne tremblait pas. Il était stoïque. Mariam se dit qu'il devait avoir l'habitude, à force de vivre toujours ici.
- Je cherche Sam, ajouta Mariam.
- Pourquoi ? interrogea Anthony.
- J'ai besoin de lui parler. J'ai des questions à lui poser.
- Lesquelles ? Je peux sûrement y répondre.
- Je ne veux pas vous déranger avec ça. Je préfère en parler avec Sam.
- Sam n'est pas à votre service.
On le saura, pensa Mariam.
- Je sais, soupira Mariam, mais j'ai besoin de commander des trucs et je ne sais pas comment m'y prendre. Vu qu'il commande la nourriture, j'ai pensé qu'il serait à même de…
- Écrivez vos demandes, posez la feuille dans la cuisine et il commandera ce dont vous avez besoin, expliqua Anthony.
- Sauf que je ne sais pas quoi commander, parce que je ne dispose pas des informations nécessaires.
- Sam n'a pas plus les réponses que moi ou n'importe quel autre habitant du château. Il est là pour faire la cuisine, pas pour vous tenir compagnie. Il a autre chose à faire. Si vous le souhaitez, nous pourrons discuter de vos besoins ce soir, après dîner, tous ensemble.
- Très volontiers, dit Mariam, et j'aimerais que Sam soit présent.
Anthony sembla particulièrement agacé à cette demande.
- Il n'est pas dans les attributions de Sam de…
- Il est celui qui va m'aider à poser le matériel que je compte acheter. J'ai besoin de savoir ce dont il est capable. Pouvez-vous répondre à ça à sa place ?
Mariam avait choisi volontairement de couper la parole à son interlocuteur. Après tout, n'avait-il pas agi exactement de la même manière à son égard quelques minutes plus tôt ? De plus, Mariam avait usé d'un ton ferme et posé. Son interlocuteur la jugea un instant. La jeune femme n'avait aucune envie de se laisser faire. Seule femme parmi tant d'hommes, elle ferait tout pour s'imposer. Elle ne comptait en aucun cas s'effacer.
- Je ferai part de votre demande au seigneur Kervey. La décision de la présence ou non de Sam lui revient.
- Naturellement, dit Mariam. Merci pour votre aide.
À ces mots, la jeune femme tourna le dos à son interlocuteur avant de rejoindre le château par la porte de service menant à la cuisine. Elle avait parfaitement conscience de l'impolitesse de cette façon de partir et l'avait choisie en parfaite connaissance de cause.
Une fois à l'intérieur, elle déposa son vêtement sur le porte manteau à l'entrée – elle referma la porte à cette occasion - avant de retourner dans la cuisine avec la ferme intention de commencer à nettoyer. S'agiter la réchaufferait. Elle ouvrit tous les placards, n'y trouvant qu'un amoncellement de vaisselle splendide mais sale et grouillante d'insectes.
Elle décida d'ouvrir la troisième porte de la cuisine et découvrit ce qui devait être une réserve. Des boîtes de conserve traînaient çà et là mais globalement, c'était vide et sale. La nourriture n'était certainement pas stockée ici. Mariam soupira puis réfléchit. Si elle avait dû ranger des produits pour nettoyer, où les aurait-elle mis ?
La réserve offrait une seconde porte qui ouvrait sur une pièce vide. Dans un coin protégé, elle trouva des restes de charbons. Ainsi, le château pouvait être chauffé, on manquait juste de matière première.
Tout était à l'abandon dans cette bâtisse ! Que de place inutilisée ! Mariam ressortit pour se retrouver au rez-de-chaussée, à côté de l'escalier. Elle remarqua pour la première fois des placards sous l'escalier. Ce fut là qu'elle trouva son bonheur : des éponges neuves, des tampons à récurer, un flacon de produit vaisselle et une bouteille de liquide de nettoyage multi-usage. Il n'y avait pas de gants en plastique. Ça aurait été trop demander.
Mariam soupira et se mit tout de même au travail. Elle commença par vider un meuble haut de la cuisine en posant son contenant par terre, n'ayant nulle part ailleurs où poser les assiettes sales. Elle nettoya les étagères, faisant fuir ou tuant les insectes qui s'y trouvaient. Lorsqu'elle voulut essuyer, elle se rendit compte qu'elle ne disposait d'aucun torchon.
Elle retourna dans le placard sous l'escalier mais celui-ci était vide. L'autre côté de l'escalier n'offrait pas un tel renfoncement. La salle à manger ne contenait que la table. Mariam se dit qu'elle trouverait peut-être son bonheur dans l'une des chambres à l'étage. Au point où elle en était, un drap ferait son bonheur. Il lui suffirait de le déchirer en plusieurs morceaux pour obtenir des chiffons.
Mariam monta à l'étage. Dans sa chambre, il n'y avait rien et ses draps rongés de mites ne seraient de toute façon pas utiles. Chez Lord Kerings, il n'y avait rien d'utilisable, elle le savait déjà. Elle se rendit dans la chambre en face de celle de l’ami de son patron. Dans celle-ci, la cheminée était directement dans l'angle à droite et non dans le fond, occupée par la salle de bain. Elle était en aussi mauvaise état que celle de sa sœur en face. Ni armoire, ni commode, ni penderie n'était présente. Les draps étaient à moitié mangés par les insectes et les champignons. Rien n'était utilisable, pas même le lit, dont un pied se cassa quand Mariam posa la main dessus.
La chambre à côté de la sienne offrait également une cheminée et une salle de bain. Au bout du couloir côté est se trouvaient deux autres chambres, en miroir de celles de l'est ouest. Dans aucune d'elle, Mariam ne trouva son bonheur. Il n'y avait aucun vêtement, nulle part. Où se trouvaient les affaires des habitants du château ?
Au bout du couloir est, Mariam découvrit des toilettes, exacts répliques de ceux à l'ouest.
Elle redescendit pour visiter le rez-de-chaussée. Elle traversa le vestibule vide à gauche de l'escalier pour continuer dans le couloir. La première porte à droite dévoila une pièce complètement vide. La seconde prit Mariam totalement par surprise.
Il faisait complètement noir. Les volets masquaient la lumière extérieure. Mariam appuya sur un interrupteur et une faible lumière, provenant d'une seule ampoule à nue tenta de percer l'obscurité. Une odeur de brûlé arriva rapidement aux narines de la jeune femme. Cette ampoule n'avait pas dû être utilisée depuis longtemps. La poussière s'embrasait rapidement. Mariam s'avança, utilisant la faible lueur pour finalement atteindre une fenêtre, qu'elle ouvrit avant de pousser les volets. Ils étaient en bois et en parfait état.
Mariam se retourna pour découvrir une immense bibliothèque. La pièce croulait sous les meubles et les livres. C'était la pièce la plus meublée qu'elle eut visité jusque-là. Une très belle table ovale finement sculptée entourée de magnifiques chaises à l'ancienne offrait au visiteur la possibilité de lire avec confort. Naturellement, la poussière avait tout envahi mais l'endroit était dépourvu du moindre insecte.
Mariam referma précautionneusement les volets puis la fenêtre avant de ressortir en fermant la porte. Apparemment, les propriétaires tenaient à cet endroit. Autant ne pas les contrarier. Le couloir n'offrait qu'une seule autre porte qui dévoila un autre lieu surprenant : une chapelle. Un crucifix avec un Jésus de plus d'un mètre de haut était accroché au-dessus d'un petit autel. Des sièges offraient la possibilité au visiteur de se recueillir. Des bougies à moitié fondues témoignaient d'une activité que la poussière prouvait être très ancienne.
Mariam sortit. Elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait. Elle retourna dans l'entrée, longea la table à manger et ouvrit la première porte en face. Cette fois, Mariam faillit en tomber de surprise. La pièce était meublée de manière moderne, jolie, confortable et elle était propre. Devant la cheminée dans l'angle gauche se trouvait un canapé et deux fauteuils en cuir noir, ainsi qu'une table basse en verre.
À droite, une table ovale, en verre également, était entourée de chaises modernes en plastique noir. Deux bureaux disposés en L permettaient à deux personnes de travailler de concert. De nombreux papiers, lettres, classeurs et pochettes multicolores ornaient les bureaux mais encore plus surprenant, un ordinateur se dressait là. Des meubles de rangement en métal cachaient une bonne partie des murs, le reste étant décoré de tableaux représentant des villes comme New York, Londres, Paris ou Tokyo.
Mariam resta bouché bée. Ici, enfin, on sentait que le château était occupé. C'était bien le seul endroit. Les locataires savaient donc faire. Ils avaient choisi de ne s'occuper que de cet endroit. La raison échappa totalement à Mariam.
Mariam s'approcha d'un des ordinateurs et fit la moue. Le modèle était tellement ancien qu'elle ne le reconnaissait pas. On se serait cru dans une série des années 60. Mariam constata que des cassettes audio étaient soigneusement disposées à côté de l'écran. Mariam n'en revint pas. Ces trucs étaient des antiquités ! Il était grand temps de moderniser le château.
Elle ressortit pour continuer la visite, découvrant deux pièces délabrées dans l’aile ouest. Elle aperçut de vieilles armures mal entretenues, des armes blanches diverses accrochées au mur ou tombées au sol. Elle retourna dans la pièce principale, en bas de l'escalier. Elle avait fait le tour. C'était peu dire qu'il y avait du travail.
Elle retourna dans la cuisine et soupira. Elle n'avait pas trouvé ce dont elle avait besoin pour nettoyer. Elle remit les assiettes sales dans le placard humide et retourna dans le bureau moderne. Elle y trouva aisément un stylo et des feuilles vierges. Elle s'installa sur la table ovale en verre et commença à lister tout ce dont elle aurait besoin, tentant de les classer par priorité et par thème. Elle dut s'y reprendre à plusieurs reprises, n'étant pas d'accord avec elle-même sur les dites priorités.
- Vous vous installez, c'est bien.
Mariam leva les yeux sur le seigneur Kervey, souriant, dans l'encadrement de la porte. Elle le trouva très beau. Comment faisait-il pour être aussi propre sans la moindre salle de bain fonctionnelle ? Il était rasé de près et ce bien que Mariam n'eut aperçu aucun rasoir, manuel ou électrique où que ce soit au château. Enfin, où se trouvaient ses habits de rechange ? Il ne pouvait décemment pas porter les mêmes vêtements tout le temps !
- Anthony m'a dit que vous aviez besoin de nous voir. Nous disposons d'une petite heure avant le dîner. Peut-être pourrions-nous commencer maintenant ?
Mariam hocha la tête. Le seigneur Kervey s'installa à la table, immédiatement suivi d'Abraham, Anthony et Richard.
- Lord Kerings et Sam ne sont pas là ? interrogea Mariam.
- Sam est occupé à préparer le repas et Nicolas arrive toujours pour le dîner, voire après. En quoi sont-ils nécessaires ?
- J'ai besoin de commander des choses.
- Leur présence n'est donc pas indispensable, en conclut le seigneur Kervey. Vous pouvez acheter tout ce que vous voulez.
- Leur avis est essentiel. Pas sur tout, évidemment, mais une bonne partie les concerne. Tout d'abord, j'ai fait une liste des produits et petits objets dont j'ai besoin, commença Mariam en tendant une feuille au seigneur Kervey qui passa rapidement les yeux dessus.
Il ne dit rien, attendant que Mariam continue.
- J'ai également besoin d'électroménager. Le château est pourvu en électricité…
- Tout à fait.
- Puis-je brancher n'importe quel appareil ? Y a-t-il une puissance électrique maximale ?
- Oui, mais largement suffisante pour n'importe quels appareils. De quoi avez-vous besoin ?
- Aspirateur, machine à laver, sèche-linge, lave-vaisselle et je pense que Sam apprécierait des frigos, des congélateurs, une plaque fonctionnelle, un four traditionnel, un four à micro-onde. Ceci dit, ce matériel étant pour lui, c'est plutôt à lui de dire ce dont il a besoin.
- Je comprends, dit le seigneur Kervey avec une sincérité que Mariam trouva déconcertante.
Le seigneur semblait réellement découvrir que ces besoins existaient.
- C'est tout ?
- J'ai à peine commencé, répliqua Mariam.
Les hommes s'enfoncèrent dans leurs sièges mais aucun ne moufta. Ils laissaient Mariam gérer.
- La plomberie du château est-elle fonctionnelle ? interrogea la jeune femme.
- Oui, tout comme l'électricité. Tout est aux normes. Ça a été fait avant votre arrivée. L'eau est chauffée par des panneaux solaires sur le toit.
- Sam s'y connaît-il ? Car moi, je ne suis pas capable de relier des machines à laver, des sèche-linges, des laves vaisselle, ou des toilettes, des douches, des baignoires, des robinets au réseau existant.
- Sam le fera, précisa le seigneur Kervey. Cela fait partie de ses compétences.
Tous acquiescèrent.
- En êtes-vous sûr ? interrogea Mariam. Ce n'est pas donné à tout le monde.
- Je comprends votre incertitude. Il sera présent après le dîner et vous rassurera à ce sujet. Continuez sur ce qui ne le concerne pas, proposa le seigneur Kervey.
- Tout le concerne puisqu'il va m'aider à tout faire, si j'ai bien compris.
Le seigneur Kervey fit la moue.
- Ceci dit, il y a des choses que vous pouvez faire, continua Mariam.
- Nous ? On ne va rien faire du tout, rétorqua agressivement Anthony.
Mariam ignora superbement le jeune homme pour expliquer :
- Vos chambres mériteraient d'être meublées, décorées. Je dois d'abord les nettoyer mais avec le matériel, cela ira vite. Après, il faudra acheter les meubles et chacun de vous aura sûrement des demandes particulières, des goûts différents, des…
Mariam observa ses interlocuteurs, assis droits, les bras croisés, chemises rouges, pantalons et chaussures noirs.
- Ou pas, finit Mariam.
Elle haussa les sourcils en se maudissant de sa stupidité. Les hommes échangèrent des regards rapides puis le seigneur Kervey annonça :
- Nous y réfléchirons mais votre avis et vos conseils nous seraient précieux. Les femmes ont souvent plus de goûts en matière de décoration.
- Il faudrait des catalogues, des échantillons. Pouvez-vous en faire venir ? interrogea Mariam.
- On peut faire venir n'importe quoi, précisa le seigneur Kervey. Ce sont les gens qui sont difficiles à convaincre à s’exiler dans ce lieu reclus, pas les objets.
Mariam sourit. Dans le cas présent, ce n’était pas tant l’éloignement que l’état du château qui rebutait tout visiteur.
- Naturellement, ça ne vient pas en un jour, continua le seigneur Kervey. Ceci dit, les éléments que vous avez notés urgents sur votre liste, vous les aurez demain. Je demanderai à Nicolas de passer les acheter en ville.
- Je doute que ça lui plaise, remarqua Mariam.
Les hommes sourirent.
- Je ne peux rien faire sans ces éléments, compléta Mariam. Je pourrai passer la journée en ville, en profiter pour faire les achats et revenir avec Lord Kerings.
Le seigneur Kervey réfléchit un instant à la question avant de hocher la tête.
- Cette option conviendra tellement mieux à Nicolas que le convaincre ne sera pas difficile. Excellente idée, Mariam.
- Merci, seigneur. Ceci dit, il y a plus urgent que tout cela.
Le seigneur Kervey ne cacha pas sa surprise.
- Il faut chauffer le château. Je porte déjà trois couches de vêtements et je grelotte quand même. Vous êtes peut-être habitués mais pas moi.
- Nous allons immédiatement faire venir du charbon des mines. Ce n'est pas comme si nous en produisions plusieurs tonnes par jour.
- Je croyais que vous extrayiez des diamants.
- Entre autres, précisa le seigneur Kervey.
- Les cheminées sont-elles fonctionnelles ? interrogea Mariam. Si vous ne vous en êtes jamais occupés, alors elles ont besoin d'être ramonées.
Le seigneur Kervey fit la moue.
- Sam ne va pas aimer, gronda Anthony.
- Et pourtant, il va bien falloir le faire. Mariam ne peut pas mourir de froid, répliqua Abraham.
- De même, y a-t-il une douche fonctionnelle ? Des toilettes utilisables ?
- Non, admit le seigneur Kervey. Rien de tout ça. Pour le moment, la cuisine est le seul endroit où il y a de l'eau chaude.
- Vous voulez dire la pièce puant le moisi et débordant de crasse ? Je ne peux pas me laver là, précisa Mariam.
- Vous êtes là pour que les choses s'améliorent, faites-en sorte que ça soit le cas, cingla Anthony.
Le seigneur Kervey se racla la gorge et lança un regard noir à son compère qui baissa les yeux et frissonna. Il venait de se faire rabrouer devant Mariam.
- Je suis désolé de vous accueillir dans ces conditions, s'excusa le seigneur Kervey. Nous ferons tout pour que la vie devienne idyllique ici. Vous avez le champ libre. Vous pouvez décider de l'ordre des travaux autant que des améliorations à apporter. Sam s'occupera des cheminées dès ce soir et le charbon sera livré dans quelques heures. Demain, quand vous reviendrez de la ville avec Nicolas, vous pourrez retirer vos trois couches de pull.
- Merci, seigneur Kervey.