Chapitre 2 : Nouveau départ

Par Malodcr
Notes de l’auteur : Voilà un chapitre entier, sans coupure ! N'hésitez pas à me dire si cela fait trop lourd à lire car tous mes chapitres pourraient être écrits ainsi sans coupures dans un même chapitre :)

Bonne lecture !

Même s'il n'y avait pas de soleil à proprement parlé, l'appartement 3b fut rempli de lumière sombre. Léon ouvrit ses yeux et réalisa qu'il s'était endormi dans une position inconfortable: les bas croisés sur le lit et la tête posée dessus.
Le réveil fut délicat, les morceaux se remettaient doucement en place. La jeune fille du quai, la gare, la pluie, le train, la fille de la rue et le sommeil. Doucement il se redressa et constata qu'Emy dormait encore alors que le réveil indiquait huit heure vingt-trois.

"Mais, elle compte se réveiller ?"

Léon comprit qu'il ne devait pas chercher de réponses, il se contenta seulement d'aller vers la cuisine pour prendre un petit-déjeuner.

"C'est étrange de devoir s'approprier un appartement"

Il ouvrit l'armoire et y vu tous les accessoires de cuisine - poêles, casseroles, couverts et tout le reste - et pris un bol et une cuillère. Par la suite il ouvrit le frigo qui, à son étonnement, était vide, juste du jambon même pas ouvert. Il referma la porte et regarda dans la cuisine et vit le pack de lait non-ouvert. Il prit une brique et versa du contenu dans son récipient, il constata alors que ses gestes étaient complétement brouillés et indistincts car au lieu de prendre le chocolat en poudre, il avait saisi le pot de farine et son temps de réaction pour analyser la couleur anormal du chocolat paru assez long.
Au prix d'une extrême concentration, Léon réussit à compléter son bol et à mettre en route le micro-ondes sans erreurs. Durant le temp de chauffe il la regarda de nouveau: celle qui allait sans nuls doutes impacter sa vie. Adossé contre le mur séparant la cuisine et la pièce à vivre, il ne cessait de la fixer sans réelles penser à son propos. Il ne la voyait que de dos mais il avait compris de suite un élément:

— Tu comptes m'ignorer longtemps ?

Le micro-ondes bipa et Léon alla cherche le contenu.

— C'EST CHAUD PUNAISE !!

Il dû courir pour poser son bol au plus vite et se mit à le regarder avec déception: il allait devoir attendre le refroidissement.

— Pourquoi t'es encore là ?

La voix semblait lointaine voir inanimée et cela stoppa Léon dans sa réflexion de la meilleure méthode de souffle à refroidir.

— J'en ai aucunes idées, t'as faim ?

La réponse n'était pas fausse, il ne savait absolument pour quelles réelles raisons il était resté.
Emy ne répondit pas et resserra le plaid contre elle. Quant à Léon, son cœur sembla se compresser, lui même ne comprenait pas pourquoi puisqu'il s'y attendait, à cette réaction.

— Tu rates quelque chose quand même, je te le dis.

Il parlait toujours dans le vide, elle n'était pas décidée à répondre.

— Puisque tu n'es pas prête à faire la conversation, sache au moins que je m'appelle Léon, 19 ans et disons, vadrouilleur.

Pendant un court instant, Léon crut qu'il avait encore parlé dans le vide mais au lieu de ça la réponse d'Emy fut beaucoup plus innatendue :

— Alors, Léon, dis moi, pourquoi je ne suis pas heureuse ? Chaque jours, des personnes vivent des choses bien plus dramatiques que moi et pourtant je suis là, à contempler un mur en parlant à un parfait inconnu qui m'a apparemment sauvé d'un train.

Même si sa voix était étouffée, elle était claire et entendue, elle posait cette question pour avoir une réponse.

— Parce que l'échelle du bonheur ou du malheur n'est pas la même pour tous.

Il  n'était pas certain que ses mots eurent un réel effet mais ils étaient sincères. Pour autant, aussi honnêtes qu'ils étaient, pourraient-ils correspondre au soutient nécessaire ? Tandis qu'il buvait son lait, Emy se tourna sur le dos, contempla la sous pente juste au-dessus d'elle et expira avec fatigue.

— Je vais me faire virer de mon petit boulot, je ne veux..Ne peux plus aller en cours, j'ai peur du monde extérieur et j'ai une instabilité passant du sourire à la l'envie de mourir, alors, je t'en prie, s'il te plaît, pars. Ne perds pas ton temps avec quelqu'un comme moi.

Cette fois-ci, ce fut au tour de Léon de ne rien répondre.

— Puisque je suis lancée, autant tout balancer, reprit-elle les yeux toujours rivés sur ce plafond blanc. Comme ça les présentations seront achevées et on en sera débarrassés, sa voix se nouait peu à peu, Emy, dix-huit ans, pas foutue d'être un peu stable, à un job de quatre heure du matin à sept heure dans un bar pour payer son loyer. N'appelle jamais ses parents, une peur irrationnelle des gens, n'a pas d'amis, passe son temps en balade avec ses chiens, n'a pas mangé depuis trois jours et prend trois heures avant de se décider à prendre une douche. Ca c'est le plus gros de ma vie, tu en veux d'autres ? Un peu plus de détails ? 

Les larmes, retenues depuis si longtemps, sortaient à flots.

— Non.

— Je mérite même pas de pleurer.

— Si.

L'appartement 3b plongea de nouveau dans un silence, Léon cherchait ses mots et Emy pleurait.

— Je passe mon temps à me plaindre, dit-elle en s'essuyant les yeux et esquissant un sourire jaune, c'est pathétique.
— Oui, répondit Léon du tac au tac, mais c'est normal et tu sais quoi ? Je suis ravi de t'entendre parler, cela prouve que tu n'es pas encore toutà fait morte inétrieurement et me parler de ça c'est soit de la fatigue émotionnelle ou le besoin de parler de tout ça, dans les deux cas, ça me va.

— J'ai peur de...

— Je resterai là.

Il sentait qu'il ne pouvait pas la laisser seule, il ne se le pardonnerait pas. Il sortit de table et fit sa vaisselle, sans autres paroles. 

"Et si, lui aussi partait, si lui aussi m'abandonnait ? J'ai peur de m'accrocher à un espoir inutile..."

Léon entra ensuite dans la salle de douche, il se retrouva immédiatement face au miroir juste au dessus du lavabo. Sa première constatation fut son visage qui lui paru avoir des couleurs normales, sans cernes ou autres marques.

"Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas vu aussi en forme."

Ses cheveux noirs comme l'ébène étaient toujours légèrement bouclés et d'habitude il préférait les cacher sous un bonnet noir. Son visage élégant, fin tout en gardant une silhouette carrée, ses cheveux naturellement brillant et ses yeux au vert captivant, attiraient souvent les filles qui ne voulaient que son physique et qui en se prenant un refus préférait lui donner une mauvaise réputation que d'accepter cette mise à l'écart. Mais, cela ne l'atteignait pas , car en dépit de cette situation, Léon ne restait jamais longtemps au même endroit. Jamais au même endroit, jamais...Sans famille...Sans repères...Sans amis...Inconsciemment, Léon divagua dans ses souvenirs, dans son passé. Les images ressurgirent violemment, sans qu'il n'y soit prêt. Une haine viscérale l'envahit, croisé avec la tristesse et l'impuissance. Au final, il était comme lui.

— Maman..., mumura-t-il.

— Eh, ça va ?

Lorsqu'il sortit de ses pensées, il constata que son regard était plongé dans le lavabo et ses mains cramponnaient les bords de celui-ci. Il ne se rendit pas compte qu'il venait de repenser aussi longtemps à certaines passes de sa vie. Il releva la tête et vit dans le reflet du miroir, une jeune fille aux chevaux châtain clair, adossée dans l'encadrure de la porte, avec des yeux décrivant une détresse ultime à laquelle se mêlait une sorte d'inquiétude.

— Léon ?

Entendre son prénom prononçait d'une voix tendre, fatiguée et meurtrie, le fit réagir mais pas encore assez.

— Eh, Léon, réponds moi, s'il te plaît.

Elle s'avanca, chancelante, vers lui et lui tenu le bras pour le réveiller. Il tourna sa tete vers elle, les yeux de Léon transpercèrent Emy. Cette fois c'est elle qui l'analysa, les yeux de Léon semblait avoir perdu en malice en trente minutes à peine mais ils portaient aussi une inquiètude vers elle.

"Alors, il est...Sincère ? Il veut rester ? Qu'est ce que je peux faire pour lui  alors que lui m'a déjà aidé ?"

— Regardes moi. Tu vas mal Léon, alors on va...On va sortir...un peu...Ca va...Ca va aller...

Emy n'était pas du genre à affronter le monde extérieur, moins elle voyait et mieux elle se portait. Mais au fond d'elle savait que sans Léon, elle n'aurai pas eu cette nouvelle chance - bonne ou mauvaise selon son humeur.

— Écoutes, j'ai pas été la meilleure colocataire hier soir et encore moins ce matin, dit elle les yeux baissés et sa main toujours accroché au bras de Léon, mais j'aimerai que tu te sentes mieux, je te dois bien ça...Merci.

— D'accord, repondit-il sans pouvoir cacher sa surprise, mais pourquoi tu me remercies ?

— Parce que...Parce que tu es resté et j'ai pu me sentir en sécurité.

Sans un mots de plus, elle retourna dans la pièce principale et enfila ses baskets encore un peu humide de l'escapade d'hier. Léon sortit de la salle de douche quelques instant après tandis qu'Emy mettait sa veste blanche légère. Leur préparation continua dans un silence que l'on pourrait considérer comme « sain ».

— Il est neuf heures et demi, on rentre avant dix heure et demi, d'accord ?

— Oui, madame. 

Ema tourna la clé dans la serrure et tous deux montèrent les deux marches qui menaient sur le palier et dans un claquement suivit d'un cliquetis, la porte fut fermée. Ils descendirent les escaliers qui craquaient sous leurs pas, le coeur d'Emy battait la chamade et semblait prêt à bondir hors de sa poitrine. Une fois dans le couloir du rez-de-chaussée, la jeune fille prit une profonde inspiration et Léon tourna la verrou.
La porte s'ouvrit, le garçon sortit directement quant à Emy, elle se posta quelques instants dans l'encadrure de la porte, en jugeant la météo : il faisait globalement sombre et personnes n'étaient présent dans la rue.
Constatant l'hésitation totale d'Emy, Léon lui tendit la main sans paroles. Surprise, Emy ne comprit pas immédiatement mais il fallait qu'elle se décide et sortir seule, elle n'y arriverait pas. Alors elle lui prit la main.
Il fallut quelques dixième de secondes pour que la chaleur de Léon s'engouffra en elle, lui provoquant une frissonnement étrange, Emy sentit la main de Léon être prise d'un très petit spasme et se calmer de suite. Et sans s'en être rendue compte, elle était dehors. Elle garda la main de Léon, de peur qu'il ne disparaisse et referma la porte de l'immeuble avec sa main gauche, elle rangea ensuite les clés dans sa poche et se tourna de nouveau vers la rue.
Le calme prédominait toute l'atmosphère de la petite ville et elle réalisa qu'elle ne souhaitait voir personne, elle leur ferait éviter la place de ville juste devant la cathédrale et prendrait des rues peu arpentées, c'était son plan. Sûre d'elle, elle mena Léon du côté gauche et cent mètres après ils tournèrent de nouveau à gauche, dans une rue mélangeant charme de l'ancien avec le neuf.

— Tu sais quoi faire au moins ? Ricana Léon.

— Pour prendre l'air, autant aller dans un parc, non ? Répondit-elle d'un ton neutre, tu sais, avant je sortais, je connais quelqes coins dans cette ville.

Les paroles prononcées par Emy lui prirent un peu de sa concentration pour les interpréter et il se laissa simplement guider. Ils se retrouvèrent dans une rue plus large bordée de place de parking, vides et cachée par quelques habitations, un petit chemin à peine visible dans lequel ils s'imiscèrent. Leur marche dura encore trois minutes, dans un silence léger et il se retrouvèrent devant l'entrée de ce petit parc. Il était simple, un chemin de sable qui serpentait dans l'herbe, un petit terrain de jeux avec balançoire et toboggan et bien sûr, quelques arbres, dégarnis par l'hiver. On pouvait aussi voir quatre tables de pique-nique éparpillées.
Le duo marcha sur le chemin sablé le plus large, qu'Emy estima être le « principal ».
Ce qui était étrange c'est qu'aucun des deux n'avaient lâchés la main de l'autre, mutuellement ils avaient peur que l'autre disparaisse, difficile de savoir qui avait le plus besoins d'être rassuré dans cette situation. Ils prirent le ponton en bois, un peu sur-élevé au dessus d'une prairie humide où l'herbe fut broyée et lorsque le bitume réapparut à la sortie du parc, Emy s'arrêta.

— Léon, j'ai un truc à te dire.

Le garçon ouvrit de grands yeux, surpris.

— Rien de grave, juste...Je suis myope...Et...

—Et ?

— Comme tu as pus t'en rendre compte je n'ai pas de lentilles et hier j'ai couru pour rejoindre la...La...Bref, j'ai perdu mes lunettes sur le chemin donc...

Léon la coupa.

— Donc ça veut dire que t'as jamais vu mon joli minois, c'est ça ?

— Heureusement.

— En fait t'es drôle ! 

— Non, sarcastique.

Étonnement les deux compères se mirent à rire ensemble.
Après leur interlude, Emy inspira les yeux fixants le ciel.

—Tu sais Léon, cette chose qui me bouffe qu'on appelle Dépression, ça envahit entièrement ton corps. Je me suis isolée en rejetant le cercle social, perdu l'envie de me lever, perdu l'envie de manger, de me laver, de m'aimer, j'ai perdu beaucoup de choses sans forcément retenir les choses positives mais...En moins de vingt-quatre heures tu as réussis à me donner une nouvelle chance, réussis à me faire lever, me faire sortir et même ressentir quelque chose, quoique ce soit comme sensation. Et surtout, un contact avec quelqu'un.

Léon ne répondit pas, il supposa qu'elle n'attendait aucunes réponses.

— Cette maladie m'empêche de comprendre les émotions positives, de les assimiler. Alors rire avec toi ne veut malheureusement rien dire ou du moins, pas encore.

 Elle baissa la tête tout en continuant leur marche sur le bitume

— C'est assez ironique, hier encore j'ai tenté de partir, de mourir, et me voilà entrain de marcher tranquillement.

—  Alors, c'est aussi incontrôlable ? D'un extrême à l'autre ?

— Hmm, Non. Je vais prendre mes propres mots pour expliquer, je ne me suis jamais renseignée, par crainte. Je dirai que je suis dans une phase "calme", c'est pour ça que je semble aller bien maintenant car je peux rechuter à tout moment, je suis plutôt dans la catégorie instable. La vraie, eh bien...Elle ronge chaque petit bout de ton corps, seul le noir peut être retenu, rien n'est positif, rien ne vaut la peine d'être vécu, et pourtant personne ne la remarque parce que la honte envahit aussi ton corps, honte d'aller mal alors que selon toi tu ne mérites pas d'être malheureux, parce que "Il y a pire autre part", alors tu souris, tu estimes que tu dois aller bien. Parfois, il y a l'espoir de s'en sortir, d'autres fois la facilité l'emporte, même si la décision elle-même est compliquée à prendre il faut juste vriller une fois pour tout abandonner... L'échelle du bonheur ou du malheur n'est pas la même pour tous.
- C'est...Ca a le mérite d'être claire et affreusement triste.

En continuant d'éviter les rues connues, ils empruntaient des petites ruelles qui amèneraient petit à petit sur le lieu de la perte des lunettes.

— Quand j'ai compris que je voyais flou, je courrai sur une sorte de petit sentier sablé au bord de la route principale, j'ai dû les perdre sur la longueur entre le lycée et le raccourci qui mène à la...

— Si j'ai bonne mémoire, reprit Léon comme si de rien n'était, c'est la route assez circulante proche de la fleuriste ?

— Oui, exactement.

— Bon, on a encore un peu de marche je crois.

— Pas forcément et puis comme ça on évite les gens ! 

Leur marche se prolongea pendant environ cinq minutes, leurs mains toujours cramponnées par une crainte mutuelle. Les rues semblaient froides et les vieux quartiers si inanimés effrayaient quiconque. La sortie de la ville se profila devant eux et la route principale n'était pas encore embuée par le trafic, ils en profitèrent pour prendre le premier passage piéton qui apparaissait pour rejoindre la piste en sable. Une fois dessus il fallut aller au niveau de raccourcis menant à la gare et commencer à scruter le sol à partir de là. 
Pendant environ cinquante mètres, ils observaient avec attention les bas-côtés.
Léon s'exclama le premier.

— Eh ! Ce ne serait pas elle ? Dit-il en tenant une paire de lunette quelque peu salit.

— Oh si ! Merci, Léon !

Il lui tendit la paire et elle les enfila immédiatement.

Une fois réadaptée, elle cligna des yeux pour mieux comprendre ce qui l'entourait.

— C'est bien d'enfin revoir le monde ! 

— T'es aussi myope que ça ?

Emy regarda Léon et eut l'impression de tomber des nues : il était intriguant, ce fut le seul mot qui lui vint à l'esprit en l'observant. Ses yeux vert semblaient délicats, les traits de son visages prenaient forme tout en étant discrets même sa présence semblait masquer une aura timide. Même si elle l'avait vu de près dans la salle de bain, elle sortait d'une nuit complète avec une myopie bien présente : elle vait juste vu ses yeux clairement.

— Emy ? Je te fais cet effet là ?

—  Non, t'es juste...

—  Quoi ?

— Intriguant.

Le visage de Léon avait subi un spasme laissant passé la surprise.

— Maintenant, tu pourras me regarder souvent !

— Tu devrais te renseigner sur l'histoire de Narcisse juste pour éviter qu'il ne t'arrive la même chose.

Le garçon ria suivis du petit rire d'Emy.

— On pourrait croire que tu vas bien, tu sais, reprit-il

— Oui, je sais, ce sont des phases comme j'aime les appeler, répondit-elle simplement

— Tout à l'heure tu as dit que tu avais une dépression peu forte. Pourtant, hier encore tu as essayé de mourir alors elle ne doit pas être si faible que ça, n'est-ce-pas ?

Emy marqua un silence. Il sembla durer une éternité et seul le bruit de leur pas sur le gravier léger comblait le silence.

— Excuse-moi, je m'immisce trop, t'es pas obli...

— La Dépression n'est pas simple. Y' a pas vraiment de comparaison possible alors je vais essayer de faire simple et au mieux.

Elle se stoppa dans ses paroles dans le but de choisir ses mots.

— Je ne vais pas te faire un programme scientifique, rien n'est médical dans ce que je vais dire mais je préfère mes mots, elle inspira. On a en quelques sortes différents types de dépression. Je me qualifie dans une phase que j'appelle "Minime" car je ne vois pas encore tout en noir malgré mon manque de sentiments. Mais dans cette phase c'est d'un extrême à l'autre et hier j'étais dans l'une d'eux. Je ne me qualifie pas dans une phase "Critique" où tout, absolument tout, est noir. Pour autant, les personnes dans cette phase sont courageuses et essayent par tous les moyens de s'en sortir et d'autres...Cèdent. Pour elles il n'y a qu'un seul extrême et leur volonté. Pour les gens comme moi on ne parle pas de "Dépression" avec un grand "D". Je n'en suis pas encore là , je suis surtout...Instable. C'est compliqué de faire simple, glissa-t-elle en émettant un rire léger, mais disons qu'il y a différentes phases ou même catégories et que dans chaque, seule la volonté du malade peut impacter la suite. Réussir une fois ne veut pas dire être sauvé.

— C'est effrayant, répondit Léon qui avait avalé chaque parole avec attention, Hier tu as donc atteint un palier inquiétant tout de même, j'aurai dû t'emmener à l'hôpital, il l'avait regardé, mais je n'ai pas pu...

— Qui sait si tu as fait le bon choix ? dit-elle en haussant les épaules, dans tous les cas je passe encore d'une humeur à l'autre de manière trop imprévisible pour être quelqu'un de bien.

— C'est assez triste de dire ça, selon moi, il lui fit un petit sourire qu'elle lui rendit aussitôt.

— D'ailleurs, quel cliché ! Renchérit-elle.

— De quoi ?

— La jeune fille au bord du suicide qui se fait sauver par le bel inconnu de passage, je trouve ça si niais.

— Je le prends comment ?

— Comme un remerciement.

Et ils finirent leur route, tranquillement.

Fin chapitre 3

 

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Thi-Ha
Posté le 23/11/2023
Hello !

Comme le premier chapitre, j'apprécie l'histoire qu'il évoque un thème difficile mais très humain. Je rencontre enfin les protagonistes, Emy et Léon donc c'est chouette de ce côté. Même si j'ai trouvé les chapitres 2 et 3 un peu précipité et étrange (dans le fait que Léon vienne s'installer chez Emy et que Lucy le laisse avec Emy sans sourciller), je commence à voir la raison une sorte de thérapie commune qu'ils doivent affronter ensemble, comme s'ils allaient s'entraider mutuellement.

Et personnellement, je trouve que plus les chapitres sont longs mieux c'est mais ce n'est que mon avis ! :)

Voilà ! J'attends tes autres chapitres avec hâte !
Thi-Ha
Malodcr
Posté le 24/11/2023
Hello ! Merci beaucoup pour ce commentaire !

Ces chapitres ont 2 ans et n'ont malheureusement subi aucunes modifications depuis cette période et il est vrai qu'à la lecture cela peut paraître assez soudain comme cohabitation, il faudrait que je fasse une bonne relecture de ces chapitres pour apporter une meilleure structuration / approche !
Pour ce qui est de leur thérapie commune, tout se découvrira petit à petit...

Je pense aussi rester sur volume en terme de contenu, cela évite les coupures intempestives

Je vais les écrire avec joie !!
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