Chapitre 3 - La vie est décidément impermanente...

Par vefree
Notes de l’auteur : Ici, on découvre quelques péripéties croustillantes de la vie de Jack aussi diverses dans le présent, toujours sur le fil du rasoir et malheureusement pas toujours marrantes, que issue d'un passé tendre et affriolant. Je vous laisse découvrir.
 
 

          Les sourcils en accents circonflexes, et visiblement contrarié, Barbossa s’avance vers lui :

 

- Qu’est-ce que tu fais là, Jack ?

- Moi ? ... Je cherchais mon navire. Et, justement, le voilà ! lui répond-t-il avec un grand sourire.

- On t’a déjà dit que tu es pire qu’une teigne et une colonie de poux réunis ??

- Non !! On ne me l’avait pas encore faite, celle-là. Mais, venant de toi, elle me va droit au cœur !

- Je devrais te tuer et te jeter à la mer comme les autres, là ! lui jette-t-il à la figure en indiquant les morts qui jonchent le pont.

- Qu’est-ce que tu attends ? Tu en meurs d’envie... lui réplique Jack d’un ton provoquant.

Dans une grimace, le pirate au chapeau à plumes, le toise sans rien dire, estimant que ce n’est pas encore le moment de se séparer de celui qui, à la fois, lui pourrit la vie, mais lui rend de fiers services. Au point, même, d’être allé le chercher dans l’antre de Davy Jones, autrefois. Changeant de ton, il répond :

- Avant de mourir, tu as peut-être une idée précise de ce que transporte ce navire...

- Evidemment, très cher ! Pour qui tu me prends ?!

Mais, alors qu’apparaît Marie derrière Jack, se faisant pourtant discrète, Barbossa l’aperçoit et se détourne de son ennemi préféré.

- Mais qui voilààà !... s’exclame-t-il, en s’approchant d’elle. J’aurais dû me douter qu’il y avait une femme sur ce navire. Ceci explique donc la présence de Sparrow.

- Je proteste !! Ce n’est pas ce que tu crois ! dément Jack en se mettant entre lui et Marie.

- Et pourquoi a-t-elle échappé à l’assaut, alors ?

- Elle ... elle était avec moi ... agite-t-il des mains.

- Tu vois !! Qu’est-ce que je disais !

- Elle était avec moi, parce que je l’ai sauvée, se justifie Jack.

Barbossa le regarde sans comprendre et attend la suite. Parce qu’il y a une suite, c’est sûr.

- ... Ils voulaient la vendre comme esclave, ajoute-t-il avec un clin d’œil dégoûté.

- Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ?! Toi et ton grand cœur ... tu t’es encore fait embobiner.

- Non, il dit vrai, monsieur ! intervient Marie d’une petite voix.

Jack affiche un sourire satisfait. Barbossa, lui, fronce les sourcils en fixant la jeune fille.

- Il dit vrai, continue-t-elle courageusement, impressionnée par le pirate. J’étais sur ce navire à destination de la Louisiane où une famille de riches marchands m’attend pour travailler chez elle. J’ai été vendue par mes anciens employeurs... en France. Je faisais partie de la cargaison, en quelque sorte. Et Jack.... je veux dire... heu... monsieur Sparrow était un naufragé.

- Jack !! s’exclame Barbossa, relevant le lapsus de Marie. Vous l’avez appelé Jack...

Jack, roulant des yeux.

- Oui, bah, quoi ? C’est elle qui m’a remis sur pieds. J’étais dans un état pitoyable après trois jours de mer sans une goutte de rhum ... ni d’eau... Elle m’a fait boire de l’eau, figures-toi. Si, si !

- Evidemment ! ricane l’homme au chapeau à plumes, qui n’y croit pas une seconde. Bon, assez rigolé ! ...

Et s’adressant à l’équipage du Black Pearl :

- ... Qu’est-ce que vous attendez, tas de mollusques ambulants ?!! Embarquez la cargaison sur le Pearl ! J’emmène la fille et toi, Jack, tu restes ici.

- Moi !!??

- Oui, toi ! Tu en vois un autre qui s’appelle Jack, ici ? lui siffle-t-il, nez à nez.

- Oui. Ton macaque ! réplique Jack en pointant du doigt le singe qui trône sur son épaule.

Il ne relève pas l’à-propos et, joignant le geste à la parole en fulminant intérieurement, il prend Marie par le bras et l’entraîne sans ménagement jusqu’à la passerelle.

- Non, attends ! s’écrie Jack. Je te propose un arrangement...

Stoppé dans son élan, Barbossa se retourne vers lui, intéressé, sans lâcher Marie et le perce d’un regard impatient.

- Barbossa, je t’en prie, pense à ce que tu perdrais si tu ne m’avais pas à bord du Black Pearl, poursuit Jack, s’imposant devant lui et en faisant des mouvements bizarres avec ses mains. Toutes ces marchandises ont une valeur. Et comme je suis meilleur négociateur que toi, je te promets bien plus de revenus que tu ne pourrais l’espérer.

Excédé, Barbossa fait mine de ne pas l’écouter en regardant par-delà son épaule et reste silencieux.

- …

- Si tu veux, je te cède 5% de mes rapines en plus de ce que va te rapporter cette cargaison, ajoute Jack.

- 20% !

- Voleur !

- 20% ou tu restes là !

- 10%, alors !

- 15, ou je tue la fille !

Et il braque son pistolet sur la tempe de Marie.

- Non !! s’affole Jack en agitant les bras. .... Puis, tombant les épaules de renoncement ; .... D’accord, 15% ! concède-t-il, la mine contrariée.

Barbossa range son pistolet dans sa ceinture d’un air satisfait et empoigne le bras de la jeune fille en disant :

- Nous avons donc un accord. Venez, jolie demoiselle, je vais vous faire visiter la cabine du capitaine du Black Pearl. Je suis sûr que vous allez aimer, ricane-t-il en clignant d’un œil à l’intention de Jack.

Furieux, le pirate aux dreadlocks les suit sur la passerelle se convaincant qu’il n’en restera pas là. Barbossa devra s’asseoir sur sa promesse, foi de Sparrow ! Et surtout, il doit trouver le moyen de reprendre véritablement possession de son cher navire. Ça ne peut pas rester ainsi.

Quelques heures plus tard, alors que toute la cargaison de la Belle Poulette a été transvasée dans les cales du Pearl, Barbossa donne l’ordre d’appareiller.

- On met les voiles, moussaillons ! En route pour Tortuga !

Soudain, il s’inquiète.

- Mais où est passé ce diable de Sparrow ? ...

Ses yeux balayent partout sur le pont. Il descend dans l’entrepont, la réserve de rhum. Rien.

- Ma cabine !!..... s’écrie-t-il, alors.

Et il trouve Jack à l’intérieur, calé dans son fauteuil, les bottes sur la table à cartes et une bouteille de rhum dans la main.

- Sparrow ! Sors tes sales pattes de là, c’est MA cabine !

- Oh ! Et depuis quand ? ... D’ailleurs, je dois te remercier pour ...., indique avec la bouteille tendue au bout de son bras le coffre près de la cloison en face de lui, ...les robes, là-dedans. C’est Marie qui va être contente ! ...

Barbossa le foudroie du regard sans rien dire.

- Ah, tu lui as déjà montré ?!... continue Jack, cynique. Remarque, venant de toi, ça ne m’étonne pas. Elle doit être en train d’en passer une ... Et son expression change soudain, pris d’un doute, ... Elle ne devrait pas être ici, derrière le paravent ?

Interdit, Barbossa finit par comprendre. Marie n’est pas là et Jack ne sait pas où elle est. Tous deux sortent sur le pont et se mettent à chercher.

- Marie ! crie Jack.

- Petite ! crie Barbossa.

Et alors, Jack voit Pintel, Ragetti et Cotton avec son perroquet qui regardent fixement la Belle Poulette.

- Ça va péter ! Ça va péter ! dit le perroquet de sa voix égrillarde.

Inquiet, Jack interroge les hommes :

- Pourquoi vous faites cette tête ? Ce n’est qu’un navire brisé qu’on va couler ...

Mais, Ragetti regarde le capitaine de son seul œil, la mine dépitée et pointe du doigt La Belle Poulette :

- Votre copine ... elle ... elle est là-bas.

- On est désolé, Jack, ajoute Pintel. On n’a pas vu qu’elle était retournée sur le navire...

- Ça va péter ! Ça va péter ! répète le perroquet.

Jack plisse les yeux en regardant La Belle Poulette qui s’éloigne et voit une petite silhouette frêle qui agite les bras frénétiquement sur le pont, là-bas. Soudain, une énorme explosion fait voler en éclats le navire, dans une flamboyante envolée de débris. Quelques secondes plus tard, il ne reste que des morceaux de bois fumants à la surface de l’eau.

Atterré, Jack fixe le lieu du drame.

- Marie !... Pourquoi ?...

- Nous sommes désolés, répète Ragetti à Jack. Si on avait su... Elle avait dû oublier un truc important, là-bas, et elle est revenue le chercher. Mais, on ne l’a pas vue faire.

- ... Alors, on a mis le feu aux poudres et on est revenu sur le Pearl, ajoute Pintel. Mais, si on avait su qu’elle était à bord...

Perdu, Jack, ne réagit plus.

Il revoit la jeune fille cambrée de plaisir dans ses bras... Elle sourit... Ses yeux qui le regardent avec envie... Elle, contre son corps... Sa bouche....

L’horizon. Le vide. L’impuissance.

Puis, il se retourne d’une seule pièce vers les hommes, changeant littéralement de visage.

- Vous ne pouviez pas faire attention, non ?!!!! leur aboie-t-il à la figure, les yeux injectés de sang. C’était la meilleure fille que j’ai jamais eue depuis des lustres !! Et vous ... vous ... vous auriez dû la surveiller... Vous auriez dû l’empêcher...

Se retenant de les envoyer au tapis d’un coup de poing, les lèvres serrées, il poursuit sur le même ton et en agitant les mains devant lui.

- Aux fers !! Mettez-les, aux fers, tous les trois !

Il attrape les premiers hommes d’équipage qui passent par là.

- Vous deux, ouste ! Mettez ces incapables aux fers et que ça saute !

Puis, il ajoute en s’éloignant rapidement et en brandissant les poings.

- C’est impardonnable de tuer une fille comme elle !!!! Impardonnable !!!

De loin, Barbossa a observé la scène et regarde Jack se diriger vers le gaillard d’avant en gesticulant d’un air goguenard. Jack et les filles… Ça a toujours été une grande histoire.

 

o0o0o

 

Tout jeune, déjà, Jack savait s’y prendre avec les filles. Et elles le lui rendaient bien. La sensualité dans la peau et ses yeux de braise avaient tôt fait de séduire même les plus froides aristocrates. C’était d’ailleurs le cas de cette jeune fille qui fut ses premiers pas dans le monde des hommes. De dix ans son aînée, elle était droite et fidèle à son mari, un lord anglais dont les affaires maritimes faisaient les choux gras de la Compagnie des Indes. Ses longs cheveux blonds, bouclés et attachés avec art faisaient comme des petits ressorts tombant le long de son visage, ses jolis yeux bleus en amande, son visage ovale et son décolleté plongeant, elle aimait se promener sur les remparts du fort sur le port de Plymouth quand il y avait du soleil. Jack s’était empressé de lui conter fleurette, faisant fi de ses quatorze ans et le fait qu’elle arborait un joli anneau d’or à son annulaire gauche. Il voulait une femme qui sache lui montrer le chemin, mais pas une pute de Tortuga, non. Il ne voulait pas reproduire ce qu’il avait vu par le petit trou à travers la cloison de la chambre des filles à la taverne du gros Emilio. Non, ça, c’était pour les hommes ordinaires, les forbans de bas étage. Il ne voulait pas être comme tout le monde. Il était quelqu’un, lui. Il valait mieux que ça. Il lui fallait la crème, pas le petit-lait. La jeune femme blonde et bien mise s’appelait Suzanne. Cela lui prit plusieurs semaines de séduction acharnée pour la convaincre de lui faire découvrir les vraies joies de la chair. Mais, lorsqu’elle succomba, un soir, chez elle, alors que son mari était en voyage, l’aventure au pays des merveilles fut pour Jack la sensation la plus étrange de sa vie.Outre l’idée préconçue qu’il s’était faite sur la manière de monter à l’assaut de la donzelle, il n’avait jamais imaginé que ce qu’il avait entre les jambes pouvait produire de tels effets sur ladite femelle. Et oui, la seule chose qu’il en savait se réduisait à des simulacres de râles et de petits cris stridents que poussaient les putes pour contenter leurs clients. Ses soupirs à elle, ses mouvements, la douceur de son antre, et se sentir serré, ainsi, dans son plaisir ont eu raison de ses sensations et repoussé bien loin dans ses perspectives ce qu’il avait vu par le petit trou de la cloison. Il se lâcha bien plus vite qu’il ne l’aurait voulu et cela lui laissa un goût d’inachevé. Il en redemanda immédiatement. Elle le guida, alors, vers son « trésor secret » où il s’essaya à la langue et aux doigts sur le petit mont de vénus. Et les soupirs recommencèrent. A sa plus grande joie, son membre reprit de la vigueur. Rassuré et mis en confiance par le désir insatiable de Suzanne, il reprit bien vite sa position initiale ; sa bouche sur la sienne et son sexe dans le sien. C’était si bon !Ainsi, fut consommée la « première fois » de Jack.

 

o0o0o

 

Sortant de ses pensées, Jack, se surprend, agrippé violemment au bastingage, près de la figure de proue, à regarder l’horizon en tremblant d’impuissance. Du plus loin qu’il se souvienne, jamais une femme qu’il a prise n’a subi un tel sort.

- Une femme tuée aussi bêtement... se dit-il, amer. Si j’avais pu... Même si je n’ai pas toujours été honnête avec elles... Je les aimais !... Je les aime toutes... Même cette meurtrière...  … Lizzie. Enfin, elle, ce n’est pas pareil. Ce n’était rien qu’un baiser. Après tout, ce n’était qu’une pucelle qui a voulu me tuer. Je ne sais pas quel goût peut avoir … une partie de jambes en l’air avec elle… Dommage. Et puis, tant pis. Elle n’a eu que ce qu’elle méritait. Il ne fallait pas vouloir me tuer, ma belle !… se dit-il, encore.  Te voilà mariée à un mort-vivant qui ne reviendra t’honorer que dans dix ans. … Pauvre Marie ! Nous aurions pu connaître d’autres délices comme celui-ci… encore... Foutu sort de malheur !

Il ne sait pas encore pourquoi, ni comment, mais une chose est sûre, c’est que sa légende est et sera marquée par elles, les femmes. Emplie de désirs ou de haine, la gent féminine est l’élément essentiel et paradoxal de sa liberté. Et il compte bien que ça dure toujours. Cette fois, il regarde l’horizon apaisé. Il est temps de se tourner vers l’avenir. Trouver cette éternelle Fontaine de Jouvence… puisqu’il a de nouveau et bien fortuitement, retrouvé son Black Pearl.

 

 

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Aliv
Posté le 19/12/2012
Malgré une scène assez triste par la perte de Marie, je ne ressens pas de tristesse à cause de Jack par son comportement.
Je trouve le passage sur la première fois de Jack sans intérêt pour le chapitre. Il est en trop. 
vefree
Posté le 19/12/2012
Jack est un fieffé pirate, pourquoi voudrais-tu qu'il s'apitoie plus que ça sur la situation ? Il en a vue d'autres !
Quant à la scène de la première fois, elle se justifie par le fait qu'il s'agit d'une quête pour notre capitaine, une quête très particulière où les femmes ont une importance primordiale. Un peu d'historique sur ses aventures amoureuses a toute sa place dans l'intrigue au contraire.
dominosama
Posté le 12/12/2012
"- Oui, bah, quoi ? C’est elle qui m’a remis sur pieds. J’étais dans un état pitoyable après trois jours de mer sans une goutte de rhum ... ni d’eau... Elle m’a fait boire de l’eau, figures-toi. Si, si !"
ROoo putain le crime de lèse majesté ! Elle lui a fait boire de l'eau looool
Merde la pauvre nana O_O!
vefree
Posté le 12/12/2012
Bah, c'est vrai, quoi ! De l'eau.... m'enfin quoi !
Jupsy
Posté le 04/06/2009
Marie...<br />
<br />
Parenthèse éphémère à la fin tragique dans l'existence tumultueuse de Jack.<br />
<br />
Sa mort est tragique, mais on va dire qu'elle aura au moins eu la chance de connaître une certaine jouissance en compagnie de Jack. J'espère que je suis pas vulgaire en disant ça, ni cynique d'ailleurs. Je l'aimais bien cette petite Marie, et je suis un peu triste de la voir partir si vite. En même temps, ce sont les affres de la vie, et on doit faire avec...<br />
<br />
Au moins Jack a retrouvé son Black Pearl, il n'a pas tout perdu dans cette histoire...Bon, c'est sûr le sort à l'air de s'acharner contre lui, mais il suffit parfois d'un petit rien pour que tout bascule et que l'avenir redevienne glorieux...<br />
<br />
En somme un sympathique petit chapitre. :)
vefree
Posté le 04/06/2009
Arff ! Pauvre petite Marie, oui. C'est la première de l'histoire et la voilà déjà qui fini mal.
Ne t'en fais pas, ce ne sera pas tout du long comme ça. ... quoi que... Je ne te trouve pas vulgaire en disant que Marie a eu le temps d'en profiter malgré tout. Il y a des vies, comme ça, où les plaisirs sont bons mais rares... L'époque des pirates était rude et sans pitié. C'est aussi ce que je voulais montrer.
Oui, tu as bien remarqué comme la vie est bien faite. Lol ! Il perd une fille mais il retrouve son Pearl. En effet, le sort s'acharne sur lui. Mais, bon, quand on fait des conneries dans la vie, on en paie toujours le prix. Tout comme il y a un prix pour les bonnes choses aussi... Il l'apprendra au fil de sa quête...
Merci pour ta review, Aresya. J'espère te voir pour la suite...
Cricri Administratrice
Posté le 29/05/2009
Hello vefree !
Allez, je me suis dit que j'allais me relancer dans ta fanfiction dès aujourd'hui ^^ après tout, tes chapitres sont pas bien longs, je peux y aller petit à petit !
Je n'ai lu que deux nouveaux chapitres depuis le prologue mais je vais d'ores et déjà essayé d'en faire un commentaire constructif, comme promis !
Je te trouve des points forts indéniables, c'est certain. Tu as une belle plume, du vocabulaire à revendre et tu sais vraiment poser des ambiances très... euh... suantes XD Rien qu'à te lire je me liquéfiais de chaud et de sensualité.
Je trouve que tu joues beaucoup sur le registre des sensations, oui : les contacts, la peau, le corps ont une place très importantes dans ton écriture. C'est plaisant ! Et je ne parle pas que des épisodes purement érotiques.
Pour le moment, il n'y a rien qui me choque particulièrement dans le personnage de Jack Sparrow : il est drôle, il s'exprime de façon souvent assez fidèle à ce que je m'en souviens dans les films et je ne l'ai pas trouvé vulgaire jusqu'ici. C'est plutôt le contraire, en fait, il fait très coeur tendre dans ces deux chapitres. Presque chevaleresque.
Le seul point où, en fait, je ne recoupe pas les films c'est que je crois me souvenir qu'il était plutôt homme à excéder les femmes et à se recevoir giffle sur giffle, alors que tu le présentes ici comme un vrai bourreau des coeurs ;o) Je ne me souviens même pas qu'il pouvait être si attentionné envers une femme ^^
J'aime beaucoup Barbossa sous ta plume : il est comme dans le film, très attachant derrière ses airs bourrus. Tu restitues bien la relation ambigue qu'il a avec Jack, faite de rivalité et... d'une certaine complicité malgré tout.
Si je devais émettre une seule réserve, ce serait celle-ci : j'ai parfois l'impression que tu ne prends pas assez ton temps dans l'écriture. Je le perçois parce que j'avais tendance à être ainsi aussi et on me l'a "reproché". C'est un aspect que j'ai travaillé encore et encore, et j'admets aujourd'hui que la critique qu'on me faisait avait une raison d'être.
Quand je dis que tu ne prends pas ton temps, ce n'est pas vrai partout. Le prologue et le premier chapitre sont assez étoffés et dégagent une atmosphère bien prenante. Mais j'ai constaté qu'un petit déséquilibre pouvait s'installer entre les passages descriptifs, assez denses, et les zones de dialogues qui se succèdent avec très peu d'éléments narratifs.
Quand je tombe dans les dialogues, j'ai l'impression de perdre l'ambiance très sensuelle et particulière que tu poses au début et je suis un peu moins "prise". Les sensations sont tout de suite beaucoup moins fortes alors que tu es excellente dans ce registre.
Non pas que tes dialogues soient ratés, tout du contraire : ils sont plein de mordants et d'humour (essaie peut-être juste de ménager la tournure exclamative : trop de ponctuation finit par la banaliser et lui donne moins d'impact). 
Peut-être devrais-tu juste trouver un compromis dans l'alternance des dialogues, des descriptions et de l'introspection ? Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression, en te lisant, que tu écris tes dialogues très vite, sous le feu de l'action. N'hésite pas à les reprendre à tête reposée et à insérer un peu plus d'atmosphère dans ces passages là en particulier.
Vois-tu, pour m'exprime plus concrètement, alors que j'étais vraiment prise par la sensualité et l'ambiance du prologue et du premier chapitre, le deuxième chapitre m'a donné l'impression de prendre un recul émotif et je n'ai presque rien éprouvé à la mort, pourtant tragique, du personnage de Marie. C'est comme si tout se passait trop vite pour moi : elle a cédé très tôt dans l'intrigue au sex-appeal de Jack (la tension sexuelle a donc duré très peu de temps, alors que l'érotisme -à la différence de la pornographie selon moi- repose en partie sur celle-ci ; ceci dit, la scène d'amour au milieu du chaos est joliment réussie ^^) ; et sa mort aprubte et lointaine donne l'impression qu'elle n'était somme toute qu'un personnage-transitoire sans importance. Je pense que ce n'est pas ce que tu voulais rendre, bien évidemment, c'est juste le ressenti que j'en ai eu.
J'espère que je ne te parais pas présompteuse en m'exprimant ainsi ?
Ceci étant dit, je suis très curieuse de lire la suite et de voir si je peux arriver à élucider cette histoire de "niveaux" ^^ A bientôt !
vefree
Posté le 29/05/2009
Merci, merci, merci, merci, Cristal.
Oui, je sais, ça fait boucou de merci, mais j'ai besoin de reviews comme ça pour pouvoir m'améliorer. "Prendre son temps dans l'écriture", dis-tu .... oui, je vois ce que tu veux dire. Il faudrait peut-être poser un peu plus d'atmosphère dans les dialogues... c'est vrai que c'est un trait de caractère chez moi ; je vis la chose quand je l'écris. Et, forcément, les dialogues sont plutôt... impulsifs. Je vais tenir compte de ton avis et me repencher sur ces premiers chapitres. Il me semble, et tu me diras si je me trompe si tu poursuis la lecture jusqu'au bout, que mon écriture s'étoffe sur cet aspect au fur et à mesure des chapitres. Mais, tu me diras si c'est le cas, ou tout le contraire.
Pour Marie, certes, sa disparition est abrupte. C'était voulu. Elle n'est que de passage dans la vie de Jack, comme bien d'autres, sans pour autant imaginer qu'elles finissent toutes comme elle, bien sûr. Elle est une de ses amours-pulsion que Jack accumule à ce moment-là de sa vie. C'est comme ça que je l'ai imaginé. Tu verras que les autres femmes qu'il rencontre auront une autre influence sur ses amours et le feront évoluer. ... cette évolution qui fait tant grincer des dents... Certes, bien d'entre elles lui mettraient bien quelques bonnes gifles, je suis d'accord. C'est vrai que je n'ai pas complètement exploré cet aspect de ses relations. Je me suis plutôt penchée sur celles qui lui étaient importantes et positives. On me dit que ça fait trop Marie Sue, parfois... bon ... ce n'est pas l'idée que j'ai voulu donner en tous cas. Probablement, à cause de ce "message" en filigrane qui se trouve dans l'histoire... Je suis d'accord avec toi sur l'idée de la tension érotique. J'envisage avec ce que tu m'a dit d'ajouter un paragraphe ou deux décrivant un peu plus de temps dans leur relation et aussi accentuer le descriptif des ambiances dans les dialogues.
Je suis contente aussi que tu aies retrouvé le personnage de Barbossa tel quel. Je l'aime bien, lui. Et sa relation avec Jack m'amuse et m'a toujours amusée. Et tant mieux aussi, si tu n'as pas trouvé Jack vulgaire. Tant mieux, aussi, si j'ai pu te faire transpirer de sensualité et de plaisir à la lecture de certains passages. C'était aussi un défi que je m'étais lancé.
Tu n'es pas présomptueuse pour deus sous, Cristal, et tu m'aides beaucoup. Merci, encore.
A bientôt.
Vef'
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