Les jours passent à naviguer. Le vent a enfin décidé de reprendre du service à la grande joie de tous les marins. Le capitaine de Lavallière est dans ses bons jours. Une météo favorable fait progresser le navire à belle allure et Jack et son infirmière de fortune ont été autorisés à rester ensemble bien qu’étroitement surveillés. S’occuper des soins du naufragé a rendu la jeune fille beaucoup moins irrascible et la clémence du capitaine français montre qu’il a cœur de ne pas la maltraiter outre mesure. Sachant aussi qu’il ne serait pas payé si elle ne parvenait pas saine et sauve à ses destinataires. Jack, quant à lui, réhydraté, nourri, le visage redevenu sain, passe son temps à l’affût de la moindre opportunité. Il se renseigne discrètement sur les détails de leur destination et il a fait promettre à sa belle infirmière de garder le secret sur son statut de pirate.
- Si je pouvais mettre enfin à mon tableau de chasse cette jeune fille rebelle et diablement attirante, cela me comblerait d’aise, se dit-il en l’observant de loin.
Depuis qu’ils ont été mis au contact l’un de l’autre par des circonstances bien plus vastes qu’eux ils ne cessent de se chercher et de se repousser. C’est devenu un jeu.
- Bonjour, Marie, lui dit Jack, un beau matin, en surgissant derrière elle alors qu’elle observe les lointaines côtes de Cuba qui se profilent à l’horizon. Bien dormi ? Pas trop froid ?
- Pourquoi aurais-je eu froid, monsieur Sparrow ? Parce que j’étais seule dans mon hamac et vous, seul dans le vôtre ?
Elle est décidément d’une franchise et d’un à propos au-delà de la moyenne...
Puis se tournant vers lui, elle ajoute :
- ... ou parce que sous ces latitudes, nous avons croisé quelque gros glaçon à faire froid dans le dos ? lui demande-t-elle, badine.
- Vous connaissez la réponse, Trésor. J’ai toujours été direct, avec vous, répond-t-il de sa voix chaude et grave.
- En effet. Trop, même. Il va falloir freiner vos ardeurs, cher capitaine. Je vous ai déjà dit qu’il me fallait bien plus que des promesses.
- Oui. Mais, avouez que vous êtes curieuse.
- ... Oui, je le suis. J’avoue. Mais, pas ici.
- Pourquoi ?
- Parce que.
- Mais, on pourrait trouver le bon moment et le bon endroit...
- Non ! Et puis arrêtez, on nous surveille.
- Mais .... je peux arranger ça !… prévient-il d'un air de défi en avançant le visage vers le sien et en la fixant droit dans les yeux.
S’éloignant d’elle avec un clin d’œil complice, l’air de rien, faisant comme si la conversation était terminée, Jack se dirige vers le bastingage opposé et fait mine d’observer l’horizon avec attention, laissant Marie intriguée. Mais, avant même qu’il ne puisse mettre son plan à exécution, l’homme de quart sur le nid-de-pie se met à crier.
- Navire en vue ! Navire en vue ! Tribord arrière !!!
Jack, comme les autres, observe dans la direction et constate qu’en effet, il y a bien là un navire.
- Merci, mon dieu, se dit-il avec un grand sourire, tu vois quand tu veux ! C’est tout à fait ce qu’il me fallait.
Sur le gaillard d’arrière, le capitaine de Lavallière a déplié sa longue-vue.
- Ils ont hissé pavillon noir ! Tous à vos postes, matelots ! Branle-bas de combat !
Gros remue-ménage sur le navire.
L’aubaine que Jack attendait.
Se faisant le plus discret possible, dans un élan, il rejoint Marie qui ne comprend rien à ce qui arrive et l’entraîne sans rien dire vers la cabine du capitaine. Ils entrent et le pirate referme la porte derrière eux. Brusquement et sans attendre, Jack la fait reculer contre la cloison de bois la plus proche et la plaque contre son corps, une main lui barrant toute retraite latérale et l’autre glissée dans ses cheveux derrière sa nuque. Il plonge son regard dans le sien tout contre son visage, les lèvres tendue vers les siennes. Elle a le souffle coupé par une brusque montée d’adrénaline. Tout cela va si vite. Il s’apprête à l’embrasser, mais il se retient.
- Dis-moi que tu ne veux pas et je m’arrêterai, lui souffle-t-il d’une voix suave qui semble lui recommander chaudement de ne pas dire non.
Le sentant vibrant de tout son corps contre le sien, elle essaie de reprendre son souffle vainement. Elle ne peut rester sourde plus longtemps à l’appel de son désir qu’elle sent monter en elle depuis qu’il est arrivé à bord. Leurs souffles chauds se mêlant, leurs bouches si proches, les doigts de Jack contre sa nuque, une vague de frissons l’envahit. Pour toute réponse, elle happe sa bouche avec une envie trop longtemps contenue. Leurs langues s’entrelacent et se caressent, alors que retentissent à l’extérieur les cris des marins et le premier coup de canon. Une main toujours derrière sa nuque jouant dans ses cheveux et l’autre glissant le long de sa hanche qui remonte sa robe le long de sa cuisse, Jack sent grandir en lui un désir impérieux. Encouragé par sa partenaire qui colle son corps contre le sien, vibrante elle aussi, il glisse ses doigts agiles dans les secrets de sa féminité. Marie pousse un gémissement de plaisir qui le rend alors fou de désir. Il veut la posséder, là, maintenant.
D’autres coups de canons retentissent, puis d’autres encore déchirant les bois du bateau. Indifférents à la canonnade qui les entoure, ils poursuivent leurs effusions. Fourrageant de ses doigts dans son antre chaud et humide, elle s’accroche à lui. Les bras autour de son cou, et, une jambe relevée jusqu’à ses reins pour le maintenir contre elle, elle peut sentir son désir rebondi dans son pantalon. Lâchant sa bouche, le souffle rapide et profond à la fois, il entreprend de délacer sa robe d’un geste sûr, faisant tomber le décolleté plus bas, découvrant sa poitrine laiteuse et offerte. Rien ne saurait être plus excitant qu’une femme ainsi prise à la sauvette, consentante, soupirante et satisfaire un besoin impérieux que son corps réclame plus que tout. Il se saisit d’un sein d’une main et prend le mamelon dans sa bouche en le suçant goulûment. Elle pousse alors un soupir de plaisir, basculant la tête en arrière et fermant les yeux. Jamais un homme, même celui qu’elle croyait aimer avant, ne lui a donné autant de plaisir à cet instant.
Alors qu’un tir de canon déchire l’escalier extérieur tout proche, que les cris des mourants fendent les silences de plus en plus souvent, que les corps tombent dehors, Jack défait son pantalon et entreprend l’assaut des jardins secrets de sa partenaire. Marie est toujours calée contre la cloison. Il la soulève en lui écartant les jambes et la pénètre doucement mais sûrement jusqu’à la garde leur faisant pousser un râle de plaisir à l’unisson. Elle, agrippée à lui tant qu’elle peut, sa bouche cherchant l’air, lui, la regardant s’extasier de plaisir et lui soutenant les fesses, il entame des va et viens arythmiques. Des râles venus du fond de sa gorge indiquent à Jack qu’il est sur le bon chemin.
Leurs soupirs couverts par les bruits des canons, au bord du paroxysme du plaisir, Jack l’embrasse dans le cou et retient ses mouvements. Un coup de langue sur un mamelon, puis l’autre, il sent sa partenaire le serrer de plus en plus fort. Marie, aussi indifférente que lui à la bataille qui se déroule sur le pont, le souffle coupé, sent monter en elle une déferlante de plaisir. C’est alors qu’elle le serre encore plus fort, irrésistiblement, lâchant un long soupir qui semble ne jamais finir, tremblante de jouissance, secouée de soubresauts intempestifs. Comprimé de plaisir, il ne retient plus la vague qui l’envahit lui aussi et se libère en elle dans un râle guttural.
Comme pour donner un point final à leurs ébats, un boulet de canon vient soudain transpercer de part en part la cabine du capitaine de Lavallière dans de grands éclats de bois et de métal, les forçant à se coucher au sol pour les éviter. La respiration encore haletante, tous deux se regardent enfin d’un sourire attendri, enlacés. Satisfaits, assouvis, soulagés. Ils se caressent mutuellement le visage, comme pour se remercier d’avoir vécu ensemble un tel plaisir. Mais, bientôt, un craquement sinistre se fait entendre venant du dehors et le bateau est brutalement secoué et soulevé dans les deux sens, suivi immédiatement des hurlements de victoire des assaillants. Le grand mât vient de s’écrouler sur le pont.
Ce n’est pas le moment de s’étendre en affection. D’ailleurs, c’est même étonnant qu’ils aient eu le temps de mener à bien leur petite affaire sans être surpris.
- Rhabilles-toi, dit Jack à Marie tout en faisant de même, il ne faut pas rester ici.
A peine a-t-il dit ça que la porte s’ouvre brutalement venant s’écraser grande ouverte dans un fracas de bois et de verre brisés, laissant surgir à l’intérieur de la cabine Pintel et Ragetti hirsutes et surexcités, leurs sabres sanguinolents en avant. La mine surprise qu’ils affichent en voyant Jack se rhabiller auprès de la jeune fille les laisse saisis dans leurs mouvements. Ils se regardent tous, interdits, l’espace d’un instant.
- C... Capitaine !!?? bredouille Pintel en le pointant du doigt.
- Quoi ?!… fait Jack en finissant de boutonner son pantalon et les regardant, impavide. Vous n’avez jamais fait ça sous une canonnade, vous ? Je vous le recommande, ça met des frissons partout ! ajoute-t-il en sortant sur le pont.
Un vrai massacre. Des corps mutilés et des morts sont étendus, là, des morceaux de bois déchiquetés, des voiles déchirées, des canons en vrac, du sang par flaques. Le capitaine de Lavallière tué d’un sourire à la gorge et ses matelots n’ont pas pu résister à l’assaut sans pitié d’Hector Barbossa et du Black Pearl.
Jack s’avance parmi les débris jusqu’à l’homme au grand chapeau à plumes qui se tient là, la posture conquérante, lui tournant le dos.
- J’espère que tu n’as pas égratigné mon Black Pearl, s’écrie Jack en fixant sévèrement son mutin d’acolyte.
Reconnaissant sa voix, Barbossa se retourne d’une pièce, abasourdi de le voir surgir de nulle part.
J'ai beaucoup apprécié le contraste entre l'attaque et la relation entre Jack et Marie.
Mais j'ai passé quelques passages car un peu mal à l'aise.
Les scènes sexuelles quand elles sont un peu trop décrire me mettent mal à l'aise. J'espère que tu ne m'en veut pas.
La fin du chapitre est très bonne. Tu nous laisse sur notre faim.
Voilà j'ai remplit ma part du contrat. Comme j'ai apprécié ces trois chapitres, je vais continuer à suivre ton histoire.
Alors à bientôt
Ne t'en fais pas. Je comprend que les scènes sexuelles peuvent gêner certains, mais j'avais prévenu lors de mon inscription aux Triptyques. Tu peux les passer si tu n'aimes pas trop. Mais c'est un peu dommage, car une grande partie de l'intrigue se situe justement dans ce genre de scènes. Enfin, tu verras bien.
Biz Vef'
Je pense qu'il manque un petit mot : ne lui a donné autant de plaisir qu'à cet instant.
Alors là génial la scène hot aux milieux des bombardements, épique quoi. Et j'adore la chute de ce chapitre !
Nan mais sérieux je n'ai pas de critiques à faire, c'est rudement bien mené, écrit avec finesse, tout tombe bien, ça se lit à toute vitesse, comme on fait du toboggan. Faut que je lise la suite, ça c'est clair !
"comme on fait du toboggan" ... génial, comme comparaison ! Tu me fais rire, tu sais. Je suis vraiment contente que cette scène te plaise. C'est une des plus pimentées de l'histoire, on va dire.
Je ne regrette pas la lecture de ces trois chapitres où j'ai pu retrouvé Jack Sparrow assez fidèle à lui-même. De ce que j'ai vu de lui, tu respecte bien ce personnage et tu ne tombes pas out of personnage. J'ai même envie de dire que je l'apprécie un poil plus ici. Quant à Marie, cette petite est charmante. Très joueuse à ce que je vois, mais pas allumeuse pour autant puisqu'elle accepte d'aller jusqu'au bout dans une scène assez hot. Non mais comment vous faites toutes pour écrire des passages aussi réussis pendant que moi, je bataille laborieusement pour arriver à quelque chose de tout plat. Tu vas être la troisième personne à avoir le droit d'être mon modèle dans ce domaine ! :)
C'était bien agréable cette petite immersion dans le monde des pirates, qui me donne toujours envie en tant que lectrice. Je crois que je n'hésiterai pas à recommencer une petite incursion quand les chapitres suivants feront leur apparition...:)
Si j'ai pu te faire aimer un domaine pour lequel tu n'es pas forcément fan, alors, ça me fait d'autant plus plaisir.
Ce Sparrow est un maître d'inspiration pour moi. Sans lui, j'avoue que je ne me serais jamais lancée dans la description d'une telle scène. Et ce n'est que la première que tu as lue dans cette histoire ! Les suivantes sont..... chuttt ! Tu liras. Ça fait longtemps que je voulais relever ce défi d'écrire des scènes hot. Si pour toi, l'effet de style vaut le détour, alors, j'en suis très heureuse.
J'espère que la suite de plaira. Mais, je dois l'avouer, le monde des pirates n'est pas toujours gai. Pourtant, ils ont de si bon moments, que.... bah, on s'attache à eux, quoi !